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00:00Autre actualité aujourd'hui avec les avancées sur l'Ukraine, des avancées à la réunion de Genève,
00:07et puis ces dernières heures avec peut-être le bout du tunnel sur ce plan,
00:12qui reste bien sûr à être accepté par les Russes, rien n'est moins sûr.
00:18En tout cas, les Américains, les Européens, les Ukrainiens se sont mis d'accord sur une dernière mouture.
00:22Écoutez Emmanuel Macron qui a pris la parole vers 18h tout à l'heure.
00:26Il n'y a aujourd'hui clairement pas de volonté russe d'avoir un cessez-le-feu.
00:30D'abord, nous devons continuer de mettre la pression sur la Russie pour qu'elle veuille négocier.
00:33Ensuite, nous devons continuer de soutenir l'Ukraine avec force,
00:36ce que nous avons fait lundi dernier quand le président Zelensky est venu à Paris.
00:40Troisième chose, il faut continuer les discussions de paix.
00:42Et puis dans ce contexte, nous avons décidé d'avancer tout particulièrement sur deux choses dans les prochains jours.
00:47La première, ce sont les actifs gelés russes.
00:50Et puis l'autre chose, c'est une fameuse garantie de sécurité.
00:54Et donc le premier élément, c'est le suivi du respect du cessez-le-feu.
00:58Par de la surveillance.
01:00Ensuite, c'est comment on maintient cette paix en dissuadant toute nouvelle agression.
01:04Et pour cela, c'est d'abord d'avoir une armée ukrainienne forte.
01:07Et puis à côté de ça, c'est d'avoir des forces de réassurance qui en deuxième rideau viennent consolider cette armée ukrainienne.
01:12Bon, c'est assez complexe.
01:14Mais ça dit tout et son contraire, presque, Gilles Boutin.
01:20On est sceptiques.
01:21Parce que déjà, c'est un éternel recommencement.
01:24Des plans, on en a vu passer.
01:25On a vu des rencontres.
01:26Il y a eu la fameuse rencontre.
01:27J'ai l'impression que c'est en tout cas toujours le même vocable.
01:30Voilà.
01:30Même si le plan avance, c'est ça qui est paradoxal.
01:32C'est schématique.
01:33C'est-à-dire qu'à chaque fois, c'est la même chose.
01:35Il y a un plan, soit d'émanation américaine, soit d'émanation russe, qui ne brille pas par sa subtilité.
01:39Ou en tout cas, par son acceptabilité d'un point de vue du respect des souhaités.
01:42Et je pense à la souhaité de l'Ukraine.
01:45Et aussi, par extension, à la protection de l'Europe.
01:47Et après, c'est le travail diplomatique.
01:50Et donc, sans y croire, les Européens se précipitent sur chaque point pour tenter de l'aménuiser.
01:55Que la dernière information en date qu'on a, c'est que Donald Trump annonce avoir demandé à Steve Witkoff,
02:03son émissaire spécial, de se rendre à Moscou pour discuter avec Vladimir Poutine des quelques points de désaccord.
02:09Oui, c'est un lapsus révélateur puisque ça patine.
02:12Mais en l'occurrence, c'est encore une fois pareil.
02:15La Russie, quel est l'intérêt de la Russie à stopper la guerre ?
02:21Aucun.
02:21À part perdre des jeunes soldats qu'elle va chercher jusqu'à Tomsk,
02:27au fin fond des différentes républiques de l'ancienne Union soviétique,
02:32en achetant, parce que c'est ça le drame,
02:34en achetant avec de l'argent et en convainquant les mères de famille,
02:39en disant, tiens, venez, je vous donne ça et votre enfant sera là pour sauver la Grande-Russie.
02:45Mais c'est absolument cynique et terrible.
02:47Ce n'est pas la préoccupation de Vladimir Poutine.
02:51Ça, on a compris.
02:52De préserver les vies et donc d'arrêter, surtout quand on connaît ses objectifs initiaux,
02:55qui étaient de faire tomber le gouvernement actuel.
02:58Qu'il n'est pas arrivé à faire alors qu'il pensait le faire en une semaine ou en deux semaines.
03:02Alexandre Malafaï.
03:03Ce qui est sûr, c'est que Donald Trump a dans les mains des cartes que les Européens n'ont pas.
03:07Donc, il est en train de les jouer.
03:08Alors, tous ceux qui disent que les Russes tiennent le président américain,
03:13c'est une option à laquelle je ne crois pas trop.
03:15Je pense que les choses se passent de manière très discrète en coulisses.
