00:00Bonjour à tous, bienvenue dans À l'affiche Planète Afro, l'émission consacrée à l'actualité culturelle africaine et caribéenne.
00:20Arnaud Dolmen, artiste originaire de la Guadeloupe, apporte sa touche caribéenne pour sublimer sa musique de chœur, le jazz, avec son instrument de prédilection, la batterie.
00:36Sur scène, il a accompagné de grandes figures du genre, comme le saxophoniste Jacques Schwarzbart, le pianiste Mario Canonge ou encore le virtueuse cubain Alfredo Rodriguez.
00:46En septembre dernier, il a été récompensé aux victoires du jazz dans la catégorie artiste instrumentale de l'année.
00:53Aujourd'hui, on découvre ensemble son projet The Get Down.
00:59Bonjour Arnaud.
01:00Bonjour Delia.
01:01Merci d'être avec nous dans Planète Afro.
01:04Merci de m'accueillir.
01:06Avec grand plaisir.
01:07C'est une heure.
01:08Arnaud, il y a trois ans, vous avez été sacré révélation de l'année aux victoires du jazz.
01:12Et il y a quelques mois, c'est le trophée meilleur artiste de l'année que vous avez remporté.
01:18Qu'est-ce que ces prix ont changé dans votre vie ?
01:21Alors, ce que les prix m'ont apporté, c'est déjà de la confiance en moi, de la visibilité, bien évidemment, de nouvelles collaborations.
01:34Oui.
01:35Et aussi, voilà, mais je suis sur le mot confiance parce que c'est ce qui me permet aussi de proposer aussi dans le futur d'autres projets.
01:46Et voilà, donc pour moi, c'est une gratitude et surtout dans ce que j'aime le plus, c'est-à-dire la musique jazz, qu'on appelle musique jazz, mais aussi afro-caribéenne.
01:58Donc, vraiment, je suis très, très honoré et voilà, je remercie le ciel pour ça.
02:06La lumière se fait plus sur vous grâce à ce trophée.
02:10On vous a proposé des collaborations à l'international.
02:13Oui, donc oui, on continue à m'appeler avec des différents artistes.
02:19Par exemple, j'étais la semaine, le mois dernier avec une saxophoniste qui s'appelle Maria Grand, qui vit aux Etats-Unis depuis un moment et qui, on va dire, l'une des saxophonistes les plus publicités dans le jazz vraiment new-yorkais.
02:37Donc voilà, des collaborations comme ça se font au fur et à mesure.
02:40Et voilà, et avec tous les projets que je fais, par exemple, The Get Down, l'album qui vient juste de sortir, et bien voilà, on voyage, on ira à New York, on va faire un New Morning, on fait voilà.
02:52Donc, il y a une visibilité qui se fait et c'est quelque chose d'incroyable.
02:57Arnaud, on va regarder un extrait de votre live que vous avez joué aux victoires du jazz.
03:03C'est le titre Caroubet.
03:04Arnaud, on va regarder un extrait de votre live que vous avez joué aux victoires.
03:34De jeu, elle est libre et engagée.
03:36On voit une maîtrise de la batterie impeccable.
03:39Comment vous arrivez à associer vos origines caribéennes au jazz ?
03:43C'est quoi votre secret ?
03:45J'ai envie de dire la curiosité, le travail, bien évidemment, la passion et l'ouverture d'esprit.
03:53Essayer d'apprendre tous les jours, d'apprendre tous les jours, écouter beaucoup de musique.
03:58Oui.
03:58Voilà, ça c'est même pas un secret, c'est quelque chose vraiment que je fais tout le temps en fait.
04:05Écouter beaucoup de musique, alors jazz, bien évidemment la musique de chez moi, qui est vraiment la musique de chez moi, donc la Caraïbe.
04:12Voilà, mais aussi d'autres types de musique, la musique classique aussi, la musique arabe, la musique indienne.
