00:05Le gouvernement français veut tendre la main aux entreprises et organise ce lundi un sommet Choose France, édition France. De quoi s'agit-il ?
00:13Alors Choose France, c'est une sorte de marque lancée par Emmanuel Macron il y a 8 ans. L'un de ses plus gros succès, il faut bien le dire.
00:19Un sommet annuel au château de Versailles consacré aux investissements étrangers qui cette année a par exemple permis de lever 40 milliards d'euros d'investissement.
00:30L'idée aujourd'hui c'est de reprendre ce modèle mais cette fois ce ne sont pas des capitaux étrangers qu'on va attirer mais bien des entreprises françaises qu'on cherche à encourager à investir ici en France.
00:41Le décor il est moins fastueux que celui du château de Versailles, c'est la maison de la chimie dans le 7ème arrondissement de Paris qu'on voit ici sur l'image un petit peu floue.
00:51200 patrons d'entreprises françaises de toute taille ainsi que des organisations patronales se retrouvent donc cet après-midi pour débattre autour de plusieurs tables rondes sur les grands enjeux économiques du moment.
01:03La souveraineté industrielle, la souveraineté numérique, l'IA ou encore l'économie circulaire et ce sommet il n'est pas piloté par le président comme à Versailles mais par le ministre de l'économie qui ouvrira et clôturera la journée.
01:17Le premier ministre lui participe à la table ronde qui est sûrement la plus attendue, celle sur le budget où nous dit l'entourage de Sébastien Lecornu, on se dira les choses franchement.
01:26Quant au président Emmanuel Macron, eh bien il recevra ce soir une partie de ses patrons à dîner à l'Élysée.
01:32Donc ni les ors de Chambord ni ceux de Versailles mais pour cette première édition le gouvernement veut marquer le coup Christophe.
01:39Oui il frappe fort avec des annonces dans la fourchette haute de ce qu'on a vu ces dernières années à Versailles dont le record était de 40 milliards d'euros.
01:47Là c'est 30 milliards d'euros, 30 milliards 400 millions d'euros très exactement qui financent 151 projets un peu partout sur le territoire dont 9 milliards qui sont tout nouveaux et qui seront annoncés tout à l'heure.
02:02Les 21 milliards restants provenant d'annonces déjà dévoilées depuis le début de l'année.
02:08Ces projets y couvrent tous les secteurs, l'énergie, les industries vertes, le numérique, la santé, la chimie, le transport, l'agroalimentaire, le spatial ou encore le total.
02:17Et parmi les entreprises qui annoncent ou qui confirment des investissements on peut noter Safran, Sanofi, Mistralahi, Urgo, De Richebourg ou encore ILIAT associé à EDF et à un fonds d'investissement qui injecte 4 milliards d'euros pour la construction de la méga data center
02:35qui deviendra l'un des plus grands centres de calcul d'Europe pour 4 milliards d'euros.
02:41Le timing, pas vraiment un hasard ?
02:43Non, c'est un timing hautement politique. Vous en avez parlé à l'instant. À l'Assemblée nationale, le débat budgétaire est sous tension.
02:50Les députés ont voté toute une série de hausses d'impôts pour les entreprises qui a provoqué un véritable électrochoc dans le monde patronal.
02:58Faire à récime 13 organisations patronales, c'est-à-dire que la quasi-totalité d'entre elles ont signé une lettre commune envoyée au Premier ministre pour exprimer, je cite,
03:07leur immense inquiétude face à 53 milliards d'euros de charges fiscales supplémentaires prévues dans le budget, certains dirigeants allant même jusqu'à menacer d'aller investir ailleurs qu'en France.
03:20Bien sûr, ce budget, il est loin d'être définitif. Et ce matin, dans le Figaro, le ministre de l'Économie affirme que le compromis budgétaire, je cite encore,
03:28ne peut se faire uniquement sur le dos des grandes entreprises. Mais dans ce contexte, ce sommet vise clairement à rassurer, montrer que l'État croit encore à l'industrie,
03:40qu'il veut soutenir les investissements productifs et tenter de remettre un peu d'optimisme dans la machine.
03:46Et ça arrive un moment où la réindustrialisation semble marquer le pas.
03:50Oui, une réindustrialisation qui avait été relancée, je dirais, surtout après le Covid-19, après un frémissement en 2023.
04:00Eh bien, la dynamique, elle s'essouffle. On le voit sur ce graphique, surtout quand on voit les derniers chiffres de la Direction générale des entreprises.
04:08Il y a cette tendance préoccupante. Cette année, sur les six premiers mois de l'année, vous voyez en bleu foncé, il n'y a que 44 ouvertures de sites.
04:16Et il y a quasiment deux fois plus de fermetures de sites. Le seul élément qui permet encore d'afficher un léger solde positif,
04:24ce sont les extensions majeures de sites déjà existants qui compensent les fermetures.
04:29Les tendances de ces derniers mois sont assez inquiétantes également.
04:32Et je pense par exemple à l'assierie Novasco, l'ex-Asco Metal, dont le tribunal de commerce doit se prononcer aujourd'hui sur la reprise des sites.
04:42500 emplois sont menacés alors que le gouvernement va poursuivre, c'est une annonce ce week-end, le repreneur Greybull pour promesses non tenues.
04:51Bref, l'élan, il semble d'une certaine manière cassé. Et l'un des objectifs de ce Choose France Édition France, c'est précisément de tenter de relancer la dynamique industrielle au moment où ces signaux se dégradent.
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