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Le 13 novembre 2015, la capitale française a connu l’un des moments les plus marquants de son histoire contemporaine.
Ce documentaire retrace, avec précision et humanité, le déroulement de ces événements tragiques à travers un récit journalistique complet et rigoureux.
Du Stade de France aux terrasses parisiennes, jusqu’à la salle de concert du Bataclan, Une nuit qui a marqué l’Histoire plonge au cœur d’une soirée où tout a basculé — mais où la solidarité et le courage ont su se dresser face à l’horreur.
🕯️ Ce film a été réalisé à des fins d’histoire et de mémoire.
Il rend hommage aux victimes, aux familles, aux témoins, aux soignants, et à tous ceux qui, cette nuit-là, ont fait preuve d’humanité.

#Documentaire #Histoire #Mémoire #Paris #France #13Novembre #RécitJournalistique #Culture #Solidarité #Hommage #Résilience #DocumentaireFrançais #MémoireCollective

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Transcription
00:00Au moment où je m'exprime,
00:02des attaques terroristes d'une ampleur sans précédent
00:08sont en cours dans l'agglomération parisienne.
00:17Monsieur, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:18Il y a un attentat.
00:20Comment ça s'est passé ?
00:22Plusieurs dizaines de tués.
00:25Il y a beaucoup de blessés.
00:30C'est une horreur.
00:43À Paris, la journée se termine comme tant d'autres.
00:47L'air demeure doux.
00:48L'automne pose une couche de calme sur la capitale.
00:53Dans les dixième et onzième arrondissements,
00:55les terrasses se remplissent.
00:57On se retrouve, on parle fort,
00:59on rit, on commande un dernier verre.
01:02Un vendredi soir, normal.
01:05Au Stade de France,
01:06la lumière s'allume sur 80 000 spectateurs
01:09venus pour France-Allemagne.
01:11Le protocole est en place,
01:12les contrôles sont serrés,
01:14la sécurité visible.
01:15Le président François Hollande est en tribune,
01:17entouré de ministres et d'officiels allemands.
01:20Les caméras cadrent les visages,
01:22l'échauffement glisse sur le gazon,
01:24les bruits dans les gradins montent en nappe.
01:26Tout respire,
01:27la fête maîtrisée.
01:29Plus loin, au Sud-Est,
01:33le Bataclan se prépare.
01:35Les Eagles of Death Metal
01:37attirent environ 1500 fans.
01:39On se bouscule aux portes,
01:41on plaisante sur les chansons à venir,
01:43on vérifie son billet,
01:44on cherche ses amis.
01:45C'est un vendredi soir de musique,
01:48d'une insouciance simple.
01:49Bonjour, une édition spéciale de ce journal de 13h,
01:57car il y a un peu plus d'une heure,
01:58il y a eu un épouvantable attentat dans le centre de Paris,
02:01dans le 11e arrondissement.
02:03Des hommes lourdement armés ont attaqué le siège du journal Charlie Hebdo.
02:07Janvier 2015 a laissé une brûlure.
02:23Charlie Hebdo,
02:25l'hypercacher,
02:25des policiers tués,
02:27des civils assassinés.
02:28Une marche immense a suivi l'émotion,
02:31a étreint le pays.
02:31Oût,
02:34dans le Thalys,
02:35Amsterdam-Paris.
02:36Une attaque évitée de justesse rappelle que la menace circule.
02:42A des milliers de kilomètres de Paris,
02:44en Syrie et en Irak,
02:45Daesh est à son apogée.
02:49Abu Bakr el-Baghdadi appelle à frapper l'Occident,
02:52la France en particulier,
02:53engagée dans la coalition.
02:55Septembre 2015,
02:57Paris annonce des frappes sur le sol syrien.
02:59Dans la propagande djihadiste,
03:00la France devient une cible prioritaire.
03:05Ce soir,
03:06les Parisiens continuent à vivre.
03:08On dîne,
03:08on trinque,
03:09on se rend à un concert.
03:10Mais dans l'ombre,
03:11des silhouettes s'apprêtent pourtant à passer à l'acte.
03:14Depuis Bruxelles,
03:15des voitures ont pris la route quelques heures plus tôt,
03:17chargées d'hommes lourdement armés.
03:19La cellule commanditée par Daesh
03:20a choisi Paris,
03:22vendredi 13 novembre.
03:27Saint-Denis s'illumine.
03:28Les travées du Stade de France se remplissent lentement,
03:32familles,
03:32groupes d'amis,
03:33supporters.
03:34Les portiques bipent,
03:36les sacs s'ouvrent,
03:37les stadiers fouillent.
03:38Les forces de l'ordre circulent en gilet.
