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  • 14 hours ago
بررسی و تحلیل بحران سیاسی فرانسه در گفتگو با دو صاحب‌نظر از دو مکتب فکری متفاوت

در سومین قسمت «The Ring»، برنامه جدید بحث سیاسی یورونیوز، ما به پاریس سفر می کنیم و به بحران سیاسی و اجتماعی که فرانسه را آشفته کرده و اروپا را نگران کرده است، می‌پردازیم.

لب بیشتر : http://parsi.euronews.com/2025/11/20/hlkh-dr-paris-tonot-o-brosat-dr-mord-bhran-siasi-fransh-mkhalft-mi-knnd

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Transcript
00:00Bonjour et bienvenue dans The Ring, notre nouvelle émission de débat sur Euronews.
00:13Chaque semaine, nous réunissons deux personnalités de la scène politique européenne pour confronter leurs idées et croiser leurs perspectives.
00:21Cette semaine, nous sommes sur les Champs-Elysées à Paris pour une édition spéciale sur la crise politique et sociale qui agite la France.
00:29Et inquiète profondément l'Europe. Voici un aperçu.
00:34Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, l'Europe assiste impuissante au spectacle d'une France au bord de l'implosion, paralysée par une crise politique.
00:45Mais la France est un cas particulier. Elle n'a historiquement pas la culture du compromis.
00:48Les Français assistent à une valse de premiers ministres, de ministres et de motions de censure alors que le budget pour 2026 n'est toujours pas prêt
00:55et que la dette publique française n'a de cesse de grimper, aggravée par des dépenses sociales en particulier.
01:00Alors comment la France va-t-elle sortir de cette crise ? Est-ce la fin d'un modèle social envié partout en Europe ?
01:05La France est-elle en train de perdre toute crédibilité hors de ses frontières ?
01:10Alors en effet, vue de Bruxelles, c'est bien la question de la crédibilité de la France qui est en jeu.
01:15Et pour y répondre, nous accueillons cette semaine sur The Ring deux invités.
01:20Je vous propose, avant de les accueillir, de faire un peu mieux connaissance avec eux.
01:26Yann Brossat, sénateur et conseiller de Paris, il est porte-parole du Parti communiste français
01:31et a lancé sa campagne pour les élections municipales de 2026.
01:35Fervent défenseur du logement abordable, de la justice sociale et du droit du travail,
01:39il estime que le gouvernement est déconnecté de la réalité.
01:41On ne peut pas gouverner un pays contre lui-même, a-t-il dit récemment.
01:45Priska Thévenot, ancienne porte-parole du gouvernement et secrétaire d'État à la jeunesse,
01:51aujourd'hui députée du Parti centriste Ensemble pour la République dans les Hauts-de-Seine.
01:55Connue pour son engagement en faveur de la santé des femmes et de la citoyenneté,
01:58elle a milité pour que le service national universel devienne un passage républicain pour les jeunes.
02:03Cette crise, a-t-elle dit récemment, est le symptôme d'un modèle dépassé qu'il faut refonder collectivement.
02:10Alors Yann Brossat, Priska Thévenot, bienvenue à tous les deux.
02:13Alors la première question, ce que la France vit aujourd'hui, c'est avant tout une crise économique ou une crise politique, Priska Thévenot ?
02:21C'est un complexe sujet, effectivement.
02:24Nous avons un temps politique extrêmement dense, extrêmement compliqué,
02:28qui peut amener à une crise économique, effectivement.
02:31Yann Brossat ?
02:32Je pense qu'il y a une crise politique d'abord, un non-respect du suffrage universel.
02:36Il y a eu des élections législatives il y a un peu plus d'un an.
02:39Le président de la République a à ce moment-là décidé de dissoudre.
02:42Les Français ont dit qu'il voulait changer de politique.
02:44Et de fait, on a une espèce de coup de force qui fait que la même politique continue.
02:48Et c'est, je pense, ce qui crée une crise démocratique institutionnelle dans notre pays.
02:53Je crois que nous y sommes.
02:54Coup de force, vous êtes d'accord, Priska Thévenot ?
02:56Non, je pense que quand on est Français et fiers de notre pays,
02:59on peut dire que la démocratie, effectivement, vit des heures extrêmement compliquées,
03:04complexes, parfois douloureuses dans le débat.
03:06Mais on ne peut pas dire qu'il y a un coup de force démocratique,
03:08surtout pas en France, quand on regarde ce qui se passe ailleurs en Europe.
03:11Je pense que plus que jamais, si on veut défendre l'État de droit,
03:13il faut aussi être en capacité de reconnaître que la France est une belle et grande démocratie.
03:17Ensuite, quand on parle de coup de force éventuel démocratique de la part du président de la République,
03:21je suis désolée.
03:22Effectivement, nous avons vécu il y a un an une dissolution
03:24qui a amené une nouvelle diversité politique à l'Assemblée nationale.
03:29Mais si aujourd'hui, la gauche française n'a pas réussi à placer un des leurs à Matignon,
03:35ce n'est pas de la faute du président de la République,
03:36c'est la faute de la gauche elle-même qui n'a pas su s'entendre en son sein.
03:41Alors la faute de la gauche elle-même, j'imagine, Yann Brossin,
03:43que ça ne vous plaît pas forcément ce genre de phrase ?
03:45D'abord, vous savez, les résultats aux dernières élections législatives font foi.
03:49Il y a eu effectivement ces élections
03:51parce que le président de la République a décidé de redonner la parole au peuple.
03:55Le peuple a parlé et de fait, il a placé, contre toute attente d'ailleurs,
03:59le nouveau Front populaire, c'est-à-dire une coalition de gauche,
04:03en tête des élections législatives.
