- il y a 19 heures
Les députés de la commission des affaires économiques auditionnent Roland Lescure, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique. Pour rappel, Roland Lescure a également été ministre de l'Industrie auprès du ministre de l'Économie et des Finances de juillet 2022 à septembre 2024. Cette audition doit notamment permettre au ministre d'éclairer les députés sur la feuille de route de son ministère, dont il a pris la tête le 5 octobre au sein du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, avant d'être reconduit au même poste le 12 octobre, dans le gouvernement "Lecornu II", se voyant ajouter la souveraineté numérique à son portefeuille.
La rédaction de LCP vous propose les morceaux choisis des séances publiques dans l'hémicycle et des séances de travaux ou des auditions en commissions.
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00:00:00Bonjour à tous, la séance est ouverte. L'homme du jour à l'Assemblée nationale, c'est Roland Lescure, le ministre de l'économie et des finances.
00:00:15Il est auditionné par la commission des affaires économiques. Le sujet, c'est le budget et il y a urgence.
00:00:21S'il doit être adopté avant la fin de l'année, si le Parlement ne l'a pas voté avant le 23 décembre, ce sera soit des ordonnances ou bien une loi spéciale.
00:00:30En réalité, nul ne sait. Mais en attendant, le locataire de Bercy met les députés au pied du mur de leur responsabilité.
00:00:38Roland Lescure face aux députés, c'est tout de suite sur LCP.
00:00:41Merci de cette invitation qui est un véritable plaisir pour moi. Je suis content de voir que les photos sont encore là.
00:00:48On avait fait un concours à l'époque et je pense que Julien Dive et Sébastien Jumel notamment avaient contribué fortement à la décoration de cette salle
00:00:56que je suis très heureux de retrouver. Je suis aussi très heureux de retrouver des visages connus puisque certains d'entre vous étaient déjà présents en 2017
00:01:05et jusqu'à 2022 quand j'ai eu l'honneur d'occuper votre siège. Je vais faire une intervention liminaire qui j'espère permettra de traiter l'essentiel de vos questions.
00:01:13Si j'en oublie une ou deux, n'hésitez pas à me reprendre au mot, M. le Président. On va parler un peu de budget, mais franchement pas beaucoup
00:01:21parce qu'on a déjà eu l'occasion d'en parler beaucoup et vous en parlez beaucoup en séance. Pour moi, aujourd'hui, l'objectif, il est, comme vous l'avez dit,
00:01:27avant tout de parler de notre économie, parler de la compétitivité, parler des enjeux énergétiques, parler des enjeux de souveraineté
00:01:33et, au fond, se mettre au service des entreprises et des salariés qui continuent à croître en France. Félicitons-en nous et surtout, faisons en sorte que ça continue.
00:01:44Je commence par vous dire que le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique, c'est un collectif.
00:01:50A mes côtés, j'ai Sébastien Martin, vous l'avez dit, qui est en charge de l'industrie, Anne Le Hénonf, qui est en charge de la souveraineté numérique.
00:01:57J'ai, par ailleurs, à mes côtés, au sens, à Bercy, à côté de moi, Améline Montchalin et David Amiel, qui s'occupent de l'action et des comptes publics
00:02:04et Serge Papin, qui s'occupe de la consommation, des PME et du pouvoir d'achat et qu'au fond, on travaille tous ensemble au service de notre économie
00:02:10de manière à ce qu'on puisse continuer à créer de l'emploi, créer des richesses et, par là même, financer autant que possible notre modèle social auquel on est tous attachés.
00:02:21Bon, du côté de la croissance, j'allais dire, jusqu'ici, tout va bien. Vous avez vu, les chiffres, ils sont bons.
00:02:26On fait mieux qu'Italie, mieux que l'Allemagne, mieux que l'Europe, au troisième trimestre, avec 0,5% de croissance.
00:02:30La production industrielle a rebondi en septembre et donc les chiffres, jusqu'à présent, ne sont pas mauvais.
00:02:37Mais je vais y revenir, évidemment, les nuages s'accumulent. On a eu un premier sommet de Choose France, édition France, vous l'avez évoqué, qui s'est tenu lundi,
00:02:45qui a été l'occasion de rappeler, d'abord de remercier les chefs d'entreprise, petites, moyennes et grandes, start-up, PME, TI,
00:02:52dans tous les territoires, dans tous les secteurs qui continuent à investir en France.
00:02:5530 milliards d'investissements, dont 9 milliards d'investissements nouveaux.
00:02:59Malgré le contexte international tourmenté, la France continue à investir, à la fois des acteurs français et des acteurs internationaux,
00:03:07puisque vous savez que la France est le pays d'Europe le plus attractif pour les investissements étrangers, pour la sixième année consécutive, pourvu que ça dure.
00:03:15Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard, ils sont le fruit de politique publique en faveur de la compétitivité,
00:03:19de la maîtrise du coût du travail, de la réforme du marché du travail et, vous l'avez dit, de la réindustrialisation,
00:03:26qui même si elle ralentit, et il faut qu'on y soit tous très sensibles, se poursuit en France avec des extensions d'usines
00:03:34qui continuent, en tout cas au premier semestre, à être plus nombreuses que les fermetures de lignes.
00:03:40Mais vraiment, on est sur le fil du rasoir, là où pendant 5-6 ans, on a créé des usines, ce qu'on n'avait pas fait depuis des années en France.
00:03:49Depuis 2022, moi j'avais demandé le lancement d'un baromètre officiel des ouvertures et des fermetures d'usines.
00:03:55On a ouvert plus de 1000 usines, on a aussi fermé un peu plus de 500, et au total, le solde est positif.
00:04:01Mais les nuages, vous les connaissez, ils s'accumulent.
00:04:03D'abord, un environnement international instable, avec des vulnérabilités persistantes auxquelles on doit s'affronter.
00:04:12Des défis extérieurs, d'abord, avec un environnement international qui est tourmenté, qui impacte notre économie,
00:04:18avec sur le plan commercial une concurrence mondiale accrue et de plus en plus déloyale.
00:04:23La surproduction industrielle chinoise exerce une pression considérable sur nos entreprises,
00:04:28dans des secteurs, vous l'avez dit, de l'acier, de l'automobile, des panneaux solaires et tant d'autres,
00:04:32avec dans le même temps des Etats-Unis, qui choisissent une stratégie protectionniste assumée,
00:04:37avec des tarifs douaniers qui impactent directement un certain nombre de secteurs exportateurs français,
00:04:43pour lesquels les Etats-Unis sont souvent leur premier marché à l'export.
00:04:48On a toujours un déficit commercial persistant, il faut en être conscient, il était à 84 milliards d'euros en 2024,
00:04:55on était à 164 milliards en 2022, donc on a divisé par deux, mais ça reste évidemment important et trop important.
00:05:03Nous avons aussi des vulnérabilités intérieures, auxquelles il faut qu'on apporte des réponses structurelles.
00:05:11Le vieillissement de la population, d'abord, qui pèse sur notre productivité potentielle,
00:05:15qui pèse sur l'équilibre de nos régimes sociaux, il faut continuer à augmenter notre taux d'emploi,
00:05:20pour les seniors, pour les juniors, et faire en sorte qu'on continue à travailler davantage au total en France.
00:05:26Vous savez que les Français travaillent beaucoup, ils sont très productifs,
00:05:29mais en revanche, le taux d'emploi reste inférieur à ceux de nos voisins européens,
00:05:33et notamment pour les jeunes et les moins jeunes, dont je fais partie.
00:05:37Les incertitudes politiques, il faut le reconnaître, génèrent aussi des inquiétudes économiques.
00:05:42L'inquiétude des ménages se traduit aujourd'hui par un taux d'épargne historique,
00:05:45car on est au-delà de 18%. On espère qu'il va baisser en 2026, mais on n'avait pas connu ça depuis la Covid.
00:05:53Et évidemment, lever les incertitudes politiques, discuter, j'espère voter un budget,
00:05:58permettra, je l'espère, de redonner confiance à nos ménages et à nos entreprises.
00:06:03Et puis, en troisième lieu, une complexité normative, administrative,
00:06:07qui pèse sur nos entreprises et qui freine investissement et croissance.
00:06:10Je ne reviens pas sur le rétablissement de nos finances publiques,
00:06:14qui, je pense, est aussi un élément clé de la confiance et de la compétitivité.
00:06:18J'étais à Bruxelles la semaine dernière où j'ai rencontré mes homologues européens.
00:06:22Ils sont plutôt confiants dans notre capacité à redresser les comptes,
00:06:26mais ils nous attendent évidemment avec une certaine impatience.
00:06:30Face à ces vulnérabilités, j'ai une conviction,
00:06:33nous ne devons en aucun cas céder à la fatalité.
00:06:36J'entends parfois le pessimisme, le misérabilisme qui pointe ici ou là.
00:06:42Nous devons être lucides, nous devons être déterminés, mais nous pouvons le faire.
00:06:46Les entreprises françaises sont compétitives, elles souhaitent investir.
00:06:50Nous devons créer autour d'elles un environnement qui leur permet d'investir,
00:06:54de recruter et de produire et d'exporter.
00:06:57Mais nous avons des avantages indéniables.
00:06:59Et j'espère que toutes celles et ceux qui sont membres de cette commission
00:07:02en sont conscients et en sont fiers.
00:07:04Nous avons un tissu productif dense, une main d'oeuvre qualifiée,
00:07:07une capacité d'innovation reconnue.
00:07:10J'y reviendrai, j'étais à Berlin hier avec le président de la République
00:07:12pour un sommet sur la souveraineté numérique.
00:07:14Les talents français sont extrêmement réputés dans le monde
00:07:18comme des talents d'extrême qualité.
00:07:21Si vous m'y autorisez, je vais dire quelques mots de ma feuille de route
00:07:23qui repose sur quatre priorités stratégiques.
00:07:27D'abord doter la France d'un budget pour 2026.
00:07:29Je m'y attelle et vous aussi.
00:07:31Je n'y reviens pas, mais c'est évidemment essentiel.
00:07:33Ensuite, protéger nos citoyens et nos entreprises face aux instabilités mondiales.
00:07:39Et ça va me permettre, monsieur le Président, d'adresser au moins deux des questions
00:07:42que vous m'avez posées.
00:07:44La protection économique de nos citoyens, nos producteurs, nos entreprises
00:07:47face à la brutalité des déséquilibres mondiaux est essentielle.
00:07:52Car la mondialisation que nous connaissons aujourd'hui n'est plus celle d'hier.
00:07:56Et là-dessus, je veux être très clair, le libre-échange, ce n'est pas une religion.
00:07:59C'est un modèle économique qui ne fonctionne que quand tout le monde joue le jeu.
00:08:05Et l'Europe ne peut pas être le dernier continent à jouer le jeu des règles
00:08:09qui étaient très largement historiquement portées par les États-Unis
00:08:13et auxquelles la Chine a décidé de se plier en entrant dans l'organisation mondiale du commerce
00:08:17au début des années 2000.
00:08:19C'était il y a 25 ans et depuis, les choses ont bien changé.
00:08:23La mondialisation que nous connaissons aujourd'hui, elle est fragmentée,
00:08:26elle est déloyale, elle est souvent asymétrique.
00:08:28Nous ne pouvons pas laisser prospérer un modèle où les producteurs européens
00:08:32respectent les règles pendant que d'autres contournent nos normes
00:08:35et inondent nos marchés.
00:08:38D'abord sur l'automobile.
00:08:39Vous m'avez interrogé là-dessus, monsieur le Président.
00:08:42Il est clair que pour nous, nous devons accompagner l'électrification
00:08:46des modes de production, nous avons des entreprises automobiles françaises
00:08:50qui produisent des véhicules électriques, il y en a quelques-uns sur vos murs
00:08:53et qui sont populaires, mais il faut le reconnaître aujourd'hui,
00:08:57la demande n'est pas là suffisamment pour respecter notre volonté partagée
00:09:03de ne vendre plus que des véhicules électriques en 2035
00:09:07avec un espoir qu'ils soient faits en France et faits en Europe.
00:09:10Et donc c'est l'objet des discussions qu'on a aujourd'hui en Europe,
00:09:12où vous y avez référence, sur l'évolution de la date limite de 2035
00:09:16sur laquelle le Conseil européen s'était entendu il y a maintenant,
00:09:20je pense, 3 ou 4 ans.
00:09:22Un certain nombre de pays constructeurs souhaitent qu'on flexibilise
00:09:25la date limite de 2035 en disant véhicules électriques, oui,
00:09:29mais pourquoi pas des hybrides et notamment des hybrides rechargeables.
00:09:33Question à laquelle la France répond clairement en disant pourquoi pas,
00:09:36à condition que ces flexibilités profitent à des constructeurs européens
00:09:40et français. Donc le deal, si je puis dire qu'on est en train de négocier
00:09:44avec nos partenaires européens, c'est de la flexibilité pour 2035
00:09:48contre de la préférence européenne.
00:09:50Et la bonne nouvelle, c'est qu'un certain nombre de partenaires européens
00:09:54sont en train de changer là-dessus et souhaitent reconnaître
00:09:57qu'on peut faire appel à de la préférence européenne
00:10:01qui reste à définir qu'est-ce que c'est qu'un véhicule européen
00:10:03en termes de pourcentage de la valeur ajoutée.
00:10:05Ça fait partie des discussions qu'on a aujourd'hui.
00:10:07Mais clairement, si on converge vers une flexibilisation
00:10:11de la limite de 2035, ce sera contre un objectif
00:10:14de préférence européenne.
00:10:16La nouvelle de l'année 2025, il faut que vous l'ayez en tête,
00:10:19c'est que même l'Allemagne a désormais un solde commercial négatif
00:10:23avec la Chine. Pendant très longtemps,
00:10:25l'Allemagne exportait plus en Chine qu'elle n'importait.
00:10:28Et c'était en grand partie pour ces raisons-là
00:10:30que leur prévention sur les crédos français
00:10:34des mesures anti-dumping était assez forte.
00:10:39Et donc, on est vraiment en train de changer.
00:10:41On a pris des mesures, vous l'avez dit hier,
00:10:43on a obtenu un vote majoritaire sur les ferro-alliages.
00:10:47On est en train de négocier une clause de sauvegarde
00:10:49sur l'acier.
00:10:50On a pris des tarifs sur les véhicules chinois l'année dernière.
00:10:54On a autorisé les pays qu'ils souhaitaient,
00:10:56dont la France, à réserver les bonus d'achat de véhicules électriques
00:11:02à des véhicules qui sont produits suivant
00:11:04des normes environnementales correctes.
00:11:06La réalité, c'est qu'aujourd'hui, la part de marché
00:11:10des véhicules chinois dans les ventes automobiles
00:11:12a fortement baissé.
00:11:14Ils étaient majoritaires.
00:11:15Ils sont maintenant aux alentours de 20% de mémoire.
00:11:17Et aujourd'hui, ce qu'on vend le plus en France
00:11:19pour les véhicules électriques, c'est des R5 électriques
00:11:21faites à Douai.
00:11:22Soyons en fiers.
00:11:23Et donc, on a vraiment un changement d'attitude
00:11:26de la part de nos partenaires européens.
00:11:28Moi, je pense que vous parliez des plateformes de commerce,
00:11:33notamment textile.
00:11:35Il y aura un avant et un après la vente de poupées,
00:11:39pédo, pornographiques, sur les plateformes de e-commerce
00:11:41en France et en Europe.
00:11:43Ça a été un wake-up call général.
00:11:45On est aujourd'hui, vous le savez, les premiers à vouloir instaurer
00:11:49une taxe sur les petits colis de 2 euros par type de produit,
00:11:54ce qui peut sembler peu, mais ce qui permet de financer des organismes
00:11:59de contrôle, notamment à la douane et à la répression des fraudes,
00:12:02qui vont nous permettre d'intensifier les contrôles des colis
00:12:05qui arrivent en France pour s'assurer qu'ils soient à la fois légaux,
00:12:08c'est la moindre des choses, mais aussi conformes à nos normes.
00:12:11Et surtout, je le répète, j'étais à Bruxelles jeudi dernier,
00:12:15mercredi et jeudi, les partenaires européens ont décidé
00:12:21d'accélérer la mise en œuvre de la fin de l'exemption douanière
00:12:25des petits colis de 2028 à 2026.
00:12:30Ça peut paraître peu, deux ans.
00:12:32Il y a aujourd'hui plus de 4 milliards de colis qui entrent en Europe
00:12:35tous les ans. En deux ans, c'est au moins 8 milliards de colis.
00:12:39La réalité, c'est que c'était en pleine explosion.
00:12:41On aurait eu sans doute 10, 12 milliards de colis en plus.
00:12:44Il est normal qu'au fond, ces produits payent des droits de douane
00:12:49comme tout le monde. Et vraiment, moi j'insiste sur le fait
00:12:52que l'état d'esprit est en train de changer.
00:12:54J'y reviendrai aussi sur la souveraineté numérique,
00:12:56vous m'avez interrogé là-dessus.
00:12:59Les féro-alliages en ont parlé.
00:13:01Plus généralement, nous plaidons pour inscrire
00:13:04la préférence européenne dans nos politiques publiques,
00:13:07dans nos normes, dans nos aides et subventions publiques.
00:13:11Et c'est très important dans la sélection de nos marchés publics.
00:13:14En Europe, c'est 2 000 milliards d'euros d'achats publics tous les ans.
00:13:18Donc il faut que ces achats publics soient un levier de développement
00:13:21d'une production européenne.
00:13:23Les industriels et les entrepreneurs des nouvelles technologies
00:13:26qui étaient avec nous hier à Berlin,
00:13:29devant le chancelier Merz et le président de la République,
00:13:32ont insisté là-dessus.
00:13:33Au fond, ce qu'ils nous disent, c'est
00:13:35qu'on n'a pas forcément besoin de subventions.
00:13:37On a besoin de normes les plus simples possibles,
00:13:40qui nous protègent,
00:13:41et d'achats publics.
00:13:43Et c'est vraiment, là encore, un discours qui est en train de changer.
00:13:46Nous assumons la présidence du G7 à partir de janvier prochain.
00:13:50Nous porterons aussi ces messages au sein du G7,
00:13:52de manière à ce que les grands déséquilibres mondiaux
00:13:56qui sont présents aujourd'hui,
00:13:57entre les trois grandes zones que sont les États-Unis,
00:13:59la Chine et l'Europe, ne se résument pas à un mano-à-mano
00:14:03entre les États-Unis et la Chine.
00:14:07Je suis assez long, donc je vais essayer d'accélérer.