03:40Des équipes en civil se mêlent à la foule,
03:42des unités synophiles attendent à l'écart,
03:45des véhicules banalisés couvrent les accès.
03:46A l'intérieur,
03:48le terrain baigne sous les spotlights des projecteurs.
03:52Les joueurs s'échauffent,
03:53les caméras testent les plans,
03:54les micros captent le bois.
03:57Tout paraît ordonné.
03:59Dans un local discret,
04:00le PC Sécurité suit la foule sur les écrans.
04:03L'idée toujours la même,
04:04repérer sans effrayer,
04:05et agir sans déclencher de panique.
04:07Les hymnes résonnent dans le stade.
04:13L'arbitre siffle.
04:15Le match commence.
04:16Les 80 000 voix respirent au même rythme.
04:20Dehors, porte D.
04:21Un homme observe.
04:22Ils se font dans le flux des supporters retardataires.
04:26A 21h16,
04:27un claquement sourd déchire la banlieue nord.
04:30La première explosion retentit à l'extérieur du stade,
04:32près de la porte D.
04:35Un autre accès.
04:36Un vigile demeure en poste,
04:38tandis que ses collègues convergent vers le point d'explosion.
04:41Il repère un homme en doudoune noire,
04:43multipliant les allers-retours.
04:44Il s'interpose,
04:45refuse l'entrée,
04:47l'individu recule de deux pas
04:48et déclenche sa ceinture d'explosif à l'extérieur.
04:52Au même moment, sur la pelouse,
04:53Patrice Evra contrôle le ballon,
04:55la détonation fait trembler le stade,
04:57les caméras captent le compte.
05:06Le souffle le projette,
05:11un spectateur meurt derrière lui,
05:12ce sera la première victime de ce 13 novembre.
05:17François Hollande est mis au courant des explosions.
05:20Le président est exfiltré des tribunes
05:22vers le PC Sécurité,
05:24puis évacué.
05:25Autour du stade,
05:28les gyrophares se multiplient,
05:30les équipes médicales convergent.
05:32Pour les assaillants,
05:33ce n'est que le début.
05:35Dans le stade,
05:36une décision lourde est prise.
05:38Ne pas interrompre immédiatement la rencontre
05:40pour éviter une ruée incontrôlable.
05:48À 21h53,
05:50à une autre entrée,
05:51un homme se présente sans billet,
05:53refus net du vigile,
05:54quelques instants plus tard,
05:55le kamik se fait exploser
05:56sur le parvis du stade de France.
06:00Grâce au stadier,
06:02à trois reprises ce soir-là,
06:03la frontière entre l'enceinte et les abords
06:05sauve des milliers de vies.
06:07Lors de ce match France-Allemagne,
06:11des explosions ont été entendues
06:13à l'extérieur du stade de France.
06:15Trois explosions,
06:17a priori,
06:18près de l'enceinte,
06:19à proximité de Paris.
06:21Et pendant que le match se poursuit sous contrôle,
06:23pour éviter le chaos,
06:24d'autres véhicules filent vers les rues animées
06:27des 10e et 11e arrondissements de Paris.
06:30Là-bas, la nuit, va s'ouvrir comme une série de plaies.
06:34À 21h20,
06:35à quelques kilomètres du stade de France,
06:37Paris ignore encore les explosions de Saint-Denis.
06:41Dans les rues animées du 10e et 11e arrondissements,
06:43la vie continue.
06:44C'est un vendredi soir typique.
06:48Les rires couvrent les moteurs,
06:49les verres teintent sur les tables,
06:51l'air reste doux.
06:53Les gens profitent de ce moment suspendu.
06:54Dans le quartier de la rue Alibère et de la rue Bichat,
07:02la soirée bat son plein,
07:04lorsqu'une séate noire ralentit à un carrefour.
07:08À bord,
07:08plusieurs hommes.
07:09Leurs visages sont calmes,
07:11les phares balaient les façades
07:12et s'arrêtent sur deux établissements,
07:14le carillon et le petit Cambodge.
07:17Séparés par la rue,
07:18les armes se lèvent.
07:19Soudain,
07:21des rafales éclatent.
07:22Le bruit est sec,
07:23mécanique.
07:24Les vitres explosent,
07:26les chaises basculent,
07:27les verres éclatent.
07:29Les conversations s'interrompent
07:30dans un vacarme de guerre.
07:32Les balles traversent la terrasse.
07:33La rue devient un champ de bataille.
07:36Au carillon,
07:37des cris appellent au secours.
07:42L'odeur de poudre flotte dans l'air.
07:44Qu'est-ce qui s'est passé ?
07:45Il y a un attentat.
