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  • il y a 2 jours
À LA UNE / Narcotrafic : le point de bascule ?

« On ne peut pas tuer tout un peuple », écrivait mercredi 19 novembre sur le réseau social X Amine Kessaci, annonçant une marche blanche samedi 22 novembre à Marseille. Une manifestation en hommage à son petit-frère Mehdi, qui partira du rond-point où il a été assassiné par balles dans l'après-midi du jeudi 13 novembre. Amine Kessaci, militant écologiste de 22 ans, avait déjà perdu son grand frère, brûlé vivant dans sa voiture par des narcotrafiquants de la cité fosséenne en 2020. « Non je ne me tairai pas. Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic », a-t-il écrit dans une tribune dans « Le Monde ». En fondant son association « Conscience » en 2020, il a fait de la lutte contre le narcotrafic un combat quotidien et un sujet de prévention dans les quartiers Nord de Marseille. Avant de fustiger « les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants » en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a fait part de sa volonté d'appliquer au combat contre les trafiquants « ce qui a été fait, et même réussi, dans la lutte contre le terrorisme ». En 2024, 110 personnes ont perdu la vie en lien à cause du trafic de drogue en France, contre 139 en 2023, selon les chiffres du gouvernement. En 2025, les saisies de cocaïne ont augmenté de 130 % en volume par rapport à 2023, alors que les mises en cause ont augmenté de 6%. Le trafic générerait un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards d'euros selon l'Office antistupéfiants (Ofast). Attendus jeudi 20 novembre à Marseille avec Gérald Darmanin, Laurent Nuñez, le ministre de l'Intérieur, a estimé que « les trafiquants, et notamment ceux qui dirigent les mafias marseillaises, sont de plus en plus à cran parce que nous menons des actions qui sont extrêmement efficaces ». L'assassinat de Mehdi Kessaci est-il la preuve que l'Etat français a perdu la main face aux narcotrafiquants ?

Invités :
- Étienne Blanc, sénateur « Les Républicains » du Rhône,
- Christophe Bouquet, documentariste, co-auteur de « Narcotrafic, le poison de l'Europe » (éditions La découverte),
- Romain Colas, maire divers gauche de Boussy-Saint-Antoine.

Afin de limiter le déficit, le ministère de l'Economie prépare une modification de la taxe foncière (TF), payée par 32 millions de propriétaires. Pour 7,4 millions d'entre eux, cette taxe augmentera en moyenne de 63 euros en 2026, en conséquence d'une modification des superficies accordées aux critères dits de « confort » : le raccordement à l'eau, à l'électricité, la présenced'une baignoire, d'une douche, d'un WC, d'un lavabo, d'un chauffage ou d'un climatiseur. La CGT Finances publiques dénonce une « spéculation sur des éléments de confort sans en avoir la preuve ». Si cette réévaluation va concerner 25% des maisons et 15% des appartements de l'ensemble de la métropole, celle-ci concernera plus de 60% des habitations de Haute-Corse, 45 % en Corse-du-Sud ou encore 42% dans l'Aude. «

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00:00:06Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:00:27Nous sommes ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale avec pour m'accompagner ce soir Lou Frittel, journaliste à Paris Match.
00:00:35Bonsoir Lou.
00:00:36Bonsoir.
00:00:36Et merci d'être là aux côtés de Laurent Guimier. Bonsoir Laurent.
00:00:38Bonsoir Adeline.
00:00:39Vous allez bien tous les deux ?
00:00:40Très bien.
00:00:40C'est parti pour le sommaire de Chaque Voix Compte avec à la une ce soir.
00:00:44Combien d'électrochocs ? Combien de morts ? Combien de points de bascule faudra-t-il ?
00:00:50La mort de Médic et Sassi abattue jeudi dernier à Marseille nous interroge tous sur l'impuissance des pouvoirs publics face au narcotrafic qui gangrènent désormais jusqu'aux plus petites communes de notre pays.
00:01:03Et nous en parlons ce soir avec Christophe Bouquet. Bonsoir.
00:01:06Bonsoir.
00:01:06Vous êtes journaliste et documentariste et vous êtes notamment l'auteur du livre Narcotrafic, le poison de l'Europe.
00:01:12Bonsoir Etienne Blanc.
00:01:14Bonsoir.
00:01:14Vous êtes sénateur LR et rapporteur de l'enquête parlementaire qui est à l'origine de la fameuse loi narcotrafic votée en avril dernier par le Parlement et promulguée en juin dernier.
00:01:25Et puis bonsoir Romain Collat.
00:01:26Bonsoir.
00:01:27Merci d'être là. Vous êtes le maire d'Hiver gauche de Boussy-Saint-Antoine en Essonne, commune de 7500 habitants au dernier recensement, c'est ça ?
00:01:34C'est plus.
00:01:34Lou Frittel, vous nous direz comment ce sujet du narcotrafic est en train de devenir un enjeu central des élections municipales ?
00:01:41Complètement. Si bien pour les électeurs que pour les maires. Vous lui en parlerez et moi je vais vous l'expliquer.
00:01:46À suivre également à 20h05, quelle histoire avec Laurent Guimier ?
00:01:50Mais où est donc passé Nicolas Sarkozy ? Depuis sa libération il y a 12 jours, l'ancien président nous la joue, silence radio.
00:01:57Il nous explique que ce silence est volontaire et très mûrement réfléchi.
00:02:01À suivre dans la deuxième partie de chaque voix compte la question qui fâche.
00:02:05Le ministère de l'économie va augmenter d'office la taxe foncière pour 7,5 millions de logements en France.
00:02:11En raison d'une mise à jour des fichiers, les proprio sont-ils devenus des Valchalais ?
00:02:17Eh bien nous en débattrons avec Daniel Obono, député de la France Insoumise de Paris,
00:02:20Constance de Pellichy, député Eliott du Loiret et Daniel Labaronne, député ensemble pour la République d'Indre-et-Loire.
00:02:27À 20h30, rendez-vous avec Bourbon Express, le journal de l'Assemblée nationale qui est présenté ce soir par Marco Pommier.
00:02:32Vous pouvez bien sûr nous envoyer vos questions ou vos réactions en flachant le QR code qui apparaît ici sur votre écran.
00:02:38Voilà pour le menu de ce soir. Installez-vous confortablement.
00:02:41Chaque voix compte, c'est parti.
00:02:42Non, je ne me tairai pas. C'est donc par ces mots.
00:02:53Camine Kessassi est sortie du silence ce matin dans une tribune au journal Le Monde,
00:02:58six jours après le meurtre de son petit frère à Marseille.
00:03:01Une tribune dans laquelle il dénonce la lâcheté des commanditaires,
00:03:05tout en demandant à l'État de comprendre qu'une lutte à mort est engagée.
00:03:09Vous avez tous les trois lu cette tribune.
00:03:12Je voulais savoir ce qu'elle vous avait inspiré, Étienne Blanc.
00:03:16Pour moi, elle est l'aboutissement de ce que nous avions constaté dans l'enquête que nous avons faite au Sénat avec Jérôme Durin pendant six mois.
00:03:25C'est-à-dire se construisent en France des entreprises criminelles qui deviennent de plus en plus puissantes.
00:03:30Elles fonctionnent comme des entreprises de distribution.
00:03:33Elles ont pour objectif d'alimenter un client, qu'est le consommateur, et un organisateur.
00:03:39qui est en France ou à l'étranger.
00:03:40Et cette entreprise, si on veut qu'elle fonctionne, il faut qu'elle soit protégée.
00:03:45C'est-à-dire qu'il faut menacer tous ceux qui s'en prennent à elle.
00:03:49Il faut faire en sorte que ceux qui participent à l'entreprise ne puissent pas la quitter,
00:03:52pour ne pas dire ce qui s'y passe.
00:03:54Et là, c'est l'extrême violence.
00:03:56C'est une organisation criminelle d'une puissance que l'on n'a pas connue depuis très longtemps.
00:04:02– Christophe Bouquet, cette tribune d'Amine Kessassi,
00:04:07qui n'avait pas parlé depuis la mort de son petit frère,
00:04:10les obsèques ont eu lieu hier,
00:04:12on se disait qu'il devait avoir peur,
00:04:15que peut-être il ne parlerait plus,
00:04:16peut-être qu'il allait se désengager de la vie politique.
00:04:18Et puis finalement, ce matin, il répond,
00:04:20je ne me tairai pas, je n'ai pas peur.
00:04:22– Ben voilà, on y est.
00:04:24Ça fait 15 ans que policiers, magistrats, journalistes,
00:04:28dénoncent et en tout cas alertent sur ce phénomène
00:04:31qui engraine le tissu social français et européen.
00:04:36Nous, on a enquêté pendant notre livre
00:04:37pendant deux années à Rotterdam et dans le port d'Anvers.
00:04:42On remarque ce que monsieur le sénateur a dit,
00:04:44c'est qu'on est passé des années 90 à une économie de bazar,
00:04:49aujourd'hui à de la grande distribution.
00:04:50C'est extrêmement préoccupant.
00:04:5415 années que le crime peut s'installer,
00:04:58avoir pignon sur rue,
00:05:00blanchir son argent dans l'économie légale.
00:05:03Aujourd'hui, je ne suis pas totalement d'accord
00:05:05avec le fait qu'il y ait une organisation,
00:05:06je pense qu'on est face à un crime extrêmement fragmenté.
00:05:10Et justement, c'est la difficulté des grilles de lecture
00:05:13un peu éterrées et un peu usées
00:05:16qu'on a depuis la grande criminalité en Italie.
00:05:20Dans les années 80, l'Italie s'est dotée d'une loi
00:05:23inscrite dans leur constitution, la loi 416 bis,
00:05:26qui prévoyait de pouvoir taper les mafieux au portefeuille
00:05:29et d'organiser la délit d'appartenance.
00:05:33Aujourd'hui, on a quelque chose d'équivalent en France,
00:05:3540 ans pour avoir une loi,
00:05:3740 ans d'aveuglement collectif.
00:05:39Mais voilà, ça avance.
00:05:40Et puis, on va en parler ce soir.
00:05:42Quelles sont les réponses ?
00:05:43Romain Collas, votre commentaire sur cette tribune ce matin ?
00:05:47Je m'inscris dans ce qui vient d'être dit
00:05:49et pour ne pas être redondant,
00:05:52moi, je veux saluer le courage
00:05:54d'Amin Kassassi,
00:05:57qui a été heurté comme les siens
00:06:00dans sans doute ce qu'il a de plus cher.
00:06:03Et donc, il y a une infinie tristesse
00:06:07par rapport au drame que lui et les siens doivent affronter.
00:06:12Mais en même temps, je trouve qu'il y a quelque chose
00:06:13d'extrêmement courageux de sa part
00:06:17et rassurant pour nous,
00:06:18dans la capacité qu'est la sienne,
00:06:20à refuser le silence qu'on cherche à lui poser.
00:06:24L'assassinat de Médic et Sassi va-t-il servir d'électrochoc ?
00:06:27C'est aussi la question que l'on se pose ce soir.
00:06:29Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez,
00:06:30parlait hier d'un point de bascule.
00:06:31Et Emmanuel Macron veut appliquer au narcotrafic
00:06:34les mêmes méthodes que contre les terroristes.
00:06:36Deux minutes pour comprendre, avec Valérie Brochard.
00:06:44De Grenoble à Marseille,
00:06:46l'emprise du narcotrafic s'étend sur le territoire,
00:06:49mobilisant ce matin l'attention du président.
00:06:52En Conseil des ministres,
00:06:53il a rappelé la responsabilité des consommateurs.
00:06:56C'est parfois les bourgeois des centres-villes
00:06:58qui financent les narcotrafics.
00:07:00Et on ne peut pas déplorer d'un côté les morts
00:07:03et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail.
00:07:07La veille, Emmanuel Macron convoquait en urgence
00:07:10les ministres concernés.
00:07:11Le président a souhaité que dans le format
00:07:13dans lequel nous avons été réunis aujourd'hui,
00:07:15on puisse se revoir d'ici la mi-décembre
00:07:18pour refaire un nouveau point.
00:07:20Faire le point sur la mise en œuvre de la loi
00:07:22visant à sortir la France du piège du narcotrafic
00:07:26promulgué en juin dernier.
00:07:28Un levier performant d'après le ministre de l'Intérieur.
00:07:32Les trafiquants, et notamment ceux qui dirigent
00:07:36les mafias marseillaises, sont de plus en plus à cran
00:07:39parce que nous menons des actions qui sont extrêmement efficaces.
00:07:42Le président de la République a demandé à tous les acteurs
00:07:44de poursuivre la lutte qui est la nôtre,
00:07:46de l'amplifier, notamment au travers des nouveaux outils
00:07:49qui sont les nôtres dans le cadre de la loi narcotrafic.
00:07:51Le texte prévoit notamment la création d'un service dédié
00:07:56à la lutte contre la criminalité organisée,
00:07:59la création d'un nouveau parquet national
00:08:01pour traiter les dossiers les plus graves,
00:08:04la fermeture administrative de commerces soupçonnés
00:08:07de blanchiment, la mise en place de quartiers de lutte
00:08:11contre la criminalité organisée au sein des établissements pénitentiaires.
00:08:1664 articles portés à l'époque par l'ancien ministre
00:08:19de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
00:08:21On ne réussit pas tout dans sa vie politique,
00:08:24mais je suis fier d'avoir érigé la lutte et la guerre
00:08:28contre le narcotrafic en une grande cause nationale.
00:08:30Je pense qu'on aura des résultats contre le blanchiment,
00:08:32contre la corruption, les techniques de renseignement,
00:08:34mais il faut les mettre en œuvre.
00:08:36Mais c'est une guerre, on va la gagner.
00:08:39Certaines mesures sont d'ores et déjà mises en œuvre.
00:08:42Aujourd'hui, la direction nationale de la police judiciaire
00:08:45encadre la lutte contre la criminalité organisée.
00:08:48Les nouveaux quartiers pénitentiaires dédiés sont en place,
00:08:51mais d'autres décrets restent encore à publier.
00:08:54Et pour le maire de Marseille, il manque surtout des moyens.
00:08:57Il faut des moyens de police judiciaire,
00:08:59il me faut de la police scientifique,
00:09:01il me faut de la police financière.
00:09:03Donc il faut des moyens humains, des moyens matériels.
00:09:05Et je demande à ce que le parquet, le PNACO,
00:09:07le parquet national anti-narcotrafic,
00:09:11vienne s'installer à Marseille.
