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  • il y a 1 jour
Un déjeuner partagé avec Yannick Monnet, député Gauche Démocrate et Républicaine de l'Allier pour parler des problèmes d'un bon nombre de foyers confrontés à la vie chère et notamment à de nombreux produits alimentaires qui restent trop élevés.
Focus également sur la cuisine coréenne en plein essor, célébrée par le korean food week qui invite des chefs français à revisiter des plats coréens.

Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table, dans notre formule du jour.
00:22On vous propose nos meilleurs reportages sur l'alimentation et l'agriculture.
00:25On a sélectionné pour vous des sujets bien frais, bien assaisonnés qu'on a la chance de partager aujourd'hui avec Yannick Monnet.
00:32Bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Et bonjour à vous, Jean-Pierre Montanet.
00:34Bonjour Valérie, bonjour M. Monnet.
00:35Bonjour.
00:36Yannick Monnet, vous êtes né dans le chaudron de l'allié Bourbonnet, dans la ville de Moulins,
00:41où vous habitez toujours, un moulin qui brasse et répand depuis longtemps vos combats et vos convictions communistes.
00:47Diplômés en ingénierie sociale, vous avez d'abord enfilé le tablier d'éducateurs spécialisés
00:52avant d'intégrer et superviser une structure d'accueil pour réfugiés.
00:56Le 21 avril 2002, l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle
01:01sera pour vous le coup de fouet déterminant qui vous poussera à passer du militantisme
01:06au véritable fourneau de la politique.
01:08Conseiller municipal en 2008, puis conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes en 2021.
01:14Vous devenez député gauche démocrate et républicaine dans la première circonscription de l'allié en 2022.
01:20Un mandat qui sera renouvelé après la dissolution de l'été 2024.
01:25Cordon bleu des affaires sociales, vous faites mijoter à l'Assemblée la défense des territoires ruraux,
01:30la protection des services publics jusqu'à proposer la constitutionnalisation de la sécurité sociale.
01:37Proximité, débat d'idées et pêche à la ligne que vous pratiquez peut-être au bord de la Seine,
01:42mais j'imagine surtout au bord de l'allié.
01:44Et on va parler de tout cela aujourd'hui et bien plus encore grâce au menu du jour, Jean-Pierre.
01:48Oui, exactement, avec un pâté aux pommes de terre bourbonnets pour accompagner une portion de viande charolaise
01:53et en dessert, une simple semoule.
01:55Dans le dessous des plats, on vous emmènera faire les courses avec une maman solo
01:58qui a bien du mal à remplir son panier.
02:00Dans les pieds dans le plat, gros plan sur la cuisine coréenne en plein boom,
02:03célébrée par le Korean Food Week qui invite des chefs français à revisiter des plats coréens.
02:08Voilà pour le menu, je vous propose maintenant de nous ouvrir l'appétit avec Cuisine et Confidence.
02:13Ah Yannick Monnet, le débat sur le budget est arrivé jusqu'à la table de PAT.
02:24C'était inéluctable et prévisible.
02:26A force de répéter qu'il faut faire des économies à tous les étages,
02:29taxer les plus riches, vous étiez saisis par le doute.
02:32Quel plat choisir en pleine période de disette sans se faire allumer.
02:35Et oui, la peur de la faute de goût, la hantisse de la recette qui vous colle à la peau.
02:39Personne n'a oublié l'injuste affaire des crustacés et du champagne de François de Rugy,
02:43des homards qui l'ont tué alors qu'il est allergique aux fruits de mer.
02:46Votre chance à vous, c'est votre terroir.
02:48Et quand on scrute les spécialités culinaires, le moins que l'on puisse dire,
02:52c'est que ce n'est pas vraiment bling bling.
02:54On n'est jamais trop prudent.
02:55Alors vous avez habilement écarté la truffade, dont le nom peut prêter à confusion.
02:59Que penser d'un député communiste qui a le culot en même temps de plaider pour la taxe Zuckmann
03:04et d'exiger une assiette remplie de truffes.
03:06Sauf que la truffade, évidemment, ne contient pas de truffes.
03:09C'est juste un peu de tomes fraîches et surtout des pommes de terre.
03:12Ah, Valérie, la patate.
03:13La voilà la bonne idée devant le mur de la dette.
03:16Un pâté aux pommes de terre bourbonnets, le plat du pauvre par excellence.
03:20Et ce n'est pas le rap de viande.
03:22Réclamez au dernier moment pour faire plaisir à votre boss viandard Fabien Roussel
03:27qui va changer les choses.
03:29Vous êtes en mode, on se serre la ceinture, donc menu zéro risque.
03:33C'est bien ça, Yannick Monnet ?
03:35Oui, c'est bien ça.
03:36Vous dire que la truffade, on peut le dire comme ça, mais ce n'est pas de chez nous la truffade.
03:40Ah bon ?
03:41C'est pour ça que je ne l'ai pas choisie, pas du tout.
03:42C'est plutôt le sud de l'Auvergne.
03:44Oui, mais moi quand je parle...
03:45Attention, attention, parce qu'alors moi, on travaille un peu tout ça.
03:48Vous savez, on a la coutume de dire, on est certes auvarien, mais on est surtout bourbonnet.
03:53Exactement.
03:53D'accord.
03:54Voilà.
03:54Alors pourquoi vous avez choisi ce plat ?
03:56Alors expliquez-nous, qu'est-ce que c'est que ce pâté bourbonnet là ?
03:59Écoutez, c'est un plat de chez nous.
04:01C'est un plat qu'on mange, qu'on peut manger en entrée.
04:02Oui, de chez nous, dans le bourbonnet, géographiquement, c'est démonter comment ?
04:05On a coutume de dire aussi que la France, c'est le bourbonnet quelques terres autour, en fait.
04:08Et donc, c'est un plat, mais que l'on mange régulièrement, soit en entrée, soit en légumes, en accompagnement.
04:18Et c'est un plat simple, parce que dans le bourbonnet, mais comme beaucoup d'endroits...
04:22Pas cher ?
04:23Pas cher.
04:23Alors j'ai pas choisi pour ça, parce que je peux vous dire qu'une bonne viande de charolet, quand on va dans les restos parisiens, ça goûte un peu cher.
04:28Mais ça, ça a été rajouté un peu après, par M. Roussel.
04:31Je vais tout de suite remercier le restaurant Le Bourbon, qui nous a fabriqué, confectionné ce magnifique plat, et notamment ce pâté de pommes de terre,
04:43que vous allez goûter, et nous dire aussi s'il est un peu comme chez vous. Est-ce que vous savez le faire, vous ?
04:49Ah non, mais alors moi, je suis un très gros mangeur, mais je suis un très mauvais cuisinier.
04:55Donc je ne me hasarde pas à ce genre d'expérience, sinon ce serait une catastrophe.
04:58Très bien.
04:58Mais il y a des gens qui sont très bons pour ça, et j'honore à chaque fois leur travail et leur réussite.
05:03Mais le pâteau aux patates, c'est vraiment un plat simple.
05:06Donc à votre portée, j'imagine.
05:08Ah oui, non.
05:09Ah non, mais attendez.
05:09Ah non, mais quand on ne sait pas faire, on ne sait pas faire.
05:10Un plat simple, est-ce que vous savez faire une pâte brisée, par exemple ?
05:13Oui, mais il y a une cuisinier.
05:15Ah bah oui, c'est vrai que vous avez cuisinier.
05:16Mais voilà, je ne sais pas faire.
05:17Non, non, je cuisine à mes heures perdues.
05:20Je suis comme vous, je ne sais pas faire.
05:21Voilà, il faut faire les patates, ça ce n'est pas très compliqué.
05:24Alors en général, à la maison, c'est ma compagne qui cuisine très bien.
05:28Et donc moi, je suis manœuvre.
05:30Donc j'épluche les patates.
05:32Commis.
05:33Et puis je mets les épluchures dans la poubelle.
05:35Voilà.
05:36C'est un, alors j'allais dire, c'est un plat sans viande.
05:40Donc il y a le pâté de patates sans viande, évidemment.
05:42Mais vous avez en effet, Jean-Pierre l'a précisé, rajouté ce steak-là de viande.
05:47Pourquoi ?
05:47Alors parce que d'abord, il faut savoir que l'Allier, c'est le deuxième département en nombre de vaches allaitantes.
05:53Ok.
05:54C'est-à-dire qu'on a, il y a une tradition de l'élevage, élevage louvain, du charolet.
05:58Alors le charolet, c'est Saône-et-Loire, c'est juste à côté, charole.
06:01Mais le charolet, c'est aussi le bourbonnet et l'Allier.
06:04Et donc on est un gros producteur de viande.
06:06C'est aussi pour ça que ça me paraissait important d'avoir un morceau de charolet.
06:11Alors je voulais même vous en emmener un de chez nous, le fils de mon suppléant,
06:17qui était l'ancien député Jean-Paul Dufresne, qui est producteur de charolet,
06:20qui fait de l'engraissement à la ferme.
06:22Mais au niveau sanitaire, c'était un peu compliqué.
06:24Oui, j'imagine.
06:25Voilà.
06:26Mais le charolet, c'est aussi une production très typique de notre département.
06:30Très typique.
06:31Dans l'Allier, il y a 4 300 exploitations agricoles.
06:34Et principalement, c'est de l'élevage.
06:36On est sur des exploitations environ de 110 hectares.
06:38Donc voilà.
06:40Mais c'est une marque de l'Allier, du Bourbonnet.
06:44Ça reste quand même un plat un peu politique.
06:45Parce que d'un côté, il y a ce pâté qui n'est pas très cher.
06:47Et du côté, vous faites plaisir.
06:49Mais ce n'est pas un reproche.
06:50Vous voulez soutenir votre terroir.
06:52Vous soutenez vos éleveurs de viande au moment où on mange de moins en moins de viande.
06:56En France, notamment la rouge.
06:57On en parle souvent à cette table.
06:59On mange moins de viande, mais elle se vend mieux.
07:02Aujourd'hui, les producteurs de viande...
07:04Surtout ceux qui font de la bonne viande, peut-être.
07:05Voilà, s'en sortent dans la période.
07:08Pas trop mal, même s'il y a quand même pas mal d'épidémies qui viennent contrarier leur production.
07:12Oui, alors justement, j'allais vous parler de ça.
07:14Concrètement, dans votre circonscription, les producteurs de viande vivent comment ?
07:18Bien ? Mal ? Qu'est-ce qui se passe ?
07:20Les producteurs de viande n'échappent pas à la règle.
07:23Dans l'Allier, depuis 10 ans, on perd une centaine d'exploitations par an.
07:26Voilà.
07:26Donc, ça veut dire qu'il y a plusieurs enjeux en matière d'agricole.
07:30Il y a la question de la capacité à vivre de son travail, qui est un vrai sujet.
07:34Il y a aussi la question de la transmission.
07:36C'est-à-dire que maintenant, si vous avez le prix de la viande qui est plutôt intéressant pour les producteurs,
07:41ça veut dire que quand on veut transmettre, ça coûte un peu plus cher, puisque la bête coûte un peu plus cher.
07:45Et on a un vrai enjeu de transmission.
07:48Dans quelques années, on aura la moitié des chaises d'exploitation qui vont être en retraite.
07:55Qu'est-ce qu'on va faire ? Qui va les reprendre ?
07:57Qui va les reprendre ?
07:58La rentabilité n'est pas en jeu, parce qu'effectivement, si c'est cher, mais si ça rapporte plus,
08:01les banques peuvent être plus disposées à prêter.