04:21Enfin, essayer de me cultiver en fait, tout le temps, tout le temps pour justement être de plus en plus libre sur mon instrument et dans mon art.
04:29Vous commencez la musique très jeune, c'est à l'âge de 5 ans et la personne qui va vous initier aux percussions, au cas, c'est M. Georges Troupé, qui est une figure incontournable du gros cas moderne.
04:42Est-ce que vous pouvez nous dire quels souvenirs vous gardez de cette rencontre et de cet apprentissage ?
04:47Georges Troupé, c'était pour moi un génie de l'éducation et un visionnaire, c'est-à-dire que tout ce que je vis aujourd'hui, je pense qu'il avait déjà prédit ça quelque part en fait.
05:00C'était un des premiers à écrire les ribles du gros cas sur partition et à l'époque, il a été très critiqué.
05:11Mais aujourd'hui, c'est ce qui me permet de vivre de ma musique, de composer, de transmettre aussi.
05:20Donc voilà, si je dois le résumer en un mot, c'était un génie.
05:26Oui, et votre mentor également. Vous avez sorti votre tout dernier projet qui se retrouve juste ici, c'est The Get Down, avec M. Grégory Privat, le pianiste, et l'organiste keyboardiste Laurent Coulondre.
05:40Alors, The Get Down, quel a été le déclic pour sortir ce projet ?
05:45Alors, The Get Down, c'est une rencontre entre trois musiciens de la même génération.
05:52Et on était tous les deux nominés pour le prix Jean-Gourenart.
05:59Et on nous a demandé de jouer tous les trois ensemble.
06:03Et la magie a opéré direct.
06:05Et là, franchement, les deux concerts, parce que c'était au Duc des Lombards, il y avait deux sets, les deux concerts étaient vraiment incroyables.
06:14Et le directeur artistique de cet album, qui s'appelle Sébastien Vidal, nous a été là.
06:20Il nous a dit, mais pourquoi vous ne faites pas un album ?
06:22Et voilà, c'est comme ça que ça s'est fait.
06:24Et donc, du coup, on a fait l'album.
06:26On a enregistré dans ce fabuleux studio mythique, le studio Ferber, en janvier 2025.
06:32Et voilà, et en octobre, le 17 octobre 2025, l'album est sorti.
06:40Le projet, on l'a dit, The Get Down, on pourrait le traduire en français par se lâcher.
06:45C'est une vibe, un moment.
06:46Est-ce que pour vous, construire cet album, c'était une façon de décomplexer le jazz et de le rendre plus festif, plus dansant ?
06:53Oui, effectivement, en fait, c'est un album de spontanéité.
06:59Parce qu'au final, Grégory, Laurent et moi, on a pris cette décision déjà de faire des morceaux pour cet album
07:08et de le sortir assez vite, finalement.
07:11Le processus a été très, très vite.
07:13Donc, c'est la spontanéité avant tout, le plaisir de jouer ensemble
07:17et le plaisir de faire de la musique et ne pas se prendre la tête.
07:21Vous avez bien raison, no stress.
07:23No stress, no stress.
07:24Jarnot, on va parler d'une queen qui, elle aussi, aime faire noncer les gens avec sa musique.
07:29C'est Aya Nakamura, une des chanteuses francophones les plus écoutées au monde.
07:33Elle a sorti son cinquième album, Destiné.
07:36Ce projet comporte 18 titres avec des sonorités principalement Afrobeat, Danseoul et Zouk.
07:41Des featuring avec des artistes reconnus à l'international comme Chensia, Kani, J.E. ou encore Joe Edouette Filet.
07:47On regarde un extrait du clip, no stress.
07:49Non stress, non stress, non stress, en détente comme tu m'appelles.
07:57J'aime dans mes rêves t'avoir ma peine.
08:03Affection.
08:04Ça, ça vous plaît.
08:31Ça vous fait bouger la tête, forcément.
