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  • il y a 2 jours
C’est le coup de gueule de Rothen S’enflamme, Jean-Michel Larqué est scandalisé de voir les Bleus jouer un 13 novembre, 10 ans après les attentats de 2015.

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Transcription
00:00Demain, l'équipe de France reçoit l'Ukraine 10 ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015.
00:06Attaque terroriste coordonnée ce soir-là qui avait fait 132 victimes.
00:10Les arguments de l'UFA, justement, parce qu'on a sollicité l'UFA pour avoir des réponses,
00:14pourquoi les Bleus jouent le 13 novembre.
00:15Premier argument, impossible de déplacer la rencontre par souci d'équité,
00:19car les matchs du même groupe doivent se jouer en simultané.
00:22Autre argument, aucune initiative de la part de la Fédération française de football,
00:27aucune demande officielle pour bousculer le calendrier et modifier la date de cette rencontre.
00:33Précisons également que c'est la deuxième fois que les Bleus jouent un 13 novembre depuis les attentats.
00:37C'était le cas en 2021, une victoire 8-0 au Parc des Princes face au Kazakhstan.
00:41Le grand Jean-Michel Larquet est là ! Salut, capitaine !
00:45Bonsoir, messieurs. Je dis messieurs parce que la parité n'est pas respectée chez Roten Sanflami.
00:49Il me semble que ça manque de dames, me semble-t-il.
00:52C'est pas faux.
00:54Si t'en as sous la main, tu nous le dis.
00:55Alors, capitaine, je t'ai contacté ce matin.
00:58Bonsoir à tous.
01:00Et je m'en doutais, c'est un sujet qui te tient à cœur et tu ne comprends pas qu'on puisse jouer un 13 novembre.
01:05Non, mais au risque de vous décevoir, je ne suis pas en colère.
01:08Mais je suis très triste.
01:09Très triste parce que ça fait 10 ans, donc c'est une date quand même exceptionnelle.
01:16Et puis, il ne s'agit pas de se substituer à la justice.
01:19Elle a fait son travail.
01:21Nous respectons les décisions.
01:22Il n'y a pas de problème.
01:23Il s'agit tout simplement de se souvenir.
01:26Et je suis un petit peu en colère parce qu'effectivement, le sport en général et le football en particulier, qui est le premier sport au monde,
01:34c'est un formidable outil pour réconcilier les gens, pour les rassembler et de réserver le 13 novembre 2025, 10 ans après les drames du Bataclan.
01:46On avait une superbe occasion de montrer la force du football.
01:51Mais vous l'avez dit.
01:52Alors, ce n'est pas l'UFA.
01:53L'UFA, si on lui dit ou si le gouvernement français, puisque la Fédération française de football n'a qu'une délégation.
02:01Si le gouvernement français lui dit on peut, ça ne vous ennuie pas qu'on joue plutôt le 12 que le 13.
02:07L'UFA acceptera.
02:09Voilà, simplement, c'est que la Fédération française de football, ça lui est passé au-dessus de la tête.
02:15Ils n'ont rien fait parce qu'il n'y a personne à la Fédération française de football qui a imaginé qu'on pouvait consacrer 10 ans après cette journée au souvenir,
02:27au recueillement et s'occuper de ce qui souffre encore dans leur chair, dans leur cœur, de ce qui s'est passé cette soirée-là.
02:35Puis moi, quand je vous parle de ça, les gars, c'est que moi, je l'ai vécu.
02:40Je l'ai vécu modestement.
02:42Je peux en parler puisque les stages de l'arquée, c'est fini.
02:45Voilà, c'est terminé.
02:45Donc, j'ai tourné la page.
02:47Mais j'ai été, moi, avec des gens de confession différente.
02:50Et je dois rendre hommage à mes deux derniers directeurs qui étaient Driss et Mohamed,
02:57qui n'ont pas la même éducation que moi et qui ont été des collaborateurs, mais exceptionnels.
03:04Et vous voyez, aujourd'hui, j'ai reçu une lettre d'un de mes éducateurs qui s'appelle Idriss.
03:11Vous voyez qu'il me dit, le football, moi, dans les stages de l'arquée,
03:16j'ai été confronté à des jeunes de différentes nationalités, d'origine et de milieux sociaux différents.
03:24Et là, j'ai vu le football sans frontières.
03:26Mais la fédération avait une formidable occasion de faire quelque chose.
03:31Aujourd'hui, on est mercredi après-midi.
03:34Que je sache, les écoliers, les collégiens, les lycéens, ils ne travaillaient pas.
03:38Normalement, non.
03:39Vous ne pouvez pas mettre en place une manifestation
03:42où tous les jeunes se rassemblent sur tous les terrains de France et de Navarre,
03:46et faire quelque chose.
03:49Ça ne coûte rien.