08:03Oui, mais le problème de l'agriculture, c'est qu'elle est d'abord soumise aux aléas climatiques.
08:08Elle est soumise aux épidémies.
08:10Elle est aussi surtout soumise au commerce international.
08:12Et quand on voit les accords, notamment le Mercosur, qui risquent d'être validés,
08:16alors que c'est un vrai souci, je suis quand même pour qu'on produise français,
08:21tout ce que l'on peut produire français.
08:23Et aujourd'hui, on importe 30% de la viande bovine.
08:26Donc c'est un vrai sujet aussi, notre capacité à produire des produits qui sont de chez nous,
08:33mais surtout qui sont de qualité.
08:36Mais en matière d'agriculture, c'est aussi comment on répartit cette valeur.
08:39La viande bovine qu'on importe, ce n'est pas celle qui concurrence forcément,
08:41celle que vos producteurs...
08:43Voilà, qu'on peut manger chez vous.
08:44Ce n'est pas celle qui concurrence, mais elle est quand même présente.
08:47Et on n'arrive pas à la produire en quantité suffisante.
08:51Donc ça, c'est un vrai... Il y a un enjeu.
08:53Il y a un enjeu d'enouvellement des exploitations agricoles.
08:56Parce que l'agriculture, ce n'est pas que la production de viande,
08:58c'est aussi l'aménagement du territoire.
09:00Imagine des campagnes sans agriculteurs.
09:03Ça serait catastrophique.
09:04Donc voilà, il y a tous ces enjeux-là qui sont nulés.
09:07Moi, je pense que le principal enjeu, c'est comment est-ce qu'on se répartit
09:10cette valeur entre le producteur et le consommateur.
09:14C'est-à-dire qu'il faut produire à des coûts qui permettent de rémunérer son travail.
09:20Parce que ce n'est pas tout le temps le cas en matière agricole.
09:22Et il faut ensuite que ces produits soient vendus et qu'ils soient accessibles.
09:26Et on va y revenir, vous l'avez compris.
09:28Cette partage de la valeur, c'est faire en sorte qu'il y en ait qui ne s'agressent pas au milieu.
09:31– Mais Valéry, vous avez une question claire, on n'a pas bien eu la réponse.
09:34Est-ce que les producteurs de viande dans votre département, dans votre coin,
09:36vivent plutôt bien de leur terre ou de leur production ?
09:40– Aujourd'hui, je pense qu'ils s'en sortent.
09:43– C'est fragile.
09:45– Non, mais quand je dis qu'ils s'en sortent,
09:46ce ne sont pas des producteurs qui vont prendre des hélicoptères pour traiter leur champ.
09:51– Ce ne sont pas les nouveaux riches.
09:51– Voilà, ils arrivent à vivre de leur travail
09:54parce qu'on est dans une période plutôt intéressante.
09:57Mais tout ça est très fragile.
09:59– Mais quand vous avez de lourds emprunts sur des exploitations,
10:03le problème, c'est qu'il ne faut pas vivre bien que pendant trois ans.
10:06– Non, c'est sûr.
10:07– Il faut vivre bien pendant 30 ans.
10:09Et l'agriculture, on voit bien les aléas qu'elle est soumise, l'agriculture.
10:12– Je le disais dans votre portrait, vous habitez toujours Moulin.
10:16– Oui.
10:16– Est-ce que vous avez un jardin ?
10:17– Ah oui.
10:18– Est-ce que vous faites pousser vos légumes ?
10:19– Ah non, non, non, non, non.
10:19– Oui, un jardin, et non, non, non, les légumes.
10:22– Non, mais j'habite en ville.
10:23– Surtout pas.
10:24– Non, non, je dis non.
10:26Moi, j'en suis pas capable, parce que j'ai pas cette connaissance-là.
10:31Et puis les légumes, il faut être souvent en présent.
10:33– Donc, bien sûr, c'est la suite de ma question.
10:36Comment vous faites ?
10:36Comment vous faites vos courses ?
10:37Comment vous débrouillez ?
10:38– On a de nombreux maraîchers chez nous qui produisent de très bons légumes.
10:42On a des marchés.
10:43On a un marché à Moulin qui est présent le vendredi et le dimanche.
10:46Et moi, je fais mes courses au marché chez les producteurs locaux.
10:48– Vous privilégiez le local ou le bio ?
10:53– C'est-à-dire que, j'ai envie de dire, les deux, mon capitaine.
10:57Parce que ce qui est local n'a pas forcément le label bio.
11:00Parce que le bio, c'est un label, c'est un cahier des charges.
11:02Mais il y a des productions tout à fait saines et tout à fait bonnes
11:04où les producteurs ne requièrent pas le label bio.
11:08Donc moi, ce que j'essaye de privilégier, c'est le local.
11:11– OK.
11:11– Voilà.
11:12Et dans le local, il y a aussi du bio.
11:14– Oui, bien sûr.
11:14– Voilà, tout simplement.
11:15Et on mange bien.
11:19Et je pense qu'on arrive aujourd'hui à avoir des prix accessibles.
11:23Ça ne veut pas dire que tout le monde mange à sa faim.
11:26– Non.
11:26– Parce qu'on sait que le panier, on va en parler,
11:28mais le panier, le budget dédié à la nourriture
11:31a considérablement baissé depuis les années 30, par exemple.
11:34– Je vous sens gourmand.
11:35Vous avez les yeux qui brillent quand vous parlez de l'alimentation,
11:37notamment celle de votre terroir.
11:38Il n'y a pas un moment où vous allez vous décider
11:40à aller passer dans les cuisines fausses ?
11:43Ce n'est pas quelque chose que vous regrettez de ne pas savoir faire ?
11:46Ou vous êtes comme ça, fataliste, je ne serai jamais cuisiné ?
11:50– Je suis très admiratif.
11:52J'aime bien la nourriture simple.
11:55J'aime aussi beaucoup les grands chefs.
11:56J'en ai fait deux, grands chefs étollés.
11:59Et à chaque fois, c'est un voyage.
12:01Et je suis tellement admiratif des gens qui savent bien faire les choses
12:04que je me dis, mais chacun son truc.
12:08– Oui, oui.
12:08– Moi, j'essaie, pour le dire, sans prétention,
12:11j'essaie de bien faire de la politique.
12:13Ceux qui savent cuisiner, qui fassent bien de la cuisine,
12:15et chacun fait les choses.
12:16– Oui, oui, c'est vrai.
12:17– On peut régaler ses copains sans être obligé de faire un menu.
12:20– Mais moi, je ne sais pas faire, Jean-Pierre.
12:21On en parle à chaque émission.
12:22– Non, le problème, c'est quand vos copains ne mangent pas ce que vous leur faites,
12:25vous faites cuisiner quelqu'un d'autre.
12:26– Non, c'est vrai, ça peut être compliqué.
12:28– Je le disais également, vous avez supervisé un centre pour réfugiés.
12:34Comment on fait pour s'approvisionner ?
12:37Comment on fait pour nourrir ces réfugiés ?
12:43Et puis, est-ce qu'on leur apprend aussi, je ne sais pas,
12:45la gastronomie française, la gastronomie de l'Allier ?
12:48Est-ce que ça fait partie de ce genre d'atelier ou pas du tout ?
12:51– En fait, c'était un centre où les gens étaient logés dans des appartements.
12:55Donc, c'est des gens qui avaient obtenu un statut de réfugiés,
12:57qui ont fui leur pays du fait de la guerre notamment,
12:59et qui avaient un statut de réfugiés politiques.
13:01Et donc, mon travail avec l'équipe que j'avais
13:04consistait à travailler à leur intégration de la société française.
13:08On a eu des Syriens, on a eu des personnes qui venaient d'Afghanistan,
13:11on a eu des personnes qui venaient du Soudan, bref.
13:14Mais en fait, on n'a rien à leur apprendre.
13:16Ils ont une gastronomie qui est tellement riche.
13:19Ils arrivent à faire des choses, parce que bien sûr,
13:21quand on est responsable d'une structure,
13:22et quand on travaille dans une structure comme ça,
13:23on est invités.
13:25On nous emmène des plats.
13:29Et en fait, ils ont une gastronomie tellement riche,
13:31et tous les pays ont une gastronomie assez riche.
13:34– Super.
13:34– Et ça, c'est assez extraordinaire.
13:37Donc, on n'a pas besoin de leur apprendre quoi que ce soit.
13:39– Et je rajouterais quelque chose.
13:41Souvent, et vous m'arrêterez si je me trompe,
13:43mais souvent, ces migrants, pour payer leur voyage,
13:47de pays en pays, ils ont un peu travaillé.
13:49Et où il est le plus facile de travailler ?
13:50C'est dans les cuisines.
13:51Donc, ils apprenaient aussi, ils apprennent.
13:53Regardez, vous allez à Paris, il n'y a que des gens originaires
13:57du Bangladesh, de l'Inde, du Pakistan, de l'Afrique.
13:59Et donc, ils ont déjà une culture intrinsèque de la cuisine,
14:02et ils cuisinent.
14:04Le mot n'est pas là, mais une formation continue
14:06dans leur long voyage vers nos pays.
14:08– Et à pas cher.
14:09– Ça veut cuisiner avec rien, oui.
14:11– Avec rien, des plats tout à fait délicieux.
14:14– Oui, fantastique.
14:15– Avec une diversité, avec une richesse.
14:17– Ah, c'est chouette.
14:18– Ça, c'est un répartage que vous avez…
14:20– Alors, quand vous voyez des artistes comme ça,
14:22parce que pour moi, les cuisiniers, c'est des artistes,
14:25qu'est-ce qu'ils soient,
14:26vous les laissez pratiquer leur art,
14:28et vous les regardez, et vous goûtez.
14:29– Oui, c'est comme jouer au foot devant Messi,
14:32c'est un peu compliqué.
14:33– Juste une petite dernière question,
14:34je parlais du menu politique.
14:35Vous avez, Roussel avait dit,
14:37l'amour du bon vin, de la bonne viande et du bon fromage,
14:39il s'était fait laminer, tacler.
14:42Est-ce que vous trouvez qu'aujourd'hui,
14:44la politique est trop présente dans la nourriture,
14:47et on a l'impression que si on vous dit ce qu'on mange,
14:49on sait pour qui vous votez ?
14:51– Non, moi je pense qu'il avait eu…
14:53Bon, alors, vous connaissez le fonctionnement médiatique,
14:55il y a parfois, pour marquer les esprits,
14:57il faut produire quelques punchlines.
14:59Mais là où il avait raison, c'est qu'on avait eu
15:01un espèce de débat qui tendait à dénigrer
15:04certaines formes d'alimentation.
15:06– Oui, c'était ça.
15:07– Par exemple, moi j'aime beaucoup la viande.
15:08Bon, je n'autorise personne à m'expliquer
15:11qu'il ne faut pas en manger.
15:12Et moi, je ne demande à personne d'en manger.
15:14– Même quand c'est votre copine Marine Tondelier.
15:16– Mais même quand c'est ma copine Marine Tondelier
15:18ou d'autres élus avec qui je m'entends très bien,
15:21j'estime qu'on est dans un pays
15:23où on a une gastronomie qui est tellement riche.
15:25– Mais vous comprenez pour autant le fait
15:27qu'on puisse défendre, justement,
15:30le fait de manger moins de viande,
15:31pour des raisons écologiques,
15:32pour des raisons de santé ?
15:34– Je crois qu'on n'en mange plus aussi.
