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00:00Bonjour ! Bon, aujourd'hui on se penche sur un sujet qui a beaucoup fait parler.
00:05Ah oui, les déclarations de Candace Owen sur Brigitte Macron.
00:09Exactement, c'est récente sortie médiatique.
00:12Et soyons très clairs dès le début, notre discussion va se baser exclusivement sur une transcription qu'on a d'une de ces interventions vidéo.
00:19On ne va pas les chercher ailleurs, on ne va pas vérifier les faits ni donner notre avis.
00:23Le but c'est vraiment de décortiquer ce qu'elle dit, elle, dans ce document.
00:27Oui, comprendre ses arguments, ses affirmations précises.
00:30Voilà, comprendre sa perspective telle qu'elle l'expose là.
00:33Bon, alors on y va ? On décortique ça ?
00:35C'est ça. Et c'est important, je pense, de rappeler que tout ça, ça s'inscrit dans une polémique plus large, assez agitée même.
00:42Oui, bien sûr.
00:42Mais nous, aujourd'hui, on se concentre vraiment que sur les points soulevés par Owens dans cette transcription précise, rien d'autre.
00:48Parfait, c'est noté.
00:50Alors, allons-y.
00:51Le cœur de l'affaire, l'argument principal de Candace Owens, si on se fie à ce document, c'est...
00:59C'est l'affirmation que Brigitte Macron serait née homme.
01:02Oui, sous le nom de Jean-Michel Tronieu et qu'elle aurait transitionné.
01:07C'est vraiment ça l'allégation centrale.
01:10Tout tourne autour de ça, en fait.
01:11Et pour appuyer ça, elle insiste beaucoup sur un point, l'absence supposée de photos.
01:17Oui, les photos sur une longue période, c'est ça ?
01:20C'est ça, environ 30 ans.
01:21Elle dit, en gros, on ne peut pas juste gommer 30 ans de la vie de quelqu'un...
01:26Sans laisser de traces.
01:27Visuel.
01:28Voilà.
01:29Pour elle, après avoir regardé ce qu'elle décrit comme un vide, il sera impossible de croire que Brigitte Macron est née femme.
01:36Elle renvoie d'ailleurs à sa propre série Becoming Brigitte comme base de ses dires.
01:40Et ce qui est intéressant, là, ce n'est pas tant l'affirmation elle-même, mais la façon dont elle utilise cet argument des photos.
01:46C'est-à-dire ?
01:47Dans son raisonnement, tel qu'il est présenté ici, ce manque de photos, ce n'est pas juste une question, une bizarrerie.
01:55C'est présenté comme une quasi-preuve.
01:57Ah oui ?
01:57Preuve de...
01:58Une preuve de...
01:59Une preuve qu'il y a quelque chose qui cloche, une anomalie.
02:02Elle s'en sert pour instiller le doute.
02:04L'idée, c'est, si on n'a pas les photos normales, tu vois, enfance, jeunesse, premier mariage avec la famille et tout...
02:11Oui.
02:12C'est qu'il y a forcément quelque chose à cacher sur l'identité d'origine.
02:14Elle joue sur l'attente qu'on a tous d'avoir des photos de notre vie.
02:18Donc sa logique, c'est pas de photos égale problème d'identité.
02:22C'est un peu ça, oui.
02:23Elle transforme une absence de preuve qu'elle affirme en preuve d'une absence selon sa thèse.
02:29C'est un procédé assez classique, en fait.
02:31D'accord.
02:32On demande une preuve très précise.
02:34Si elle n'arrive pas comme on veut, on en déduit que la thèse adverse est fausse.
02:39Et la sienne, du coup, renforcée.
02:41Son scepticisme envers le récit officiel vient beaucoup de là.
02:46Je vois.
02:46Mais il n'y a pas que les photos.
02:48Elle parle aussi d'un truc très concret, non ?
02:51Une histoire de formulaire fiscal.
02:53Ah oui.
02:54Tu peux nous en dire plus là-dessus ?
02:56Qu'est-ce qu'elle raconte exactement ?
02:57Alors, selon sa version, toujours dans cette transcription, il y aurait eu un moment où
03:03Brigitte Macron aurait été enregistrée sur des papiers des impôts.
03:07Pas comme Brigitte, mais comme Jean-Michel, avec la mention « sexe masculin ».
03:12C'est quand même très précis comme affirmation.
03:14Oui, c'est très précis.
03:16Et le point clé ?
03:17Le point clé, c'est qu'elle anticipe l'explication officielle.
03:21Elle dit qu'un représentant, elle cite un nom, Berma ou Brume, c'est pas très clair.
03:26D'accord.
03:26Ce représentant aurait parlé d'un piratage informatique.
