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  • il y a 13 heures
À première vue, ce n’est qu’une bonne ripaille. Ces derniers temps, vous avez peut-être déjà aperçu ce genre d’images sur les réseaux sociaux : de gigantesques banquets, visiblement organisés quelque part à France, où des centaines de jeunes et moins jeunes chantent bras dessus bras avec tous les codes franchouillards, devant un bon festin et sur les airs de classiques de la musique française.

Ces images ne sont pas de l’IA.  Ce sont de vrais événements, organisés depuis 2021 aux quatre coins de l’Hexagone par une start-up fondée par deux trentenaires : Le Canon français.  A priori, rien d’extraordinaire, une simple fête, où on mange de la bonne viande et on boit du bon vin.

Mais depuis l’entrée au capital de l’entreprise par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin en 2024, ces événements sont perçus par certains comme un autre outil au service de son plan Périclès, qui vise, notamment par le financement de projets culturels, à porter une alliance de la droite et l’extrême droite au pouvoir.

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Transcription
00:00Juste une bonne ripaille ou un grand raout réactionnaire.
00:03Ces derniers temps, vous avez peut-être vu sur les réseaux sociaux ce genre de vidéos.
00:07C'est la plaine qui est de gauche, à droite d'avant, en arrière et de haut.
00:12Oh là, c'est l'égo.
00:18Emmenez-moi au pays des merveilles, il me semble que la misère serait moins pénible au soleil.
00:27Et non, ce n'est pas de l'IA, ces grands banquets sont de vrais événements organisés depuis quelques années un peu partout en France par une start-up française, le Canon Français.
00:35A priori, rien d'extraordinaire, des jeunes et des moins jeunes qui font la fête en mangeant et en buvant bien.
00:40Sauf que tout ça est en partie financé par un certain Pierre-Edouard Sterrin, milliardaire français qui porte un projet pour porter une alliance de la droite et de l'extrême droite au pouvoir.
00:48Un banquet a lieu ce week-end ici dans un château en Bretagne au sud de Rennes.
00:52Des élus de gauche ont demandé son annulation, sans succès. Je suis donc allé voir à quoi ça ressemble.
01:00La fête a lieu là-bas derrière les arbres, au château de Blossac à Gauvin.
01:04Les organisateurs attendent plus de 2000 personnes lors de trois banquets durant tout le week-end.
01:09C'est organisé par deux jeunes trentenaires reconvertis.
01:12En 2020, ils ont commencé par lancer une opération pour aider des vignerons à écouler leur stock durant la pandémie.
01:16Puis très vite, leur activité principale est devenue ces gigantesques banquets qui cartonnent et où avec tous les codes franchouillards que vous pouvez imaginer et 80 euros par personne, vous pouvez manger et boire beaucoup, beaucoup, beaucoup.
01:31900 kilos de cochons, 350 kilos de charcuterie, 250 kilos de fromage et 600 kilos d'accompagnons.
01:38Les canoniers, évidemment, c'est que de la nourriture 100% française.
01:411, 2, 3, on va avoir de quoi boire, sachant qu'il y a une autre palette qui va arriver directement sur place, un vin de Moselle.
01:47Ça a l'air plutôt sympathique par ici.
01:51C'est notre serveur aujourd'hui.
01:55Allez les verres.
01:56Oh putain, il a niqué la vidéo.
02:04Au début, on était quelques-uns et puis l'histoire a bien grossi.
02:07Voilà, aujourd'hui, maintenant, on en fait très souvent partout en France.
02:10Des beaux banquets, des belles retrouvailles entre beaux français, enfin entre beaux vivants, pardon, qui aiment bien faire la fête.
02:23Bonjour.
02:26Les gens arrivent ici dans la salle et après, ils sont placés par nos équipes.
02:31Ils ne se connaissent pas forcément.
02:32Ça permet de briser la classe plus rapidement, que ce soit convivial.
02:36Donc, il y a des plateaux à partager.
02:37Voilà, on a un plateau de charcuterie, donc on est allé se fournir chez un charcutier local.
02:41Et pareil, le pain, c'est un boulanger de Rennes qui nous l'a fait.
02:44On va servir aussi du kounyama dans des serres, pareil, fait maison par le même boulanger.
02:48L'idée, c'est à chaque fois de faire travailler des gens locaux.
02:51Et ensuite, le plat principal, c'est les cochons.
02:53Ça, c'est un incontournable des banquets français.
02:55C'est vrai qu'on en remet souvent, mais encore une fois, ça nous arrive de faire d'autres viandes en fonction de la région où on est.
02:59Mais c'est un truc qui marche bien, c'est assez convivial, c'est la broche et tout.
03:03Et c'est super bon.
03:03Comment vous avez entendu parler de cet événement ?
03:13Bouche à oreille.
03:14On a regardé les petites vidéos, on a trouvé que c'était bien Fran Chouillard.
03:18Très bon enfant, donc on a communiqué.
03:20Aujourd'hui, on est 17.
03:22Vous êtes arrivé de loin, là ?