00:14:10Je vous avais quand même parlé du sommet hier sur la souveraineté numérique,
00:14:13où on a reçu l'ensemble des ministres du numérique européen,
00:14:18avec le chancelier et le président de la République.
00:14:20Il y a clairement, là aussi, une volonté de défendre,
00:14:22par une série d'actions, la souveraineté numérique de l'Union européenne.
00:14:25Vous avez parlé du DMA et du DSA.
00:14:27On va élargir le DMA à un certain nombre d'acteurs,
00:14:30ce qu'on appelle les hyperacteurs du cloud,
00:14:33de manière à ce qu'on puisse, eux aussi,
00:14:34les soumettre à cette réglementation européenne.
00:14:36Du côté du DSA, qui concerne plutôt nos concitoyens,
00:14:40s'assurer que, en fait, ce règlement soit bien appliqué,
00:14:46notamment sur les plateformes qui ont tendance à contourner
00:14:49la réglementation, voire même les lois.
00:14:52Je parle une minute de la filière de la défense,
00:14:55dans laquelle, si le budget est voté,
00:14:56on a envisagé d'investir beaucoup d'argent dans les années qui viennent.
00:14:59Il faut que ça bénéficie à l'ensemble des secteurs.
00:15:02Oui, la fameuse BITD, mais aussi les PME, les ETI industrielles,
00:15:07qui sont capables d'orienter une partie de la production.
00:15:12Une seconde sur les filières exportatrices.
00:15:14La souveraineté, ce n'est pas le repli.
00:15:19Il faut qu'on se protège d'une concurrence indue,
00:15:21d'une concurrence déloyale,
00:15:23mais on doit continuer à être fier de nos filières
00:15:25qui exportent l'aéronautique, l'agroalimentaire,
00:15:28le vin, le luxe, le cosmétique,
00:15:29les technologies environnementales.
00:15:30Aujourd'hui, la France exporte.
00:15:32Donc l'objectif, il n'est surtout pas de se replier sur soi,
00:15:35mais dans un cadre international rénové,
00:15:37que la concurrence soit juste.
00:15:39Donc le Mercosur, c'est très clair.
00:15:41Je pense que la ministre de l'Agriculture a été très claire
00:15:42dans sa réponse aux questions au gouvernement.
00:15:45C'est non dans les conditions actuelles.
00:15:47Oui, il y a des secteurs qui vont en bénéficier,
00:15:49mais il est hors de question qu'on sacrifie
00:15:51l'élevage bovin, l'élevage de volaille,
00:15:53le sucre, l'éthanol,
00:15:54quatre filières qui sont en danger aujourd'hui,
00:15:56pour que celles qui exportent puissent en bénéficier.
00:15:59Et c'est la position très claire que porte la France.
00:16:02La PPE, programmation plurale de l'énergie,
00:16:05c'est évidemment un cap stratégique.
00:16:06Moi, je suis intimement convaincu
00:16:08que la stratégie industrielle de la France et de l'Europe,
00:16:11dans les années qui viennent,
00:16:13elle est de la nature de celle qu'on a connue
00:16:15dans les années 50,
00:16:16quand on a lancé la communauté économique
00:16:18du charbon et de l'acier.
00:16:20Ce n'est plus le charbon et l'acier maintenant,
00:16:22c'est l'énergie bas carbone,
00:16:25c'est l'intelligence artificielle
00:16:26et c'est encore un peu d'acier quand même.
00:16:28Mais le charbon, on est d'accord, c'est terminé.
00:16:31Le Premier ministre nous a demandé
00:16:32de retravailler la PPE,
00:16:34de lui faire des propositions très concrètes
00:16:36et très rapides.
00:16:37J'ai entamé des consultations
00:16:38avec certains d'entre vous
00:16:39et je vais continuer à voir l'ensemble des groupes
00:16:41en privilégiant les responsables de texte énergie
00:16:45de manière à échanger avec ceux
00:16:48qui connaissent bien ces sujets
00:16:49qui sont parfois un peu techniques.
00:16:51Et je vais faire une recommandation
00:16:52au Premier ministre
00:16:53pour qu'on puisse avancer très vite
00:16:55sur la programmation plurale de l'énergie.
00:16:57Vous savez qu'il y a un défi,
00:16:59je dirais, d'instrument et de calendrier.
00:17:02Vous êtes très occupé par le budget
00:17:03jusqu'à la fin de l'année.
00:17:04Le plus vite on pourra sortir une PPE,
00:17:07le mieux ce sera
00:17:07parce que le nouveau nucléaire n'attend pas
00:17:10et on continue à le développer.
00:17:12Il y a un certain nombre d'appels d'offres,
00:17:13notamment dans l'éolien offshore,
00:17:15qu'on doit pouvoir développer également
00:17:16et donc il faut qu'on avance.
00:17:18Il y a les territoires d'outre-mer
00:17:19dans lesquels il y a des défis énergétiques
00:17:20très importants.
00:17:21Ils ne sont pas directement concernés par la PPE
00:17:23mais ils sont évidemment très concernés
00:17:25par tous ces sujets.
00:17:26Donc on va avancer.
00:17:27Vous m'avez interrogé sur le prix de l'énergie,
00:17:29notamment pour les électro-intensifs.
00:17:31Vous savez que l'arène s'est terminée
00:17:33ou presque et qu'EDF doit accélérer
00:17:36ses négociations avec les industriels
00:17:37électro-intensifs.
00:17:39Ils sont en cours de manière à signer
00:17:41ce qu'on appelle des CAPN,
00:17:42des contrats d'allocation de la politique nucléaire.
00:17:45On est à 40% aujourd'hui de contrats signés
00:17:48ou de lettres d'intention signées.
00:17:50Il faut qu'on soit pas loin de 100%
00:17:52d'ici la fin de l'année.
00:17:53On continue sur la décarbonation,
00:17:55c'est essentiel.
00:17:56Vous avez voté la prolongation
00:17:57du crédit impôt industrie verte.
00:17:59Merci, parce que je pense que c'est un élément
00:18:01essentiel qui permet de réconcilier
00:18:03l'économie et l'écologie,
00:18:04qui permet d'avoir une industrie
00:18:06française et européenne compétitive
00:18:08et propre.
00:18:10Pas mais propre, mais propre.
00:18:12On peut faire les deux,
00:18:12j'en suis convaincu.
00:18:14On est en train de développer des filières
00:18:15dans le solaire, dans l'éolien,
00:18:17dans le nucléaire évidemment,
00:18:18dans les pompes à chaleur.
00:18:19Il faut qu'on continue à soutenir ces filières
00:18:21qui permettent à la fois de générer
00:18:23de nouvelles industries
00:18:24et de décarboner l'industrie traditionnelle.
00:18:27Je ne serai pas plus long,
00:18:28M. le Président.
00:18:29Je suis évidemment à votre disposition.
00:18:31Juste deux mots rapides sur la Poste
00:18:32et sur les satellites,
00:18:34parce que vous m'interrogez
00:18:35sur ces questions particulières.
00:18:37Bon, sur la Poste,
00:18:38clairement, vous l'avez dit,
00:18:40je pense qu'elle est passée
00:18:41d'ailleurs devant votre commission.
00:18:42Nous avons désormais une nouvelle
00:18:44présidente, directeur général de la Poste,
00:18:47dont le rôle est à la fois
00:18:49de parfaire et de continuer
00:18:50la mission de son prédécesseur,
00:18:51Philippe Vall,
00:18:52mais aussi de s'assurer
00:18:53qu'on puisse avoir une gestion
00:18:55au cordeau d'une institution
00:18:56pour laquelle, évidemment,
00:18:58la gestion des coûts,
00:18:59dans un contexte budgétaire compliqué,
00:19:02c'est notre cas à tous,
00:19:03doit être au cordeau.
00:19:04Elle s'y attelle.
00:19:06On a effectivement
00:19:07des lignes budgétaires
00:19:08assez contraignantes
00:19:08sur la Poste en 2026,
00:19:10il faut le reconnaître.
00:19:11125 millions d'économies
00:19:13sur la partie, je dirais,
00:19:14service public universel.
00:19:16Vous avez la latitude,
00:19:18notamment par des équilibres
00:19:20entre différentes lignes,
00:19:21de changer les équilibres
00:19:22proposés par le gouvernement,
00:19:24notamment sur ce qu'on appelle
00:19:25l'aménagement du territoire
00:19:27auquel je sais que vous êtes sensible,
00:19:30mais clairement,
00:19:31la réforme de la Poste
00:19:32doit se poursuivre.
00:19:34On est un des seuls pays
00:19:35à avoir gardé un service public
00:19:36de la Poste
00:19:37et c'est notre honneur,
00:19:39mais on doit évidemment s'assurer
00:19:40que ce service public
00:19:41soit le moins coûté possible.
00:19:44Sur les satellites,
00:19:44vous l'avez dit,
00:19:45on est dans une révolution,
00:19:47on a beau être un des pays
00:19:48les mieux couverts du monde,
00:19:49il reste des zones blanches
00:19:50et la protection satellitaire
00:19:52peut permettre de les couvrir.
00:19:54Orange a lancé hier ou avant-hier
00:19:56un nouveau système
00:19:57qui permet d'utiliser des satellites,
00:19:59mais vous l'avez dit,
00:19:59pour l'instant,
00:20:00ils sont américains
00:20:01de manière à pouvoir envoyer
00:20:02des textos,
00:20:03puis un jour téléphoner,
00:20:04puis un jour échanger par Internet,
00:20:06y compris dans des zones
00:20:07non couvertes par la fibre.
00:20:09C'est très bien,
00:20:10mais il faut que ces offres
00:20:11satellitaires soient européennes,
00:20:13pour l'instant,
00:20:13elles sont américaines,
00:20:14il y a une constellation européenne
00:20:15sur laquelle on travaille
00:20:16qui s'appelle Iris Carré,
00:20:18qui permettra de le faire.
00:20:19Évidemment,
00:20:19la France soutient ce projet.
00:20:22Merci,
00:20:23M. le Président,
00:20:23j'ai été plus long prévu.
00:20:25Veuillez m'en excuser.
00:20:25Non, non, dans la quinzaine de minutes,
00:20:27ça peut s'étendre jusqu'à 20,
00:20:29vous le savez bien,
00:20:30et on a un grand succès.
00:20:31On joue à guichet fermé
00:20:32cet après-midi
00:20:33sur le nombre des orateurs inscrits
00:20:36et des questions à venir.
00:20:38Pour les orateurs de groupe,
00:20:39je cède la parole à Aurélien Lopez-Ligori
00:20:42pour le groupe Rassemblement National.
00:20:44Vous avez la parole,
00:20:44M. le député.
00:20:45Merci, M. le Président.
00:20:47Merci, M. le Ministre,
00:20:48pour votre présence.
00:20:5010%.
00:20:5010%,
00:20:52c'est la part de l'industrie
00:20:53dans notre PIB aujourd'hui.
00:20:55En 1995,
00:20:56il était à 17%.
00:20:57C'est aussi
00:20:58la deuxième année de suite
00:21:00où la France ferme
00:21:01plus d'usines
00:21:01qu'elle n'en ouvre.
00:21:03Moins 28.
00:21:04C'est votre nouveau record.
00:21:06Trois fois pire qu'en 2024.
00:21:08Derrière ce paysage,
00:21:10ce sont 2,5 millions
00:21:12d'emplois industriels
00:21:13envolés en 30 ans.
00:21:16Cette désindustrialisation,
00:21:18c'est le résultat
00:21:19de décennies de renoncements
00:21:20gouvernement après gouvernement,
00:21:22mais c'est aussi
00:21:23le bilan de la Macronie.
00:21:25Pire, avec vous,
00:21:26la crise s'est aggravée.
00:21:29Les raisons sont limpides.
00:21:31C'est votre soumission
00:21:32à la Commission européenne
00:21:33et en particulier
00:21:34aux droits de la concurrence européenne,
00:21:36aux règles énergétiques
00:21:38et aux règles écologiques.
00:21:40Vous avez,
00:21:41avec ces règles,
00:21:42abandonné nos entreprises.
00:21:44Vous les abandonnez
00:21:45en refusant de les prioriser
00:21:46dans la commande publique,
00:21:47là où tous nos concurrents
00:21:49protègent leurs champions
00:21:51et y compris
00:21:51nos concurrents européens
00:21:52puisque les Allemands
00:21:54contournaient allègrement
00:21:56ces règles.
00:21:57Vous les abandonnez
00:21:58en provoquant
00:21:59une inflation normative
00:22:00ou en accompagnant
00:22:00une inflation normative
00:22:02absurde
00:22:03et en laissant flamber
00:22:04les prix de l'électricité
00:22:05et vous les abandonnez
00:22:06en vous soumettant
00:22:07à un droit
00:22:08des concentrations
00:22:08des monopoles
00:22:10trop restrictifs
00:22:11qui empêchent
00:22:12la France et l'Europe
00:22:13de bâtir
00:22:13des géants industriels.
00:22:15On a le cas
00:22:15de Alstom et Schneider
00:22:16par exemple.
00:22:17Vous les abandonnez
00:22:18aussi quand
00:22:18vous ne vous opposez
00:22:20pas immédiatement
00:22:20à leur vente
00:22:21à une puissance étrangère
00:22:22quand elles présentent
00:22:23un aspect stratégique.
00:22:25Screen,
00:22:25Centrio,
00:22:26Alcide,
00:22:27toutes des entreprises
00:22:28numériques françaises
00:22:29toutes vendues
00:22:30sur le bilan
00:22:33macroniste
00:22:34à des acteurs étrangers.
00:22:35Les Américains,
00:22:36les Chinois,
00:22:36les Japonais se font
00:22:37une joie
00:22:38de faire leur marché
00:22:39chez nous.
00:22:41Plus récemment,
00:22:42c'est la vente
00:22:42d'Exaion,
00:22:43filiale d'EDF,
00:22:45de supercalculateur
00:22:46au géant américain
00:22:47Mara
00:22:48qui nous fait redouter
00:22:49le pire.
00:22:50Pour 168 millions d'euros,
00:22:52cette entreprise stratégique
00:22:53sera cédée
00:22:54à 64%
00:22:55à une entreprise
00:22:56américaine.
00:22:57Aujourd'hui,
00:22:57nous avons besoin
00:22:58de clarté.
00:22:59Nous vous demandons
00:23:00de vous opposer
00:23:00à cette vente
00:23:01ou à l'entrée
00:23:02au capital
00:23:03du groupe américain.
00:23:04allez-vous enfin
00:23:06le faire
00:23:06et pouvez-vous
00:23:07nous donner
00:23:07aujourd'hui
00:23:08une définition
00:23:09de ce que vous
00:23:10estimez être stratégique ?
00:23:12Dans un monde
00:23:13par exemple numérique,
00:23:14c'est le cas d'Exaion
00:23:15où tout est potentiellement
00:23:16stratégique
00:23:16du fait de la dualité
00:23:17technologique,
00:23:19comment pouvez-vous
00:23:19estimer que des entreprises
00:23:20comme Exaion
00:23:21mais comme aussi
00:23:22Screen,
00:23:22Centrion,
00:23:23Alcide
00:23:23ne sont pas considérées
00:23:25comme stratégiques
00:23:26par le Premier ministre ?
00:23:28Merci.
00:23:28Merci Monsieur le député.
00:23:29Monsieur le ministre.
00:23:30Merci et tout ça
00:23:31en une minute 15
00:23:32donc je vais essayer
00:23:32de faire vite.
00:23:33Bon, sur les chiffres,
00:23:34non mais on ne va pas
00:23:35faire de bataille de chiffres.
00:23:36Je suis arrivé à Bercy
00:23:37il y a deux ans et demi,
00:23:37il n'y avait pas de baromètre
00:23:38dans l'industrie.
00:23:39Je l'ai créé.
00:23:40Les chiffres officiels
00:23:41estampillés,
00:23:43c'est 466,
00:23:44ouverture ou extension
00:23:45de site en France
00:23:45depuis 2022.
00:23:47Le dernier chiffre officiel
00:23:48à la fin juin,
00:23:50c'est plus 7,
00:23:50ce n'est pas énorme,
00:23:51plus 7,
00:23:52mais on étend encore
00:23:53plus d'usines
00:23:53qu'on ferme
00:23:55de lignes de production.
00:23:58Mais halte au misérabilisme.
00:24:00On a recréé
00:24:01de l'emploi industriel
00:24:01et je suis désolé
00:24:02mais vous et vos prédécesseurs
00:24:03n'avez voté
00:24:04aucune des mesures
00:24:04qu'on a votées
00:24:05depuis 2017
00:24:06pour réindustrialiser.
00:24:07Industrie verte,
00:24:08très bien,
00:24:11mais le plan France 2030,
00:24:12vous étiez contre
00:24:13la baisse des impôts
00:24:14de production,
00:24:15vous étiez contre
00:24:15le CICE transformé
00:24:16en alléan de charge,
00:24:17vous étiez contre
00:24:18la formation professionnelle.
00:24:20Donc vraiment,
00:24:20là-dessus,
00:24:22je ne veux pas vous dire
00:24:22que tout est rose
00:24:23mais félicitons-nous
00:24:24des succès qu'on a eus.
00:24:25Ça ralentit,
00:24:26ça veut dire qu'il faut
00:24:26à nouveau
00:24:27remettre le paquet
00:24:28et notamment
00:24:29sur un certain nombre
00:24:30de sujets
00:24:30que vous avez mentionnés
00:24:31mais sur lesquels
00:24:31la France est moteur.
00:24:32La préférence européenne,
00:24:34la révision du droit
00:24:35de la concurrence,
00:24:36le changement
00:24:37du code des marchés publics,
00:24:39la protection
00:24:40de l'acier,
00:24:41du ferro-alliage,
00:24:41de l'automobile,
00:24:42c'est la France
00:24:43qui a poussé tout ça.
00:24:44L'Europe est en train
00:24:44de bouger.
00:24:45Donc félicitez-en vous
00:24:46parce que si la France
00:24:47bout de sous le sol,
00:24:48on n'ira pas loin.
00:24:49Je reviendrai
00:24:50sur l'exagion tout à l'heure.
00:24:51Oui, oui, bien sûr
00:24:51M. le ministre.
00:24:53Pour le groupe
00:24:54Ensemble pour la République,
00:24:55M. Jean-Luc Fugit,
00:24:55vous avez la parole,
00:24:56M. le député.
00:24:57Merci M. le Président.
