Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 jour
Avec Sonya Zadig, psychologue et psychanalyste, auteur de « les enfants perdus de la république » est paru chez Fayard, Momo, cofondateur du "Cercle des Apostats" et du "Mouvement pour l'émancipation et la liberté de pensée" et Alya, apostat de l'islam.



Retrouvez La culture dans tous ses états tous les jeudis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

---

Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/


Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook :
https://www.facebook.com/profile.php?...

▪️ Instagram :
/ sudradioofficiel

▪️ Twitter :
/ sudradio

▪️ TikTok :
https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de La culture dans tous ses états :
https://youtube.com/playlist?list=PLa...

• 📚 La culture dans tous ses états


##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-11-14##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:05La culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
00:12Et oui, aujourd'hui André Bercoff sur Sud Radio, c'est un sujet encore largement tabou en France dont nous allons parler,
00:18à savoir l'apostasie dans l'islam.
00:21Sonia Zaddi, qui est psychanalyste et psychologue, a mené une enquête fascinante sur ceux qui ont décidé de quitter cette religion.
00:28Elle a recueilli des témoignages saisissants.
00:32Elle sort un livre passionnant, André.
00:34Oui, je dirais que c'est un livre qui s'inscrit dans une très longue histoire.
00:39Il faut le savoir.
00:40Au-delà de l'islam, etc., c'est qu'il y a eu depuis toujours des gens, vous savez, quand ils sont soit dans une religion, soit dans une secte, soit dans une idéologie,
00:50et qu'ils veulent dire non, eh bien, ils étaient toujours condamnés, persécutés et au péril de leur vie.
00:56Vous savez, on ne va pas faire l'histoire, on ne va pas faire la mission là-dessus.
00:59Mais je rappelle quand même qu'un certain Galilée, quand il a dit, et pourtant elle tourne en parlant de la Terre,
01:05l'Église lui a dit, attention, si tu continues à dire ça, tu seras brûlé.
01:09Et voilà.
01:09Et ça, il y a, hélas, des dizaines et des dizaines et des centaines d'exemples comme ça, à travers l'histoire et les siècles.
01:15Et donc aujourd'hui, voilà, il y a des gens qui disent, oui, mais nous, on n'est pas d'accord,
01:19on n'est pas d'accord avec cette religion, ou telle, telle religion, ou telle religion.
01:23Non, aujourd'hui, on va parler justement de l'islam et des apostas de l'islam.
01:27Et quand on sait que l'apostasie est punie de mort, et en tout cas, c'est mesuré, effectivement,
01:34le risque que prennent ces hommes, ces femmes à dire, on n'est pas d'accord.
01:38Ce n'est pas qu'ils veulent supprimer cette religion ou telle ou telle religion,
01:42mais eux ne sont pas d'accord de vivre comme ça.
01:43Et c'est ce qu'a raconté Sonia Zadig dans ce livre, Les enfants perdus de la République.
01:49Ce n'est pas les territoires perdus, là, ce sont les enfants perdus.
01:52Ça vient de paraître chez Fayard, et c'est un livre passionnant.
01:55Et oui, parce que quitter l'islam, André Bercoff, n'est pas simplement abandonner une croyance,
02:01c'est quitter une culture, une vision du monde et une identité, comme l'écrit Sonia Zadig dans son livre.
02:06Ceux qui parviennent disent subir une double peine, la souffrance d'avoir quitté ceux qui les avaient construits,
02:13à laquelle s'ajoute le rejet de la famille et l'abandon de l'État français, André.
02:18Oui, ça, on va parler de l'abandon de l'État français aussi.
02:19Tous ont le sentiment, effectivement, d'être les enfants sacrifiés, la République.
02:25Certains vont témoigner en direct dans un instant sur Sud Radio.
02:28Alors, restez avec nous.
02:30TerreDeFrance.fr, le premier site d'articles français et patriotes, présente.
02:36La culture dans tous ses États, André Bercoff, Céline Alonso.
02:41Et aujourd'hui, André Bercoff, nous avons le plaisir de recevoir Sonia Zadig,
02:45qui publie « Les enfants perdus de la République » aux éditions Fayard,
02:48une enquête fascinante sur l'apostasie dans l'islam.
02:52Et Momo, qui défend la cause des apostas en France, est aussi notre invitée.
02:57Il nous le racontera, son apostasie, dans un instant sur Sud Radio.
03:00Bonjour à vous.
03:02Bonjour et merci de nous recevoir.
03:03Sonia Zadig, alors vous êtes psychologue et psychanalyste,
03:07vous êtes franco-tunisienne, vous avez grandi dans une culture arabo-musulmane,
03:12et votre pratique de l'islam était presque folklorique, dites-vous, dans votre livre.
03:18Qu'est-ce qui vous a poussé à l'écrire, ce livre que vous dédiez à Boilem Sansal ?
03:23Qui, je le rappelle, vient de sortir, vient d'être libérée, et est aujourd'hui dans un hôpital militaire à Berlin.
03:29D'accord, bien.
03:30Écoutez, merci de m'accueillir.
03:34Le livre, en effet, est dédié à Boilem Sansal, et j'aime le redire.
03:38Surtout que le jour de la sortie de ce livre, il est libéré.
03:43N'est-ce pas un signe de l'optimisme que je porte dans ce livre ?
03:47Vous l'aviez rappelé tout à l'heure, que, en effet, l'apostasie a toujours été,
03:52ou en tout cas, la défection, que ce soit d'une religion, d'une secte,
03:57ou même d'une philosophie et d'une vision du monde, a toujours été mal vue.
04:00Et ceux qui sont précurseurs ouvrent quand même quelque chose de l'ordre de l'espoir.
04:05Et j'espère que les apostas feront cela.
04:08Pourquoi ce livre ?
04:09En effet, c'était une rencontre absolument de hasard.
04:14Mais y a-t-il du hasard ? Je l'interroge.
04:17Où j'entends le mot apostas de l'islam, et ça me choque, moi,
04:21qui ai grandi dans une famille arabo-musulmane, mais jamais musulmane, si vous voulez.
04:26Ce qui m'a fait comprendre que, et on reviendra là-dessus,
04:28qu'on n'a pas besoin de croire en l'islam pour être musulman.
04:31Vous voyez, il y a les signifiants de cette culture qui rendira...
04:34Oui, il y a une origine musulmane, une culture musulmane, une civilisation musulmane.
04:37C'est des codes, c'est des codes culturels, c'est un langage, c'est un bruit, c'est tout ce que vous voulez.
04:42Et donc, j'entends apostas de l'islam.
04:45Vous entendez quand, apostas de l'islam ?
04:47Au détour d'une conversation avec une amie qui me dit
04:49« Tu connais les apostas de l'islam ? » Je lui dis « Comment ça ? »
04:52Et voilà.
04:53Et donc, je rencontre, la première personne que je rencontre, c'est Momo,
04:55à qui j'avais donné une interview sur YouTube.
05:00Et puis voilà, toute cette rencontre, je la raconte dans le livre.
05:06Et je lui dis « Il faudrait écrire un livre là-dessus. »
05:08Et il me dit « Chiche ! »
05:09Et nous voilà, deux années après, avec vous.
05:13Et oui, parce que Momo, il faut le préciser,
05:15vous avez cofondé le Cercle des Apostas en 2022.
05:19Aujourd'hui, 1564 personnes sont membres de ce cercle.
05:24Et pour y adhérer, il faut le préciser,
05:26vous le racontez, Sonia, dans votre livre,
05:28il faut dire la profession de foi à l'islam, à l'envers,
05:32c'est-à-dire attester qu'Allah n'existe pas
05:34et que Muhammad n'est nullement un prophète.
05:37Est-ce que tous les apostas parviennent à le dire ?
05:40Alors moi, je voudrais ajouter à ça,
05:42parce que ça m'a frappé, ça.
05:44Parce que, effectivement, c'est « Ilaha illallah wa Muhammad rasulullah »
05:48et là, vous dites exactement, il n'y a pas de Allah
05:50et il n'y a pas de Mahomet prophète.
05:53Est-ce que, juste sans jouer l'avocat de qui que ce soit,
05:59est-ce que, donc, vous dites quelque part, vous êtes athée ?
06:02C'est-à-dire que vous prônez l'athéisme ?
06:04C'est ça ? Parce que vous dites « Il n'y a pas d'Allah »,
06:06c'est-à-dire qu'il n'y a pas de Dieu ?
06:08Ou pas ? Je voulais vous expliquer, c'est important.
06:10On n'a pas autant réfléchi,
06:13on n'est pas allé aussi au fond des choses que ça.
06:15Mais, en tout cas, oui, on s'est rendu compte
06:17qu'en entrant en islam, on doit le faire avec la shahada.
06:21Et on s'est rendu compte que l'affaire à l'envers,
06:24c'était quelque chose de bloquant pour beaucoup de personnes.
06:27Et du coup, on s'est dit par déduction
06:29que ça pouvait l'être aussi pour les musulmans.
06:32Et la règle numéro un dans le cercle des apostas,
06:34c'est d'éviter à tout prix de se faire infiltrer,
06:37parce que ça peut devenir très dangereux pour notre sécurité.
