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Le ministre de la Justice Gérald Darmanin était en visite à la prison de la Santé ce vendredi 21 novembre, où il a présenté son plan "zéro portable en prison". Il a également évoqué l'évasion d'un détenu de la prison de Rennes lors d'une sortie encadrée au planétarium le 14 novembre dernier.
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00:00Alors en effet, à mon arrivée au ministère de la Justice, voilà moins d'un an, j'ai mis l'amélioration du fonctionnement de nos prisons françaises
00:11comme étant mon objectif principal numéro un. D'abord pour soutenir les agents pénitentiaires qui font un travail extrêmement difficile,
00:20un travail de fermeté pour mettre de l'ordre dans les prisons et un travail d'humanité pour accompagner les détenus.
00:26Au lendemain, lors de ma nomination, du drame d'Incarville qui a vu l'assassinat par des commandos armés de deux agents pénitentiaires
00:36et il fallait absolument que la République réagisse. J'ai donc décidé, proposant au Parlement lors de la loi narcotrafic, un nouveau régime carcéral
00:46inspiré de la loi anti-mafia italienne, d'où Vendin-Levieille qui a été fait en six mois avec une grande efficacité d'administration pénitentiaire,
00:54désormais condé sur Sarthe, qui voit arriver ces détenus, et l'idée générale qu'il fallait distinguer les personnes qui étaient dans des prisons françaises,
01:04non pas selon leur statut juridique, jusqu'à présent les gens qui étaient en détention provisoire, qui étaient mis en examen,
01:10ils étaient dans les maisons d'arrêt, et puis les gens qui étaient condamnés définitivement à plus de deux ans de prison et dans les prisons pour peine,
01:15mais selon la dangerosité du détenu. Et ce que nous souhaitons, ce que j'ai demandé au directeur de l'administration pénitentiaire,
01:22c'est de changer la politique carcérale du pays en classant les détenus selon leur dangerosité,
01:27et donc en les mettant dans des établissements différents selon leur dangerosité.
01:31Nos amis allemands, nos amis anglais font ça depuis très longtemps. Ça permet de pouvoir concentrer les moyens de sécurité,
01:36ça permet de concentrer les moyens de lutte contre la récidive, ça permet de concentrer les moyens de lutte contre les addictions,
01:42par exemple, avec cinq catégories d'établissements différents pour cinq catégories de détenus différents,
01:47classés selon du plus dangereux au moins dangereux. Tous les établissements pénitentiaires n'ont pas besoin de miradors,
01:53mais certains établissements pénitentiaires ont besoin d'une sécurité absolument renforcée, on l'a vu dans le cadre de l'affaire AMRA.
01:58Donc, nous avons commencé par les personnes les plus dangereuses, et je pense que l'actualité très récente à Marseille nous démontre
02:04que nous avions raison de mettre en place ces établissements de haute sécurité qui ont été encore une fois mis en place en quelques semaines,
02:11et nous devons, une fois que nous avons fait ça et que nous avons lancé ces quartiers de lutte contre la criminalité organisée,
02:17de lutte contre les personnes les plus dangereuses, nous devons nous intéresser aux autres établissements,
02:22les maisons d'arrêt, et les maisons d'arrêt, il y en a beaucoup sur le territoire national,
02:27qui connaissent bien sûr une surpopulation carcérale qu'il faut combattre,
02:30pour les agents pénitentiaires eux-mêmes, mais aussi pour les détenus,
02:34et surtout pour lutter contre une forme de désordre qui s'est installée dans les prisons françaises,
02:38du fait de cette surpopulation, mais du fait aussi de bâtiments extrêmement vétustes,
02:42mais aussi de pratiques peut-être un peu naïves et anciennes.
02:45Et donc il faut à la fois modifier la sociologie, les personnes qui sont dans ces maisons d'arrêt,
02:52y mettre les gens les moins dangereux,
02:54de pouvoir renforcer de manière extrêmement forte les technologies et la sécurité physique de ces établissements,
03:00et puis aussi changer la façon dont la direction, les agents pénitentiaires travaillent,
03:05avec un peu plus, semble-t-il, de fermeté sur ce qui est inacceptable pour les Français en prison,
03:11des téléphones portables, on vous l'a dit, 80 000 ont été saisis l'année dernière,
03:15mais également de la drogue.