03:23De Béziers.
03:24Ouais, on a pas de coups, nos amis bretons, hein.
03:25Donc, partagez le moment de ce ensemble-là.
03:27C'est plusieurs canons que je fais, du coup, on en a ajouté un de plus à la liste.
03:32Qu'est-ce que vous venez chercher dans ces événements ?
03:33La convivialité, l'esprit festif, la bonne ambiance, c'est convivial.
03:38Bah nous, tout ce qui est barbac, un peu de son, un peu d'ambiance, on aime bien ça, quoi.
03:43Il y a déjà des fêtes traditionnelles en Bretagne.
03:45Ah, je suis pas au courant.
03:47Je sais pas, les fest-nose.
03:48Ah, ça c'est pas pour nous.
03:49On a reçu les vents, sous l'ingénieur, acheté les soins sauvages.
03:58L'air s'en aller, vers le midi, la Méditerranée.
04:04Et le cochon !
04:07Et le cochon !
04:11Et le cochon !
04:15Et le cochon !
04:18En 2024, le succès du canon français a attiré un homme d'affaires,
04:21et pas n'importe lequel, le milliardaire français,
04:23Pierre-Edouard Sterrin, qui est entré au capital de l'entreprise.
04:26L'homme, qui est par ailleurs exilé fiscal en Belgique,
04:28ne s'intéresse pas qu'à l'argent, à la politique aussi.
04:31On le sait depuis que l'humanité a révélé les documents de son projet
04:33qui devait rester secret, le projet Périclès.
04:36Un plan à 150 millions d'euros,
04:38qui vise, notamment par le financement de projets culturels,
04:40à promouvoir une image réactionnaire de la France,
04:43pour l'opposer à des ennemis désignés noir sur blanc dans ses documents,
04:47le socialisme, le wokisme ou l'immigration incontrôlée.
04:50L'objectif ultime est une victoire d'une alliance de la droite
04:53et de l'extrême droite à la présidentielle.
04:55La première étape de ma vie professionnelle
04:57a été uniquement de faire de l'argent.
05:00Et à un moment, on s'est posé la question
05:02de « très bien, mais faire de l'argent, pourquoi ? »
05:04Et la réponse que j'ai apportée a été tout simplement de me dire
05:07« il faut que j'essaie de continuer à faire de l'argent,
05:09mais pour faire le bien. »
05:10Un, la promotion du Christ.
05:11Deux, la défense et le développement de la France.
05:14J'ai une structure juridique qu'on appelle un family office,
05:16ou un fonds d'investissement,
05:17qui investit, qui développe tout un tas de projets.
05:28La franchise start-up du canon français
05:31instrumentalise notre ruralité, sa paysannerie et ses traditions
05:34à des fins nauséabondes de replis identitaires.
05:37Ce n'est pas une simple fête, ces banquets.
05:39Non, non, non, c'est clairement orienté extrême droite
05:42et puis il festo entre eux, voilà.
05:44Donc c'est un ghetto de fachos.
05:46On sait très bien qu'il y a Monsieur Sterrin derrière.
05:48On trompe d'ailleurs des gens qui viennent faire la fête
05:52et qui ne se rendent pas compte de ce qui se cache derrière.
05:54Le Puy du Fou et tous les spectacles aussi historiques qui se créent,
05:58c'est un peu le même concept,
06:00de reprendre des objets de la tradition française
06:04et derrière quand même d'y ajouter un message politique ou une idéologie.
06:07En Bretagne, on est une terre d'accueil,
06:09de rencontre avec l'autre
06:11et on trouve dommageable
06:14que ce genre d'idées
06:16de repli sur soi,
06:18de haine,
06:18viennent nous entrechoquer
06:21notre façon de vivre.
06:22La Fondation du Patrimoine essaie de m'abandonner.
06:40J'ai des artisans
06:41qui veulent plus travailler pour moi
06:43et je ne regrette rien.
06:45Merci d'être ici,
06:46merci de votre joie de vivre !
06:49Fier Edouard Sterrin,
06:51est-ce que vous le connaissez ?
06:52Qu'est-ce que vous en pensez ?
06:53Non, je ne connais même pas.
06:54Je ne connais même pas.
06:55Moi, honnêtement, je m'en fiche un peu.
06:57Moi, perso, je ne suis pas là pour faire de la politique.
06:59Je suis juste là pour bien manger,
07:00bien boire avec les copains, voilà.
07:02Que ce soit de droite ou de gauche,
07:04il n'y a aucun intérêt.
07:04Moi, la politique,
07:05je n'en ai strictement rien à faire.
07:06Lui, je pense que derrière son idée,
07:07c'est juste de pouvoir se faire de l'argent
07:09parce que c'est quelqu'un qui pense comme ça.
07:12C'est très bien pour lui.
07:13Il a un projet politique.
07:14Il aimerait amener la droite
07:15et l'extrême droite au pouvoir.
07:16Bien sûr, mais nous, on est là pour profiter.
