Santé dans l'Yonne : "Plein de choses à faire à Auxerre", estime Claire Bombezin-Domino, médecin remplaçante - Vidéo Dailymotion

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00:00Ce sera évidemment l'un des sujets forts des élections municipales du mois de mars,

00:04la santé et l'accès aux médecins.

00:06On en parle ce matin dans le cadre de notre matinale spéciale.

00:09Pourquoi les jeunes médecins ne veulent-ils pas s'installer dans Lyon ?

00:12Pourquoi certains au contraire y trouvent leur compte ?

00:15Notre invitée est ce matin Claire Bombezin-Domino,

00:18jeune médecin remplaçante à Auxerre.

00:20Elle répond à vos questions, Thierry Boulan.

00:21Bonjour.

00:22Bonjour.

00:23Vous êtes parisienne à l'origine et vous avez fait tout votre internat dans Lyon.

00:28C'était une punition ?

00:29Pas du tout, c'est un choix personnel.

00:31Je voulais partir de Paris après avoir fait toutes mes études et avoir grandi.

00:35Et puis il y a aussi la question du coût de la vie qui rentre en jeu quand même.

00:39Et j'ai choisi la Bourgogne et particulièrement l'Auxerrois

00:42parce que j'ai eu la chance d'y être affectée en stage,

00:44que ce ne soit pas loin pour retourner quand même voir ma famille et mes amis

00:47et de m'y sentir bien finalement.

00:50Est-ce que vous pouvez nous détailler pour quelles raisons

00:53une maison des internats joignée est déterminante pour les jeunes médecins

00:58et pour vous dans votre parcours ?

00:59Oui, à Joigny et un peu partout.

01:01En fait finalement, quand on est interne, on n'a pas encore nécessairement beaucoup d'argent.

01:05Moi je suis arrivée à Auxerre, j'avais le permis mais pas de voiture encore

01:08et pas forcément les moyens d'en acheter une.

01:10Donc quand j'ai dû faire mon stage en cabinet médical,

01:13on est dans plusieurs cabinets médicaux,

01:14il fallait que je puisse aller en stage déjà à pied.

01:17Donc c'était un gros point fort de la maison médicale des internes

01:19et je ne voulais pas être toute seule parce que je ne connaissais du coup personne en Bourgogne

01:22vu que je ne venais pas de la région.

01:24Et la maison des internes, ça m'a permis d'être avec d'autres internes

01:26de médecine générale et autres

01:28et de créer du lien en fait de ne pas rentrer toute seule chez moi le soir.

01:32Alors vous, vous avez choisi Lyon mais il y a beaucoup de jeunes médecins

01:35qui préfèrent aller ailleurs.

01:38A votre avis, pourquoi notre département est si désavantagé par rapport à d'autres ?

01:44Alors il faut savoir déjà que pendant notre cursus d'interne,

01:47on doit revenir quasiment tous les mois en moyenne à Dijon

01:50pour des cours, des formations, des choses comme ça.

01:53Donc Auxerre, dans la région Bourgogne, c'est un des endroits les plus loin

01:56quand on fait nos stages pour rentrer régulièrement.

01:58C'est-à-dire qu'on se lève très tôt et qu'on passe la journée à Dijon, on revient.

02:02Il y a aussi la question des lieux de stage disponibles.

02:04On est quand même affecté par les ARS.

02:06Donc il faut qu'il y ait des terrains de stage ouverts.

02:08Et Auxerre, on le sait particulièrement dans Lyon en général,

02:11il n'y a pas beaucoup de médecins généralistes.

02:13Ils sont là, ils sont maîtres de stage,

02:15ils accueillent des internes pour la plupart, mais ils ne sont pas très nombreux.

02:18Donc ils font ce qu'ils peuvent, mais on n'a pas forcément déjà énormément de lieux de stage disponibles.

02:22Vous en parlez avec vos jeunes collègues de l'attractivité de ce département.

02:26Est-ce que certains vous disent

02:28« Mais Lyon, vraiment, t'es tombé sur la tête ou quoi ? »

02:32Ça arrive.

02:33Beaucoup de ceux qui ne connaissent pas forcément Auxerre

02:35sont un peu dépités au début d'y être affectés.

02:38Ils ne savent pas que c'est une ville qui est quand même dynamique,

02:42où il y a plein de choses à faire, qui est très jolie.

02:43Moi, ce que j'ai bien aimé, c'est les bords de Lyon particulièrement.

02:46C'est vraiment très vivant.

02:48Et beaucoup, en fait, simplement, ne connaissent pas.

02:49Mais comme dans plein d'endroits, ce n'est pas spécifique à Auxerre.

02:51Et une fois qu'ils sont là, ils sont finalement très contents.

02:54Ça se passe toujours bien.

02:54Mais il y a un gros problème de notoriété pour Lyon et pour cette région ?