00:09:13Des réclamations que Benoît Payan pourra adresser
00:09:15directement au chef de l'État qui se rendra
00:09:18dans la cité phocéenne à la mi-décembre.
00:09:21Étienne Blanc, vous qui avez travaillé sur ce dossier
00:09:24et notamment sur cette loi lors de la commission d'enquête,
00:09:27je voudrais d'abord vous interroger sur cette notion
00:09:28de crime d'avertissement ou de crime d'intimidation
00:09:32dont on parle depuis maintenant quasiment une semaine
00:09:35à propos de la mort de Médic et Sassi.
00:09:38Est-ce qu'on nomme mal les choses en parlant de crime d'intimidation ?
00:09:42Non, au contraire, on les nomme très très bien.
00:09:45Lorsque dans cette entreprise,
00:09:48il y a un risque pour l'organisateur de l'entreprise,
00:09:51il peut éliminer et contraindre, menacer celui qui constitue le risque.
00:09:55Ce qui est beaucoup plus efficace,
00:09:58c'est de taper sur son entourage.
00:10:00Parce que d'abord, il est beaucoup plus nombreux.
00:10:03Et puis ensuite, d'autres membres de ce réseau se disent
00:10:06que mon entourage peut être demain menacé, voire même assassiné.
00:10:13Donc ce système-là, il est beaucoup plus efficace
00:10:16que l'attaque directe contre un des maillants de la chaîne.
00:10:20Le frère de Médic et Sassi et le maire de Marseille,
00:10:22Benoît Payan, disent la même chose sur la peur.
00:10:25Ils cherchent à nous faire taire, il faut se lever et résister.
00:10:28Est-ce qu'il faut s'inquiéter aujourd'hui
00:10:29pour les élus locaux, les magistrats, les journalistes,
00:10:32tous ceux qui travaillent sur le narcotrafic, Christophe Bouquet ?
00:10:36– Bien sûr, ça pose question et ça peut faire peur.
00:10:39Et je vous rejoins quand vous parlez du courage de M. Cassassi.
00:10:44C'est travailler avec une telle pression.
00:10:46Moi, je le sais, je suis journaliste,
00:10:48je suis en deuxième ligne, bien sûr.
00:10:50Mais on est confronté à des telles images de violence,
00:10:54à des tels scénarios de violence qu'on comprend pas.
00:10:57– Mais vous-même, vous avez eu peur dans vos enquêtes ?
00:10:59Parce que vous avez, on l'a dit, fait plusieurs documentaires
00:11:02et ce livre donc sur la pieuvre européenne, j'ai envie de dire.
00:11:07Vous avez eu peur par moment, pour vous ?
00:11:09– J'ai peur pour ceux que j'ai déjà interviewés,
00:11:12pour les gens que je rencontre, qui eux sont en première ligne.
00:11:15Que ce soit des chercheurs, des policiers, des magistrats.
00:11:21J'ai beaucoup travaillé sur l'Italie et c'est vrai qu'on sait ce qui s'est passé,
00:11:24la pression qu'il y a eu.
00:11:25Quand nous étions aux Pays-Bas, pendant le procès Marengo,
00:11:30le grand procès, l'équivalent d'un grand procès anti-mafia
00:11:33qu'il y a eu aux Pays-Bas,
00:11:37Dirk Verschum, l'avocat d'un des témoins, a été abattu pendant le procès
00:11:41et un des plus grands journalistes des Pays-Bas,
00:11:45Peter Erdewries, a été abattu en plein jour dans une rue d'Amsterdam.
00:11:49Donc si vous voulez, on est à ce niveau-là de violence,
00:11:51une violence avec des modalités criminelles
00:11:54qui commencent à se répliquer en France.
00:11:57Mais ce n'est pas un modèle mexicain,
00:12:00c'est comme vous le dites, c'est un moment, il y a une menace,
00:12:03l'État menace en fait la fluidité du trafic
00:12:07et là on réagit.
00:12:10Le meurtre n'arrive que quand les organisations sont déstabilisées.
00:12:15Quand l'organisation est stabilisée, il y a très peu de violence.
00:12:18C'est un peu ce que disait Laurent Nunes, le ministre de l'Intérieur,
00:12:20c'est la lecture qu'il fait des dernières tensions à Marseille.
00:12:24des derniers meurtres, des derniers règlements de compte,
00:12:27c'est parce qu'il y a une fébrilité parmi les trafiquants, les dealers.
00:12:32Et lui, il estime que ces regains de tension,
00:12:34il est directement lié au fait que la police, la justice mettent la pression,
00:12:38les autorités.
00:12:39Il ne faut pas oublier une chose,
00:12:41les sommes en jeu sont phénoménales.
00:12:43On ne parle pas de quelques barrettes de shit,
00:12:46on parle de cargaison entière.
00:12:492014, dans le port d'Anvers, 120 tonnes de cocaïne à arrêter.
00:12:54120 tonnes.
00:12:55Imaginez ce qui passe.
00:12:57C'est-à-dire que l'offre est massive.
00:13:02On est face vraiment à un tsunami.
00:13:04Vous avez beaucoup enquêté sur la Belgique et sur les Pays-Bas,
00:13:06mais comment est-ce que la France s'est retrouvée au cœur
00:13:08de la géopolitique du narcotrafic ?
00:13:11Je ne pense pas qu'elle est au cœur.
00:13:13Elle est une des façades maritimes.
00:13:16C'est un pays côtier.
00:13:16Voilà, c'est un pays côtier.
00:13:18Donc, il y a le Havre, il y a Marseille.
00:13:20Et quand, à Rotterdam, on met tout un système en place de robotisation
00:13:25pour que les dockers ne soient plus en danger,
00:13:27et donc les protéger, protéger le métier,
00:13:30bon, ça fait un peu de chômage aussi,
00:13:31mais bon, on protège contre la corruption,
00:13:33mais le trafic se déporte.
00:13:36Rotterdam, c'est 100 km de quai.
00:13:38Donc, c'est une vaste entreprise.
00:13:40Le trafic se déporte, c'est-à-dire le bateau qui n'arrive pas à Rotterdam,
00:13:44il vient au Havre.
00:13:44Voilà, il peut aller au Havre, à Livourne,
00:13:46dans des ports de plus petite importance.
00:13:48On peut retrouver des éléments du crime organisé à Dunkerque.
00:13:52Voilà, il y a une fluidité des réseaux
00:13:55qui est extrêmement préoccupante,
00:13:57mais qui accompagne aussi la libéralisation de notre société,
00:14:00et de la circulation des biens et des marchandises.
00:14:07Ce que vous décrivez très bien dans votre livre,
00:14:08c'est que le narcotrafic, il commence avec le guetteur en bas de l'immeuble,
00:14:12et puis il monte jusqu'à des têtes de réseau
00:14:14qui sont bien souvent loin à l'étranger.
00:14:16C'est un système intégré.
00:14:17Est-ce que la France, elle te donne les moyens aujourd'hui
00:14:19de lutter contre cette pieuvre ?
00:14:20Je ne peux pas répondre.
00:14:22Je crois que oui, le texte que nous avons fait adopter par le Parlement
00:14:26donne des moyens nouveaux.
00:14:27Un exemple tout simple, les Italiens ont réussi,
00:14:31avec le système des repentis, à faire tomber des têtes de réseau.
00:14:35Nous avons adapté le statut des repentis
00:14:38pour que désormais ils soient beaucoup plus efficaces.
00:14:43Les infiltrés, les indicateurs qu'on laisse
00:14:46dans l'entreprise criminelle, pour qu'ils puissent tout dire,
00:14:49on a amélioré le statut, pour que les policiers
00:14:51qui les instrumentalisent ne soient pas fragilisés.
00:14:54Donc oui, on se donne des moyens nouveaux.
00:14:56Il y a un point sur lequel on n'est pas allé assez loin,
00:14:58on a été retoqué par le Conseil constitutionnel,
00:15:01c'est la question du renseignement,
00:15:03c'est la question notamment de la possibilité
00:15:07qui est donnée à la puissance publique
00:15:09de rentrer dans les messageries cryptées,
00:15:11d'utiliser des moyens d'intelligence artificielle
00:15:14pour aller chercher les conversations
00:15:15qui révèlent le trafic.
00:15:17Et là, en France, en Europe, de manière générale,
00:15:20on dit attention, c'est un tentatoire aux libertés individuelles.
00:15:22Il faut que la France fasse un choix,
00:15:24il faut que l'Europe fasse un choix.
00:15:25Justement, monsieur le sénateur,
00:15:26depuis 24 heures, dans la parole gouvernementale
00:15:28et présidentielle, il y a l'idée que
00:15:30narcotrafic, terrorisme,
00:15:33il faut élever le niveau de la riposte
00:15:34de la même façon.
00:15:35Est-ce que vous souscrivez à ça ?
00:15:36Et justement, qu'est-ce qu'il faut faire concrètement ?
00:15:38Vous avez déjà donné un exemple avec le renseignement.
00:15:40Les backdoors dans les messageries cryptées
00:15:43qui permettent à la puissance publique
00:15:45de rentrer dans la messagerie
00:15:46et ensuite d'utiliser des dispositifs
00:15:48qui permettent de trier parmi les millions
00:15:50de conversations téléphoniques,
00:15:52du système algorithmique qui, aujourd'hui,
00:15:54fonctionne parfaitement bien,
00:15:55pour aller chercher la communication qui révèle.
00:15:58On ne peut pas le faire aujourd'hui, ça.
00:15:59Alors, on pourrait le faire aujourd'hui,
00:16:01mais le Conseil constitutionnel est extrêmement vigilant.
00:16:04Il estime que la liberté de la correspondance,
00:16:06la liberté de la communication,
00:16:07c'est prioritaire.
00:16:08Eh bien, après ce qui s'est passé à Marseille,
00:16:11je pense que la France,
00:16:12elle doit se poser cette question.
00:16:14Et très clairement, c'est l'avocat qui vous le dit.
00:16:15Moi, j'ai été protecteur des libertés.
00:16:18Mais à un moment, il y a des événements
00:16:20qui font que vous devez vous poser cette question.
00:16:22Alors, pour moi, aujourd'hui,
00:16:23il n'y a plus de discussion possible.
00:16:25Il faut donner ses moyens nouveaux.
00:16:27Romain Collas, monsieur le maire,
00:16:28je vais venir vers vous dans un instant,
00:16:30parce qu'il faut qu'on parle des grands ports.
00:16:33On parlait d'Anvers en Belgique,
00:16:34on a parlé de Rotterdam,
00:16:35on a parlé de Marseille, du Havre.
00:16:37Et puis, il y a aussi toutes ces petites villes
00:16:38qui finissent par être, elles aussi,
00:16:40gangrénées par le trafic,
00:16:41des villes moyennes.
00:16:42Et ce soir, nous avons choisi
00:16:43d'aller à Clermont-Ferrand,
00:16:44ville secouée par une série
00:16:45de règlements de comptes mortels
00:16:47ces derniers mois.
00:16:48Et là-bas, la loi narcotrafic
00:16:50commence à s'appliquer
00:16:51et à apporter certains effets.
00:16:53Reportage sur le terrain,
00:16:55signé Clément Perrault et Marion Devauchel.
00:16:57C'est un passage régulier
00:17:05pour les équipes de police
00:17:06de Clermont-Ferrand.
00:17:08Quartier nord de la Gautière,
00:17:09leur voiture arrive sur le point de deal
00:17:11le plus actif de la ville.
00:17:14Les guetteurs enlèvent les poubelles
00:17:16qui bloquent habituellement l'accès.
00:17:18L'arrivée des forces de l'ordre
00:17:19ne passe pas inaperçue.
00:17:21Leur voiture est escortée
00:17:24par plusieurs groupes de jeunes
00:17:26à pied ou en trottinette.
00:17:28En fait, ces barrages,
00:17:29c'est pour les protéger
00:17:30des gang rivaux
00:17:31qui pourraient venir s'en prendre.
00:17:33Si on ne vous connaît pas
00:17:34dans la cité, vous ne rentrez pas.
00:17:36Ce genre de scène est plus attendu
00:17:38en région parisienne ou à Marseille
00:17:40qu'à Clermont-Ferrand.
00:17:41Mais le narcotrafic s'est développé
00:17:43de façon spectaculaire
00:17:44dans les villes dites moyennes,
00:17:46entraînant une violence
00:17:47totalement inédite.
00:17:49Cinq homicides en 2025
00:17:50dans l'agglomération.
00:17:52C'est vraiment une pieuvre
00:17:53qui se développe
00:17:54sur le territoire national.
00:17:55On a des clans, des équipes
00:17:57qui s'entendent,
00:17:59qui ne s'entendent plus,
00:18:00qui se partagent le territoire,
00:18:01qui ne se partagent plus.
00:18:03Donc ça fait une guerre incessante.
00:18:04La violence s'accompagne
00:18:05d'une stratégie marketing étonnante.
00:18:08Voici une collection
00:18:09de sachets de drogue
00:18:10saisies par la police de Clermont.
00:18:12Les dealers détournent
00:18:13des logos de grandes marques
00:18:15ou des photos de personnalités.
00:18:16Une image cool
00:18:17pour inciter les acheteurs.
00:18:19Des cartes visite
00:18:20avec adresse du point de vente
00:18:21sont aussi distribuées,
00:18:23avec même des cartes de fidélité,
00:18:25comme à la boulangerie.
00:18:26En fait, on a des commerciaux.
00:18:28Sauf que là,
00:18:29ce n'est plus effectivement
00:18:30des chaussures,
00:18:31des survêtements.
00:18:32Ça va être du produit stupéfiant.
00:18:34Et pour bien vendre,
00:18:36il faut des points de vente,
00:18:37ou plutôt des points de deal.
00:18:39Au moins cinq
00:18:40ont été recensés
00:18:40à Clermont-Ferrand,
00:18:42dont un dans le quartier
00:18:43de la gare,
00:18:44une zone centrale de la ville.
00:18:45Rachel a habité
00:18:47à proximité immédiate.
00:18:49Elle nous raconte
00:18:49son cauchemar quotidien.
00:18:51J'habitais là-bas.
00:18:52Mes fenêtres sont là.
00:18:54Elles donnent
00:18:54sur cette petite rue.
00:18:55Et le point de deal
00:18:56réellement était
00:18:57là-bas en bas.
00:18:59Sauf que sur tout
00:18:59cet emplacement-là,
00:19:01il y avait beaucoup
00:19:01de passages,
00:19:02beaucoup d'acheteurs.
00:19:04Les dealers,
00:19:05ça traînait là
00:19:05toute la journée,
00:19:06sous les fenêtres,
00:19:07jour, la nuit,
00:19:09des cris.