03:17Tout à l'heure, les agents pénitentiaires me disaient qu'au moins deux tiers des personnes
03:21qui sont par exemple ici à Paris de la Santé consomment du cannabis en cellule.
03:23Les Français, et je pense que c'est le cas d'une immense majorité de Français,
03:28comme les agents pénitentiaires d'ailleurs, ne comprennent pas comment en prison,
03:31on peut téléphoner avec un téléphone portable et on peut fumer du shit en prison.
03:36C'est tout à fait inacceptable, d'abord pour les victimes et pour la société.
03:41Alors nous allons commencer, et je remercie M. le Premier ministre et M. le Président de la République,
03:45dans des conditions budgétaires très difficiles.
03:47Le ministère de la Justice avec le ministère des Armées est le seul qui ne connaisse aucune économie
03:51et qui connaît même une progression de plus de 300 millions de son budget.
03:54Nous allons recruter 1000 agents pénitentiaires supplémentaires l'année prochaine.
03:57C'est le plus fort recrutement de toutes les administrations.
04:01Et nous pouvons regarder très concrètement, dès maintenant,
04:05puisque nous avons eu un dégel total de nos crédits,
04:08utiliser une première tranche d'à peu près 30 millions d'euros
04:11en prenant 6 établissements comme des appartements témoins
04:13pour pouvoir expérimenter ce plan zéro portable
04:17qui permettra de sécuriser totalement des prisons qui sont parfois très anciennes,
04:22comme c'est le cas de Paris de la Santé,
04:24et qui connaissent des difficultés structurelles.
04:26Ici, pour les riverains de Paris de la Santé,
04:28on sait tous que les projections du fait des immeubles qui sont juste à côté,
04:31c'est-à-dire l'envoi de téléphone portable, l'envoi de shit dans les cours,
04:37est un sport quotidien.
04:39Le gêne les riverains et évidemment,
04:40handicapent beaucoup le travail des agents pénitentiaires.
04:42Donc la couverture des cours de promenade,
04:45qui n'a jamais été faite à Paris de la Santé,
04:47qui est difficile à faire, qui demande beaucoup d'argent,
04:50sera faite pour l'année 2026.
04:53On rentrait dans les prisons françaises jusqu'à présent,
04:55vous l'avez compris, sans aucun contrôle,
04:57comme on le fait dans les aéroports.
04:59Il était plus compliqué de prendre l'avion que d'entrer dans une prison.
05:02Nous allons installer, c'est le bon sens qui le commande,
05:05mais c'est 200 000 à 300 000 euros comme appareil,
05:07à la fois des scanners pour regarder les pactages,
05:11des détenus qui arrivent et des détenus qui partent des prisons,
05:15mais aussi les personnes qui passent ce portique pour aller au parloir,
05:18par exemple, rencontrer les détenus.
05:21Et nous allons déployer, j'en terminerai par là,
05:23des moyens technologiques du brouillage de téléphone,
05:26extrêmement efficaces, même s'ils ne sont pas la panacée absolue,
05:30mais notamment par l'intermédiaire de balises,
05:31qu'on pourra mettre dans chacune des ailes de détention, par exemple,
05:34pour ne pas générer les riverains et pour en même temps garantir zéro communication
05:38à l'intérieur de l'établissement.
05:40Donc on prend 6 établissements, on va commencer par eux,
05:43ça coûte entre 4 et 5 millions d'euros par établissement.
05:46En moins de 6 à 7 mois, tous ces travaux comme les prisons de sécurité seront réalisés.
05:51Et si les choses fonctionnent, et elles vont fonctionner,
05:53j'en suis certain parce que les agents pénitentiaires
05:55et les moyens que met l'administration pénitentiaire sont très importants,
05:58nous arriverons à empêcher l'arrivée des téléphones portables dans les prisons,
06:02empêcher l'arrivée de drogues ou de couteaux en céramique dans les prisons,
06:06et nous généraliserons aux quelques 200 prisons ces établissements
06:12qui les premiers vont connaître,
06:14c'est ceux qui connaissent sans doute aujourd'hui le plus de difficultés,
06:17vont connaître un réarmement de leur sécurité.