04:05Et pour ce qui concerne le camp du président de la République,
04:08ce qu'en France on appelle les macronistes,
04:10ce n'est pas un très joli terme, mais enfin c'est comme ça qu'on les appelle,
04:12ils sont arrivés troisième.
04:14Et nous nous retrouvons dans une situation, pour le moins paradoxale quand même,
04:18où ceux qui ont été battus aux élections législatives
04:21continuent à diriger ce pays.
04:23Et ça, inévitablement, ça crée une forme de distorsion
04:27entre le résultat des élections, le suffrage universel,
04:30et la politique qui est menée aujourd'hui.
04:32Puisque de fait, c'est la même politique qui continue,
04:36c'est vrai qu'il y a eu trois premiers ministres différents depuis un an,
04:39alors même que les Français ne voulaient plus de ça,
04:41ils ne voulaient plus de cette politique de l'offre...
04:43Les Français, quand on les interroge dans les sondages,
04:46ils disent qu'ils ont de plus en plus déconnecté de la politique aujourd'hui,
04:49et qu'ils voient justement cette politique comme un combat de coq
04:51où il n'y a aucune véritable lisibilité.
04:53Oui, mais les combats de coq, et je suis désolée Yann Brossat,
04:55il faut regarder ce qui se passe à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
04:57Ce que vous décrivez, c'était il y a un an,
04:59au moment effectivement de la dissolution et des élections législatives partielles.
05:03Mais depuis, l'Assemblée nationale s'est réveillée
05:06avec une diversité politique extrêmement forte,
05:08avec aussi des mouvements de technologie de plaque
05:10entre les familles politiques elles-mêmes.
05:12Vous parlez du NFP, le nouveau Front populaire,
05:15cette coalition de gauche qui a voulu se présenter
05:17aux élections législatives partielles.
05:20Pardon, mais elle n'existe plus.
05:21Cette coalition n'existe plus à l'Assemblée nationale.
05:24Moi, je pense que ce qui ressort des urnes
05:26et ce qui est aujourd'hui le fait de la diversité politique
05:29à l'Assemblée nationale
05:30est la volonté stricto sensus du choix du peuple français.
05:34Et ça, nous devons le respecter.
05:35Mais nous, maintenant, à nous de faire en sorte
05:37que le débat politique n'amène pas simplement
05:39à des querelles d'égo sans fin,
05:41mais bien à du compromis sur le fond.
05:44On ne sera pas d'accord sur tout.
05:45Ça, c'est essentiel et c'est inévitable.
05:47Justement, on vous parlait de compromis.
05:49Et c'est intéressant parce qu'en Europe,
05:51il y a des compromis.
05:52Pourquoi est-ce que le consensus
05:53est totalement impossible en France, Yann Brossard ?
05:56Bon, je ne dirais pas les choses en ces termes.
05:57Il arrive parfois qu'on arrive à dégager
05:59un certain nombre de consensus.
06:02Simplement, je pense que nous avons,
06:03du côté du gouvernement,
06:05du côté de ceux qui ont perdu
06:06les dernières élections législatives,
06:08du côté du président de la République,
06:10une forme d'intransigeance,
06:12d'obsession à vouloir mener,
06:14coûte que coûte, la même politique.
06:15Je prendrais un exemple extrêmement simple.
06:18Vous avez une grande majorité de Français,
06:2075, 80% de Français,
06:22qui étaient, il le disait par les sondages,
06:25favorables à l'attaque Zuckmann.
06:27C'était d'ailleurs dans le programme
06:28du nouveau Front populaire.
06:29Et il y a eu une espèce de coalition
06:31entre les macronistes et l'extrême droite
06:34pour empêcher qu'un tel vote puisse intervenir
06:37dans le cadre du débat budgétaire.
06:39Admettez-le, je ne fais qu'énoncer des faits.
06:42Il y a eu une autre question du gouvernement
06:44à vouloir mener la même politique.
06:45Je pense qu'il faut regarder
06:46ce qui se passe dans l'hémicycle en ce moment.
06:48Vraiment, c'est faux ce que vous dites.
06:49Ce que vous dites à une réalité...
06:50Vous avez abrogé la réforme des reprises ?
06:51Je vais vous expliquer.
06:52Mais elle a été suspendue la semaine dernière.
06:53Vous rigolez ou quoi ?
06:54Elle n'a pas été abrogée.
06:55Non, mais vous plaisantez.
06:55Elle n'a pas été abrogée, Madame Thébnaud.
06:57Moi, je veux bien qu'on se dise plein de choses.
06:57Elle a été décalée de trois mois.
06:59Je vais répondre maintenant
06:59parce que c'est important aussi de rétablir des faits.
07:01Surtout en ce moment,
07:02quand il y a une vague de fake news
07:03qui s'abat sur l'Europe,
07:04on peut débattre de beaucoup de choses
07:05mais en s'appuyant sur ce qui se passe réellement.
07:07C'est exactement ce que j'ai fait.
07:08Et non, c'est faux.
07:10La suspension n'est pas pour mon plus grand bonheur.
07:13La réforme des retraites a été suspendue, abrogée...
07:15Décalée de trois mois.
07:16Oui, non.
07:17Elle a été arrêtée.
07:18Elle a été abandonnée.
07:19Et elle a créé beaucoup de divisions
07:20dans le centre commun aussi.
07:22Donc maintenant, un moment,
07:22il faut aussi reconnaître
07:23quand la gauche arrive à avoir des victoires
07:25avec le gouvernement actuel d'ailleurs
07:27contre l'ancienne majorité,
07:29ayez au moins l'honnêteté,
07:30non pas d'applaudir, ça je vous le concède,
07:32mais au moins de sourire
07:33et de reconnaître ce qui a été fait.
07:34Mais le sourire, c'est sourire de mon fake news,
07:37au-delà de la taxe Zuckman,
07:38ce qu'il y a, c'est qu'il y a les taxes,
07:39taxes, taxes, taxes, taxes, taxes,
07:41c'est encore des taxes.