03:30Et ça, Owens, elle balaye.
03:32Complètement ridicule, elle dit.
03:33Elle rejette l'explication ?
03:35Complètement.
03:36Son argument, c'est « mais pourquoi un hacker irait prendre des risques pareils
03:40juste pour changer un nom et un genre sur un papier fiscal ? »
03:43Sanguin financier.
03:44Voilà.
03:45Aucun intérêt financier.
03:47Pour elle, ça ne tient pas debout.
03:48Elle ajoute même que ce serait un fonctionnaire, ce monsieur Brume ou Berma,
03:53qui bosserait avec les Macron depuis 2017, qui aurait découvert ça.
03:56Et là, on voit bien comment ça s'intègre dans son histoire.
03:59Oui.
03:59Si on regarde l'ensemble de cet épisode formulaire tel qu'elle le raconte,
04:04ça devient une pièce maîtresse pour elle, pour accréditer l'idée d'une dissimulation.
04:08D'une sorte de complot.
04:10Oui, ou en tout cas d'une volonté de masquer la vérité au plus haut niveau.
04:15En attaquant l'explication officielle, le piratage, en disant que c'est invraisemblable.
04:19Elle crée un doute sur la crédibilité de la version officielle.
04:23Et dans ce doute, sa propre théorie, elle peut apparaître comme plus logique pour ceux qui l'écoutent.
04:29C'est une stratégie d'émolir l'autre explication pour faire place à la sienne.
04:32C'est assez clair comme approche.
04:34Mais il y a aussi l'aspect judiciaire.
04:36Candace Owen s'est poursuivie en France.
04:38Comment elle en parle, elle, dans ce document ?
04:40Sa version est assez particulière, non ?
04:43Tout à fait.
04:43Elle insiste beaucoup là-dessus.
04:45Selon elle, attention, la plainte contre elle ne serait pas pour avoir dit que Brigitte Macron est né homme.
04:51Ah bon ? Et pourquoi alors ?
04:53Elle affirme que le motif juridique invoqué serait différent.
04:57Ce serait pour avoir prétendu que Brigitte Macron aurait usurpé l'identité de sa sœur.
05:02De sa sœur. Pour ?
05:03Pour pouvoir transitionner sans se faire remarquer selon ce que Owens lui prête comme intention.
05:08C'est une nuance qu'elle met vraiment en avant.
05:10D'accord. Et elle dit quoi sur l'avancée de cette procédure ?
05:13Elle minimise beaucoup.
05:14Elle dit qu'aucune preuve génétique qui pourrait clore le débat, d'après elle, n'a été fournie par la partie adverse.
05:20Elle attendrait des preuves ADN, en somme.
05:22C'est ce qu'elle laisse entendre, tout en disant qu'elles n'ont pas été présentées.
05:26Elle décrit la procédure comme très préliminaire.
05:29Des allers-retours, des réponses du tac au tac, des modifications de dossier.
05:35Elle dédramatise quoi.
05:36Exactement. Elle qualifie ça de cinéma en termes de relations publiques.
05:40Pour elle, c'est juste de l'intimidation.
05:43Sa phrase, c'est « on poursuit les gens qui disent la vérité pour leur faire peur ».
05:46Classique.
05:47Et c'est fascinant de voir comment elle raconte cette histoire judiciaire.
05:52Elle se positionne immédiatement en victime.
05:54Oui, la victime du système du pouvoir.
05:57Voilà. Pas juste une commentatrice poursuivie, mais une chercheuse de vérité, attaquée par ce qu'elle dit la vérité.
06:04La distinction qu'elle fait entre le motif supposé de la plainte, l'usurpation d'identité de la sœur, et ce qu'elle voit comme la vraie raison.
06:11C'est-à-dire son affirmation sur l'identité de naissance ?
06:14Exactement. C'est crucial pour elle. Ça lui permet de se présenter comme une cible de censure, tout en discutant des aspects légaux d'une manière qui lui convient.
06:23Elle utilise la justice pour renforcer son propre message, en fait.
06:27Mais cette distinction qu'elle fait là entre « né homme » et « usurpé » l'identité de sa sœur, est-ce que juridiquement ça change vraiment quelque chose ou c'est juste pour sa com' ?
06:35Alors, d'un point de vue juridique strict en France, le motif précis de la plainte, diffamation, vie privée, etc. est évidemment essentiel.
06:42Bien sûr.
06:43Mais dans la narration de Wenz, telle qu'on l'analyse ici, cette distinction sert surtout à cadrer le débat à son avantage.
06:49En disant « on me poursuit pas pour A, mais pour B ». Elle suggère que A, l'affirmation principale sur l'identité, est peut-être vraie ou en tout cas pas attaquée en justice.