06:19Pourquoi avoir choisi ces 6 prisons particulièrement ?
06:22D'abord j'ai souhaité que ce soit sur l'ensemble du territoire national,
06:25il y a des prisons qui connaissent des difficultés structurelles
06:29du fait de leur vétusté, ou du fait de leur surpopulation carcérale,
06:33ou du fait de leur implication dans la ville,
06:35c'est le cas ici à Paris la Santé,
06:37où la prison n'est pas perdue dans la campagne,
06:40elle est aux abords immédiats d'immeubles,
06:42dans les cours des détenus, on voit les appartements,
06:46il y a une école maternelle juste à côté de cet établissement,
06:49où des personnes montent quotidiennement sur les toits de cette école,
06:53et lancent des projections, c'est-à-dire lancent des téléphones portables,
06:58lancent de la drogue de l'autre côté du mur d'enceinte,
07:01donc il y a prison et prison, il y a celle qui est perdue dans la campagne,
07:04c'est le cas par exemple si vous allez à Condé-sur-Sarthe,
07:08il y a beaucoup d'espace entre la ville et la prison,
07:11et puis il y a des prisons qui sont dans la ville,
07:12et c'est celles-là qu'il fallait regarder en premier,
07:14c'est les plus difficiles à sécuriser,
07:16puis on le fait aussi pour les riverains,
07:17et puis le sujet était sans doute de pouvoir déprendre des prisons à architectures différentes,
07:24la plupart des prisons françaises sont de vieilles prisons,
07:26qui datent parfois de plusieurs dizaines d'années,
07:28parfois de plus d'un siècle,
07:30et au moment où ça a été inventé,
07:32il n'y avait évidemment pas de téléphone portable,
07:33il n'y avait pas de drone,
07:35on a changé les choses lorsque les hélicoptères ont permis des évasions,
07:38et donc il y a des filets anti-hélicoptères,
07:40mais on n'a pas beaucoup progressé,
07:42depuis les années 50, 60, 70,
07:44dans l'architecture de nos vieilles prisons,
07:47parce que ça demande énormément, énormément de moyens,
07:50et donc on a pris des architectures de temps différents,
07:53pour que quand on généralisera les plans zéro portable,
07:56on puisse savoir ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.
07:58Monsieur le ministre,
07:59les téléphones portables, c'est une problématique en prison depuis de nombreuses années,
08:03pourquoi ne pas avoir fait ce type de plan bien avant ?
08:07Alors je suis arrivé il y a moins de 11 mois au ministère de la Justice,
08:10donc je pense qu'en 11 mois, nous avons réussi à changer beaucoup de choses,
08:15notamment les prisons de haute sécurité,
08:17qui étaient le but principal,
08:20le but de protection de nos concitoyens,
08:22il y a des gens très dangereux,
08:24qui sont dans la criminalité organisée,
08:27qui sont parfois très jeunes,
08:28et qui de leur prison,
08:29je le savais quand j'étais ministre de l'Intérieur,
08:31commandaient des assassinats,
08:35commandaient leurs points de deal,
08:36blanchissaient leur argent.
08:37Et la première chose que j'ai voulu faire,
08:40pour prendre les choses de manière construite et organisée,
08:43c'est d'abord d'isoler les personnes les plus dangereuses de notre établissement.
08:45Avant d'un, le vieil, construite en 6 mois,
08:49il n'y a pas un téléphone portable trouvé dans les cellules,
08:52il n'y a pas un drone qui vient livrer quelque chose,
08:55il n'y a pas une clé USB qui est désormais trouvée ou acceptée,
08:59nous avons un régime carcéral qui permet l'étanchéité totale,
09:02et nous empêchons, par ce travail, des chefs de réseau,
09:06de commander des assassinats,
09:08de commander des systèmes de corruption d'agents publics,
09:12et de suivre leur argent blanchi souvent à l'étranger.
