00:00Il est 7h39, Langlais con François Langlais. Le chantage aux droits de douane, visiblement, ça paye 4000 milliards de dollars.
00:09Ce sont les sommes que les entreprises qui sont dans le collimateur du président américain se disent prêtes à investir aux Etats-Unis pour apaiser le courroux de Donald Trump.
00:17Ah mais c'est exactement ça. L'exemple de la Suisse très récent, c'est sidérant. Ils ont pris, les Suisses, une taxe à 39%.
00:25C'est-à-dire que quand ils exportaient aux Etats-Unis, ils payaient 39% de taxes. On se demandait pourquoi.
00:30Et c'est tout simplement parce que c'est un pays qui est riche et petit.
00:33C'est le gamin du fond de la cour, vous savez, qui a un pochétif, qui a les billes pleins les poches, dont on sait très bien qu'il ne se défendra pas si on les lui pique.
00:39Un accord a été signé la semaine dernière avec les Suisses, entre les Etats-Unis et la Suisse.
00:4315% de droits de douane, donc moins que prévu. En contrepartie, 200 milliards d'investissement aux Etats-Unis.
00:48La Suisse va déménager des usines entières, pharmaceutiques, de raffinage d'or, de fabrication de matériel ferroviaire.
00:54C'est autant le gagner pour la réindustrialisation des Etats-Unis.
00:58Mais c'est un cas unique la Suisse ou il y a d'autres exemples ?
01:00Mais il y en a un par semaine Thomas.
01:02Hier c'était le prince héritier saoudien qui annonçait 1000 milliards d'investissement aux Etats-Unis.
01:07Il y a peu c'était la Corée du Sud. Alors là c'est délirant.
01:10Ils ont eu des droits de douane de 15% seulement, c'est le tarif le plus bas.
01:13Mais en contrepartie, 200 milliards d'investissement coréens dans les secteurs stratégiques, semi-conducteurs.
01:20150 milliards dans la construction navale américaine pour remettre sur pied les chantiers navals.
01:2430 milliards pour le paiement de l'entretien des bases américaines en Corée du Sud.
01:2930 milliards d'achats de Boeing de Korean Airlines.
01:32Avec le Japon encore mieux, c'est 600 milliards de dons pur et simple au Trésor américain.
01:38Avec le Canada, le Premier ministre a évoqué jusqu'à 1000 milliards d'investissements.
01:41L'Europe, on s'en souvient, contrepartie du taux préférentiel de 15%.
01:45600 milliards d'investissements, 750 milliards d'achats de gaz et de pétrole.
01:50Vous voyez que chacun a son addition, mais ça dépasse au total largement les 4000 milliards.
01:56Je me permets une petite objection François.
01:58On connaît en termes de com' la valse des milliards, mais est-ce que ces milliards seront vraiment versés ?
02:03Écoutez, il y a eu des engagements, et de surcroît, Trump a monté une administration spécifique au sein du ministère du Commerce
02:10pour surveiller que ses partenaires exécutent les engagements et pour orienter l'argent là où le pays en a besoin.
02:18On comprend maintenant l'intérêt de ces droits de douane.
02:21C'est fait pour remplir les caisses du pays d'une part, c'est quand même des centaines de milliards de dollars,
02:25mais aussi pour servir de gourdin qu'on agite afin de racketter les partenaires.
02:32Et on peut penser que si l'exécution ne le satisfaisait pas, il serait pour en rétablir ses taxes.
02:39Et vous savez, on ferait bien d'en tirer des leçons.
02:43Ça veut dire quoi ? À quoi vous pensez ? Ça veut dire quoi en tirer ? Faire pareil ?
02:46Écoutez, en tout cas, l'accès à un marché, ça a un prix.
02:50Et c'est un prix qui monte avec Trump.
02:51L'Europe possède justement l'un des plus grands marchés du monde.
02:55Or, la commission qui négocie au nom des États membres les traités commerciaux,
03:00elle est encore aveuglée par les bilvesés du libre-échange,
03:03qui voudraient qu'on ouvre ses frontières sans autre contrepartie que la réciprocité.
03:09Ben, c'est pas assez la réciprocité.
03:10Et sans aller jusqu'à demander de l'argent, on pourrait tout à fait négocier,
03:14contre l'accès au marché unique, la fourniture de matières premières ou la vente de nos produits.
03:19Et bien voilà l'ordonnance du professeur Langlais.
03:22Merci beaucoup à vous François, on vous retrouve évidemment demain matin.
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