15:36– En fait, je ne le comprends pas vraiment
15:38parce qu'en fait, on fait croire
15:39que les gens mangent de la viande trois fois par jour.
15:42Ceux qui en mangent, mais ce n'est pas vrai.
15:44Moi qui suis un amateur de viande,
15:45qui aime la viande bien rouge, bien saignante,
15:47mais je ne mange pas de la viande matin, midi et soir.
15:49Et je n'en mange même pas tous les jours.
15:51Parce que, naturellement,
15:54ce n'est pas qu'on se régule en fait.
15:56Mais c'est qu'on a une telle diversité culinaire
15:57qu'on n'a pas besoin de manger de la viande tous les jours.
15:59Et j'aime bien le poisson,
16:01même si je suis quand même un peu plus attiré
16:04par la viande en manière et la viande rouge.
16:07Mais on n'est pas…
16:08Voilà.
16:08Et donc moi, je pense que la vraie question,
16:10si on parle des questions de santé,
16:13c'est aussi notre capacité à faire une activité physique.
16:15Sur les questions environnementales,
16:18c'est les conditions de la production qu'il faut regarder.
16:20Je veux dire, aujourd'hui,
16:23travaillons sur ces conditions de production
16:25plutôt que d'expliquer aux gens ce qu'il faut manger.
16:27Parce qu'en plus, ce qui est terrible,
16:28c'est que ça crée un clivage, une rupture dans notre société.
16:30Et c'est ce que Fabien avait voulu dénoncer.
16:32À raison.
16:33À raison.
16:34Ne créez pas de clivage entre ceux qui mangent la viande,
16:35ceux qui n'en mangent pas,
16:36ceux qui mangent des graines, ceux qui n'en mangent pas.
16:38Moi, je suis contre personne et avec tout le monde.
16:40Je ne veux pas faire la Suisse.
16:42Mais respectons les pratiques culinaires de chacun.
16:45Et puis, essayons de nous attaquer au vrai sujet,
16:47au vrai problème.
16:48C'est la guerre à table, aujourd'hui.
16:49On le voit ici.
16:50Exactement.
16:51Allez, on va revenir à ce pâté de pommes de terre.
16:54Et on peut même le faire chez soi.
16:55Il suffit de suivre vos conseils, Jean-Pierre.
16:58Oui, je sais que c'est une chronique dédiée pour vous, celle-ci.
17:01Trois choses à savoir.
17:02Je prends toujours des notes.
17:02Mais en général, la semaine suivante, Valérie,
17:04fait son...
17:05Alors, le pâté, selon la légende rapportée,
17:08et ce n'est pas une blague,
17:09par la confrérie du pâté aux pommes de terre bourbonnets.
17:12Oui, il existe une confrérie.
17:13Il serait né dans la campagne de l'Allier en 1789.
17:16Année marquée par la Révolution et une exceptionnelle disette.
17:19Donc, il dit disette, eh bien, dit moyen du bord,
17:22donc dit patate.
17:23Une fermière ingénieuse a donc eu l'idée
17:25de faire une tourte avec sa pâte
17:26et des pommes de terre et un peu de crème,
17:28pour que ce ne soit pas trop sec, quand même.
17:30Cuit dans le four à pain communal.
17:31Il y avait toujours un four à pain dans ces villages.
17:33Ça a donné ce plat du pauvre,
17:35qui remplit bien l'estomac.
17:36devenu, depuis une recette phare du bourbonnet,
17:40une recette totem, comme on dit,
17:41servi le vendredi, jour de carême,
17:44et la tradition perdure aujourd'hui.
17:45Parait-il que, dans votre région,
17:47les restaurants, le vendredi,
17:48font du pâté de pommes de terre bourbonnets,
17:51le vendredi ?
17:51Plus le vendredi que les autres jours, non ?
17:53Alors ça, je ne sais pas.
17:56C'est ce que j'ai lu.
17:56Moi, j'ai l'impression de pouvoir en manger
17:58tous les jours, si je le veux.
17:59Oui, mais alors, paraît-il que,
18:00pour perpétuer cette tradition du carême,
18:01le vendredi, voilà.
18:02Peut-être, je ne l'ai pas constaté.
18:04Ce n'est pas très compliqué à préparer.
18:05Vous devriez faire un atelier tous les deux
18:07et vous en sortir.
18:08Prendre plutôt une pâte brisée,
18:10même si certaines recettes préconisent la feuilletée,
18:12et en l'occurrence, celui qu'on vient de manger,
18:14à mon avis, est avec une pâte feuilletée,
18:16que vous gardissez de pommes de terre à chair ferme,
18:18coupées en très fines lamelles,
18:20avec une, pourquoi pas, avec une mandoline.
18:22Vous refermez avec la pâte en laissant un petit trou.
18:24Ah, le petit trou, c'est important
18:25parce que c'est la cheminée.
18:26La fameuse cheminée.
18:26Faire cuire au moins deux heures
18:27pour que les patates soient fondantes,
18:29confites et au dernier moment,
18:30versez la crème par le petit trou,
18:32par la cheminée.
18:32OK.
18:33Voilà, et ça donne, effectivement,
18:35ça, et on peut dire chapeau au bourbon
18:36parce qu'il n'est pas du bourreau de bonnet,
18:38mais il est très bon.
18:39Il est très, très bon.
18:40On dirait pas les bourbons, cela dit.
18:42C'est vrai.
18:42Le bourbon, ils étaient obligés de bien faire.
18:45Voilà, Valérie, vous serez parés
18:46pour votre prochain dîner.
18:47J'ai promis, je vais essayer.
18:48Pour accompagner ce plat typique,
18:49vous nous avez apporté un vin
18:51tout aussi typique de chez vous.
18:54C'est un Saint-Pour-Saint.
18:55Expliquez-nous pourquoi.
18:56Pourquoi ce vin ?
18:57Parce que d'abord, sur ma circonscription,
18:59il y a le vignoble, le Saint-Pour-Sinois,
19:02qui est un des plus vieux vignobles de France,
19:04de l'époque gallo-romaine,
19:06qui était un grand vignoble à l'époque
19:07puisque au XIXe siècle,
19:09c'est un vignoble qui faisait plus de 8000 hectares.
19:12Aujourd'hui, on a 600 hectares de vignes.
19:14Entre-temps, il y a le chemin de fer qui est passé,
19:16il y a le phylloxéra
19:17qui est considérablement réduit de vignoble.
19:20Mais c'est un petit vignoble local,
19:21mais très dynamique
19:22et qui fait du très bon vin.
19:24Et donc, j'ai pris du vin de l'Union des Vignerons
19:26parce qu'on a 60 viticulteurs
19:29sur ce vignoble, sur le Saint-Pour-Sinois.
19:32Et donc, moi, en tant que député,
19:33ne voulant pas choisir
19:35entre un vin ou un autre,
19:36en général, je vais à la CAF coopérative,
19:38à l'Union des Vignerons pour prendre le vin.
19:42Mais c'est vraiment un vignoble très dynamique
19:43et ils ont fait beaucoup d'efforts
19:45sur la qualité du vin.
19:46Ils ont fait beaucoup d'efforts
19:47pour avoir une démarche
19:48à haute valeur environnementale.
19:50Alors, justement, c'était ma question
19:52parce que vous l'avez aussi évoqué
19:53en toute première partie.
19:55On parlait justement du réchauffement climatique
19:56et des conditions climatiques.
19:58Est-ce que le terroir, il évolue chez vous
20:00et comment s'adaptent les vignerons ?
20:03Il évolue.
20:06Il évolue surtout ce qui est problématique,
20:08c'est les aléas climatiques.
20:09Aujourd'hui, parce que la vigne
20:11est quelque chose de fragile.
20:12Et donc, quand vous avez des orages de verre
20:14et de la répétition
20:14à des périodes de l'année un peu inattendues,
20:18ça abîme beaucoup le vin, les vignes.
20:21Et donc, c'est une production
20:22qui est très aléatoire.
20:24Alors, c'est un petit vignoble.
20:27Je vous ai dit 600 hectares.
20:28Le vignoble français, c'est 800 000 hectares.
20:29Bien sûr, bien sûr.
20:30Donc, ça reste un petit vignoble.
20:32Mais un petit vignoble qui se bat bien
20:34et qui fait du très bon produit.
20:35Alors, je sais que le 5%
20:36faisait, il y a quelques années,
20:39quand je dis il y a quelques années,
20:40c'était il y a 20 ans,
20:41objet de moquerie
20:42comme beaucoup de la part des...
20:45Les petits vignobles subissaient un peu
20:47la moquerie des gros vignobles.
20:50D'accord.
20:51Et c'est un vignoble
20:52qui a énormément progressé.
20:54C'est un vin de table
20:55qui se tient très bien,
20:56qui a obtenu en 2009
20:59l'appellation d'origine contrôlée.
21:01Tout à fait.
21:01Il a eu l'AOC.
21:02Voilà.
21:03Donc, ça, ça fait partie aussi
21:04des évolutions
21:05et une étiquette importante.
21:07Mais bien sûr que c'est une étiquette importante.
21:08Et vraiment, moi,
21:09je suis très souvent en contact
21:11avec les producteurs,
21:12les vignerons.
21:14Le sérieux du travail,
21:16mais j'ai envie de dire,
21:17c'est dans tout le monde agricole.
21:18Maintenant, il y a une technicité,
21:20une connaissance
21:20et un sérieux
21:22qui fait qu'on a des produits
21:24qui sont d'une vraie qualité.
21:25Et on n'a pas à rougir
21:26face à des Bordeaux
21:29ou à des Bourgognes.
21:31Et vous parliez du Mercosur
21:33aussi en introduction.
21:34Dis donc, là,
21:35vos vignobles,
21:35ils seraient bien contents, non,
21:36de faire découvrir
21:37leur fabuleux vin
21:38en Amérique du Sud.
21:40Ça pourrait être
21:40un marché considérable pour eux
21:42et un rayonnement aussi
21:43pour l'allié,
21:44pour votre circonscription,
21:45pour le département.
21:46Oui.
21:46Enfin, le problème
21:46des accords du Mercosur,
21:47il y a beaucoup,
21:48beaucoup, beaucoup de choses dedans.
21:49La vraie question,
21:50c'est la concurrence déloyale.
21:52C'est-à-dire qu'à un moment donné,
21:53on ne peut pas demander
21:53à nos agriculteurs
21:55et à nos vignerons
21:56de produire
21:57avec certaines contraintes
21:59que je ne renie pas.
22:00Moi, je pense qu'il faut
22:00des règles
22:01et qu'il y ait des normes.
22:02Des normes ?
22:03Il faut des normes.
22:03Environnementales, notamment.
22:04Bien sûr, bien sûr.
22:05Ce n'est pas anormal.
22:06D'ailleurs, ça protège
22:07la qualité des productions.
22:09Et puis, faire des échanges
22:10avec des pays
22:11qui produisent
22:11n'importe comment.
22:12Mais les vignerons chez vous,
22:13dans l'allié,
22:14ils ne vous disent pas
22:15nous, le Mercosur,
22:16ça pourrait nous aider.
22:17On serait peut-être
22:18même favorables
22:19parce que les normes sont là
22:20et on a envie
22:21de diffuser notre vin
22:22dans le monde entier.
22:23Bah, non.
22:24Non, pas plus que ça ?
22:24Alors, peut-être que c'est le cas.
22:26Il faut que j'en parle
22:26avec eux, d'ailleurs, de ça.