00:24:58M. le ministre,
00:24:59chers collègues,
00:25:00au nom du groupe
00:25:01Ensemble pour la République,
00:25:02je tiens à vous remercier
00:25:03pour votre présence
00:25:03aujourd'hui devant notre commission.
00:25:05Votre audition intervient
00:25:06dans un contexte
00:25:07où la France doit renforcer
00:25:08la compétitivité
00:25:09de ses entreprises,
00:25:10accélérer sa tradition écologique
00:25:11et poursuivre
00:25:12sa réindustrialisation.
00:25:14Ces défis,
00:25:15aussi ambitieux
00:25:15qu'indispensables,
00:25:16représentent des opportunités
00:25:17et des défis majeurs
00:25:18pour notre pays.
00:25:19Les résultats,
00:25:20vous l'avez rappelé,
00:25:21du sommet de Chous France
00:25:22le confiant
00:25:22pour la sixième année consécutive,
00:25:24la France est le pays
00:25:25le plus attractif d'Europe
00:25:26pour les investissements étrangers.
00:25:27J'imagine que tout le monde
00:25:28s'en réjouit.
00:25:29Cette performance
00:25:30témoigne de la confiance
00:25:31que les acteurs économiques
00:25:32internationaux placent
00:25:33dans notre pays.
00:25:34Mais cette attractivité
00:25:36doit désormais servir
00:25:37un projet plus large,
00:25:39celui d'une économie
00:25:40qui se décarbone
00:25:41de plus en plus,
00:25:42souveraine
00:25:42et créatrice d'emplois.
00:25:44Pour nous,
00:25:45la défossilisation progressive
00:25:46de notre économie
00:25:47n'est plus une option,
00:25:49c'est une nécessité stratégique.
00:25:52Elle offre une chance unique
00:25:53de moderniser
00:25:54notre appareil productif,
00:25:55de créer des emplois
00:25:57et de renforcer
00:25:58notre souveraineté.
00:25:59Ce constat m'amène
00:26:00à vous poser
00:26:01deux premières questions.
00:26:02Pour accélérer
00:26:03la décarbonation
00:26:04de notre économie
00:26:05sans sacrifier
00:26:05sa compétitivité,
00:26:07quel levier
00:26:07comptez-vous mobiliser
00:26:08pour soutenir
00:26:09nos PME et ETI
00:26:10face à la concurrence
00:26:11internationale,
00:26:12notamment pour les filières
00:26:14les plus exposées
00:26:14comme la métallurgie
00:26:15ou la chimie ?
00:26:17Pour anticiper
00:26:18les besoins
00:26:18et les compétences,
00:26:19quels dispositifs
00:26:20comptez-vous déployer
00:26:21pour former massivement
00:26:22au métier
00:26:22de la transition écologique ?
00:26:24Je voudrais aborder
00:26:25maintenant,
00:26:26ce n'est pas une surprise,
00:26:27le sujet de l'énergie.
00:26:28Nous sommes nombreux
00:26:29à souhaiter
00:26:30la publication
00:26:31de la programmation
00:26:32pure annuelle
00:26:32de l'énergie,
00:26:33la PPE 3,
00:26:34afin de tourner
00:26:35la page
00:26:35de la PPE 2
00:26:37inadaptée
00:26:38aux choix portés
00:26:39par la stratégie
00:26:39française énergie-climat
00:26:41élaborée en 2022
00:26:42qui, au-delà
00:26:43des volets
00:26:44sobriété et efficacité énergétique,
00:26:46soutient une production énergétique
00:26:48qui s'appuie
00:26:49sur ces deux piliers
00:26:50complémentaires
00:26:51que sont le nucléaire
00:26:52et les énergies renouvelables
00:26:53qui, pour nous,
00:26:55ne doivent pas être opposés
00:26:57mais additionnés
00:26:57pour réduire
00:26:58notre trop forte dépendance
00:27:00aux énergies fossiles.
00:27:01Dans ce contexte,
00:27:02M. le ministre,
00:27:04pouvez-vous nous indiquer
00:27:04si le gouvernement
00:27:05souhaite procéder bientôt
00:27:07à la publication
00:27:07de la PPE 3,
00:27:09travaillée depuis trois ans
00:27:10et prête depuis de longs mois ?
00:27:12Que comptez-vous faire
00:27:13pour redonner confiance
00:27:14et envie d'investir
00:27:16au secteur
00:27:16des énergies renouvelables
00:27:18maltraitées
00:27:19tout au long de cette année
00:27:20à coups de moratoires,
00:27:21de tribunes
00:27:22et d'incertitudes budgétaires ?
00:27:24Merci.
00:27:24Merci, M. le député.
00:27:25M. le ministre.
00:27:26Accélérer la décarbonation,
00:27:31évidemment,
00:27:31il faut continuer à le faire.
00:27:32Il y a des budgets
00:27:33qui sont préservés
00:27:34sur le soutien
00:27:35à la décarbonation
00:27:35des industries traditionnelles
00:27:37et il faut continuer
00:27:39à soutenir aussi
00:27:40les industries de la décarbonation.
00:27:41J'en ai parlé tout à l'heure.
00:27:42Les besoins en compétence
00:27:44sont énormes.
00:27:45On a aujourd'hui
00:27:46un million de nouveaux
00:27:47apprentis par an en France.
00:27:49Là aussi, soyons-en fiers,
00:27:50on était à à peine 300 000
00:27:51il y a maintenant 8 ans.
00:27:52Il faut continuer
00:27:53à soutenir tout ça
00:27:54dans un cadre budgétaire
00:27:55qui reste contraint,
00:27:56évidemment,
00:27:56mais il faut continuer
00:27:57à mettre le paquet
00:27:58sur l'apprentissage,
00:27:59notamment sur les métiers
00:28:00qu'on qualifie régulièrement
00:28:02de faiblement qualifiés,
00:28:03mais en fait,
00:28:03qui sont extrêmement qualifiés
00:28:05sans forcément se traduire
00:28:07par des études supérieures
00:28:08de longue durée,
00:28:09des soudeurs,
00:28:10des chaudronniers,
00:28:11etc.
00:28:11On en a besoin beaucoup.
00:28:13Sur la PPE,
00:28:14j'ai déjà eu l'occasion
00:28:16d'évoquer ce sujet
00:28:16dans mon introduction.
00:28:17Ce que je peux dire
00:28:18en complément,
00:28:19c'est que 1,
00:28:19aujourd'hui,
00:28:20la demande n'est pas au rendez-vous.
00:28:21On n'a pas suffisamment
00:28:22d'accélération,
00:28:23d'électrification de la demande.
00:28:24On aura une actualisation
00:28:27de RTE,
00:28:27je pense,
00:28:28début décembre,
00:28:29qui nous permettra
00:28:29de calibrer tout ça.
00:28:31Mais clairement,
00:28:31la demande n'est pas au rendez-vous.
00:28:32Donc, il faut continuer
00:28:32à soutenir la demande.
00:28:34Et par ailleurs,
00:28:34il faut développer l'offre.
00:28:35Et depuis le début,
00:28:36moi, j'ai eu l'occasion
00:28:37de le dire,
00:28:39la guerre des religions
00:28:39est terminée.
00:28:40Il faut à la fois
00:28:41investir massivement
00:28:42dans le nouveau nucléaire.
00:28:43Ça prend du temps,
00:28:43ça coûte beaucoup d'argent,
00:28:44mais ça permet de traiter
00:28:46de manière efficace,
00:28:47puissante, décarbonée
00:28:48et compétitive
00:28:49les grands enjeux de masse,
00:28:52mais compléter ça
00:28:52par une stratégie aussi
00:28:54sur les énergies renouvelables
00:28:55qui sont plus flexibles,
00:28:57plus aisées à construire
00:28:58et qui permettent,
00:28:59notamment dans des territoires
00:29:00éloignés,
00:29:01on parlait des outre-mer
00:29:02tout à l'heure,
00:29:03de développer une énergie
00:29:04décarbonée
00:29:04sans passer par
00:29:06des grands réacteurs.
00:29:07Donc, il faut vraiment
00:29:07qu'on marche
00:29:08sur ces deux jambes
00:29:10et on va le faire.
00:29:11Et je reviendrai très vite
00:29:12vers vous
00:29:12avec une méthode
00:29:13et un calendrier
00:29:14et surtout des résultats.
00:29:15Merci, M. le ministre.
00:29:17Pour le groupe
00:29:17La France Insoumise,
00:29:18M. Mathias Tavelle,
00:29:19vous avez la parole,
00:29:20M. le député.
00:29:21Merci, M. le Président.
00:29:22M. le ministre,
00:29:23il y a mille et une questions
00:29:24qu'on aurait envie
00:29:24de vous poser
00:29:25mais on y reviendra ensuite.
00:29:28L'emballage du sommet
00:29:29de Chousse-France
00:29:30ne masquera pas
00:29:31la réalité
00:29:32de ce qui est
00:29:33l'échec
00:29:33de la politique
00:29:34de l'offre
00:29:35qui est poursuivie
00:29:35dans notre pays.
00:29:37Ce bilan,
00:29:38c'est aujourd'hui
00:29:38plus de fermeture
00:29:39d'usines
00:29:39que d'ouverture.
00:29:41C'est une explosion
00:29:42des défaillances
00:29:42d'entreprises
00:29:43comme jamais
00:29:44dans notre pays.
00:29:45C'est une explosion
00:29:46des plans sociaux.
00:29:47450 en un an,
00:29:48plus de 100 000 emplois
00:29:49supprimés ou menacés.
00:29:51Et c'est un emploi,
00:29:52enfin une industrie
00:29:53au plus bas historique
00:29:54tant en proportion
00:29:55de l'emploi total
00:29:56que dans la valeur ajoutée.
00:29:58Cette politique,
00:29:58elle ne marche pas.
00:30:00Et aujourd'hui,
00:30:01dans l'actualité,
00:30:01c'est une filière
00:30:02essentielle
00:30:03à notre souveraineté
00:30:04qui est menacée,
00:30:05l'acier,
00:30:06l'industrie de l'industrie
00:30:07en quelque sorte,
00:30:08menacée avec
00:30:09ArcelorMittal,
00:30:10menacée avec
00:30:11Novasco,
00:30:12anciennement Ascométal
00:30:13sur lequel je vais
00:30:13vous interroger
00:30:14plus particulièrement.
00:30:16Alors cette filière,
00:30:16elle appelle évidemment
00:30:17des protections commerciales,
00:30:19un protectionnisme
00:30:19sur lequel l'Union Européenne
00:30:21commence enfin
00:30:22à bouger.
00:30:23Il était temps,
00:30:24c'est encore trop peu
00:30:25et si on avait écouté
00:30:26depuis 2005,
00:30:27on n'en serait pas là
00:30:27aujourd'hui.
00:30:29Mais ça ne résout pas tout
00:30:30quand les investisseurs
00:30:31sont défaillants
00:30:31ou se comportent
00:30:32comme des voyous
00:30:33comme c'est le cas
00:30:33aujourd'hui
00:30:34avec Novasco.
00:30:35C'est la raison
00:30:36pour laquelle,
00:30:36pour notre part,
00:30:37nous lançons une commission
00:30:38d'enquête
00:30:39sur l'impact
00:30:39des fonds spéculatifs
00:30:40sur l'industrie
00:30:41avec notre collègue
00:30:42Aurélie Trouvé
00:30:43et que nous porterons,
00:30:45nous porterons
00:30:45la nationalisation
00:30:46d'ArcelorMittal
00:30:47jeudi prochain
00:30:47dans notre niche
00:30:48et nous l'avons fait
00:30:49adopter ce matin
00:30:49en commission des finances
00:30:51pour éviter
00:30:52des fermetures de sites.
00:30:54Et si vous n'êtes pas
00:30:55convaincu par la nationalisation,
00:30:56il suffit de venir
00:30:57à Saint-Nazaire
00:30:57voir l'éclatante réussite
00:30:58de celle des chantiers
00:30:59de l'Atlantique.
00:31:00Mais la nationalisation,
00:31:01vous n'en voulez pas.
00:31:02Vous avez dit vous-même
00:31:03ce n'est pas le sujet,
00:31:04on n'est pas là
00:31:04pour nationaliser
00:31:05les industriels,
00:31:06on est là pour accompagner
00:31:07des repreneurs.
00:31:08Mais des repreneurs
00:31:09pour Novasco,
00:31:10pour l'ensemble
00:31:10des sites de Novasco,
00:31:12il n'y en a pas.
00:31:131h30 après que vous ayez
00:31:14tenu ces propos
00:31:15sur TF1 lundi matin,
00:31:16le tribunal de Strasbourg
00:31:17rendait la décision
00:31:18qui était pressentie.
00:31:20Une seule des usines
00:31:21sera reprise,
00:31:22552 emplois supprimés,
00:31:233 sites fermés
00:31:24et un nouvel échec industriel.
00:31:27Pourtant,
00:31:27l'actionnaire Grébul
00:31:28avait pris l'an dernier
00:31:29l'engagement
00:31:30d'investir 90 millions d'euros.
00:31:33Il n'en aura finalement
00:31:34versé que 1,5 million.
00:31:37L'État, lui,
00:31:38a en revanche versé
00:31:3885 millions d'euros
00:31:40de prêts en un an.
00:31:41Et au fil des diverses reprises,
00:31:43c'est près de 200 millions d'euros
00:31:44que l'État aura injectés,
00:31:47plus que ce qui était jugé
00:31:48nécessaire par Grébul,
00:31:49le repreneur de l'an dernier,
00:31:50sans finalement sauver les sites.
00:31:52Pourtant,
00:31:52le contrat de reprise
00:31:53signé l'année dernière
00:31:54avec Grébul
00:31:55prévoyait que si le fonds
00:31:56ne remplissait pas
00:31:57ses engagements,
00:31:58c'est l'État
00:31:58qui récupérait
00:31:59l'ensemble des actifs
00:32:00de l'usine.
00:32:01Le syndicat CGT
00:32:02a demandé à plusieurs reprises
00:32:03que le gouvernement agisse
00:32:04pour appliquer cette clause.
00:32:06Monsieur le ministre,
00:32:07pourquoi n'avez-vous pas fait
00:32:09l'application de cette clause
00:32:10de réquisition nationalisation ?
00:32:12Pourquoi protégez-vous
00:32:13les voyous de Grébul
00:32:14plutôt que l'acier français
00:32:15et l'emploi ?
00:32:17Merci,
00:32:17Monsieur le député.
00:32:18Monsieur le ministre.
00:32:19Merci.
00:32:20Je ne reviendrai pas
00:32:20sur vos chiffres,
00:32:21mais on n'est pas d'accord
00:32:22sur la politique de l'offre.
00:32:23Tout n'est pas merveilleux,
00:32:24mais on a créé plus d'entreprises
00:32:25qu'on n'a jamais créées en France.
00:32:26Les défaillances d'entreprises,
00:32:27il y en a la moitié
00:32:28qui concerne des entreprises
00:32:30mono-individuelles.
00:32:32Attention aux chiffres
00:32:33dans tous les sens.
00:32:33On a créé de l'emploi industriel
00:32:34pour la première fois
00:32:35depuis 30 ans.
00:32:37Quand même,
00:32:37reconnaissons-le,
00:32:38vous le savez,
00:32:38dans votre territoire,
00:32:39c'est le cas.
00:32:41Concernant Novasco,
00:32:42ce que j'ai dit lundi,
00:32:43je le redis aujourd'hui,
00:32:45on sera intraitable
00:32:46sur Grébul,
00:32:46qui n'a pas tenu ses objectifs,
00:32:48et on lance
00:32:49des procédures judiciaires,
00:32:50on les soutient,
00:32:51y compris si les salariés
00:32:52en lancent de l'autre côté.
00:32:53Je rappelle quand même
00:32:54que Novasco,
00:32:55il y a un an et demi,
00:32:56c'est le site de fausse
00:32:57qui a été repris
00:32:57par un industriel italien
00:32:59qui continue à investir
00:33:00330 salariés,
00:33:02et vous l'avez dit lundi,
00:33:03à l'issue de la décision
00:33:04du tribunal,
00:33:05le site de Dune
00:33:05avec à peu près 150 salariés
00:33:07qui eux aussi sont sauvés.
00:33:09Ça fait 450 salariés
00:33:10de sauvés,
00:33:10mais ça fait des centaines
00:33:11de salariés
00:33:11qu'il va falloir accompagner.
00:33:13Sébastien Martin,
00:33:14je pense que l'avait reçu
00:33:15la semaine dernière,
00:33:16a reçu tous les élus
00:33:16du territoire.
00:33:18Il a échangé avec la région,
00:33:20il a échangé
00:33:21avec la Banque des Territoires.
00:33:22On souhaite accompagner
00:33:23ce territoire industriel.
00:33:24J'ai eu l'occasion
00:33:25de dire des centaines de fois,
00:33:26on continue à soutenir
00:33:27les territoires difficiles
00:33:29et chaque salarié compte,
00:33:30chaque salarié sera accompagné.
00:33:33Merci, M. le ministre.
00:33:35Pour le groupe socialiste,
00:33:36M. Karim Benbraim.
00:33:38La parole, M. le député.
00:33:41Merci, M. le Président.
00:33:43M. le ministre,
00:33:44vous le savez,
00:33:45vous l'avez évoqué,
00:33:45notre pays attend depuis maintenant
00:33:472023 une loi de programmation énergétique.
00:33:50Mais à défaut de l'avoir venir,
00:33:51nous avons eu droit
00:33:52à divers changements de pieds,
00:33:54à un moratoire
00:33:55sur le développement
00:33:55des énergies renouvelables
00:33:56et même à un recul
00:33:58du Premier ministre
00:33:58François Béroux
00:33:59face à une menace de censure
00:34:01du Rassemblement national.
00:34:03Et pendant ce temps-là,
00:34:04notre pays prend du retard.
00:34:05Il prend du retard
00:34:06dans notre transition énergétique.
00:34:08Il prend aussi du retard
00:34:09dans le développement
00:34:10de projets industriels
00:34:11à la fois utiles
00:34:12pour le climat
00:34:13et pour notre indépendance
00:34:15dans des secteurs stratégiques.
00:34:17Je ne citerai pas
00:34:18toutes les entreprises
00:34:20mises en difficulté.
00:34:21Dans mon seul département
00:34:22de Loire-Atlantique,
00:34:23c'est la fermeture
00:34:24de Sistovi,
00:34:25fabricant de panneaux photovoltaïques,
00:34:27et la suppression
00:34:28de 300 postes
00:34:29chez Général Électrique
00:34:30dans l'éolien offshore.