06:59Hum, malin.
07:00Et que B, l'usurpation d'identité, c'est juste un prétexte pour la faire taire.
07:05Ça lui permet de continuer à parler de son affirmation centrale tout en dénonçant la procédure.
07:10C'est rhétoriquement habile, indépendamment de la réalité juridique précise qu'on n'examine pas ici.
07:15D'accord. Et ensuite ?
07:18Là, on sent que son discours change un peu d'échelle, non ? Elle ne parle plus seulement de Brigitte Macron.
07:23Ah oui, là, ça s'élargit considérablement.
07:26C'est là que ça devient un peu vertigineux, comme tu disais.
07:30C'est le moins qu'on puisse dire.
07:32Dans la transcription, Candace Owens commence à tisser des liens qui vont bien au-delà de l'affaire Macron.
07:37Elle parle d'une implication supposée de la famille Rothschild.
07:40Ah oui, liée à quoi ?
07:42Pas seulement à ce qu'elle appelle la création d'Emmanuel Macron, ce qui est déjà une formulation assez forte.
07:46Oui.
07:47Mais elle va jusqu'à lier ça à la création de l'État d'Israël.
07:51Le lien est audacieux, on va dire.
07:54Et ce n'est pas tout, je crois ?
07:56Non, elle mentionne aussi le complexe militaro-industriel.
08:00Le terme classique pour désigner les liens entre armée, industrie d'armement, politique.
08:06Et elle parle d'une cabale.
08:08Une cabale ? Qu'est-ce que ça veut dire pour elle, ça ?
08:12Alors, le mot cabale, il est très important ici.
08:15Dans les milieux complotistes, ça désigne souvent un groupe secret, très puissant, malveillant,
08:20qui tirerait les ficelles dans l'ombre.
08:22D'accord, un groupe occulte.
08:24Voilà.
08:25Qui contrôlerait les événements mondiaux, manipuleraient les gouvernements.
08:29Quand Owens utilise ce mot, elle place son discours dans cette vision du monde.
08:34Elle suggère que l'affaire Macron n'est qu'un petit bout d'une lutte bien plus grande menée par cette entité secrète.
08:40Et cette cabale serait derrière quoi, d'après elle ?
08:42Notamment derrière ce qu'elle appelle une poussée culturelle en faveur du transgénérisme.
08:47Elle dit même qu'elle veut aborder les aspects plus théologiques de tout ça dans son club de lecture.
08:52Donc, si je comprends bien, pour elle, l'histoire de Brigitte Macron, ce serait juste une pièce d'un immense puzzle.
08:59Lié à les forces mondiales cachées, une guerre culturelle.
09:03C'est exactement le lien qu'elle fait dans ce document.
09:05Et c'est typique de certaines théories du complot, ça.
09:07Prendre un fait divers, une polémique et l'intégrer dans un schéma global beaucoup plus vaste.
09:12Souvent manichéen, j'imagine.
09:14Oui, avec des acteurs secrets, des motivations cachées.
09:18La référence au Rothschild, au complexe militaire ou industriel, à la cabale.
09:22Ce sont des marqueurs.
09:23Ça ancre son histoire sur Brigitte Macron dans un univers conspirationniste plus large que son public reconnaît.
09:29Et il faut bien redire que ce sont ses liens à elle.
09:31Plus de gravité à ses accusations de départ.
09:35Ce qui frappe aussi, c'est le ton qu'elle utilise.
09:38C'est pas juste factuel.
09:39Il y a une vraie charge émotionnelle, non ?
09:41Complètement.
09:42Le ton est très direct, parfois même agressif.
09:45Elle utilise des phrases comme « on commence à en avoir marre ».
09:48Elle se pose en porte-parole.
09:49Oui, d'un ras-le-bol généralisé.
09:51Et elle n'hésite pas à parler de la relation entre Emmanuel et Brigitte Macron de façon très, très crue.
09:56Sur leur début.
09:57Ah oui, elle qualifie ça à comment ?
09:58D'infraction sexuelle.
10:00Elle met en scène une adulte de 40 ans face à un gamin de 14 ans.
10:03C'est choisi pour choquer, clairement.
10:05Et à côté de ça, ces demandes semblent presque naïves.
10:08Elle répète « présente juste quelques photos ».
10:11Oui, c'est cette demande principale.
10:13Comme si c'était la preuve simple qui allait tout régler.
10:16Et elle écarte l'idée des preuves génétiques qui, selon ce qu'elle dit ici,
10:20n'auraient de toute façon jamais été mises sur la table dans la procédure contre elle.
10:23Et puis, il y a cette phrase finale, assez brutale, rapportée dans la transcription.