22:27Mais, pour l'instant,
22:30quand même,
22:30il y a la concentration
22:31de produire de la qualité
22:32et de pouvoir le vendre
22:33dans de bonnes conditions.
22:35Alors, normalement,
22:35vous nous l'avez expliqué
22:36hors antenne,
22:37c'est pour l'apéro.
22:38Mais là, on va en profiter
22:39maintenant, Jean-Pierre,
22:40qu'est-ce que c'est que ça ?
22:41Qu'est-ce que c'est que cette couronne ?
22:42Bon, je dirais
22:43c'est fin,
22:43ça se mange sans fin.
22:44Oui, mais servez-vous, Jean-Pierre.
22:46Ah, je me sers.
22:47Qu'est-ce que c'est ?
22:48Yannick Monnet, expliquez-nous.
22:49Écoutez, c'est le plat bourbonné.
22:51D'accord.
22:51Alors, je veux ça aussi.
22:53Vous ne trouverez pas
22:54une seule cérémonie
22:56dans l'allié
22:57qui n'a pas ce plat.
22:59Mais qu'est-ce que c'est ?
23:00Comment ça s'appelle ?
23:00Une pompe au graton.
23:01Une pompe au graton.
23:03C'est la simplicité absolue,
23:05même si ce n'est pas si simple que ça.
23:06Parce que j'ai demandé à des...
23:08Ça non plus, je ne vais pas le faire.
23:09C'est très compliqué à décrire.
23:10Ah non, non, non,
23:11parce que d'abord,
23:12en fait,
23:13c'est une pompe au graton,
23:14c'est à mi-chemin
23:16entre une pâte briochée
23:18et une pâte à pain.
23:20Ok.
23:20Donc c'est ni là ni l'autre,
23:21c'est un petit peu au milieu.
23:22Oui, vous avez raison.
23:23Ce n'est pas une pâte levée à complet.
23:24Non.
23:25Et on met des gratons.
23:26Les gratons, c'est quoi ?
23:26Dans le temps,
23:27quand on tuait le cochon,
23:28on récupérait le lard blanc.
23:30Ok.
23:30On le faisait un peu sécher,
23:32enfin, on laissait s'écouler
23:33le lard liquide
23:33et on le conservait
23:34dans des pots en gré,
23:35dans du gros sel.
23:36Et quand on le sortait,
23:39il avait durci,
23:40on le coupait en petits cubes,
23:41on le faisait frire légèrement
23:43et on mettait ça dans la pâte.
23:45C'est délicieux.
23:46Je suis content
23:46parce que c'est très nostalgique pour moi
23:47parce que moi,
23:48je ne connais pas cette région
23:48mais je suis lyonnais
23:49et quand j'étais petit,
23:50mon père prenait l'apéro au bistrot,
23:52il prenait des gratons.
23:53Et là, on ressent ce goût
23:55caractéristique.
23:55C'est quand même du cholestérol
23:57concentré, le graton.
24:00Ah bah si, c'est du gras frit.
24:02Non mais...
24:03Les cardiologues qui ont l'émission,
24:05ils tombent de leur chaise.
24:06Il y a une attaque.
24:07Mais les cardiologues bourbonnés
24:08mangent de la pompe au graton.
24:11Est-ce que ça veut dire
24:12que vous ne faites absolument pas attention
24:14à ce que vous mangez ?
24:14C'est-à-dire trop gras,
24:16trop salé, trop sucré,
24:16ça ne vous parle pas, ça ?
24:18Non, je ne fais pas attention.
24:20Alors, comme je fais la révision des 50...
24:22D'un tôt ?
24:23Peut-être que j'aurais eu tort.
24:24Mais non, mais ce qui compte,
24:26la nourriture, non, je ne fais pas attention.
24:27Moi, personnellement, je ne fais pas attention.
24:29Je mange.
24:30Et je fais du sport
24:31pour pouvoir manger.
24:33Ok.
24:33J'aime le sport aussi.
24:34Combien de kilomètres
24:35pour éliminer une pompe à gratons ?
24:36Alors, le problème,
24:37c'est qu'on ne peut pas courir
24:37pendant une semaine après
24:38avoir mangé de la pompe à gratons.
24:40Mais non, non,
24:41ce qu'il faut,
24:42c'est avoir une activité physique,
24:43en fait.
24:44C'est ce qui, pour vous,
24:45crée l'équilibre
24:46entre manger et se faire plaisir
24:47et sans altérer sa santé.
24:50C'est ça.
24:50Très bien.
24:51Bon, allez, je vous propose maintenant
24:52de faire rissoler
24:53à feu de nos neurones.
24:54C'est tout de suite avec les quiz.
24:55Alors, l'Assemblée est devenue
25:00un chaudron
25:01au langage fleuri
25:02où les noms d'oiseaux
25:03voire les insultes fusent.
25:05Il est loin le temps
25:06où l'on se traitait
25:07de sale cornichon.
25:08À ce propos,
25:10c'est vraiment tiré par les cheveux,
25:11seriez-vous nous dire
25:12si ces affirmations
25:13sont vraies ou fausses,
25:14non pas à propos du chaudron,
25:15mais à propos du cornichon.
25:17Cornichon désigne donc
25:18un niais, un imbécile.
25:20C'était le surnom
25:21qu'on donnait aux aspirants
25:22de l'ENA.
25:23Ah.
25:24Ah, mais j'ai envie de dire oui.
25:26Non, mais on n'est pas loin.
25:27C'était aux aspirants
25:28de l'école de Saint-Cyr.
25:29Ah.
25:29Les méchants, hein.
25:31Non, il était très juste.
25:33Le cornichon
25:34est un cousin
25:35de la citrouille.
25:37Je crois que oui.
25:38Oui, exactement.
25:39Il fait partie
25:39de cette grande famille
25:40des cucurbitacées.
25:43Voilà.
25:44Le cornichon français
25:45est connu dans le monde entier
25:46et pourtant 95%
25:47des cornichons
25:48que nous consommons
25:49sont produits en Asie.
25:50Est-ce que c'est vrai
25:51ou est-ce que c'est faux ?
25:52Ça n'a aucune idée.
25:53Je dirais que c'est faux.
25:55Mais non, c'est vrai, hélas.
25:56Notamment d'Inde.
25:57Heureusement,
25:58il reste encore
25:58des cornichons
25:59100% français
26:00mais on les compte
26:00sur les doigts d'une main
26:01comme ceux préparés
26:02par les maisons Marc
26:03et Albert Ménès
26:05notamment.
26:05Donc si vous voyez ça
26:06dans les épiceries fines,
26:07vous savez que c'est du cornichon
26:09made in France.
26:10Le cornichon
26:11préparé avec de l'anette
26:13consommé par la communauté
26:15juive de New York
26:15s'appelle
26:16le mal au sol.
26:18Un gros cornichon
26:20avec de l'anette
26:21consommé par la communauté
26:22juive de New York
26:23s'appelle le mal au sol.
26:24C'est vrai.
26:25C'est faux.
26:26Il s'appelle le cocheur d'île.
26:27C'est celui qu'on trouve
26:28dans le hamburger
26:29et le mal au sol
26:30est un gros cornichon
26:32plus doux
26:32et plus gros
26:33de tradition slave
26:34que l'on mange
26:35notamment en Serbie
26:36ou en Russie
26:37ou en Hongrie.
26:38Voilà.
26:38C'était pas mal.
26:40En tout cas,
26:40on a appris plein de choses.
26:42Et pour accompagner
26:42le cornichon,
26:43quoi de mieux
26:43qu'une bonne terrine
26:44de sangliers.
26:45Il y a beaucoup
26:46de ces bêtes noires
26:46dans l'allié.
26:47C'est comme ça
26:47que les chasseurs
26:48appellent les sangliers.
26:50D'ailleurs,
26:50est-ce que vous,
26:50vous chassez ?
26:51Non.
26:52Mais je ne chasse pas
26:53parce que je n'ai jamais
26:54pris le temps
26:55de passer le permis de chasse.
26:56Par contre,
26:56je pêche.
26:57Ok.
26:57Mais votre avis,
26:59votre regard sur la chasse ?
27:00Ah non,
27:01moi je n'ai pas de problème.
27:01J'allais à la chasse
27:02avec mon père
27:03qui est un piètre chasseur
27:04parce qu'il tirait très mal.
27:05Donc c'était plus
27:06pour aller se promener.
27:07C'est peut-être dangereux,
27:07non ?
27:08Non, non.
27:09Il tirait très mal.
27:11Attention,
27:11il y a les bons chasseurs.
27:13Lui,
27:13il ne voyait pas trop le gibier.
27:14C'était ça son problème.
27:16Mais non,
27:16je n'ai absolument rien
27:17contre la chasse.
27:18Ça fait partie
27:18d'une activité
27:19de pleine nature.
27:22Après,
27:22ce qu'il faut,
27:22c'est que ça permet
27:23qu'on puisse cohabiter.
27:24Tout simplement.
27:25Mais je n'ai pas de...
27:25Donc vous n'avez pas peur
27:26quand vous faites une balade
27:27près de chez vous ?
27:28Mais jamais.
27:29Vous mettez un gilet jaune,
27:30quelque chose ?
27:31Non, non, non.
27:31Je mets un gilet jaune.
27:32Mais très sincèrement,
27:33il y a des accidents de chasse
27:35et ils sont terribles.
27:36Il faut faire en sorte
27:36qu'il y en ait peu
27:37et qu'il n'y en ait pas,
27:39plutôt.
27:40Mais moi,
27:41je n'ai jamais de crainte
27:42parce qu'en général,
27:43c'est bien signalé.
27:47S'il y a une chasse en cours,
27:48je ne vais pas aller me promener
27:49exprès là où il y a la chasse.
27:50Mais il y a tellement d'endroits
27:51où on peut aller se promener.
27:53Je n'ai aucun problème
27:54avec l'activité chasse.
27:55Très bien.
27:56Je n'ai vraiment aucun problème.
27:56Alors, juste avant de chasser l'animal,
27:59saurez-vous nous dire
28:00si les prochaines affirmations
28:01sur le sanglier
28:02sont vraies ou fausses ?
28:04Astérix avait vu juste
28:05le sanglier à la broche
28:06était le plat préféré
28:08des Gaulois.
28:11C'est vrai ou c'est faux ?
28:13Je n'en sais rien du tout.
28:14À la broche, non,
28:15parce que chez nous,
28:16on ne le fait pas à la broche.
28:17C'est faux, vous avez raison.
28:19Idée reçue.
28:20À Assy Romance,
28:21ancienne cité gauloise,
28:22on n'a retrouvé quasiment
28:23aucun reste culinaire
28:24de sanglier.
28:25Donc, ce n'était pas
28:26le plat préféré.
28:28Un sanglier mâle en France
28:29peut atteindre 500 kg.
28:32Oh non.
28:33Vous avez raison.
28:34Vous connaissez bien la bête.
28:36Non, c'est faux.
28:36C'est 200 kg.
28:37Un sanglier de 100 kg,
28:37c'est déjà pas mal.
28:38Oui, voilà, c'est ça.
28:38C'est 200 kg pour les gros spécimens.
28:41Et en Turquie,
28:42une espèce peut peser
28:42jusqu'à 300 kg.
28:43Mais enfin, c'est vraiment le max.
28:45Le cochonglier
28:46est un croisement
28:48du sanglier et de la truie.
28:51C'est vrai ou c'est faux ?
28:52Non, c'est faux.
28:52C'est vrai ?
28:53Non, c'est faux, c'est faux.