09:17Il y a aujourd'hui, dans des prisons françaises,
09:18des gens qui gèrent leur argent à l'étranger.
09:20Je reviens des Émirats arabes unis,
09:21je remercie nos amis émiratis,
09:24j'ai des cas extrêmement précis,
09:25de détenus condamnés par la justice,
09:26condamnés à des peines extrêmement lourdes,
09:28qui gèrent l'argent de leur location d'appartement à Dubaï.
09:31C'est évidemment absolument inacceptable, incompréhensible.
09:35Donc j'ai commencé par les présidents de haute sécurité.
09:38Avouez qu'en moins de 9 mois, dans une assemblée facétieuse,
09:41au moment où j'ai été nommé 3 fois cette année,
09:43et l'année n'est pas finie, si j'ai bien compris,
09:44ministre de la Justice,
09:46d'avoir réussi à faire voter une loi
09:48par l'immense majorité des parlementaires,
09:51et par ailleurs d'avoir fait valider au Conseil d'État
09:52et au Conseil constitutionnel,
09:53et dans les 66 recours contre moi,
09:56n'en avoir gagné aucun du côté
09:58de ceux qui sont de la criminalité organisée,
10:01je remercie l'administration pénitentiaire
10:03pour son grand professionnalisme.
10:05Nous avons su changer les choses.
10:06Alors après, moi, je suis un maire.
10:08C'est-à-dire que j'ai l'habitude de faire des choses extrêmement concrètes.
10:11Et ce qui m'intéresse, partout où je suis passé,
10:12depuis 9 ans que je suis ministre,
10:13c'est de faire des choses concrètes.
10:14Quand je suis arrivé à Bercy,
10:15ça fait 40 ans qu'on parlait de l'impôt à la source.
10:17Nous l'avons fait en 2 ans.
10:18Nous avons changé la façon dont les Français payent l'impôt.
10:21Et je crois désormais que les choses sont extrêmement pratiques.
10:23Vous avez un site internet, vous avez un code,
10:25et vous pouvez changer à n'importe quelle heure du jour et de la nuit
10:27votre taux d'impôt selon que vous avez eu un enfant,
10:30que vous êtes passé en retraite,
10:31que vous avez des difficultés financières.
10:32L'impôt à la source a révolutionné l'administration fiscale.
10:35Au ministère de l'Intérieur,
10:37avant, pour aller déposer plainte,
10:39il fallait physiquement se déplacer.
10:41Vous aviez votre voiture qui avait eu des pneus crevés,
10:44ou votre voiture commerciale, que vous étiez commerciale,
10:48avait un rétroviseur cassé.
10:49Il fallait prendre une demi-journée de travail,
10:51il fallait la brigade de gendarmerie,
10:53et il fallait déposer sa plainte.
10:54Désormais, il y a des plaintes en ligne.
10:55Vous ne vous déplacez plus pour déposer plainte au commissariat.
10:58Les permis de conduire n'étaient pas dématérialisés.
11:00On ne savait pas combien on a de points.
11:01On a dématérialisé les permis de conduire.
11:03Et on a fait la plus grande opération sécuritaire du monde
11:06en organisant des Jeux olympiques sans problème.
11:08Et au ministère de la Justice,
11:10c'est le même principe pour moi.
11:12C'est de faire des choses très concrètes.
11:13Et je les prends comme le prendrait un maire,
11:15avec beaucoup de pragmatisme,
11:16comme le prendrait un chef d'entreprise,
11:18avec beaucoup de pragmatisme.
11:19Quels sont les problèmes principaux ?
11:20Les problèmes principaux de la justice,
11:22c'est d'abord que des criminels
11:23pouvaient communiquer de leur prison.
11:25Désormais, on peut penser qu'à la fin de l'année 2026,
11:29quand on aura créé à peu près 450 places
11:31pour ces prisons de haute sécurité,
11:33nous aurons protégé une grande partie des Français
11:35et ils ne pourront plus communiquer à l'extérieur.
11:37Le deuxième problème, c'est qu'il y a en effet
11:39des téléphones portables en très grand nombre
11:41dans les prisons françaises
11:43pour des personnes qui sont moins dangereuses
11:45que les grands criminels,
11:45mais qui quand même doivent respecter leur peine.