07:47Comment ça s'est passé ?
07:49Quelques rues plus loin,
07:57le même véhicule ralentit de nouveau.
07:59Rue de la Fontaine-au-Roi.
08:01Le bar,
08:01la Bonne-Bière.
08:03La terrasse est pleine.
08:04Les assaillants ouvrent le feu sans un mot.
08:07Les vitres explosent.
08:08Le sol se couvre de verre.
08:10Les clients se jettent sous les tables.
08:12D'autres rampent vers l'intérieur.
08:14Un homme blessé tente de se relever.
08:16Un ami le tire à l'abri.
08:16Des cris fusent.
08:18« À terre, couchez-vous. »
08:20Puis la voiture repart.
08:36Rue Charonne.
08:37Le restaurant La Belle Équipe.
08:38La soirée y est joyeuse
08:40et les armes claquent à nouveau.
08:43« Ça tire. »
08:44« Ça tire. »
08:45« Bon, ça tire, recule, recule, recule, recule. »
08:48« Pas prendre une balle perdue, vous. »
08:51« Je les vois, ils sont devant. »
08:52« Qu'est-ce qui tire ? »
08:54« C'est un attentat, je crois. »
08:56« Ça tire à la calache, toi. »
08:58« Une pluie de balles s'abat sur la terrasse. »
09:05« En quelques secondes, 21 personnes sont tuées. »
09:10« Allo, c'est un ami de Paris, bonsoir. »
09:12« Oui, bonjour, monsieur. »
09:13« Il vient d'y avoir une fusillade rue de Charonne. »
09:15« Je ne sais pas si vous êtes au courant. »
09:16« Rue Charonne, d'accord. »
09:17« Est-ce qu'il y a des blessés ? »
09:18« Je ne sais pas, je ne suis pas devant. »
09:19« Il y avait un homme avec une mitraillette. »
09:21« Il a tiré sur tous les gens qui étaient dans le bar. »
09:23« Il faut enlever les secours immédiatement, monsieur. »
09:25« Les survivants se réfugient à l'arrière,
09:28se cachent sous les tables
09:29ou s'agrippent les uns aux autres dans un silence de terreur. »
09:33« Enfin, boulevard Voltaire. »
09:47« Un autre terroriste agit seul. »
09:50« Il entre dans le comptoir Voltaire,
09:52commande un café,
09:53s'assoit quelques secondes,
09:54puis il éclenche sa ceinture explosive.
09:57L'explosion souffle les vitres,
09:58projette des éclats de métal et de verre.
10:01Le kamikaze est mort.
10:03Autour, les personnes sont grièvement blessées.
10:08En moins de 20 minutes,
10:10Paris est frappé en plusieurs points.
10:12Le 10e et 11e arrondissement
10:14deviennent des zones de guerre.
10:15Les appels au secours saturent.
10:17Les policiers reçoivent des informations contradictoires.
10:20Fusillades, explosions,
10:22plusieurs lieux attaqués.
10:23Personne ne comprend encore
10:47qu'il s'agit d'une attaque coordonnée,
10:49méthodique,
10:49d'une ampleur inédite.
10:56Mais les commandos n'en ont pas fini.
10:59Leur dernière cible les attend un peu plus loin.
11:02Boulevard Voltaire,
11:03la salle de concert du Bataclan.
11:04Il est 21h40,
11:08dans la salle du Bataclan,
11:09la fête bat son plein.
11:10La lumière pulse,
11:12la musique est forte,
11:13la foule danse,
11:14chante,
11:15applaudit.
11:16Les 1500 spectateurs
11:18sont là pour les Eagles of Death Metal
11:20serrés dans la fosse
11:21sur les balcons
11:22autour du bar.
11:23Un vendredi soir d'insouciance,
11:25une parenthèse de joie.
11:26La chanson qui se dévile
11:29commence
11:30quand les portes s'ouvrent brutalement.
11:32Trois hommes entrent,
11:34leur Kalachnikov crépite.
11:40Les premiers rangs s'effondrent
11:41avant même de comprendre.
11:44Quelques secondes d'incrédulité,
11:46certains croient à un effet de scène,
11:47puis la panique.
11:50La salle entière comprend
11:51que ce ne sont pas des pétards.
11:54Les balles frappent sans pause,
11:55des survivants se couchent,
11:59immobiles,
12:00se couvrent de sang
12:01pour feindre la mort.
12:03D'autres rampent vers les sorties.
12:05Certains se cachent dans les toilettes,
12:07d'autres sous les fauteuils,
12:09serrés les uns contre les autres,
12:11tétanisés.
12:13Parmi eux,
12:13les Vigiles du Bataclan font face au chaos.