07:41C'est vrai que nous,
07:43dans notre famille politique,
07:44avec Gabriel Attal,
07:45nous sommes contre augmenter en permanence les taxes
07:47et au contraire,
07:48on veut desserrer la pression fiscale sur la France.
07:50Si on était le Panama en France,
07:52ça se saurait.
07:53Je ne crois pas.
07:55Et c'est vrai que la gauche a réussi
07:56à avoir dans sa négociation de compromis
07:59avec le gouvernement actuel
08:01un certain nombre de propositions de nouvelles taxes.
08:04Est-ce qu'on y est favorable, nous ?
08:05Non.
08:06Pourtant, est-ce que ça a été voté ?
08:07Oui.
08:07Juste, certains politiciens européens,
08:10justement, acceptent les programmes d'autres partis
08:12tant que cela n'enfreint pas leur ligne rouge.
08:14Et Sébastien Lecornu,
08:15actuel Premier ministre,
08:16l'a lui-même dit,
08:17il a parlé d'une révolution tranquille,
08:18celle de ne pas demander à l'autre
08:20d'appliquer l'intégralité de son propre programme
08:22comme s'il avait la majorité.
08:24Vous la comprenez comment, cette phrase ?
08:26Lecornu est sans doute un peu plus intelligent
08:28que ses deux prédécesseurs.
08:30Simplement, ce que je constate,
08:31c'est que malgré un certain nombre de concessions,
08:35c'est vrai,
08:36c'est la même politique économique qui se poursuit.
08:38C'est la même politique économique,
08:39mais alors, je pris ce qu'a Thévenot ?
08:40Et je voulais revenir sur un mot.
08:42J'entends Mme Thévenot nous dire,
08:45avec vous, c'est taxe, taxe, taxe.
08:47Ah non, et l'expropriation aussi, pardon.
08:49Je n'admets pas ça.
08:51La réalité, c'est que le gouvernement macroniste
08:54n'a pas cessé de taxer les Français.
08:56Moi, ce que je dis,
08:57c'est que nous avons besoin dans notre pays
08:59d'une meilleure répartition des richesses.
09:01Évidemment qu'il faut baisser les impôts
09:03sur les classes populaires et les classes moyennes.
09:05Moi, je suis favorable à la baisse de l'impôt sur le revenu
09:07pour les classes moyennes, évidemment.
09:10En revanche, ce qui est insupportable,
09:12c'est de voir dans notre pays,
09:13qui, en Europe, c'est vrai,
09:14était un pays un peu atypique,
09:15avec un modèle social fort,
09:17avec un fort attachement aux valeurs d'égalité,
09:19voir les inégalités sociales exploser
09:22depuis 8 ans maintenant.
09:24Ça veut dire quoi, changer de modèle, aujourd'hui ?
09:27Justement, Yann vous dit que ça ne change pas,
09:30que les premiers ministres sont les mêmes.
09:31Non, ce qu'il me dit surtout,
09:33c'est encore des choses fausses.
09:35Je suis désolée, il faut arrêter un moment.
09:36On peut parler des inégalités,
09:38ça oui, on peut en parler largement,
09:40et avoir un débat de fond idéologique dessus.
09:42Mais de dire que depuis 8 ans,
09:44nous avons participé, nous, avec ma famille politique,
09:46à augmenter les impôts,
09:47pardon, c'est factuellement faux.
09:50Nous avons baissé l'impôt sur les sociétés.
09:52Vous n'êtes pas d'accord ?
09:52Les taxes sur l'énergie.
09:53Non, je vous écoutais vraiment patiemment.
09:54Ah oui, l'impôt sur les sociétés, ça c'est sûr.
09:56Je vais vous écouter patiemment.
09:57Je sais que la gauche n'aime pas
09:58que les autres familles politiques parlent,
09:59mais je vais le faire.
10:00Mais si, je bois vos paroles.
10:01Et donc, merci.
10:02On est en démocratie, si chacun parle.
10:04Exactement.
10:05Et donc, nous avons baissé l'impôt sur les sociétés.
10:07Pourquoi ?
10:07Mais pour aussi permettre de la marge de manœuvre
10:09et faire en sorte que celles et ceux qui créent de l'emploi,
10:11créent de la valeur pour pouvoir la redistribuer,
10:14puissent être à l'aise en France pour le faire.
10:16Nous avons aussi baissé la pression fiscale
10:17sur les foyers français.
10:19Nous avons baissé les premières tranches
10:20de l'impôt sur le revenu, justement.
10:22Les premières tranches de l'impôt sur le revenu.
10:23On parlera de revenus, de dettes après.
10:26Je vous arrête là tout de suite
10:27parce que vous avez déjà exposé vos points de vue.
10:30Et maintenant que les esprits sont un peu échauffés,
10:32il est temps d'approfondir le débat.
10:38Alors, dans cette deuxième partie d'émission,
10:40nous allons entrer dans le vif du sujet
10:42et confronter les idées.
10:44Nos invités vont se poser des questions
10:46entre l'occasion d'un échange direct
10:48à l'image de ce qui se passe
10:50dans vos hémicycles respectifs.
10:51Alors, commençons, Mme Prisca-Tévenot, c'est à vous.
10:55Vous parliez très précisément, M. Brossat,
10:57tout à l'heure, de la réforme des retraites de 2023.
10:59Vous avez raison.
11:00Elle a été suspendue, abrogée, décalée.
11:03Bref, elle n'existe plus aujourd'hui
11:04du fait du vote à l'Assemblée nationale
11:06que, à mon avis, vous allez confirmer ou pas
11:08dans votre hémicycle au Sénat.
11:10A voir.
11:11Ça, je vous laisse la capacité de le faire ou pas.
