Il manque entre 5 et 10 milliards d'euros de recettes liées à la TVA dans les caisses de l'Etat. Pourquoi ? il y aurait comme une stratégie de l'évitement! Regardez L'angle éco de François Lenglet du 19 novembre 2025.
00:00Il est 7h37, L'Angléco, François Langlais. Enfin non, c'est pas tout à fait François Langlais ce matin, c'est un peu l'inspecteur Navarro qui enquête sur une disparition mystérieuse et coûteuse, celle, François, des recettes de la TVA.
00:14Il y a un gros trou dans la caisse.
00:16Un sérieux trou d'au moins 5 milliards d'euros qui provient de moindres rentrées de TVA par rapport aux prévisions.
00:22Or, la TVA, c'est un impôt clé pour le budget. C'est la première source de financement de la puissance publique avec 210 milliards d'euros par an, dont la moitié va à l'État proprement dit et l'autre moitié se divise entre sécurité sociale et collectivité locale.
00:37Le plus étrange, c'est qu'on ne sait pas très bien expliquer cette moins-value. La consommation des ménages continue à augmenter et pourtant la TVA, qui est appliquée sur tous les biens, ou presque, que nous achetons, ne rentre pas.
00:49C'est d'autant plus embêtant que le déficit, on le sait, il va déjà être très élevé cette année.
00:54Mais c'est quand même très très mystérieux. On n'a aucune idée de l'origine du problème, d'où vient la fuite ?
00:58Alors, il y a une mission lancée par la ministre du budget, Amélie de Montchalin, une mission de l'inspection des finances pour justement identifier les causes.
01:06En attendant leur conclusion, il y a quand même des hypothèses.
01:10D'abord, il est possible que les ménages aient moins consommé de produits taxés à 20%.
01:14Les voitures, les produits électroménagers, les vêtements, au profit de l'alimentation qui, elle, est taxée à 5,5 ou à 10%.
01:22Et donc qui rapporte au moins ?
01:23Et oui. L'inflation a été telle ces dernières années, notamment sur l'alimentation, que les budgets des ménages ont pu se reporter sur les produits de première nécessité.
01:32L'autre explication possible, c'est une recrunaissance de la fraude.
01:35Mais François, comment on peut frauder la TVA ? C'est pas si simple de frauder la TVA.
01:39Vous savez, il y a d'abord ces fameux petits colis venus de Chine, jetés sur les plateformes, qui sont pour moitié sous-déclarés quant à leur valeur,
01:46et dont le contenu est parfois revendu au noir.
01:48800 millions de colis chinois sont arrivés en France l'année dernière.
01:52C'est le quart du trafic postal, il y a de quoi perturber les statistiques fiscales.
01:56L'autre zone d'ombre, ce sont les auto-entrepreneurs qui sont exonérés de TVA en dessous d'un certain seuil de chiffre d'affaires.
02:02Un seuil qui dépend de la nature de l'activité, c'est entre 35 et 85 000 euros de chiffre d'affaires par an.
02:09Manifestement, certains restent délibérément en dessous de ce seuil, quitte à facturer au noir le reste de leurs travaux.
02:15C'est une stratégie d'évitement.
02:17Les stratégies d'évitement, François, c'est un problème aussi vieux que les impôts eux-mêmes, non ? Ça a toujours existé.
02:22Écoutez Thomas, je me demande.
02:24Merci multiplie les erreurs de prévision sur les rentrées fiscales.
02:27Pour la TVA, c'est la troisième année consécutive où les prévisionnistes se plantent.
02:31Et on se souvient qu'il y avait déjà eu une grave erreur du même genre, il y a 18 mois, notamment sur l'impôt sur les sociétés.
02:37Alors, ou bien les fonctionnaires de Bercy sont devenus des ânes, ou bien, et c'est possible, la fraude augmente.
02:43Parce que le consentement à l'impôt décline, à cause de la crise française et du si médiocre rapport qualité-prix des services publics.
02:49Le consentement à l'impôt, c'est fondamental.
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