28:54C'est faux, vous avez raison.
28:55C'est compliqué, là.
28:56Du porc et de la lait.
28:58En fait, c'est du porc et de la lait,
28:59donc femelle du sanglier.
29:01Et le sanglochon, en revanche,
29:03est l'hybride du sanglier
29:04et de la truie.
29:05Ah bah oui, oui, oui.
29:05Vous ne saviez pas ça, vous, le chasseur ?
29:07Vous tirez comme ça, n'importe quoi ?
29:08Mais je ne chasse pas.
29:09C'est peut-être ça, mon problème.
29:11Allez, la dernière.
29:13La vrille désigne la queue du sanglier.
29:17Comment on appelle la queue du sanglier ?
29:19Je ne sais pas, mais oui, on va dire oui.
29:22Oui, vous avez raison.
29:23Quasiment, mais sans faute même.
29:24Un sans faute, c'est ça.
29:26Et contrairement à celle du taureau ou du bœuf,
29:28elle n'est pas particulièrement appréciée
29:29par les gastronomes.
29:30Elle ne se mange pas la queue du sanglier.
29:32Allez, maintenant, on passe
29:33à la brève de comptoir.
29:34Alors Yannick Monnet, pour préparer cette émission,
29:41vous a demandé d'aller fouiller dans vos souvenirs
29:43pour nous raconter un moment à table
29:44où politique et gastronomie se sont retrouvés
29:47dans la même assiette.
29:48Et vous nous ramenez quelques années en arrière
29:50en 1981.
29:51Oui.
29:52Pourquoi ?
29:53Mais parce qu'en fait,
29:55si je...
29:56Tu sais, quand on vieillonne,
29:57on a une mémoire qui est sélective.
30:00Et le plus vieux souvenir que j'ai
30:02de cette relation...
30:03Alors, je ne me souviens pas
30:04ce que j'ai mangé le jour-là.
30:05C'était le 10 mai 1981.
30:06Mais je me souviens qu'on était à table.
30:09Et c'est mon plus vieux souvenir en politique.
30:12C'était l'élection de François Mitterrand.
30:14Mes parents, je suis une famille de communistes.
30:17Ma grand-mère était un peu plus socialiste.
30:19Bref.
30:19Mais c'était la première fois
30:20que la gauche arrivait au pouvoir.
30:21Et c'est la première fois,
30:22je me souviens,
30:23avoir mes parents
30:24et ma grand-mère heureux
30:26devant cette émission de télé.
30:28Alors en plus,
30:28je ne sais pas si vous vous souvenez,
30:29mais quand le président apparaissait,
30:31ça avait un côté un peu anxiogène.
30:32Je ne sais pas si vous vous souvenez,
30:34ce n'est pas très sympa pour Valéry.
30:34C'est ce que j'allais dire.
30:35J'étais pas née.
30:36Mais ce n'est pas grave.
30:37Donc, j'ai bien fait de poser la question.
30:39Alors moi, je m'en souviens très bien.
30:42Malheureusement.
30:43Vous avez cette espèce d'écran
30:44où vous voyez une tête apparaît.
30:46Ça faisait un peu...
30:48Ça faisait un jeu vidéo Tetris
30:50parce qu'elle apparaissait
30:50jusqu'à la dernière brique.
30:52On ne savait pas qui était ça.
30:53C'est ça.
30:53Puis en plus,
30:54les deux candidats
30:55avaient un peu la même tête de loin.
30:58Je parle au niveau capillaire.
31:00Oui, physique.
31:01Et du coup,
31:02ça faisait un peu bizarre.
31:03Moi, enfant, je me souviens,
31:04c'était un peu angoissant, stressant.
31:06Ok, ok.
31:07Et de voir cette explosion de joie
31:08autour d'un événement politique,
31:10c'était la première fois
31:11que je voyais ça.
31:12Et donc, moi, j'étais heureux
31:13parce que quand on est enfant,
31:14on mime la joie de ses parents.
31:16Et donc, ça, c'est vraiment
31:18quelque chose qui m'a marqué.
31:20On était à table un dimanche.
31:22Certainement qu'on devait manger
31:23du pâte aux patates.
31:25Et en fait, voilà.
31:27C'est quelque chose
31:27qui a marqué votre histoire.
31:28Ah, c'est le plus vieux souvenir
31:30que j'ai en politique, en fait.
31:33Ok.
31:33De ma relation à la politique.
31:35Ce n'est pas ça
31:35qui a conditionné mon engagement.
31:36Vous déterminez...
31:37Mais en tout cas,
31:38ça m'a donné une image
31:38de la politique particulière
31:40où ça pouvait créer
31:41de la joie et du bonheur.
31:41Elle est joyeuse.
31:42Très bien.
31:42Allez, on part maintenant
31:43en proche banlieue parisienne,
31:45dans les Hauts-de-Seine,
31:46pour suivre une maman
31:47qui a bien du mal
31:48à remplir son panier
31:49quand elle fait ses courses
31:50pour elle.
31:51Et ses deux enfants,
31:52on en parle maintenant
31:53dans le Dessous des Plats.
31:54C'est une tendance
32:01qui a commencé pendant le Covid
32:03et la flambée des prix
32:04qui s'en est suivie.
32:06Même si aujourd'hui,
32:07l'inflation s'est calmée,
32:08il n'empêche que
32:09de nombreux produits alimentaires
32:10restent encore trop chers
32:12pour bon nombre de foyers.
32:13Nous avons suivi Vanessa,
32:15maman de deux ados,
32:17pour qui bien manger
32:18avec des produits de qualité
32:20est devenue un véritable luxe
32:22qu'elle ne peut malheureusement
32:24pas se permettre.
32:25C'est un reportage
32:25de Meïté Frémont
32:26et Juliette Prunier.
32:30Le mois d'octobre
32:31débute tout juste,
32:33mais déjà,
32:34pour certains,
32:34l'inquiétude du frigo vide.
32:37T'es sage, hein ?
32:37T'es sage.
32:38À 51 ans,
32:40Vanessa est maman solo.
32:42Il y a de la charcuterie
32:43que je trouve
32:43à des prix raisonnables
32:45à 2 euros,
32:473 euros ici.
32:48Des nuggets,
32:49ça c'est pour mes enfants.
32:50Deux ados à nourrir,
32:52alors son quotidien
32:53vérifiait encore et encore
32:55que rien ne manque.
32:56Avant,
32:57j'allais au marché
32:57et puis,
32:59j'ai plus les moyens.
33:00Donc, voilà,
33:01j'achète plus ma viande fraîche
33:03au marché.
33:03Oh, je vais pleurer.
33:06Vanessa s'interdit de craquer
33:07même si,
33:08depuis plusieurs années,
33:10elle se refuse
33:11de plus en plus de choses.
33:13J'aimerais pouvoir
33:14m'acheter des légumes
33:15tous les jours
33:16parce que j'ai tendance
33:16à manger hyper équilibré
33:18et j'ai de plus en plus
33:20de mal en fait.
33:20Par exemple,
33:21les tomates cerises,
33:22elles sont à 99 centimes
33:24mais elles ne viennent pas
33:25de France,
33:26elles viennent,
33:27je crois que c'est d'Espagne.
33:28J'aimerais faire vivre
33:29les agriculteurs français
33:31en fait,
33:32oui,
33:32bien sûr que j'aimerais.
33:35Depuis qu'elle travaille,
33:36Vanessa a enchaîné
33:37plusieurs métiers,
33:38femme de ménage,
33:39cuisinière
33:40et aujourd'hui,
33:41elle s'occupe
33:42de gestion de patrimoine
33:44et gagne
33:451500 euros net par mois.
33:47Ça, c'est mon budget
33:49pour chaque mois.
33:52Là,
33:52quand j'aurai tout payé,
33:54il me restera
33:55494,25 euros
33:58sans course.
33:59Et ce week-end,
34:01j'ai fait 279,65 euros
34:03de course.
34:05Voilà.
34:06Reste donc un peu plus
34:08de 200 euros
34:09et nous ne sommes
34:10qu'au début du mois.
34:11Quand vous comptez
34:12un loyer de 910,50 euros
34:15et encore,
34:15il va passer à 927,10 euros
34:17sur 1500 et quelques euros,
34:21ben voilà.
34:23Et en fait,
34:23c'est un engrenage en fait.
34:25On fait très vite
34:25à toucher à l'économie,
34:27à la dépenser
34:28et puis après,
34:31on se retrouve
34:31dans un découvert
34:32et on essaie de remonter
34:33mais en fait,
34:34il y a toujours
34:34des imprévus
34:35comme la machine à laver
34:37qui tombe en panne,
34:38ma cuisinière
34:39qui est un petit peu cassée
34:40et ainsi de suite.
34:41En fait,
34:42ça s'enchaîne.
34:43Vanessa réfléchit
34:44à prendre un deuxième travail,
34:46ne serait-ce que
34:47pour assurer l'avenir
34:48de ses enfants.
34:49En attendant,
34:50c'est le système.
34:51Je cumule des points
34:52sur ma carte fidélité.
34:54Donc là,
34:54j'ai 75 euros
34:57et ça servira pour...
34:59Je m'en servirai
35:00pour acheter
35:01le repas de Noël en fait.
35:02Comme ça,
35:03ça me fera des réductions.
35:06Je vais y arriver,
35:07je vais m'en sortir.
35:08C'est obligé,
35:10je ne suis pas née
35:11pour galérer toute ma vie,
35:12ce n'est pas possible.
35:16Dans une étude
35:17du CREDOC
35:18publiée en juillet dernier,
35:19on apprend que 16%
35:21de la population française
35:22vit une forme
35:22de précarité alimentaire.
35:25Pour vous,
35:25ce serait quoi
35:26la première mesure
35:27à mettre en place
35:27là,
35:28tout de suite,
35:28maintenant,
35:29pour permettre
35:29à ces gens
35:30qui bossent
35:31de juste manger correctement ?
35:33La première mesure,
35:34c'est de faire en sorte
35:35que les gens
35:35puissent gagner leur vie
35:36et vivent de leur travail.
35:38je veux dire,
35:39soit de leur travail,
35:41soit s'ils ne sont
35:42empêchés de travailler,
35:43qu'il y ait un système
35:44qui leur permette
35:45de compenser
35:45leur manque de revenus.
35:47Mais c'est juste impensable
35:48que dans notre société,
35:50des gens ne puissent pas
35:52vivre dignement.
35:54On parle de la nourriture
35:55comme un élément plaisir,
35:57mais c'est aussi avant tout
35:59un besoin vital.
35:59Bien sûr.
36:01Et moi,
36:02je ne comprends pas
36:04cette société
36:04qui ne garantit pas
36:08à chacun
36:08le pouvoir,
36:09le droit de vivre dignement.
36:11Donc la première mesure
36:12pour vous,
36:14c'est d'augmenter,
36:14pour le dire vite,
36:16d'augmenter les salaires.
36:17Les salaires,
36:18les pensions.
36:19Oui, d'accord.
36:19Bien sûr.
36:20Ok,
36:21ce n'est pas forcément
36:21d'aller voir
36:22les grands distributeurs,
36:23d'aller aussi voir
36:24certains agriculteurs,
36:25et de travailler
36:27sur toute la chaîne alimentaire.
36:29Je l'ai dit tout à l'heure,
36:30je suis pour qu'on travaille
36:30sur la répartition
36:32de cette valeur.
36:34Je ne suis pas
36:34pour qu'on baisse les prix.