06:38Donc, juste par ce simple petit tour de passe-passe,
06:42qui ne coûte absolument rien,
06:43si ce n'est pas un peu de bon sens,
06:46on réussit comme ça à filtrer pas mal,
06:48parce que souvent, il y en a qui n'arrivent pas à dire...
06:50Ah oui, vous voulez dire que si quelqu'un n'arrive pas à la dire,
06:53vous vous dites, là, ça ne va pas.
06:55Ah, il y a un loup.
06:55Après, on a une zone grise
06:56où on peut vous laisser pendant autant de temps que vous le voulez.
07:01Il y a des gens qui n'arrivent vraiment pas à dire la shahada,
07:03parce que l'islam est encore trop présent.
07:05Et oui, effectivement, vous avez rencontré une apostate
07:08qui s'appelle Sarah qui, elle, vous a dit
07:10« J'ai peur, je ne peux pas prononcer cette phrase à l'envers ».
07:14Alors moi, je l'ai pensé, cela.
07:15Parce qu'en effet, moi, je suis rentrée dans le cercle
07:18et on m'a dit « Dis la shahada à l'envers ».
07:21Eh bien, ça m'a fait un petit peu d'une angoisse, comme ça.
07:24Et oui, c'est quand même...
07:25Et je me suis dit, mais en fait, voilà, en fait,
07:30comme j'ai une formation de linguiste au départ,
07:32tout est basé sur le langage.
07:34Tout est langage, tout est bruit, musique, allitération,
07:38tout ce que vous voulez.
07:39Et en fin de compte, rentrez, ce n'est pas comme dans le judaïsme,
07:42même le christianisme.
07:44Vous dites juste un mot.
07:46Et vous voilà, musulman.
07:47Vous dites encore quelques mots.
07:50Et vous voilà, apostat.
07:52Et je me suis dit, bon, alors,
07:53est-ce que c'est une affaire, quand même, de langage ou autre ?
07:56Et pourquoi moi, qui n'ai jamais été dans l'islam,
08:00qui a baigné dans ses signifiants,
08:02mais je n'ai jamais été là-dedans,
08:03eh bien, ça m'a mis un petit coup de dire la shahada à l'envers.
08:06J'avais l'impression de blasphémée, en fait.
08:09Oui, justement, parce que c'est un vrai...
08:13C'est quelque chose de très fort.
08:15Moi, ça m'a frappée dans ce que vous avez dit.
08:17Et imaginez, il y a énormément de gens qui sont, par exemple, chrétiens.
08:22Ils ont d'origine chrétienne, etc.
08:23Ils sont athées, complètement athées, tout ça.
08:26Mais ils ne leur viendraient pas à l'idée de dire
08:28« Dieu n'existe pas et Jésus n'existe pas ».
08:30Ils peuvent le dire, pour provoquer.
08:32Ce n'est pas un quelque chose...
08:35Alors, qu'est-ce qui vous a amené à dire
08:36« C'est ça qu'on veut ? »
08:37C'est intéressant, parce que, qu'est-ce qu'il fait ?
08:39Ou c'est uniquement pour dire
08:42« Si c'est quelqu'un qui ne dit pas ça,
08:44c'est qu'il reste dans les critères de la religion.
08:47Non, honnêtement, il ne faut pas chercher trop loin.
08:49C'est par pur pragmatisme.
08:50On s'est rendu compte que c'était efficace.
08:52On a essayé tout un tas de trucs
08:53au cours de toutes ces années.
08:56Et honnêtement, ça peut paraître puéril,
08:57ça peut paraître simple, mais ça fonctionne.
09:00Et évidemment, ça, c'est qu'un des stratagèmes qu'on a.
09:03Mais évidemment, on en a d'autres
09:04pour débusquer les personnes hostiles, malheureusement,
09:07parce qu'il y a toujours des gens malveillants.
09:08Et on essaye de s'en prémunir.
09:09Alors, ce cercle des apostas, Sonia Zazic,
09:12vous avez réussi à vous infiltrer,
09:14effectivement, parmi ses membres,
09:16parce que la plupart, vous fonctionnez,
09:17il faut le dire, sur une plateforme,
09:19sous couvert d'anonymat.
09:21Vous vous réunissez à peu près une fois par semaine.
09:24Certains, quand même,
09:25se réunissent parfois dans des endroits secrets.
09:29Mais vous, alors,
09:30comment vous avez réussi à obtenir leur confiance
09:33pour qu'ils témoignent ?
09:34Vous en avez quand même interviewé 243.
09:36Oui.
09:37Ça n'a pas été simple.
09:39J'ai été quand même aidée,
09:41parce qu'au début,
09:42j'arrive comme ça,
09:43avec tout cet orgueil qui me caractérise,
09:46en me disant,
09:47je veux faire un livre sur les apostas,
09:50en pensant que j'allais infiltrer,
09:51comme vous dites,
09:52ou rentrer.
09:53Mais en fait,
09:53personne ne m'a parlé,
09:55personne ne m'a calculé.
09:57Et finalement,
09:59il fallait, par cooptation,
10:01on rentre par cooptation,
10:02parce qu'il me connaît,
10:03il connaît quelqu'un qui me connaît,
10:04et après,
10:05j'étais obligée, moi,
10:06à mon grand âge,
10:07de faire des lives, quoi,
10:09avec Jack Lefou,
10:11c'est des personnages
10:12qui ont eu une certaine importance
10:15dans le domaine de l'apostasie.
10:17C'est les influenceurs,
10:19on va dire le mot,
10:20pour moi.
10:21En tout cas,
10:22c'est comme ça que je l'ai dit.
10:22Vous les avez rencontrés ?
10:24Non, non.
10:25Tout est virtuel.
10:26C'est une cité virtuelle.
10:28C'est-à-dire,
10:29tout est sur Internet.
10:30Tout est sur Internet.
10:31Tout est sur le web.
10:32Oui, sur la plateforme Discord,
10:33exactement, oui.
10:34Discord,
10:35et puis après,
10:35ils font des lives,
10:36ils existent beaucoup.
10:37Enfin,
10:37c'est quand même une cité, quoi.
10:39Et à partir du moment
10:40où je vais dans le 100 dessins,
10:43c'est-à-dire chez Jack Lefou,
10:45le lendemain,
10:45sur le Discord,
10:46j'avais 500 demandes.
10:47demandes.
10:48Ah oui,
10:48d'entretien avec vous-même.
10:51Je me suis dit,
10:51il faut quand même que j'obéisse un tout petit peu à cette compétence.
10:56Parce que moi,
10:57je suis assez contente dans ce livre,
10:59et on en parlera,
11:00de les avoir placés dans les enfants de la modernité.
11:04Les enfants du texte sont les enfants du contexte.
11:07En fait,
11:07ils travaillent comme ça.
11:08Alors,
11:09expliquez-nous pourquoi,
11:11dans votre enquête,
11:12qui est vraiment passionnante,
11:13les hommes sont plus nombreux que les femmes
11:16à avoir accepté de vous parler.
11:19Qu'est-ce qu'il fait ?
11:20Elles sont davantage endocrinées que les hommes.
11:23Il y a un apostat qui vous dit,
11:25les femmes subissent un lavage de cerveau
11:27beaucoup plus intense que nous.
11:29C'est-à-dire,
11:30qu'est-ce qu'elles vous ont raconté, ces femmes ?
11:32Alors ça,
11:32ça vient rejoindre un petit peu tout le travail que je fais
11:34en amont depuis toujours.
11:35Pas du micro.
11:36Depuis toujours,
11:37c'est les femmes.
11:38Je pense que la soumission des femmes
11:41passe par le corps.
11:44C'est-à-dire qu'il y a une double soumission.
11:45Ce n'est pas une idéologie uniquement.
11:47Ce n'est pas un conditionnement uniquement idéologique
11:49comme chez les garçons.
11:51Il y a quelque chose
11:52des signifiants de la soumission,
11:55de Tunela,
11:56que pour être un utérus,
11:58que pour agrandir la Houma,
11:59qui est très difficile à bouger.
12:02Ça, c'est la première hypothèse
12:03qui est, à mon sens,
12:05validée par cette expérience que je fais.
12:08Je crois que la deuxième chose,
12:10c'est que dans le cercle des apostas,
12:12c'est l'histoire d'une militance.
12:16Ce sont des gens qui ont été très religieux
12:18et qui ont cru absolument,
12:20et ça, on reviendra là-dessus,
12:21que l'islam est une religion de paix,
12:23d'amour,
12:24et qu'il n'y avait absolument pas...
12:26Et d'ailleurs, on parlera du 13,
12:28aujourd'hui, le Bataclan.
12:29Il y en a beaucoup
12:30qui ont apostasié,
12:32suite à Charlie Hebdo,
12:33et au Bataclan.
12:35Ce qui revient régulièrement
12:37dans les témoignages des apostates
12:38que vous avez rencontrés,
12:40c'est cette violence
12:41dont elles vous parlent,
12:43et avec laquelle elles veulent rompre,
12:46elles veulent rompre avec le schéma
12:48de leur mère,
12:49de leur grand-mère,
12:50parce qu'elles ont subi
12:51des violences physiques,
12:52des violences morales.
12:55C'est effroyable,
12:55ce que vous racontez dans votre livre.