00:34:32Au mois de septembre,
00:34:33c'est RWE,
00:34:35qui était lauréat
00:34:35de l'appel d'offres
00:34:36Centre Manche 2,
00:34:38qui a annoncé
00:34:38se retirer
00:34:39de l'éolien en mer
00:34:40en France,
00:34:42une filière industrielle,
00:34:43aujourd'hui,
00:34:44sans objectif de long terme.
00:34:46Autant de signes
00:34:47qui rappellent l'urgence
00:34:48de disposer
00:34:48d'une feuille de route
00:34:49énergétique,
00:34:50claire et ambitieuse,
00:34:52une feuille de route
00:34:53qui permette de soutenir
00:34:54le développement
00:34:54des énergies renouvelables.
00:34:57Mais le moratoire
00:34:58voté par les députés
00:34:59LR
00:35:00avec le Rassemblement
00:35:01national
00:35:01continue d'inquiéter.
00:35:03Vous avez tout à l'heure
00:35:04laissé entendre
00:35:05qu'il n'y aura pas
00:35:05de moratoire
00:35:06sur les ENR
00:35:07dans la prochaine PPE.
00:35:09Pouvez-vous aussi
00:35:10nous assurer,
00:35:11et quand je dis nous,
00:35:12ce n'est pas juste
00:35:13les parlementaires,
00:35:14mais aussi les industriels
00:35:15qui attendent
00:35:16une clarification,
00:35:17qu'il n'y aura pas
00:35:18non plus
00:35:18de nouvelle diminution
00:35:20des objectifs
00:35:21déjà rabotés
00:35:22sur les filières
00:35:23photovoltaïques,
00:35:24éoliennes en terre
00:35:25et éoliennes en mer.
00:35:27Si je voulais rappeler
00:35:28l'urgence
00:35:29à doter notre pays
00:35:29d'une feuille de route
00:35:30pour la production énergétique,
00:35:32je veux surtout
00:35:33vous interroger
00:35:33sur le retard préoccupant
00:35:35que nous avons pris
00:35:36dans la décarbonation
00:35:38et dans l'électrification
00:35:39de nos usages.
00:35:41La décarbonation
00:35:42de nos industries patinent
00:35:43et celle de nos mobilités
00:35:45ou de nos modes de chauffage
00:35:46accusent une progression
00:35:47bien trop lente.
00:35:48Si nous avons besoin
00:35:50d'une PPE,
00:35:51nous avons donc aussi besoin
00:35:52d'une stratégie
00:35:53pour décarboner
00:35:54et électrifier
00:35:55nos activités.
00:35:57Mais aujourd'hui,
00:35:57nous n'avons pas
00:35:58d'objectif clair,
00:35:59pas de feuille de route
00:36:00et l'ambition du gouvernement
00:36:02est encore bien faible.
00:36:03Il suffit de regarder
00:36:04la faiblesse des crédits
00:36:06alloués au fond vert
00:36:07ou au fond chaleur
00:36:08dans le PLF 2026.
00:36:11Pouvez-vous donc
00:36:11nous indiquer,
00:36:12Monsieur le ministre,
00:36:12quelles seront vos priorités
00:36:14pour doter notre pays
00:36:15d'une stratégie
00:36:16pour soutenir le passage
00:36:18vers des énergies
00:36:19renouvelables décarbonées.
00:36:21L'enjeu de la transition énergétique
00:36:23est aussi l'enjeu
00:36:24de notre souveraineté.
00:36:26Nous avons des filières
00:36:27en difficulté,
00:36:28je l'ai évoqué.
00:36:29Nous avons aussi
00:36:30des projets,
00:36:30par exemple des projets
00:36:31de gigafactory
00:36:33pour la production
00:36:33de panneaux photovoltaïques
00:36:35prêts à s'installer
00:36:36sur notre sol.
00:36:38Pour réussir ces défis,
00:36:39nous avons besoin
00:36:39d'ambition,
00:36:41de protection aussi
00:36:42et de visibilité.
00:36:43Je vous remercie.
00:36:45Monsieur le ministre.
00:36:46Je vais essayer
00:36:47de m'adapter
00:36:48à cet exercice difficile
00:36:49d'une minute
00:36:49pour répondre
00:36:50à une question de trois.
00:36:50Il faut jouer
00:36:51des deux côtés,
00:36:52de l'offre et de la demande.
00:36:53Vous avez raison.
00:36:54Le moratoire,
00:36:54ce n'est pas moi
00:36:55qui l'avais voté,
00:36:55c'est vous collectivement.
00:36:57Je pense qu'il faut
00:37:00développer la demande
00:37:01et continuer à le faire.
00:37:02Les véhicules électriques,
00:37:03ma prime rénov'
00:37:04qui est pérennisée
00:37:05grâce à des C2E,
00:37:06etc.
00:37:06Il faut continuer à le faire
00:37:07et de l'autre donner
00:37:08de la visibilité aux acteurs.
00:37:09Il faut aussi reconnaître
00:37:10aujourd'hui que la demande
00:37:11n'est pas aussi forte
00:37:12qu'on y attendait.
00:37:13C'est le cas en France,
00:37:14c'est le cas partout dans le monde.
00:37:15Ce n'est pas un problème français.
00:37:17L'électrification des usages
00:37:18est insuffisante.
00:37:19Il faut continuer à la soutenir
00:37:20et il faut aussi l'intégrer
00:37:21dans nos objectifs
00:37:23d'offre d'électricité décarbonée.
00:37:26C'est ce qu'on va faire
00:37:26dans le cadre de la PPE.
00:37:28On ne souhaite rien arrêter
00:37:29mais il faut qu'on adapte les rythmes
00:37:30aux enjeux de la demande
00:37:32qui ne sont pas là.
00:37:33On va faire ça très vite
00:37:34mais pas dans les cinq secondes
00:37:37très vite avec une PPE
00:37:39j'espère qu'il vous conviendra à tous.
00:37:41Elle ne satisfera pleinement
00:37:42en personne
00:37:43mais j'espère qu'elle va intégrer
00:37:44l'ensemble des questions
00:37:46que vous me posez aujourd'hui.
00:37:48Merci Monsieur le Ministre.
00:37:49Pour le groupe de la droite républicaine
00:37:50Monsieur Vincent Rolland,
00:37:52vous avez la parole Monsieur le député.
00:37:54Merci Monsieur le Président.
00:37:56Monsieur le Ministre,
00:37:57le sommet de Chouze France
00:37:58a annoncé comme une réussite
00:38:00et malheureusement
00:38:01un arbre qui cache une forêt malade.
00:38:04Au premier semestre 2025,
00:38:0685 sites industriels ont fermé leurs portes
00:38:10dans notre pays
00:38:11pour seulement 60 ouvertures.
00:38:14La part de l'industrie manufacturière
00:38:17est passée sous les 10% du PIB.
00:38:21Il y a certes un contexte
00:38:22qui explique ce déclassement.
00:38:25Une instabilité au niveau international
00:38:27très forte,
00:38:28un contexte politique national néfaste
00:38:31est une instabilité budgétaire
00:38:34qui repousse les choix d'investissement.
00:38:37Mais il y a encore d'autres raisons
00:38:40à ceci qui sont connues depuis des années
00:38:43mais auxquelles personne n'a vraiment pu répondre
00:38:48de manière satisfaisante.
00:38:50Le fourmillement des normes
00:38:52qui continuent de progresser
00:38:54malgré les promesses de simplification.
00:38:56Encore récemment,
00:38:58Guillaume Faury,
00:39:00patron d'Airbus,
00:39:01nous alertait sur le fait
00:39:03que le successeur de l'Airbus A220,
00:39:06un grand succès commercial,
00:39:09pourrait être assemblé hors de l'Europe
00:39:11du fait de cette pression
00:39:13normative mortifère.
00:39:16L'explosion du coût du travail en France,
00:39:19le coût d'une heure de travail
00:39:20dans l'industrie et les services marchands
00:39:22est de 44,90 euros en France,
00:39:26selon Rexécode,
00:39:27contre 25,90 euros en Espagne par exemple.
00:39:31L'instabilité des prix de l'énergie
00:39:33qui résultent de choix politiques
00:39:35et idéologiques passés
00:39:37alors que le maintien
00:39:38et le développement de l'énergie nucléaire,
00:39:41y compris dans un passé récent,
00:39:44aurait été un facteur de compétitivité
00:39:46pour nos entreprises.
00:39:49Enfin, mais d'une certaine manière
00:39:50vous y avez répondu
00:39:51dans votre propos liminaire,
00:39:53la naïveté de l'Union européenne
00:39:55dans la protection de ces entreprises
00:39:57et sa lenteur à réagir
00:39:59face aux attaques commerciales
00:40:00du reste du monde,
00:40:02notamment de l'Asie.
00:40:04Si nous ne réagissons pas
00:40:06très rapidement,
00:40:08par des mesures concrètes,
00:40:09nous allons continuer de subir
00:40:11plans sociaux et délocalisation.
00:40:14Aussi, monsieur le ministre,
00:40:16quel traitement de cheval proposez-vous
00:40:18pour redresser l'état de notre industrie ?
00:40:20Car c'est bien d'un traitement de cheval
00:40:22dont notre pays a besoin.
00:40:26Et puis, puisque j'ai la parole,
00:40:27je me permets de vous alerter
00:40:28sur une situation délicate
00:40:31d'une entreprise dans ma circonscription,
00:40:33Tokai Kobex,
00:40:34qui a des difficultés,
00:40:37qui produit des cathodes graphiques
00:40:41et est inscrite dans le projet BAM
00:40:44pour les batteries à véhicules électriques.
00:40:48Merci, monsieur le député.
00:40:49Monsieur le ministre.
00:40:50Alors, je vous reviendrai sur le dossier particulier
00:40:51que vous avez mentionné.
00:40:52On vous reviendra directement.
00:40:54Pour le reste,
00:40:54quel traitement de cheval ?
00:40:56Il faut faire peut-être encore plus
00:40:59et encore mieux
00:40:59que ce qu'on a fait depuis sept ans.
00:41:00Mais reconnaissons quand même
00:41:02que la France est devenue
00:41:03le pays le plus attractif d'Europe.
00:41:05Ce n'est pas par hasard.
00:41:06On a créé de l'emploi industriel
00:41:08qu'on n'en créait plus depuis des années.
00:41:09On en détruisait tous les ans.
00:41:10Ce n'est pas par hasard.
00:41:11Et notamment parce qu'on a joué,
00:41:13d'ailleurs, vous l'avez évoqué,
00:41:13sur le coût du travail.
00:41:15On a encore un déficit de coût du travail.
00:41:18Et c'est la raison pour laquelle
00:41:19j'engage quand même tous les parlementaires
00:41:21à faire attention
00:41:22à l'occasion de la discussion budgétaire
00:41:24sur tous ces sujets-là.
00:41:28Le remède de cheval,
00:41:29il est un, on a besoin d'énergie nucléaire,
00:41:31décarbonée, pas chère et en masse.
00:41:34Deux, on a besoin de simplifier
00:41:35notamment les installations d'usines.
00:41:37On l'a fait dans le cadre
00:41:38de la loi Industrie Verte.
00:41:39Il faut sans doute accélérer
00:41:40de manière à ce que
00:41:41quand on souhaite s'installer en France,
00:41:42on aille vite.
00:41:43Il faut raccorder l'électricité.
00:41:45RTE a un énorme programme d'investissement
00:41:46pour accélérer les raccordements.
00:41:49Il faut jouer sur la demande
00:41:50et notamment la demande d'électrification.
00:41:53Il faut continuer à soutenir
00:41:55les gigafactories de panneaux
00:41:57de photovoltaïques,
00:41:58la décarbonation de l'industrie acier, etc.
00:42:02Il faut surtout que l'Europe change de braquet.
00:42:03Vous l'avez dit,
00:42:04je l'ai dit dans ma production,
00:42:05il faut qu'on change de braquet
00:42:06au niveau européen.
00:42:07C'est en train de changer.
00:42:08On est en train d'être retrouvés là-dessus.
00:42:13Félicitons-nous.
00:42:14Maintenant, il faut agir.
00:42:14Merci, M. le ministre.
00:42:17Pour le groupe de la gauche démocrate et républicaine,
00:42:20M. Julien Bruggerolle,
00:42:21exceptionnellement avancé.
00:42:23Je vous remercie, M. le président.
00:42:25M. le ministre,
00:42:26le froid est de retour.
00:42:28Hier,
00:42:29aviez lu la journée nationale de lutte
00:42:31contre la précarité énergétique
00:42:32organisée depuis 5 ans
00:42:33par la Fondation pour le logement des défavorisés
00:42:36et une vingtaine d'organisations.
00:42:38Le constat est sans appel.
00:42:4012 millions de personnes sont touchées
00:42:41dans notre pays
00:42:42par la précarité énergétique.
00:42:44C'est un record,
00:42:45un triste record.
00:42:47Et l'année dernière,
00:42:48plus d'un tiers des ménages
00:42:49ont eu des difficultés
00:42:51à payer leurs factures
00:42:53et ont eu froid.
00:42:55Les associations s'inquiètent en particulier
00:42:57du devenir du chèque énergie
00:42:58qui, depuis la réforme intervenue l'an passé,
00:43:01n'a été versé qu'à 3,8 millions de ménages
00:43:03contre 5,7 millions en 2024.
00:43:06Et le budget 2026
00:43:08acte une réduction des crédits de paiement
00:43:10du chèque énergie.
00:43:12Alors que nous réclamons depuis des années
00:43:14la revalorisation de 40% du montant
00:43:17de ce chèque énergie
00:43:18et la simplification de son attribution.
00:43:21Où en êtes-vous donc de la réflexion
00:43:22sur ce dispositif ?
00:43:23De la même façon,
00:43:25nous demandons depuis des années
00:43:27une baisse de la TVA sur l'électricité
00:43:29à 5,5%.
00:43:31C'est efficace et c'est immédiatement applicable
00:43:33pour des millions de ménages.
00:43:35Enfin, la PPE 3
00:43:37fit un objectif d'environ 600 000
00:43:39rénovations d'ampleur par an
00:43:41à horizon 2030.
00:43:42Mais le PLF 2026
00:43:43réduit aussi drastiquement
00:43:44les crédits de l'ANA
00:43:46rendant cet objectif
00:43:47totalement hors d'atteinte.
00:43:49Ma question est donc simple.
00:43:51Allez-vous
00:43:51réellement
00:43:52prendre en compte
00:43:54le besoin de soutenir
00:43:55les ménages
00:43:56face à la précarité énergétique ?
00:43:58Je vous remercie,
00:43:59Monsieur le ministre.
00:43:59Merci, Monsieur le député.
00:44:01Merci, Monsieur le député.
00:44:02Vous me laissez un peu plus de temps
00:44:03que les autres pour répondre.
00:44:04Du coup, je vais prononcer un peu plus de temps.
00:44:06Non, mais
00:44:06la rénovation énergétique,
00:44:09c'est du gagnant-gagnant.
00:44:10C'est-à-dire qu'on isole,
00:44:11on réduit les factures énergétiques
00:44:13et en plus,
00:44:14on soutient l'industrie du bâtiment.
00:44:16Donc, il est hors de question
00:44:17de baisser la garde
00:44:18sur ce point-là.
00:44:19Vous savez que ma prime rénov'
00:44:20sera désormais en partie financée
00:44:22grâce au certificat
00:44:23d'économie d'énergie
00:44:24qui permet de pérenniser
00:44:26son financement.
00:44:27On avait levé le crayon
00:44:28quelques mois
00:44:28du fait d'inquiétudes réelles
00:44:30sur les fraudes
00:44:31et l'inefficacité thermique
00:44:33d'un certain nombre
00:44:34de gestes qui étaient posés.
00:44:35On a relancé
00:44:36et on va continuer à le faire.
00:44:38Sur le chèque énergie,
00:44:39en fait,
00:44:39on a simplifié le dispositif.
00:44:41On l'a rendu automatique
00:44:42pour les 3,8 millions de ménages
00:44:44auxquels vous faites référence
00:44:45qui y avaient droit l'année dernière.
00:44:47Ils le reçoivent directement.
00:44:48Mais les autres
00:44:49peuvent se connecter.
00:44:50C'est une plateforme
00:44:51qui s'appelle
00:44:51chèqueénergie.gouv.fr
00:44:53pour voir s'ils y sont éligibles.
00:44:56Et je les engage à le faire.
00:44:57Ça me permet de le faire,
00:44:58votre question.
00:44:59Cette plateforme
00:45:00permet de vérifier
00:45:01que les critères d'éligibilité
00:45:02sont respectés.
00:45:03Et évidemment,
00:45:04s'ils le sont,
00:45:05ils recevront ce chèque
00:45:06qui est entre 150 de mémoire
00:45:08et 240 et quelques euros
00:45:10par ménage.
00:45:11Donc,
00:45:11c'est des sommes importantes.
00:45:12C'est des lignes budgétaires
00:45:14qui le sont aussi.
00:45:16Mais non,
00:45:16on ne baisse pas la garde
00:45:17sur la rénovation énergétique.
00:45:18Non,
00:45:18on ne baisse pas la garde
00:45:20sur la lutte
00:45:20contre la précarité énergétique.
00:45:22On s'assure
00:45:23que les aides
00:45:24qui soient versées
00:45:25soient efficaces.
00:45:26Mais évidemment,
00:45:27on va continuer
00:45:28à le faire.
00:45:30Merci,
00:45:30M. le ministre.
00:45:32La parole
00:45:32pour le groupe démocrate.
00:45:34M. Philippe Bollot.
00:45:36Je vous remercie,
00:45:36M. le président.
00:45:37M. le ministre,
00:45:38mes chers collègues,
00:45:39le 31 décembre 2025
00:45:41marquera la fin de l'arène
00:45:42l'accès régulier
00:45:43à l'énergie nucléaire historique.
00:45:47Conçu pour accompagner
00:45:48la libéralisation du marché
00:45:49de l'énergie,
00:45:49il est devenu au fil du temps
00:45:50un mécanisme de régulation
00:45:51des prix d'électricité.
00:45:53Mais ces limites
00:45:53ont souvent été soulignées,
00:45:55notamment parce que
00:45:55l'arène a été sans effet
00:45:56sur le développement
00:45:57de nouvelles capacités
00:45:58de production renouvelable
00:45:59alors qu'il s'agissait
00:46:00d'une contrepartie attendue.
00:46:02A partir de 2026,
00:46:03l'arène sera remplacée
00:46:04par le versement nucléaire
00:46:06universel,
00:46:06le VNU,
00:46:07avec des objectifs très clairs.
