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  • il y a 20 heures
Dans S comme Santé, cette semaine, focus sur ce logiciel d'aide au diagnostique au coeur du service radiologie du CHR. Mis en place depuis plus d'un an, cet outil qui ne remplace pas le travail du radiologue est une réelle avancée majeure, notamment dans les prises en charge urgentes. Le Dr Elisabeth Parizel nous explique.

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Transcription
00:00La rubrique santé en partenariat avec la semaine.
00:05La rubrique santé avec le fonds de dotation Merci, Talpia et le centre hospitalier régional Mestianville.
00:24Il est l'heure de prendre soin de vous comme chaque mercredi.
00:29Cette fois-ci, il sera question de technologie et d'imagerie médicale.
00:33Docteur Elisabeth Parizel, imagerie médicale, c'est un ensemble de techniques.
00:37Expliquez-nous.
00:38Tout à fait, c'est un terme générique.
00:40On parle d'imagerie, ça regroupe la radiologie qui utilise les rayons X,
00:44l'échographie qui utilise les ultrasons,
00:46la technique de l'imagerie magnétique par résonance, donc l'IRM,
00:50et la radiographie standard, bien sûr.
00:53C'est devenu un terme générique pour dire imagerie.
00:55Ce sont tous les examens que nous faisons pour arriver en soutien
00:59à toutes les demandes d'examens des praticiens
01:02pour faire face aux situations cliniques de leurs nombreux patients.
01:06Sur toutes les parties du corps, de la tête au pied.
01:08Tout à fait.
01:09L'ensemble des régions anatomiques peut être explorée.
01:12Alors, on va utiliser préférentiellement telle modalité ou une autre.
01:16Mais le résultat, effectivement, c'est ça.
01:17C'est une cartographie de ce qu'on veut voir.
01:20Maintenant que la définition est éposée, on se doute par rapport à plein d'autres domaines
01:26qui évoluent au quotidien, surtout ces dernières années.
01:29L'imagerie médicale évolue avec l'intégration de l'intelligence augmentée
01:33ou artificielle selon le vocabulaire.
01:35Au CHR particulièrement, ça fait plus d'un an qu'un logiciel est utilisé.
01:39Expliquez-nous les contours de ce logiciel.
01:41Oui, ce logiciel depuis un an est très impressionnant.
01:45Il était un game changer pour nous.
01:47Il faut savoir quand même qu'en amont de cela, les IA dont on parle,
01:53nous les avons déjà depuis plusieurs années.
01:55Mais elles n'étaient pas aussi visibles pour nous.
01:57C'était transparent.
01:58C'est ce qui nous a aidé à améliorer les techniques, à irradier moins le patient,
02:02à améliorer la fiabilité.
02:04Donc, il y avait déjà l'utilisation de cette technologie.
02:07Alors, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on utilise ?
02:09On utilise un logiciel, une IA, qui nous aide à détecter des fractures en urgence
02:15et puis aussi à déceler des anomalies pulmonaires.
02:19Voilà.
02:19Donc, comme on le voit sur les images, on utilise, on peut cibler comment ça se passe.
02:24C'est des choses que parfois, vous, vous ne voyez pas à l'œil nu ?
02:27Alors, effectivement, l'œil humain, et celui du radiologue aussi, est faillible.
02:31Surtout à 3h, 4h du matin.
02:32Celui de l'urgentiste aussi.
02:34En fait, ça vient en appui pour nous aider à, éventuellement, rattraper quelques petites choses
02:40qu'on pourrait passer inaperçues.
02:42Elle est extrêmement performante pour la détection des fractures,
02:45extrêmement performante pour la détection des luxations, des épanchements,
02:49et aussi pour les nodules pulmonaires et des épanchements.
02:54Alors, ce qui veut dire que le logiciel est un véritable outil complémentaire,
02:58l'humain reste primordial dans ce diagnostic, pardon.
03:02L'IA, exactement, est entraînée pour voir une fracture.
03:06Elle va être bien entraînée, elle va nous améliorer dans ce score,
03:09mais elle ne sait rien de la vie.
03:10Elle ne sait pas tout ce qu'on peut avoir quand on fait une radiographie standard
03:14ou une radiographie pulmonaire.
03:15Je vous donne un exemple assez pragmatique.
03:17Une radiographie de diolome en bras qui a été faite chez une dame
03:20et qui s'est embrochée avec une aiguille à tricoter.
03:23L'IA répond, la radio est normale.
03:25Pourquoi ? Parce qu'elle n'est entraînée qu'à voir les fractures,
03:28les luxations, les épanchements.
03:30Ça n'était pas le cas.
03:30Donc tout ce qui est à l'extérieur et tout ce qu'on peut voir éventuellement sur une radio,
03:35par exemple une tumeur bénigne, par exemple un corps étranger,
03:38elle n'est pas entraînée.
03:39Donc elle ne peut pas le voir.
03:41Et donc les IA en médecine, et nous en particulier,
03:44elles ne sont pas généralistes.
03:45Elles ne peuvent pas prendre en charge un patient.
03:47Elles peuvent répondre à une donnée très, très ciblée.
03:51Et donc, est-ce que ça vous a déjà aidé ?
03:53Vous avez des cas particuliers où vous étiez partie sur un premier diagnostic
03:56et au final, ce logiciel vous a aidé à y voir plus clair ?