02:59Oui, je pense parce qu'il n'y a pas beaucoup de bouche à oreille qui se fait,

03:02parce que pas beaucoup d'internes y vont.

03:04Et oui, je pense que beaucoup ont une image de Lyon

03:07comme un territoire un petit peu désert.

03:09C'est ce qu'on dit souvent dans les médias.

03:10On parle vraiment de désert médicaux, qui est un terme un petit peu péjoratif,

03:13qui fait que les gens ont l'impression que c'est un désert total.

03:15Alors qu'en fait, il y a beaucoup de choses à faire quand même à Auxerre et à l'entour.

03:18Beaucoup de choses à voir.

03:19Notre consultation au Doxa, ce matin, dit que trois icônes sur quatre

03:23ne sont pas satisfaits de l'accès aux soins près de chez eux.

03:27Bien sûr, en tête, le manque de généralistes et le manque de spécialistes.

03:31Est-ce que ce manque, ça se répercute aussi sur les médecins

03:35qui, eux, pratiquent chez nous ?

03:37Ça a quoi comme répercussion pour eux ?

03:39Oui, c'est sûr.

03:40Ça fait qu'il y a beaucoup plus d'appels, de demandes d'urgence,

03:43qu'il y a un travail de tri qui doit se faire.

03:45En fait, en plus des consultations habituelles,

03:47réussir à répondre à toutes les demandes

03:48et à prioriser celles qui doivent être vues dans la journée

03:51par rapport aux demandes qui sont peut-être un petit peu moins urgentes.

03:54C'est un travail aussi d'éducation des patients,

03:56de leur dire, bon ben voilà, je vous recevrai pour tel ou tel motif.

03:59Mais il y a certains motifs qui ne nécessitent pas forcément

04:00de consultation avec le médecin.

04:02Et c'est parfois savoir gérer un petit peu la pression

04:05des demandes de consultation constantes

04:08et du besoin réel de la population

04:10et se dire, bon moi je fais ce que je peux,

04:12je fais mon travail, mais je ne peux pas travailler

04:14de huit heures à minuit tous les jours

04:15pour combler le manque qui existe.

04:17S'installer dans Lyon quand on est un jeune praticien,

04:20ça veut dire aussi construire quelque chose

04:22avec son conjoint.

04:23Est-ce que la difficulté n'est pas là aussi ?

04:26À savoir que le conjoint doit trouver quelque chose

04:30dans sa branche professionnelle

04:31s'il n'est pas médecin lui aussi ?

04:33Si, exactement, je n'aurais pas mieux dit.

04:35C'est pour ça aussi que les lieux de rencontre

04:37entre internes sont importants.

04:38On sait qu'entre médecins, on se rencontre

04:40beaucoup entre nous finalement.

04:42Et c'est pour ça que les maisons d'interne,

04:43les internats, c'est important qu'il y ait

04:45des bonnes ambiances parce que ça va être déterminant

04:46si on a un conjoint qui peut travailler dans le coin,

04:49même s'il n'est pas interne,

04:50de pouvoir trouver du travail s'il n'est pas médecin.

04:53Dans la région, on va s'installer ici bien sûr.

04:55Quels sont à votre avis les deux atouts

04:58qu'il faut mettre en avant absolument

04:59pour attirer les médecins ?

05:01Dans l'Osservois en particulier ?

05:03Dans l'Osservois, oui.

05:04La qualité de vie déjà,

05:05le fait d'avoir la nature juste à côté,

05:08de pouvoir se balader,

05:11d'avoir un cadre de vie qui est vraiment très agréable.

05:14Et puis je pense quand même le dynamisme

05:16du département avec pas mal de maisons de santé

05:18qui se créent un peu partout.

05:19On a Venoix, on a Chablis, on a Chansurion

05:21et qui fait qu'on va pouvoir avoir

05:23vraiment des espaces de travail pluridisciplinaires

05:25et qui je pense est vraiment le mode de travail

05:27que veulent les jeunes médecins à l'avenir.

05:29Les aides financières des communes,

05:30ça peut être aussi un déclencheur ?

05:31Les aides financières aident aussi.

05:32Nous, on en a quand on vient en stage

05:34de l'ARS et du département.

05:36On sait que malheureusement,

05:38ce n'est pas le principal déterminant

05:39parce que les aides financières aident

05:40mais il faut quand même aussi avoir son conjoint,

05:42pouvoir travailler comme on le souhaite.

05:43Mais bien sûr, c'est un levier.

05:43Merci Claire Bombezin,

05:46Domino, jeune médecin,

05:48remplaçante à Auxerre.

05:49Merci, bonne journée.

05:50Merci à vous, bonne journée.

Santé dans l'Yonne : "Plein de choses à faire à Auxerre", estime Claire Bombezin-Domino, médecin remplaçante

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