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  • il y a 1 semaine
Se rendre compte à 30 ou 40 ans que l’on est bipolaire, autiste, HPI… C’est la réalité de beaucoup de travailleurs qui n’oseront pas forcément en parler à leur employeur ou manager. Comment vivre sa vie pro avec un handicap invisible ?

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Transcription
00:00BISMART
00:00Se rendre compte à 30, 40, même peut-être 50 ans
00:15qu'on est porteur d'un trouble autistique, que l'on est bipolaire, que l'on est HPI
00:20et on ne va pas oser forcément le dire à son employeur, à son manager.
00:24Or c'est un vrai problème puisqu'il faut déjà au départ se rendre compte de ce trouble
00:28et aussi pouvoir en parler avec ses collègues.
00:31C'est ce qu'essaient de faire Jonathan Boudot avec Colin Kerr.
00:34Ils essaient de démocratiser la parole, de la libérer
00:37et on va parler de la genèse de son entreprise.
00:40Bonjour.
00:41Bonjour.
00:41Alors Colin Kerr, c'est déjà une histoire humaine
00:45puisque vous avez cofondé l'entreprise avec Mathilde Murzot.
00:49En fait, le point de départ, c'est son cas personnel.
00:52Est-ce que vous pouvez raconter justement cette situation ?
00:55Absolument.
00:55Donc avec Mathilde Murzot, mon associé, on est amis depuis une quinzaine d'années.
01:01On a étudié ensemble, on a fait un master marketing et TIC.
01:06Ensuite, on a pris des chemins professionnels différents
01:08et il y a environ 8-9 ans, alors qu'elle était en pleine ascension professionnelle,
01:14elle a été diagnostiquée d'un trouble bipolaire.
01:17C'est donc un trouble bipolaire, comme beaucoup de pathologies.
01:22C'est une situation qui peut être assez stigmatisante, qui peut être assez délicate.
01:27Et donc, elle est forcément passée par des situations assez pénibles,
01:31par des arrêts maladies de plus ou moins longue durée,
01:35puis par des retours au travail.
01:36Et lors de ses retours, elle avait une entreprise qui était assez accueillante,
01:43des collègues qui étaient très humains.
01:46Mais malgré ça, elle s'est aperçue qu'il y avait un certain dysfonctionnement
01:50au niveau de l'accompagnement de l'entreprise vers les personnes porteuses de handicap,
01:55ou en tout cas concernées par un défi de santé.
01:56Elle a ensuite fait d'autres arrêts maladies, d'autres retours.
02:04Et donc, au bout d'un moment, elle s'est dit, ok, peut-être qu'il faut...
02:07Changer la méthode d'accueil de ces personnes en situation de handicap invisible.
02:11On parle là de bipolarité.
02:13Le handicap invisible, ça peut donc toucher, par exemple, l'autisme.
02:17C'est considéré comme handicap invisible.
02:19Il y a des choses beaucoup plus subtiles.
02:21Mais le plus gros problème, c'est quand les gens n'ont même pas conscience de ça,
02:25parce qu'on a peut-être certaines personnes qui portent un handicap invisible,
02:28mais ne le savent même pas, en fait.
02:30Ça, comment on peut détecter ?
02:31Alors, exactement.
02:33La notion d'identification est très importante.
02:36Donc, nous, c'est pour ça qu'on parle surtout de défi de santé,
02:38au-delà du terme handicap, tous les jours avec Colline...
02:41Pour ne pas stigmatiser.
02:42Pour ne pas stigmatiser.
02:44Parce que, et c'est notamment le cas de la SESUPH,
02:47quand on parle de handicap, on pense souvent au fausseau de Roland.
02:50On pense à la canne blanche.
02:53Moins de productivité.
02:54Moins de productivité.
02:55Il y a davantage d'absence.
02:57Et les handicaps visibles concernent...
02:58Enfin, les handicaps moteurs, en tout cas, concernent maximum 5% des handicaps.
03:03Oui, la majorité des gens qui portent un handicap, c'est un handicap invisible.