11:13La question est plutôt de savoir
11:14comment on fait pour avoir un système universel,
11:16c'est-à-dire chaque euro cotisé
11:18offre les mêmes droits à tous les travailleurs de France
11:21quel que soit leur métier.
11:22Qu'en pensez-vous ?
11:23Nous avons en France un modèle de retraite par répartition.
11:27Vous l'avez très justement dit.
11:29C'est un modèle qui fait qu'en France,
11:31on a 10% de retraités pauvres.
11:33Quand on en a 15% en moyenne au sein de l'Union européenne,
11:37on en a 20% de retraités pauvres en Allemagne
11:40qui a promu la capitalisation.
11:42On en a 30% aux États-Unis.
11:44C'est-à-dire que la France est l'un des pays de l'Union européenne,
11:48l'un des pays du monde dans lequel nous avons
11:50le taux de retraités pauvres le plus bas.
11:53Pourquoi ?
11:54Précisément parce que nous avons ce système de retraite
11:56par répartition qui est un système juste
11:59et qui est un système fondé sur la solidarité.
12:01Alors, 10% de retraités pauvres, c'est trop.
12:04Et j'aimerais évidemment qu'il n'y en ait pas.
12:06Mais enfin, en tout cas, nous avons un système
12:08qui est performant.
12:09Beaucoup, beaucoup, beaucoup plus performant
12:12que tous nos voisins européens.
12:14Longtemps, l'Europe a envié notre modèle social.
12:17Je pense que ce modèle social, il faut en être fier
12:19et il faut le renforcer, certainement pas le tuer
12:20comme vous le proposez.
12:21Yann Brossat, je propose que vous posiez votre question
12:23à Prisca Thévenot maintenant.
12:24Oui, vous m'avez posé une question tout à fait intéressante.
12:27Tout à l'heure, vous me demandiez si en France,
12:28on est capable de consensus.
12:30Ma question est très simple.
12:31Quand est-ce qu'enfin, ces aides publiques aux entreprises
12:33seront soumises à contrepartie ?
12:36Vous êtes une entreprise, vous touchez des aides publiques.
12:38Prisca Thévenot ?
12:39Vous touchez des aides publiques.
12:40En échange, il faut qu'il y ait de l'emploi,
12:42il faut qu'il y ait des salaires,
12:43il faut qu'il y ait de l'investissement
12:44dans l'outil productif.
12:47Ça me paraît être du bon sens.
12:48En tout cas, ça a réuni des sénateurs
12:50de gauche et de droite.
12:51On vous a entendu.
12:53Vous pouvez répondre.
12:53Alors, sur ce point très précis du rapport sénatorial,
12:57mon collègue Paul Midy vous a répondu
12:58dans l'enceinte de l'Assemblée nationale
13:00en expliquant que si le chiffre était juste,
13:03l'ensemble des agrégations qui ont été mises ensemble
13:05pour avoir ce chiffre
13:06posaient à discussion notamment sur les externes
13:08l'externalité, pardon, externe de ce chiffre.
13:10Vous dites, on a l'impression que tous les mois,
13:13toutes les semaines, tous les jours,
13:14l'État français fait des chèques aux entreprises.
13:17Non, il y a des exonérations de charges.
13:19Parce que oui, il y a énormément.
13:21Ça, c'est 70 milliards, ce n'est pas de sens.
13:23Non, vraiment, vous écoutez, M. Brossard,
13:23c'est désagréable, ce n'est pas cool.
13:25Mais ce n'est pas vrai.
13:25Oui, mais c'est vrai que vous me comprenez pas.
13:27Allez-y.
13:28Donc, il y a des exonérations de charges
13:30extrêmement fortes sur nos entreprises.
13:34Donc, il faut qu'on puisse les libérer
13:35pour pouvoir créer un truc qui vous échappe,
13:38qui s'appelle de l'emploi.
13:39L'emploi est important dans notre pays
13:41pour permettre aux gens de vivre pleinement de leur travail,
13:44permettre, par exemple, aux femmes
13:45d'être libres dans notre pays économiquement,
13:48permettre aussi de créer de la valeur
13:51qui pourra servir à quelque chose
13:52qui, à mon avis, doit vous parler,
13:54qui s'appelle la redistribution.
13:55Parce que sans le cœur du sujet,
13:58qui est l'emploi,
13:58on ne crée aucune richesse
14:00et donc on ne la redistribue pas.
14:02Et donc, c'est ça, aujourd'hui, qui est un problème.
14:03C'est que la gauche dans notre pays,
14:05mais dans sa globalité,
14:06la gauche, vous pourrez l'appeler comme vous voulez,
14:08le Parti Socialiste, le Parti Communiste,
14:09la France Insoumise,
14:11considère l'ennemi public numéro un en France
14:14étant comme l'entreprise, l'entrepreneuriat.
14:16Et en parallèle, il nous dit
14:17qu'il faut avoir toujours plus de cotisations,
14:19toujours plus de capacité de richesse
14:21pour pouvoir la redistribuer.
14:23Mais il tape en permanence toute la journée
14:24sur celles et ceux qui créent.
14:26Et donc, ça, il va falloir aussi un moment
14:27se remettre en capacité
14:29d'arrêter de considérer
14:30qu'il y aura un mal absolu dans notre pays,
14:32celles et ceux qui créent de la richesse.
14:34En revanche, ce qu'il faut pouvoir regarder,
14:35c'est la redistribution de cette richesse.
14:37Mais pour pouvoir avoir ce sujet-là,
14:39il faut arrêter de taper sur celles et ceux qui la créent.
14:40Alors, moi, je vous arrête un instant
14:41parce que je vois que la question de façon
14:42de la réforme des retraites,
14:44en règle générale,
14:44des aides publiques aux entreprises,
14:46ce sont vraiment des sujets
14:47qui sont très en débat aujourd'hui
14:48et qui, peut-être, vont créer un nouveau modèle.