03:50Ça coûte moins cher que les salaires de certains présidents de districts
03:54ou présidents de ligues qui ont mis les mains dans le pot de confiture.
03:59Voilà.
04:00Ça ne coûte rien.
04:01Ils ne sont pas...
04:02Alors, je ne dis pas que c'est de l'incompétence.
04:05Parce que si je disais que c'est de l'incompétence, messieurs,
04:08ce serait leur reconnaître qu'ils ont un peu de compétence.
04:12Mais il n'en a pas du tout.
04:13Il n'en a pas du tout.
04:14C'est de l'inaction totale.
04:18Mais que fait la commission du football d'animation ?
04:22Que fait la commission du football des jeunes ?
04:24Comment, Jean-Michel, tu peux expliquer...
04:25Et terminer cette journée, cette journée de rassemblement,
04:29de convivialité,
04:31par le match, ce soir, France-Ukraine.
04:35Mais qui y a pensé ?
04:36Alors, je vous l'ai dit, personne.
04:38Et personne...
04:39On a bien un président de la FED, quand même, non ?
04:42Mais non, mais je t'ai dit...
04:43Non, mais parce que M. Lialo, moi, je veux bien,
04:45mais moi, je lui en veux par rapport à tout ce qui...
04:47Je ne le personnalise pas.
04:48Non, mais moi, je...
04:49Personne n'y a pensé.
04:52Donnez votre avis, d'ailleurs, Jérôme, du gars, estime.
04:54Je ne vais pas le personnaliser, mais quand tu es président de la FED,
04:58c'est que tu prends toute la lumière d'un président.
05:01Donc, tu es forcément responsable,
05:02même si ce n'est pas forcément toi
05:05qui va passer les coups de téléphone,
05:08essayer d'organiser tout ce que tu viens de dire, Jean-Michel,
05:11parce que je suis entièrement d'accord,
05:12et 100% d'accord avec tout ce que tu viens d'évoquer.
05:15Mais moi, ce qui me fout la rage plus qu'autre chose,
05:18c'est qu'en effet, la Fédération française
05:20n'a même pas essayé...
05:22Elle n'a même pas essayé de contacter l'UFA
05:25pour essayer de trouver une solution.
05:26La colère est mauvaise de conseillère.
05:28Il ne faut pas être en colère, il faut être triste.
05:32Mais vous voyez, je discute souvent avec...
05:36Puisque j'étais présent en Corse,
05:39et que désormais, au mois de mai,
05:41depuis le mai 92, il n'y a pas de match.
05:44Oui, j'y étais.
05:47Ils ont l'uté pour avoir ça.
05:48Il ne s'agit pas de chercher des coupables,
05:53ceci, cela.
05:54Il faut passer à autre chose.
05:56Mais 30 ans après, ou 33 ans après maintenant,
06:00s'occuper de ceux qui souffrent,
06:03s'occuper des victimes,
06:04c'est quelque chose de fabuleux.
06:07Et je trouve que la Fédération française de football
06:10aurait eu bonne conscience de s'occuper.
06:14Je le dis parce que,
06:16dans le drame-là,
06:18il y a deux jeunes que je connaissais,
06:20qui étaient deux cousins germains,
06:21qui sont restés au Bataclan.
06:23Donc, je connais la douleur de ces gens-là.
06:27Bon, on ne va pas arrêter de vivre,
06:29mais on peut arrêter quelques heures
06:32pour se souvenir et puis anticiper.
06:35Mais la Fédération française de football,
06:37aujourd'hui, est passée à côté
06:39d'une superbe occasion.
06:41Et je le répète, je ne suis pas en colère,
06:43je suis très triste.
06:44Dugas, quel est ton avis là-dessus ?
06:46Le fait de jouer un 13 novembre ?
06:48Oh non, mais je partage.
06:49Non, non, mais ça aurait dû être anticipé.
06:52Bien évidemment, jouer aujourd'hui,
06:54ce n'est pas bien.
06:55Ce n'est pas ce qu'il aurait fallu faire.
06:57Bien évidemment, mais tu sais,
06:59c'était une occasion d'expliquer
07:02une nouvelle fois pour les jeunes
07:03ce qui s'est passé,
07:04pourquoi ce jour est un jour de deuil.
07:08Voilà, j'écoutais aujourd'hui un reportage
07:10sur, je ne sais plus quelle chaîne c'était,
07:13où on posait la question
07:14à un certain nombre de jeunes,
07:15des collégiens et des lycéens.
07:16Et on leur posait la question
07:17à quoi correspondait le 11 novembre ?
07:20Qu'est-ce que c'était ?
07:21Qu'est-ce qu'on fêtait le 11 novembre ?
07:22Eh bien, écoute, il y a 20 gamins
07:23qui ont été interrogés.