12:58Oui, c'est véridique.
13:01Je veux dire,
13:01c'est leur expérience,
13:03et c'est une expérience,
13:04j'espère, singulière,
13:06et je n'aimerais pas qu'on me dise
13:08que dans toutes les familles
13:09arabo-musulmanes,
13:10c'est comme ça.
13:11En tout cas,
13:11c'est l'expérience de celles
13:12qui m'ont parlé,
13:12c'est l'expérience de beaucoup.
13:13Non, ce n'est pas l'expérience
13:14de tout le monde.
13:15Il ne faut pas non plus généraliser.
13:17Je ne veux pas qu'on généralise,
13:19mais en effet,
13:21il y a quelque chose,
13:22Momo en parlera peut-être mieux que moi,
13:25où battre un enfant,
13:27utiliser la violence
13:28à l'encontre dans les familles,
13:31c'est quelque chose
13:31qui est accepté.
13:32Vous avez eu beaucoup de confidence,
13:34les gens se sont livrés
13:36de façon assez...
13:37Oui, il y a des choses
13:39que quand ils me demandent
13:40de ne pas en parler,
13:40je n'en parle pas.
13:41Oui, bien sûr.
13:42Il y a des choses très complexes,
13:45mais quand même,
13:45l'invariant,
13:47c'est cette violence.
13:49Oui, et l'endoctrinement,
13:51vous le dites,
13:51l'endoctrinement
13:52par la terreur
13:54du châtiment d'Allah
13:55et la peur bleue
13:56de l'enfer,
13:57écrivez-vous.
13:58La terreur empêche
13:59de penser,
14:00en quelque sorte.
14:01Momo,
14:02vous l'avez vécu,
14:02effectivement.
14:02L'endoctrinement par la peur,
14:04c'est un classique.
14:05Ça vous empêche de penser,
14:07tout simplement.
14:07Donc, je ne sais pas
14:08si ça a été théorisé
14:09par de grands Arabes
14:11de l'Antiquité,
14:13mais en tout cas,
14:14ça fonctionne.
14:15C'est comme ça
14:15que c'est fait.
14:16En tout cas,
14:16dans les faits,
14:17quand on est enfant,
14:18on nous explique
14:18qu'il y a l'enfer,
14:19que c'est un endroit
14:20horrible,
14:21atroce,
14:21qui est décrit
14:23avec beaucoup de détails
14:24et évidemment,
14:24pour des enfants,
14:25ça peut être quelque chose
14:25qui fait très peur.
14:26Il y a même des films
14:27maintenant
14:27qui nous expliquent
14:29qu'il y a un film
14:31qui passe aux enfants
14:33où c'est un jeune homme
14:35qui s'est mal comporté
14:36et qui finit en enfer
14:37avec tous les détails
14:40et puis ensuite,
14:41à la fin du film,
14:41il se réveille.
14:42En fait,
14:42c'était qu'un mauvais rêve.
14:43Mais bon,
14:44c'est avec ce genre de film
14:45qu'on...
14:45Avec des images
14:46extrêmement violentes,
14:47etc.
14:48Donc, en gros,
14:49on a la carotte
14:50et le bâton
14:50et le bâton,
14:52on sait quand on est enfant
14:53que...
14:53Vous-même,
14:53vous avez vécu
14:54cette enfance-là,
14:55Momo ?
14:56Ou pas ?
14:57Qu'est-ce qu'il a fait ?
14:58Parce que je n'ai pas
14:58qu'est-ce qu'il a fait
14:59ou vous a amené au cercle ?
15:00Des fois,
15:00je me dis,
15:02pour être apostat,
15:03on a forcément...
15:04Il y a quelque chose
15:04qui a raté
15:05dans l'éducation,
15:06dans le conditionnement,
15:07en tout cas.
15:08C'est très compliqué
15:09de le savoir,
15:10mais moi,
15:11oui,
15:12j'ai eu,
15:12comme tous les enfants,
15:13la peur de l'enfer
15:14qui m'a été inculqué,
15:15la peur des châtiments
15:17de la tombe,
15:17parce que vous allez être
15:18aussi torturés
15:18dans la tombe.
15:21Mais non,
15:22là,
15:22je suis...
15:23Sur ça,
15:23je suis vraiment...
15:25Honnêtement,
15:26les apostats,
15:26c'est des musulmans ordinaires
15:27jusqu'au jour
15:28où ils abstasient.
15:29Donc,
15:29j'ai été comme tous les autres,
15:31élevé de la même manière.
15:32Oui, mais qu'est-ce qu'il fait ?
15:33Non, parce que c'est...
15:34Mais qu'est-ce qu'il fait, ça ?
15:35Qu'est-ce qu'il fait
15:35qu'un musulman ordinaire ?
15:37C'est l'apostasie.
15:37Je vous pose la question à vous.
15:38Parce qu'au bout d'un moment,
15:40quand vous vous mettez
15:40à surpasser la peur,
15:42mais ça,
15:43ça prend des années.
15:44À dépasser la peur,
15:45c'est ça ?
15:45Il faut dépasser la peur.
15:46En fait,
15:47il faut dépasser...
15:48En fait,
15:48il faut arriver à ce moment
15:49où vous vous apprenez
15:50à douter, en fait.
15:51Parce que douter en islam,
15:52c'est interdit, en fait.
15:53Parce que douter,
15:54c'est le diable, en fait,
15:55qui vous fait douter.
15:56Ce n'est pas vous qui doutez.
15:57En fait,
15:57quand vous êtes musulman,
15:58le diable...
15:58Quel a été le déclic ?
15:59Qu'est-ce que vous avez découvert,
16:01par exemple,
16:01dans les textes
16:02qui vous ont mis en alerte ?
16:05Avant d'aller voir
16:05dans les textes,
16:06il faut vous permettre
16:07le doute.
16:08Et ça,
16:09il faut vous le dire
16:09à vous-même.
16:10Il faut vous dire,
16:10attends,
16:11est-ce que tu es musulman
16:12parce que tu y crois,
16:13parce que ça te semble
16:15cohérent et logique,
16:16ou est-ce que c'est parce
16:16que tu as été conditionné ?
16:17Et cette question,
16:18il faut oser se la poser
16:19à soi-même,
16:19mais c'est une question interdite.
16:21C'est ça que je veux vous dire.
16:22Et une fois que vous êtes partis
16:23avec ce nouvel état d'esprit,
16:25on va dire,
16:25d'essayer d'analyser les textes
16:27comme ils sont
16:28et pas comme vous voudriez
16:30qu'ils soient,
16:30parce qu'il y a le biais
16:31de confirmation
16:32qui a plein régime
16:33à ce moment-là.
16:35Là,
16:35vous comprenez
16:36qu'en fait,
16:36ces textes,
16:36ils n'ont rien de plus particulier
16:38que les autres textes religieux
16:39et au final,
16:41si vous êtes sincère,
16:42vous arrivez à la conclusion
16:43que tout ça,
16:44c'était une arnaque.
16:45C'est une machine
16:46extrêmement bien rôlée.
16:47C'est-à-dire,
16:48quand on prend un enfant
16:49et qu'on lui dit,
16:50attention,
16:50si tu poses des questions,
16:51pourquoi ?
16:52Tu n'as pas le droit d'abord,
16:53tu n'as pas le droit de douter,
16:54sinon parce que c'est
16:56ce qu'on appelle
16:56le west-west du shaitan.
17:00C'est le diable qui te dit
17:02des trucs comme ça.
17:02Les murmures.
17:03Attention,
17:03Dieu te regarde partout.
17:04Il y a la filiature des anges.
17:06Il y en a un qui grade le bien,
17:08l'autre le...
17:09Un enfant.
17:10Imaginez,
17:10un enfant.
17:11Et donc,
17:12quand même,
17:12il y a un empêchement,
17:14il y a quelque chose
17:14de l'interdit sur la pensée,
17:16l'interdit de la pensée
17:17où vous ne doutez pas
17:18et vous êtes une machine...
17:20Et la religion est parfaite.
17:22Et ça,
17:22ça fait partie du doute.
17:23Et la religion est parfaite,
17:23bien sûr.
17:24Non seulement pas parfaite,
17:24mais c'est la parole de Dieu.
17:26Pourquoi douter quelque chose
17:27de parfait ?
17:28Et dans votre livre,
17:31il y a un apostat qui dit
17:32« Quand tu penses,
17:33tu quittes l'islam »
17:34et ils ont tous
17:35le premier réflexe,
17:37ils ouvrent le Coran
17:38quand ils quittent l'islam.
17:40Ça a été votre cas,
17:41Maman ?
17:42Oui,
17:42j'ai jamais autant étudié l'islam
17:45que depuis que je suis apostat.
17:46Mais ça,
17:46c'est à peu près...
17:47C'est intéressant,
17:48ça,
17:48il faut le relire.
17:48Honnêtement,
17:49c'est beaucoup d'entre nous,
17:50c'est comme ça.
17:51On se rend compte,
17:53malheureusement ou bienheureusement,
17:54je ne sais pas,
17:54mais que les musulmans
17:55sont en fait juste ignorants
17:56de leur texte.