14:51Et justement, on vous arrête là
14:53pour passer à la déclaration
14:55qui a fait les gros titres cette semaine.
14:57Alors, le journaliste et auteur Alain Duhamel
15:04a écrit dans Le Monde en septembre.
15:05Nous vivons à la fois une crise de régime
15:08et une crise de société.
15:09Le rejet par les Français des institutions,
15:11des partis et des responsables politiques
15:14atteint un niveau inédit,
15:16avec la tentation très préoccupante à mes yeux
15:18de remplacer la démocratie représentative
15:21par la démocratie d'opinion.
15:23Alors, on en a un petit peu parlé
15:25dans cette première partie.
15:26Quand vous entendez cela,
15:27Yann Brossage, justement,
15:29ainsi qu'un récent sondage du Cevipov
15:30qui dit que les partis politiques
15:31n'inspirent confiance qu'à 10% de sondés
15:34et que la confiance s'établit péniblement
15:37à 20% pour les députés,
15:39n'est-il pas le moment de changer
15:41sa façon de faire de la politique ?
15:43Si, sans doute.
15:44Mais je pense que ce qui est au cœur
15:46de la difficulté...
15:48Mais quand vous dites si, sans doute,
15:49ça veut dire quoi, justement ?
15:50Ça veut dire que ce que je ressens au fond,
15:51c'est que les Français votent
15:52et ils ont le sentiment
15:53que ça ne change jamais.
15:55Et j'évoquais les dernières élections législatives...
15:57Mais est-ce que vous pensez
15:57que vous pouvez changer ?
15:58J'évoquais les dernières élections législatives,
16:00ça remonta plus loin.
16:01On est ici sur une émission
16:03qui parle de l'Europe.
16:03Lorsque les Français ont voté
16:04contre le traité constitutionnel européen
16:07en 2005,
16:08ils l'ont fait par référendum,
16:09ils se sont mobilisés massivement,
16:11ils se sont intéressés à ce scrutin.
16:13Derrière, on leur a imposé
16:14cette même constitution européenne
16:16via le traité de Lisbonne.
16:17C'est-à-dire que les Français votent
16:18et en réalité,
16:20on leur impose la continuation
16:22de la même politique.
16:23Ils veulent le changement,
16:24on leur impose la continuité.
16:26Comment voulez-vous,
16:27dans ce cadre-là,
16:28que les Français aient confiance
16:29en la politique ?
16:30Donc, le sujet,
16:31c'est plutôt comment on redonne
16:33du pouvoir aux Français,
16:34comment enfin,
16:35on respecte cette volonté
16:36de changement
16:37qu'ils expriment,
16:38par des votes d'ailleurs,
16:39parfois assez différents,
16:41parfois assez contradictoires.
16:42Mais en tout cas,
16:43une chose est sûre,
16:44ils ne veulent pas
16:44que ça continue comme avant.
16:46Or, de fait,
16:47ils votent
16:48et tout continue comme avant.
16:49Et ça, à mon sens,
16:51c'est ce qui est au cœur
16:51de la crise.
16:52Comment est-ce qu'on redonne
16:52le pouvoir aux Français ?
16:53Quand vous dites ça,
16:54ça me semble encore très abstrait
16:55puisqu'on dit qu'il faut changer
16:56tout le temps.
16:57Mais qu'est-ce qu'il faut changer
16:58dans sa façon justement de faire...
16:59Si vous permettez du coup
17:00que je vous réponde.
17:00Non, de faire la politique.
17:01Je vous réponds.
17:02Je vous réponds.
17:04On vous repose des questions après,
17:06mais c'est important parce que...
17:07En fait, le pouvoir est déjà
17:08dans la main des Françaises
17:09et des Français,
17:10surtout dans une démocratie
17:14en tout cas nous
17:14en tant que responsable politique,
17:16à être élu,
17:16en tout cas pour ma part,
17:17mais vous aussi à Paris
17:18au suffrage universel direct
17:20et expliquer que la démocratie
17:21ne fonctionne pas dans notre pays.
17:23En revanche,
17:23il y a un vrai sujet
17:24vis-à-vis des partis politiques.
17:26Les Français ne font presque plus confiance
17:27aux partis politiques en France.
17:29Pourquoi ?
17:30Et ça, on peut le comprendre largement.
17:31Parce qu'en permanence,
17:32au gré des sondages,
17:33au gré des opinions,
17:35les uns et les autres
17:36changent d'avis.
17:38Les lignes idéologiques
17:38deviennent floues
17:39et commencent à bouger.
17:40Un exemple.
17:42L'extrême droite,
17:42on n'en parle pas depuis tout à l'heure,
17:43mais je pense qu'il faut en parler
17:44en France et notamment en Europe
17:45parce qu'on voit
17:46qu'il y a une vague extrêmement forte.
17:48Elle nous dit toute la journée
17:49qu'elle veut défendre les entreprises,
17:51défendre l'entrepreneuriat,
17:53défendre le travailleur.
17:54Et puis quand on les voit
17:55en fait aux manettes,
17:56notamment à l'Assemblée nationale,
17:57ils font tout autre chose.
17:59Ils ont plutôt d'ailleurs
18:00un programme économique
18:01plus proche de la gauche
18:02que d'un monde libéral.
18:04A l'inverse,
18:05la gauche aussi dans sa capacité
18:06nous dit toute la journée,
18:07et c'est vrai,
18:08je le dis assez simplement,
18:09j'avais un papa communiste,
18:10donc je peux aller
18:11assez tranquillement dessus,
18:12qu'ils défendent les travailleurs.
18:14Mais comment on défend les travailleurs
18:15en tapant toute la journée
18:16sur les entreprises ?