03:06Totalement.
03:06Et donc, on parle vraiment de personnes qui sont concernées par un diabète,
03:09par une endométriose, par un trouble 10.
03:12Et quand on est concerné par ces types de maladies,
03:16on sent qu'on vit parfois des situations qui sont handicapantes.
03:18Mais pour autant, on ne se considère pas comme, je dis exprès comme ça, comme handicapé.
03:24Et donc, nous, on essaie d'avoir un champ lexical qui est plus léger,
03:29qui va vraiment s'adapter à chaque personne.
03:31Quand on ne se considère pas comme handicapé, ça veut dire qu'on ne demande pas d'adaptation.
03:35Et c'est là le problème, en fait.
03:36C'est ça, c'est qu'il faut adapter pour que les gens soient pleinement efficaces.
03:39Il faut adapter pour que les gens soient pleinement efficaces.
03:42Mais il faut aussi pouvoir en parler en interne, donc au travail.
03:45Il faut pouvoir rassurer.
03:46Il faut pouvoir montrer que, en fait, ce n'est pas parce que vous avez un handicap,
03:49ce n'est pas parce que vous avez une arcutage, une reconnaissance en qualité de travail handicapé.
03:53Que vous allez pénaliser l'équipe.
03:54Exactement.
03:55Que vous allez être moins performant, que vous allez être davantage absent.
03:58Donc, essayez d'en parler si le dialogue est plutôt ouvert.
04:06À qui on en parle, d'ailleurs ?
04:07Parce que la grande question, c'est est-ce que c'est le DRH qui gère ça ?
04:11Est-ce que c'est le manager direct ?
04:13Est-ce que c'est le big boss ?
04:14Ou est-ce que c'est, on va dire, un sous-DRH spécialisé dans l'accueil des personnes en situation de handicap invisible ?
04:20Alors, tout dépend de la structure.
04:22De la taille ?
04:22Les entreprises de plus de 250 salariés doivent avoir un référent handicap en interne.
04:27Donc, ce sera principalement l'interlocuteur appelé.
04:30Et qui dépend de la DRH ?
04:31Qui dépend souvent de la DRH.
04:32Mais le référent handicap est censé proposer un soutien totalement confidentiel.
04:41Donc, tout ce que vous dites à votre référent handicap ne sera pas partagé avec la direction.
04:45C'est ça le grand défi.
04:47C'est invisible quand même, malgré tout, pour certaines personnes, si la personne en situation le souhaite.
04:53Ça peut être totalement invisible.
04:55Et c'est invisible dès le procès du recrutement.
04:58Quand on passe les procès avec le recruteur, avec le DRH ou bien son manager potentiel,
05:05si on a un handicap invisible, souvent, on n'en parle pas.
05:07Et ça, 70% des personnes qui sont concernées n'en parlent pas.
05:11Et donc, on peut se dire qu'on va en parler après la période d'essai.
05:13Mais finalement, on se dit, j'ai réussi à le cacher pendant plus de 3 mois, 3-4 mois.
05:17Donc, je vais continuer.
05:17C'est que si on n'en parle pas, on n'a aucun accompagnement, on ne va pas non plus se sentir à l'aise.
05:23On ne se sent pas forcément nous-mêmes parce qu'on a l'impression de cacher quelque chose.
05:26Et donc, ça peut être…
05:27Et on crée forcément un jour une situation complexe.
05:28Exactement.
05:29Merci beaucoup Jonathan Boudot, cofondateur de Collincare avec Mathilde Murzot.
05:34À bientôt sur le plateau de SmartJob.
05:36Je vous invite à regarder la suite puisqu'on va s'intéresser à l'accueil des personnes avec un handicap psychique,
05:41par exemple les personnes en situation d'autisme.
05:44Comment les accueillir dans l'entreprise ?
05:45Comment faire en sorte qu'ils travaillent et s'épanouissent,
05:47le plus facilement possible ?
05:49C'est le débat du cercle RH.
05:51C'est juste après le jingle.
05:52Sous-titrage Société Radio-Canada
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