12:15Certains ouvrent des portes dérobées,
12:17d'autres guident les spectateurs
12:19vers l'extérieur,
12:20couvrant les fuyards de leur corps.
12:22Un responsable de la sécurité
12:24parvient à déverrouiller
12:25une issue latérale.
12:26Sous les tirs,
12:28il fait les allers-retours
12:28entre la fosse et la sortie,
12:30hurlant aux gens de courir.
12:33200 personnes environ
12:34doivent leur survie
12:35à son sang-froid.
12:37Eh, qu'est-ce qui se passe ?
12:39Sur les balcons,
12:41des spectateurs cherchent à fuir.
12:42Certains forcent les fenêtres,
12:44d'autres se suspendent aux corniches.
12:46Dehors,
12:47des passants film
12:47sans pouvoir détourner les yeux.
12:49Qu'est-ce qui se passe ?
12:49Des silhouettes pendent
12:50dans le vide,
12:51agrippées au rebord,
12:53suppliant,
12:53suppliant qu'on y remonte.
12:55à 21h50,
12:59les premières voitures de police
13:00arrivent au boulevard Voltaire.
13:01Moi, je peux transmettre,
13:03là, j'ai des policiers...
13:04Les premiers à intervenir
13:10sont deux policiers
13:11de la Bac de nuit.
13:14Ils ont entendu l'appel radio
13:16et pénètrent les premiers
13:17dans le Bataclan.
13:18Pas de gilets lourds,
13:19seulement leurs armes de service.
13:28Le commissaire ouvre le feu.
13:31L'assaillant explose.
13:33C'est la première riposte armée
13:35à l'intérieur du Bataclan.
13:37Un acte presque suicidaire,
13:38mais décisif.
13:39La tuerie massive
13:41s'arrête nette dans la salle.
13:46Le raid et la Béhéry sont appelés.
13:49Chaque minute compte.
13:51Les forces de l'ordre
13:52encerclent la salle,
13:54bouclent le quartier.
13:57Les deux autres se replient
13:58à l'étage,
13:59dans un couloir,
14:00entraînant avec eux
14:0111 otages.
14:03Là commence une attente
14:04insoutenable,
14:05longue,
14:06de plus de deux heures.
14:07Les prisonniers sont serrés
14:08contre les murs
14:09de cette pièce exiguë,
14:10sous la contrainte
14:11des kalachnikovs
14:12et des ceintures d'explosifs.
14:15Des micros dans le Bataclan
14:16ont permis d'enregistrer
14:17une conversation
14:18entre les terroristes
14:20et les otages.
14:20Le premier qui bouge
14:22et qui ne fait pas
14:23ce que je dis,
14:24je mets une balle dans la tête.
14:26Est-ce que c'est clair ?
14:26Vous voulez un exemple ?
14:28C'est clair ?
14:29Celui qui essaie
14:29de faire le juste ici,
14:30je le tue.
14:31Est-ce que c'est pour qui ?
14:33Vous ne le faites pas d'accord ?
14:34Vous en prendrez
14:39à votre gouvernement français.
14:40D'accord ?
14:41Et envoyez leur trou
14:42dans les pays des musulmans.
14:43Passis-toi, toi.
14:44Avec des bombes
14:46et des missiles
14:46que tu n'es pas
14:47mais des enfants
14:48sans distinctions.
14:49Aujourd'hui,
14:50l'heure de la revanche
14:51est arrivée.
14:52Comme ils font,
14:53on leur fait.
14:53C'est exactement ça.
15:00Dehors,
15:01les rues sont noires
15:01de véhicules
15:02de policiers d'ambulance.
15:07Les journalistes affluent,
15:08les familles appellent
15:09sans relâche,
15:10les réseaux saturent.
15:12A l'Elysée,
15:13François Hollande
15:13réunit ses ministres.
15:15Le président apparaît
15:16à la télévision,
15:17visage fermé.
15:18Mes chers compatriotes,
15:20au moment où je m'exprime,
15:23des attaques terroristes
15:24d'une ampleur sans précédent
15:25sont en cours
15:27dans l'agglomération parisienne.
15:31Il y a plusieurs dizaines
15:32de tués.
15:34Il y a beaucoup de blessés.
15:37C'est une horreur.
15:39J'ai également convoqué
15:40le Conseil des ministres.
15:41Il va se tenir
15:42dans quelques minutes.
15:43deux décisions
15:45seront prises.
15:47L'état d'urgence
15:48sera décrété.
15:51La seconde décision
15:52que j'ai prise,
15:53c'est la fermeture
15:53des frontières.
15:55Dans une prise de parole
15:56exceptionnelle,
15:57l'état d'urgence
15:58est décrété
15:58sur tout le territoire.