00:19:10Des scènes que la riveraine
00:19:11a régulièrement filmées
00:19:12et photographiées
00:19:13depuis sa fenêtre.
00:19:14Là, on voit concrètement
00:19:15deux jeunes hommes
00:19:16qui sont en train
00:19:17de surveiller.
00:19:18Là, il y en a un autre
00:19:19qui avait passé la nuit là.
00:19:20C'est imbivable.
00:19:20Vous n'avez pas une vie normale.
00:19:22Vous ne pouvez pas lire.
00:19:23Vous ne pouvez pas vous concentrer
00:19:24sur quelque chose.
00:19:25J'étais H24 dans ma tête.
00:19:27Je ne parlais que de ça.
00:19:28Un soir, Rachel a assisté
00:19:29à la mort d'un jeune dealer
00:19:31abattu en bas de ses fenêtres.
00:19:33Le drame de trop,
00:19:34elle a choisi de déménager.
00:19:36D'autres riverains, eux,
00:19:37sont restés
00:19:38et ont décidé de se battre
00:19:39comme Jérôme et Xavier.
00:19:41Ils ont créé
00:19:41un comité de quartier
00:19:42pour alerter
00:19:43les pouvoirs publics.
00:19:45Ils ont organisé
00:19:45une marche silencieuse
00:19:47avant la venue en septembre
00:19:48de Bruno Retailleau,
00:19:50alors ministre de l'Intérieur.
00:19:52Suite à cela,
00:19:53des véhicules de police
00:19:53ont été installés
00:19:54en permanence
00:19:55devant le point de deal
00:19:56et fait immédiat.
00:19:58Depuis qu'ils sont là,
00:19:59il n'y a plus personne.
00:19:59C'est instantané.
00:20:01Oui, il faut rester longtemps.
00:20:02On est très contents
00:20:02d'avoir la police chez nous.
00:20:07Pour bien des passages.
00:20:08Oui, il faut les voir.
00:20:09Oui, ils essaient
00:20:10de le faire.
00:20:11Un dispositif efficace
00:20:13mais très coûteux
00:20:14qui sera maintenu
00:20:15au minimum
00:20:15jusqu'au 1er janvier.
00:20:17Les riverains le concèdent
00:20:18tous,
00:20:18ils n'ont qu'une inquiétude,
00:20:20que le point de deal
00:20:21se reforme
00:20:22dès que les policiers
00:20:23relâcheront leur présence.
00:20:25Je peux vous dire
00:20:26que Romain Collas,
00:20:27le maire de Boussy-Saint-Antoine,
00:20:28suivait avec beaucoup d'intérêt
00:20:29ce reportage
00:20:30à Clermont-Ferrand
00:20:31de Clément Perrault.
00:20:32Romain Collas,
00:20:33vous qui êtes le maire
00:20:34d'une commune
00:20:34de 7500 habitants
00:20:36dans l'Essonne.
00:20:37Vous, de quelle façon
00:20:38êtes-vous confronté
00:20:39au narcotrafic ?
00:20:40Alors, par chance,
00:20:41ma commune
00:20:42et le territoire
00:20:42plus large
00:20:43auquel j'appartiens
00:20:44n'est pas dans la situation
00:20:46qu'on vient de décrire
00:20:47à Clermont-Ferrand
00:20:48et celle encore plus tragique
00:20:49de Marseille.
00:20:50Mais le narcotrafic,
00:20:51il existe,
00:20:53il y a des points de deal.
00:20:54Et si moi,
00:20:55je veux saluer
00:20:55évidemment
00:20:56le formidable travail
00:20:59qui est un travail
00:20:59d'abord parlementaire.
00:21:00Je veux le souligner,
00:21:01j'ai été parlementaire,
00:21:02une initiative parlementaire
00:21:04et non-gouvernementaire.
00:21:04La loi sur le narcotrafic,
00:21:05c'est une proposition
00:21:06de loi transpartisane.
00:21:08Comme quoi,
00:21:08quand on veut bâtir
00:21:08des compromis,
00:21:09on sait le faire
00:21:10pour traiter des sujets
00:21:11importants.
00:21:13Je veux vraiment
00:21:14rendre hommage
00:21:14au travail
00:21:15qui a été conduit
00:21:16par le sénateur
00:21:18ici présent
00:21:19et par Jérôme Durin.
00:21:21On a de nouveaux outils légaux,
00:21:22c'est très bien.
00:21:23Mais on a un sujet immense,
00:21:24c'est ce que disait
00:21:25Benoît Payan,
00:21:25le maire de Marseille,
00:21:26dans le sujet
00:21:27que vous avez diffusé
00:21:27tout à l'heure,
00:21:28de moyens.
00:21:28Parce que la loi,
00:21:30il faut pouvoir l'appliquer.
00:21:31Moi, les exemples concrets
00:21:32auxquels j'ai été confronté,
00:21:33alors c'était avant
00:21:34l'adoption du texte
00:21:36du texte narcotrafic,
00:21:37c'est typiquement
00:21:38un point de deal
00:21:39qui, à la faveur
00:21:39de la sortie du confinement,
00:21:41s'installe
00:21:42dans mon cœur de ville.
00:21:45Extrêmement problématique
00:21:46du point de vue
00:21:47de l'ordre public,
00:21:48au-delà du fait que,
00:21:49évidemment,
00:21:49c'est mal de trafiquer
00:21:50du stup,
00:21:51ça posait d'énormes
00:21:53problèmes d'ordre public
00:21:54et même de crédibilité
00:21:56de la puissance publique
00:21:57parce que ça se faisait
00:21:58aux yeux et au sud
00:21:59de tous.
00:22:02On a mis six mois
00:22:02à s'en sortir,
00:22:03pas parce qu'on ignorait
00:22:04le problème.
00:22:04Moi-même,
00:22:04je suis allé au contact
00:22:05des gars pour leur dire,
00:22:06je ne veux pas que vous
00:22:06fassiez de bises ici,
00:22:08mais démanteler un point
00:22:09de deal,
00:22:09ça veut dire un travail
00:22:10de police judiciaire,
00:22:11ça veut dire un travail
00:22:12d'enquête pour collecter
00:22:13des preuves
00:22:13et ensuite obtenir
00:22:15du procureur
00:22:16des autorisations
00:22:16de perquisition
00:22:17parce que les gars
00:22:17sont des malins,
00:22:18y compris les petites mains,
00:22:19ils n'ont jamais
00:22:19tout le matériel sur eux.
00:22:21Tout ça fonctionne
00:22:22avec de la livraison
00:22:23en temps réel,
00:22:24donc il faut un travail
00:22:25patient d'enquête.
00:22:26Moi, je vais vous parler
00:22:27du territoire que je connais
00:22:28le mieux qu'est le mien.
00:22:29Je suis en zone police,
00:22:31je dépends d'un commissariat
00:22:32d'agglomération
00:22:33qui doit traiter
00:22:34un territoire
00:22:36qui fédère
00:22:36180 000 habitants.
00:22:38Voilà.
00:22:39Globalement,
00:22:39l'équipe dédiée au STUP,
00:22:41elle est en capacité
00:22:41de traiter
00:22:42un ou deux points de deal
00:22:43en même temps
00:22:43selon la difficulté de traiter,
00:22:45c'est-à-dire
00:22:46collecter des preuves
00:22:47pour judiciariser.
00:22:49La dernière fois
00:22:49que j'ai échangé
00:22:50avec le commissaire d'agglo
00:22:51sur l'état
00:22:52des points de deal
00:22:53à l'échelle du territoire
00:22:54de l'Interco,
00:22:55il y en avait 40.
00:22:5740.
00:22:57Donc vous voyez,
00:22:58vous imaginez bien
00:22:58qu'il y a une disproportion
00:23:00formidable
00:23:01entre les besoins
00:23:02pour traiter
00:23:03et les moyens.
00:23:05Je sais très bien
00:23:06quel est l'état
00:23:06des finances publiques,
00:23:08donc évidemment,
00:23:09c'est un gap
00:23:10qu'on ne pourra pas rattraper
00:23:11du jour au lendemain.
00:23:12Et donc il y a aussi
00:23:12un autre levier, je crois,
00:23:13sur lequel on doit agir,
00:23:14et là je le dis
00:23:15en tant qu'élu local,
00:23:17parce qu'il y a
00:23:18des parties prenantes
00:23:19de ce commerce
00:23:19dont on n'a pas encore parlé,
00:23:21c'est les consommateurs.
00:23:22Il faut que les uns
00:23:23et les autres
00:23:24aient conscients
00:23:24que quand ils vont acheter
00:23:25leur barrette de chit,
00:23:26quand ils vont acheter
00:23:28leur pochon d'herbe,
00:23:32ça leur paraît
00:23:33récréatif sans doute,
00:23:34mais ils sont
00:23:35les complices,
00:23:37les acteurs,
00:23:37les financeurs
00:23:38de ce système
00:23:39qui brisent...
00:23:40à le goût du sang séché
00:23:41sur les trottoirs,
00:23:43disait encore
00:23:43l'année dernière
00:23:44Éric Dupond-Moretti.
00:23:45Et il avait éminemment raison.
00:23:47Emmanuel Macron
00:23:48s'en est pris
00:23:48aux consommateurs hier
00:23:49et ce matin,
00:23:50en fustigeant
00:23:51les bourgeois
00:23:52des centres-villes
00:23:53qui financent
00:23:54parfois
00:23:54le narcotrafic,
00:23:57il a raison
00:23:58de viser
00:23:58les consommateurs aussi ?
00:23:59Bien sûr.
00:24:00Quel est le problème ?
00:24:01Aujourd'hui,
00:24:01la consommation,
00:24:02elle est sanctionnée
00:24:03par ce qu'on appelle
00:24:03une amende
00:24:04forfaitaire délictuelle.
00:24:05Je crois qu'elle a
00:24:06environ 130 euros.
00:24:08Il y en a très peu
00:24:08qui sont prononcés.
00:24:09Et quand elles sont prononcées,
00:24:12elles sont difficilement recouvrées.
00:24:13Je crois qu'on en recouvre
00:24:1430%.
00:24:15Il faut changer de système.
00:24:17Il faut que la consommation
00:24:18soit sanctionnée.
00:24:19Et vous avez en Europe
00:24:20des pays
00:24:21qui ont pris
00:24:21des mesures
00:24:22très très claires.
00:24:23Quand vous êtes pris
00:24:24alors que vous achetez
00:24:25des stupéfiants,
00:24:27la sanction,
00:24:29c'est un douzième
00:24:30de votre rémunération annuelle.
00:24:32C'est un mois de travail.
00:24:33La première fois
00:24:34et la deuxième fois
00:24:35en cas de récidive,
00:24:36c'est deux mois.
00:24:38Donc vous avez
00:24:38des pays européens
00:24:39qui aujourd'hui
00:24:40sanctionnent très sévèrement
00:24:41mais aujourd'hui
00:24:42130 euros
00:24:43pour une personne
00:24:44qui a des moyens.
00:24:45D'abord,
00:24:46il a peu de chances
00:24:46de se faire prendre.
00:24:47Puis quand il est pris,
00:24:49finalement,
00:24:49ce n'est pas énorme.
00:24:50Et puis la plupart du temps,
00:24:51il ne paye pas la contravention.
00:24:53De ce point de vue-là,
00:24:53juste en complément,
00:24:54parce qu'il y a quelque chose
00:24:55de très intéressant
00:24:55dans le texte
00:24:57qui a été adopté
00:24:58en Conseil des ministres
00:24:59le 29 octobre dernier
00:25:01sur les prérogatives
00:25:02de police municipale.
00:25:03le sénateur disait
00:25:04que cette amende
00:25:04forfaitaire délectuelle,
00:25:05je crois que c'est un peu plus
00:25:06que 135,
00:25:06je me demande si ce n'est pas 250,
00:25:08elle était assez peu appliquée
00:25:09parce qu'en vérité,
00:25:11au regard des missions
00:25:12de la police
00:25:12et des moyens
00:25:13qui lui sont dévolus,
00:25:14ils ont assez peu de temps
00:25:15de faire la chasse
00:25:16aux consommateurs.
00:25:17Et puis ça défile
00:25:17toute la journée
00:25:19sur les points de deal.
00:25:21Moi, je souhaite ardemment
00:25:22que ce texte,
00:25:23qui étend les prérogatives
00:25:25des polices municipales,
00:25:25soit adopté
00:25:26parce qu'il permettrait
00:25:27aux police municipales
00:25:28justement de constater
00:25:30la consommation
00:25:31ou la possession de stup
00:25:32et de délivrer
00:25:33cette amende forfaitaire délectuelle.
00:25:34Je suis sûr qu'à partir
00:25:34du moment où on dote
00:25:35les policiers municipaux
00:25:36qui, eux, sont sur le terrain
00:25:37de cette capacité-là,
00:25:39on pourra augmenter considérablement
00:25:40le nombre de sanctions
00:25:41et avoir une action
00:25:42peut-être un peu plus efficace.
00:25:43La collégion qu'on lui recouvre.
00:25:44Bien sûr.
00:25:45Christophe Bouquet.
00:25:45Oui, bien sûr,
00:25:46on ne peut pas être
00:25:47en désaccord avec ceux-ci
00:25:49et de peut-être
00:25:51amender le consommateur.
00:25:53Moi, je ne suis pas d'accord
00:25:55avec cette vision-là
00:25:57parce que je pense
00:25:58qu'il faut aussi se poser
00:25:58la question de
00:26:00pourquoi les personnes
00:26:02consomment de la drogue.
00:26:03Pourquoi les Français
00:26:04se droguent ?
00:26:04Pourquoi l'être humain
00:26:06se drogue, déjà ?
00:26:07On constate
00:26:09à partir des années 2000
00:26:10une augmentation
00:26:12de la consommation
00:26:12de cocaïne
00:26:13qui n'est pas du tout
00:26:14une consommation récréative.
00:26:16On n'est pas dans
00:26:16la drogue champagne,
00:26:17on n'est pas dans
00:26:17les bourgeois parisiens
00:26:18qui financent
00:26:19le narcotrafiquant.
00:26:20On parle de la souffrance
00:26:22au travail,
00:26:23on parle des difficultés
00:26:24d'être,
00:26:24de la difficulté
00:26:25de se retrouver
00:26:25dans la société.
00:26:26Donc, à un moment,
00:26:27moi, je ne suis pas d'accord
00:26:28avec le fait de stigmatiser
00:26:29le consommateur,
00:26:29il faut avoir un vrai débat public
00:26:31sur les drogues aujourd'hui.