00:46:08Protéger les consommateurs
00:46:09désenvoler des prix d'électricité,
00:46:11garantir la compétitivité
00:46:12de notre industrie,
00:46:13permettre à EDF
00:46:14de financer le nouveau
00:46:15programme nucléaire.
00:46:17Le principe est simple.
00:46:18Passé un seuil,
00:46:19les revenus d'EDF
00:46:20issus du parc nucléaire historique
00:46:21seront taxés
00:46:22pour être redistribués
00:46:23aux consommateurs.
00:46:24Mais nous ne connaissons pas encore
00:46:25les valeurs des seuils
00:46:27qui déclencheront
00:46:27la taxation des revenus d'EDF.
00:46:29Et surtout,
00:46:29nous ne mesurons pas encore
00:46:30comment sera garanti
00:46:31le caractère universel
00:46:33du VNU.
00:46:34Monsieur le ministre,
00:46:35c'est bien tous les consommateurs
00:46:36qui contribueront au revenu
00:46:38qui sera soumis à taxation
00:46:39et il est donc important
00:46:40qu'ils bénéficient tous
00:46:41de la redistribution
00:46:42et pas uniquement
00:46:42des entreprises électrointensives.
00:46:45Même si nous partageons
00:46:46tous l'objectif
00:46:46de soutenir la compétitivité
00:46:48de notre industrie
00:46:48et en particulier
00:46:49celle du secteur électrointensif,
00:46:52ces grandes entreprises
00:46:53disposent déjà
00:46:54de nombreux dispositifs
00:46:55pour les protéger
00:46:56des hausses des prix
00:46:56de l'électricité.
00:46:57Contrats de long terme,
00:46:58abattement sur le turc
00:46:59et différentes taxes,
00:47:00atténuation des quotas carbone.
00:47:02En revanche,
00:47:03les ménages,
00:47:03les TPE,
00:47:04les PME,
00:47:04les collectivités territoriales
00:47:06sont moins bien protégés
00:47:07et sans parler d'Enedis,
00:47:08premier consommateur d'arène
00:47:09qui sera dès 2026
00:47:11davantage exposé
00:47:12au prix du marché
00:47:12avec un impact possible
00:47:13sur ses coûts
00:47:14de gestion du réseau.
00:47:16Même si les prix actuels
00:47:17et anticipés
00:47:18d'électricité
00:47:18n'activeront certainement
00:47:19pas le VNU,
00:47:20nous devons être vigilants
00:47:21quant aux situations critiques
00:47:23qui se présenteront devant nous.
00:47:24Personne ne souhaite
00:47:25en effet revivre
00:47:26la crise de 2022
00:47:27et les 41 milliards d'euros
00:47:28mobilisés par les boucliers,
00:47:29amortisseurs
00:47:30et autres aides d'urgence.
00:47:32Monsieur le ministre,
00:47:32ma question est donc très simple.
00:47:34La mise en oeuvre du VNU
00:47:36garantira-t-elle
00:47:37son accès universel
00:47:38afin que tous les consommateurs
00:47:40sans exception
00:47:41puissent en bénéficier ?
00:47:43Merci, monsieur le député.
00:47:45D'abord, rappelez quand même
00:47:46que l'énergie française
00:47:48elle est compétitive.
00:47:49Pour un industriel,
00:47:50c'est à peu près 40% de moins
00:47:51en France qu'en Allemagne
00:47:52et pour un ménage,
00:47:53c'est 30% de moins.
00:47:54Donc on a de l'énergie compétitive.
00:47:56Il faut qu'elle le reste.
00:47:57Et vous avez raison,
00:47:58avec la fin de l'arène,
00:47:58le dispositif suivant
00:48:00doit permettre
00:48:01de garder une énergie compétitive
00:48:03pour les très gros,
00:48:04ce qu'on appelle
00:48:05les énergo-intensifs.
00:48:06On sera plutôt dans une logique
00:48:07de contrat de gré à gré
00:48:08entre EDF et E.
00:48:10On espère qu'on aura
00:48:11à peu près 40 TWh
00:48:13de signés d'ici la fin de l'année.
00:48:16On est à peu près
00:48:17à 40% de ça.
00:48:19Pour les autres,
00:48:20c'est, je pense,
00:48:21un article d'ailleurs
00:48:22du projet de loi de finances
00:48:23que vous êtes amenés à discuter.
00:48:24on propose que ce soit
00:48:26RTE
00:48:27qui s'assure
00:48:29qu'effectivement
00:48:29cette rente nucléaire
00:48:31payée par EDF
00:48:33soit reversée
00:48:34de manière aussi équitable
00:48:35que possible
00:48:36auprès de tous les consommateurs.
00:48:38Évidemment,
00:48:38les énergo-intensifs,
00:48:39ils ont toute notre attention
00:48:40parce que ce sont ceux
00:48:42qui sont exposés
00:48:42à la concurrence internationale.
00:48:44Mais cette rente,
00:48:45elle doit aussi bénéficier
00:48:46à l'ensemble des consommateurs.
00:48:47Vous l'avez dit,
00:48:47collectivité locale
00:48:48et ménage.
00:48:49Et donc,
00:48:50ce sera RTE
00:48:51qui sera l'opérateur
00:48:52de ce versement nucléaire
00:48:53universel.
00:48:56L'objectif est évidemment
00:48:57toujours de protéger
00:48:58le consommateur
00:48:59contre les prix
00:49:00de l'électricité
00:49:00trop élevés
00:49:01avec un prix moyen
00:49:02de l'électricité
00:49:03de 70 euros
00:49:04le mégawatt-heure.
00:49:05Nous y serons attentifs
00:49:06en 26
00:49:07comme nous l'avons été
00:49:08en 2025.
00:49:10Merci,
00:49:11M. le ministre.
00:49:11Pour le groupe horizon,
00:49:12Mme Marie-Agnès Poussier-Vinzbach.
00:49:15Merci,
00:49:16M. le Président,
00:49:16M. le ministre,
00:49:17mes chers collègues.
00:49:19Je ne vais pas revenir
00:49:20sur le sujet de l'énergie
00:49:21qui a été très largement abordé
00:49:23et puis j'aimerais essayer
00:49:23d'être un peu,
00:49:25si ce n'est optimiste,
00:49:27avoir un peu d'espérance.
00:49:29Donc,
00:49:30je salue,
00:49:30je commence par saluer
00:49:31avec force
00:49:32la décision importante
00:49:33prise au niveau européen
00:49:34sous l'impulsion française
00:49:36qui prévoit
00:49:37de taxer prochainement
00:49:38les petits colis
00:49:38de moins de 150 euros.
00:49:41Cette avancée
00:49:41portée de longue date
00:49:42par de nombreux acteurs
00:49:43démontre
00:49:44qu'il est possible
00:49:45de faire bouger
00:49:46les lignes
00:49:47à l'échelle européenne
00:49:48elle met un terme
00:49:49à une concurrence déloyale
00:49:51qui fragilise nos entreprises.
00:49:53C'est une étape importante
00:49:54et je m'en réjouis.
00:49:55Il est en effet prioritaire
00:49:57de protéger durablement
00:49:58nos entreprises
00:49:59dans un contexte géopolitique
00:50:00marqué
00:50:01par l'incertitude,
00:50:03conséquence en grande partie
00:50:04de décisions extérieures
00:50:05à la France,
00:50:06notamment des Etats-Unis
00:50:07et de l'Asie
00:50:08qui pèsent lourdement
00:50:09sur notre croissance
00:50:10et ralentissent
00:50:11notre dynamisme.
00:50:12Monsieur le ministre,
00:50:14comment le gouvernement
00:50:15entend-il faire
00:50:19pour redonner confiance
00:50:20à l'économie
00:50:21dans son ensemble
00:50:22et en particulier
00:50:23au secteur industriel
00:50:25qui en a hélas
00:50:25particulièrement besoin ?
00:50:27Et comment pensez-vous
00:50:28qu'il soit possible
00:50:29de soutenir aussi
00:50:29nos PME, TPE,
00:50:32nos commerces de proximité
00:50:33en rétablissant par exemple
00:50:34des règles de concurrence
00:50:36justes pour nos territoires ?
00:50:37Monsieur le ministre,
00:50:38je voudrais également
00:50:39attirer votre attention
00:50:39sur certains points,
00:50:41je sais que tout à l'heure
00:50:42vous avez dit
00:50:42que vous n'étiez pas friands,
00:50:44mais certains points
00:50:45du budget actuel.
00:50:46Il n'est pas possible
00:50:48pour nous
00:50:49de prétendre protéger
00:50:50d'un côté nos industries
00:50:52et de l'autre
00:50:52imposer une fiscalité excessive
00:50:54qui pénaliserait
00:50:56notamment nos outils
00:50:57de production.
00:50:58Un budget qui se retourne
00:50:59contre nos entreprises
00:51:00est mortifère
00:51:01pour répondre
00:51:02aux défis
00:51:03de la réindustrialisation.
00:51:05Nous devons au contraire
00:51:06continuer
00:51:06à améliorer
00:51:08la compétitivité
00:51:09du secteur industriel français.
00:51:11Le succès
00:51:12de la première édition
00:51:13française de Chouz France
00:51:14qui a surpassé
00:51:15la dernière édition internationale
00:51:17est pour cela
00:51:17encourageant.
00:51:19Et s'il est important
00:51:20de mettre en avant
00:51:20des industriels,
00:51:21moi j'en ai aussi
00:51:22dans ma circonscription
00:51:23avec par exemple
00:51:24le cycling
00:51:24qui recycle
00:51:26des métaux précieux,
00:51:27il ne faut pas oublier
00:51:28qu'à côté de ces succès,
00:51:30il nous faut continuer
00:51:30à écouter les préoccupations
00:51:32des industriels,
00:51:33en particulier
00:51:33ceux qui rencontrent
00:51:34des difficultés
00:51:35sur nos territoires,
00:51:36soutenir leurs efforts
00:51:37de modernisation
00:51:38et de transition
00:51:39est essentiel.
00:51:41Quant aux salariés
00:51:41qui sont touchés
00:51:42par nos fermetures
00:51:43de sites industriels,
00:51:45ils doivent être
00:51:45toujours mieux accompagnés
00:51:47dans leur réinsertion
00:51:48sur le marché du travail,
00:51:49notamment en leur offrant
00:51:51des formations
00:51:51qui correspondent
00:51:52aux attentes
00:51:53et aux nouveaux enjeux.
00:51:54Monsieur le ministre,
00:51:55je vous pose
00:51:55une dernière question.
00:51:56Comment comptez-vous
00:51:57inciter à la création
00:51:58de nouvelles usines
00:51:59dans notre pays
00:52:00et si nécessaire
00:52:00à leur reprise
00:52:02dans un contexte
00:52:03où l'activité industrielle
00:52:04tourne au ralenti ?
00:52:06Et pensez-vous
00:52:07que le modèle coopératif
00:52:08puisse être encouragé
00:52:10et si oui,
00:52:11quels freins
00:52:12devrions-nous lever ?
00:52:13Merci madame la vice-présidente.
00:52:15Monsieur le ministre.
00:52:16Alors,
00:52:17beaucoup de questions
00:52:18dans votre question.
00:52:19Bon, d'abord,
00:52:20la fiscalité,
00:52:21pour moi,
00:52:21ce n'est pas la formule magique
00:52:22qui permet de restaurer
00:52:23les comptes
00:52:24et notamment la fiscalité
00:52:25sur les entreprises.
00:52:26Et c'est un ministre
00:52:27qui a déposé un amendement
00:52:28de surtaxiesse exceptionnel
00:52:30qui vous le dit.
00:52:30Donc, je ne l'ai pas fait
00:52:31de gaieté de cœur.
00:52:32Donc, attention
00:52:32à la multiplication des impôts.
00:52:34On a proposé dans le budget
00:52:36de baisser la CVAE.
00:52:38Je pense que c'est
00:52:38une bonne mesure.
00:52:39Donc, votez-la
00:52:40et continuez.
00:52:42Le C3IV,
00:52:43le crédit d'impôt
00:52:43industrie verte
00:52:44qui permet de soutenir
00:52:45les industries vertes,
00:52:48la décarbonation.
00:52:49Bref,
00:52:49il faut continuer
00:52:50à soutenir au niveau national.
00:52:51Modèle coopératif,
00:52:52pourquoi pas ?
00:52:53Vous parlez au ministre
00:52:53qui a accompagné
00:52:54la reprise de Duralex
00:52:55par ses salariés.
00:52:57Donc, je suis pour.
00:52:57Est-ce qu'il y a des mesures
00:52:58particulières à faire ?
00:52:59On peut regarder,
00:53:00mais globalement,
00:53:01il y a déjà un certain nombre
00:53:01de choses qui soutiennent
00:53:02le secteur.
00:53:03Et on l'a vu sur Duralex,
00:53:05c'est un modèle
00:53:06qui, j'espère,
00:53:06peut fonctionner,
00:53:07en tout cas,
00:53:07qui a l'air de fonctionner
00:53:08pour l'instant.
00:53:10Il faut qu'on accélère
00:53:11au niveau européen,
00:53:12je l'ai dit tout à l'heure,
00:53:13mais il faut qu'on change
00:53:13de braquet,
00:53:14pas seulement sur les petits colis,
00:53:15pas seulement sur le ferro-alliage,
00:53:16pas seulement sur l'acier,
00:53:18pas seulement sur l'automobile,
00:53:19mais aussi sur le numérique.
00:53:20On est vraiment en train
00:53:21de remporter ce combat
00:53:22au niveau européen.
00:53:23Il faut qu'on le finalise
00:53:25avec des textes très concrets
00:53:27et qu'on les applique très vite.
00:53:29Merci,
00:53:29M. le ministre.
00:53:30Pour le groupe Liberté,
00:53:31Indépendant Outre-mer
00:53:32et Territoire,
00:53:33Mme Valérie Létard,
00:53:34vous avez la parole,
00:53:35Mme la ministre.
00:53:36Merci beaucoup,
00:53:37M. le Président.
00:53:39M. le ministre,
00:53:40chers collègues,
00:53:42permettez-moi,
00:53:43M. le ministre,
00:53:43tout d'abord
00:53:44de vous remercier
00:53:45pour les réponses
00:53:46que vous venez
00:53:46de nous apporter
00:53:47et la présentation
00:53:48des enjeux stratégiques
00:53:50et des urgences
00:53:50qui nous attendent
00:53:52sur tant la transition écologique,
00:53:55l'énergie,
00:53:56la réindustrialisation
00:53:57ou encore le numérique.
00:53:59Mais permettez-moi,
00:54:00étant donné le court moment
00:54:01dont nous disposons
00:54:02et les réponses
00:54:03que vous avez déjà apportées,
00:54:04de vous interpeller
00:54:05sur un cas concret
00:54:06qui m'a été remonté
00:54:08au travers de la visite
00:54:09que j'ai faite d'Alstom
00:54:10dans mon territoire
00:54:11et qui touche,
00:54:12vous le verrez,
00:54:13au travers de cet exemple,
00:54:14tout notre pays
00:54:14et notre économie,
00:54:16un cas d'école en somme.
00:54:18Il s'agit bien
00:54:19des deux sites
00:54:19du Val-Anciennois,
00:54:21Alstom-Petite-Forêt,
00:54:22une ligne qui tourne
00:54:23à plein régime
00:54:24avec la production
00:54:25de métros,
00:54:27bien évidemment
00:54:28au-delà même
00:54:29du territoire national,
00:54:31une récente commande
00:54:32de 50 Eurostar
00:54:33et qui se prépare
00:54:34à la grande vitesse.
00:54:35Je précise qu'il y a 10 ans,
00:54:37cette ligne était menacée
00:54:38et qu'on a bien fait
00:54:38de se battre
00:54:39pour la préserver.
00:54:41Et Crépin,
00:54:42une ligne qui produit
00:54:43le Régio de Zenne,
00:54:44le TER et Intercité,
00:54:46c'est 1 700 salariés,
00:54:471 800, 1 700 salariés.
00:54:49Vous imaginez bien
00:54:50derrière l'écosystème
00:54:52construit
00:54:52autour de ces fleurons
00:54:53industriels,
00:54:54État,
00:54:55collectivité,
00:54:56monde consulaire,
00:54:57universitaire,
00:54:58recherche,
00:54:58acteurs de la filière,
00:55:00sous-traitants,
00:55:01tous ont joué le jeu,
00:55:03chacun a joué son rôle.
00:55:05Or,
00:55:05cet équilibre
00:55:06est aujourd'hui menacé
00:55:07sur la ligne
00:55:08de Crépin
00:55:09et vous imaginez
00:55:10les dommages
00:55:11que générait
00:55:12la fermeture
00:55:13ou le coût d'arrêt
00:55:14sur une ligne de production
00:55:15qui impacte
00:55:161 800 salariés.
00:55:18Alors,
00:55:18contrainte,
00:55:19évidemment,
00:55:20face à l'incertitude budgétaire
00:55:22des ressources
00:55:23à venir des collectivités,
00:55:25car cette ligne
00:55:25est menacée
00:55:26par des commandes
00:55:27et des carnets
00:55:28de commandes
00:55:29de nos régions françaises
00:55:30qui sont aujourd'hui
00:55:32en difficulté
00:55:34de prévoir,
00:55:35en tout cas,
00:55:36d'avoir une vision
00:55:37sur la capacité
00:55:38et les perspectives,
00:55:39les visions de moyen terme,
00:55:40en clair,
00:55:41pour envisager
00:55:42des commandes
00:55:43de trains.
00:55:44Crépin,
00:55:44c'est 4 trains par mois,
00:55:46c'est 1 700 emplois,
00:55:47je l'ai dit,
00:55:48c'est 300 fournisseurs
00:55:49et un risque
00:55:49de rupture de charge
00:55:51en 2028
00:55:52et un arrêt
00:55:53de la chaudronnerie
00:55:54en septembre 2027,
00:55:56ce qui serait
00:55:56un vrai problème
00:55:57pour nos trains régionaux
00:55:58et le savoir-faire français.
00:56:00A travers cet exemple,
00:56:02je voulais vous interpeller
00:56:03sur l'impact direct
00:56:04de la commande publique
00:56:05sur notre industrie française
00:56:07et l'économie réelle.
00:56:09Ce sont les régions
00:56:10qui commandent les trains
00:56:11que les nouvelles générations
00:56:12veulent emprunter.
00:56:13Un exemple,
00:56:14174 millions de voyageurs
00:56:16en 2024
00:56:16en Haute-France.
