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  • 3 days ago

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00:00Armand Leka et Somba, bonjour.
00:02Bonjour.
00:03Dans le résultat officiel de la présidentielle, Paul Billat perd 14 points par rapport à 2018,
00:09c'est-à-dire que son parti RDPC traverse un passage à vide.
00:12Je pense que cela est évident dans la mesure où on doit pouvoir reconnaître que le parti au pouvoir
00:19traverse effectivement une phase de grande perturbation et que probablement soit ce parti
00:26ou alors celui qui l'incarne a perdu probablement une grande part de son attractivité et de son charisme d'antan.
00:34Quand l'archevêque de Douala, Mgr Cléda, dit que le résultat officiel de cette présidentielle n'est pas crédible,
00:40est-ce qu'il reflète l'opinion de beaucoup de Camerounais ?
00:43Disons que ces suspicions, naturellement, sont d'autant plus alimentées que nous sommes à l'ère des réseaux sociaux.
00:51Nous avons eu un temps long, la durée des deux semaines.
00:54C'est surtout l'injonction qui est faite à tout le monde de ne point communiquer, ni les tendances, etc.
01:02Et donc, ça jette parfois de la suspicion.
01:05La percée d'Issachiroma, même dans les résultats officiels, dans la région du nord et dans les deux régions de l'ouest et du littoral,
01:12c'est-à-dire à Douala, quels enseignements vous en tirez ?
01:15L'habilité tactique du candidat Isachiroma aura été effectivement d'incarner à défaut ou par défaut, disons la synthèse de toutes ces frustrations.
01:25Ce n'est d'autant plus qu'un discours social à connotation, j'allais presque dire métaphysique,
01:31circulait pour dire qu'il s'agit de transformer cette élection en un référendum pour ou contre Paul Biya.
01:37Et finalement, ce qui se révèle, c'est que les niveaux d'exaspération, les gens sont prêts tout à fait à dealer avec n'importe qui,
01:45à condition qu'ils mettent à la retraite le président dans son exceptionnelle longévité politique.
01:51Isachiroma affirme aujourd'hui qu'il y a désormais deux présidents, le président élu qu'il est lui-même
01:56et le président nommé par le Conseil constitutionnel, c'est-à-dire Paul Biya.
02:01Est-ce qu'on va vers un Cameroun coupé en deux ?
02:03Ce que je peux dire, c'est d'exprimer quelque peu mon scepticisme.
02:06Il est évident que pendant les jours qui viennent, les moments de tension persisteront,
02:12notamment dans certaines des régions qui sont les fiefs du candidat Isachiroma.
02:17Tout dépendra aussi des mesures importantes qui vont être prises.
02:21Donc, les mesures d'apaisement, puisque le président de la République, Paul Biya, a demandé à ce qu'une union sacrée se fasse.
02:29Il a explicitement fait mention d'une union sacrée.
02:32J'ignore si on ira vers des expériences institutionnelles de large ouverture ou d'union nationale
02:37en termes de structuration, par exemple, d'un nouveau gouvernement.
02:41Mais les jours qui viennent, il faudra être absolument attentif à la manière dont on pourra traduire
02:47les propos assez apaisants du chef de l'État dans la pratique et dans les orientations politiques.
02:53Tout dépendra de ce qui se fera, notamment en termes de gestes d'apaisement,
02:59si l'on se réfère au discours d'hier.
03:02Et donc, l'atmosphère dépendra beaucoup de la traduction politique de cet apaisement.
03:07Dans les années 90, Paul Biya avait déjà affronté un adversaire coriace
03:12qui proclamait sa victoire et qui organisait des journées villes mortes.
03:15C'était John Frondi.
03:16Et à la fin, c'est Paul Biya qui avait pris le dessus.
03:19Est-ce que vous pensez que le même scénario va se reproduire ?
03:21Alors, personne n'est en mesure de dire ce qui va se passer demain ou après-demain.
03:26Mais il est évident que les contextes ont changé.
03:29En 92, il était en effet au pouvoir depuis 10 ans.
03:33Il y avait une certaine vitalité humaine et physique, il faut en tenir compte.
03:39La longévité exceptionnelle au pouvoir crée des dynamiques d'inertie systémique.
03:44Et la fragilité physique et humaine, qui est quelque chose de tout à fait naturel,
03:49s'associe parfois pour interférer sur, disons, la réactivité institutionnelle.
03:54S'installent dès lors des formes de paresse, de lenteur,
03:57qui peuvent conduire à des expériences d'immobilisme qui sont tout à fait dommageables.
04:03Et peut-être dans sa stratégie, Issa Chiroma compte-t-il sur un essoufflement
04:07du parti au pouvoir et de son président ?
04:09Alors, je crois qu'il y a derrière, effectivement, un certain imaginaire
04:14dans la stratégie d'un certain nombre de challengers de Paul Biya,
04:17l'idée que, finalement, quelque chose pourrait se passer,
04:21un accident pourrait survenir et créer les conditions, effectivement, d'une transition.
04:26Armand Leka et Somba, je vous remercie.
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