11:49Et moi, j'ai été très frappé
11:50par une dame qui m'a témoigné
11:52dans une réunion que j'ai pu tenir
11:55voilà quelques semaines,
11:57du fait qu'elle avait fait condamner
11:58son ex-conjoint pour violences conjugales.
12:00Elle avait été violentée physiquement,
12:02sexuellement, personnellement
12:03et que ce ex-conjoint,
12:06qui avait été condamné par la justice,
12:07qui avait été mis en prison,
12:08continuait à la harceler téléphoniquement
12:10avec un téléphone portable de sa cellule.
12:12On peut dire à nos concitoyens,
12:16à nos concitoyennes,
12:16lorsqu'on a en face de soi
12:18une tête de détresse
12:20et surtout un si peu respect
12:22de l'autorité de la chose jugée.
12:24Alors Gérald Darmanin,
12:25le ministre de la Justice,
12:26nous a parlé de beaucoup de choses,
12:27mais enfin, l'intérêt de sa prise de parole,
12:28c'était ce plan
12:29zéro portable en prison.
12:32Vincent Vantiguem,
12:33du service police-justice
12:34de BFM TV,
12:35vous suivez ces histoires-là,
12:36ces affaires-là depuis longtemps.
12:39C'est la première fois
12:40qu'on présente un tel plan,
12:41zéro portable en prison ?
12:43Je pense que chaque garde des Sceaux,
12:44lorsqu'il est arrivé,
12:45a fait la même annonce
12:46de l'interdiction,
12:47en tout cas des moyens technologiques,
12:49du déploiement de ces moyens,
12:51afin d'éviter que les détenus
12:53ne puissent utiliser
12:53des portables en prison.
12:54Je me souviens notamment
12:55de Jean-Jacques Hurvoise
12:56qui avait fait un déplacement
12:58il y a peut-être sept ou huit ans,
12:59c'était à la maison d'arrêt d'Hosny,
13:01où il avait annoncé aussi
13:02la même chose,
13:02le déploiement de brouilleurs,
13:04le déploiement d'espèces de filets
13:07pour couvrir les cours de promenade.
13:09La différence,
13:09c'est qu'il dit
13:10on va prendre six prisons,
13:11il y a 200 établissements en France,
13:12on prend six prisons,
13:13il les a citées,
13:14il a parlé de la prison
13:15de la santé à Paris,
13:16Vijon, voilà.
13:18Mais là,
13:19on va faire une sorte
13:20de cage étanche,
13:21c'est-à-dire des brouilleurs,
13:22des scanners.
13:23En tout cas,
13:23c'est ce qu'il vise,
13:24mais sur cette expérimentation,
13:25là aussi,
13:25ça avait déjà été fait par le passé,
13:27il y a plusieurs problèmes
13:27qui se posent.
13:28Déjà, un chiffre pour rappeler,
13:30le nombre de portables
13:31saisis en détention en 2024,
13:33c'est 40 000 téléphones portables
13:35qui ont été saisis
13:36dans les prisons françaises,
13:37sur 80 000 objets
13:38qui ont été saisis,
13:39on parle de drogue,
13:40d'écouteurs
13:40ou même d'armes,
13:41de couteaux.
13:4180 000 objets au total
13:43de téléphonie.
13:44Donc 40 000 téléphones portables,
13:46ça c'est vraiment la réalité,
13:47donc il veut lutter
13:48contre les projections,
13:49les projections
13:50depuis l'extérieur de la prison
13:51et puis mettre en place
13:52des brouilleurs.
13:53Quel problème ça va poser ?
13:54Le premier problème,
13:55c'est un problème technologique.
13:56Le brouillage,
13:57c'est très bien,
13:58mais encore faut-il
13:58que les détenus,
14:00les réseaux,
14:01n'avancent pas plus vite
14:02en technologie,
14:04par le passé notamment,
14:05on voyait que certains détenus
14:06utilisaient ce qu'on appelle
14:07des amplificateurs d'ondes
14:09pour passer outre les brouillages,
14:11voire avec une technologie
14:12développée.
