SIMONE - ACTU : Isabelle Carré, les jeunes filles en détresse - Vidéo Dailymotion

Simone Media

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00:00Je me suis retrouvée dans un hôpital psychiatrique à 14 ans parce que j'ai fait une tentative de suicide.

00:04Aujourd'hui, on interroge, c'est une des premières choses qu'on fait.

00:07Dès que l'enfant est établi, il se sent prêt à discuter, on lui demande qu'est-ce qu'il pense de son geste, est-ce qu'il le referait ?

00:13On essaye de libérer une parole par rapport à ça.

00:15Comment ça se passe ce matin ?

00:17Pourquoi je dois rester ici ?

00:19Parce que tes parents ont peur que tu recommences.

00:22C'est ta première fois, hein ?

00:24T'as fait quoi ?

00:26J'ai vidé l'armoire à pharmacie.

00:27Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous n'avez pas autre chose à foutre ?

00:30Mais qu'est-ce qu'on se fait chier ici ?

00:32Qu'est-ce que vous avez à nous proposer à part des cours de cuisine et des médocs ?

00:34Moi, à mon époque, il n'y avait pas de question de cet ordre-là.

00:37C'était plus comme un internement.

00:39C'est pour ça que je dis internement et qu'aujourd'hui, je parlerais plus d'hospitalisation.

00:42Comme le dit le personnage, à un moment donné, à part les médicaments, il y a quoi ?

00:46Il y a vraiment des endroits, des régions entières en France où il n'y a rien.

00:49Ni maison d'adolescent, ni centre de soutien.

00:52Le grand changement aussi aujourd'hui, c'est qu'on a compris que l'art-thérapie fonctionnait.

00:56Et ça, c'est vraiment un des messages que je veux faire passer dans le film.

00:59Que les jeunes pour qui ce film est destiné, de 11 à 18 ans, puissent voir le film sans que ça les plombe.

01:05Au contraire, en montrant qu'il y a des solutions.

01:07Quand j'étais à l'hôpital psychiatrique, j'ai vu un film avec Romy Schneider

01:11où je me suis dit que l'émotion, c'était pas si mal finalement.

01:15Même l'hyper-émotivité, c'était peut-être pas si mal.

01:17Après le théâtre, où je me suis dit, ah bah oui, voilà un endroit où mettre ce trop-plein d'émotions.

01:22Voilà un endroit où je peux m'exprimer, où je me sens bien, où je me sens comprise aussi par les autres autour de moi.

01:26J'ai pas l'impression d'être complètement décalée tout le temps.

01:29Et puis ensuite, d'avoir cette chance d'avoir pu continuer, d'avoir, même quand il y a eu des périodes plus ou moins fastes,

01:35mais d'avoir toujours un moment où j'ai pu mettre ce trop-plein d'émotions.

01:38Que ça soit en jouant ou en écrivant, d'avoir toujours un endroit où s'exprimer.

01:42Mais moi je pense que peu importe qu'on en fasse son métier ou pas, en fin de compte.

01:45Depuis le confinement, cette détresse psychologique des jeunes n'a pas décru.

01:50Au contraire, elle est même augmentée pour les jeunes filles.

01:53Quand un garçon dit qu'il va mal, on le prend en sérieux, on l'écoute tout de suite.

01:56Alors que quand une adolescente dit qu'elle va mal, on lui dit que ça passera, que c'est l'adolescence,

02:03qu'on va même jusqu'à être encore plus misogyne en disant « ça peut être tes règles ».

02:08T'es une drama queen, les filles montrent beaucoup plus leurs émotions, c'est bien connu.

02:12Il y a deux fois plus de filles dans les services de pédopsychiatrie que de garçons,

02:16et des filles de plus en plus jeunes.

02:17Ça serait intéressant, au contraire, de prendre très au sérieux ce que disent les jeunes filles.

02:22Je pense que c'est déjà compliqué pour nous adultes.

02:24Le monde est tellement illisible et complexe, en mutation perpétuelle.

02:29Il n'y a qu'à voir notre gouvernement.

02:31Il faut imaginer ce que ça peut représenter quand on est adolescent,

02:34et qu'on n'a pas le recul de se dire que c'est sans doute qu'une période.

02:37Et c'est bien pour ça que le message que j'ai vraiment voulu transmettre dans le film,

02:40c'est que ça passe.

02:41Le brouillard extérieur, mais aussi le brouillard intérieur, ça passe.

02:45C'est comme ça ?

02:46Oui, tout à fait.

SIMONE - ACTU : Isabelle Carré, les jeunes filles en détresse

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