15:59Une première
16:00depuis la guerre d'Algérie.
16:01Les contrôles aux frontières
16:02sont rétablis,
16:03les rassemblements interdits,
16:04les forces armées déployées.
16:05qui sont hélas constatées
16:08puissent également
16:09être appréhendées
16:10s'ils devaient sortir
16:11du territoire.
16:16Peu avant minuit,
16:18le raid et la BRI
16:19prennent position.
16:19les terroristes tirent par intermittence
16:43vers les policiers postés
16:44à l'angle du boulevard Voltaire
16:47et de la rue Saint-Pierre-Hamelot.
16:53Chaque tir résonne
16:54entre les façades,
16:55fait sursauter les otages.
17:00Les forces délitées
17:01valu les risques.
17:03Impossible de négocier,
17:04il faut frapper.
17:05À minuit 20,
17:16l'assaut est lancé.
17:17Les détonations
17:17remplissent le couloir.
17:19La fumée
17:19envahit l'air.
17:21Acculée,
17:22les terroristes
17:22tirent en direction
17:23des policiers.
17:24La BRI réplique,
17:26elle tue
17:26l'un d'eux.
17:29Le deuxième
17:30se fait sauter
17:31avec son gilet.
17:35Les otages,
17:39sourds,
17:40agarres,
17:41survivent.
17:41Le Bataclan
17:42est repris.
17:4790 morts,
17:48des centaines
17:49de blessés.
17:50La salle de concert
17:51est devenue
17:52un chant de guerre.
17:56Dehors,
17:57les survivants
17:57sortent au compte-gouttes,
17:59incapables de parler.
18:05Les brancards
18:08s'alignent,
18:09les sirènes
18:09se répondent,
18:10Paris comprend
18:11peu à peu
18:12l'ampleur du drame.
18:16Cette nuit-là,
18:17le Bataclan devient
18:17le symbole absolu
18:18de la barbarie.
18:20Un lieu de musique
18:20transformé en tombeau.
18:22Pour les rescapés,
18:23pour les familles,
18:25pour la France entière,
18:26il restera à jamais
18:27le lieu
18:27d'une nuit
18:28où la vie
18:29a basculé
18:29dans l'horreur.
18:30Dans les bars,
18:35les lieux de fête,
18:36la population
18:37est cloîtrée.
18:39Au stade de France,
18:40les spectateurs
18:41sont confinés.
18:43Ils se réfugient
18:43sur la pelouse
18:44et ils seront autorisés
18:45quelques heures plus tard
18:46à sortir du stade.
18:49Sur les réseaux sociaux,
18:50les appels
18:50se multiplient.
18:53Les avis de recherche
18:54sont relayés.
18:57Et un mot-clé,
18:58simple,
18:58solidaire,
18:59commence à circuler.
19:00Portes ouvertes.
19:01Des parisiens
19:02ouvrent spontanément
19:03leur porte
19:04à des inconnus
19:04piégés dehors.
19:06Offrent un refuge,
19:07un verre d'eau,
19:07un canapé,
19:08un peu de calme
19:09dans la panique.
19:13L'aube finit
19:13par se lever.
19:15Une ville
19:15méconnaissable.
19:17Dans les lumières
19:17froides du matin,
19:19Paris découvre
19:20l'ampleur du drame.
19:21130 morts
19:22et plus de 400 blessés.
19:24C'est l'attentat
19:25le plus meurtrier
19:25de l'histoire française
19:26depuis la Seconde Guerre mondiale.
19:31Peu à peu,
19:31les visages des victimes
19:32apparaissent dans les journaux
19:33sur les écrans.
19:37Des jeunes,
19:38des couples,
19:39des étudiants,
19:39des amoureux,
19:40des familles.
19:44Des vies simples,
19:44des vies ordinaires,
19:45fauchées dans un moment de joie.
19:47À travers le monde,
19:54les réactions se multiplient.
19:56Barack Obama
19:56parle d'une attaque
19:57contre l'humanité.
19:58Les monuments s'illuminent
20:20en bleu, blanc, rouge.
20:31Dans les places,
20:32des milliers de personnes
20:33se rassemblent en silence,
20:35bougies à la main.
20:37Paris pleure,
20:38mais n'est pas seule.
20:43Les titres des journaux
20:44s'affichent en une,
20:45l'horreur à Paris.
20:46Guerre au cœur de la capitale,
20:48la France frappée en plein cœur.
20:51La stupeur laisse place
20:52à une émotion plus vaste.
21:00Mais aussi une solidarité immédiate.
21:03Dans les hôpitaux,
21:04les fils s'allongent
21:04de donneurs de sang.