17:56Ils ont tellement confiance
17:57en fait dans le système en place,
17:59ils se disent
17:59« Mais attends,
17:59il y a 2 milliards d'habitants
18:00qui croient en ça,
18:01mais qui suis-je moi
18:03pour aller au-delà de tout ça ? »
18:05En fait,
18:06si,
18:06oui,
18:06malheureusement,
18:07il y a 2 milliards de personnes
18:08qui se sont fait tromper.
18:09Et qu'est-ce que vous voulez dire
18:11quand vous dites
18:11« Mon mot juste »,
18:12vous dites « Mais je n'ai jamais lu
18:13autant le Coran
18:14que maintenant ».
18:15En fait,
18:16quand vous apostasiez,
18:18la première chose à faire,
18:19c'est de vous assurer
18:20que vous l'avez fait
18:20pour de très bonnes raisons.
18:21Et donc,
18:23vous étudiez bien
18:24pour être doublement sûr
18:25que…
18:26Parce qu'après,
18:27il y a toujours une petite…
18:27Que vous n'êtes pas trompé.
18:28Exactement,
18:29il y a toujours la pote de sortie
18:30où vous pouvez vous dire
18:30« Bon,
18:30je retourne dans l'islam ».
18:32Donc,
18:33évidemment,
18:34tout le monde l'a.
18:34Mais par exemple,
18:35dans les textes concrètement,
18:36par exemple,
18:37est-ce qu'il y a une sourate
18:37en particulier
18:38qui vous a alerté,
18:39qui vous a effrayé ?
18:41C'est quoi qui vous a effrayé ?
18:44Moi,
18:45il y a eu
18:45la description du paradis
18:47que j'ai trouvé
18:48totalement farfelue
18:49avec les vierges
18:51qui nous attendent là-bas.
18:53Il y a eu aussi
18:53la récompense aux djihadistes
18:56qui est…
18:58Un djihadiste
18:58peut interférer
19:00pour 70 personnes
19:01de sa famille
19:01pour qu'ils viennent
19:02avec lui au paradis.
19:03Enfin,
19:03tout un tas de récompenses
19:04pour le djihadiste.
19:05Je me suis dit mais…
19:06Vous allez en combattant,
19:07vous allez au paradis,
19:08etc.
19:08Les vierges vous attendent.
19:10En fait,
19:10quand j'ai commencé à douter,
19:11je suis allé à la pêche
19:12aux informations
19:12et je les ai toutes reçues
19:14d'un coup
19:14et là,
19:15vous faites une synthèse
19:16de tout ce que vous venez de lire
19:17et vous vous dites
19:18non,
19:18ce n'est pas possible,
19:19ce n'est pas vrai.
19:19Alors qu'avant,
19:20quand vous étiez musulmans
19:21convaincus
19:21et que vous n'alliez pas
19:21le droit de douter,
19:22vous n'alliez pas chercher
19:24tout ça en fait
19:24parce que vous vous contentiez
19:26du minimum syndical,
19:27faire vos prières,
19:28être un bon musulman,
19:28faire le ramadan
19:29et vous saviez
19:30que vous aviez le paradis pour vous.
19:31Pourquoi aller…
19:32Oui,
19:32on ne se pose pas des questions.
19:33Voilà,
19:33pourquoi aller fouiller dans les textes.
19:34En plus,
19:34on a tous un quotidien
19:35suffisamment chargé.
19:37En fait,
19:38le plan est simple
19:39mais il est efficace.
19:41Vous conditionnez votre enfant,
19:42il grandit,
19:43il a sa famille,
19:44il est musulman,
19:44il fait ses prières,
19:45il ira au paradis.
19:46Le plan est parfait,
19:47il n'y a pas besoin
19:48de douter en fait.
19:49Oui,
19:50parce que vous,
19:50prenons votre exemple personnel,
19:53votre maman avait,
19:54elle aussi,
19:55apostasié.
19:55Quand vous étiez très très jeune,
19:58vous l'avez découvert de vous-même
20:01parce que vous avez vu votre maman
20:03dans des dîners,
20:05déjeuners,
20:05boire du vin,
20:06ça vous a interpellé.
20:07Mais vous n'êtes pas posé des questions
20:10par exemple sur l'apostasie de votre maman.
20:12Vous l'avez caché,
20:13je crois,
20:13c'est ça.
20:13Déjà,
20:14merci Madame Alonso
20:15d'avoir découvert un peu mon histoire.
20:17Alors moi,
20:17c'est quand même très particulier,
20:18c'est peut-être aussi ce qui explique l'apostasie.
20:20Moi,
20:21j'ai la particularité
20:23d'être le fils d'une apostate.
20:26Oui,
20:26c'est déjà quelque chose de…
20:28Elle était convertie à l'islam,
20:29c'était une française,
20:30originaire des Ardennes.
20:32Et elle était convertie à l'islam.
20:34Elle était une musulmane ultra pratiquante
20:36comme tous les néo-convertis.
20:38Et un jour,
20:39je la vois boire du vin
20:40lors de…
20:41On était en vacances
20:42chez mes grands-parents,
20:43enfin chez ses parents,
20:44du coup à elle.
20:45Et donc là,
20:45j'ai absolument tout de suite compris
20:47qu'elle n'était plus musulmane.
20:48Alors je ne savais pas pourquoi,
20:48j'avais 10 ans.
20:49Donc on est juste un enfant
20:51qui regarde sa mère,
20:52qui comprend quand même les choses,
20:53qui est quand même grand.
20:55Et là,
20:55je comprends qu'elle a l'apostate.
20:57Et puis,
20:58je peux vous dire
20:58que quand elle a décidé
20:59d'enlever le voile,
21:00ça ne s'est absolument pas bien passé
21:02à la maison.
21:03Et puis voilà,
21:05je ne sais pas si je dois en dire plus.
21:06Oui, c'est-à-dire que,
21:07effectivement,
21:08vous parlez de votre papa
21:09qui était très religieux,
21:11qui a mal…
21:12Enfin,
21:12elle l'avait caché à votre papa.
21:14Et quand il a découvert
21:16qu'elle avait apostasié,
21:17il l'a violenté.
21:19Oui.
21:19Alors après,
21:20je pense qu'il s'est retrouvé
21:21face à un dilemme.
21:22Il s'est dit
21:23« Je suis en couple
21:24avec une femme apostate. »
21:26Je pense qu'il l'a compris
21:27quand elle a enlevé son voile.
21:28Il s'est dit
21:29« J'ai une bombe nucléaire
21:32à la maison.
21:32Elle peut me faire sortir
21:33tous les enfants de l'islam,
21:34y compris moi. »
21:36Donc je pense tout simplement
21:37qu'il a pété un plomb
21:37et qu'il l'a frappé.
21:39Après,
21:40je ne vais pas le défendre
21:42malheureusement,
21:42mais le problème,
21:43c'est que ce qu'il a fait là
21:44est en accord avec les textes.
21:46Ce n'est pas une déviation
21:46des textes,
21:47si vous voulez.
21:48En islam,
21:49si votre femme,
21:49elle vous désobéit,
21:50vous êtes autorisé
21:52à la frapper.
21:52Je ne dis pas
21:53que c'est une incitation
21:54et que les musulmans
21:54doivent frapper leur femme.
21:55Et je suis certain
21:56que la plupart ne le font pas.
21:58Il ne faut pas non plus
21:59là aussi généraliser.
22:00Ce n'est pas comme
22:01s'il avait mangé du porc,
22:02si vous voulez.
22:02Oui, je comprends.
22:05C'est autorisé.
22:06En fait,
22:07la faim justifie les moyens.
22:08Si vous voulez,
22:09en islam,
22:09on a ce truc
22:10qui tourne en boucle,
22:11c'est que les actes
22:12ne valent que par leurs intentions.
22:14Donc son intention,
22:14c'était d'éteindre l'incendie.
22:17De ramener l'ordre.
22:18De ramener l'ordre à la maison.
22:20Mais le problème,
22:20c'est qu'il a frappé ma mère.
22:22Et le problème,
22:22c'est qu'avec nos paradigmes actuels,
22:26on sait que c'est des violences
22:28psychologiques pour les enfants
22:29puisque moi j'étais là.
22:30Et c'est une violence physique
22:32pour la femme
22:32et psychologique aussi
22:33parce que malheureusement
22:34elle est humiliée.
22:35Et après,
22:36ça a été une longue
22:37descende aux enfers.
22:38Et puis,
22:39je pense qu'elle est morte
22:40des suites
22:41de l'ambiance
22:43qu'il y avait à la maison.
22:44Et pour vous,
22:45l'enfant que vous étiez,
22:46ça a dû être un choc terrible ?
22:49Oui, ça m'a traumatisé.
22:50Mais après,
22:51ce qu'il faut savoir,
22:52c'est que je n'ai pas quitté l'islam
22:53par rapport à ça
22:54parce que ce serait trop facile
22:55de connecter les deux trucs.
22:57Oui, parce que ça fait...
22:58Vous avez vu votre mère.
23:00Je me suis dit que ma mère,
23:01c'est le diable qui l'a tenté.
23:03Mon père était violent
23:04de toute façon avec nous.
23:05Donc pour moi,
23:06c'était la normalité.
23:07Le problème des femmes
23:09qui laissent les maris
23:10frapper les enfants,
23:11c'est qu'il y a une habituation,
23:12je pense, à la violence.