00:26:32Je ne dis pas
00:26:33qu'il faut légaliser.
00:26:33Etienne Blanc,
00:26:34c'est un reproche
00:26:34qui avait été fait
00:26:35par les insoumis
00:26:36à la loi narcotrafic.
00:26:37Il manquait un volet prévention.
00:26:39Je trouve qu'il manquait
00:26:39un volet prévention santé aussi.
00:26:41Le texte que nous avons adopté,
00:26:43il vise à lutter
00:26:44contre les entreprises
00:26:45de criminalité organisée.
00:26:47On a fait ce choix-là
00:26:48avec Jérôme Durin.
00:26:49On n'a pas parlé
00:26:50de la légalisation,
00:26:51on n'a pas parlé
00:26:52des questions de santé,
00:26:53ça nous entraînait trop loin.
00:26:54En six mois,
00:26:56on a fait un travail d'enquête
00:26:58qui nous a permis ensuite
00:26:59d'adopter un texte
00:27:00qui lutte
00:27:01contre l'entreprise criminelle.
00:27:03Après, c'est un autre dossier.
00:27:04Si vous m'interrogez
00:27:05à titre personnel,
00:27:06bien évidemment,
00:27:07il faut un nouveau volet
00:27:08sur la consommation.
00:27:10Les moyens actuels
00:27:11sont inadaptés.
00:27:12L'accompagnement
00:27:13d'un certain nombre
00:27:14de personnes
00:27:15qui sont consommatrices
00:27:18régulières
00:27:19de produits stupéfiants,
00:27:22l'accompagnement,
00:27:23Jean-Louis en France,
00:27:23il n'est pas à la hauteur.
00:27:24Là encore,
00:27:25regardez ce qui se passe
00:27:26en Suisse.
00:27:27Vous avez des systèmes
00:27:28qui sont des systèmes
00:27:29d'accompagnement puissants.
00:27:30Vous avez sans foi raison.
00:27:31Il faudra bien un jour
00:27:33avoir et poser sur la table
00:27:35la question de la consommation
00:27:37en y incluant
00:27:38le volet social, évidemment.
00:27:39C'est pour ça que je pense
00:27:40que tant qu'on n'a pas
00:27:41ce volet-là,
00:27:42la guerre contre la drogue
00:27:43est une guerre idéologique
00:27:45et donc par définition
00:27:46une guerre sans fin
00:27:47qu'on ne peut pas gagner.
00:27:48On ne gagne pas
00:27:49contre une idéologie.
00:27:50On ne gagne pas
00:27:51contre des idées.
00:27:52La guerre contre la drogue
00:27:53lancée par Richard Nixon
00:27:54dans les années 70
00:27:54a été un échec cuisant.
00:27:56Ça n'a servi à rien.
00:27:58À rien.
00:27:59On le sait aujourd'hui.
00:27:59On peut gagner contre l'argent quand même.
00:28:00On peut gagner contre l'argent.
00:28:02Il faut s'attaquer
00:28:02aux poumons financiers
00:28:03de la planète,
00:28:04aux paradis fiscaux.
00:28:06Il faut comprendre
00:28:06que le dealer de rue
00:28:08est directement lié
00:28:09à celui qui est en télétravail
00:28:10à Dubaï
00:28:11et qui gère les crimes
00:28:12dans vos villes
00:28:14à Clermont-Ferrand,
00:28:15à Paris et à Rotterdam.
00:28:17Lou Frittel,
00:28:18ce qui est intéressant
00:28:19de voir,
00:28:20c'est que le narcotrafic,
00:28:21pour la première fois,
00:28:22il vient d'être resté
00:28:23par le baromètre IFOP
00:28:25pour la tribune dimanche,
00:28:26le baromètre des préoccupations
00:28:28des Français
00:28:28à quatre mois
00:28:29des élections municipales.
00:28:30Pour la première fois,
00:28:31on a proposé aux Français
00:28:32de classer dans leurs préoccupations
00:28:34le narcotrafic.
00:28:36Eh bien, il est arrivé directement
00:28:37en cinquième position.
00:28:38Tout juste.
00:28:39Et ce qui est important
00:28:39de souligner,
00:28:40c'est que cette étude,
00:28:41elle a été faite
00:28:41avant la mort
00:28:42de Mehdi Kessassi.
00:28:44Donc, on peut imaginer
00:28:45que ce crime grossira le trait
00:28:47lors des prochaines études d'opinion.
00:28:48Dans le détail,
00:28:49l'insécurité,
00:28:50qui était troisième jusqu'alors,
00:28:51se liste à la première place
00:28:52des préoccupations des Français,
00:28:54suivie de la gestion
00:28:55des finances de la ville
00:28:55et de l'offre de soins
00:28:56et de services de santé.
00:28:58La gestion environnementale,
00:28:59elle, qui était cinquième justement,
00:29:01elle dégringole
00:29:01à la treizième place.
00:29:03En 2020,
00:29:03donc c'était à la cinquième place.
00:29:04Comment on explique
00:29:05une telle différence, Lou ?
00:29:06Déjà,
00:29:08une augmentation du phénomène.
00:29:09Aujourd'hui,
00:29:10ce sont huit communes sur dix
00:29:11qui sont touchées
00:29:12par le narcotrafic.
00:29:13En 2016,
00:29:13elle n'était que 54%.
00:29:15On parle de villes
00:29:16comme Marseille.
00:29:17On a parlé de votre commune.
00:29:18On peut aussi citer,
00:29:19par exemple,
00:29:20Morlaix dans le Finistère,
00:29:21moindre ampleur,
00:29:22mais il y a eu plusieurs enquêtes
00:29:24sur le sujet.
00:29:24D'ailleurs,
00:29:25nouveauté notable,
00:29:26dans le guide du candidat
00:29:28qui est mis à disposition
00:29:29par la Commission nationale
00:29:30d'investiture,
00:29:31il est préconisé
00:29:33de se prévenir
00:29:34face aux ingérences
00:29:35liées au narcotrafic.
00:29:37C'est une première
00:29:37et une nouvelle raison,
00:29:39s'il en fallait,
00:29:40de dissuader
00:29:41quiconque voudrait
00:29:42se lancer dans la bataille.
00:29:43Mais vous en parlez
00:29:44comme si devenir maire
00:29:46devenait une aventure dangereuse.
00:29:48Ça commence à le devenir.
00:29:50Souvenez-vous,
00:29:50déjà,
00:29:512023,
00:29:52lors des émeutes,
00:29:53on avait eu plus les torts
00:29:54d'élus locaux
00:29:55et de maires
00:29:55qui avaient été agressés.
00:29:57Pour ne citer que deux exemples,
00:29:59Stéphane Nivand-Eux,
00:30:00qui est maire de Pontoise,
00:30:01elle avait été reconnue
00:30:02dans sa voiture
00:30:02et agressée pour cela
00:30:04par des tirs de mortier.
00:30:06C'était le cas aussi
00:30:06de Vincent Jambrun,
00:30:07qui était à l'époque
00:30:08maire de la Héléros
00:30:09et aujourd'hui
00:30:09ministre de la Ville.
00:30:10Lui,
00:30:11c'est sa famille,
00:30:12sa femme
00:30:12et son domicile
00:30:13qui ont été attaqués
00:30:14par une voiture bélier
00:30:15et ça provoquait un incendie.
00:30:16Selon le centre de recherche
00:30:18pour Sciences Po,
00:30:19le CEVIPOF,
00:30:20c'est une étude
00:30:20pour l'Association
00:30:21des maires de France,
00:30:22en 2025,
00:30:2365% des maires
00:30:25déclarent avoir subi
00:30:26des incivilités.
00:30:27C'est 12 points de plus
00:30:28par rapport à 2020.
00:30:30Pire depuis...
00:30:31Alors, pardon,
00:30:32sur le terrain,
00:30:33cela se traduit
00:30:33par un triste constat.
00:30:34Nombre de maires,
00:30:35justement,
00:30:35ne veulent pas se représenter.
00:30:37Le principe de liste unique
00:30:38commence à s'imposer.
00:30:39Et pire,
00:30:40depuis 2020,
00:30:40sur les 35 000 maires
00:30:42que compte le territoire,
00:30:43eh bien,
00:30:43ce sont près de 2200
00:30:45qui ont démissionné
00:30:46de leur mandat.
00:30:46Et pourtant,
00:30:47Lou,
00:30:47le maire reste
00:30:48l'élu préféré des Français
00:30:50et de loin,
00:30:51ça devrait rester
00:30:52une belle motivation.
00:30:54Oui,
00:30:54sauf que ça devient aussi
00:30:54le plus impuissant.
00:30:56En l'occurrence,
00:30:57il ne dispose plus
00:30:57de leviers fiscaux
00:30:58pour lever l'impôt.
00:30:59Il subit le transfert
00:31:00de ses compétences
00:31:01vers les intercommunalités
00:31:02et autres échelons supérieurs.
00:31:04C'est le fameux
00:31:05millefeuille administratif
00:31:06dont on parle énormément,
00:31:08le rendant de plus en plus
00:31:09dépendant
00:31:09des dotations de l'État.
00:31:11Lundi soir,
00:31:12Emmanuel Macron,
00:31:13qui prend le pouls
00:31:14du pays en ce moment,
00:31:15a invité une quinzaine
00:31:17d'élus locaux
00:31:17à l'Élysée
00:31:18pour une réunion informelle.
00:31:19Parmi eux,
00:31:20il y avait le maire
00:31:21de Houille,
00:31:21Julien Chambon,
00:31:23et il nous raconte
00:31:24« Nous avons parlé
00:31:25lenteur et inefficacité locale.
00:31:27Aujourd'hui,
00:31:27nous ne mettons pas
00:31:28deux ans pour installer
00:31:29une maison de santé,
00:31:29mais quatre ou cinq années,
00:31:31ce qui donne l'impression
00:31:32à nos administrés
00:31:32que nous sommes inefficaces
00:31:34alors qu'en réalité,
00:31:35nous battons tous les jours
00:31:36contre un système
00:31:36bureaucratique impotent,
00:31:38contre des contraintes
00:31:39et des normes contradictoires. »
00:31:40Si Emmanuel Macron
00:31:42a reconnu
00:31:42qu'effectivement,
00:31:43il manquait un acte
00:31:45de décentralisation
00:31:46dans la politique actuelle,
00:31:48un autre élu
00:31:48qui était présent
00:31:49et qui lui a tenu
00:31:50à garder l'anonymat
00:31:51dit
00:31:51« Oui, mais quelle est
00:31:53aujourd'hui
00:31:53la capacité d'action
00:31:54du président ? »
00:31:55Eh bien, Romain Collas,
00:31:57je vous pose la question
00:31:58à votre tour.
00:32:00« La capacité d'action
00:32:01du président de la République
00:32:02aujourd'hui ? »
00:32:04Moi, je fais du droit
00:32:06constitutionnel
00:32:06quand j'étais plus jeune
00:32:07et j'étais très attaché
00:32:08à l'article 21
00:32:09de la Constitution
00:32:09qui veut que ce soit
00:32:10le gouvernement
00:32:11qui détermine
00:32:11et conduit la politique
00:32:12de la nation
00:32:13sous le contrôle du Parlement.
00:32:15Là, le président
00:32:15n'est plus en situation
00:32:16de procéder à ce qui,
00:32:20pour moi,
00:32:20était un dévoiement
00:32:21de la Ve République,
00:32:22c'est-à-dire
00:32:22de décider de tout seul.
00:32:25Il y a un gouvernement,
00:32:26une Assemblée
00:32:27sans majorité,
00:32:28un Sénat
00:32:28qui est un pôle de stabilité
00:32:29comme d'ailleurs
00:32:30le sont les mairies.
00:32:33Romain Collas,
00:32:33vous serez candidat
00:32:35en mars prochain.
00:32:36Vous avez hésité
00:32:37à y retourner ?
00:32:38Non.
00:32:39Non ?
00:32:39Non.
00:32:39Et d'ailleurs,
00:32:40oui, c'est devenu plus dur.
00:32:41Moi, j'ai la chance
00:32:42d'avoir un peu de bouteille
00:32:43parce que beaucoup
00:32:44des maires qui ont démissionné
00:32:45depuis 2020
00:32:46sont des maires
00:32:47qui, justement,
00:32:47avaient été élus en 2020.
00:32:49Moi, j'ai vu la situation
00:32:50se dégrader
00:32:50et j'ai été victime
00:32:51comme beaucoup de collègues
00:32:53d'agressions,
00:32:54de tentatives
00:32:55d'agressions.
00:32:56Pas forcément.
00:32:56D'ailleurs,
00:32:57l'immense majorité
00:32:58ne sont pas liées
00:32:58au narcotrafic.
00:32:59Elles sont liées
00:32:59aux tensions de la société.
00:33:00En fait,
00:33:01on est les derniers
00:33:02qui répondront au téléphone.
00:33:04Il faut avoir ça à l'esprit.
00:33:06C'est que pour beaucoup,
00:33:07la mairie,
00:33:08et d'ailleurs,
00:33:08il n'y a pas que les élus
00:33:09qui subissent ça,
00:33:10les agents municipaux également,
00:33:11la mairie est le dernier lieu
00:33:12dans lequel on peut parler
00:33:13à un être humain.
00:33:14Souvent,
00:33:15quand on a été baladé
00:33:16de serveur en serveur
00:33:17pour des compétences
00:33:17qui ne concernent
00:33:18absolument pas la mairie,
00:33:21mais on se dit
00:33:21que là,
00:33:21il y a quelqu'un
00:33:22à qui on peut parler
00:33:23et éventuellement
00:33:24sur lequel on peut déverser
00:33:25sa colère et sa bile.
00:33:27Ça participe aussi
00:33:28de cette multiplication
00:33:31des agressions
00:33:31vis-à-vis des élus.
00:33:32C'est que tout le monde
00:33:33s'est retiré,
00:33:34il n'y a plus que les maires,
00:33:35globalement,
00:33:36les agents municipaux
00:33:37auxquels je veux rendre hommage.
00:33:39Et on est à la fois
00:33:40le dernier kilomètre
00:33:41de l'action publique.
00:33:43Parmi les contraintes
00:33:44qui pèsent sur nous,
00:33:44il n'y a pas que la bureaucratie,
00:33:45je partage le diagnostic.
00:33:46Il y a aussi le fait
00:33:47que l'État nous fait les poches.
00:33:51On nous demande
00:33:52de participer
00:33:53à résorber un déficit public
00:33:54que nous n'avons pas
00:33:55contribué à créer.