08:34Oui, Aya, pour moi, c'est la queen.
08:37C'est vraiment...
08:38Et elle est très forte.
08:40Moi, à chaque fois qu'elle fait des morceaux, ça reste dans la tête.
08:43Les sujets sont très simples, mais ça nous donne la joie.
08:47C'est magnifique.
08:50Arnaud, vous vous êtes essayé à la composition musicale pour des documentaires, notamment Camara des gens de Franck Salin, sur un producteur qui part d'une histoire sur un producteur agricole et militant indépendantiste guadeloupéen.
09:01Et une histoire à soi d'Amandine Gay qui retrace le parcours de cinq adoptés venus d'ailleurs, qui ont grandi en France.
09:08Pour créer ces bande-sons, est-ce que vous vous inspirez d'abord de l'histoire ou est-ce que vous composez à partir de vos ressentis ?
09:16Alors, c'est par rapport à l'histoire.
09:19C'est par rapport à l'histoire et aussi par rapport au réalisateur et aussi par rapport à ma sensibilité.
09:24Et voilà, ces deux documentaires-films, ce sont des sujets qui me touchent.
09:31Voilà, Camarades gens, c'est vraiment l'histoire de la Guadeloupe, de la Guadeloupe de mai 67, de la Révolution ouvrière.
09:41Et une histoire à soi aussi, c'est un sujet qui m'a beaucoup touché.
09:49En regardant les témoignages des personnes adoptées, on est loin de s'imaginer toutes les émotions qu'ils peuvent avoir chez un adopté.
10:01Et donc, du coup, c'était assez bouleversant d'entendre les témoignages et de faire la musique dessus.
10:11Je vous sens très émue quand vous en parlez.
10:14Arnaud, on va rester dans l'univers de l'image.
10:16Je vous emmène à Bordeaux pour la cinquième édition du Festival Afrique en Vision qui se tiendra du 27 novembre au 1er décembre.
10:23Ce festival invite à porter un regard nouveau sur les sociétés africaines à travers les récits d'une nouvelle génération de cinéastes
10:30issus du continent ou de la diaspora et la redécouverte des pionniers du 7e art africain.
10:35Cette cinquième édition rend notamment hommage au réalisateur malien Suleymane Sissé, disparu en février dernier avec la projection de son film Yilin, pris du jury au Festival de Cannes en 1987.
10:50Arnaud, je sais que vous donnez des masterclass, des cours de boule à gel et également de gros cas.
10:55Comment vous arrivez à transmettre ce jazz caribéen, en tout cas cette culture guadeloupéenne à vos élèves ?
11:04Alors déjà par rapport à mon éducation, mon éducation musicale, donc on parlait de monsieur Georges Troupé, donc déjà je suis un peu dans la même lignée en fait.
11:15Aussi par rapport à des écrits, mais aussi par rapport à l'oral parce qu'en fait le gros cas c'est une musique avant tout d'oralité.
11:24Et donc du coup j'essaye de mélanger les deux, de mélanger les deux et aussi de faire un peu d'histoire et un peu le contexte en fait pour essayer de situer toute la naissance de cette musique sacrée qu'est le gros cas.
11:42Merci Arnaud en tout cas d'être passé à l'affiche Planète Afro.
11:45Je rappelle que votre dernier projet s'appelle The Get Down et vous serez également en concert ce vendredi au théâtre de Fontainebleau et le 16 janvier au New Morning.
11:56Et Arnaud, on se quitte en musique avec un duo de femmes.
12:00D'un côté la chanteuse ivoirienne Maté qui a fait sensation avec son titre Ameyacho et de l'autre la chanteuse Dori originaire du Zahir et de la Martinique.
12:09Elles se sont réunies pour un titre Afrozouk Batomabé qui veut dire les mauvaises personnes.
12:14L'info continue sur France 24, france24.com et tous nos réseaux sociaux.
12:19Je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode de Planète Afro.
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