36:36Je suis pour qu'on les contrôle,
36:37qu'ils soient accessibles.
36:38Je suis d'accord.
36:39Mais attention,
36:40plus on aura
36:41une politique
36:41de baisse des prix,
36:43importante,
36:44plus c'est le producteur
36:45derrière
36:45qui ne sera pas rémunéré
36:46à la hauteur de son travail.
36:48Vous voyez ce que je veux dire ?
36:49Moi, je suis pour que chacun,
36:50que ce soit l'agriculteur
36:51ou le consommateur,
36:52puisse vivre de son travail.
36:53Je pensais notamment
36:54aux grands distributeurs,
36:55à ces grands supermarchés,
36:56etc.,
36:56qui se font des marges
36:57pas possibles.
36:58C'est la répartition de la valeur.
36:59Ce n'est pas acceptable
36:59que des gens,
37:00sans rien faire,
37:01en se contentant juste
37:02de prendre un produit
37:03qui est produit par d'autres
37:04et en le mettant en discussion
37:05de ceux qui vont l'acheter,
37:06qui s'enrichissent le plus.
37:08Donc, cette répartition
37:09de la valeur...
37:10Alors, il y a mon collègue,
37:11ancien collègue,
37:11André Chassaigne,
37:12qui avait travaillé
37:12une proposition de loi
37:13sur la répartition
37:14de cette valeur.
37:15Mais oui,
37:15ça, c'est fondamental.
37:16ce que dit la dame,
37:22elle a raison.
37:24Elle ne demande pas
37:25ce que ce soit moins cher.
37:26Elle demande,
37:27parce qu'elle dit,
37:28moi, j'aimerais faire vivre
37:28les agriculteurs
37:29de mon pays.
37:30Ce qu'elle demande,
37:32c'est de pouvoir acheter
37:33les produits
37:33de ces agriculteurs.
37:36Voilà.
37:36Et ce n'est pas possible
37:37qu'aujourd'hui,
37:38il y ait des gens
37:38qui soient mis
37:39sur le côté de la route,
37:40quelles que soient les raisons,
37:42et qui ne puissent pas
37:42vivre dignement.
37:43Et vivre dignement,
37:44c'est pouvoir manger
37:45correctement à sa faim.
37:47Je regardais les chiffres.
37:48On a un nombre de jeunes
37:49très importants
37:50qui, aujourd'hui,
37:51sautent des repas,
37:52à peine un repas par jour.
37:53Les étudiants.
37:53Les étudiants ne peuvent pas manger.
37:55Les gens qui sont
37:56sans activité
37:57ou privés d'emploi.
37:59Ce n'est juste pas possible.
38:04Mais quand vous dites
38:04que c'est inacceptable
38:05pour notre société,
38:06la société française,
38:08ou nos sociétés,
38:09parce que la France,
38:10on a l'impression que c'est,
38:11quand on vous écoute,
38:12un cas isolé,
38:13mais est-ce que ce n'est pas pareil
38:14dans tous les autres pays ?
38:15Citez-moi un pays
38:16où la précarité alimentaire
38:17n'existe pas.
38:18Non, non, mais je suis d'accord
38:19avec vous.
38:20Ce n'est pas que la France.
38:21Aux Etats-Unis,
38:22le pouvoir d'achat,
38:24c'est monstrueux.
38:25À New York,
38:25ils ont d'ailleurs élu
38:26un maire socialiste
38:28pour essayer de faire diminuer
38:29le prix de la vie
38:30parce que les oeufs,
38:31c'est du caviar à New York.
38:32Et vous voyez nos pays voisins,
38:33l'Espagne, l'Italie,
38:35il y a aussi...
38:35Mais quand on vit dans un système,
38:37on peut faire un peu de politique,
38:39mais le système capitaliste
38:40qui met comme principale valeur
38:44la question de l'argent,
38:45c'est ça qui pose problème.
38:46C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
38:47il n'y a plus aucun...
38:48On le voit dans les débats budgétaires
38:49qu'on a à l'Assemblée nationale.
38:51On l'a vu avec le débat
38:52sur le taxe Zuckman.
38:53Regardez comment il est difficile
38:54de faire admettre
38:56qu'il y a une nécessité
38:56de répartir les richesses.
38:59Que ce n'est pas possible.
38:59On produit plus de richesses
39:00aujourd'hui qu'on en produisait
39:01il y a 20 ans.
39:02Et pourtant,
39:03les inégalités explosent.
39:05C'est 10 à 12 millions de personnes
39:06qui sont pauvres en France aujourd'hui.
39:08Donc la question,
39:10c'est aussi comment on répartit
39:11ces richesses produites.
39:12Et je peux vous dire
39:13qu'il y a du boulot.
39:14Mais dans les régimes communistes,
39:16l'accroissement entre les riches
39:16et les pauvres,
39:17il s'agrandit encore plus vite.
39:18En Chine, au Vietnam...
39:19Ah non, mais moi, je ne suis pas...
39:20Non, mais je fais le...
39:21C'est facile, ma question.
39:22Non, mais vous avez raison.
39:24Mais moi, je ne suis pas
39:24un défenseur des pays chinois
39:26ou des anciens pays communistes.
39:27Je me sens...
39:28Moi, je me sens l'héritier
39:29du Parti de la Résistance.
39:31Le Parti communiste français,
39:32c'est le Parti de la Résistance.
39:33Et celui qui s'est certainement
39:34le plus battu
39:35contre les inégalités.
39:36Donc,
39:37tout système totalitaire
39:40est bien évidemment
39:41néfaste et à combattre.
39:42Il n'y a aucun problème là-dessus.
39:44Mais la question,
39:45aujourd'hui centrale,
39:45c'est comment est-ce qu'on accepte
39:46de répartir ces richesses.
39:48Et ça, ça ne passera
39:49que par la volonté politique.
39:51Volonté de mobilisation populaire,
39:52compliqué.
39:53On a un dicton qui dit
39:54chez nous,
39:54ventre vite n'a pas d'oreille.
39:56N'attendons pas
39:57que ceux qui souffrent le plus
39:58se soient les premiers
39:58à se mobiliser
39:59parce que c'est beaucoup plus facile
40:01de se mobiliser
40:01quand on est bien portant
40:03que quand on est en difficulté.
40:05Mais en tout cas,
40:06il y a ce débat de fond
40:08qu'il faut continuer à porter
40:09et qu'on essaye de porter.
40:11Moi, j'essaye de porter
40:11à travers la sécurité sociale.
40:13Comment est-ce qu'on se répartit
40:14équitablement les richesses ?
40:15Oui, alors justement,
40:16vous parlez de la sécurité sociale,
40:17ça me fait un lien de te retrouver.
40:18Vous avez un collègue
40:19qui s'appelle Charles Fournier
40:20qui est dans le groupe écologiste
40:22qui avait pensé
40:22à la carte vitale alimentaire.
40:26Vous avez suivi ce dossier ?
40:27Dites-moi.
40:28J'ai suivi un peu ce dossier.
40:29Moi, sécurité sociale alimentaire,
40:31c'est ça un peu le sujet.
40:33Je suis sceptique.
40:35Pourquoi ?
40:36Parce que le principe
40:38de la sécurité sociale,
40:40si on reprend ses fondements,
40:41c'est qu'aujourd'hui,
40:42on capte une partie
40:44de la valeur ajoutée,
40:45donc de la richesse
40:46produite par le travail,
40:47on la capte
40:47et on en fait un système
40:48de solidarité
40:49qui permet de protéger les gens
40:50qui produisent cette richesse.
40:52Absolument.
40:52C'est ça, la sécurité sociale.
40:53Oui, bien sûr.
40:54Je n'arrive pas
40:55et je pense que
40:56dans la question
40:57de la sécurité sociale alimentaire,
40:58sur la question de l'alimentation,
41:00du coup,
41:00je crains que l'on écarte
41:01ceux qui produisent
41:02l'alimentation.
41:04Je me méfie toujours
41:05de ces systèmes
41:07un peu slogans.
41:08fondamentalement,
41:13il faut que les gens
41:13aient les moyens
41:14d'acheter des produits de qualité.
41:15OK.
41:16Voilà.
41:16Et donc,
41:17on a les moyens
41:18d'acheter des produits de qualité
41:18par son travail
41:19ou par un système
41:22qui vient compenser
41:22le fait que vous ne pouvez pas travailler.
41:24Mais voilà.
41:25Donc moi,
41:26je...
41:27Sécurité sociale alimentaire,
41:28je...
41:29Vous n'étiez pas forcément
41:30fermant défenseur du principe.
41:32Non,
41:32parce que je pense
41:33que la sécurité...
41:34Enfin,
41:35on doit se battre
41:35sur la sécurité sociale.
41:36Ok.
41:37Et ensuite,
41:38sur la question de l'alimentation,
41:39qui est un élément important,
41:40oui,
41:40il faut se battre.
41:40Il faut se battre
41:41des producteurs
41:42jusqu'aux consommateurs.
41:43Donc vous dites,
41:44il faut passer par autre chose.
41:46Très bien.
41:47Le chèque alimentaire.
41:48Est-ce que le chèque alimentaire,
41:49c'est une bonne solution ?
41:51Oui.
41:51Moi,
41:52je considère qu'il n'y a
41:52aucune mauvaise solution
41:53dès lors qu'elle permet
41:56de soulager les gens.
41:57Ok.
41:58Mais la question,
41:58ce n'est pas d'en faire
41:59un système pérenne
42:00et qui va régler le problème.
42:03Moi,
42:03j'ai été éducateur de rue.
42:04J'ai moi-même sollicité
42:06ou les assistantes sociales
42:08pour essayer d'obtenir
42:09des chèques alimentaires,
42:11des bons repas,
42:12etc.
42:12Oui.
42:13Mais là,
42:15on est dans un système
42:15quasi de charité.
42:18Fondamentalement,
42:18ce qu'il faut changer,
42:19c'est qu'aujourd'hui,
42:20on doit pouvoir vivre
42:21dignement de son travail.
42:22C'est ça, l'enjeu.
42:23Et que,
42:24oui,
42:24je ne vais jamais être contre
42:25le fait que
42:26des gens bénéficient
42:28d'un ticket restaurant,
42:30puisque c'est un peu
42:31le débat actuellement,
42:33mais ce n'est pas
42:34l'enjeu de fond.
42:36L'enjeu,
42:36ce n'est pas
42:36que tout le monde
42:37ait des chèques alimentaires.
42:38Je ne pense pas.
42:39L'enjeu,
42:40c'est que tout le monde
42:40puisse se payer
42:41à manger correctement.
42:42OK.
42:43Et pour ça,
42:44comment on fait
42:44pour redistribuer
42:45alors mieux
42:45la valeur ?
42:47Qu'est-ce que là,
42:48demain,
42:48vous pouvez défendre
42:49dans l'hémicycle ?
42:50On n'arrête pas
42:51de défendre
42:51des propositions.
42:53Par exemple,
42:54quand on décide
42:54de taxer
42:55les revenus
42:55du capital
42:56pour essayer
42:58d'alimenter
42:58la sécurité sociale,
42:59quand on décide
43:00de taxer
43:00les dividendes
43:01versés aux actionnaires,
43:02je disais ce matin,
43:03c'est 98 milliards
43:04qui ont été versés
43:05aux actionnaires,
43:06et on ne va pas
43:06leur demander...
43:07Les dividendes,
43:09c'est typiquement
43:10le type de création
43:11de richesse
43:11qui correspond
43:12à celle du travail.