00:33:56C'est aussi bête que ça.
00:33:57On est une variable
00:33:58d'ajustement
00:33:59des stratégies budgétaires
00:34:00et fiscales.
00:34:01Merci.
00:34:02Je suis intarissable
00:34:02et passionné par mon mandat.
00:34:03Vous l'avez compris.
00:34:05Merci beaucoup
00:34:05d'avoir été tous les trois
00:34:06sur le plateau
00:34:07de chaque voix.
00:34:07Compte,
00:34:08Christophe Bouquet,
00:34:09je rappelle votre livre
00:34:09Narcotrafic,
00:34:11le poison de l'Europe,
00:34:12paru aux éditions
00:34:13La Découverte.
00:34:14Étienne Blanc,
00:34:15rapporteur de la commission
00:34:16d'enquête sénatoriale
00:34:17qui a donné lieu
00:34:17dans cette loi Narcotrafic
00:34:19dont seuls 14%
00:34:20des décrets nécessaires
00:34:21sont pour l'instant publiés.
00:34:23Donc évidemment,
00:34:23on va continuer
00:34:24de suivre l'application
00:34:25des décrets de cette loi,
00:34:27notamment avec le parquet
00:34:28qui sera lancé
00:34:29au 1er janvier prochain.
00:34:31Merci à tous les trois
00:34:32d'avoir été là ce soir.
00:34:33Dans un instant,
00:34:34c'est la question qui fâche.
00:34:35On va parler
00:34:35de la taxe foncière, tiens.
00:34:36Mais avant cela,
00:34:38c'est quelle histoire ?
00:34:38Et c'est Laurent Guimier.
00:34:46Quelle histoire !
00:34:49Laurent Guimier,
00:34:49ce soir,
00:34:50vous vous intéressez
00:34:51à Nicolas Sarkozy
00:34:52parce qu'en fait,
00:34:53depuis sa sortie de prison
00:34:54il y a maintenant 12 jours,
00:34:55Nicolas Sarkozy
00:34:56ne dit rien.
00:34:58Pas une interview,
00:34:59pas un mot,
00:35:00pas une image.
00:35:01Pourquoi ce silence ?
00:35:03Eh bien, Adeline,
00:35:03je crois parce qu'il a admis
00:35:04une chose essentielle,
00:35:06la bataille frontale
00:35:07contre les juges,
00:35:08ça ne fonctionne pas
00:35:09ou ça ne fonctionne plus.
00:35:10Pendant des années,
00:35:11il a attaqué,
00:35:11dénoncé, accusé.
00:35:13Résultat,
00:35:14aucun effet positif
00:35:16sur ces condamnations
00:35:16et peut-être même,
00:35:18on peut l'imaginer,
00:35:19un contre-effet.
00:35:20Sur les réseaux,
00:35:21pourtant,
00:35:21depuis 12 jours,
00:35:22c'est un absent
00:35:23qui est omniprésent.
00:35:25On voit passer
00:35:25plein de messages
00:35:26de soutien
00:35:27à l'ancien président.
00:35:28Et c'est intéressant
00:35:28parce que ces messages
00:35:29de soutien,
00:35:30ils les utilisent.
00:35:31Et c'est une technique
00:35:32assez rare en politique
00:35:33et peut-être chez lui
00:35:34encore plus.
00:35:35Depuis 12 jours,
00:35:36Nicolas Sarkozy
00:35:37laisse parler les autres.
00:35:38Regardez et écoutez
00:35:40cette vidéo,
00:35:41par exemple.
00:35:43Liberté,
00:35:47tu dois bien exister.
00:35:49Alors,
00:35:50on sait qui chante.
00:35:51Oui,
00:35:51c'est Carla Bruni,
00:35:52l'épouse de Nicolas Sarkozy.
00:35:54Et ce que vous voyez là,
00:35:55c'est un post sur Instagram,
00:35:57fidèle de Nicolas Sarkozy.
00:35:59Et ce post a été sélectionné
00:36:01patiemment,
00:36:02mis de côté
00:36:02et reposté
00:36:03par Nicolas Sarkozy,
00:36:05lui-même.
00:36:06Et d'ailleurs,
00:36:06depuis son incarcération,
00:36:08vous le voyez,
00:36:08les réseaux sociaux
00:36:09de Nicolas Sarkozy
00:36:10et d'ailleurs de toute la famille,
00:36:12son épouse,
00:36:13ses enfants sont devenus
00:36:14une immense galerie
00:36:15de fans
00:36:16de l'ancien président.
00:36:18Cette stratégie
00:36:19de communication,
00:36:20encore une fois,
00:36:21qui est mûrement réfléchie,
00:36:22elle a commencé
00:36:23pendant l'incarcération
00:36:25de Nicolas Sarkozy.
00:36:26Regardez cette autre vidéo
00:36:27postée par l'ancien président.
00:36:29Vous voyez les sacs de courrier,
00:36:32des milliers de lettres
00:36:34posées patiemment
00:36:35sur le bureau
00:36:35qui débordent
00:36:37de messages de soutien.
00:36:38Donc cette vidéo,
00:36:39il faut bien le voir,
00:36:39elle a été postée
00:36:40par l'ancien président
00:36:41sur son compte Instagram,
00:36:42enfin par son équipe
00:36:43puisqu'il était en prison.
00:36:45Nicolas Sarkozy,
00:36:46silencieux par la force
00:36:47des choses à l'époque,
00:36:49mais qui voulait montrer,
00:36:50là aussi par cette vidéo,
00:36:51la force de ses soutiens.
00:36:53Et donc, désormais,
00:36:54ce silence
00:36:54qui dure depuis 12 jours,
00:36:56alors au-delà sans doute
00:36:57du fait qu'il se repose en famille
00:36:58et qu'il profite,
00:37:00est-ce que c'est une stratégie
00:37:01de se taire ?
00:37:02Je crois parce que
00:37:03ça lui permet
00:37:03trois choses au fond.
00:37:05La première,
00:37:05de sortir du conflit
00:37:06avec la justice
00:37:07que j'évoquais tout à l'heure
00:37:08un peu sur la pointe des pieds,
00:37:10de renforcer l'aura
00:37:11et on le lit
00:37:13du Sarkozy martyrisé
00:37:15mais soutenu.
00:37:16Et puis trois,
00:37:16de créer un vide
00:37:17que ses militants
00:37:18remplissent à sa place.
00:37:20C'est le peuple sarkoziste,
00:37:22le peuple LR
00:37:23qui devient son porte-parole
00:37:25et c'est ce que les communicants
00:37:26appellent l'effet ventriloque.
00:37:28Il n'y a pas que le peuple
00:37:29d'ailleurs parce qu'il y a
00:37:29ces soutiens politiques
00:37:30qui s'expriment
00:37:31de Bruno Retailleau
00:37:32à Laurent Wauquiez.
00:37:32Oui mais là,
00:37:33les politiques,
00:37:33c'est intéressant,
00:37:34Nicolas Sarkozy
00:37:35ne les a pas mis en avant
00:37:35dans ses publications.
00:37:36Enfin, très peu.
00:37:37J'ai épluché les stories
00:37:38de la famille Sarkozy
00:37:40et ils n'ont reposté
00:37:41que quelques membres
00:37:43du premier cercle.
00:37:44On le voit,
00:37:45M. Estrosi,
00:37:46Mme Évren,
00:37:47Mme Saillet,
00:37:48comme pour bien montrer
00:37:49qu'il est dans un moment
00:37:50personnel
00:37:51et pas un moment politique.
00:37:52Ça s'est même étendu
00:37:53d'ailleurs aux apparitions publiques.
00:37:55On doit remarquer
00:37:56que Nicolas Sarkozy
00:37:57n'était pas présent
00:37:58aux cérémonies
00:37:59des commémorations
00:37:59des 10 ans
00:38:00des attentats du 13 novembre.
00:38:02Il a voulu sans doute
00:38:03éviter tout déraillement
00:38:05dans cette stratégie
00:38:06d'invisibilité contrôlée.
00:38:09Qu'est-ce que ça dit
00:38:09de ce qui va se passer ensuite ?
00:38:11Qu'est-ce que ça dit
00:38:11pour la suite de l'histoire ?
00:38:12Est-ce qu'on revient
00:38:13en politique
00:38:14en ne disant rien ?
00:38:16Alors ça,
00:38:17on va voir.
00:38:17C'est trop tôt pour le dire
00:38:18parce que même
00:38:19si l'ancien président
00:38:20reste une personnalité politique
00:38:22populaire.
00:38:22On le voit
00:38:23dans les béromètres
00:38:23de personnalité.
00:38:25Et même si
00:38:25les trois quarts
00:38:26des sympathisants LR
00:38:28ont envie de le voir
00:38:28revenir en politique,
00:38:29ce sont ses fans
00:38:30des réseaux sociaux,
00:38:32vous voyez dans ce sondage
00:38:33IFOP pour l'opinion,
00:38:34ce n'est le cas
00:38:35que de un Français sur quatre.
00:38:37C'est donc une proportion
00:38:37très faible.
00:38:39Et puis surtout,
00:38:39je l'ai évoqué tout à l'heure
00:38:40parce que le procès
00:38:41en appel de Nicolas Sarkozy
00:38:42s'ouvrira le 16 mars prochain.
00:38:44D'ailleurs,
00:38:45c'est entre les deux tours
00:38:45des municipales.
00:38:46C'est le lendemain
00:38:47du premier tour
00:38:47que s'ouvre le procès
00:38:48en appel de Nicolas Sarkozy.
00:38:50Je pense que dans
00:38:50l'ambiance politique du moment,
00:38:52ça sera assez largement commenté.
00:38:55Donc, je pense que Nicolas Sarkozy
00:38:57ne va pas brûler les étapes.
00:38:59Et moi, je ne fais pas de pari,
00:39:00mais j'en reste à l'exégèse.
00:39:02L'ancien président est passé,
00:39:04et vous le voyez,
00:39:05dans ses mots qu'il a ciselés,
00:39:07la fin de l'histoire n'est pas écrite.
00:39:09Ça, c'est ce qu'il disait
00:39:09après sa condamnation.
00:39:10Ah, la fin de l'histoire
00:39:12reste à écrire.
00:39:13Nuance.
00:39:14Et après,
00:39:15sa sortie de prison.
00:39:16Alors, il est passé du rien n'est joué,
00:39:18je suis là, en embuscade,
00:39:19à prudence,
00:39:20on ne force rien,
00:39:22on verra bien.
00:39:23On laisse du temps au temps.
00:39:25C'est une sorte de Sarkozy mitterrandien.
00:39:27Là, c'est le pari que je fais.
00:39:29Merci, Laurent.
00:39:30On passe à la question qui fâche.
00:39:39Et j'accueille sur le plateau
00:39:40de chaque voix compte
00:39:41Constance de Pellichy.
00:39:42Bonsoir, député Lyot du Loiret.
00:39:44Merci d'être là aux côtés
00:39:45de Daniel Labarone,
00:39:46député ensemble
00:39:47pour la République d'Indre-et-Loire.
00:39:49Bonsoir.
00:39:50Bonsoir.
00:39:50Et merci d'être là.
00:39:51Bonsoir, Daniel Obono,
00:39:53député de la France Insoumise de Paris.
00:39:54Merci également d'être là.
00:39:56Je vais vous raconter l'histoire
00:39:57d'une mise à jour
00:39:58qui va rapporter gros
00:39:59à l'État.
00:40:00Bercy a décidé
00:40:01d'actualiser
00:40:02ses fichiers de logement.
00:40:04On appelle ça
00:40:05une opération
00:40:06de fiabilisation
00:40:07des bases foncières.
00:40:09Et cela va augmenter d'office
00:40:11la taxe foncière
00:40:12de 7,5 millions de foyers.
00:40:14De quelle façon ?
00:40:15C'est Baptiste Gargui-Chartier
00:40:16qui nous l'explique
00:40:17et qui pose ce soir
00:40:18la question qui fâche.
00:40:18C'est une mise à jour
00:40:24qui risque de coûter cher
00:40:25à des millions de propriétaires.
00:40:27La taxe foncière
00:40:28dans la ligne de mire de Bercy,
00:40:29son coût va augmenter
00:40:30dès janvier 2026
00:40:31et le ministère est formel.
00:40:34C'est une question
00:40:35d'efficacité
00:40:35et d'équité de l'impôt
00:40:36que chacun paie
00:40:38selon le type de logement
00:40:39qu'il détient.
00:40:40Car aujourd'hui,
00:40:40le coût d'une taxe foncière
00:40:41dépend de la taille du logement
00:40:43et de plusieurs critères de confort
00:40:44listés par l'administration.
00:40:47L'eau courante, par exemple,
00:40:48comptabilise 4 mètres carrés supplémentaires,
00:40:515 mètres carrés pour une baignoire
00:40:52ou encore 3 mètres carrés
00:40:54pour un lavabo.
00:40:56Selon Bercy,
00:40:56ces éléments n'étaient pas à jour
00:40:58pour 7,4 millions de logements.
00:41:00Des millions de Français
00:41:01devront donc passer à la caisse.
00:41:03Je trouve jamais que ce soit
00:41:04une bonne nouvelle
00:41:05d'augmenter les taxes.
00:41:06On en paye suffisamment,
00:41:07à mon goût.
00:41:07C'est complètement aberrant.
00:41:09Il faut commencer à faire
00:41:10des économies avant de taxer.
00:41:11Ça enlève aussi
00:41:12du pouvoir d'achat, quelque part.
00:41:14Concrètement, cette mise à jour
00:41:15se traduera par une hausse moyenne
00:41:16de 63 euros par logement
00:41:18et devrait rapporter à l'État
00:41:20466 millions d'euros supplémentaires.
00:41:24Les propriétaires
00:41:24dont les logements
00:41:25ne seraient pas équipés
00:41:26de ces installations
00:41:27pourront contester
00:41:28leur nouvelle imposition.
00:41:29Est-ce que c'est légitime
00:41:31de maintenir une taxe
00:41:33sur le fait d'avoir
00:41:34des WC dans son logement ?
00:41:35Est-ce que c'est légitime
00:41:36de maintenir une taxe
00:41:37sur le fait d'avoir
00:41:38de l'eau courante
00:41:39dans son logement ?
00:41:40La taxe foncière,
00:41:41son calcul aujourd'hui
00:41:42n'est pas juste
00:41:44et je pense que la réforme
00:41:45qui est mise en place là
00:41:47est cosmétique.