14:12Et il ne faut pas brouiller
14:12le téléphone
14:13des agents pénitentiaires eux-mêmes
14:15et de tous les personnels
14:16de la présence du président.
14:16Alors, des agents pénitentiaires
14:17éventuellement,
14:18ça ne pose pas de problème
14:19parce qu'il y a des téléphones fixes
14:20au sein de la détention,
14:22mais par exemple,
14:23prenons la prison de la santé
14:24où le ministre s'exprime ce matin,
14:26il y a déjà eu des expérimentations.
14:27Le résultat, c'était quoi ?
14:28C'était que tout le quartier
14:29ne pouvait plus utiliser
14:30son téléphone portable.
14:31Donc, on voit bien
14:31les limites du plan.
14:32Là, le ministre annonce ce plan
14:34avec des moyens
14:35en saluant l'effort budgétaire
14:38qui est fait par l'exécutif
14:40avec une fin des téléphones en 2026.
14:43Voilà, on verra si ça fonctionne.
14:44Juste une dernière question.
14:46C'est quoi un Big Mac ?
14:47J'ai entendu cette expression.
14:49C'est un rapport
14:49avec les téléphones portables en prison ?
14:51Oui, parce que celui-là
14:53de Big Mac,
14:53ça ne se mange pas.
14:55C'est comme ça que les réseaux
14:57envoient des téléphones
14:58en détention.
14:59C'est quoi un Big Mac ?
15:00C'est deux tranches de pain
15:01avec quelque chose au milieu ?
15:03Là, on prend une grosse éponge,
15:04on met un téléphone,
15:05on prend une autre éponge
15:06qu'on met au-dessus,
15:07on scotche le tout
15:07et on balance ça
15:09dans la cour de promenade
15:10avec une fronde
15:10pour permettre aux détenus
15:12de récupérer le téléphone
15:13avec le nom,
15:13avec des étiquettes.
15:14Et c'est ainsi
15:15que les détenus arrivent
15:15à se procurer
15:16des téléphones portables.
15:17Merci, Vincent Vantiguem.
15:19Je suis sûr
15:19qu'Emmanuel Lechypre
15:20vient d'apprendre quelque chose.
15:21On a le Big Mac.
15:22Absolument.
15:23Juste une dernière chose,
15:24Vincent,
15:25il n'a pas parlé de Rennes.
15:27On a appris que le directeur...
15:29Ah, on l'écoute.
15:29Ah, ben voilà.
15:30Je vais donner des consignes
15:31extrêmement claires
15:32qu'a relayées
15:33M. le directeur
15:33de l'administration pénitentiaire
15:35pour que fermeté
15:37et humanité
15:38soient à égalité.
15:41Il faut évidemment
15:41de l'humanité
15:42et de l'accompagnement
15:43des détenus,
15:43les aider à se réinsérer.
15:45C'est un point très important
15:46et nous réinsérerons
15:47très mal les détenus
15:48puisque 70% d'entre eux
15:49récidivent.
15:51C'est le cas partout en Europe,
15:52d'ailleurs.
15:52Ce n'est pas qu'en France,
15:53mais c'est très compliqué.
15:55Et donc,
15:55il faut faire un travail
15:56de réinsertion,
15:57d'apprendre un métier,
15:58de travailler en prison,
15:59de lire,
16:00d'apprendre le français,
16:01de le comprendre,
16:03de se former,
16:04évidemment.
16:05Et puis,
16:05en même temps,
16:06je suis obligé de comprendre
16:07que la prison,
16:08ce n'est pas une activité ludique
16:09comme les autres.
16:11C'est une activité,
16:13c'est un service public
16:14qui enferme les gens
16:15sur main de justice
16:16parce que les juges indépendants
16:17l'ont décidé.
16:18Et j'ai,
16:19dès le début de mes fonctions,
16:20pris,
16:21vous le savez,
16:21une instruction,
16:22une circulaire
16:22pour dire à l'ensemble
16:25des chefs d'établissement,
16:26à l'ensemble des services
16:26d'insertion et de probation
16:27que les activités
16:30qui se déroulaient en prison
16:31devaient toujours
16:32respecter les victimes
16:34et la société.
