La santé mentale est devenu un enjeu majeur chez les étudiants. Invitée d'ICI Matin, Rachel Hiriart, la directrice du CROUS de la côte basque nous parle aussi de leur précarité et de la question épineuse de l'hébergement.
00:00Ici Matin, il est 7h46, notre invité ce matin sur ICI Pays Basque, Rachel Hiriart, directrice du CRUSS de la Côte Basque.
00:08Le CRUSS qui fête cette année ses 70 ans au niveau national, un peu plus de 40 ans d'existence pour nous au Pays Basque en termes de restauration et de l'hébergement depuis 1978.
00:17On va rappeler que CRUSS, ça veut dire Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires.
00:22Cette année, le réseau des CRUSS a 70 ans, 1978, la création ici à Bayonne, ça c'était pour le petit cours d'histoire.
00:30Rachel Hiriart et Gounon, bonjour.
00:32Gounon.
00:32On l'a entendu dans le reportage de 7h, la santé mentale est devenue un enjeu majeur, notamment pour les étudiants.
00:40Vous êtes armée pour ça, au CRUSS, qu'est-ce que vous avez comme moyen ?
00:43Sur la région aquitaine, on a des permanences qui sont accessibles gratuitement à tous les étudiants.
00:50Ce sont des permanences téléphoniques.
00:53Donc ça c'est intéressant et localement, on a un partenariat avec le Conseil de santé mentale et avec la CPAM qui nous permet de former nos personnels
01:02et des étudiants référents qui sont maillés sur l'ensemble du territoire au premier secours en santé mentale.
01:08Parce que la situation aujourd'hui des étudiants, c'est quoi exactement ?
01:12Alors, on sent en fait que beaucoup d'étudiants sont quand même assez isolés.
01:18Je pense qu'il y a un impact aussi des réseaux sociaux sur la vie étudiante.
01:22Mais il y a quand même, ici, localement, il y a quand même toujours des interlocuteurs qui permettent de rester en vigilance et d'avoir une veille sociale.
01:31Autre triste réalité, j'ai envie de dire, c'est la précarité au niveau économique des étudiants.
01:37Oui, alors on a une proportion quand même importante d'étudiants boursiers.
01:44Les bourses, ça va de l'échelon 7 à 6.
01:46Donc un boursier échelon 7, il a environ 630 euros par mois.
01:50Donc ça permet quand même de vivre un petit peu.
01:52Là où on a de plus grandes difficultés, c'est sur les boursiers qui sont échelons bas ou ceux qui ne sont pas boursiers,
01:57avec des parents qui ne peuvent pas accompagner leurs enfants.
02:00Ceux-là, ce sont des étudiants qui sont souvent confrontés à la pauvreté et qui sont contraints de travailler pendant leurs études.
02:06Ce qui peut être un facteur en fait d'échec aux études.
02:08De travailler lorsqu'on n'arrive pas à ménager professionnels et études.
02:13Les restos du cœur constatent aussi qu'il y a de plus en plus de jeunes qui viennent les voir.
02:18Au Crous, vous continuez le repas à 1 euro ?
02:20Oui, alors on a une proportion, on a plus de la moitié des étudiants en fait,
02:24qui mangent un repas à 1 euro tous les jours avec un triplas dessert et pain, un repas équilibré.
02:31Sur la Côte Basque, c'est 270 000 repas par an que l'on produit sur notre cuisine centrale et sur nos restaurants satellites.
02:37C'est 2 000 repas par jour ?
02:39Oui, c'est ça, un peu plus de 2 000 repas par jour.
02:40Donc c'est quand même assez important pour des cuisines qui n'avaient pas été calibrées comme ça au début.
02:46Ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui, on arrive en fait à se fournir par exemple sur les fruits et légumes auprès des producteurs locaux,
02:54malgré un coût d'enrée qui est assez bas.
02:55Donc les étudiants, même lorsqu'ils n'ont pas trop de moyens, ils ont accès à de la restauration de qualité.
03:001 euro, le repas c'est pour les boursiers ? Pour les non-boursiers, il y a quelque chose ?