00:56:19Une forte progression
00:56:20des besoins d'investissement
00:56:22mais on a un délico
00:56:24pour les régions
00:56:24qui va être à hauteur
00:56:25de 500 millions d'euros
00:56:27et donc,
00:56:28on le sait,
00:56:29pour toutes les régions,
00:56:29ça va baisser la capacité
00:56:31à programmer
00:56:32des nouvelles commandes.
00:56:34Et donc,
00:56:34Monsieur le ministre,
00:56:35tout simplement,
00:56:36ce que je souhaiterais savoir,
00:56:38c'est si vous pouvez
00:56:39nous éclairer
00:56:40sur la capacité
00:56:41que nous aurons
00:56:41à l'avenir
00:56:42et assez rapidement
00:56:43à anticiper
00:56:45et à prévoir
00:56:45cette rupture
00:56:46dans les commandes
00:56:47qui pourrait être
00:56:48très dangereuse.
00:56:49Votre micro,
00:56:53Madame...
00:56:54Ah, pardon,
00:56:54excusez-moi.
00:56:56Merci,
00:56:56merci Madame la Ministre.
00:56:57Bon, d'abord,
00:56:58on a un champion mondial,
00:56:59soyons-en fiers,
00:57:00Alstom,
00:57:00c'est le deuxième constructeur mondial
00:57:01et c'est parce qu'il a été
00:57:02acheté à un grand constructeur
00:57:04canadien que je connais bien,
00:57:06donc ceux qui disent
00:57:07la France est à vendre,
00:57:09la France achète aussi
00:57:10et la France s'étend.
00:57:11C'est un constructeur
00:57:12qui s'appuie beaucoup
00:57:13sur des PME aussi,
00:57:14donc votre question,
00:57:15elle est essentielle
00:57:15parce qu'il faut qu'on ait
00:57:16de la visibilité
00:57:17sur les commandes
00:57:17et il faut reconnaître
00:57:18qu'aujourd'hui,
00:57:20peut-être du fait
00:57:20des enjeux budgétaires
00:57:21dont je rappelle
00:57:22qui seront discutés
00:57:23au Sénat
00:57:24et dont je ne doute pas
00:57:24que ce sujet important
00:57:26fera partie des discussions,
00:57:28il y a aussi
00:57:28le cycle électoral,
00:57:29il y a un problème
00:57:29de coordination technique aussi.
00:57:32Il faut qu'on ait
00:57:32une meilleure coordination technique
00:57:34pour que les cahiers
00:57:36des charges
00:57:36ne soient pas trop différents
00:57:38suivant les régions,
00:57:39les villes ou les lieux
00:57:40parce qu'on se retrouve
00:57:40du coup avec des cahiers
00:57:41des charges plus difficiles.
00:57:43Donc moi,
00:57:43j'ai demandé avec mon collègue
00:57:44Philippe Tavarro
00:57:45une mission en 15 jours.
00:57:46Je veux des résultats
00:57:47très rapides
00:57:47sur ces enjeux
00:57:48de coordination technique
00:57:49entre les différents
00:57:50donneurs d'oeuvre
00:57:50de manière à ce que
00:57:51si on règle
00:57:52les sujets budgétaires
00:57:53d'un côté,
00:57:54on puisse aussi
00:57:54régler les sujets techniques
00:57:56et donner de la visibilité
00:57:57à cette filière.
00:57:59Merci Monsieur le Ministre.
00:58:00Et pour terminer
00:58:01les orateurs des groupes,
00:58:02le groupe écologiste
00:58:02et social,
00:58:03Monsieur Boris Tavernier,
00:58:04vous avez la parole
00:58:05Monsieur le député.
00:58:09Merci Monsieur le Président,
00:58:10Monsieur le Ministre.
00:58:11Mardi 4 novembre,
00:58:13douche froide
00:58:13pour les 117 salariés
00:58:15de l'usine Blédina,
00:58:16pas très loin de chez moi,
00:58:16à Villefranche-sur-Sonne.
00:58:18La multinationale Danone
00:58:19a décidé de fermer
00:58:20leur usine
00:58:20pour la délocaliser
00:58:21en Pologne.
00:58:22Danone met ainsi fin
00:58:23unilatéralement
00:58:24à une grande et vieille
00:58:25saga industrielle
00:58:25en Beaujolais.
00:58:26L'activité du site
00:58:27de Villefranche
00:58:28tournait depuis quelques temps
00:58:29en ralentis,
00:58:29les effectifs
00:58:30avaient déjà été réduits.
00:58:31Il est vrai que
00:58:32la nutrition infantile
00:58:33n'est pas un marché florissant
00:58:34et elle est victime
00:58:34de la baisse de la natalité
00:58:35en Europe.
00:58:36Malgré cela,
00:58:37le site de Villefranche
00:58:38continuait de réaliser
00:58:39une marge positive.
00:58:40Il continuait de générer
00:58:41de l'argent.
00:58:42Danone ne s'y trompe pas
00:58:43puisqu'il n'arrête pas
00:58:44son activité,
00:58:45il la délocalise
00:58:46et ainsi c'est notre industrie
00:58:47qui continue de filer.
00:58:49Mais avec l'industrie,
00:58:49c'est aussi des services.
00:58:51Les salariés sont ainsi inquiets
00:58:52pour leurs collègues
00:58:54du siège situé
00:58:54à quelques dizaines
00:58:55de kilomètres
00:58:55à Limonet.
00:58:56Ils ont peur
00:58:57que là aussi,
00:58:57Danone délocalise
00:58:58à l'avenir.
00:58:59Il vient en tout cas
00:58:59de délocaliser
00:59:00le service P,
00:59:01là aussi pour la Pologne.
00:59:03Autre territoire,
00:59:04autre entreprise,
00:59:05autre histoire.
00:59:06Vendredi dernier,
00:59:06à Château-Thierry,
00:59:07dans l'Aisne,
00:59:07l'usine Lubelin
00:59:08a définitivement
00:59:09cessé sa production.
00:59:10Le dernier biscuit
00:59:11est sorti à 9h35,
00:59:13ont annoncé les salariés.
00:59:14Là aussi,
00:59:14c'est une délocalisation cachée.
00:59:16La multinationale Mondelaise
00:59:17qui possède le site
00:59:18depuis son rachat de l'U en 2007
00:59:20a choisi la République tchèque
00:59:21pour délocaliser.
00:59:22Pour rappel,
00:59:24Mondelaise en 2024,
00:59:25c'est une croissance
00:59:25de 14%
00:59:26pour un bénéfice net
00:59:27de 5 milliards de dollars.
00:59:29Lub,
00:59:29Lédina,
00:59:29mais j'aurais pu en citer
00:59:30plein d'autres,
00:59:31l'industrie agroalimentaire
00:59:32est en 2025
00:59:33le premier secteur industriel
00:59:34touché par des fermetures d'usines.
00:59:36La voracité du capital,
00:59:38l'appétit de ces grands groupes
00:59:39conduit à la fermeture
00:59:40de sites de production en France.
00:59:42Alors,
00:59:42dans cette commission,
00:59:43on parle souvent
00:59:43de souveraineté alimentaire.
00:59:45Quelle souveraineté aurons-nous
00:59:46si toutes nos usines
00:59:47de transformation s'en vont ?
00:59:49Alors,
00:59:49que fait l'État
00:59:50pour éviter ces délocalisations ?
00:59:52Je vous remercie.
00:59:53Merci,
00:59:53Monsieur le député.
00:59:54Monsieur le ministre.
00:59:56Merci,
00:59:57Monsieur le Président.
00:59:57Monsieur le député,
00:59:59je pense que l'industrie agroalimentaire
01:00:00c'est un des défis majeurs
01:00:01de notre pays
01:00:01parce que ça a été historiquement
01:00:03une industrie très exportatrice.
01:00:05Moi,
01:00:05j'avais regardé cette prête
01:00:07quand j'étais à l'industrie
01:00:08avec Marc Fénaud,
01:00:09mon collègue de l'agriculture.
01:00:10On a un vrai problème
01:00:11de compétitivité.
01:00:12C'est l'industrie
01:00:13la moins robotisée d'Europe,
01:00:14l'industrie française.
01:00:15Et on avait lancé
01:00:16un programme de robotisation
01:00:17parce qu'aujourd'hui,
01:00:19elle a un vrai sujet
01:00:20de compétitivité.
01:00:21Plus des enjeux
01:00:22un peu structurels
01:00:22que vous avez mentionnés
01:00:23dans certains segments,
01:00:24notamment la nourriture
01:00:25pour enfants
01:00:25qui fait face
01:00:26à des ventes-faces importants.
01:00:28J'avais annoncé
01:00:29avec Marc Fénaud
01:00:30au salon de l'agriculture
01:00:31il y a un peu plus de deux ans
01:00:33le lancement d'un fonds
01:00:35de soutien
01:00:35à l'industrie agroalimentaire.
01:00:37Il vient d'être lancé.
01:00:38Franchement,
01:00:38quand j'ai vu
01:00:38qu'il était lancé
01:00:39il y a un mois,
01:00:39je dois avouer
01:00:40que ça m'a un peu déprimé
01:00:40parce qu'un an et demi
01:00:42pour lancer un fonds,
01:00:43c'est mieux que rien
01:00:44mais on a mis trop de temps
01:00:45pour accompagner
01:00:46cette industrie
01:00:47qui doit vraiment faire l'objet
01:00:48d'une transformation
01:00:49de fonds.
01:00:50Je vais être très clair,
01:00:51elle est mal organisée.
01:00:52Il y a à peu près
01:00:53autant d'organisations professionnelles
01:00:54presque qu'il y a d'industrielle.
01:00:56Donc moi,
01:00:56j'aimerais qu'il s'organise
01:00:57un peu mieux.
01:00:58J'ai demandé à Sébastien Martin
01:00:59de travailler
01:00:59avec l'industrie
01:01:01dans ce sens.
01:01:02En ce qui concerne
01:01:03le site concerné,
01:01:05moi je souhaite
01:01:06et on me dit
01:01:07que Danone s'est engagé
01:01:07à ce que chaque collaborateur
01:01:09soit accompagné,
01:01:11qu'on puisse lui faire
01:01:11une offre de reclassement
01:01:12dans le groupe
01:01:13que ce soit dans l'usine
01:01:14ou dans le siège d'ailleurs
01:01:14vous l'avez mentionné,
01:01:15c'est essentiel.
01:01:17On a un groupe
01:01:17qui dans l'ensemble
01:01:18va plutôt bien
01:01:18parce que certains segments
01:01:19vont bien.
01:01:20Il faut que les segments
01:01:21qui vont bien
01:01:21puissent appuyer
01:01:22ceux qui vont moins bien
01:01:23et notamment pouvoir permettre
01:01:24de reclasser
01:01:25les collaborateurs.
01:01:27Merci Monsieur le Ministre.
01:01:29Nous allons passer
01:01:30aux questions individuelles.
01:01:31J'ai 18 questions.
01:01:33Donc je vous demande
01:01:34de respecter la minute.
01:01:35Donc 18 minutes.
01:01:36Donc 18 minutes.
01:01:37Je vous demande
01:01:37de respecter la minute
01:01:38pour répondre
01:01:39et de laisser la minute
01:01:40la minute, la minute 10
01:01:41au ministre
01:01:42pour pouvoir y répondre.
01:01:45Monsieur Rivière.
01:01:46Il est où ces 3D ?
01:01:47C'est bon, vous pouvez y aller.
01:01:50Monsieur le Président,
01:01:51Monsieur le Ministre,
01:01:52mes chers collègues,
01:01:52Monsieur le Ministre,
01:01:53dans l'intitulé
01:01:54de votre portefeuille,
01:01:55il y a la souveraineté industrielle
01:01:57énergétique et numérique.
01:01:59Le Président Macron lui-même,
01:02:00après 8 ans d'ouverture
01:02:01des frontières
01:02:02aux multinationales étrangères,
01:02:04assume une volonté
01:02:05de souveraineté économique
01:02:07face aux puissances mondiales.
01:02:09Que de temps perdu.
01:02:11S'il avait écouté
01:02:11le Rassemblement national
01:02:13depuis le début,
01:02:14il n'aurait pas eu besoin
01:02:15de faire volte-face.
01:02:16A la réunion où je suis élu,
01:02:19les entreprises locales
01:02:20sont concurrencées férocement
01:02:21par les entreprises
01:02:22mauriciennes, indiennes
01:02:23et chinoises
01:02:24qui envahissent le marché
01:02:25local jusqu'à prendre possession
01:02:27des capitaux réunionnais.
01:02:28Ce n'est pas la faute
01:02:29à moins de talent
01:02:30puisque nos entrepreneurs
01:02:31réunionnais sont formés
01:02:32dans les meilleures écoles
01:02:34de France et d'Europe.
01:02:35De plus,
01:02:36nos entreprises subissent
01:02:37les blocages
01:02:38et les normes
01:02:38absuibles d'agences d'État
01:02:40et d'établissements publics d'État
01:02:41qui ne sont pas élus.
01:02:43Pourquoi l'État
01:02:44met-il un frein à l'innovation
01:02:46et empêche le développement
01:02:47des entreprises locales
01:02:48tandis que les majors
01:02:49internationaux
01:02:51prennent part des marchés
01:02:53sur notre territoire
01:02:54et déshonorent nos entreprises ?
01:02:56Pourquoi surcharge-t-on
01:02:57nos entreprises
01:02:57de normes bureaucratiques ?
01:02:59Merci.
01:03:00Monsieur le ministre.
01:03:03Pardon.
01:03:05Non mais c'est des situations
01:03:06difficiles.
01:03:07Évidemment,
01:03:07il faut qu'on continue
01:03:08à appuyer les territoires
01:03:10d'outre-mer
01:03:10dans le développement
01:03:11de l'industrialisation
01:03:12qui doit concerner tout le monde.
01:03:13Il y a des enjeux
01:03:14d'approvisionnement énergétique.
01:03:15Je l'ai dit tout à l'heure,
01:03:16il faut qu'on puisse travailler
01:03:17sur les énergies renouvelables.
01:03:18Je pense que vous êtes contre.
01:03:20Moi, je considère
01:03:20que dans un certain nombre
01:03:21de départements,
01:03:22ça peut avoir de l'intérêt.
01:03:23Il faut qu'on continue
01:03:24à regarder les industries
01:03:25qui peuvent se développer
01:03:26de manière spécifique.
01:03:28Dans Tchouze France,
01:03:29dans les investissements
01:03:30qui ont été annoncés,
01:03:31il y en avait
01:03:32dans les territoires d'outre-mer.
01:03:33Il y a des entreprises
01:03:34aujourd'hui qui investissent
01:03:35dans les territoires d'outre-mer.
01:03:36Donc il faut certes
01:03:37continuer à les soutenir,
01:03:38faire face au défi
01:03:39de la concurrence
01:03:39internationale, locale
01:03:41que vous avez mentionnée
01:03:42avec un certain nombre
01:03:43de voisins.
01:03:44C'est important.
01:03:45S'assurer que les protections
01:03:46qu'on a pour la métropole
01:03:47soient elles aussi présentes
01:03:48dans les territoires
01:03:49d'outre-mer.
01:03:50Moi, je suis intimement
01:03:51persuadé qu'on peut y arriver
01:03:52et qu'on va y arriver.
01:03:53Merci, M. le ministre.
01:03:55Madame Sandra Marceau.
01:03:57Merci, M. le Président.
01:03:58M. le ministre,
01:04:00les données récentes
01:04:00de la Banque de France
01:04:01confirment un décrochage économique
01:04:03préoccupant de la Charente.
01:04:04En 5 ans, notre département
01:04:06ne représente plus que 5,3%
01:04:08du tissu entrepreneurial
01:04:10de la région Nouvelle-Aquitaine.
01:04:12L'emploi privé recule
01:04:14de plus de 2 000 postes
01:04:15depuis 2022.
01:04:16Et une entreprise sur 6
01:04:17y est désormais
01:04:18en situation de fragilité,
01:04:20soit davantage
01:04:20que la moyenne régionale
01:04:22et nationale.
01:04:23À cette fragilisation économique
01:04:24s'ajoute une déprise
01:04:25démographique régulière.
01:04:27L'achat rente continue
01:04:28de perdre des habitants.
01:04:29On parle de diagonale du vide.
01:04:31Notamment parmi les actifs,
01:04:33quand la population française
01:04:34progresse encore légèrement.
01:04:36Ce double phénomène
01:04:36pèse directement
01:04:37sur l'attractivité
01:04:38de notre territoire.
01:04:39Et puis la question
01:04:40du recrutement
01:04:40est encore plus difficile
01:04:41dans ce type de territoire.
01:04:43Au-delà de la situation
01:04:45charentaise,
01:04:46ces tendances illustrent
01:04:46les difficultés
01:04:47des territoires industriels
01:04:49et intermédiaires,
01:04:50souvent éloignés
01:04:50de grands pôles de croissance.
01:04:52Comment soutenir encore plus
01:04:53ces bassins d'emploi et de vie
01:04:54lorsqu'on ne voterait pas
01:04:56un PLF ?
01:04:58En quoi le PLF
01:04:59serait plus impactant
01:05:00encore sur notre économie ?
01:05:02Monsieur le ministre.
01:05:03Non mais je connais bien
01:05:04votre territoire
01:05:05qui en plus fait face
01:05:05à des défis internationaux
01:05:07très importants
01:05:07dont on parlait tout à l'heure.
01:05:08Parce qu'évidemment,
01:05:09vous avez des filières importantes
01:05:10qui exportent
01:05:11et qui aujourd'hui font face
01:05:12à la fois à des défis en Chine
01:05:13et aux Etats-Unis
01:05:14avec la hausse des tarifs.
01:05:15Donc moi,
01:05:16je l'ai toujours dit,
01:05:17on doit à la fois
01:05:18accompagner ceux qui vont bien
01:05:20et les aider à accélérer,
01:05:21mais ne pas oublier
01:05:22ceux qui souffrent.
01:05:23Le programme Territoire d'Industrie
01:05:24nous a permis
01:05:24d'accompagner
01:05:25un certain nombre de territoires.
01:05:26ce que fait le CIRI
01:05:29chez moi
01:05:30et la délégation interministérielle
01:05:32aux restructurations
01:05:33pour accompagner
01:05:34les entreprises
01:05:35qui vont mal,
01:05:35mettre le paquet
01:05:36sur la formation,
01:05:37vous l'avez dit.
01:05:38Donc vraiment,
01:05:39en Charente comme ailleurs,
01:05:40dans cette diagonale
01:05:41qui porte très mal son nom,
01:05:43il faut qu'on la remplisse.