23:14Et que...
23:15Ça, malheureusement,
23:16ce n'est pas seulement l'islam.
23:17C'est les problèmes
23:20des violences conjugales.
23:21Non, je ne dis pas ça
23:22pour noyer les poissons,
23:24au contraire.
23:24Il a pu s'absoudre,
23:25je pense,
23:26psychiquement
23:26en se disant
23:27qu'il restait dans son droit.
23:29On va continuer à en parler.
23:30On va en parler dans un instant
23:31sur Sud Radio.
23:32Momo, je le précise,
23:33vous avez quitté l'islam
23:34il y a 13 ans.
23:37Jamais vous avez osé en parler
23:39avec vos frères et sœurs.
23:40Vous nous direz pourquoi.
23:42On en parle dans un instant
23:43sur Sud Radio.
23:43Et on écoutera un autre témoignage,
23:46celui d'Alia,
23:47une jeune femme aussi apostate.
23:48À tout de suite sur Sud Radio.
23:50Terre de France.fr
23:51Le premier site d'articles français
23:54et patriotes présente
23:55La culture dans tous ses états.
23:59André Bercoff,
24:00Céline Alonso.
24:01Radio pour parler des apostas,
24:03de l'islam avec Momo
24:05qui défend la cause
24:06des apostas en France.
24:08Et Sonia Zadig,
24:09psychologue, psychanalyste
24:11qui publie un livre remarquable
24:12aux éditions Fayard.
24:14Les enfants perdus de la République,
24:16ils ont décidé de sortir
24:17de l'islam au péril de leur vie.
24:20André Bercoff.
24:21Alors Sonia Zadig,
24:22je voudrais savoir,
24:23effectivement,
24:24parlons un peu du contenu.
24:25Vous avez parlé,
24:27vous avez échangé
24:28avec, on l'a dit,
24:30243 personnes.
24:32Moi, je voudrais savoir,
24:33effectivement,
24:34Momo a raconté,
24:35effectivement,
24:36son itinéraire.
24:37On en parlait encore.
24:39Mais qu'est-ce qui se ressort
24:41des lignes de force,
24:43des paradigmes,
24:44en tout cas des lignes de force,
24:45parce qu'il y a
24:45des dénominateurs communs,
24:47évidemment,
24:48qu'est-ce qui ressort ?
24:49Quels sont les dénominateurs communs
24:50les plus importants
24:51que vous avez constatés
24:52au fil de vos entretiens ?
24:53D'accord.
24:55Il y a quand même
24:56ce qu'on appelle
24:56des invariants.
24:57C'est des choses
24:58qui se répètent.
24:59Chaque histoire est singulière,
25:01mais il y a des choses
25:01qui se répètent.
25:02Première chose,
25:03c'est,
25:04d'abord,
25:05je pense que c'est l'Occident,
25:07quand même.
25:08Même s'il y a des apostas
25:09à l'extérieur de l'Occident,
25:10mais je pense quand même
25:11que c'est les lumières
25:12qui carfiltrent.
25:13Vous voulez dire les lumières ?
25:14Oui, oui.
25:15Vous voulez dire l'atmosphère occident
25:16à l'Occident des lumières,
25:17c'est ça ?
25:18Oui, c'est-à-dire que
25:18il est permis de douter.
25:21Il est permis de douter.
25:23Il n'y a pas de doute en islam.
25:25Ce n'est pas possible.
25:26Vous doutez,
25:27vous claquez la porte.
25:28Vous ne pouvez pas rester
25:29en doutant.
25:30D'accord.
25:30Donc, le doute.
25:32Et puis après,
25:33les paramètres comme ça
25:34que j'avais énumérés,
25:36première chose,
25:37ils découvrent,
25:39ils découvrent même
25:39s'ils connaissent par cœur,
25:40par cœur, par cœur.
25:41J'en ai un de témoignage,
25:43il est parti au Maroc,
25:45il est parti six mois
25:47en Arabie Saoudite,
25:47il connaissait le Coran par cœur.
25:50Il le récitait,
25:50c'était de la récitation,
25:52etc.
25:53Et en fait,
25:54il ne comprenait rien
25:54à ce qu'il apprenait.
25:56Vous voyez ce que je veux dire ?
25:57Comment il ne comprenait rien ?
25:57Clivage,
25:58il y a un clivage.
25:59Vous voulez dire
26:00il récitait le Coran par cœur ?
26:01Sans le comprendre.
26:02Je pense vraiment
26:03que la majorité des musulmans,
26:04je le pense,
26:05je le pense.
26:06Ça paraît incroyable.
26:08Il n'y a que Daniel Siboni
26:09qui l'explique bien.
26:11D'ailleurs,
26:11c'est lui qui a préfacé le livre.
26:13Il dit que lorsqu'on a,
26:15c'est psychanalytique,
26:16on a joui de quelque chose
26:18dans l'enfance,
26:19d'un son,
26:20on ne peut pas le comprendre.
26:21Vous voyez,
26:22on peut raconter,
26:22chanter.
26:23Donc, cette personne
26:24qui a récité le Coran
26:25l'a appris par cœur.
26:27L'a appris par cœur
26:27et n'a jamais douté.
26:29Ce n'est pas parce qu'on ne le connaît pas,
26:30mais on ne connaît pas le sens.
26:31D'accord.
26:32Voilà,
26:32j'invite quand même
26:34les gens
26:35à se pencher là-dessus.
26:37Ça paraît incroyable.
26:37Ils vont lire le livre.
26:38Incroyable.
26:39Et donc,
26:40première chose,
26:40il doute.
26:41Le doute.
26:41Le doute pour des raisons.
26:43D'accord.
26:44Et puis après...
26:45Mais il doute alors.
26:46Attendez,
26:46vous prenez la personne.
26:47Pourquoi il a douté ?
26:49Qu'est-ce qu'il a fait douter ?
26:50Par exemple ?
26:52Puisque vous l'avez interviewé,
26:54vous l'avez entretenu.
26:55Qu'est-ce qui fait
26:55qu'à un moment donné,
26:56je connais par cœur.
26:57J'ai intégré tout ça
26:59et à un moment.
26:59Et je dis non.
27:00Parce que ça peut faire collision
27:02avec une histoire personnelle.
27:04Par exemple,
27:05un garçon
27:05qui dit
27:07que son père
27:08était universitaire.
27:09Ce n'est pas...
27:10Voilà.
27:11Et il a un cancer.
27:12Il a 20 ans.
27:13Cancer.
27:14Dès que le signe a un cancer,
27:15on lui dit
27:15ah ben non, non, non,
27:16la méstine des couffards,
27:18pas du tout.
27:19Tu vas faire...
27:21Mécréons.
27:21Ouais.
27:22Tu vas faire le...
27:23Comment on appelle ça ?
27:23La roquiara.
27:24Il y a des imams
27:25qui rentrent à la maison.
27:26Il y a des trucs, etc.
27:27Et là, il dit non.
27:28Tu ne te fais pas soigner ?
27:29Tu ne te fais pas soigner.
27:30C'est Allah qui pourvoira.
27:31D'accord.
27:32Des petites choses comme ça.
27:33D'autres qui se disent...
27:35Qui deviennent maman.
27:36Ou qui ont une petite fille.
27:38Qui disent...
27:38Et donc, l'âge d'Aïcha.
27:40L'âge d'Aïcha
27:40est la première raison invoquée
27:43pour apostasier.
27:45Première...
27:45Voilà.
27:46Je ne vais pas rentrer dans les détails.
27:47D'accord.
27:49Oui, les femmes 9 ans.
27:50Effectivement, ça choque certains.
27:52Voilà.
27:526 ans.
27:526 ans.
27:53Non, 6 ans.
27:546 ans, mais Marie à 9 ans.
27:566 ans consommé à 9 ans.
27:56Oui, Marie à 9 ans.
27:56Bon, consommé à 9 ans.
27:58Après, c'est plutôt...
27:59On commence à voir un petit peu
28:01la différence dans la famille
28:03entre filles et garçons.
28:05Ce n'est pas quelque chose...
28:06En tout cas, avec l'air mitou, etc.
28:07Ce n'est pas...
28:08Il y a ce qu'on appelle...
28:10Ce qu'ils appellent une dissonance cognitive.
28:11Oui, c'est-à-dire que l'inégalité des sexes
28:14pousse à l'apostasie.
28:15C'est ça, pour certains ?
28:16En tout cas, pousse au doute.
28:18En disant, attends,
28:19il y a quelque chose qui ne va pas, là.
28:21Ce que je vois dans ce que je vis,
28:23l'Occident, je vais à l'école, etc.
28:25Et ce que je vois dans la famille.
28:27Il y a cela, il y a l'esclavage.
28:30Ce n'est pas que la traite transatlantique.
28:32Ils se rendent compte quand même
28:34que la traite arabo-musulmane
28:36a duré 13 siècles.
28:38Et oui, vous dites que la plupart des musulmans
28:41semblent ignorer l'existence
28:43de cette fameuse traite.
28:45Oui, oui.
28:45Et puis, je vais...
28:46Pas seulement les musulmans,
28:47les occidentaux aussi.