18:17Pardon, mais sans d'entreprises,
18:18pas de travailleurs.
18:19Sans entreprises,
18:20pas de salaire.
18:21Sans entreprises,
18:21pas de richesse
18:22et donc pas de redistribution.
18:23Et donc c'est ça
18:24qui finit par agacer
18:25parce qu'on a fini par avoir...
18:27Les Français nous demandaient
18:28un combat d'idées.
18:29C'est pour ça qu'on a
18:29une Assemblée nationale
18:30si diversifiée.
18:30Mais du coup,
18:31quand on revient sur...
18:32Et en fait,
18:32on a une querelle d'égo
18:33de bons tisans.
18:33Oui, mais quand on revient
18:34sur les partis,
18:35justement,
18:35est-ce que ce n'est pas
18:36l'attachement aux partis
18:37qui posent problème aujourd'hui ?
18:38Est-ce que les partis,
18:39en fait, finalement,
18:40on ne devrait peut-être pas
18:40s'en débarrasser tout simplement ?
18:41Mais bien sûr que non.
18:42Un parti,
18:43c'est un endroit
18:43où on réfléchit,
18:45où on a une capacité
18:45de proposer des choses
18:46et on est sur une capacité
18:48à avoir une vision
18:49très lisible de l'idéologie.
18:51Moi, je vous le dis
18:52assez simplement.
18:52Est-ce que ma position
18:54a changé sur l'Europe
18:55depuis dix ans ?
18:56Non.
18:56Est-ce que ma position
18:57a changé sur la capacité
18:58à soutenir les forces
18:59créatrices de notre pays,
19:01les entreprises,
19:01les entrepreneurs ?
19:02Non.
19:02Est-ce que ma vision
19:03a changé sur l'enjeu
19:05du modèle laïc
19:06dans notre pays ?
19:07Non.
19:07Et c'est ça qui est important.
19:09Ensuite, est-ce que oui,
19:10depuis quelques temps,
19:10et notamment avec le compromis
19:12voulu en ce moment
19:12dans notre pays,
19:14eh bien, il y a des choses
19:14sur lesquelles on est
19:15en train de revenir
19:15et qui mettent en difficulté
19:17ce qu'on a fait, nous,
19:18depuis huit ans ?
19:19Oui, mais pour autant,
19:20je ne change pas d'avis.
19:24Je suis d'accord pour dire
19:24qu'il faut changer sa façon
19:25de faire de la politique.
19:26Peut-être pas les partis,
19:27mais en tout cas,
19:28sa façon d'être aujourd'hui
19:29un député ou un sénateur.
19:31Je vous arrête donc là
19:32parce que nous continuons
19:33sur huit minutes de débat
19:35percutant sur cette crise
19:36politique inédite en France.
19:38A tout à l'heure.
19:45Ravie de vous retrouver
19:46sur le plateau de The Ring.
19:48Nous sommes sur les Champs-Elysées
19:50à la maison de l'Alsace.
19:51Sur The Ring,
19:52on amène les grands débats
19:53européens jusque dans votre salon
19:56et sur vos tablettes.
19:57Alors, ces débats ne se tiennent pas
19:59seulement en séance plénière,
20:00ils sont aussi dans la rue.
20:02Nous avons donc choisi
20:04un sondage de l'Institut Odoxa
20:06pour la fondation IFRAP
20:07qui date de septembre
20:08sur les préoccupations des Français
20:10vis-à-vis de la dette.
20:12On voit dans ce sondage
20:13que 77% des Français
20:15sont inquiets
20:16devant l'ampleur de la dette.
20:17Et si on regarde plus en détail,
20:20ce sont 6 Français sur 10
20:21qui pensent même
20:22que notre dette publique
20:24fait de la France
20:24un pays proche de la faillite.
20:26Et 82% de Français
20:28souhaitent une baisse
20:29des dépenses publiques
20:31plutôt que de voir
20:32augmenter leurs impôts.
20:34Alors, le risque de faillite
20:35existe-t-il vraiment,
20:36Yann Brossard ?
20:37Mais d'abord, excusez-moi,
20:39un sondage
20:40commandé
20:42par la fondation IFRAP,
20:44enfin, sérieusement,
20:46soyez un peu rigoureux,
20:48on parle d'une fondation
20:49ultra-libérale
20:51présidée par Mme Agnès Verdier-Mollinier
20:54qui n'a aucune compétence.
20:57Non, mais excusez-moi.
20:58Ce qu'on voit dans les sondages
20:59c'est souvent des pourcentages
21:04qu'on retrouve dans d'autres sondages.
21:05Oui, bien sûr.
21:05Je connais très bien
21:06le fonctionnement des sondages
21:07et des instituts de sondage.
21:09Et vous aussi.
21:09Je pense que vous n'avez pas
21:10la naïveté
21:11de penser que tout ça
21:13est d'une objectivité absolue.
21:14Et donc, en l'occurrence,
21:16un sondage
21:16commandé par la fondation IFRAP,
21:20je rigole.
21:21Mais il y a de moi
21:22la question, c'est plus,
21:24c'est moins le sondage
21:25qu'il y a une inquiétude.
21:27Il y a une inquiétude des Français.
21:28Moi, j'ai d'autres sondages, madame.
21:29Moi, j'ai d'autres sondages
21:30qui disent, par exemple,
21:31que les Français sont favorables
21:33à la taxe Zoukmane.
21:34Vous voyez ?
21:34À 80%.
21:35Pardon, pardon.
21:36Donc, vous voyez...
21:36Mais les Français sont inquiets
21:37d'une faillite potentielle
21:39de la France aujourd'hui.
21:40Oui, bien sûr.
21:40C'est ça, la vérité.
21:41Est-ce que vous pourriez
21:41répondre à cette question ?