10:29Laquelle ?
10:30Elle s'adresse à Emmanuel Macron et elle dit en substance que « tout le monde en a marre du pénis de ta femme ».
10:36C'est direct.
10:38Oui, c'est assez violent comme conclusion.
10:41Oui, et cette phrase, elle est typique de son style rhétorique ici.
10:45C'est provoquant, c'est transgressif.
10:46Ça vise à choquer et aussi à se poser en voix du peuple, celui qui ose dire tout haut.
10:53Ce que certains penseraient tout bas ?
10:54C'est l'idée.
10:55Et on voit bien le contraste dans tout son discours.
10:58D'un côté, une demande qui se veut simple, terre à terre, montrer les photos.
11:04De l'autre, des accusations énormes, des complots mondiaux, des cabales.
11:09C'est vrai, il y a un grand écart entre la simplicité de la preuve demandée
11:12et la complexité abyssale des théories qu'elle évoque à côté.
11:17Exactement.
11:17Et cette juxtaposition, elle est sans doute voulue.
11:21La demande de photos, ça ancre le discours dans le concret, le quotidien.
11:25Moi aussi, j'ai des photos d'enfance, peut se dire l'auditeur.
11:28Et en même temps ?
11:29En même temps, les références aux complots, ça donne une impression de profondeur, d'enjeux cachés.
11:34Ça peut flatter l'auditeur qui a l'impression d'être dans le secret,
11:38de comprendre une vérité cachée aux autres.
11:40C'est une combinaison assez efficace pour mobiliser une certaine audience.
11:44Elle change de registre en fait, peut tout ça ?
11:46En se basant uniquement sur ce document,
11:50qu'est-ce qui ressort du discours de Candace Owens tel qu'il nous est présenté ici ?
11:54Alors, si on résume, on a le portrait d'une Candace Owens qui construit un récit très, très pensé.
12:02Elle part d'une affirmation choc sur l'identité de Brigitte Macron.
12:05Qu'elle appuie sur l'absence de photos et l'incident fiscal.
12:07C'est ça. Ensuite, elle réinterprète la procédure judiciaire contre elle comme une tentative de la faire taire.
12:13Une intimidation.
12:14Voilà. Et surtout, elle replace tout ça dans un cadre beaucoup plus large.
12:19Une conspiration mondiale avec les Rothschilds, une cabale, une guerre culturelle sur le genre.
12:25Et son pont ?
12:25C'est celui d'une combattante exaspérée mais déterminée.
12:29Elle se présente comme celle qui détient une vérité qui dérange face à un système qui essaie de la cacher.
12:35D'accord.
12:36Et je me permets d'insister une dernière fois, notre but ici, c'était bien de décortiquer ce récit-là tel qu'il est dans la transcription.
12:43Oui, analyser la structure, la rhétorique.
12:45Exactement. Les arguments, les liens qu'elle fait. Pas de juger si c'est vrai ou faux.
12:50Ce n'est pas notre rôle ici. On n'a pas les éléments pour ça.
12:52De toute façon, juste comprendre comment c'est construit et ce que ça dit selon cette source.
12:58Donc, en résumé, la condassoens de cette transcription, elle se voit un peu comme une lanceuse d'alerte.
13:03Oui.
13:04Qui affronte des forces obscures pour révéler une vérité cachée sur Brigitte Macron, mais aussi sur des enjeux bien plus grands.
13:10C'est une bonne façon de résumer la posture qu'elle adopte dans ce document, oui.
13:14Et ça nous amène peut-être à une question, pour la réflexion, une question qui dépasse ce cas précis.
13:20Oui.
13:20Au-delà de savoir si c'est vrai ou faux, qu'est-ce que cette manière de raconter les choses, cette narration bien spécifique qu'elle construit ici,
13:28qu'est-ce que ça nous apprend sur la façon dont l'information circule aujourd'hui ?
13:31Tu veux dire ? Comment ce genre de récits se propagent et comment ils arrivent à convaincre, surtout en ligne ?
13:37Exactement. Comment ces histoires, souvent très chargées émotionnellement, qui mélangent le privé et le politique,
13:44le concret et le conspirationniste, comment elles trouvent leur public ?
13:48Et comment elles façonnent les croyances dans des environnements numériques où tout est très polarisé, où les faits sont parfois durs à vérifier ?
13:56Qu'est-ce que le succès de ce type de narration nous dit sur notre rapport à l'info, à la preuve, à la confiance envers les institutions, les personnalités ?
14:05À notre époque.
14:06C'est une vaste question, en effet.
14:08Oui, mais analyser des discours comme celui-là, ça peut donner des pistes de réflexion intéressantes, je crois.
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