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  • il y a 2 jours
Camilo Castro, franco-chilien de 41 ans, a été libéré des geôles vénézuéliennes après y avoir passé 4 mois de façon arbitraire, les autorités le prenant pour un agent de la CIA. Sa mère, une Toulousaine, témoigne.

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Amusant
Transcription
00:00Ici Matin, 7h49, l'invité d'ici Matin, Jeanne-Marie Marcaux, c'est Hélène Boursier, la mère de l'otage toulousain Camillo Castro, libéré du Venezuela samedi dernier, après 4 mois de détention.
00:10Bonjour Hélène Boursier.
00:12Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous ce matin, on imagine à quel point c'est particulier de prendre la parole ce matin. Est-ce que vous pouvez d'abord nous dire comment va votre fils Camillo ?
00:22Écoutez, j'estime qu'il ne va pas trop mal par rapport à tout ce qu'il a vécu, puisqu'il nous parle beaucoup.
00:33Par rapport à ça, j'estime qu'il est lucide, qu'il a envie de faire des choses.
00:42Donc nous, on le freine un petit peu, il est beaucoup en connexion avec tous les prisonniers qu'il a laissés derrière lui.
00:53C'est une épreuve très difficile pour lui, lui d'être libre et pas les autres.
01:01Et dans sa tête, il est encore un peu emprisonné ?
01:04Complètement, oui. Enfin, complètement. Je ne sais pas comment vous dire.
01:07Bien sûr qu'il est là, qu'il est avec nous, qu'il est très heureux d'être avec nous.
01:13Mais oui, la prison est dans sa tête constamment. Elle revient énormément.
01:21Donc il fait tout ce qu'il peut avec les numéros de téléphone qu'il a retenus, pour communiquer avec les familles, pour essayer de les rassurer.
01:31Et voilà, on va envisager ensemble tout ce qu'on peut faire pour les aider.
01:37Et nous, on lui dit qu'il faut aussi qu'il pense à lui.
01:40Donc on va faire un maximum pour le protéger aussi, qu'il se reconstruise.
01:46Je lui ai dit qu'il fallait qu'il se reconstruise d'abord.
01:49C'est ce qu'on lui dit.
01:50Que ce soit le meilleur moyen pour aider les autres.
01:53Voilà, il a tout à reconstruire.
01:55On aimerait évidemment lui parler, mais on a bien conscience que pour l'instant, c'est beaucoup trop tôt pour lui.
01:59Donc j'aimerais qu'on écoute les premiers mots qu'il a eus à l'aéroport à Paris.
02:04Vous étiez à ses côtés, c'était dimanche.
02:06Vive la liberté, vive l'égalité et vive la fraternité.
02:12Très ému, on entend votre fils très ému, Hélène Boursier.
02:15Quand les journalistes lui ont demandé comment il allait, il n'a pas répondu.
02:18Savez-vous désormais dans quelles conditions il a été détenu, votre fils ?
02:23Oui, on sait beaucoup de choses et on est aussi prudents sur ce qu'on dit.
02:28Parce que, comme je vous l'ai expliqué, il reste énormément de personnes dans cette prison, dans d'autres.
02:36Mais dans celle-là, déjà, on a pas mal de renseignements, d'indices, par tout ce que Camilo a vécu.
02:46Tout ce qu'il a pu partager.
02:48Votre fils a-t-il été maltraité, violenté ?
02:51Écoutez, c'est, d'une certaine manière, de toute façon, la torture psychologique, c'est sûr.
03:01Après, lui, il minimise beaucoup, parce qu'il estime qu'il a eu de la chance, entre guillemets, par rapport à d'autres.
03:13Voilà. Et donc, il minimise énormément, mais c'est surtout au niveau des tortures psychologiques.
03:22Mais bon, il y a d'autres choses aussi.
03:25Mais c'est vrai qu'il faut qu'on parle avec prudence et qu'on fasse très attention.
03:29Je comprends. Camilo est donc prof de yoga, il a 41 ans, il vit en Colombie.
03:32Il a donc été arrêté au poste frontière de Paraguachon, qui sépare la Venezuela de la Colombie, en juin dernier,
03:38alors qu'il venait faire renouveler son visa. Est-ce qu'on connaît désormais les raisons de son arrestation ?
03:45Non, il n'y a pas de... Il n'y a pas de raison.
03:49C'est vrai qu'il avait, voilà, ce problème de visa et que, aussi bien, voilà, il aurait pu lui dire
03:56s'il ne voulait pas lui mettre le timbre sur le visa.
03:58Eh bien, écoute, on ne te met pas le timbre et puis il retourne en Colombie et puis tu te débrouilles.
04:02Voilà. Non, c'est pas ce qui est arrivé.
04:06Donc, après, il y a un interrogatoire qui se fait et puis le poste frontière appelle la DG SIM,
04:21la DG SIM qui est la... Enfin, je ne sais pas comment on peut appeler ça, la police secrète.
04:28Voilà.
04:28Donc, on n'a pas les raisons.
04:29Et là, se décide, on le garde ou on ne le garde pas, enfin, quelque chose comme ça.
04:34De 2000 Français sont toujours en détention, en rétention à l'étranger.
04:39Vous êtes engagée de longue date, Hélène Boursier, à Amnesty International.
04:43Comment peut-on éviter ça ? Est-ce que la France peut davantage protéger ses ressortissants ?
04:48Je dirais qu'il faut que sur les sites des pays, là, on a regardé hier ce qui était marqué pour le Venezuela.
05:00On estime que juste, ça pourrait être encore plus clair.
05:05C'est terrible, évidemment, de ne plus pouvoir voyager tranquillement.
05:12Mais je pense qu'il faut effectivement énormément se renseigner avant de voyager.
05:19Je pense que, oui, la France pourrait peut-être encore...
05:22Mais après, c'est compliqué parce que c'est des histoires, j'imagine, de relations avec les pays.
05:27Interdire d'aller dans un pays, c'est vrai que c'est compliqué.
05:30Et vous allez revenir à Toulouse dans les prochains jours, Hélène Boursier avec votre fils, Camilo Castro, à qui on pense évidemment énormément.
05:39Merci beaucoup, Hélène Boursier, d'avoir accepté l'invitation d'ici à Occitanie ce matin.
05:43On vous envoie beaucoup de courage.

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