28:48Les occidentaux, et on leur dit aux occidentaux
28:49de ne pas le dire.
28:51Une certaine ministre.
28:52D'accord ?
28:53Oui, ça, on connaît l'histoire
28:54des traites négrières.
28:55De ne pas le dire.
28:56Les musulmans, ils pensent sincèrement
28:57que les esclaves, c'était juste des serviteurs.
28:59Oui, oui.
29:00Et puis, ils pensent même
29:01que le prophète avait libéré
29:03les esclaves.
29:04Et ce n'est pas vrai du tout.
29:05Et c'est exact, pardon,
29:06je vous interromps.
29:07Et c'est exact, c'est le même mot.
29:09Abed, qui veut dire noir et esclave.
29:11Oui, oui, c'est le même mot.
29:12Exact.
29:12Oui, oui.
29:16Je ne parle pas l'arabe littéraire, mais...
29:20André Bercoff, on va donner la...
29:23Et la dernière, c'est les vérités scientifiques.
29:27C'est-à-dire que...
29:28Quand ils rencontrent des vérités scientifiques.
29:31Oui, là, ils se disent ça.
29:32Parce que, comme c'est la parole révélée de Dieu
29:34et que Dieu, que le texte n'a pas bougé
29:36depuis le VIIe siècle,
29:37parce que c'est Dieu qui l'avait dit,
29:39et puis qu'ils se rendent compte
29:39que la Terre n'est pas plate quand même.
29:41Bon, voilà, le doute s'immisce
29:43et là, c'est...
29:46La Terre, elle est plate en islam.
29:48Après, je pense que les gens
29:49qui vivent dans les sociétés modernes,
29:51en fait, ce que vous écrivez, pardon,
29:53je ne veux pas parler,
29:54mais c'est ce qui s'est passé
29:54avec les chrétiens au Xe, IXe siècle.
29:57Espérons-le, que c'est le début,
29:59que c'est le début de la récense.
30:01La Terre est plate.
30:02André Bercoff, on va donner la parole à présent
30:04à Alia, qui vient de nous rejoindre
30:06sur Sud Radio.
30:07Bonjour à vous, Alia.
30:09Alors, je...
30:10Bonjour.
30:10Bonjour.
30:11Vous avez 51 ans,
30:12d'origine algérienne et espagnole.
30:14Vous êtes née en France,
30:15dans une famille catholique,
30:17à l'âge de 30 ans,
30:18alors que vous étiez pratiquante
30:19depuis 8 ans.
30:20Vous avez remis en cause
30:21votre religion.
30:2310 ans après,
30:24vous êtes convertie à l'islam,
30:25mais après 9 ans de pratique,
30:27vous apostasiez à nouveau.
30:29Racontez-nous pourquoi.
30:32D'accord.
30:33Donc, je vais aller directement
30:35sur mon apostasie.
30:37Tout d'abord, bonjour à tous.
30:38Bonjour Alia.
30:39Bonjour.
30:40Bonjour.
30:42Donc, en fait,
30:44ça a commencé,
30:45ça a démarré à 48 ans
30:46sans que je mette les mots
30:47sur le mot apostasie.
30:49Je ne connaissais pas
30:50le mot apostas.
30:51Mais j'étais en train
30:52de m'émanciper par moi-même,
30:53en fait.
30:54J'étais quand même
30:54assez isolée,
30:56on va dire,
30:57de la Ouma,
30:58parce que je ne pratiquais pas,
31:00parce que je n'étais pas
31:01une bonne musulmane,
31:03etc.
31:03Donc, je prenais
31:04beaucoup de réflexions.
31:06J'avais une pression
31:07de ma communauté
31:08où j'avais l'obligation
31:09de devoir prier.
31:11Il fallait que je mette le voile,
31:13que je me rapproche d'Allah.
31:14Moi, c'était vraiment récurrent.
31:16Donc, mon émancipation
31:18a commencé par mon expression
31:19corporelle, par exemple,
31:21où j'avais déjà des tatouages,
31:24mais pas visibles.
31:25Et donc, je m'étais rajouté
31:27des tatouages, par exemple,
31:28que je montrais.
31:29Et tous les gens
31:30qui savaient que j'étais musulmane
31:31me disaient que c'était
31:32halam en islam
31:33de porter des tatouages,
31:34mais j'en rajoutais encore.
31:36Voilà.
31:37Je m'émancipais
31:38de la religion,
31:39sans le savoir.
31:40Mais je me disais,
31:41être musulmane,
31:42je suis musulmane,
31:43tatouée, fière de l'être.
31:44Voilà.
31:44Je revendiquais.
31:46Et j'ai même dit un jour,
31:48je suis musulmane
31:48et contre le voile.
31:49Vous allez faire quoi ?
31:50Donc là,
31:51j'étais rentrée vraiment
31:51dans une révolte
31:53face à la pression
31:55que j'avais en face,
31:56en fait.
31:57Oui, une véritable révolte.
31:58Et en fait,
31:59mais vous disiez,
32:00je suis musulmane,
32:01mais je peux être musulmane
32:02différente.
32:03C'est ça ?
32:04C'est ça.
32:05Je revendiquais le fait
32:06d'avoir mon statut
32:07de musulmane,
32:08mais à ma façon.
32:09Je ne me rendais pas compte.
32:11J'étais ignorante
32:11de mes textes,
32:12comme la plupart
32:13des musulmans.
32:14Je lisais vaguement
32:16le Coran
32:16de temps en temps.
32:18Je commençais
32:19à contextualiser.
32:20Quand je lisais
32:20des passages du Coran
32:22qui étaient dérangeants,
32:23je mettais ça
32:24dans la case histoire,
32:25par exemple.
32:26Je lisais...
32:27Quel passage du Coran,
32:28justement,
32:28vous ont particulièrement
32:29dérangé ?
32:32J'ai commencé
32:32la Sourate 2
32:33que j'ai lue
32:34en traduction complète.
32:36Je suis restée
32:37deux heures et demie
32:38devant ma télé
32:38en train de lire
32:39les traductions
32:39de la Sourate Lavache.
32:42Mais ce qui était magique,
32:43c'est que je ne me rendais pas compte
32:44des dingueries
32:44que je lisais.
32:45C'est-à-dire ?
32:47J'ai commencé à comprendre
32:49ce que je lisais
32:50quand j'ai ouvert le Coran.
32:52Elle dit quoi,
32:53cette Sourate,
32:53exactement ?
32:55Cette Sourate,
32:56elle est très longue.
32:58Il faut s'accrocher.
32:59Mais à toutes les pages,
33:01voire toutes les deux pages,
33:02c'est des insultes
33:03aux mécréants.
33:04C'est...
33:05les mécréants iront
33:05en enfer,
33:06les mécréants,
33:06les mécréants.
33:08Je commençais
33:09à lever les yeux au ciel
33:11en lisant le Coran
33:12et en demandant à Allah
33:13si j'avais le droit
33:15de ne pas être d'accord
33:16avec ce que j'étais
33:16en train de lire.
33:17Voilà.
33:18Je remettais en cause
33:19le Coran.
33:19Et quand est-ce que
33:22le sentiment d'apostasier
33:24vous est venu en disant
33:27je suis en train
33:27de devenir apostate ?
33:30Le jour où je suis montée
33:32dans le live
33:33de Jack Lefou
33:34en fin 2023,
33:36donc j'avais 49 ans,
33:37c'était à l'aube
33:38de mes 50 ans
33:39parce que je suis en février.
33:41Donc c'était en novembre
33:42ou décembre 2023
33:44et je suis montée
33:45en tant que musulman.
33:46Je ne connaissais pas
33:47la teneur de ces lives en fait.
33:49Je ne connaissais pas
33:49de Jack Lefou.
33:50C'est l'algorithme
33:51de TikTok
33:52qui m'a amenée sur ce live.
33:54Et je vois que ça parlait
33:54d'islam,
33:55ça parlait de texte.
33:57Donc sans trop comprendre,
33:58j'ai demandé à monter
33:59parce qu'il voulait
34:00des musulmans.
34:00Pour les musulmans,
34:02monter.
34:03Bon, je suis montée
34:03en tant que musulmane,
34:04je me suis présentée
34:05en tant que musulmane
34:06et je lui ai expliqué
34:08un peu mon parcours
34:09et je lui ai dit
34:10que j'avais du mal
34:10à me prosterner,
34:11que je n'arrivais pas
34:12à prier,
34:13que j'avais des doutes
34:14sur ma religion.
34:16Voilà,
34:16je suis convertie
34:17depuis 10 ans
34:18et je remets tout en doute.
34:21Et il m'a dit
34:22en fait,
34:23ce qui s'est passé,
34:23vous êtes resté
34:24à la première marche
34:25sans ouvrir la porte
34:27de la religion.
34:29Donc,
34:30et là,
34:31je lui dis,
34:31ça veut dire quoi ?
34:32Que je ne suis pas musulmane ?
34:33Il me dit,
34:33en gros, oui.
34:35Il a été très courtois
34:36et très gentil.
34:38Vous n'aviez pas
34:38ouvert la porte de la religion.
34:39Cette apostasie
34:40a été comme
34:41une forme de divorce
34:42pour vous.
34:44Ça a été vraiment
34:44une épreuve effroyable.