43:12Comme ça,
43:13c'est pour remplir
43:13les caisses de l'État,
43:14ce n'est pas pour
43:14augmenter l'achat des...
43:16Mais pas du tout.
43:17Si demain...
43:17Vous savez pourquoi
43:18la sécurité sociale
43:18a été créée
43:19au sortir de la guerre ?
43:21C'était aussi
43:21pour protéger
43:22le monde du travail
43:22et faire en sorte
43:23que le monde du travail
43:24soit productif.
43:25Et pour qu'il soit productif,
43:26il faut qu'il soit protégé.
43:28Et donc,
43:28pour le protéger,
43:29il fallait mettre en place
43:29un système
43:30qui lui garantisse
43:31que demain,
43:33il aura un salaire
43:33qui lui permettra
43:34de vivre d'ignement
43:34et correctement.
43:36Demain,
43:36s'il est malade,
43:36il aura un revenu
43:37de substitution
43:38parce qu'il est malade
43:38et il l'a empêché
43:39de travailler.
43:40Demain,
43:40s'il est en retraite,
43:41il aura contribué
43:42à créer...
43:42Ça sert à ça,
43:43la Sécu.
43:44Et bien,
43:45la bataille
43:46qu'on doit mener aujourd'hui,
43:47c'est comment est-ce
43:47qu'on alimente
43:48cette solidarité ?
43:50Et puis après,
43:50moi,
43:50je suis,
43:51par exemple,
43:52tout à fait favorable
43:53à des mesures
43:53qui augmentent
43:55les salaires
43:56et réduisent
43:56les dividendes
43:57et la part des actionnaires
43:58dans l'appartage
43:59de cette richesse.
44:00Ça, c'est évident.
44:01On avance.
44:02Si l'accès à l'alimentation
44:04reste un défi majeur
44:05pour des millions de personnes,
44:06la gastronomie
44:07est aussi un vecteur
44:08de culture
44:09et de partage.
44:10C'est dans cet esprit
44:11qu'une fois par an,
44:12la France construit
44:13un pont
44:13entre la région parisienne
44:15et Séoul
44:15et on met tout de suite
44:16les pieds dans le plat.
44:23Après deux éditions réussies,
44:25Valérie,
44:26la K-Food Week
44:27a fait son retour en octobre
44:29pour célébrer
44:29partout en France,
44:30peut-être même en alliés,
44:31la cuisine coréenne
44:32de plus en plus appréciée.
44:33Chez nous,
44:34en région parisienne,
44:3513 restaurants
44:36ont participé à l'événement
44:37en intégrant
44:38des plats coréens
44:39dans la carte
44:40histoire de les faire cohabiter
44:42avec le savoir-faire
44:43et des produits français.
44:45C'est le cas du restaurant
44:45La Cave
44:46à Montreuil.
44:47C'est un reportage
44:48de Alicia Rogue
44:49et de Sophie Régis.
44:51Dans la cuisine
44:53du chef Jim,
44:54aujourd'hui,
44:55des parfums
44:55venus d'ailleurs.
44:57Là, on commence
44:58à avoir
44:58l'odeur
45:00de sésame.
45:02Pas de blanquette
45:03au menu,
45:04place à la Corée
45:05avec des sèches
45:05sautées au kimchi,
45:07un chou fermenté-pimenté
45:08et cette profitroll
45:10pas comme les autres.
45:11En prenant des desserts
45:12typiquement français,
45:13la profitroll,
45:14et l'idée,
45:15c'était de l'imaginer
45:15avec des twists coréens,
45:18donc des produits coréens,
45:19des goûts coréens.
45:20Là, je fais un petit gel
45:21de ginseng.
45:22C'est un goût
45:23qui se rapproche un peu
45:24de la cannelle,
45:25c'est un peu fumé.
45:26Ça, c'est la pâte
45:26de réco rouge.
45:29On vient en mettre
45:29un petit peu
45:30dans le fond.
45:32Dans ce dessert,
45:33pas de glace
45:34à la vanille,
45:35mais au sésame noir
45:36et un ingrédient secret.
45:39C'est la curiosité,
45:40c'est les voyages
45:42et après,
45:44en allant
45:44dans des restaurants,
45:45dans d'autres restaurants,
45:46en regardant aussi
45:47ce qui se fait,
45:49les tendances.
45:50Pour accompagner
45:50la sèche sautée,
45:52un riz noir asiatique
45:53et en entrée,
45:54un bouillon,
45:55là encore,
45:56100% coré.
45:58Je m'attendais
45:58à ce que ça soit
45:59un petit peu plus épicé
46:00avec le climent
46:02qu'on peut voir au-dessus,
46:03mais pas trop.
46:04C'est très bien aussi.
46:05Le mélange et tout,
46:06c'est bien maîtrisé
46:07et les sèches
46:08ne sont pas du tout
46:09caoutchouteuses.
46:10Surprendre les clients,
46:12cette semaine
46:12est aussi un challenge
46:14pour toute l'équipe.
46:16L'idée,
46:16c'était de la mettre
46:17en valeur,
46:18de faire aussi travailler
46:18les équipes
46:19sur des nouveaux projets,
46:20des nouvelles saveurs,
46:21des nouvelles techniques.
46:22Par contre,
46:23c'est un peu plus délicat.
46:24Dans le sens,
46:25tout le monde n'en fait pas,
46:26donc il faut aller chercher
46:27au bon endroit
46:28au bon moment.
46:29Avec des produits
46:30de plus en plus variés,
46:32en bouillon,
46:33en épices
46:33ou même en glace,
46:34l'offre explose.
46:36Deux Français sur trois
46:37consomment de la cuisine asiatique
46:39au moins une fois par mois.
46:42Alors,
46:43la question est abrupte.
46:44Vous avez déjà fréquenté
46:45un restaurant coréen ?
46:47Coréen, non,
46:48je ne pense pas.
46:49Non, parce qu'effectivement,
46:49c'est intéressant,
46:50la cuisine asiatique,
46:51on la connaît.
46:52La cuisine coréenne
46:53commence à émerger
46:54depuis quelques années
46:54et maintenant,
46:55elle est en plein boom.
46:56Donc,
46:57vous la découvrez.
46:58Si je vous demande
46:59de me citer un plat coréen,
47:01je pense qu'un plat chinois,
47:02vous êtes capable.
47:02Un plat vietnamien,
47:03un plat coréen,
47:03vous n'êtes pas capable.
47:04Un plat coréen,
47:05non,
47:05je n'en suis pas vraiment.
47:06Le bibimbap,
47:07vous savez ce que c'est ?
47:08Non.
47:08C'est du riz
47:09avec un oeuf,
47:10avec un peu comme le...
47:11C'est parce qu'on vit à Paris
47:12qu'on en voit
47:13quelques-uns.
47:15Est-ce que,
47:16au-delà du pâté bourbonnet,
47:18vous êtes intéressé
47:19et vous avez une curiosité
47:21puisque vous êtes très gourmand
47:21par l'exotisme
47:22et ses cuisines étrangères ?
47:24Oui,
47:24vraiment,
47:24moi j'aime toutes les cuisines
47:27et dès que j'ai l'occasion,
47:28je...
47:29Vous avez une soif
47:29de découvrir...
47:30Vous êtes audacieux ?
47:31Je suis gourmand,
47:33plus qu'audacieux.
47:34Et donc,
47:34ma gourmandise me mène
47:35n'importe où
47:36où ça me paraît bon.
47:38Mais si on vous fait
47:38une salade de méduses,
47:39vous y allez ?
47:40Bien sûr.
47:40Ah bah bravo.
47:41Est-ce qu'il y a
47:41des restaurants asiatiques
47:42dans l'Allier ?
47:44On a des restaurants...
47:45Ah bah oui,
47:45on a une communauté vietnamienne
47:46qui est très importante
47:47sur ma circonscription
47:48à Noyand-Allier
47:49où il y a un très bon restaurant,
47:50le Petit d'Asie.
47:51Super !
47:52On les salue ?
47:52Bien évidemment,
47:54bien évidemment.
47:54Mais coréens spécifiquement.
47:56Non mais c'est vrai
47:56que ça fait partie
47:58un peu du soft power coréen
48:00puisqu'ils organisent...
48:01Il faut bien savoir
48:01que derrière le K-Food Week,
48:03ce sont l'industrie
48:04agroalimentaire coréenne
48:05qui est derrière.
48:06C'est non !
48:06Et effectivement,
48:07aujourd'hui,
48:08si vous prenez dans Paris,
48:09il y a énormément
48:09de restos coréens
48:10qui arrivent
48:11et qui étaient maltraités
48:13ou sous-estimés
48:14par rapport aux hégémoniques
48:15restos thaïlandais,
48:16chinois et vietnamien.
48:17Dans toute cette constellation
48:19de cuisine asiatique,
48:20qu'est-ce que vous préférez ?
48:21Quels sont vos plats fétiches ?
48:23Moi, j'en ai pas.
48:23Moi, j'aime bien tout.
48:24J'aime bien tout ce qui est laqué,
48:27tout ce qui est frit.
48:30Alors, vous allez me dire,
48:30c'est toujours un peu...
48:31J'aime bien les choses...
48:32Mais j'aime bien
48:32les choses consistantes,
48:33effectivement.
48:35Mais même
48:36toutes les poêlées de légumes...
48:38Ça, c'est plus léger au wok.
48:39Ça peut être plus léger.
48:40C'est un peu plus léger au wok.
48:42Alors, voilà.
48:42Mais vraiment,
48:43j'ai pas de...
48:44Il y a quelques...
48:45aliments que je n'aime pas
48:47et je me force
48:48parce que ça m'agace
48:49de ne pas aimer quelque chose.
48:51Lesquels ?
48:51Par exemple,
48:52j'aime pas le foie.
48:53Ah, le foie, c'est dur.
48:54Le foie, les rognons.
48:55Les abats.
48:56Ah si, j'aime la cervelle.
48:57Ah oui.
48:58J'aime les gésiers.
48:59Foie, cœur, rognons.
49:01Et je me force.
49:02J'essaye,
49:03mais à chaque fois,
49:03il y a un goût qui me...
49:05Ah, c'est dur.
49:06C'est terrible.
49:06J'ai réussi à accepter les olives.
49:09Ah bon ?
49:10Je mets pas trop au départ les olives.
49:12Si, dans le cake aux olives,
49:13cuit, ça a moins le goût d'olive.
49:14Ah, c'est pas très...
49:14Et ça m'énervait de ne pas aimer.
49:16Donc, je me suis forcé à manger
49:17et maintenant, j'aime ça.
49:18Alors moi, pardon,
49:19mais cuisine asiatique,
49:20ça me fait penser aux épices.
49:21Pas toujours, mais quand même.
49:23Si.
49:23Si, voilà.
49:24Donc, comment...
49:25Est-ce que manger épicé,
49:26ça vous pose un problème ou pas ?
49:28Ah oui, j'aime beaucoup.
49:29Ah voilà, par exemple.
49:29Moi, je pensais que quand vous alliez dire...
49:31Quand vous avez dit
49:31j'aime pas certains aliments,
49:33je me suis dit tiens,
49:33les épices peut-être.
49:34Non, vous, ça vous dérange pas du tout
49:35de manger très épicé ?
49:36Sans aucun problème.
49:37Ok.
49:38Sans aucun problème.
49:38Alors attention,
49:39moi, je mets toujours mon petit grain de sel.
49:41Épicé,
49:41c'est pas forcément qui compte.
