Manque de moyens, conditions de vie «indignes», absence de cadre éducatif ou encore foyers d’accueil saturés : la Défenseure des droits dénonce, dans un rapport publié mercredi, une série d'entorses dans un système de protection de l’enfance qui ne cesse de se dégrader. Pour Maurice Berger, pédopsychiatre, «il est indispensable qu'il y ait une comparution immédiate possible et que la prononciation de la peine le soit aussi. Les mineurs ne comprennent que ce qu'est dans l'immédiat (...). J'ai rencontré des mineurs qui ne se souvenaient plus pourquoi ils étaient condamnés».
00:00Elias a été tué pendant la césure. C'est-à-dire la conséquence de la loi de 2021 que vous venez de citer. Il est indispensable qu'il y ait une comparution immédiate possible et que le prononcer de la peine soit immédiat.
00:21Les mineurs auxquels nous avons affaire ne comprennent que ce qui est dans l'immédiat. Si on met un délai pour eux, la peine qui viendra plus tard sera complètement dénuée de sens et même déconnectée de l'acte. J'ai rencontré des mineurs qui ne se rappelaient plus pourquoi on les condamnait quand même.
00:41On en est là. Donc c'est aussi les courtes peines. Mais là encore, le sens de la peine, le sens de la prison, la courte peine de prison est triple.
00:53Et il ne fait pas partie des catégories de pensée d'une partie des magistrats. Je le dis tel quel. C'est-à-dire, quel est le sens de l'emprisonnement ?
01:04Tout d'abord, c'est une butée immédiate aux actes. C'est-à-dire, ça suffit. Le deuxième point, c'est ça qui indique que la peine est grave.
01:14C'est-à-dire, pour Cézanne, il n'y a aucune notion de gravité. Donc, ça coûte six mois. Ça coûte tant. Donc, c'est grave.
01:22Et le troisième point, c'est que c'est seulement quand ces mineurs sont empêchés d'agir que certains commencent à penser.
01:29Je le vois très bien dans les entretiens que j'ai actuellement avec des mineurs qui sortent de prison.
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