34:46Vous avez pleuré,
34:47ça a été compliqué
34:49pour vous.
34:50Alia,
34:51depuis deux ans
34:51sur TikTok,
34:52vous critiquez le Coran.
34:54On vous a menacé
34:55de mort.
34:56Vous avez porté plainte.
34:57Vous êtes la première apostate
34:58en France
34:59à avoir porté plainte
35:00et à avoir gagné
35:01un procès.
35:02On va en parler
35:03dans un instant
35:04sur Sud Radio.
35:04A tout de suite.
35:05terre-de-france.fr
35:07Le premier site
35:08d'articles français
35:09et patriotes
35:10présente
35:10La culture
35:13dans tous ses états.
35:14André Bercoff,
35:16Céline Alonso.
35:17De retour sur Sud Radio
35:18avec nos invités
35:19pour parler de l'apostasie
35:20dans l'islam.
35:21Alors, Alia,
35:22vous nous racontiez
35:23votre histoire.
35:24Je rappelle qu'en France,
35:25vous êtes la première apostate
35:27à avoir porté plainte
35:28en mars 2024
35:29contre un agresseur.
35:31et vous avez gagné
35:32votre procès.
35:33Il a été condamné
35:34à cinq mois de prison
35:35avec sursis.
35:36En janvier dernier,
35:37vous avez à nouveau
35:37porté plainte
35:38contre une personne
35:39qui vous a harcelée
35:40qui prétend être
35:41de l'état islamique.
35:43Le procès aura lieu
35:44le 20 novembre.
35:46L'anonymat
35:46sur vos agresseurs
35:47a été levé.
35:48Ça, c'est une avancée
35:49pour vous ?
35:52Ah oui, oui, oui.
35:53L'anonymat, c'est fini.
35:55Maintenant, la police
35:56a les moyens
35:56de retrouver
35:57tous les profils anonymes
35:58qui harcèlent,
35:59qui menacent de mort
36:00sur les réseaux.
36:02Donc, ça, c'est terminé
36:03maintenant.
36:04Donc, c'est des profils
36:06anonymes qui sont venus
36:07me menacer de mort,
36:09menacer ma famille,
36:10mes enfants.
36:11Et ce sont des profils
36:12anonymes qui ont été
36:13retrouvés
36:14et qui ont aujourd'hui
36:15un nom,
36:16un prénom,
36:17un visage
36:17et une adresse.
36:18Donc, tant pis pour vous,
36:20les gars.
36:20Voilà.
36:21S'ils ont décidé
36:22de gâcher leur vie,
36:23moi, en tout cas,
36:24je ne vais pas attendre
36:24de mourir
36:25pour continuer
36:26à militer,
36:27à user de ma liberté
36:28d'expression.
36:29Avez-vous été protégée
36:31par l'État français ?
36:34Ma plainte a été prise
36:36en compte.
36:37J'ai failli être mise
36:38en protection
36:38dans le doute,
36:40mais ça n'a pas été fait.
36:41Mais pour la deuxième plainte,
36:43j'ai quand même été reçue
36:44par la DGSI
36:44et la brigade antiterroriste
36:46de ma ville,
36:47car ils ont pris
36:47quand même ces menaces
36:48au sérieux
36:48qui étaient très,
36:49très graves,
36:50avec un champ islamique
36:52de Daesh,
36:52en plus,
36:53en français.
36:54Donc, on ne pouvait
36:55que comprendre
36:56ce qu'ils disaient.
36:57aujourd'hui,
36:58c'est une triste date
37:00anniversaire en plus
37:01parce que cette chanson
37:02parlait du Bataclan,
37:04couteau bien aiguisé,
37:05égorger les Français,
37:06etc.
37:07Et rien que de le dire
37:09encore aujourd'hui,
37:10ça me prend à la gorge,
37:13si je puis parler ainsi.
37:14Et ça m'a coûté
37:16quand même
37:16un état de stress
37:18au point
37:19où je n'ai jamais fait
37:21de dépression de ma vie,
37:23mais là,
37:24j'ai été obligée
37:25de prendre des anxiolytiques
37:26au moins pour aller dormir.
37:28Et calmer
37:29cet état physique,
37:32parce que là,
37:33ça devenait physique,
37:34j'étais tellement oppressée
37:35que je n'entendais plus rien.
37:37La plupart du temps,
37:37j'avais un assourdissement,
37:39une pression constante
37:41qui me mettait
37:42des maux de tête
37:43alors que je ne suis pas
37:44migraineuse.
37:44Donc, du coup,
37:46ça m'a coûté
37:47de prendre des anxiolytiques
37:48et avoir un suivi
37:49psychologique
37:50pour m'aider.
37:50Sonia Zadig,
37:52vous êtes, je le rappelle,
37:53psychologue,
37:54psychanalyste.
37:55Les apostats,
37:56les apostates
37:57se sentent vraiment
37:57abandonnés aujourd'hui
37:59par la République ?
38:01Alors,
38:01ce que je reviens
38:02un petit peu quand même
38:03sur vraiment
38:06le message
38:06que je veux faire passer
38:07dans ce livre,
38:08c'est de dire
38:09que ce n'est pas une question
38:09d'abandonner une religion,
38:12de cesser de croire.
38:13Il y a ce qu'ils décrivent tous,
38:15c'est-à-dire
38:15après l'apostasie,
38:16il y a une espèce
38:16de vide dépressif,
38:19des décompensations,
38:20anxieuses,
38:22des délires quelquefois,
38:24paranoïaques,
38:25etc.,
38:25qui montrent quand même
38:26qu'ils étaient solidement
38:28appuyés
38:28sur cette Houma
38:29où,
38:30justement,
38:31et on n'aura pas le temps,
38:33où l'autre,
38:34l'altérité,
38:35n'est pas
38:35du tout,
38:38comment dire,
38:39encouragée,
38:41c'est toujours
38:42nous en masse
38:43contre vous,
38:45nous et le kouffard,
38:46les autres,
38:46tout ce qui est différent,
38:47ça ne va pas.
38:48Et ça va de la femme
38:49aux chrétiens,
38:51aux juifs,
38:52aux homosexuels,
38:53tout ce qui est différent
38:54et ostracisé.
38:55Voilà.
38:56Donc,
38:56moi,
38:57vraiment,
38:58le message que je veux faire passer,
39:00c'est que ce sont des gens
39:01très courageux,
39:02et c'est peut-être eux
39:03qui vont laisser passer
39:04la lumière.
39:05ils risquent leur vie d'abord,
39:07ils sont menacés
39:08et ils ne vont pas bien
39:09psychiquement.
39:10Et voilà.
39:11La majorité cache
39:12leur apostasie
39:13à leur famille.
39:14Oui.
39:15Momo,
39:15vous,
39:15ça fait 13 ans
39:16que vous êtes sorti
39:17de l'islam,
39:18vous n'en avez toujours
39:19pas parlé à votre famille ?
39:20Non,
39:21en fait,
39:21la famille,
39:22elle n'a pas envie
39:22d'entendre parler
39:23d'histoire d'apostasie
39:24parce que ça pourrait être
39:26la boîte de Pandore
39:27à des remises
39:29en question
39:32qu'elles n'ont pas envie
39:32de faire.
39:33Donc,
39:33de toute façon,
39:34il y a une hostilité latente
39:35dans les familles religieuses,
39:37en tout cas pratiquantes,
39:39et moi,
39:41j'en fais partie,
39:42mais comme la majorité
39:43d'entre nous,
39:43oui.
39:44Et vous n'avez vraiment
39:44pas l'intention
39:45d'en parler avec votre famille ?
39:47Comment en parler
39:47avec sa famille,
39:48justement,
39:49Sonia ?
39:49Quel conseil
39:50vous pouvez donner
39:51aujourd'hui à des apostas
39:52qui n'osent pas
39:54faire ce pas ?
39:55Eh bien,
39:55c'est un travail
39:56qui va être de longue haleine.
39:58C'est justement
39:59le mot,
39:59le signifiant apostas
40:01doit rentrer
40:02un tout petit peu plus
40:02dans les mœurs.
40:03Il faut que ça s'entende,
40:04il faut que ce soit
40:05ce qu'on fait là,
40:06exactement ce qu'on fait.
40:07Normaliser.
40:07Normaliser.
40:08Il ne faut pas
40:08que ce soit quelque chose...
40:10Ah bon ?
40:10Tout le monde dit
40:11mais moi,
40:11avant d'apostasier,
40:12je ne savais pas
40:12qu'on pouvait sortir.
40:14Et donc,
40:15franchement,
40:15normaliser les choses,
40:16en parler,
40:17en parler,
40:18ce livre,
40:18j'espère qu'il est salutaire
40:20et que les parents comprennent,
40:21les mamans,
40:22qu'en fait,
40:23on ne peut pas aimer
40:23la Oumah
40:24plus que son enfant, quoi.
40:26Oui.
40:26C'est vrai qu'aujourd'hui,
40:27il faut le dire
40:27que beaucoup d'apostates
40:28gardent le voile
40:30par peur des représailles.
40:31Bien sûr.
40:32C'est terrible.
40:33Et Alia,
40:33vous avez parlé,
40:34vous,
40:34à votre famille ?