21:42Mais donc, vous voyez le ridicule.
21:44C'est-à-dire qu'on nous donne
21:45un sondage qu'on va monter
21:46en épingle commandé par IFRAP,
21:49cette fondation, je le redis,
21:50ultra-libérale,
21:51qui dit que les Français
21:51veulent moins de dépenses publiques.
21:53Vous croyez sérieusement
21:54que les Français veulent
21:54moins d'hôpital public ?
21:56Vous croyez sérieusement
21:57que les Français veulent
21:57moins d'écoles publiques ?
21:59Vous croyez sérieusement
21:59que les Français veulent
22:00moins de policiers ?
22:01Évidemment, non.
22:02Donc, la question qu'on doit se poser,
22:04c'est la question
22:05de la répartition des richesses.
22:07Comment on fait en sorte
22:08qu'on ait dans notre pays
22:09moins d'inégalités sociales
22:10et qu'on ait des services publics
22:11qui fonctionnent ?
22:14La France, c'était un pays
22:18qui, partout à travers l'Europe,
22:20pouvait témoigner avec fierté
22:22de la force de son modèle social.
22:24Eh bien, moi, je me refuse
22:25à l'idée que la France
22:26brade son modèle social,
22:28ce à quoi nous avons assisté
22:29depuis huit ans,
22:30simplement pour répondre
22:31à un certain nombre
22:32d'injonctions
22:33des fondations ultra-lidérales.
22:34Justement, je répondis
22:35sur ce que vous dites
22:36et Prescat-Evnaud,
22:37vous parlez du modèle social français.
22:38Le modèle social français,
22:40il s'essouffle aujourd'hui,
22:41d'après ce qu'on voit
22:41dans tous les sondages.
22:42Parce qu'il a été fragilisé.
22:43Prescat-Evnaud, justement,
22:44vous parliez-vous...
22:45Vous ne pouvez pas me faire des objections
22:46sans me permettre d'y répondre.
22:47Vous parliez-vous
22:47de changement de modèle,
22:49justement,
22:49sur la protection sociale.
22:51On sait que la France dépense
22:52énormément d'argent
22:53dans la protection sociale,
22:54plus même que les autres
22:55pays européens.
22:56Alors, qu'est-ce qu'il faut changer,
22:57justement ?
22:57C'est la propagande, là, quand même.
22:58C'est « waouh ! »
22:59Je ne pensais pas
22:59que ce serait à ce point-là.
23:00Parce que là, en réalité,
23:02vous avez tous les clichés
23:04ultra-libéraux sur la France.
23:06Vous êtes caricaturale, madame.
23:07Je m'excuse de vous le dire.
23:08Monsieur Brossard, je vais...
23:09Monsieur Brossard,
23:10c'est vrai que...
23:11Vous avez venu à répondre.
23:12C'est compliqué.
23:13Je le redis sur notre modèle démocratique
23:15et la beauté de notre pays.
23:17Nous avons une démocratie
23:18qui fonctionne bien
23:19parce que nous respectons
23:19les différentes institutions
23:20de notre pays.
23:21Et une des institutions,
23:22c'est la presse aussi.
23:23Donc, je pense qu'il faut aussi
23:24ne pas virer dans le complotisme.
23:26Laissez ça à l'extrême droite,
23:27monsieur Brossard.
23:27C'est bien.
23:28Et vous acquiescez, c'est bien.
23:29On a vraiment le système
23:31qui s'auto-entretient
23:34de la manière
23:35la plus caricaturelle qui soit.
23:37Non, mais excusez-moi.
23:38On n'est pas sur ces news, ici.
23:39Donc, on ne dit pas n'importe quoi.
23:40Mais j'aimerais, s'il vous plaît,
23:41qu'on revienne à la question
23:43qui était intéressante
23:44de la préoccupation des Français.
23:45Parce que je crois
23:45que c'était ça,
23:46la question initiale.
23:47La préoccupation des Français,
23:48aujourd'hui, c'est la dette.
23:51Bien sûr, c'est la dette.
23:52Vous croyez que tous les matins,
23:53quand vous sortez dans la rue,
23:54quand vous faites un marché,
23:55les gens ne vous parlent pas
23:55de la dette.
23:56Les gens ne vous parlent pas
23:57du coup de la dette.
23:57C'est votre opinion ?
23:58C'est pas l'opinion ?
23:59Eh bien, écoutez, monsieur Brossard.
24:00Non, mais franchement, arrêtez.
24:01Est-ce qu'on peut parler aussi ?
24:02Ça suffit un moment.
24:04Non, c'est pas drôle.
24:05Vous êtes deux, du coup.
24:06Mais on n'est pas deux.
24:07C'est un peu équilibré.
24:07Madame les journalistes,
24:08c'est une réponse politique.
24:09Et arrêtez avec votre système.
24:11Franchement, vous faites le jeu
24:11de l'extrême droite en faisant ça.
24:13Une fois que ça s'est dit,
24:14oui, les gens sont très préoccupés
24:15par le niveau d'endettement
24:16de notre pays.
24:17Et d'ailleurs, vous devez être préoccupés,
24:19vous, en tant que sénateur.
24:21Vous êtes certes sénateur.
24:23J'ai pas m'arrêté de parler.
24:24Et si vous voulez continuer
24:24à parler sur moi,
24:25vous pouvez continuer.
24:26Vous avez augmenté la dette
24:27de 1 000 milliards d'euros.
24:27Vous êtes certes sénateur,
24:29mais vous êtes aussi conseiller de Paris.
24:31Là, nous sommes en plein cœur de Paris.
24:32Une capitale européenne
24:33extrêmement importante.
24:35Nous sommes une ville magnifique.
24:35Oui, sur les Champs-Elysées,
24:36vous dites que c'est une ville importante.