01:05:44Il faut qu'on continue
01:05:45à développer.
01:05:46Si on ne vote pas le PLF,
01:05:50pas de baisse de la CVAE,
01:05:52pas de baisse de l'ISPME
01:05:54que vous avez voté.
01:05:55Enfin, voilà quoi.
01:05:56Si on ne vote pas le PLF,
01:05:57on n'aura pas de PLF,
01:05:58on aura autre chose
01:05:58et ce sera le budget
01:05:59de l'année dernière
01:06:00ou je ne sais quoi.
01:06:01Et franchement,
01:06:02moi j'espère qu'on va le voter,
01:06:04ce PLF,
01:06:04parce qu'on y a tous intérêt,
01:06:06mais avant tout,
01:06:07nos entreprises.
01:06:08Merci Monsieur le Ministre.
01:06:09Merci Madame Marceau.
01:06:10Madame Sandrine Osbé.
01:06:14Merci Monsieur le Président.
01:06:15Monsieur le Ministre,
01:06:17moins de dix mois après son rachat
01:06:18par le groupe Danois Carlsberg,
01:06:20la société Tesser,
01:06:21forte depuis le trois siècle
01:06:22d'existence,
01:06:23fait face depuis le 16 octobre dernier
01:06:24à un plan de licenciement
01:06:26d'une grande brutalité.
01:06:27205 postes supprimés sur 318.
01:06:29Ce plan acte la fermeture définitive
01:06:31du site industriel iséroi,
01:06:32pourtant performant et rentable.
01:06:34Petit retour en arrière,
01:06:35en 2010,
01:06:36le groupe anglais Britvik,
01:06:37nouveau propriétaire de Tesser,
01:06:38promet un bel avenir
01:06:39pour l'entreprise.
01:06:40Mettre évit des engagements
01:06:41annoncés s'évapore,
01:06:42aucun des investissements promis
01:06:43ne sera réalisé,
01:06:44surtout la production
01:06:45destinée à l'export
01:06:46est exanalisée.
01:06:48En 2025,
01:06:49le groupe Danois Carlsberg
01:06:50achète donc Tesser.
01:06:51C'est alors une extraction
01:06:52massive de trésorerie
01:06:53qui s'opère.
01:06:54Au 30 septembre 2024,
01:06:55la trésorerie de Tesser
01:06:56était de 119,8 millions d'euros
01:06:58en positif.
01:07:00En 2025,
01:07:01la trésorerie est de moins
01:07:0224 millions d'euros,
01:07:03soit 140 millions d'euros
01:07:04qui ont disparu.
01:07:05Cerise sur le gâteau,
01:07:06Tesser a bénéficié
01:07:07de 500 000 euros par an
01:07:08de crédit impôt compétitivité.
01:07:10Au vu de ces éléments
01:07:11à propos de souveraineté
01:07:12industrielle,
01:07:13M. le ministre,
01:07:14envisagez-vous de renforcer
01:07:15le cadre réglementaire
01:07:16afin de conditionner
01:07:17les aides publiques
01:07:18à des engagements
01:07:18fermes de maintien ?
01:07:19Dernière question,
01:07:20M. le Président.
01:07:21M. le ministre,
01:07:22vous pouvez refuser
01:07:22l'homologation du PSE,
01:07:24le motif économique
01:07:25étant inexistant.
01:07:26Allez-vous intervenir ?
01:07:28M. le ministre.
01:07:29M. le député,
01:07:31moi, j'ai grandi
01:07:31avec les sirops Tesser.
01:07:32Donc, je suis aussi déprimé
01:07:33que vous de ce résultat.
01:07:34Mais la réalité,
01:07:35c'est qu'on boit moins
01:07:36de sirop qu'on en buvait
01:07:37et que la trésorerie
01:07:39elle a baissé
01:07:39parce qu'on a vendu
01:07:40beaucoup moins de sirop
01:07:41que j'imagine aussi
01:07:42qu'Arsberg l'attendait.
01:07:44Bon, j'en profite
01:07:45pour ajouter
01:07:46que la fiscalité comportementale
01:07:47et les taxes que vous votez
01:07:48peuvent avoir un impact
01:07:49sur les boissons sucrées,
01:07:50y compris celles faites en France.
01:07:51Et c'est un choix politique
01:07:53que vous faites,
01:07:54mais c'est un choix politique
01:07:54qui peut avoir un impact
01:07:55sur l'activité.
01:07:57Le CICE,
01:07:58ça datait d'avant moi,
01:07:59donc il en a peut-être touché,
01:08:00mais ça,
01:08:01je n'en suis pas responsable
01:08:02depuis qu'on a transformé
01:08:03le dispositif d'aide.
01:08:04La conditionnalité des aides,
01:08:06on aura ce débat,
01:08:07pas en 25 secondes.
01:08:08Mais moi, j'ai déjà dit
01:08:09que je souhaitais
01:08:09qu'on ait une transparence
01:08:10absolue sur les aides publiques
01:08:12et aussi sur la fiscalité
01:08:14qui pèse sur les entreprises
01:08:15parce que je rappelle
01:08:15qu'on est à la fois
01:08:16le pays qui taxe le plus
01:08:18nos entreprises
01:08:18et qui les aide le plus.
01:08:20Et que la différence
01:08:21entre les deux
01:08:21reste la plus importante
01:08:23en Europe.
01:08:24Donc, on taxe le plus
01:08:25on aide plus
01:08:26et quand on fait
01:08:26la différence des deux,
01:08:27on est encore un pays
01:08:28qui prélève le plus.
01:08:29Donc, on a besoin
01:08:30de transparence,
01:08:31on a besoin d'avoir
01:08:31ce vrai débat.
01:08:32Je pense que vous l'aurez,
01:08:33nous l'aurons en 2027,
01:08:34mais c'est un vrai débat de fond.
01:08:36On taxe beaucoup,
01:08:37on aide beaucoup,
01:08:37on pourrait peut-être
01:08:38être plus efficace.
01:08:40Monsieur Péric Corbon.
01:08:42Merci, Monsieur le Président.
01:08:43Je vais revenir à mon tour
01:08:44sur le dossier Novasco,
01:08:45Monsieur le Ministre,
01:08:46puisque la reprise
01:08:47d'un seul site par métal blanc
01:08:48précipite en même temps
01:08:49la liquidation des deux autres.
01:08:52Il y a plus de 550 emplois
01:08:54qui sont supprimés,
01:08:55dont 40 sur le site
01:08:56du Marais à Saint-Etienne
01:08:57dans ma circonscription.
01:08:59Alors, j'ai bien noté
01:08:59les poursuites
01:09:00que va engager l'État
01:09:01contre Gréboul
01:09:02et je les soutiens.
01:09:03Mais ma question aujourd'hui,
01:09:04elle est simple.
01:09:04Quel est l'engagement
01:09:05de l'État en particulier
01:09:06dans le cadre
01:09:07de la négociation du PSE
01:09:08au regard de la procédure
01:09:10initiée contre Gréboul ?
01:09:12Et puis,
01:09:13qu'en est-il du travail
01:09:14du Syrie
01:09:15par rapport à la possibilité
01:09:16de trouver un repreneur
01:09:18post-liquidation ?
01:09:19Je sais que le Syrie
01:09:20y travaille.
01:09:21J'ai du mal
01:09:22à partager votre optimisme,
01:09:23Monsieur le Ministre,
01:09:24quand vous dites
01:09:24qu'aujourd'hui,
01:09:25on crée plus d'emplois
01:09:25industriels qu'on en détruit.
01:09:27Moi, je suis issu
01:09:27d'un territoire qui souffre.
01:09:29En l'espace d'une semaine,
01:09:30je me coltine
01:09:31ACI et Novasco.
01:09:33Et donc,
01:09:34on a vraiment du mal
01:09:34à partager votre optimisme.
01:09:36On a plutôt besoin
01:09:36aujourd'hui d'un engagement
01:09:37concret, de volontarisme
01:09:39et même c'est un appel à l'aide
01:09:40que le territoire stéphanois
01:09:41vous lance aujourd'hui.
01:09:43Merci, Monsieur le Ministre.
01:09:43Et franchement,
01:09:44je l'entends.
01:09:45C'est un territoire difficile.
01:09:47Ce n'est pas parce qu'on crée
01:09:48de l'emploi industriel en net.
01:09:49Ça, c'est l'INSEE qui le dit,
01:09:50ce n'est pas le moi,
01:09:50qu'on n'en détruit pas par ailleurs.
01:09:51On crée plus d'emplois
01:09:52qu'on en détruit,
01:09:53mais il y a des emplois
01:09:53qui sont détruits,
01:09:54notamment dans les zones
01:09:55industrielles historiques
01:09:56et dont la vôtre,
01:09:58qu'il faut qu'on continue
01:09:58à soutenir.
01:09:59Sur le PSE,
01:10:00on va déjà s'assurer
01:10:00que la réglementation s'applique.
01:10:02C'est la moindre des choses
01:10:02dans ce cas-là.
01:10:04Sur ACI,
01:10:04on regarde ça de très près
01:10:05parce que c'est une holding
01:10:06qui a des filiales
01:10:07un peu partout en France
01:10:08et vous n'êtes pas
01:10:09le seul concerné.
01:10:09et on va regarder ça
01:10:10de très près.
01:10:11Je rappelle quand même
01:10:12que sur Novasco,
01:10:12il y a plus de 400 emplois
01:10:13qui ont été sauvés
01:10:14en deux ans,
01:10:15le site de Dune
01:10:16et le site de Fosse,
01:10:17mais ceux qui ont été détruits,
01:10:20on doit les accompagner
01:10:21individuellement,
01:10:22y compris dans votre territoire.
01:10:24Et vous l'avez dit,
01:10:24on va chercher des repreneurs
01:10:26pour les sites
01:10:26et évidemment,
01:10:27des repreneurs pour les salariés.
01:10:28Ça fait vraiment partie
01:10:29du défi auquel on fait face.
01:10:31Je ne veux pas donner l'impression
01:10:31que je suis un optimiste invétéré
01:10:33ou quelqu'un qui voit
01:10:35la vie en hausse,
01:10:37mais il y a des bonnes nouvelles,
01:10:38il y en a des mauvaises,
01:10:40il faut qu'on traite les mauvaises,
01:10:41il faut aussi qu'on puisse
01:10:42ensemble reconnaître les bonnes
01:10:43parce que sinon,
01:10:44vraiment, on arrête.
01:10:48Monsieur Jean-Luc Bourgeau.
01:10:50Merci, Monsieur le Président.
01:10:51Monsieur le Ministre,
01:10:52moi, je vais vous parler
01:10:54du barrage de la Rance,
01:10:55cette usine marimotrice
01:10:56qui produit de l'électricité
01:10:59et qui, en ce moment,
01:11:01rencontre des problèmes
01:11:02depuis longtemps,
01:11:03d'ailleurs, de sédimentation.
01:11:04Et je suis assez malheureux
01:11:07de voir qu'un collectif de maires
01:11:08qui travaille depuis des dizaines
01:11:11d'années, on va dire,
01:11:12dans différentes structures,
01:11:13copie, il y a beaucoup de réunions,
01:11:15se retrouve aujourd'hui
01:11:16à entamer une procédure
01:11:18contre l'État et EDF.
01:11:20Vous connaissez un peu le territoire,
01:11:21on n'a pas des élus,
01:11:23quand même,
01:11:23qui sont considérés
01:11:24comme étant des élus durs,
01:11:26mais de les voir aujourd'hui,
01:11:28puisque j'étais en réunion
01:11:28avec eux en fin de semaine dernière,
01:11:30les voir aujourd'hui,
01:11:31trouver comme seule solution,
01:11:33celle d'entamer une procédure
01:11:34contre l'État et EDF,
01:11:35je trouve ça vraiment regrettable.
01:11:37Et donc, j'aimerais,
01:11:38voilà, tout ça, vous savez bien,
01:11:39c'est l'histoire du rachat.
01:11:40Et c'est normal,
01:11:40quand elle a été créée,
01:11:42on n'avait pas de prix vert et autres.
01:11:45Et moi, je trouve, voilà,
01:11:46je trouve vraiment regrettable
01:11:47d'en arriver à cette situation.
01:11:48Et je ne vous demande pas forcément
01:11:50de réponse aujourd'hui,
01:11:51mais je vous invite
01:11:51à venir les rencontrer.
01:11:53Voilà, merci.
01:11:55Merci, monsieur le député.
01:11:57C'est un territoire
01:11:57que je connais bien, effectivement.
01:11:58J'ai traversé le barrage
01:11:59quelques fois
01:12:00en me rendant
01:12:02dans les Côtes d'Armor.
01:12:04Donc, vous m'aviez alerté là-dessus
01:12:06et je dois avouer que,
01:12:07personnellement,
01:12:08je n'ai pas beaucoup avancé.
01:12:09Donc, ce à quoi je peux m'engager,
01:12:10c'est qu'on reçoive
01:12:11le collectif d'élus en question.
01:12:13On travaille sur tous les sujets
01:12:15à l'hydroélectricité
01:12:16avec un certain nombre d'entre vous,
01:12:17mais je comprends
01:12:18que ce sujet-là,
01:12:18il est très particulier
01:12:19lié à l'histoire de l'ouvrage
01:12:21et à la manière
01:12:22dont la concession
01:12:23avait été élaborée.
01:12:25Donc, je voudrais vraiment
01:12:26qu'on puisse organiser
01:12:26une réunion à Bercy
01:12:27avec le collectif d'élus
01:12:28auquel vous serez évidemment convié
01:12:30de manière à ce qu'on puisse
01:12:31de manière très concrète
01:12:32évoquer les solutions
01:12:33parce que c'est un sujet important
01:12:35et je dois avouer
01:12:36que je ne vous suis pas revenu là-dessus.
01:12:37Donc, c'est promis,
01:12:39ce sera le cas.
01:12:41C'est enregistré.
01:12:42Monsieur Tavernier.
01:12:44Merci, Monsieur le Président.
01:12:46Monsieur le ministre de l'Économie,
01:12:47avant-hier,
01:12:47les Restos du Coeur
01:12:48ont lancé
01:12:48leur 41e campagne nationale.
01:12:51La petite idée de Coluche
01:12:52qui ne devait être
01:12:53que temporaire s'éternise.
01:12:55La précarité alimentaire
01:12:56s'est enracinée dans le pays.
01:12:57L'État se doit donc
01:12:58de répondre aux besoins
01:12:59des associations
01:12:59qui luttent
01:13:00contre la précarité alimentaire.
01:13:01Comme vous le savez,
01:13:02faute de temps
01:13:02sur le projet de loi de finances,
01:13:04notre Assemblée sera très probablement
01:13:06privée de débats en séance
01:13:07sur la mission Solidarité,
01:13:09celle qui traite
01:13:09des crédits relatifs
01:13:10à l'aide alimentaire.
01:13:11Néanmoins,
01:13:12lors de l'examen
01:13:12de ces crédits en commission,
01:13:13nous avons adopté
01:13:14trois amendements
01:13:15permettant de lutter
01:13:16contre la faim.
01:13:17Un de 5 millions d'euros
01:13:18pour ouvrir
01:13:19la tarification sociale
01:13:20de la restauration scolaire
01:13:21à de nouvelles communes.
01:13:22Un de 3 millions d'euros
01:13:23pour ouvrir
01:13:24à de nouvelles écoles
01:13:25en Guyane et à Mayotte
01:13:26le dispositif
01:13:26petit-déjeuner à l'école.
01:13:28Et enfin,
01:13:28un amendement
01:13:28de 40 millions d'euros
01:13:29pour revenir
01:13:30sur les crédits de renfort
01:13:31de l'aide alimentaire
01:13:32non reconduite en 2024.
01:13:33Alors,
01:13:33j'ai bien conscience
01:13:34que vous n'êtes pas
01:13:35ministre des Solidarités,
01:13:36mais les dix dernières années,
01:13:37quand je travaillais
01:13:38dans l'aide alimentaire,
01:13:38on m'a toujours dit
01:13:39qu'in fine,
01:13:39c'est Bercy qui décide.
01:13:41Alors,
01:13:41le gouvernement
01:13:42retiendra-t-il
01:13:42ces amendements,
01:13:44notamment celui
01:13:44de 40 millions,
01:13:45indispensable
01:13:46pour certaines structures
01:13:47locales d'aide alimentaire ?
01:13:48Merci.
01:13:48C'est trop facile le coup.
01:13:51Bercy décide là.
01:13:53Maintenant,
01:13:53les avis,
01:13:54c'est le Parlement
01:13:54qui décide.
01:13:55Vous avez remarqué
01:13:55que ça a un peu changé.
01:13:57Donc,
01:13:57non,
01:13:57mais je vais regarder
01:13:58de manière précise
01:13:58ces amendements
01:13:59que je n'ai pas regardés
01:13:59de près.
01:14:01Vous savez que
01:14:02pour la question
01:14:02d'OMTOM,
01:14:03il y a quand même
01:14:03un projet de loi
01:14:05au pouvoir d'achat
01:14:05dans les DOMTOM
01:14:06dans les territoires
01:14:07d'outre-mer
01:14:08qui se concentrent
01:14:08sur ce sujet particulier,
01:14:10y compris sur l'alimentation.
01:14:12Mais pour le reste,
01:14:12je vais voir avec ma collègue
01:14:13des comptes publics.
01:14:14Ce n'est pas tout à fait
01:14:14le même étage à Bercy.
01:14:16Donc,
01:14:16je vais regarder ça avec elle.
01:14:20Merci.
01:14:21Merci,
01:14:21Monsieur le Ministre.
01:14:23Monsieur Philippe Bollot.
01:14:25Merci,
01:14:25Monsieur le Président.
01:14:26Monsieur le Ministre,
01:14:26je vais vous parler
01:14:26de méthanisation collective.
01:14:28Elle nécessite
01:14:29de l'hygiénisation.
01:14:30Vous le savez,
01:14:31cette hygiénisation
01:14:32passe par une autoconsommation
01:14:33du biogaz produit.
01:14:35Cette autoconsommation
01:14:36peut bénéficier
01:14:36d'une aide
01:14:37moyennant un comptage.
01:14:38Et c'est bien là
01:14:39que le problème apparaît.
01:14:40Parce que si nous sommes face
01:14:41à une situation de blocage,
01:14:43sur qui contrôle
01:14:43la quantité de biogaz autoconsommé.
01:14:46On se pose la question
01:14:46de GRDF,
01:14:47mais ce n'est pas sur son domaine.