00:41:49Face à la grogne ce matin,
00:41:51le gouvernement cherche
00:41:52à calmer le jeu.
00:41:53Nous entendons l'inquiétude
00:41:54et le questionnement
00:41:55que ça peut susciter.
00:41:57Un point d'étape
00:41:58sera réalisé d'ici quelques mois
00:42:00en fonction de ce qui aura été
00:42:03constaté dans les mois
00:42:06qui suivront la mise en application.
00:42:08En 10 ans,
00:42:08la taxe foncière a bondi
00:42:10de 37%,
00:42:11deux fois plus que l'inflation.
00:42:13Dans un contexte budgétaire tendu,
00:42:14le gouvernement cherche
00:42:15à remplir ses caisses.
00:42:16Alors, la question qui fâche
00:42:18ce soir la voici.
00:42:20Les propriétaires sont-ils devenus
00:42:21la nouvelle cible du gouvernement ?
00:42:25Tout le monde s'énervait
00:42:26un peu sur ce plateau.
00:42:27Je ne suis pas sûre
00:42:27que ce soit pour les mêmes raisons.
00:42:29Je vais d'abord vous poser
00:42:30la question à tous les trois
00:42:31parce que ce n'était pas évident
00:42:32de le voir aujourd'hui.
00:42:33Qui parmi vous
00:42:34défend cette hausse automatique ?
00:42:36Oui.
00:42:36Ah, alors vous allez m'expliquer
00:42:38pourquoi ?
00:42:38Parce que même Gabriel Attal
00:42:39a expliqué cet après-midi
00:42:41qu'il ne comprenait pas
00:42:42cette mesure.
00:42:42Vous, vous la comprenez, donc.
00:42:44Oui, je la comprends.
00:42:45Pourquoi ?
00:42:46Parce que vous avez,
00:42:47par exemple,
00:42:48des propriétaires
00:42:49de grandes maisons
00:42:50qui déclarent
00:42:51qu'ils n'ont qu'un WC,
00:42:53qu'un lavabo,
00:42:54qu'une baignoire.
00:42:55Et en réalité,
00:42:57leur niveau de confort
00:42:58est bien plus élevé.
00:43:00Ils ont sans doute
00:43:01plusieurs WC,
00:43:02plusieurs baignoires.
00:43:03Et donc,
00:43:04ce qu'on demande
00:43:04aux propriétaires fonciers,
00:43:06c'est de déclarer
00:43:07le confort réel
00:43:08de leur maison.
00:43:10Parce que vous avez
00:43:10beaucoup de gens
00:43:11qui oublient
00:43:13de déclarer
00:43:14un certain nombre
00:43:15d'éléments de confort.
00:43:17Mais pardonnez-moi,
00:43:19Daniel Labarone,
00:43:20là, il s'agit
00:43:20d'une mise à jour
00:43:21automatique.
00:43:21Donc, à aucun moment,
00:43:22on va demander
00:43:23aux propriétaires
00:43:23de déclarer
00:43:24s'il s'il fait construire
00:43:24un deuxième WC
00:43:25dans sa maison.
00:43:26Non, mais vous avez
00:43:27des éléments objectifs.
00:43:30Quand vous avez,
00:43:31c'est pour ça que je prenais
00:43:31cet exemple
00:43:32d'une grande maison,
00:43:34il y a des raisons
00:43:35de penser
00:43:35que les éléments
00:43:37de confort
00:43:38sont sous-évalués.
00:43:40Donc,
00:43:40l'administration fiscale,
00:43:41en tous les cas,
00:43:41c'est ce que j'ai compris,
00:43:42va intervenir
00:43:45auprès de ce propriétaire
00:43:46en disant, nous pensons
00:43:48que vous avez peut-être
00:43:49oublié des éléments
00:43:50de confort.
00:43:51Et nous,
00:43:51nous suggérons
00:43:53que vous ayez
00:43:53au moins deux ou trois
00:43:54WC ou lavabos.
00:43:57Si vous n'êtes pas
00:43:58d'accord avec nous,
00:43:59si, effectivement,
00:43:59vous n'avez qu'un
00:44:00élément de confort,
00:44:02eh bien,
00:44:02il y aura une discussion,
00:44:04il y aura un échange.
00:44:05Mais c'est un petit peu
00:44:05la même situation
00:44:07que la piscine
00:44:08que l'on oublie
00:44:09de déclarer
00:44:10dans son jardin.
00:44:11Sauf que maintenant,
00:44:12avec Fonski et Lundi...
00:44:13Bon, il y a des drones,
00:44:13mais les drones,
00:44:14ils ne peuvent pas voir
00:44:14s'il y a des WC chez nous.
00:44:15Non, mais c'est un petit peu
00:44:17la même idée.
00:44:18C'est-à-dire qu'on doit
00:44:18avoir une taxe foncière
00:44:21qui reflète
00:44:24la réalité du confort
00:44:26d'une maison.
00:44:27Voilà.
00:44:28Et ça ne va concerner
00:44:30que ceux
00:44:30qui n'ont pas déclaré
00:44:32les éléments de confort
00:44:34que l'on suppose
00:44:37dans cette maison.
00:44:38Attendez, mais comment
00:44:39vous pouvez supposer
00:44:41que vous allez vous en prendre
00:44:44à un propriétaire
00:44:45qui n'a pas déclaré
00:44:46quelque chose ?
00:44:46Parce que par définition,
00:44:47s'il ne l'a pas déclaré,
00:44:48vous ne pouvez pas le savoir.
00:44:48Il y a des incohérences.
00:44:50Il y a des incohérences.
00:44:52La mise à jour,
00:44:52elle va se baser sur quoi alors ?
00:44:54C'est ça ?
00:44:55Un rapport entre WC
00:44:56et mètre carré ?
00:44:56Sur la superficie de la maison.
00:44:58C'est déjà un premier élément.
00:45:00Si vous avez une maison
00:45:01avec un rez-de-chaussée,
00:45:03deux étages,
00:45:04voire trois étages,
00:45:05et que vous déclarez,
00:45:06par exemple,
00:45:07c'est un exemple basique
00:45:08d'école,
00:45:09que vous n'avez
00:45:09qu'un WC,
00:45:11quelque part,
00:45:13ça semble curieux.
00:45:15Voilà.
00:45:15Daniel Obono.
00:45:16Je trouve que ce sont
00:45:17de mauvais comptes
00:45:18d'un bouc de caire,
00:45:19encore une fois,
00:45:20parce que ce qu'il faudrait
00:45:21mettre à jour,
00:45:23ce n'est pas la taxe
00:45:24ou les éléments
00:45:25dits de confort,
00:45:26c'est le cadastre.
00:45:27Le problème
00:45:27de la taxe foncière,
00:45:28c'est qu'elle est appuyée
00:45:29sur un cadastre
00:45:30très ancien,
00:45:31archaïque.
00:45:32Et comme l'a déjà dit
00:45:33la Cour des comptes,
00:45:34l'INSEE le redit,
00:45:36c'est très inégalitaire
00:45:37en fait comme taxe.
00:45:38Parce qu'en vérité,
00:45:39ce n'est pas
00:45:40les propriétaires.
00:45:41Il n'y a pas
00:45:41des propriétaires.
00:45:42Il y a des petits propriétaires
00:45:44et il y a des très grands propriétaires.
00:45:45Les petits paient
00:45:462,5 fois plus
00:45:48que les grands.
00:45:49Donc c'est ça
00:45:49le problème fondamental
00:45:51de cette taxe-là,
00:45:52c'est qu'elle est inégalitaire.
00:45:54Nous nous proposons
00:45:55par exemple
00:45:55que l'on revoie le cadastre
00:45:57pour effectivement
00:45:57faire en sorte
00:45:58que cette mise à jour
00:45:59soit faite
00:46:00et que ce soit mieux réparti
00:46:02et que ce soit progressif,
00:46:03que l'on inclue
00:46:03par exemple aussi
00:46:04les biens immobiliers
00:46:05et financiers
00:46:06dans le calcul
00:46:06et qu'on soustrait
00:46:08les dettes.
00:46:08Parce que par exemple
00:46:09quand vous êtes
00:46:09un tout petit propriétaire,
00:46:11endetté sur 20 ans
00:46:12et que vous devez payer
00:46:14en plus de ça
00:46:14la taxe facière,
00:46:15ce n'est pas la même chose
00:46:16que quand vous êtes
00:46:16un multi-propriétaire
00:46:17qui a déjà amorti ses dettes
00:46:19et donc vous voyez bien
00:46:20qu'il y a une inégalité
00:46:21là foncière.
00:46:22En vérité,
00:46:23ce que fait le gouvernement là,
00:46:25c'est essayer
00:46:26d'appâter les collectivités
00:46:27puisque vous savez
00:46:28la taxe foncière
00:46:29elle est due aux collectivités.
00:46:31Et il n'y a plus
00:46:31la taxe d'habitation.
00:46:32Et en même temps,
00:46:33il va prendre 8 milliards
00:46:35aux collectivités.
00:46:36C'est ça le calcul global
00:46:38qu'il faut avoir en tête.
00:46:39Et donc il va dire là
00:46:39vous voyez,
00:46:40je vous ai permis
00:46:41d'avoir combien ?
00:46:43500 millions.
00:46:45Un peu moins
00:46:45de 500 millions d'euros.
00:46:47Et pendant ce temps-là,
00:46:48vous avez 8 milliards de coupes.
00:46:49Voilà la réalité
00:46:50de ce mauvais calcul.
00:46:52Et je crois que
00:46:53les collectivités
00:46:54et les responsables locaux
00:46:55n'en sont pas dupes.
00:46:56Constance de Pellichy.
00:46:57Moi je demande
00:46:58tout simplement
00:46:58et solennellement
00:46:59au gouvernement
00:47:00de faire cesser
00:47:00cette nouvelle lubie
00:47:01à Bercy.
00:47:03Est-ce que vous lui demandez
00:47:04de renoncer ce soir
00:47:05à cette mise à jour
00:47:06et à cette hausse ?
00:47:07Et de l'annoncer
00:47:07très fermement demain.
00:47:09Le moment n'est pas
00:47:10à aller compter
00:47:10les toilettes
00:47:11chez les gens
00:47:12et savoir qui
00:47:12a changé sa douche
00:47:14en baignoire.
00:47:15C'est effectivement
00:47:16des petits comptes
00:47:17d'apothès.
00:47:17Ou l'inverse d'ailleurs.
00:47:18On a un vrai sujet
00:47:19sur l'autonomie fiscale
00:47:21des collectivités
00:47:22d'une part
00:47:23et sur effectivement
00:47:24les méthodes de calcul
00:47:26des valeurs locatives.
00:47:27On l'a vu en 2017,
00:47:292018, 2019
00:47:30quand il a fallu
00:47:31revoir les méthodes
00:47:33de calcul
00:47:34des valeurs locatives
00:47:35des entreprises.
00:47:36Bercy, l'État
00:47:38ont su se coordonner
00:47:39et concerter
00:47:40les collectivités
00:47:41par l'intermédiaire
00:47:42de leur commission
00:47:43intercommunale
00:47:44des impôts directs.
00:47:45Là, vous avez
00:47:46un truc
00:47:47qui tombe comme ça
00:47:48par voie de presse
00:47:49en plein congrès
00:47:50des maires,
00:47:51en plein examen
00:47:52du projet
00:47:52de loi de finances.
00:47:53On ne sait pas
00:47:54qui l'a pondu,
00:47:54on ne sait pas pourquoi.
00:47:56On nous dit
00:47:56qu'on veut remettre
00:47:57le Parlement
00:47:57au cœur du débat.
00:47:59On n'en a jamais
00:48:00entendu parler
00:48:00dans l'hémicycle
00:48:01et les maires
00:48:02la prennent
00:48:02par voie de presse.
00:48:03Ça n'est pas sérieux,
00:48:04ça n'est pas comme ça
00:48:05qu'on revoit
00:48:06la fiscalité locale.
00:48:07Donc oui,
00:48:08il y a besoin
00:48:09de revoir
00:48:09la manière
00:48:11dont la taxe foncière
00:48:11s'équilibre.
00:48:12Mais le fond du sujet
00:48:13c'est qu'on préfère
00:48:14que Bercy travaille
00:48:15à l'autonomie fiscale
00:48:17des collectivités locales
00:48:18plutôt que d'aller
00:48:19compter les toilettes
00:48:20des gens.
00:48:20Daniel Labaronne,
00:48:22c'est la direction générale
00:48:23des finances publiques
00:48:24qui annonce
00:48:25qu'il va y avoir
00:48:25une mise à jour
00:48:26de ces fichiers
00:48:26de logement
00:48:27et que ça va déboucher
00:48:28sur cette hausse.
00:48:30Mais vous comprenez
00:48:31les mois que cela suscite
00:48:32en ce moment
00:48:32avec ce débat
00:48:34sur le budget,
00:48:35avec la hausse des taxes.
00:48:36On dit
00:48:37qu'on va essayer
00:48:37de ne pas trop
00:48:38faire augmenter les impôts.
00:48:40Vous savez
00:48:40de combien la taxe foncière
00:48:41a augmenté depuis 10 ans ?
00:48:44Oui,
00:48:44ça c'est une augmentation
00:48:46qui est décidée.
00:48:47Vous parliez
00:48:48de l'autonomie fiscale
00:48:49qui a été décidée
00:48:50par les collectivités locales.
00:48:52Les collectivités locales.
00:48:54Et elles sont libres
00:48:55de fixer les taux
00:48:56qu'elles souhaitent.
00:48:57Plus 80%
00:48:58à par des ressources.
00:48:59Je voudrais dire,
00:49:01j'ai essayé d'expliquer
00:49:02le fond de cette mesure
00:49:04qui n'est pas
00:49:04une mesure gouvernementale.
00:49:06Et d'ailleurs,
00:49:07j'observe
00:49:07que la direction
00:49:08départementale
00:49:09des impôts
00:49:10réévalue régulièrement
00:49:13les éléments
00:49:14de patrimoine,
00:49:17les éléments
00:49:17de confort
00:49:18déclarés
00:49:19dans une maison.
00:49:20C'est un travail
00:49:21quotidien ça.
00:49:22Là,
00:49:23honnêtement,
00:49:24je ne sais pas pourquoi
00:49:25ça a été annoncé
00:49:26au moment de cette discussion
00:49:27budgétaire.
00:49:28Peut-être que
00:49:28au moment
00:49:30du congrès des maires,
00:49:32comme c'était
00:49:33une revendication
00:49:34des élus locaux,
00:49:35parce que
00:49:36la recette
00:49:37de la taxe foncière,
00:49:38elle va directement
00:49:38dans les caisses
00:49:39des communes.