24:37Mais regardez ce qui se passe
24:38derrière les bureaux.
24:39Regardez ce qui se passe
24:40derrière les murs de cette ville.
24:42Vous avez endetté comme jamais
24:43cette ville.
24:44Vous l'avez endetté comme jamais
24:463, 2, le niveau d'endettement.
24:48Est-ce qu'il n'y a plus
24:48de protection de la police ?
24:50Non.
24:50Est-ce qu'il y a plus
24:51de services publics ?
24:52Non.
24:52Est-ce qu'il y a plus
24:52de propreté ?
24:53Non.
24:53En revanche, c'est vrai
24:54que nous avons un niveau
24:55d'endettement extrêmement important
24:56au niveau national.
24:57Et il faut réfléchir.
24:58Pourquoi ?
24:59Parce que nous avons vécu
25:00des crises aussi.
25:02Et ces crises,
25:02on aurait pu décider,
25:03comme certains le voulaient,
25:05ne rien faire.
25:06Et laisser effectivement
25:07les Françaises et les Français
25:08sombrer à ce moment-là.
25:10Eh bien, nous avons fait
25:11un autre choix.
25:11On peut le contester,
25:12mais nous avons fait
25:13un autre choix.
25:14Celle de nationaliser
25:15une partie des salaires
25:16pendant cette période-là.
25:17Celle d'investir massivement
25:18dans la recherche.
25:19Celle de faire en sorte
25:20que notre système économique
25:21ne tombe pas.
25:22Et donc forcément,
25:23à un moment,
25:23il faut revenir à un principe
25:25d'en finir avec le quoi
25:27qu'il en coûte.
25:27Et donc oui,
25:28je suis d'accord avec le sondage
25:29qui a été mis en place.
25:30Et je vais vous le dire,
25:30vous avez raison,
25:31on n'a pas besoin de sondage.
25:32On le sait,
25:33les Français veulent
25:34moins de dépenses.
25:35Ça ne veut pas dire
25:35moins d'investissement,
25:36mais moins de dépenses.
25:37On voit évidemment
25:38dans ces débats
25:39que tout n'est pas noir
25:40ou blanc ou laitine.
25:41Maintenant,
25:42je vais vous proposer
25:43une série de questions.
25:45Justement,
25:45on en parlait déjà
25:46en première partie d'émission,
25:47mais l'avenir de la France,
25:48finalement,
25:49vous inquiète-t-il,
25:49Yann Brossat ?
25:50Oui, mais malgré tout,
25:51je suis confiant dans mon pays.
25:53Priska Thévenot ?
25:54Non, et nous devons
25:54continuer à faire
25:55en sorte qu'il ne soit
25:56pas inquiétant.
25:57La France aura-t-elle
25:58un budget le 31 décembre
25:59qui est évidemment
25:59la date butoir
26:00pour voter le budget,
26:01Yann Brossat ?
26:02Oui, parce que même
26:03s'il n'était pas voté,
26:04le gouvernement a plein
26:04de moyens d'imposer
26:05un budget pour le pays.
26:07De toute façon,
26:07le pays a besoin
26:08d'un budget.
26:09Donc oui,
26:10évidemment,
26:10ce sera le cas.
26:11Priska ?
26:11Oui, en espérant
26:12que la contrepartie
26:13ne soit pas une pression
26:14fiscale augmentée
26:15par la gauche.
26:15Y a-t-il,
26:16évidemment,
26:16on caricature,
26:17mais y a-t-il un risque
26:18de shutdown comme aux États-Unis
26:19où l'État ne peut plus
26:20payer ses fonctionnaires ?
26:21Évidemment non,
26:22et vous le savez
26:22en posant votre question.
26:23Non.
26:24Alors la Ve République
26:25vit-elle ses dernières heures,
26:26Yann Brossat ?
26:27Peut-être,
26:27mais en réalité,
26:28quand on a dit ça,
26:29on n'a pas dit grand-chose.
26:30La question est de savoir
26:30par quoi il faut la remplacer,
26:32quelles sont les nouvelles institutions
26:33qu'il faudrait créer
26:34qui précisément donnent
26:35plus de pouvoir au peuple.
26:37Je pense qu'il faut pouvoir
26:37dépoussiérer notre Constitution
26:39pour mieux la protéger.
26:40On ne peut pas fonctionner
26:41aujourd'hui sur un modèle
26:41qui est appuyé
26:42sur un système de 1945
26:44avec tous les sujets
26:45qu'on peut voir aujourd'hui.
26:46Est-ce que Priska Thévenot
26:47vous a convaincu ?
26:49De quoi ?
26:50Il n'a pas écouté
26:51parce qu'il a beaucoup parlé.
26:51Si, si,
26:52j'ai écouté avec beaucoup d'attention
26:54mais je ne vois pas bien
26:55de quoi vous voulez parler
26:55en l'occurrence.
26:56Moi, je vous ai en revanche
26:57beaucoup écouté.
26:58Et c'est un sujet
26:59sur lequel normalement
27:00on devrait pouvoir travailler
27:01alors même si on n'est pas d'accord
27:02sur les modalités pour y aller,
27:04c'est lutter contre les inégalités
27:05de destin dans notre pays.
27:07Et le débat n'était pas assez long
27:09pour qu'on puisse le faire
27:09mais j'espère qu'on pourra
27:10en avoir d'autres.
27:11Oui, effectivement,
27:11le débat pourrait encore
27:12durer des heures.
27:14Vous pouvez participer aussi
27:15à la discussion
27:15en nous écrivant
27:16à theringateuronews.com
27:18ou via nos réseaux sociaux.
27:20Merci encore
27:21à nos invités cette semaine
27:22et merci à vous
27:23de nous avoir suivis.
27:25A très bientôt
27:25sur Euronews.
27:26Sous-titrage Société Radio-Canada
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