01:14:48Donc,
01:14:48la solution n'est pas possible.
01:14:50La seule solution envisagée
01:14:51pour l'instant
01:14:51est une estimation
01:14:52de la quantité autoconsommée
01:14:54pour obtenir le couple
01:14:55temps-température.
01:14:57Et tout cela a un coût.
01:14:58Et je voudrais vous signaler
01:14:59une situation
01:15:00qui m'a été remontée
01:15:01dans un porteur de projet,
01:15:02situation paradoxale,
01:15:03qui doit payer 40 000 euros
01:15:04pour recevoir une aide
01:15:05de 80 000 euros.
01:15:06Monsieur le Ministre,
01:15:07je vous sais attaché
01:15:09à la simplification.
01:15:10Il faut trouver une solution
01:15:10à cette situation
01:15:11qui met en cause
01:15:12la possibilité
01:15:13de faire cette méthanisation
01:15:14si importante
01:15:14pour notre territoire.
01:15:15Et cette solution
01:15:16doit être de bon sens,
01:15:17pragmatique,
01:15:17peu coûteuse,
01:15:18efficiente et rapide.
01:15:21C'est sûr que payer
01:15:2240 000 euros
01:15:23pour en recevoir 80,
01:15:24on doit pouvoir simplifier ça.
01:15:25Donc,
01:15:27ce que je propose,
01:15:27c'est qu'en marge
01:15:28de cette réunion,
01:15:29vous nous donniez
01:15:30les coordonnées
01:15:30du porteur de projet
01:15:31en question
01:15:32et qu'on l'appelle,
01:15:33on fera une réunion collective.
01:15:36Mais ce n'est pas
01:15:37le sujet que je maîtrise
01:15:38le plus,
01:15:39mais je vais regarder ça
01:15:40de très près
01:15:40avec mes équipes
01:15:41pour assurer qu'effectivement
01:15:42on passe de Kafka
01:15:44à un truc un peu plus efficace.
01:15:46Monsieur Frédéric Falcone.
01:15:50Merci,
01:15:51Monsieur le Président.
01:15:51Monsieur le Ministre,
01:15:52alors nous avons appris hier
01:15:53par voie de presse
01:15:53en plein débat budgétaire
01:15:54la mise en oeuvre
01:15:55d'une nouvelle hausse globale
01:15:56de la taxe financière
01:15:57décidée par le gouvernement seul,
01:15:59excluant des discussions
01:16:00les maires et le Parlement.
01:16:02Ce nouveau matraquage fiscal
01:16:03toucherait 7,5 millions de Français
01:16:04pour une hausse moyenne
01:16:05de 65 euros.
01:16:07Dans mon département de l'autre,
01:16:0845% des propriétaires
01:16:09seraient concernés.
01:16:10Je rappelle que l'autre
01:16:11est l'un des départements
01:16:12les plus pauvres de France
01:16:13et selon nos informations,
01:16:14ce sont les territoires ruraux
01:16:15les moins solvables
01:16:16qui seront demain touchés
01:16:17par cette nouvelle
01:16:18révision foncière masquée.
01:16:19D'ailleurs,
01:16:20est-ce que vous avez utilisé
01:16:21les DPE pour collecter
01:16:23des données
01:16:23sur le niveau de confort
01:16:24des logements
01:16:25qui sont d'ailleurs transmises
01:16:26à l'ADEME
01:16:27et à la main de l'État ?
01:16:29Monsieur le Ministre,
01:16:30nous vous appelons
01:16:30à renoncer
01:16:31à ce nouveau coup de massue.
01:16:33Je tiens à vous avertir
01:16:34de la colère fiscale
01:16:34qui monte dans ce pays
01:16:35et qui,
01:16:36si vous persistez dans ces devoirs,
01:16:37risque d'exploser en 2026.
01:16:39Je vous remercie.
01:16:41Venant d'un groupe
01:16:42qui a voté 30 milliards d'impôts
01:16:43sur les entreprises,
01:16:44cette dernière remarque
01:16:46me fait sourire.
01:16:49Non mais,
01:16:49sur la taxe foncière,
01:16:51j'ai rien voté,
01:16:54je vous ai proposé
01:16:56un budget,
01:16:57vous l'avez depuis
01:16:58fait exploser fiscalement,
01:17:00c'est votre choix.
01:17:01C'est votre choix.
01:17:02Mais parler de matraquage fiscal
01:17:03quand on parle de 30 milliards d'impôts
01:17:05totalement inapplicables
01:17:06par ailleurs,
01:17:07c'est quand même
01:17:08un sacré paradoxe.
01:17:09Non mais,
01:17:10vous savez que cette hausse
01:17:11proposée,
01:17:12elle repose
01:17:13sur l'actualisation
01:17:14des bases
01:17:15qui doivent être actualisées
01:17:16depuis des années
01:17:17et qui posent un sujet
01:17:18d'équité fiscale
01:17:19entre communes
01:17:20et entre collectivités.
01:17:21Maintenant,
01:17:23la réponse est dans la question,
01:17:24je viens de le dire,
01:17:24c'est les collectivités locales
01:17:25qui sont les premières
01:17:26concernées par cette hausse.
01:17:28Je pense que le débat
01:17:29au Sénat
01:17:30permettra sans doute
01:17:31d'avancer sur ce sujet
01:17:32qui est un sujet important
01:17:34et qui n'est pas forcément
01:17:35un sujet simple.
01:17:36C'est les ressources
01:17:37des collectivités locales.
01:17:38Ça fait un certain nombre d'années
01:17:39qu'un certain nombre d'entre elles
01:17:40nous demandent d'actualiser
01:17:41ces bases
01:17:41qui n'ont plus aucun sens.
01:17:43Maintenant,
01:17:43c'est l'Assemblée
01:17:44et le Sénat
01:17:45qui,
01:17:45dans leur sage sagesse,
01:17:47en décidons.
01:17:47M. Jean-Luc Fugit.
01:17:52Merci, M. le Président.
01:17:53Alors, M. le Ministre,
01:17:54à l'absence de PPE 3,
01:17:57par rapport à ce que j'ai dit tout à l'heure,
01:17:58c'est l'ensemble
01:17:58du secteur industriel énergétique
01:18:00et pas que celui des ENR
01:18:01qui est à l'arrêt,
01:18:03y compris les projets d'innovation.
01:18:05Et comme je n'ai pas abordé tout à l'heure
01:18:06la question de la demande,
01:18:07je vous pose la question suivante.
01:18:09Si la politique de l'offre
01:18:11a besoin d'être soutenue,
01:18:13notamment au travers de la PPE 3,
01:18:14que prévoyez-vous de faire
01:18:16pour stimuler la demande ?
01:18:18Et la question que je me pose,
01:18:19moi, modestement,
01:18:20c'est ne doit-on pas construire
01:18:21un plan ambitieux,
01:18:23interministériel
01:18:24d'électrification majeur ?
01:18:26Et c'est un peu la question
01:18:27que je vous pose.
01:18:27Et quand il me reste quelques secondes,
01:18:28je voulais simplement
01:18:29attirer votre attention
01:18:30et celle de votre équipe
01:18:31sur la situation actuelle
01:18:33d'une entreprise
01:18:33cet après-midi même
01:18:34dans le Ronde chez moi
01:18:36qui est Symbio
01:18:36liée avec l'hydrogène.
01:18:38Il y a une grosse difficulté
01:18:39à cause du désengagement brutal
01:18:41inadmissible de Stellantis,
01:18:43comme vous le savez.
01:18:43Il y a des manifestations
01:18:45cet après-midi.
01:18:46La situation est très, très tendue
01:18:47au salon de Solutrans.
01:18:49J'espère que l'État
01:18:49sera à la hauteur
01:18:50pour aider à sauver
01:18:51Symbio et la filière hydrogène.
01:18:53Merci.
01:18:56Merci, M. le député.
01:18:58Oui, il faut travailler
01:18:59sur la demande.
01:19:00Et le Premier ministre
01:19:01m'a aussi demandé
01:19:02de réfléchir à une stratégie
01:19:04pour accélérer la hausse
01:19:05de la demande d'électrification.
01:19:06Mais c'est un problème mondial.
01:19:07Aujourd'hui,
01:19:08les gens ne consomment pas
01:19:09autant d'électricité
01:19:10qu'on pensait qu'ils le feraient
01:19:11il y a cinq ou six ans.
01:19:13Et donc,
01:19:13on fait déjà plein de choses.
01:19:14Vous le savez,
01:19:15vous les avez votées
01:19:15sur les voitures électriques,
01:19:17sur ma prime Rénov',
01:19:18etc.
01:19:18Mais il faut réfléchir
01:19:20de manière peut-être
01:19:20encore plus ambitieuse
01:19:22à ces enjeux
01:19:23d'électrification,
01:19:24sachant quand même
01:19:25que chaque euro compte
01:19:26et chaque euro public compte.
01:19:28Symbio,
01:19:28c'est un sujet
01:19:29qui m'est cher.
01:19:29Moi, j'avais participé
01:19:30à l'inauguration,
01:19:31je pense que vous y étiez,
01:19:32de l'usine
01:19:32avec le président
01:19:34de région de l'époque,
01:19:36Laurent Wauquiez,
01:19:37Agnès Pagny-Rénaché,
01:19:38et quelques parlementaires.
01:19:39C'est un très beau projet.
01:19:41On a des donneurs d'ordre
01:19:42qui aujourd'hui
01:19:43ont eu tendance
01:19:43à retirer
01:19:44un certain nombre de commandes.
01:19:45Nous, on est en train
01:19:46de travailler avec eux
01:19:47pour qu'il y ait des engagements,
01:19:48pour s'assurer
01:19:48que cette usine
01:19:49puisse poursuivre
01:19:51son activité.
01:19:51Stellantis,
01:19:52Forvia et Michelin,
01:19:53pour ne pas les citer,
01:19:54sont tous les trois
01:19:54autour de la table aujourd'hui
01:19:56avec le gouvernement
01:19:56pour s'assurer
01:19:57qu'on puisse continuer
01:19:58à développer cette usine
01:19:59qui est dans l'hydrogène,
01:20:01qui est un secteur
01:20:03qui souffre quand même pas mal,
01:20:04mais qu'il faut continuer
01:20:05à soutenir.
01:20:08M. Maxime Lenné.
01:20:10Merci, M. le Président.
01:20:11M. le Ministre,
01:20:12comme en une minute,
01:20:13je n'aurai pas assez de temps
01:20:14pour vous dire tout le mal
01:20:14que je pense
01:20:15du versement nucléaire universel,
01:20:16je vais vous remettre
01:20:17le rapport que nous avons commis
01:20:18avec le collègue Bolo
01:20:19il y a quelques semaines.
01:20:21Effectivement,
01:20:22on ne sait toujours rien
01:20:22du seuil de taxation
01:20:23des revenus d'EDF
01:20:24ni même du coût
01:20:25du nouveau nucléaire
01:20:26et encore moins
01:20:26du montage financier de l'État.
01:20:28Mais il y a deux actualités.
01:20:29D'abord,
01:20:30un projet de décret
01:20:30du gouvernement
01:20:31qui a passé un sale quart d'heure
01:20:32en Conseil supérieur
01:20:34de l'énergie hier
01:20:34qui invite la Commission
01:20:37de régulation de l'énergie
01:20:38à la plus grande pridance
01:20:39dans la fixation
01:20:40de la fameuse ristourne
01:20:41qui devrait s'appliquer
01:20:42sur nos factures
01:20:43et qui invite d'ailleurs
01:20:44les Français
01:20:45à couper le chauffage
01:20:46en janvier
01:20:47pour le rallumer en août
01:20:48puisque le VNU
01:20:48ne s'appliquerait
01:20:49qu'aux consommations
01:20:50l'été sur la période
01:20:51la moins tordue
01:20:52sur le système.
01:20:54La deuxième chose,
01:20:55c'est l'avis
01:20:55de la Creux
01:20:57sur le TRV
01:20:57qui nous indique
01:20:58que puisqu'on va
01:21:00vers un système
01:21:00tout marché,
01:21:01on va avoir
01:21:02des frais de transaction
01:21:03beaucoup plus importants
01:21:04sur les fournisseurs alternatifs
01:21:05et qu'il va falloir
01:21:06les répercuter
01:21:06dans le calcul du TRV
01:21:07donc même quand on est
01:21:08resté chez EDF
01:21:09au TRV
01:21:10et bien il va falloir
01:21:11que les factures augmentent
01:21:12pour payer
01:21:13les fournisseurs parasites.
01:21:15Est-ce que vous confirmez
01:21:16qu'il n'y aura
01:21:16aucune ristourne
01:21:17en 2026 ?
01:21:18Je vous remercie.
01:21:19Bon d'abord
01:21:20pour l'instant
01:21:20le prix de l'électricité
01:21:22a plutôt tendance
01:21:23à baisser en France
01:21:24à 29 centimes
01:21:24le kilowattheure
01:21:25l'année dernière
01:21:2526 cette année
01:21:26donc prenons-le
01:21:27qu'on s'abaisse quand même.
01:21:30Là-dessus
01:21:30tout est en discussion
01:21:31et c'est d'ailleurs
01:21:31pour ça que le Conseil
01:21:32de supérieure d'énergie
01:21:33a pu donner son avis
01:21:34sur le décret en question
01:21:35donc on est en train
01:21:36de finaliser le dispositif
01:21:37la raison pour laquelle
01:21:39on a privilégié l'été
01:21:40de manière initiale
01:21:41vous le savez
01:21:41c'est parce que les industriels
01:21:43eux ont une consommation
01:21:44extrêmement saisonnière
01:21:46et qu'on souhaite
01:21:47continuer à soutenir
01:21:47nos industriels
01:21:48face à la concurrence
01:21:49internationale
01:21:50mais on est en train
01:21:51de finaliser le calibrage
01:21:52du dispositif
01:21:52c'est RTE qui sera chargé
01:21:54de le redistribuer
01:21:55il faudra pré-notifier
01:21:57à la Commission européenne
01:21:58évidemment
01:21:58et avoir l'aval de Bruxelles
01:21:59et donc tout ça
01:22:00est en cours de finalisation
01:22:01donc n'affolons pas
01:22:02tout le monde
01:22:03Monsieur Alexandre Loubet
01:22:06Merci Monsieur le Président
01:22:09Monsieur le ministre
01:22:10de l'économie et de l'énergie
01:22:11en avril dernier
01:22:12une loi a été votée
01:22:13pour convertir
01:22:14la centrale à charbon
01:22:15de Saint-Aveld
01:22:16en énergie
01:22:17moins émettrice de CO2
01:22:18pour rendre effective
01:22:19cette conversion
01:22:20j'ai interpellé
01:22:21le Premier ministre Lecornu
01:22:22qui s'est engagé
01:22:23la semaine dernière
01:22:24par courrier
01:22:24à garantir la pérennité
01:22:26de la centrale
01:22:26et de ses emplois
01:22:28afin de tenir
01:22:29cet engagement
01:22:29Monsieur le ministre
01:22:30j'ai deux questions précises
01:22:32à vous poser
01:22:33première question
01:22:34dans le cadre du décret
01:22:35d'application du mécanisme
01:22:36de capacité
01:22:38que vous allez signer
01:22:39d'ici la fin de l'année
01:22:40allez-vous
01:22:41assurer une juste place
01:22:42aux moyens
01:22:43de production
01:22:44pilotable
01:22:45pour garantir
01:22:45la conversion
01:22:46de la centrale
01:22:47de Saint-Aveld
01:22:48deuxième question
01:22:49Monsieur le ministre
01:22:50elle porte sur l'annonce
01:22:51récente
01:22:51d'une co-entreprise
01:22:53entre Total Energy
01:22:53et le groupe
01:22:54EPH
01:22:55qui fait peser
01:22:56une forte inquiétude
01:22:57sur la pérennité
01:22:58de cette conversion
01:22:59car il n'est pas explicité
01:23:00dans le communiqué
01:23:01que les actifs charbon
01:23:02seront intégrés
01:23:03à cette co-entreprise
01:23:04pouvez-vous m'assurer
01:23:05Monsieur le ministre
01:23:06que votre gouvernement
01:23:07pèsera
01:23:08avec la conversion
01:23:09et lieu
01:23:10quel que soit
01:23:10l'actionnaire détenteur
01:23:12de la centrale
01:23:13à charbon
01:23:13qu'il s'agisse toujours
01:23:14de gaz à l'énergie
01:23:15ou de cette nouvelle
01:23:16co-entreprise
01:23:17je vous remercie
01:23:18Merci Monsieur le Président
01:23:21on est en train
01:23:22de finaliser le dispositif
01:23:24donc je ne peux pas
01:23:24vous répondre précisément
01:23:25mais évidemment
01:23:26une loi transpartisane
01:23:27a été votée
01:23:27on va l'appliquer
01:23:28donc on est en train
01:23:29de finaliser tout ça
01:23:30et vous aurez évidemment
01:23:32étant un local de l'étape
01:23:33si je puis dire
01:23:34les informations
01:23:35qui permettent
01:23:35de le préciser
01:23:36en ce qui concerne
01:23:37l'opération
01:23:37que vous mentionnez
01:23:38qui a été annoncée
01:23:39hier ou avant-hier
01:23:40je ne sais plus
01:23:40elle ne concerne pas
01:23:41les activités de charbon
01:23:43donc les discussions
01:23:43se poursuivent
01:23:44avec le groupe en question
01:23:45qui reste évidemment
01:23:46l'actionnaire unique
01:23:47de cet intervol
01:23:49de groupe gaz à l'énergie
01:23:50et on va continuer
01:23:50à travailler avec eux
01:23:51Roland Lescure devant
01:23:52les députés
01:23:53pour parler du budget
01:23:55le sujet majeur
01:23:56mais aussi de la situation
01:23:57industrielle de la France
01:23:59avec notamment
01:24:00les fermetures d'usines
01:24:02qui se multiplient
01:24:03à l'est de la France
01:24:04vous pouvez retrouver
01:24:05les temps forts
01:24:06de cette audition
01:24:07sur lcp.fr
01:24:08et sur tous les réseaux
01:24:10puisque LCP est partout
01:24:12c'est la fin de cet épisode
01:24:13à bientôt
01:24:14à l'Assemblée nationale
01:24:15restez sur la 8
01:24:16ciao ciao
01:24:17Sous-titrage Société Radio-Canada
01:24:19Sous-titrage Société Radio-Canada
01:24:21Sous-titrage Société Radio-Canada
01:24:23Merci d'avoir regardé cette vidéo
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