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Europe 1
  • il y a 6 jours

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Transcription
00:00Europe 1
00:00Le 13 novembre 2015, l'horreur frappait la France en plein cœur.
00:07Dix ans plus tard, Europe 1 se souvient.
00:09Aujourd'hui, nous rendons hommage à ces victimes du terrorisme islamiste.
00:13Nous pensons à chacune et chacun d'entre eux, aux proches et à ceux qui portent encore les cicatrices de cette tragédie.
00:19Toute la journée sur Europe 1, les noms des 130 disparus seront cités en leur mémoire.
00:24Micheli Gilles Raimès
00:26Christophe Lelouch
00:28Alban de nuit
00:29Vincent de Tock
00:31Romain Didier
00:32Fabrice Dubois
00:34Nous ne vous oublierons jamais.
00:43Le journal de 8h sur Europe 1, Fanny Marceau. Bonjour Fanny.
00:47Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:48Le chaos, l'indicible horreur, les attentats de Paris et Saint-Denis gravés dans nos mémoires et dans les archives d'Europe 1.
00:55C'était il y a dix ans, le 13 novembre 2015.
00:58Il y a trois fusillades qui sont en cours à Paris, rue de Charonne notamment.
01:01Et selon des témoins, il y aurait eu des dizaines de balles qui auraient été tirées et il y aurait des victimes.
01:05J'étais heureusement derrière un poteau comme ça, comme ça je ne suis pas blessée comme mes amis.
01:14Vous avez des amis blessés ?
01:16Oui et morts.
01:16Ces témoignages nous ont tous bouleversés. Au total 130 morts, sauvagement assassinés par les terroristes islamistes.
01:23Des centaines de blessés au Stade de France, au Bataclan, sur les terrasses des cafés.
01:28Des lieux de joie devenus lieux de mémoire.
01:31Mais la patine du temps a laissé la colère intacte.
01:33Une rancœur qu'a pu constater Laura Legault lors d'une course organisée en hommage aux victimes.
01:37Ils l'ont ma haine, ils l'auront toute ma vie.
01:40Dix ans plus tard, Audrey est toujours autant révoltée contre les terroristes à rebours de certains plus conciliants.
01:45Là, il y a une pièce de théâtre en ce moment, vous n'aurez pas ma haine.
01:47Quand je lis cette phrase, moi ça me tue.
01:48J'ai aucune honte à dire que je leur en veux, que je leur en voudrais tout le temps et que vraiment il faut les combattre jusqu'au dernier.
01:52Les terroristes islamistes, c'est hallucinant qu'on puisse leur pardonner ou essayer de les comprendre.
01:56C'est dingue.
01:56Pas question non plus d'excuser les auteurs de ces crimes pour François, 63 ans.
02:00Je n'aurais pas trop de pitié pour ces gens-là.
02:02Autant je sais qu'il y a des gens qui ont été dans les attentats et qui ont pardonné, mais sur le fond, je ne trouve pas ça acceptable.
02:09Cette colère traverse toutes les générations.
02:11Sacha, 19 ans, est venue se recueillir place de la République.
02:15Depuis les attaques, un sentiment ne l'a jamais quitté.
02:17Moi, je ressens toujours de la colère parce que c'est des innocents qui passaient d'un bon moment de base, un vendredi soir, qui ont été assassinés lâchement.
02:24Pour Nathalie, il faut aller au-delà du ressentiment.
02:26Ce n'est pas juste de rester en colère, c'est de se dire qu'il y a une justice à porter et un discours à porter.
02:31À force de vouloir être tolérant, on a fini par tolérer l'intolérable.
02:35Et je pense qu'aujourd'hui, il faut arrêter, justement, peut-être d'être au naïf.
02:38Dix ans après, pour eux, rien n'a vraiment changé, ni oubli, ni pardon.
02:42Et l'espoir qu'un tel massacre ne se reproduise plus jamais en France.