16:36Et qu'il m'a semblé
16:36qu'un certain nombre d'activités
16:37ne respectaient ni les victimes
16:39ni la société.
16:41Lorsqu'on donne
16:42des instructions écrites
16:43aux chefs d'établissement
16:45et qu'on leur dit,
16:45par exemple,
16:46que des personnes
16:46qui se sont déjà évadées
16:47ne doivent pas participer
16:49à des activités
16:49en sortant de la prison.
16:50Ça paraît le bon sens,
16:51mais c'est ce qui existait
16:53auparavant.
16:54Et que, par ailleurs,
16:54l'activité en question
16:56pouvait poser
16:57un certain nombre de questions
16:58pour savoir
16:58si vraiment c'était nécessaire
16:59que des détenus
17:00aillent visiter
17:01le planétarium.
17:02Est-ce que c'est vraiment
17:03une activité
17:04qui permet la réinsertion,
17:05l'alphabétisation ?
17:06La question peut se poser.
17:08Et que,
17:09malgré ces instructions,
17:10quelqu'un qui a déjà
17:11connu une évasion
17:12est encore sélectionnée
17:13par un chef d'établissement
17:14pour participer
17:16à une activité
17:16comme celle-ci
17:17et s'évade
17:18lors de cette activité,
17:20je pense que
17:20les instructions
17:21n'ayant pas été respectées
17:22qu'il faut prendre
17:24un certain nombre
17:24de mesures
17:25puisque les consignes
17:26du ministre
17:26n'ont pas été respectées.
17:29Quand on est,
17:30et ça c'est un point
17:30très important,
17:31dans le monde
17:32dans lequel nous sommes,
17:32il faut qu'on ait
17:33des responsables.
17:35Être chef d'établissement,
17:36c'est une grande responsabilité.
17:38Diriger des femmes
17:38et des hommes
17:39sous son autorité,
17:40avoir la vie
17:41des femmes et des hommes
17:41sous son autorité,
17:42c'est une grande responsabilité.
17:44Le ministre,
17:45c'est quelqu'un
17:46qui a une grande responsabilité,
17:47qui doit prendre
17:48ses responsabilités.
17:49Il m'est arrivé moi-même
17:50parfois
17:51de prendre ses responsabilités.
17:53Lorsque la loi immigration
17:54n'a pas été votée,
17:55j'ai apporté ma démission
17:56au président de la République.
17:57Quand on est chef,
17:59on a de l'honneur
18:00et l'honneur,
18:01c'est de pouvoir
18:01prendre en responsabilité
18:03des actes
18:04qui sont conformes
18:05à sa responsabilité
18:06sa rémunération
18:08et aussi sa responsabilité
18:09aux yeux de la loi
18:09et de sa hiérarchie.
18:12Et donc,
18:12j'ai considéré
18:13que ce chef d'établissement
18:15qui a fait une faute
18:18mais qui ne mérite pas
18:18d'être sorti
18:19de la fonction publique,
18:20il va évidemment
18:20être accompagné
18:22pour qu'on puisse
18:22continuer
18:24à comprendre
18:26et à essayer
18:27d'expliquer à tout le monde
18:28quel est le changement
18:28de politique pénitentiaire
18:29d'autres pays
18:29que j'essaye d'inculquer,
18:31ne peut pas rester
18:32en responsabilité
18:32lorsqu'il est manifestement
18:34en train de mettre en place
18:38un système
18:39qui fait qu'une personne
18:40qui s'est évadée
18:41va se réévader.
18:42Moi, je dois aux victimes
18:43en tant que ministre,
18:45je dois à la société
18:45des comptes.
18:47Et les victimes
18:48et la société
18:49ne comprennent pas
18:49que des personnes
18:50puissent s'évader
18:51lors de sorties
18:52qui d'ailleurs
18:53n'avaient pas été
18:54forcément validées,
18:55c'est le mot qu'on puisse dire,
18:56par l'autorité hiérarchique.
18:57Il n'y avait aucun
18:57surveillant pénitentiaire
18:58pour cette situation.
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