07:24Il y en a 19 qui n'ont pas su quoi répondre.
07:27Et aujourd'hui, malheureusement,
07:28tu vis dans un monde
07:29où on a tendance à balayer tout comme ça
07:32d'un revers de main.
07:33Et moi, l'autre chose que j'ai envie de dire
07:35par rapport à ça, une nouvelle fois,
07:37c'est qu'on ne pense jamais,
07:38jamais, jamais aux victimes.
07:40On pense aux coupables.
07:41Est-ce qu'ils sont bien en prison ?
07:43Est-ce qu'ils ont le bon ordinateur ?
07:44Est-ce qu'ils mangent bien ?
07:45Est-ce qu'ils sont bien traités ?
07:46Est-ce que si ?
07:47Est-ce que là ?
07:48Mais jamais, jamais, jamais, jamais
07:50on pense aux victimes
07:51qui sont toujours en train de souffrir
07:53et qui souffrent au quotidien.
07:54Les familles des victimes,
07:55bien évidemment, également.
07:56Donc voilà, je trouve qu'on aurait dû avoir,
07:59le peuple doit avoir,
08:00avec la volonté de solidarité,
08:04de penser à ces gens-là
08:05qui ont souffert.
08:06ce n'est pas un crime de droit commun
08:08qui a eu lieu,
08:09c'est du terrorisme.
08:10Ce qui s'est passé, c'est gravissime.
08:12En sachant que,
08:14moi je sais très bien,
08:15je me rappelle très bien,
08:16j'étais dans les studios de RMC,
08:17le jour où on a entendu le soir,
08:20les deux premières détonations,
08:22et c'était autour d'un stade de football,
08:24puisqu'il y avait un match de l'équipe de France.
08:26Moi j'étais au stade de France ce soir-là,
08:27je commentais déjà pour RMC.
08:30Tu étais d'accord avec ça ?
08:31Tu n'aurais pas dû jouer le 13h.
08:32Mais non, mais c'était une formidable occasion,
08:34comme l'a dit Jean-Michel,
08:35et Dugas aussi,
08:37de montrer en effet
08:39toute la solidarité qu'on peut avoir.
08:40Mais le problème,
08:41c'est que,
08:42et le football serait ressorti.
08:44Ce n'est même pas être grandi,
08:45c'est juste qu'on a une place très forte
08:48dans notre société aujourd'hui,
08:49et que la logique,
08:51ça aurait été ça.
08:52En plus,
08:52il y a malheureusement un destin ce soir-là,
08:56c'est que ça s'est passé,
08:57la première détonation,
08:58ils se sont passés au stade de France
08:59pendant un match de l'équipe de France.
09:01Mais bon,
09:01après,
09:02les gens qui nous dirigent aujourd'hui,
09:04ils n'y ont pas pensé.
09:05Peut-être qu'ils sont occupés
09:07à d'autres choses bien plus importantes.
09:10Moi,
09:11je valide tout ce qui a été fait.
09:13Maintenant,
09:13ce que j'espère,
09:13c'est qu'une fois que l'oubli
09:16a été fait,
09:18ce que j'espère,
09:19c'est qu'il va y avoir quand même
09:20une commémoration pendant ce match.
09:22Il va y avoir un moment,
09:23parce que ce n'est quand même pas anodin
09:24non plus aussi.
09:25C'est contre l'Ukraine,
09:26un pays qui est quand même en guerre.
09:28Et je trouve que cette occasion gâchée
09:30justement d'avoir décalé ce match-là.
09:33J'espère que pour ce match-là,
09:35justement,
09:35il va y avoir quelque chose
09:37d'assez symbolique.
09:39Parce que,
09:39que ce soit Dugas,
09:41Jean-Michel,
09:41Jérôme,
09:42on est tous unanimes.
09:43C'est que,
09:44tout à l'heure,
09:44on parlait de ne pas regarder
09:46aujourd'hui avec l'œil du passé.
09:48Mais il y a quand même
09:48beaucoup de choses
09:49qu'il faut s'inspirer du passé
09:51en termes de valeur.
09:52Et l'équipe de France,
09:53avec la position qu'elle a
09:54au niveau médiatique,
09:56au niveau émotionnel,
09:57je pense qu'elle se targuerait
09:59justement de faire quelque chose
10:01de beau.
10:02Et on peut parler de salaire,
10:05de joueurs qui ne viennent pas
10:05forcément au rassemblement,
10:06qui ne sont pas forcément bons.
10:08Le football a une place
10:09très particulière
10:09pour ces commémorations.
10:11Et il ne faut jamais oublier.
10:12Donc,
10:12j'espère que la Fédération
10:13pense à faire quelque chose.
10:15J'espère, Jean-Michel.
10:17J'espère.

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