03:04Il est à 3,30 euros. Il faut savoir qu'en 2013, le tarif était à 3,15 euros.
03:08Donc il n'a pas augmenté, contrairement à l'inflation qu'on a pu rencontrer sur l'ensemble du secteur alimentaire.
03:13Dans les restaurants universitaires, ça reste quand même très accessible, même pour les non-boursiers.
03:17Et alors, une info qui est importante, c'est qu'un étudiant qui n'est pas boursier,
03:20mais qui serait dans une situation sociale qui est compliquée,
03:22peut faire une demande et avoir le repas à nous aussi, sur étude de sa situation financière.
03:27Il est 8h moins 10 sur ici, Pays Basque, notre invité ce matin, Rachel Herriart, directrice du CRUS de la Côte Basque.
03:33L'autre pilier du CRUS, c'est l'hébergement. Gros morceau, ça aussi, la crise de logement au Pays Basque, ça touche aussi les étudiants ?
03:41Oui, ces dernières années, elles ont été extrêmement compliquées, puisqu'on a eu un taux de tension qui était très important, supérieur à 10.
03:48On n'arrivait pas à satisfaire 10% des demandes.
03:51Aujourd'hui, dans nos résidences universitaires, on a sur la Côte Basque 545 logements.
03:56Tous sont occupés par des étudiants boursiers, donc plus de la moitié sont dans les échelons les plus élevés.
04:00Ce qui veut dire qu'en fait, les échelons bas ou ceux qui ne sont pas boursiers, aujourd'hui, n'accédaient pas aux logements universitaires.
04:07545 logements, il y a plus de 7500 étudiants, on est loin du compte.
04:11Il en faudrait plus de 1000 sur la Côte Basque, mais là, aujourd'hui, pour la première fois, on a des projets qui sont très concrets.
04:17On ouvre 160 places sur deux résidences étudiantes, sur Bidart, donc à la rentrée 2026.
04:22Plus, sur 2027, on a environ 50 logements, mais 2028, on en aurait environ 300.
04:28Donc là, c'est vraiment des dossiers qui sont avancés, qui sont concrets, avec des bailleurs sociaux locaux qui nous accompagnent là-dessus.
04:36Ce qui veut dire que pour 2028, vous aurez 1000 logements étudiants ?
04:39Oui, quasiment, mais après, les effectifs continuent d'augmenter à l'université, donc on continue à travailler sur les projets, même pour les années qui suivent.
04:45Et il y a quoi dans les cartons comme projet ?
04:47On a plusieurs avec HSA, c'est pas mal sur Bayonne, on en a aussi avec Office64 sur Anglette, et puis on a les deux sur Bidart.
04:58Mais je pensais à l'habitat intergénérationnel, à cette colocation avec les personnes âgées.
05:02On essaie justement de rechercher des solutions alternatives, puisqu'en fait, construire, c'est bien, mais c'est pas la seule solution lorsqu'on est en zone tendue.
05:10Aujourd'hui, on a beaucoup de personnes, depuis 60 ans, qui habitent dans des grands logements, des T3, des T4, et qui sont finalement en situation de sous-occupation.
05:18La loi Elan permet, pour les bailleurs sociaux, d'autoriser les locataires à louer une chambre dans leur logement.
05:27On a aussi passé une convention avec la mairie d'Anglette, qui joue aussi le jeu, sur du privé.
05:31Donc là, aujourd'hui, on a une offre pour 150 euros par mois, de logement chez l'habitant, avec une chambre, et avec des relations où il n'y a pas de contrepartie d'aide, par exemple, aux courses, ou comme ça.
05:40Si ça se fait, c'est tant mieux, mais sinon, on est sur une relation pécuniaire.
05:43Et il y a aussi un projet avec l'agglo de rénovation de logements, on n'a pas le temps d'en parler, malheureusement.
05:48Mille Schker, Rachel Hirière, d'avoir répondu à nos questions ce matin.
05:51Merci beaucoup, au revoir.
05:52Merci d'être venue, on vous retrouve sur l'application, ici, pour le podcast, en images aussi.
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