40:35Enfin,
40:36vous avez parlé
40:37à votre famille,
40:38vous avez parlé
40:38à votre entourage ?
40:40Ils le savent
40:41ou pas du tout ?
40:43C'est vrai que vous avez eu
40:43des procès,
40:44mais...
40:46Oui.
40:48En fait,
40:49vu que je me montre
40:50publiquement sur les réseaux
40:51depuis deux ans,
40:52ce n'est pas un secret
40:53de polychinelle.
40:54J'en ai parlé
40:54à ma voisine
40:55qui l'a bien pris,
40:56qui est musulmane.
40:57Mais musulmane
40:58sans le voile,
41:00elle n'est pas rigoriste
41:01du tout.
41:02Et du coup,
41:04on va dire
41:05que dans ma famille,
41:06quand je me suis convertie
41:07à l'islam,
41:08bon,
41:08je n'ai pas eu
41:10trop d'avis.
41:13Au niveau
41:14des formes expressives,
41:15ce n'est pas trop
41:16ma famille,
41:17en fait.
41:18Donc,
41:19quand je suis sortie
41:20de l'islam,
41:21ça s'est su,
41:21ils s'en foutent aussi.
41:23Mais,
41:24je veux dire,
41:24ça m'a même rapprochée
41:25de certains membres
41:26de ma famille
41:27qui,
41:28eux,
41:28ont pu constater
41:29un changement
41:29quand j'étais
41:30dans la religion musulmane
41:32et quand j'en suis sortie.
41:34C'est vrai que
41:35se voir nous-mêmes,
41:36ce n'est pas évident
41:37de voir une évolution.
41:39Revenons quand même
41:40sur le message essentiel.
41:41Ce n'est pas un brûlot
41:42contre l'islam.
41:43je ne suis pas en train
41:45de critiquer l'islam là.
41:47Je suis en train
41:47de critiquer...
41:48Vous le critiquez quand même ?
41:50Non, moi personnellement,
41:51je ne le critique pas.
41:53J'ai une lecture
41:53de dire,
41:55aujourd'hui,
41:56les enfants de la République
41:58française
41:58qui sont nés en France,
42:00pour la plupart,
42:00ont le droit
42:01de ne pas croire.
42:02Et nous invitons
42:03à une discussion religieuse,
42:05pourquoi pas,
42:06avec les religieux,
42:07puisque c'est une casse mystique
42:08et que peut-être
42:09que les responsables musulmans
42:11pourraient peut-être
42:13apporter leur expertise
42:14ou quelque chose
42:15pour laisser respirer.
42:18Je comprends,
42:18mais je vais vous dire
42:18quelque chose quand même.
42:19Moi, je suis très étonné.
42:21Vous voulez rentrer
42:21en Occident, etc.
42:22Pourquoi apostat ?
42:23Pourquoi vous ne parlez pas
42:24d'athée ?
42:25Pardon.
42:26Pourquoi un juif
42:27ne peut pas être athée
42:28comme un juif est athée,
42:30comme un chrétien est athée,
42:31etc.
42:32Exactement.
42:32D'ailleurs, je le dis.
42:33Pourquoi vous parlez d'apostat ?
42:34Pourquoi ne vous parlez pas
42:36d'athéisme ?
42:37Parce que vous sortez...
42:38Non mais, excusez-moi,
42:39vous sortez du piège.
42:40C'est écrit dans le livre.
42:41Votre piège,
42:42c'est que vous dites apostat,
42:43ah, vous êtes apostat
42:44qu'on est à la mort.
42:45Non, je suis athée.
42:46Vous avez le droit
42:47d'être athée.
42:48Je l'explique dans le livre.
42:50Je l'explique dans ma conclusion.
42:51Je dis que...
42:53Alors, je leur ai demandé
42:53la question,
42:54mais pourquoi vous...
42:55Dites que vous êtes athée.
42:57Parce que...
42:58Bon, après,
42:59pourquoi vous utilisez
43:00le terme athée ?
43:01C'est un statut juridique
43:02qui vous condamne à mort.
43:03Mais pourquoi pas aussi ?
43:05Pour eux,
43:05c'est de dire,
43:07nous avons été des ex-musulmans,
43:09nous voulons appuyer l'idée
43:10que nous ne le sommes plus.
43:12Oui, mais certains rejoignent
43:13d'autres religions.
43:15Beaucoup sont convertis.
43:16Bien sûr.
43:18Momo, vous avez créé
43:21une association il y a deux ans,
43:23le Mouvement pour l'émancipation
43:24et la liberté de penser.
43:27C'est une association
43:28de soutien aux apostats
43:29et de promotion de la laïcité.
43:31Comment vous pouvez les aider
43:33aujourd'hui,
43:33ces personnes apostates, apostats ?
43:35Comment vous les aidez ?
43:36Alors, ce qu'on fait,
43:37c'est qu'on est plusieurs
43:38à être motivés
43:39dans l'aide aux personnes
43:40qui viennent nous voir,
43:41des personnes qui sortent
43:42d'environnements difficiles,
43:43religieux,
43:44pas forcément musulmans,
43:45ça peut être de toutes les religions.
43:46Et on essaye,
43:48avec l'expérience,
43:49de leur apporter
43:50une aide psychologique,
43:51d'abord.
43:52On a une équipe psychologique dédiée
43:54et ça, c'est très important.
43:56Et après,
43:56on tente,
43:57comme on peut,
43:58de les aider
43:58dans leur démarche administrative.
43:59on peut avoir des réfugiés,
44:01on peut avoir des jeunes
44:03qui vivent encore
44:04chez des parents
44:05et qui ont besoin
44:05de sortir
44:06de leur environnement familial
44:07et donc de se trouver
44:08un logement.
44:09On peut avoir des mères
44:10de famille
44:10qui sont en difficulté.
44:12Donc,
44:12on essaie de les aider
44:13comme on peut
44:14et pour l'instant,
44:15avec les moyens du bord,
44:17c'est-à-dire...
44:17Rien.
44:18C'est-à-dire,
44:18pas grand-chose.
44:19Mais financière,
44:20bien.
44:20Après,
44:20humainement,
44:21on essaie de faire
44:22du mieux qu'on peut quand même.
44:23Ce qui est terrible,
44:24on n'a pas eu le temps
44:25d'aborder ce sujet,
44:27mais c'est les homosexuels.
44:28Vous en avez rencontré plusieurs.
44:30Oui,
44:30ils sont exfiltrés.
44:33Oui,
44:33c'est-à-dire,
44:33comment vous les gérez,
44:34comment vous les aidez,
44:35ces gens-là ?
44:37Momo,
44:37comment ça se passe ?
44:38On ne fait pas
44:41de spécificité
44:42par rapport...
44:43Pour nous,
44:44les homosexuels
44:44sont des apostas
44:45comme les autres
44:46ou en tout cas
44:46des membres à part entière.
44:48Il n'y a pas
44:49de distinction
44:50qui est faite.
44:50Après,
44:51oui,
44:51il y a beaucoup
44:51d'homosexuels
44:52parmi nous,
44:53tout simplement
44:53parce que c'est souvent
44:55un problème pour eux
44:56de vivre en tant qu'homosexuels.
44:58Je dirais que,
44:59en tout cas,
45:00c'est un livre de courage
45:01que vous avez écrit.
45:02Ce n'est pas évident.
45:03Vous êtes sorti
45:05de votre zone de confort
45:06comme beaucoup,
45:07beaucoup de gens
45:08à travers les âges.
45:11Encore une fois,
45:11je reviens là-dessus.
45:12Et c'est vrai
45:13que sortir de sa zone de confort
45:14comporte des risques.
45:15C'est un métier à risque.
45:17C'est un sport de combat.
45:18En tout cas,
45:18vous le menez.
45:19En tout cas,
45:19c'est un livre
45:20que je recommande
45:21parce que c'est un livre
45:22qu'il faut lire,
45:23quel que soit
45:23ce que vous pensez
45:24de la religion,
45:26de telle ou telle chose.
45:27Vous avez des gens
45:27qui expriment leur vécu.
45:29Et c'est très important
45:30de le savoir.
45:32Merci à vous tous
45:33d'être venus sur Sud Radio.
45:34Sonia Zadig,
45:35je rappelle que votre livre
45:36Les enfants perdus de la République
45:37est paru aux éditions Fayard.
45:40Chers auditeurs,
45:41si vous voulez absolument
45:41rentrer en contact
45:42avec Momo,
45:44son mail
45:45melp-asso.org.
45:50Il a besoin de bénévoles,
45:52des psychiatres,
45:53des psychologues,
45:54des thérapeutes,
45:55des travailleurs,
45:56des juristes,
45:56des avocats
45:57pour accompagner
45:58effectivement des personnes
45:59qui sont en situation
46:00de fragilité psychologique,
46:02sociale ou juridique.
46:04Merci.
46:05Merci à vous.
46:05Aposta.fr
46:06Merci Aya d'être venu
46:08sur Sud Radio.
46:09Courage à vous.
46:10Merci.
46:10Merci à vous.
46:12La culture dans tous ses états.
46:15André Bercoff,
46:16Céline Alonso.
46:17Avec Terre de France.fr
46:19Le premier site d'articles
46:20français et patriotes.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations