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  • il y a 6 semaines

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Transcription
00:00Je voudrais qu'on parle de la journée de demain,
00:01parce que c'est une journée importante, ce sont les attentats du 13 novembre.
00:04Salah Abdeslam, qu'on pensait à l'isolement total,
00:07prépare des attentats avec un équipement informatique,
00:09avec un ordinateur, avec une clé USB.
00:13Cette partie n'est pas exacte.
00:13Alors corrigez-moi, corrigez-moi.
00:15Non, non, l'ex de M. Abdeslam lui a apporté une clé
00:19qui n'a rien à voir avec un objectif d'attentat,
00:22d'après ce qui a été précisé ultérieurement.
00:24Par contre, elle est soupçonnée d'avoir voulu commettre un attentat
00:27avec d'autres personnes, ce qui n'est pas son cas.
00:30Mais lui a un ordinateur.
00:31Alors lui a un ordinateur, mais...
00:32Mais s'il fait avec, il joue au PMU ?
00:34Il faut demander à l'administration pénitentiaire.
00:36Non, ce qui est étonnant, ce n'est pas l'ordinateur,
00:38c'est le port USB, la curiosité.
00:40Que vous ayez droit à un ordinateur ou à lire des livres, etc.
00:44On n'est plus dans les jôles et les galères.
00:47Mais la curiosité, celle qui me surprend toujours,
00:50c'est le fait qu'on ait un ordinateur,
00:52on suppose qu'il n'y ait pas le Wi-Fi,
00:53mais vu le nombre de téléphones portables qui traînent dans les prisons,
00:56plusieurs dizaines de milliers d'un téléphones portables.
00:59J'espère que ce n'était pas son cas,
01:00mais voilà, on peut toujours trouver un dérivatif.
01:03Le vrai sujet, c'est le côté qui ne va jamais jusqu'au bout des mesures.
01:08Autant on est capable de faire...
01:11Parce qu'on nous a dit qu'il était à l'isolement,
01:12ça ressemble à quoi cette cellule ?
01:14Il y a des murs épais de 4 mètres ?
01:15Ce n'est pas l'épaisseur des murs, c'est l'incapacité.
01:18Pour le Wi-Fi, c'est important,
01:20parce que s'il y a une épaisseur de...
01:21Il y a toujours des fenêtres.
01:23Le Wi-Fi, c'est...
01:24Non, ce n'était pas seulement l'épaisseur des murs,
01:27c'était la capacité ou pas à rencontrer d'autres personnes,
01:31à être surveillée.
01:32Et en contrepartie, il y a la possibilité d'avoir des visites,
01:36des visiteurs, des visiteuses, une vie familiale.
01:39Vous savez, notre système pénal est plein d'injonctions contradictoires
01:43qu'il ne sait pas gérer.
01:44Est-ce qu'on est là pour punir ou pour réinsérer ?
01:47Est-ce qu'on est là pour se venger
01:49ou pour rendre une forme de justice avec un espoir à la fin ?
01:53Ce débat existe depuis Beccaria.
01:55Et donc depuis, eh bien...
01:57Et en fonction des événements,
01:59il y a des crispations.
02:01C'est le cas sur le narcotrafic.
02:02Donc là, on est entré dans les vrais prisons max,
02:06très sécurisées,
02:07ou annoncées comme telles.
02:08Dont une qui vient de...
02:10La deuxième vient d'ouvrir là, ces jours-ci.
02:13Et puis, en contrepartie,
02:15des...
02:15Mais qu'est-ce qu'on en fait au bout d'un moment ?
02:16Puisque, vous le savez, nous avons près d'un millier de sortants djihadistes de prison,
02:22terroristes condamnés ayant effectué leur peine,
02:25et dont on se dit, bon, il faut bien qu'ils sortent,
02:27parce qu'il faut qu'ils sortent,
02:28puisqu'ils n'ont été condamnés qu'à une peine fixe.
02:31Vous savez que les peines complémentaires posent sur la rétention réelle,
02:38la perpétuité réelle,
02:40amène à des discussions assez complexes
02:42sur ce que c'est, ce que ça veut dire,
02:44et jusqu'où ça va aller.
02:45Et comme nous n'arrivons pas à trancher,
02:47ça c'est un problème de parlementaire,
02:48pas de magistrats qui ne font qu'appliquer la loi,
02:52et quand la loi est incompréhensible, contradictoire et étrange,
02:56et bien vous avez ces moments bizarres
02:58que nous vivons au fur et à mesure,
03:00des mystères, des décisions judiciaires parfois.
03:03Voilà, c'est ça qui est là.
03:05Donc, le cas de M. Abdeslam,
03:07c'est qu'en même temps,
03:09son entourage semble poser de nouveaux problèmes,
03:13de, entre guillemets, radicalisation.
03:14Et lui veut rentrer en contact avec les victimes du 13 novembre
03:17pour de la justice restaurative.
03:20Oui, oui, qui est un processus bien connu,
03:22qui a très bien marché avec l'ETA par exemple,
03:24il y a un très beau film sur le sujet,
03:26j'ai chez moi au conservatoire un des principaux promoteurs,
03:29un professeur qui s'appelle Robert Cariot,
03:32et qui donne ça,
03:32mais il faut être deux pour que ça fonctionne,
03:34il faut que la demande vienne plutôt des familles que des auteurs.
03:37Certains disent oui, certains disent non,
03:39et quand on interroge RIS, le directeur de Charlie Hebdo,
03:43et bien lui, il s'oppose à cette justice restaurative.
03:48On va écouter RIS, le directeur de Charlie Hebdo.
03:52Et victime.
03:53Et victime, bien sûr, dans un instant,
03:57ou même tout de suite, sur Europe 1.
03:59Cette démarche, je la trouve très perverse en fait,
04:03parce que la justice restaurative,
04:05c'est quelque chose qui existe pour, on va dire,
04:07les crimes de droit commun.
04:08Or, le terrorisme, c'est pas un crime de droit commun.
04:10Et en faisant cette demande,
04:11Abdeslam fait croire que le terrorisme,
04:13c'est un crime comme les autres.
04:14Ce n'est pas un crime comme les autres,
04:16qui n'a pas été jugé comme les autres,
04:17et donc c'est très pervers,
04:19parce que ça cherche à banaliser les violences terroristes.
04:21Ce serait, si on devait suivre cette démarche,
04:23un crime comme les autres.
04:24La deuxième chose, c'est encore plus pervers,
04:25parce que ça inverse la responsabilité,
04:27ça fait peser la responsabilité sur les victimes.
04:29Si les victimes refusent,
04:30ce seraient les victimes qui n'auraient pas l'esprit ouvert,
04:33qui ne seraient pas dans une démarche de dialogue,
04:34alors que lui le serait.
04:36C'est très pervers,
04:37parce que ça inverse la responsabilité.
04:38Vous ne croyez pas à cette démarche ?
04:39Non, je ne crois pas du tout.
04:40Je pense que c'est un islamiste pur et dur,
04:42et qu'il le restera toute sa vie.
04:44Alors, qu'est-ce qu'on répond à Harris, Alain Boer ?
04:46Est-ce qu'il a raison sur l'histoire du droit commun
04:50et du droit terroriste ?
04:51Alors, les victimes, d'abord, ont tous les droits.
04:54Celles de vouloir aller au tribunal
04:56et parler les yeux dans les yeux.
04:57Je parle de Salah Abdeslam.
04:59Mais c'est le cas.
05:00Lors du procès, il y a eu des discussions
05:01entre les victimes et M. Abdeslam,
05:03à plusieurs reprises.
05:04Oui, parce que certains veulent bien.
05:06Oui, oui, non, non, mais je ne suis pas en train de parler de ça.
05:10Je dis juste que je m'interroge sur ce que dit Harris,
05:13c'est-à-dire que c'est soit du droit commun,
05:16soit du droit qui est encadré par le terrorisme,
05:18par le parquet terroriste.
05:20Mais nous n'avons pas de droit à encadrer.
05:22On a un parquet, on a un parquet national antiterroriste.
05:24Ok, c'est l'accusation, ce n'est pas le jugement,
05:26ni les conditions de l'administration pénitentiaire.
05:28Donc, ils se trompent, Harris ?
05:29Non, non, non, comme je le dis,
05:31les victimes ont tous les droits.
05:32Celles de dire c'est une manœuvre et c'est un piège,
05:35c'est tout à fait respectable.
05:36D'autres disent, oui, je veux comprendre le pourquoi du comment.
05:40Je rappelle que dans l'ensemble des opérations,
05:43M. Abdeslam, qui est un complice actif,
05:47qui a accompagné le mouvement,
05:48n'a pas de sang sur les mains, lui,
05:51il n'a tué personne,
05:52soit parce que sa ceinture n'a pas explosé
05:54pour un défaut technique,
05:55soit parce qu'il ne l'a pas fait exploser.
05:57Cette question n'a toujours pas été tranchée, paradoxalement.
06:00Le niveau de responsabilité est indéterminé,
06:02sa condamnation est sûre et définitive,
06:05mais y compris à l'occasion de son procès,
06:07il y a eu des discussions avec certaines parties civiles.
06:10Dans le procès, il est passé d'un mutisme profond
06:13à quelque chose d'autre,
06:14et a priori, ça sera la décision des victimes elles-mêmes.
06:17Mais je suis d'accord avec Chris,
06:18ce n'est pas de la responsabilité des victimes,
06:20et elles ne sont responsables de rien.
06:22Qu'elles décident d'y aller ou pas,
06:24ce n'est pas leur problème,
06:25c'est le problème de M. Abdeslam.
06:27Merci beaucoup Alain Bauer d'être passé par Europe.
06:29Sous-titrage Société Radio-Canada
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