21:10Les anonymes déposent des fleurs,
21:12des bougies,
21:13des dessins sur les trottoirs
21:14encore tachés de sang.
21:15Ce samedi-là,
21:18Paris est une ville meurtrie,
21:20sidérée,
21:21figée dans le silence.
21:23Mais au lieu de la douleur,
21:24une conviction née.
21:26La France entière a été touchée.
21:27Et dans ce drame,
21:29le monde entier regarde,
21:30solidaire,
21:31une nation qui se relève.
21:32Une ville qui,
21:33malgré la peur,
21:34refuse de s'effondrer.
21:35Dans les jours qui suivent
21:46les attentats,
21:47la France entière retient son souffle.
21:49Les visages des tueurs circulent.
21:51Et parmi eux,
21:52un revient sans cesse,
21:54Salah Abdeslam,
21:57l'unique survivant
21:57des commandos du 13 novembre.
21:59Salah erre dans Paris
22:01pendant plusieurs heures.
22:02Vers Montrouge,
22:03il abandonne sa ceinture d'explosifs,
22:05dans une poubelle.
22:07Peu après minuit,
22:08Salah appelle ses complices à Bruxelles.
22:10Deux amis d'enfance
22:11partent le chercher
22:12à bord d'une golfe noire.
22:13Ils roulent de nuit,
22:14traversent les contrôles,
22:16atteignent Paris.
22:17Salah les rejoint.
22:19La tension est extrême.
22:20Le pays est quadrillé.
22:21Les routes, surveillées.
22:23Les barrages se multiplient.
22:25La voiture prend la direction du nord.
22:26Deux fois,
22:27elle est arrêtée par la police.
22:29Une première fois à Cambrai,
22:30une seconde près de la frontière belge.
22:32Mais les contrôles sont rapides.
22:33À ce moment-là,
22:34les autorités ne connaissent pas son identité.
22:37Salah, recroquevillé sur la banquette,
22:39garde le silence.
22:41Les policiers le laissent repartir.
22:43Salah Abdeslam vient d'échapper
22:44à la plus grande chasse à l'homme
22:46de l'Europe moderne.
22:47Un autre nom revient sans cesse.
22:53Abdelhamid Abaoud,
22:55le cerveau présumé du commando.
22:57Les enquêteurs le pensent encore caché à l'étranger,
22:59peut-être en Syrie ou en Belgique.
23:01Mais en réalité,
23:02il est tout près,
23:03dans la région parisienne,
23:05à quelques kilomètres du lieu même
23:07où la nuit du 13 novembre a commencé.
23:10C'est une femme,
23:11connue sous le nom d'empreint de Sonia,
23:12qui va changer le cours des choses.
23:14Sonia est une femme ordinaire
23:15qui a voulu aider une fille perdue,
23:17Asna Haït Boula Sen.
23:20Mais cette amitié va la placer
23:22au cœur de l'histoire.
23:23Car Asna, ce soir-là, parle trop.
23:25Elle évoque des hommes en fuite,
23:27des plans,
23:28un appartement prêt à les accueillir.
23:30Et parmi eux,
23:31Abdelhamid Abaoud lui-même.
23:35Sonia comprend ce qu'elle vient d'entendre.
23:37Elle hésite,
23:37a peur des représailles.
23:39Mais après les massacres de Paris,
23:40elle ne peut pas se taire.
23:42Elle prend son téléphone,
23:43compose le numéro d'urgence
23:44mis en place par la police
23:45et raconte tout.
23:46Une adresse précise,
23:4848 rue du Corbillon,
23:50à Saint-Denis.
23:52Les autorités décident d'agir immédiatement.
23:59Dans la nuit,
24:01du 17 au 18 novembre 2015,
24:03Saint-Denis dort encore.
24:04À 4h16,
24:05l'assaut commence.
24:07Un vacarme assourdissant déchire la nuit.
24:16Des rafales,
24:29des explosions,
24:30des vitres qui éclatent,
24:31des murs qui tremblent,
24:33des habitants terrifiés
24:34croient à un bombardement.
24:35Le trio résiste,
24:52tire sans relâche.
24:53À un moment,
24:54une explosion secoue tout l'immeuble.
24:56C'est Akro qui vient de se faire exploser.
24:59Le souffle arrache les fenêtres,
25:01fait vibrer les façades du quartier.
25:02Asnaïd Boulassem meurt.
25:05Elle est victime de la déflagration.
25:07L'assaut dure près de 7 heures.
25:08Les corps sont retrouvés,
25:10méconnaissables.
25:10Les analyses confirmeront
25:12qu'Abdelhamid Abaoud est mort.