49:42Ça peut être de la cannelle
49:43et de la noix du scan
49:45et du coup, c'est pas fort.
49:46Pimenté, c'est très fort.
49:47Pimenté.
49:47Voilà.
49:47Est-ce que vous aimez aussi le piment ?
49:49Alors, j'aime le piment aussi.
49:51Alors, il faut que je fasse attention
49:52parce que moi,
49:52des fois, je goûte avant de réfléchir.
49:55Donc, ça peut être dangereux.
49:58Mais par exemple, chez nous,
49:58vous savez que dans l'Allier,
49:59sur ma circonscription,
50:00il y a un producteur,
50:01une moutarde très connue,
50:02la moutarde de charroux.
50:03Ok, oui, bien sûr.
50:04Des graines de moutarde.
50:05Des graines de moutarde.
50:06Donc, c'est sur ma circonscription.
50:08Et elle est particulièrement forte ?
50:10Oh non, pas fou.
50:10Non, mais en tout cas...
50:12Voilà, c'est relevé.
50:13Moi, les plats relevés,
50:13j'aime bien, oui, bien sûr.
50:15Testons le soft power coréen.
50:17Comme vous avez un petit restaurant
50:17vietnamien dans l'Allier,
50:19est-ce que ça vous donne envie
50:19d'aller au Vietnam ?
50:22Non, je ne suis pas un grand voyageur, moi.
50:25D'accord.
50:26J'ai voyagé...
50:27La cuisine vietnamienne,
50:28chez moi, je veux bien...
50:29En fait, je trouve que
50:30la cuisine ne me donne pas envie
50:33d'aller dans le pays concerné.
50:35Pas nécessairement.
50:36Parce que les Français,
50:36ils sont comme ça.
50:37Ils vont dans des pays
50:37à l'autre bout du monde
50:38pour aller manger.
50:39C'est vraiment un moteur puissant.
50:41Ah oui, non.
50:41Sinon, on n'irait jamais
50:42aux Etats-Unis.
50:43Non, non.
50:44Non, moi, franchement, non.
50:45Par contre, ça fait voyager
50:47parce que ça nous fait découvrir
50:48des saveurs,
50:49ça nous fait découvrir
50:49des senteurs
50:50qui sont très différentes.
50:52Mais ça ne me donne pas
50:52forcément envie
50:55d'aller dans le pays...
50:56Non, je suis bien dans l'Allier.
50:57Vous avez raison.
50:59Allez, comme on ne finit jamais
51:00un repas sans une note sucrée,
51:01il est maintenant l'heure
51:01du Pêcher mignon.
51:06Alors, c'est le temps du sucré.
51:07Je suis un peu interdit
51:08devant ce dessert.
51:09Sans chichi,
51:10c'est le moins qu'on puisse dire.
51:11Parce qu'au début,
51:12Germain, notre rélecteur en chaveur,
51:13a dit, M. Monet,
51:14vu de la semoule.
51:15Oh, mais de la semoule, comment ?
51:17On ne savait pas bien.
51:18Donc là, il y a juste
51:18un peu de lait.
51:19C'est vraiment un dessert
51:20monacal.
51:22Mais, alors...
51:23Il n'y a que du lait
51:24et de la semoule.
51:25Je vous promets
51:25qu'il n'y a aucune stratégie
51:26de communication
51:27autour de mes choix.
51:28Mais loin de moi,
51:29l'idée, j'ai pensé que c'était...
51:30En fait, je vais vous dire,
51:31c'est simple.
51:32C'est ce que ma grand-mère
51:33me faisait quand j'étais petit.
51:34Ok.
51:34C'est-à-dire que souvent,
51:35c'était à 4 heures.
51:37On mangeait tôt.
51:38Un petit goûter, quoi.
51:39Et c'était mon goûter.
51:40Ok.
51:40Je faisais cuire de la semoule.
51:41Alors, ma grand-mère,
51:42elle cuisinait beaucoup.
51:44Elle avait fait ce qu'on appelait,
51:45je crois,
51:45l'école ménagère,
51:46je crois que ça s'appelait.
51:47C'était une femme de domaine.
51:49Et donc, elle cuisnait beaucoup.
51:52Mes deux grands-mères
51:52cuisinaient très bien, d'ailleurs.
51:54Et elle me faisait ça à 4 heures.
51:55Et donc,
51:56c'est toujours resté
51:57mon moment de plaisir.
51:59C'est simple.
52:00Cela dit.
52:01Mais c'est efficace.
52:01C'est délicieux.
52:02Exactement, c'est simple.
52:03Mais efficace.
52:04Je me suis un peu moqué de vous,
52:05mais j'adore.
52:06C'est vrai que c'est très, très bon.
52:07Il a dû mettre un petit peu,
52:09peut-être un peu de cannelle.
52:10Ou un peu de vanille.
52:11Voilà.
52:12C'est délicieux.
52:13Et effectivement, c'est tout bête.
52:14Et rapport aussi à votre parcours
52:15et au centre de réfugiés,
52:17ça m'a fait aussi penser
52:18aux desserts orientaux.
52:20Il y a un peu de ça aussi.
52:22Est-ce que c'est des desserts
52:23que vous aimez bien ?
52:24Oui, oui, j'aime bien.
52:25Nous, on a régulièrement
52:26pour l'Aïd El Kébir,
52:28je suis invité.
52:30Et il y a des repas
52:32qui sont extraordinaires.
52:34Et des desserts
52:34qui sont magnifiques.
52:36Alors, pour le coup,
52:37c'est tellement sucré
52:39qu'il faut faire attention.
52:40Parce que quand on est gourmand,
52:42il faut faire attention.
52:42On peut finir aveugle
52:43avant d'avoir fini son plat.
52:44Mais oui, moi,
52:47toutes les nourritures
52:49de tous les pays,
52:50il y a vraiment
52:50des choses extraordinaires.
52:52Et particulièrement les desserts,
52:53ma question,
52:54c'est est-ce que vous avez
52:54le bec sucré ?
52:56Non, objectivement,
52:57je suis plus salé que sucré.
52:58Vous pouvez ne pas terminer
53:00un repas par un dessert.
53:01Ce n'est pas grave.
53:01Ce n'est pas grave
53:02si j'ai un bout de fromage
53:03ou que le morceau de viande
53:04était suffisamment consistant.
53:06Ah oui ?
53:06C'est-à-dire que le dessert,
53:07j'aime les desserts.
53:08Quand on est gourmand,
53:09on aime le sucré et le salé.
53:09Mais j'ai quand même
53:11une grosse préférence pour...
53:13Pour un bon fromage ?
53:14Pour le salé.
53:14Ah oui ?
53:15OK.
53:15Mais votre grand-mère,
53:16elle ne faisait pas que de la semoule.
53:17Elle faisait aussi d'autres desserts.
53:19Elle cuisinait de façon extraordinaire.
53:20Alors, elle faisait des desserts.
53:21Vous n'avez pas d'autres idées ?
53:22Ah si, par exemple,
53:23elle réussissait à merveille
53:24le pâté à la viande.
53:26Ah !
53:26Non, mais je parle de dessert.
53:27Ah, c'est pas un dessert.
53:28Le bec salé.
53:29Non, ça revient.
53:30Non, vous n'avez pas
53:31de coller du pâté
53:33de pommes de terre en dessert.
53:34Non, on dit non ici.
53:35Ah, non, non, non.
53:36Ah, pas la viande !
53:36Ah, non, non.
53:37Elle faisait un pâté à la viande
53:38qui était connu internationalement.
53:40Ah, oui ?
53:41D'accord, très bien.
53:42Pâte à la viande
53:43dans une pâte
53:44avec la petite cheminée
53:45à une viande marinée
53:46pendant plusieurs jours.
53:48Je parlais de desserts.
53:50J'avais mon nom de grand-mère
53:51qui faisait des roulés
53:52à la confiture, là.
53:53Vous savez,
53:53c'est un gâteau roulé
53:54à la confiture.
53:54Ah, chouette !
53:55OK, OK.
53:55C'est ce que je me souviens.
53:57Mais je me souviens
53:57moins des desserts
53:58que des plats de résistance.
53:59Mais quand même un peu de sucré.
53:59Allez, on termine en musique
54:00avec quelques notes
54:01du groupe Les Vipères.
54:20Alors, c'est ce qu'on appelle
54:21du rockabilly, je crois.
54:23Et c'est un groupe
54:23qui vient de chez vous.
54:25Alors, c'est un groupe
54:25qui vient de chez moi.
54:26Et le créateur de ce groupe,
54:31Thomas Ferrandon,
54:33c'est ce que je considère
54:35comme mon frère.
54:36J'ai été élevé avec lui.
54:37C'est le fils de mon beau-père.
54:39C'est un très bon guitariste
54:40pour moi.
54:41Mais comme je considère
54:42tous les cuisiers
54:42comme des bons cuisines.
54:44Et donc, c'est un groupe local.
54:47Des gens qui jouent bénévolement,
54:49dans les bars,
54:52dans les petites salles.
54:53Et je suis aussi très admiratif
54:57des gens qui ont cette capacité artistique
55:00à produire,
55:01que ce soit l'art culinaire,
55:02que ce soit la musique,
55:03que ce soit tout un tas
55:05de productions artistiques.
55:07Donc, voilà.
55:08Donc, l'idée, c'était
55:08de leur faire un clin d'œil
55:09parce que vous connaissez
55:11le guitariste et qu'en plus,
55:12ils viennent de chez vous.
55:13Ça, j'avais vu un petit peu...
55:15On peut trouver des choses
55:16sur le groupe Les Vipères.
55:17On peut même aller les voir,
55:18je crois.
55:19Bien sûr, bien sûr.
55:20Donc, si on se rend dans l'allié,
55:21ils sont encore de tournées mondiales,
55:22je ne crois pas.
55:23Pas encore,
55:23mais ça peut venir très vite.
55:26Ça peut venir très vite,
55:27mais c'est des gens
55:27qui ont...
55:29Lui, il travaille aux impôts.
55:31Les gens,
55:31ils ont deux chanteuses,
55:33les Bibiches,
55:34qui sont institutrices.
55:36Voilà,
55:37le batteur travaille à la poste.
55:39Oui.
55:40C'est le partage, quoi.
55:41Oui, mais c'est des gens
55:42qui nous donnent du plaisir
55:43sur une passion qu'ils ont.
55:45Il faut chercher autre chose, finalement.
55:46Et on écoute la musique.
55:47Moi, je suis un amateur de musique.
55:49On a des choses de qualité partout,
55:50y compris sur nos territoires.
55:51Bien sûr.
55:52Que ce soit au niveau culinaire,
55:53au niveau artistique,
55:54au niveau musical.
55:55Voilà,
55:55il y a des gens qui font de la peinture.
55:57Il y a plein de choses partout.
55:59Et donc,
56:00je sais que quand on a
56:01l'Assemblée nationale,
56:03je ne veux pas faire de démagogie,
56:04mais il y a une espèce
56:07de parisianisme.
56:08On pense que
56:08tout ce qui n'est pas à Paris
56:10n'existe pas.
56:11Eh ben non.
56:12Eh ben non,
56:12puis on est là pour en parler.
56:14Grâce à vous,
56:15aujourd'hui.
56:15Merci infiniment,
56:17Yannick Monnet.
56:17Merci beaucoup,
56:18Jean-Pierre.
56:19Et puis nous,
56:19on se retrouve très vite
56:20pour un prochain numéro
56:21de Politique à table.
56:22Merci.
56:22Sous-titrage Société Radio-Canada
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