04:00Oui, parce que l'arbre cache la forêt.
04:03Quand le clinicien nous dit en torse et qu'on trouve une fracture,
04:06effectivement, à l'endroit qu'il décrit, on est content.
04:10On a trouvé la raison de la douleur du patient et on donne la prise en charge possible.
04:15Mais on n'aura peut-être pas vu la petite fracture du cinquième orteil
04:18qui finalement a été associée à ça, mais on ne l'a pas vue à ce moment-là.
04:23Ça veut dire une meilleure prise en charge ?
04:24Ça veut dire une meilleure prise en charge, clairement.
04:26Alors ce logiciel-là, on imagine que ce n'est pas intuitif.
04:30Si vous l'avez entre les mains aujourd'hui et que vous n'avez pas été formé,
04:33peut-être qu'il peut y avoir des complications.
04:35Est-ce qu'aujourd'hui, on pense aussi à cette formation des radiologues ?
04:38Alors ça, c'est tout à fait important.
04:40Nous, nous effectuons à chaque changement d'interne une sensibilisation
04:44à cet outil et à ses limites.
04:46Oui, madame, ce n'est pas magique.
04:48Non, ce n'est pas magique, effectivement.
04:50Il y a des choses qu'il faut qu'il vérifie systématiquement.
04:53C'est-à-dire que le logiciel va apparaître, il va dire ce qu'il dit, fracture, etc.
04:57Mais après, le clinicien doit décrire, il doit regarder s'il y a autre chose.
05:02Et s'il valide, parfois, c'est un petit peu flou.
05:05Il peut décrire une fracture, mais ce sera une fracture ancienne.
05:07C'est aussi important pour le clinicien de le savoir.
05:09Donc l'œil humain, oui, à ce moment-là de la validation.
05:13L'œil humain, puisque vous en parlez,
05:14la présence humaine, elle est déjà là à la conception,
05:17c'est-à-dire à la sélection des bases de données,
05:21être sûr que ce sont bien des bases de données fiables, propres.
05:24Ensuite, l'œil humain, c'est lui qui tag,
05:26c'est-à-dire que c'est lui qui apprend à la machine au départ.
05:30C'est lui qui valide les sets d'expérimentation.
05:33Ça valide les déploiements.
05:35Et puis, la suite et l'amélioration de l'outil.
05:39Alors, est-ce que ce service-là, au cœur du CHR,
05:42est amené à encore plus évoluer ?
05:44Parce que vous parliez, par exemple, des cas d'urgence,
05:47à des horaires parfois improbables.
05:50Est-ce que, déjà, ça a été le déclic ?
05:51Ça, ça a été le déclic, parce que les urgentistes
05:53étaient très demandeurs d'avoir une aide,
05:55notamment dans les périodes nocturnes,
05:57où on sait que la tension fléchit à partir de 4 heures du matin.
06:00Donc, oui, ça nous sécurise et ça nous aide.
06:03Après, on a d'autres projets, effectivement.
06:05Vous savez peut-être que la détection des cancers du sein
06:07est très, très bien soutenue par les IA actuellement.
06:12Et nous avons une obligation de moyens.
06:14Et nous pensons que, dans l'avenir,
06:15il faudra se doter de ces outils qui vont nous aider
06:18à améliorer notre pertinence dans cette recherche de tumeurs.
06:22Tout à fait.
06:23Donc, au sein du service, vous avez eu un peu de recul,
06:27des remarques sur ce logiciel ?
06:29Oui.
06:30Est-ce que tout le monde l'a pris en main de la même manière ?
06:31Oui, alors il faut le répéter régulièrement.
06:34Il s'améliore aussi.
06:36On suit le constructeur qui le met en service.
06:39Et effectivement, on progresse de ce côté-là.
06:42La formation, elle est essentielle.
06:44Aujourd'hui, la formation dans les hôpitaux,
06:46elle se structure.
06:47On apprend aux gens exactement ce que c'est,
06:50quel est le flux de l'information,
06:51comment ça fonctionne.
06:53Il y a aussi une sensibilisation aux données éthiques
06:55et de sécurité.
06:58Donc, effectivement, la prise en charge et la maturité
07:02de l'implantation de ces dispositifs,
07:04ça vient et ça commence à être vraiment très contributif.
07:08Pour terminer cet entretien,
07:10est-ce que vous avez quelques chiffres à nous donner ?
07:12Le service d'imagerie médicale, le CHR,
07:13c'est combien de personnes ?
07:15Combien de patients ?
07:16Alors, combien de patients ?
07:17C'est plus de 200 000 passages annuels.
07:20Le passage aux urgences,
07:22c'est autour de 140 000 patients aux urgences,
07:25dont 60 à 70 % ont un examen d'imagerie.
07:29Donc, c'est considérable.
07:30Merci, docteur Parizel,
07:32d'avoir fait la lumière sur ce sujet
07:33qui prend de plus en plus de place
07:36dans le monde de la santé
07:37et donc dans le quotidien des soignants et des patients.
07:40L'info hors santé continue sur Moselle TV.
07:43Prenez soin de vous.
07:47La rubrique santé avec le fonds de dotation Merci,
07:59Talpia et le centre hospitalier régional Mestianville.
08:04La rubrique santé en partenariat avec La Semaine.
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