25:15Mais tout n'est pas terminé,
25:16car il manque toujours
25:17Salah Abdeslam.
25:20Pendant des semaines,
25:20son nom devient une obsession.
25:22Les chaînes d'info
25:23diffusent son visage en boucle.
25:24Les affiches fleurissent
25:25dans les commissariats.
25:27Sa fuite dure 4 mois.
25:294 mois de rumeurs,
25:30de fausses pistes,
25:31d'espoirs déçus.
25:32Et à chaque jour qui passe,
25:34une question.
25:35Prépare-t-il un nouvel attentat ?
25:38Le 15 mars 2016,
25:40dans la commune de Forest,
25:41près de Bruxelles,
25:42une perquisition est lancée
25:43dans ce qui devait être
25:44un appartement vide.
25:45Mais derrière la porte,
25:46les policiers tombent
25:48sous une pluie de balles.
25:52Une fusillade éclate.
25:54Trois agents sont blessés.
25:55Au milieu du chaos,
25:56un homme parvient à s'enfuir
25:57par les toits.
25:58Quelques heures plus tard,
25:59confirmation,
26:00c'était Salah Abdeslam.
26:04Trois jours plus tard,
26:05le 18 mars 2016,
26:07l'étau se referme.
26:08Le quartier de Molambek
26:09est bouclé.
26:10Des dizaines de véhicules
26:11blindés bloquent les rues.
26:12Les habitants sont sommés
26:13de rester chez eux.
26:13Au 79 rue des Quatre-Vents,
26:16la police encercle une maison
26:17où Salah s'est réfugié
26:19avec deux de ses complices.
26:22L'assaut est lancé.
26:24Des coups de feu éclatent.
26:25Les forces spécialisées
26:26progressent mètre par mètre.
26:27À l'intérieur,
26:28Salah tente de s'enfuir.
26:30Tire,
26:30mais est touché à la jambe.
26:32Quelques minutes plus tard,
26:33il est maîtrisé,
26:34menotté,
26:35extrait de la maison.
26:36Les policiers l'escortent,
26:37cagoulés,
26:37armes pointées.
26:38Les caméras captent la scène.
26:39Avec la mort d'Abahou
26:45et la capture de Salah Abdeslam,
26:47la cellule responsable
26:48des attentats du 13 novembre
26:49est démantelée.
26:51Mais pour la France,
26:52ce n'est pas la fin.
26:53Et bientôt,
26:53le pays va devoir faire face
26:54à un autre moment,
26:56celui de la mémoire
26:57et de la justice.
27:01Retour en novembre 2015.
27:03Le 27 novembre,
27:05deux semaines se sont écoulées.
27:06Paris vit dans la sidération.
27:08Ce matin-là,
27:08la France s'arrête.
27:09Dans la cour d'honneur
27:10des Invalides,
27:11le silence règne.
27:12Pas de musique au début,
27:13pas d'effet de cérémonie.
27:15Seul le froid,
27:16le ciel gris
27:17et des visages fermés.
27:21Le président François Hollande
27:22s'avance.
27:23Sa voix résonne
27:23dans la cour glaciale.
27:26Vendredi 13 novembre,
27:29ce jour que nous n'oublierons jamais.
27:33La France a été frappée lâchement.
27:36La nation tout entière.
27:39La nation tout entière,
27:42ses forces vives,
27:44peur les victimes.
27:48130 noms,
27:51130 vies arrachées,
27:54130 destins fauchés,
27:58130 rires que l'on n'entendra plus,
28:00130 voix qui a jamais se sont eues.
28:07Il appelle la nation à rester debout,
28:09à ne pas céder à la peur,
28:10ni à la haine.
28:11Son discours est simple,
28:12sans emphase.
28:14Dans les rangs,
28:15certains pleurent,
28:16d'autres restent immobiles,
28:17les yeux fixés
28:18sur les visages projetés.
28:20Chacun d'eux se souvient
28:20dans les yeux d'un bruit,
28:22d'un visage aperçu,
28:22cette ruie-là.
28:23Au fond de la patrie,
28:28le jour de gloire est familier,
28:32au clou de la tyrannie,
28:37les fondages sont l'or élevés,
28:41les fondages sont l'or élevés,
28:45le fond de l'eau a récompagné,
28:49aussi, aux gravures sont les parents connex
28:51O rac, au ciel de l'eau a rac snaris,
28:58aux belles versant motors,
28:58les vacunes sont lesyseons sur lesommturs.
29:02O rac, ter din lointres,
29:12dans les ses chaînes,
29:14C'est une Marseillaise de deuil, pas de triomphe, une Marseillaise de mémoire, d'unité.