00:49:40Or,
00:49:41les élus,
00:49:41moi j'ai été maire
00:49:42et je voyais bien
00:49:48qu'il y avait
00:49:49des déclarations
00:49:50qui ne correspondaient
00:49:51pas à une réalité
00:49:52objective.
00:49:53Oui,
00:49:53mais pour le coup,
00:49:55j'ai été maire
00:49:55dix ans aussi,
00:49:56on n'a pas attendu
00:49:57que Bercy
00:49:58nous fasse
00:49:58une réévaluation
00:49:59automatique.
00:50:00Tous les ans,
00:50:01en tant que maire,
00:50:02on peut réunir
00:50:02une commission
00:50:03communale
00:50:04des impôts directs,
00:50:05où on peut passer
00:50:06en revue
00:50:07l'ensemble des permis
00:50:08de construire
00:50:08qui ont été déposés
00:50:09sur la commune,
00:50:10mais où on peut
00:50:11aussi s'interroger
00:50:12du niveau
00:50:13de pondération
00:50:14de la taxe
00:50:16sur certaines maisons
00:50:18qui ont été cédées
00:50:19récemment,
00:50:19dont on a vu
00:50:20qu'il y avait
00:50:20de la rénovation
00:50:21intérieure,
00:50:21etc.
00:50:22Le maire
00:50:23est responsable
00:50:24de cet engagement.
00:50:25Ce n'est pas à Bercy
00:50:26de le faire
00:50:26de manière automatique
00:50:27parce que
00:50:28qui dit automaticité
00:50:30dit aussi
00:50:30beaucoup d'injustice.
00:50:32C'est un modèle
00:50:33algorithmique
00:50:33qui va être
00:50:34posé comme ça.
00:50:36Ce n'est pas
00:50:36forcément juste.
00:50:38Et ça,
00:50:39on a la possibilité
00:50:40de le faire.
00:50:40le fond du sujet,
00:50:41c'est que la taxe
00:50:42d'habitation
00:50:42a été supprimée
00:50:44sans concertation,
00:50:46que c'était
00:50:46un vrai levier
00:50:47de rapprochement
00:50:49d'une part
00:50:49des habitants
00:50:50d'une commune
00:50:50avec leur commune,
00:50:52un vrai levier
00:50:52aussi d'autonomie
00:50:53financière
00:50:54de la commune,
00:50:55qu'elle est mal
00:50:56compensée aujourd'hui,
00:50:57qu'il y a de l'inquiétude
00:50:58sur sa compensation
00:50:59et que suite
00:51:00aux différents
00:51:01transferts
00:51:03de compétences
00:51:04à droite
00:51:04et à gauche,
00:51:05de fait,
00:51:06certaines collectivités
00:51:07ont vu leurs dépenses
00:51:08fortement augmentées
00:51:09et les ont compensées
00:51:10par des augmentations
00:51:11de taxes foncières.
00:51:12Tout autant,
00:51:13on remarque une question,
00:51:14mais le petit arrière-goût
00:51:15désagréable aussi,
00:51:16c'est que la taxe foncière,
00:51:18on la paie quand on est
00:51:19propriétaire fin octobre.
00:51:20Voilà,
00:51:20fin octobre.
00:51:21Ça tombe juste après.
00:51:22C'est un peu comme si
00:51:23le truc est annoncé
00:51:24une fois qu'on a payé
00:51:27la taxe foncière.
00:51:27Oui, c'est la douloureuse
00:51:28de l'année prochaine.
00:51:29Ça rajoute un peu
00:51:30quand même peut-être
00:51:30à cette idée
00:51:31qu'on essaie
00:51:32de le faire passer
00:51:32comme ça.
00:51:33Oui, mais en plus,
00:51:34c'est vraiment
00:51:34un travail de gribouille,
00:51:36mais c'est ce que nous
00:51:36dénonçons depuis le début
00:51:38de ce débat.
00:51:38Mais est-ce que vous dites
00:51:39qu'il faut aussi
00:51:40renoncer à cette hausse
00:51:41et qu'il faut revoir
00:51:42le mode de calcul
00:51:43de cette taxe foncière ?
00:51:44Il faut revoir le cadastre.
00:51:46Il faut revoir,
00:51:46y compris,
00:51:47ce que nous proposons,
00:51:48la progressivité.
00:51:49Nous avons des amendements
00:51:50dans le budget actuellement
00:51:51justement pour faire en sorte
00:51:53que ce soit plus juste
00:51:54parce qu'actuellement,
00:51:55c'est déjà une taxe
00:51:56qui est inéquitable,
00:51:57encore une fois.
00:51:57Les petits propriétaires
00:51:59paient 2,5 fois plus
00:52:00que les grands,
00:52:01que les 1%,
00:52:02les plus gros propriétaires,
00:52:03les multipropriétaires,
00:52:04etc.
00:52:05Les communes rurales
00:52:07sont les moins bien dotées
00:52:09en la matière.
00:52:10Donc, il y a une injustice
00:52:11qui existe
00:52:12qui va être renforcée
00:52:13par cette décision-mesure
00:52:16qui a un coup de com'.
00:52:18Pardon, mais depuis ce matin,
00:52:20je pense qu'il y a
00:52:20beaucoup de propriétaires
00:52:21qui découvrent aussi
00:52:22ce mode de calcul.
00:52:23Pardonnez-moi,
00:52:25mais si vous avez l'eau courante,
00:52:27c'est 4 mètres carrés
00:52:27de plus sur votre maison.
00:52:29Si vous avez des WC,
00:52:30hop, on va ajouter
00:52:313 mètres carrés.
00:52:31Mais surtout,
00:52:33mais surtout,
00:52:34on vient de la recevoir.
00:52:35Les propriétaires,
00:52:36ils l'ont reçu,
00:52:36la taxe foncière.
00:52:37Quand on soit
00:52:38sa taxe foncière,
00:52:39la base locative apparaît,
00:52:40mais pas la façon
00:52:41dont elle est calculée.
00:52:43Pour le savoir,
00:52:44il faut demander au fisc
00:52:45l'imprimer 66-75M.
00:52:48Et alors, moi,
00:52:49j'ai une question
00:52:49au téléspectateur
00:52:50d'Eléonore à Aix-les-Bains.
00:52:52J'ai enlevé ma baignoire
00:52:53pour une douche.
00:52:54Est-ce que vous me rendez
00:52:55des mètres carrés ?
00:52:56Sans doute.
00:52:57Théoriquement, oui.
00:52:58Ah oui, bien sûr.
00:52:58On a le droit,
00:52:59non seulement,
00:53:00et moi, j'engage
00:53:01toutes les personnes
00:53:02qui achètent une maison,
00:53:04d'interroger le fisc
00:53:05sur la manière
00:53:06dont la taxe foncière
00:53:07est calculée.
00:53:07Alors, sachez-le,
00:53:08c'est l'imprimer 66-75M.
00:53:10N'importe qui peut le demander.
00:53:11Pour le coup,
00:53:12les services fiscaux
00:53:12sont franchement rapides,
00:53:14efficaces là-dessus.
00:53:15Et de venir interroger
00:53:16ce qu'il y a
00:53:17sur le relevé fiscal
00:53:18en disant
00:53:18je ne comprends pas
00:53:19et de produire
00:53:20son propre détail.
00:53:22On a le droit de le faire
00:53:23et j'engage vraiment
00:53:24tout le monde à le faire
00:53:25parce que ça permet aussi
00:53:26de s'approprier
00:53:27à la fois...
00:53:28Planifier les travaux.
00:53:28Planifier les travaux,
00:53:30s'approprier son bien,
00:53:31s'assurer qu'on ne risque pas
00:53:32non plus un rattrapage
00:53:33de fiscalité derrière
00:53:34parce que c'est ça aussi
00:53:35la question
00:53:36et qu'on est imposé
00:53:37à sa juste valeur.
00:53:38Mais de fait,
00:53:39les valeurs locatives,
00:53:40ces fameuses valeurs locatives,
00:53:42elles datent des années 70
00:53:44à une époque
00:53:45où la question du confort
00:53:47était très différente
00:53:48de celle d'aujourd'hui.
00:53:49On ne l'appréciait pas
00:53:50de la même manière.
00:53:51Oui, on n'avait pas
00:53:52deux vases
00:53:52dans la salle de bain
00:53:53pour les parents.
00:53:53en fonction des quartiers
00:53:54qui ont pu évoluer
00:53:56et c'est un ensemble
00:53:57qu'il faut revoir.
00:53:59Moi, quand j'ai acheté
00:54:00la maison dans laquelle
00:54:01j'habite actuellement,
00:54:03j'ai vérifié
00:54:05que les éléments de confort
00:54:07qui avaient été déclarés
00:54:07précédemment
00:54:08par l'ancien propriétaire
00:54:09correspondaient bien
00:54:10au niveau de confort
00:54:12de la maison
00:54:13dans laquelle j'allais habiter.
00:54:14Et j'ai constaté
00:54:15qu'il y avait
00:54:15un écart considérable.
00:54:17et donc,
00:54:18j'ai modifié
00:54:19la liste
00:54:22des équipements
00:54:22de confort.
00:54:23Vous avez rajouté
00:54:24combien de lavabos ?
00:54:25Non, mais j'ai dit
00:54:26exactement ce qu'il y avait.
00:54:27Salle de bain,
00:54:29douche.
00:54:29Et vous engagez
00:54:30donc les téléspectateurs
00:54:31à faire de même ?
00:54:32Bien sûr.
00:54:32Oui, parce que là,
00:54:35en définitive,
00:54:36on parle d'un certain
00:54:37nombre de logements,
00:54:38mais ce sont des logements
00:54:39qui n'ont pas déclaré
00:54:42ou réévalué
00:54:45leur niveau de confort
00:54:47qui était celui
00:54:48des années 70.
00:54:49On imagine que depuis,
00:54:51il y a un certain nombre
00:54:52d'aménagements
00:54:54qui ont été faits
00:54:54et il faut,
00:54:55c'est une obligation,
00:54:57c'est la loi,
00:54:57il faut déclarer
00:54:58ces éléments-là.
00:54:59Donc, ce que dit
00:55:00la direction générale
00:55:01des finances aujourd'hui
00:55:02de façon maladroite,
00:55:04peut-être en lien
00:55:05avec quand même
00:55:05le Congrès des maires
00:55:06parce que c'est vrai
00:55:07que c'est une ressource
00:55:08de l'ordre de 500 millions d'euros.
00:55:10C'est pour agiter la carotte
00:55:11aux maires
00:55:12et leur faire passer
00:55:13la pilule d'équipe budgétaire.
00:55:14Mais ça ne passe pas du tout
00:55:15parce que tout le monde
00:55:16fait le calcul
00:55:16et se rend bien compte
00:55:17qu'ils ne sont pas du tout
00:55:18dans leur compte.
00:55:19Là, ce que vous dites
00:55:20s'agissant de la baisse
00:55:22des dotations de l'État
00:55:23vis-à-vis des collectivités locales,
00:55:24c'est absolument faux.
00:55:25Il y a eu une augmentation
00:55:26à la fois des dotations
00:55:27en investissement
00:55:27et de dotations
00:55:28en fonctionnement.
00:55:29– Et les 8 milliards de coupes
00:55:30que vous prévoyez,
00:55:31ça n'existe pas.
00:55:32C'est juste
00:55:32dans mon imagination.
00:55:34Les maires le savent.
00:55:35Vous vous rendez compte
00:55:36que les collectivités
00:55:37sont au courant
00:55:37qu'elles sont à sec
00:55:38et qu'elles sont à la gorge
00:55:41et qu'elles sont en incapacité
00:55:42aujourd'hui
00:55:42de rendre les services
00:55:44à la population
00:55:45qu'elles devraient.
00:55:46Donc, ce n'est pas
00:55:48en agitant
00:55:48cette mesurette
00:55:51qui passe complètement
00:55:52à côté de ceux
00:55:53qu'il faudrait faire.
00:55:54Effectivement,
00:55:54il faudrait mettre
00:55:54à plat les choses.
00:55:55Excusez-moi,
00:55:56mais on ne peut pas considérer
00:55:57comme ça a été dit
00:55:59plus tôt
00:55:59qu'avoir une douche
00:56:01ou autre chose.
00:56:02C'est du confort.
00:56:03On va dire
00:56:03que c'est la base.
00:56:05Aujourd'hui,
00:56:05on considère quand même
00:56:06que un logement
00:56:08devrait avoir
00:56:09ce minimum.
00:56:10– L'eau courante,
00:56:114 mètres carrés.
00:56:124 mètres carrés supplémentaires
00:56:13si vous avez l'eau courante.
00:56:14– Le mérite
00:56:14de cette polémique,
00:56:16c'est,
00:56:17vous le disiez très bien,
00:56:19que les propriétaires
00:56:21vont être informés
00:56:22de la manière
00:56:24dont est calculée
00:56:25leur taxe foncière.
00:56:26Ça va alerter peut-être
00:56:29un certain nombre
00:56:29de propriétaires
00:56:30qui vont se dire
00:56:31« Oh là,
00:56:31mais est-ce que je suis
00:56:32bien dans les clous ?
00:56:33Est-ce que j'ai bien
00:56:33déclaré
00:56:34les équipements
00:56:37qui participent
00:56:38au confort
00:56:38de ma maison ? »
00:56:39Voilà.
00:56:40Donc,
00:56:40c'est sans doute maladroit,
00:56:42mais ça a au moins
00:56:43une vertu,
00:56:44c'est une vertu pédagogique
00:56:45de faire prendre conscience
00:56:47que s'agissant
00:56:48de cet impôt,
00:56:49il y a une méthode
00:56:49de calcul
00:56:50et que tout le monde
00:56:52est tenu
00:56:52de respecter
00:56:53les éléments
00:56:54à déclarer
00:56:55qui permettent
00:56:56de faire ce calcul
00:56:57de la taxe foncière
00:56:59de l'habitation
00:57:00dont on est propriétaire.
00:57:01On a compris ce soir
00:57:02que Constance de Pellichy,
00:57:03vous vouliez que le gouvernement
00:57:04renonce à cette hausse de la taxe.
00:57:06Daniel Obono,
00:57:06vous voulez qu'on revoie
00:57:07le mode de calcul
00:57:08de la taxe foncière
00:57:10en utilisant le cadastre.
00:57:12Et bien,
00:57:12peut-être que vous pourrez
00:57:13porter cette parole
00:57:14auprès du gouvernement,
00:57:15Daniel Labaronne,
00:57:16en disant,
00:57:16voilà,
00:57:16il y a un certain émoi.