02:46Laura Legault.
02:47Ni oubli, ni pardon.
02:49Comment avancer avec une telle souffrance ?
02:51Les rescapés des attentats se posent encore la question tous les jours.
02:54Ils ont gravé pour toujours dans les yeux les images de cette soirée de cauchemar.
02:58À tutoyer la mort, à se cacher, le souffle court, pour échapper à la traque des terroristes.
03:03Des souvenirs impossibles à effacer, blessures invisibles, dont témoigne Guillaume.
03:08Il était au Bataclan le 13 novembre 2015.
03:10Il s'est confié à Alexis Bourdon pour Europe 1.
03:12Je viens un peu pour ceux qui ne sont pas sortis de là.
03:14Devant le Bataclan, Guillaume n'a rien oublié des attentats.
03:18Pour échapper aux balles ce soir-là, ce fan de rock réussit à se hisser jusque dans le faux plafond de la salle de spectacle.
03:25Il passe des heures au plus près des terroristes sans voir ce qu'il se passe, juste en dessous.
03:29Il n'y a pratiquement que des sons.
03:31C'est essentiellement des détonations, des tirs de kalachnikov.
03:34Les balles qui traversent le faux plafond, qui ricochent au-dessus de nos têtes sur les poutres en métal.
03:38C'est très long.
03:39Malgré le début d'une thérapie, ce traumatisme va le mener à une dépression
03:43qui va durer plus de huit mois.
03:45C'est un moment de la vie où on va nulle part.
03:47Le prochain projet, c'est de se faire à bouffer.
03:49C'est compliqué.
03:50Aucun désir, aucune volonté.
03:52Il n'y a rien qui n'a de sens.
03:54La chimie des médicaments a fait son effet.
03:56J'ai repris le boulot.
03:57Ça me sauvait la vie.
03:57J'ai mis un pied devant l'autre.
03:58Pendant dix ans de haut et de bas, Guillaume réapprend les gestes du quotidien
04:03comme prendre les transports ou faire la queue pour acheter le pain.
04:06Il le sait, il gardera sur lui cette cicatrice.
04:09Elle est là toujours.
04:09Elle est refermée.
04:10Elle gratte de temps en temps.
04:11Guillaume a mis une décennie à prendre la parole publiquement.
04:16Il est convaincu que cela va l'aider à tourner la page définitivement.
04:21Alexis Bourdon.
04:22Vous écoutez Europe 1 matin.
04:23Il est 8h07.
04:24L'autre grand titre de l'actualité de ce 13 novembre,
04:26c'est la libération enfin de Boilem Sansal.
04:29Après presque un an emprisonné en Algérie
04:31pour avoir simplement usé de sa liberté d'expression,
04:34l'écrivain franco-algérien de 81 ans a été gracié, libéré,
04:38transféré en Allemagne.
04:38Vous vous trouvez pour Europe 1.
04:40Wilfried de Villers, bonjour.
04:41Bonjour Fanny, bonjour à tous.
04:43En direct de Berlin, Wilfried de Boilem Sansal vient de passer sa première nuit dans un hôpital allemand.
04:48Oui, l'écrivain franco-algérien est hospitalisé dans le centre de Berlin,
04:51précisément dans l'hôpital militaire de la Bundeswehr.
04:54Pour un premier bilan complet, probablement aujourd'hui,
04:57alors que l'on sait qu'il souffre depuis des mois d'un cancer de la prostate,
04:59que sa santé est fragile, d'autant qu'il n'avait pas toujours accès à des soins hospitaliers en Algérie.
05:04Hier soir, dès son arrivée à l'aéroport Schoenfeld, Boilem Sansal a été accueilli par l'ambassadeur de France en Allemagne,
05:10François Delattre, aperçu dans le convoi qui transportait l'écrivain vers l'hôpital.
05:14Le diplomate décrit un homme ému, extrêmement heureux d'être libre.