07:18Lui, s'il finance ça,
07:19c'est bien pour nous,
07:21mais ce n'est pas pour toi
07:21qu'on va voter exactement comme lui.
07:23Est-ce que vous avez l'impression
07:23d'être instrumentalisé ?
07:25Absolument pas.
07:27Moi, je pense qu'il y a avant tout
07:28vraiment une intention
07:29de rassembler les gens
07:30autour des valeurs françaises.
07:33C'est ouvert,
07:33ce n'est pas fermé,
07:34comme les gens disent.
07:35C'est fermé, c'est des droits tard.
07:36Pas du tout, ça n'a rien.
07:37Ça coûte 80 euros,
07:38ce n'est pas donné.
07:38Est-ce qu'il y a un petit côté élétiste ?
07:40Arrêtez là-dessus.
07:41On passe une soirée au restaurant,
07:46c'est le financement derrière,
07:48et notamment vos liens
07:49avec Pierre-Edouard Sterrin.
07:50Est-ce que vous vous dites
07:51que vous êtes peut-être
07:52instrumentalisé aussi
07:53à des fins politiques ?
07:54Nous, monsieur Sterrin,
07:55on n'a jamais discuté,
07:56ni parlé,
07:56ni on ne l'a jamais rencontré,
07:57ce monsieur,
07:58par son fonds d'investissement
07:58à acheter des titres
07:59à nous, propriétaires de l'entreprise.
08:02C'est une relation
08:02purement entrepreneuriale,
08:04donc on ne comprend pas forcément
08:05qu'on va nous juger
08:06sur ce que ce monsieur peut dire.
08:08C'est son droit,
08:09il fait ce qu'il veut,
08:10ce n'est pas notre problème.
08:11Autre le lien avec Sterrin,
08:12il y a plusieurs bruits
08:13qui courent sur ces banquets.
08:15Ici, en Bretagne,
08:15les élus qui ont réclamé
08:16l'annulation ont évoqué
08:18dans un communiqué
08:18des salus nazis,
08:20des chants de la gloire
08:20du RN et des drapeaux royalistes.
08:23Chaque fois,
08:23le canon français
08:24nie en bloc,
08:25cette fois-ci,
08:25ils ont même porté plainte
08:26pour diffamation.
08:27De mon côté,
08:28j'ai épluché les images
08:28de précédents banquets.
08:30A priori,
08:30aucun prosélytisme politique,
08:32mais on remarque bien
08:33des symboles royalistes
08:34ici et là,
08:35de nombreux tatouages,
08:36aussi j'en ai vu à Gauvin,
08:37qui peuvent faire référence
08:38à des idéologies
08:38traditionnalistes,
08:39voire potentiellement
08:40nationalistes,
08:41comme la croix pâtée,
08:42où ici,
08:43les mots angotiques
08:43« honneur et fidélité »,
08:45devise de la Légion étrangère,
08:46mais aussi « slogan chair »
08:47à l'extrême droite.
08:49Quelques gestes tendancieux
08:50aussi durant la Marseillaise,
08:51comme ici,
08:51lors de banquets en Lorraine
08:52et en Saône-et-Loire.
08:54À Gauvin,
08:54j'ai noté aussi
08:54la présence du Djarle,
08:56un influenceur
08:56d'extrême droite breton
08:57bien connu.
08:59Son créneau,
08:59l'insécurité
09:00pour prophétiser
09:01une guerre de territoire
09:02en France
09:02contre des hordes
09:03de sauvages.
09:04Cet ex-chef
09:05d'une équipe
09:05de videurs à Rennes,
09:06sous le coup
09:07d'une enquête
09:07après des violences
09:08contre des participants
09:09à une free party
09:10en mars 2025,
09:11était très populaire
09:12durant le banquet.
09:20Qu'est-ce que vous êtes
09:21aux gens
09:21qui ont voulu
09:22interdire cet événement ?
09:24Qu'ils viennent me voir.
09:25Je vais me les faire
09:26un par un.
09:27Revenons
09:27la France aux Français.
09:28Point barre.
09:29Ça veut dire exactement ?
09:31Ça veut dire ça.
09:32Voilà.
09:33On peut laisser
09:33notre téléphone
09:34sur la table.
09:35On va le retrouver.
09:36Il loupe quelque chose.
09:37J'ai envie de dire
09:38vive la France,
09:40vive la République.
09:41Et voilà.
09:41On est en France.
09:43En France,
09:43c'est la liberté d'expression.
09:45Et puis tout le monde
09:45est là, bienvenue.
09:46Et puis vive le cochon
09:48et vive la bière.
09:48Voilà.
09:49Bravo !
09:51Bravo !
09:53Bravo !
09:55Bravo !
09:57Bravo !
09:59Bravo !
10:00Bravo !
10:01Bravo !
10:02Bravo !
10:03Bravo !
10:03Bravo !
10:04Bravo !
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10:07Bravo !
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10:08Bravo !
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10:27Bravo !
10:28Bravo !
10:29Bravo !
10:30Bravo !
10:31Bravo !
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