03:18C'est pour ça qu'il y a une grande partie des choses auxquelles on n'accède pas.
03:20Et tantôt, on a comme ça des moments de débat qui reviennent sur le devant de la scène
03:24avec des choses qui sont visibles.
03:26Mais les Américains ont beaucoup de cartes.
03:28Ils ont la capacité à faire une énorme pression sur un certain nombre de pays dans le monde
03:32qui sont des clients de la Russie.
03:33Le modèle russe, aujourd'hui, tient par l'exportation des hydrocarbures.
03:37Et ces hydrocarbures, ils les vendent un peu aux Européens encore, du gaz.
03:40Et puis, à des pays comme l'Inde, à des pays comme la Chine,
03:43et à quelques autres pays dans le monde.
03:44Et aujourd'hui, Vladimir Poutine ne tient à son économie de guerre
03:47parce qu'il y consacre une énorme partie de son PIB que sur ses recettes.
03:51Et ses recettes, elles viennent de pays qui sont ses clients.
03:53Si ses clients achètent moins,
03:55et ce que font les Américains actuellement visent à endiguer les achats faits par ses clients,
03:59ça fragilise la Russie.
04:00Donc, le temps joue aussi contre Poutine.
04:02Ce n'est pas une question de vie humaine pour lui.
04:03C'est une question de modèle économique.
04:05Et donc, il y a en effet, sans doute, une fenêtre de tir qui va peut-être se produire.
04:09La difficulté à laquelle nous, Européens, on va être confrontés, pour en revenir à ça,
04:12c'est que tout ce qu'on a dit que jamais, jamais, jamais,
04:15les territoires, les frontières, tout ça, l'impunité,
04:20tout ça risque de finalement être dans la balance de la négociation.
04:22Il va falloir s'asseoir sur le fait qu'il y avait des mandats,
04:26il va peut-être falloir trouver le moyen de suspendre les mandats
04:28pour que M. Poutine revienne au G8 parce qu'il ne lâchera pas là-dessus.
04:30Les frontières, on va peut-être les faire bouger alors que c'était intangible.
04:33La Crimée sera sans doute effectivement russe.
04:35Voilà, tout ça, on va devoir y renoncer.
04:36Alors après, le financement de la reconstruction, c'est sûr qu'il faudra sans doute s'intéresser aux avoirs,
04:40mais les avoirs sont déjà dans la balance.
04:41Ça fait partie des éléments de discussion entre les États-Unis et la Russie.
04:45Donc, on est en train de faire un virage.
04:47On n'y est peut-être pas, peut-être que ça ne se fera pas.
04:49Mais si ça se aboutit à ça, que nous, l'Europe, on soit à ce point-là embarqués dans cette extrémité,
04:54dans cette espèce de façon à aller au bout de cette espèce de soutien qu'il fallait faire,
04:57mais peut-être pas avec autant d'intensité,
04:59et puis surtout de dire que le jusqu'au boutisme n'aura pas payé, même s'il fallait défendre l'Ukraine.
05:03Donc, il y avait sans doute une façon plus subtile de gérer le dossier.
05:06Et là, moi, je trouve que si on arrive à un accord qui est finalement celui que les Ukrainiens abandonnent une partie de leur terre,
05:13rien que ça, il y a qu'on aura vraiment raté quelque chose de fondamental.
05:17Ça sera peut-être le prix de la paix, mais nous, on aura vraiment raté la façon dont on aurait pu participer
05:22à cette grande tractation pour ramener effectivement un peu de sécurité sur le conflit.
05:26D'accord avec ça, Gilles Boutard ?
05:28Comment ça aurait pu être évité, ça je n'en sais rien,
05:32parce que Vladimir Poutine a toujours donné le sentiment qu'il avait très très envie d'élargir ses terres,
05:39si j'ose dire, de repousser les limites de son étranger proche.
05:42Il faut lire les écrits de Timothy Snyder pour voir à quel point ça a bougé.
05:47Un coup, c'était la Pologne qui s'est allé jusqu'à l'Oural et jusqu'à la Mer Noire au XVIIe siècle.
05:54Un coup, ça a été la Russie, un coup, ça a été...
05:56Cet air a été d'une mouvance sérieuse.
05:59Malheureusement, on n'a pas le temps de faire l'intégralité de quatre siècles d'histoire de cette zone du monde,
06:04mais on aura l'occasion d'en reparler.
06:07Gilles Boutard, je vous le promets !
06:08Merci à vous deux !
06:10Europe 1 Soir se termine par la météo.
06:12Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
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