00:57:17Plus de pédagogie,
00:57:18sans doute.
00:57:18Peut-être en rappelant
00:57:20que le propriétaire
00:57:21est l'individu
00:57:22le plus taxé de France
00:57:23puisqu'il a rapporté
00:57:24l'an dernier
00:57:2590 milliards d'euros
00:57:26de recettes fiscales
00:57:27si l'on additionne
00:57:28toutes les taxes
00:57:28qu'il paye.
00:57:30Merci à tous les trois
00:57:31d'être venus ce soir
00:57:32dans la question qui fache.
00:57:33Vous pouvez rester là
00:57:34parce que tout de suite
00:57:34c'est Bourbon Express
00:57:36et le journal
00:57:36de l'Assemblée nationale
00:57:37signé ce soir
00:57:38Marco Pommier.
00:57:44Bonsoir Marco.
00:57:45Bonsoir Adeline.
00:57:46Ça va ?
00:57:46Ravie de vous retrouver.
00:57:47Mais moi aussi, ravie.
00:57:48Ce soir,
00:57:49vous nous emmenez au Louvre.
00:57:50Enfin, pas tout à fait.
00:57:51Ou presque.
00:57:52C'est en commission
00:57:53des affaires culturelles
00:57:54que ça se jouait ce matin.
00:57:56Laurence Descartes,
00:57:57la présidente directrice
00:57:58du musée,
00:57:59était auditionnée.
00:58:00Question-réponse
00:58:01avec les députés
00:58:03un mois jour pour jour
00:58:04après le retentissant
00:58:06cambriolage.
00:58:07Je reconnais en responsabilité
00:58:09l'échec que représente
00:58:10le vol du 19 octobre dernier.
00:58:13C'est une blessure immense
00:58:14qui nous a été infligée.
00:58:16Je la vis profondément.
00:58:18En tant que présidente directrice
00:58:19du musée du Louvre,
00:58:20en tant que conservatrice générale
00:58:22du patrimoine
00:58:22et en tant que citoyenne.
00:58:25Et après l'émotion,
00:58:26après le constat,
00:58:27place aux actes,
00:58:28Laurence Descartes
00:58:29a présenté un plan de bataille
00:58:31avec une vingtaine
00:58:32de mesures d'urgence.
00:58:33Certaines sont déjà lancées.
00:58:35Les autres arriveront
00:58:36dans les prochaines semaines.
00:58:37La création d'un poste
00:58:38de coordonnateur sûreté.
00:58:40Un monsieur ou madame
00:58:41sûreté du Louvre.
00:58:42100 caméras seront installées
00:58:44d'ici la fin de l'année 2026.
00:58:46Nos liens avec la préfecture
00:58:47de police seront renforcés.
00:58:49L'installation prochaine
00:58:50d'un poste avancé mobile
00:58:51de la police nationale
00:58:53au sein du domaine du Louvre.
00:58:55Et il s'agit là
00:58:56de la première partie
00:58:57d'un vaste plan de sûreté
00:58:58dont le coût total
00:59:00est estimé à 80 millions d'euros.
00:59:0280 millions d'euros
00:59:03d'investissement.
00:59:04Marco, aujourd'hui à l'Assemblée,
00:59:05on examinait aussi
00:59:06la niche parlementaire
00:59:07de la France insoumise.
00:59:08C'était la première étape
00:59:09en commission.
00:59:10Oui, alors petit rappel,
00:59:11une niche parlementaire,
00:59:13c'est le jour
00:59:13où un groupe politique
00:59:15peut présenter
00:59:16ses propositions de loi,
00:59:17ses propres résolutions.
00:59:19À la mi-journée,
00:59:20LFI a fait adopter
00:59:21en commission
00:59:22des affaires sociales
00:59:22un texte
00:59:23pour défiscaliser
00:59:24les pensions alimentaires
00:59:26perçues.
00:59:27Objectif, alléger
00:59:28la charge fiscale
00:59:29des familles monoparentales
00:59:30et lutter contre
00:59:31leur précarité.
00:59:32Un texte porté
00:59:33par Sophia Chikirou.
00:59:35Et ce que me propose
00:59:36cette PPL,
00:59:37et c'est pour ça
00:59:37qu'elle est fondamentale,
00:59:38elle dit
00:59:39« La pension alimentaire
00:59:40n'est pas un revenu,
00:59:41n'est plus un revenu,
00:59:42ne peut plus être considéré
00:59:43comme étant un revenu
00:59:44par le fisc. »
00:59:46Et le texte supprime
00:59:48aussi la possibilité
00:59:49pour le parent
00:59:50qui verse la pension
00:59:51de la déduire
00:59:52de ses revenus imposables.
00:59:54Au total,
00:59:54LFI a fait adopter
00:59:56cinq textes
00:59:57sur les six proposés
00:59:58aujourd'hui.
00:59:59Le sixième
01:00:00a été adopté
01:00:01sur l'abrogation
01:00:03de la loi Duplomb,
01:00:03mais il a été vidé
01:00:04de sa substance.
01:00:05Parmi leurs victoires,
01:00:06la nationalisation
01:00:07d'ArcelorMittal
01:00:08ou encore la gratuité
01:00:10des parkings
01:00:10d'hôpitaux publics,
01:00:12ces propositions
01:00:12seront rediscutées
01:00:13dans l'hémicycle
01:00:14jeudi 27 novembre.
01:00:16L'hémicycle
01:00:16ou en attendant,
01:00:18on continue
01:00:18de travailler
01:00:19sur le budget.
01:00:20Oui,
01:00:21mais le temps presse.
01:00:22Les députés
01:00:22vont-ils voter
01:00:23la première partie
01:00:25du budget ?
01:00:25Le volet recette
01:00:26d'ici dimanche minuit.
01:00:28Encore plusieurs dizaines
01:00:29d'heures de débat,
01:00:30mais il reste du pain
01:00:32sur la planche,
01:00:33le compteur des amendements.
01:00:34Vous allez me le demander.
01:00:34Il reste 1067 amendements
01:00:37à examiner.
01:00:381067 amendements.
01:00:39Sondage rapide
01:00:40autour de la table.
01:00:41Ce sera voté
01:00:42avant dimanche soir.
01:00:43Ça passe ?
01:00:44J'en doute.
01:00:45À vous en douter.
01:00:47On peut y arriver.
01:00:49On peut y arriver.
01:00:50Tout est fait
01:00:50pour que ça n'arrive pas.
01:00:51Parce que vous savez
01:00:52que le gouvernement
01:00:53souhaite passer
01:00:54par ordonnance tout ça
01:00:54pour faire sa copie tout seul.
01:00:56En tout cas,
01:00:56on a bien vu
01:00:57que la ministre
01:00:58donnait de sa personne
01:00:59pour faire en sorte
01:01:00qu'on ne connaît pas.
01:01:01beaucoup de temps.
01:01:02On n'a personne
01:01:02pour animer les consensus,
01:01:04les compromis possibles.
01:01:05On n'a personne pour...
01:01:07Ça aurait été le rôle
01:01:08du gouvernement,
01:01:09normalement,
01:01:09d'animer une discussion
01:01:12entre les groupes
01:01:13de manière à organiser
01:01:15le travail sur les amendements
01:01:16et à trouver des solutions.
01:01:18Là, on discute tout
01:01:19un par un,
01:01:20un par un,
01:01:20un par un.
01:01:21Mais en fait,
01:01:22c'est hyper chronophage
01:01:24pour aucun résultat derrière.
01:01:26C'est comme si vous faisiez
01:01:27une réunion publique
01:01:28sans aucun cadrage
01:01:29et en laissant les gens
01:01:30s'exprimer comme ça.
01:01:32C'est exactement
01:01:32ce qui se passe aujourd'hui
01:01:33sur le budget.
01:01:34Et donc,
01:01:34moi,
01:01:35ça me paraît aujourd'hui
01:01:36très compliqué d'aller au bout
01:01:38sauf à avoir,
01:01:39finalement,
01:01:40plus que des députés
01:01:40qui disent défendus
01:01:41et on passe au vote.
01:01:42Et il n'y a plus aucun débat
01:01:44sur les amendements
01:01:45qui ont été déposés.
01:01:46Et ça peut être le choix
01:01:46des députés
01:01:48qui défendront leurs amendements
01:01:49ou pas.
01:01:50Mais ça me paraît compromisant.
01:01:50Le délai constitutionnel
01:01:51expire dimanche à l'île.
01:01:53Il n'y a pas eu de négociations.
01:01:55On vit là le fait
01:01:56qu'il y a eu des négociations
01:01:57entre le Corneu
01:01:58et le Parti Socialiste.
01:02:00Pas suffisamment.
01:02:02Oui,
01:02:02mais en même temps,
01:02:03on a mis tout le monde
01:02:03autour de la table
01:02:04et le bloc en disant
01:02:05maintenant on y va
01:02:07et on fait atterrir le budget.
01:02:09Normalement,
01:02:09c'est à l'Assemblée
01:02:10dans l'hémicycle
01:02:10que ça se fait.
01:02:11C'est pas faux d'avoir essayé,
01:02:11quand même,
01:02:11de la part du Premier ministre.
01:02:13Bon,
01:02:14verdict dimanche soir.
01:02:16Je sais votre passion
01:02:16pour le compteur des amendements.
01:02:17Je sais votre passion
01:02:19pour le projet de loi de financement.
01:02:21Mais il n'y a pas
01:02:21que le budget dans la vie.
01:02:22Non,
01:02:22vous avez raison,
01:02:23Aline,
01:02:23il y a aussi cette proposition de loi
01:02:25pour interdire les réseaux sociaux
01:02:27aux moins de 15 ans
01:02:28pour établir aussi
01:02:29un couvre-feu numérique
01:02:31pour les 15-18 ans
01:02:32entre 22h et 8h du matin.
01:02:34Alors,
01:02:34c'est la députée Macronis
01:02:35Laure Miller
01:02:36que vous voyez à l'écran
01:02:37qui a déposé
01:02:38cette proposition
01:02:39de loi transpartisane
01:02:40deux mois
01:02:40après le rapport
01:02:41de la commission d'enquête
01:02:42sur les effets psychologiques
01:02:44de TikTok
01:02:44chez les mineurs.
01:02:45Alors,
01:02:46chez vous,
01:02:46vous vous dites sûrement
01:02:46que ça fait des mois
01:02:47qu'on parle d'encadrer
01:02:49les réseaux sociaux
01:02:50pour les mineurs
01:02:50sans jamais vraiment
01:02:51passer à l'action.
01:02:53Alors,
01:02:53pourquoi cette fois
01:02:54ça pourrait enfin changer
01:02:55les choses ?
01:02:56Explication avec Laure Miller.
01:02:58Depuis le 14 juillet dernier
01:03:00précisément,
01:03:00la commission européenne
01:03:01sous la pression
01:03:02d'un certain nombre d'États
01:03:03et notamment la France
01:03:04a ouvert la possibilité
01:03:06pour les États
01:03:07de légiférer
01:03:07en droit interne
01:03:08et de pouvoir en effet
01:03:09mettre une limite d'âge
01:03:11pour l'accès aux réseaux sociaux.
01:03:12Donc,
01:03:12la porte est désormais ouverte.
01:03:14Et Laure Miller
01:03:15qui espère inscrire
01:03:16cette proposition de loi
01:03:17à l'ordre du jour
01:03:18de l'Assemblée
01:03:19courant en 2026
01:03:20lors de la niche parlementaire
01:03:22de son groupe
01:03:22ou lors d'une semaine
01:03:23transpartisane.
01:03:24Et pour finir,
01:03:25Marco,
01:03:25on va parler
01:03:26de ce documentaire
01:03:27exceptionnel
01:03:27qui est diffusé
01:03:28tout de suite
01:03:28après Chaque Voix Compte
01:03:29ce soir sur LCP.
01:03:30Oui,
01:03:31Didier,
01:03:31moi et les autres,
01:03:33les enfants du silence,
01:03:35quatre hommes
01:03:35brisent le silence
01:03:36justement
01:03:36sur les violences sexuelles
01:03:38subies dans leur enfance.
01:03:40Un film choc
01:03:40qui libère la parole
01:03:42face à la honte,
01:03:43face à l'oubli aussi.
01:03:44Écoutez ce témoignage
01:03:45de Nicolas Bourgoin,
01:03:47le réalisateur
01:03:47de ce documentaire,
01:03:49lui-même
01:03:49victime de pédocriminalité.
01:03:50J'avais neuf ans.
01:03:55Aujourd'hui,
01:03:55j'en ai 52.
01:04:00Entre les deux,
01:04:01rien.
01:04:02Le silence.
01:04:03Le corps qui se ferme.
01:04:05La mémoire qui hurle
01:04:06sans faire de bruit.
01:04:09On m'appelait
01:04:09gueule d'amour.
01:04:11Petit blond.
01:04:11yeux clairs.
01:04:14J'avais cette gueule-là,
01:04:15celle qu'on remarque.
01:04:17Celle qui a réveillé
01:04:18une pulsion
01:04:18chez un type
01:04:19de 40 balais.
01:04:20Un ami de mon père.
01:04:24Un soir,
01:04:27il est venu
01:04:27dans ma chambre
01:04:28d'enfant.
01:04:29Je dormais
01:04:29et plus rien
01:04:31a été pareil.
01:04:33À suivre
01:04:34dans quelques minutes
01:04:35donc dans
01:04:35Débat Doc
01:04:35avec Jean-Pierre Grasset.
01:04:36Merci Marco.
01:04:37Merci à tous les trois
01:04:38d'avoir été ce soir
01:04:39les invités
01:04:39de Chaque Voix Compte.
01:04:41Merci Laurent.
01:04:42Merci Lou Frittel.
01:04:43On vous lit demain
01:04:44dans Paris Match
01:04:44avec Alain
01:04:45les Miss France.
01:04:48Les Miss et la Miss France
01:04:50parmi elles.
01:04:51Merci Lou
01:04:52et merci à vous
01:04:53de nous avoir suivis.
01:04:54Tout de suite
01:04:54Débat Doc
01:04:55avec Jean-Pierre Grasset
01:04:56sur LCP.
01:04:57À demain 19h30.
01:04:58Chaque Voix Compte en direct.
01:04:59Sous-titrage Société Radio-Canada
01:05:12Sous-titrage Société Radio-Canada
01:05:13Sous-titrage Société Radio-Canada
01:05:14Sous-titrage Société Radio-Canada
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