05:17Alors l'artisan de cette libération, Wilfried, ce n'est pas la France, c'est bien l'Allemagne.
05:21Berlin a bien joué un rôle déterminant de médiateur ces derniers mois entre Paris et Alger,
05:26qui s'enlise dans une crise diplomatique rendant toute négociation directe inaudible.
05:30En début de semaine, c'est le président allemand Frank-Walter Steinmeier
05:33qui demandait à son homologue algérien, Abdelmagid Tebboune,
05:36de gracier Boilem Sansal pour des raisons humanitaires.
05:39Berlin, où le président Tebboune s'est rendu plusieurs fois pour être soigné en 2020,
05:43notamment pendant la crise du Covid,
05:45et ce dernier est aussi attendu en Allemagne en début d'année prochaine pour une visite d'État.
05:48Cette libération peut donc être perçue tant comme un geste vers Berlin
05:53et, dans une moindre mesure, vers Paris.
05:55Merci. Wilfried de Villers, envoyé spécial d'Europe 1 à Berlin.
05:58Et il y a un moment d'émotion qui est attendu aussi ce soir au Parc des Princes,
06:01où l'équipe de France de football joue son ticket pour la Coupe du Monde.
06:05Il y a dix ans, les Bleus étaient eux aussi sur le terrain le soir du 13 novembre au Stade de France,
06:10face à l'Allemagne, première victime devant l'enceinte, première panique.
06:14Ce soir, leur adversaire, c'est l'Ukraine.
06:16Et si le stade a changé, l'émotion promet une nouvelle fois d'être forte, Cyril Delamorinerie.
06:20Oui, les joueurs de l'équipe de France veulent rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.
06:24À leur manière, ils souhaitent offrir aux familles Zendeuillet une magnifique victoire,
06:28synonyme de qualification pour la Coupe du Monde, explique le capitaine des Bleus, Kylian Mbappé.
06:33On va essayer de rendre hommage à toutes ces personnes,
06:35en essayant de mettre des sourires sur le visage des personnes qui vont venir au stade,
06:39même si on sait que ce n'est pas une journée joyeuse et on n'est pas déconnecté de ça,
06:42donc on voulait avoir une pensée pour tous les Français et Françaises.
06:44Didier Deschamps reste marqué par cette funeste soirée vécue il y a dix ans au stade de France.
06:48Le sélectionneur aurait préféré affronter l'Ukraine un autre jour qu'un 13 novembre.
06:53On va faire avec, même si ce n'est pas l'idéal.
06:57Ce n'est qu'un match de foot.
06:58À côté de ce qui s'est passé, c'est rien, mais c'est un match de foot qui est très important pour nous.
07:02Avant la rencontre, une minute de silence sera observée au Parc des Princes.
07:05Les joueurs et les membres du stade vont arborer l'insigne du Bleu et de France.
07:08Fleurs utilisées en soutien aux victimes du terrorisme.
07:12Sur le terrain, les Bleus pourront compter sur le retour d'Angolo Kanté, absent depuis l'Euro 2024.
07:16L'équipe de France fera tout pour se qualifier pour la huitième fois consécutive à une Coupe du Monde.
07:22Cyril de la Morénerie en ce 13 novembre.
07:24De nombreuses cérémonies d'hommages prévues aujourd'hui à Paris et Saint-Denis dès 11h ce matin.
07:29Le bourdon de toutes les églises de la capitale, y compris Notre-Dame de Paris, va sonner en chœur entre 17h57 et 18h02 en hommage aux victimes.
07:37Merci Fanny Marceau, c'était votre journal.
07:39Restez avec nous sur Europe 1.
07:40Dans un instant, le maire d'hiver droite de Béziers, Robert Ménard, est l'invité de Sonia Mabrouk.
07:44Bon réveil avec Europe 1.
07:45Sous-titrage Société Radio-Canada
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