29:32Cet hommage devient un moment suspendu, un instant où la France entière se retrouve face à elle-même.
29:37Les visages parlent d'eux-mêmes, la douleur, la dignité, la fierté aussi, malgré tout.
29:42Ce jour-là, dans le silence des invalides, la République rend hommage à ses enfants, et promet, sans le dire, de ne jamais oublier.
29:54Le 8 septembre 2021, presque six ans ont passé depuis la nuit du 13 novembre.
29:59Dans une salle spécialement construite au palais de justice de Paris s'ouvre le procès, hors normes, le procès des attentats du 13 novembre 2015.
30:06C'est le plus long, le plus vaste procès criminel de l'histoire contemporaine française.
30:15Un lieu à part, mi-tribunal, mi-mémorial.
30:18Pendant près de dix mois, la salle deviendra un espace de justice, de vérité, mais aussi de douleur.
30:23Au centre, un nom que tout le monde connaît, Salah Abdeslam, le seul survivant du commando,
30:29le seul à pouvoir dire de l'intérieur ce qu'il s'est réellement passé.
30:32Dès les premiers jours, la salle s'installe dans un rythme particulier.
30:36Pas de tension explosive, mais un lourd silence, dense.
30:40Chaque mot compte, chaque témoignage pèse.
30:45Les premières semaines sont consacrées au parti civil, des survivants, des blessés, des familles de victimes.
30:49Des centaines d'histoires se succèdent, toutes différentes, mais liées par la même nuit.
30:54Parfois la voix se brise, parfois le silence prend le relais.
30:58Le tribunal devient un lieu d'écoute avant tout, un lieu où la douleur trouve enfin les mots.
31:04Au milieu de ses récits, Salah Abdeslam garde d'abord le silence.
31:08Il baisse la tête, refuse de répondre.
31:10Puis peu à peu, il parle.
31:12Ses phrases oscillent entre provocations et contradictions.
31:16Il se présente comme un soldat de l'État islamique.
31:19Mais dit aussi avoir renoncé à tuer, prétendant n'avoir pas déclenché sa ceinture.
31:23Mais les expertises viendront nuancer cette thèse.
31:26Sa ceinture était défectueuse et ne pouvait pas exploser.
31:31Ses paroles divisent, choc, parfois révoltent.
31:33Les familles des victimes l'écoutent, impassibles ou en larmes.
31:37Un avocat résumera, il cherche à la fois à se justifier et à redevenir humain.
31:42Le procès, au-delà des mots, retrace la mécanique implacable de la terreur.
31:47Les magistrats, les enquêteurs, les experts détaillent la préparation des attentats,
31:50la radicalisation des accusés, les complicités en Belgique, les filières syriennes.
31:56Chaque jour, la salle d'audience assemble un puzzle de douleur et de compréhension.
32:01Certains accusés expriment des regrets, d'autres minimisent leur rôle ou se murent dans le silence.
32:07Le 29 juin 2022, après 148 jours d'audience, le verdict tombe.
32:19Salah Abdeslam est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, incompressible.
32:24La peine la plus lourde du droit français.
32:27Les autres accusés reçoivent, quant à eu des condamnations allant de quelques années, à la perpétuité.
32:32La justice est rendue, mais pour les survivants, ce n'est pas une fin, c'est une étape, une respiration, une reconnaissance.
32:39Une femme dira en sortant de la salle, nous n'avons pas eu toutes les réponses, mais nous avons eu la dignité.
32:44Et face au terrorisme, c'est déjà une victoire.
32:47Le 13 novembre 2015 a laissé une cicatrice profonde.
32:58Une nuit de peur, de chaos, de courage aussi.
33:01130 morts, plus de 400 blessés et des milliers de proches, de témoins de secouristes marqués à jamais.
33:07Partout dans Paris, les plaques commémoratives rappellent aujourd'hui les lieux frappés, les terrasses, le Bataclan, le Stade de France.
33:18Chaque année, le 13 novembre, les noms sont lus un à un.
33:21Des gerbes de fleurs sont déposées, des familles se recueillent.
33:25Le silence, à chaque fois, en dit plus que les discours.
33:28Tout le monde se souvient, ce qu'ils faisaient le 13 novembre 2015.
33:33C'est aussi le souvenir d'une solidarité immense.
33:36Un élan, humain, spontané, silencieux.
33:39La réponse d'une société à la barbarie.
33:42Leurs noms resteront gravés.
33:44Le 13 novembre 2015, une cicatrice pour toujours.
33:47Une promesse aussi, ne jamais oublier.
33:58Un élan, humain, spontané, silencieux.
34:28Sous-titrage Société Radio-Canada
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