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  • 4 hours ago
Un coeur oublié de Philippe Monnier
Monsieur de Fontenelle a résisté toute sa vie à la passion et aux sentiments amoureux, mais à un âge avancé il fait la rencontre d'une jeune femme qui lui fait découvrir ce sentiment qu'il a toujours souhaité ignorer : l'amour.
Transcript
00:00:00For more information visit www.fema.org
00:05:36I believe in fact that the secrets of the bonheur are not known.
00:05:39You call secrets of simple precaution.
00:05:43Confie-moi une.
00:05:45But the most simple.
00:05:46You have to stay in every circumstance.
00:05:51Yes.
00:05:52The measure of the bonheur that has been given
00:05:55is quite small, my dear Nièce.
00:05:58You have to be careful not to lose.
00:06:06And are there any precautions that you have to marry?
00:06:11Excuse me.
00:06:17Pertilent question.
00:06:21In the nœuds of the hymen,
00:06:23how should I be engaged?
00:06:25I am one.
00:06:27That must be enough.
00:06:29If I were two,
00:06:31my state would be worse.
00:06:33It's enough for me to make me angry.
00:06:37Votre science of epigrams
00:06:38you tire of all the situation.
00:06:41But you know how to love women.
00:06:44Maybe.
00:06:45But we are married.
00:06:47And we know them.
00:06:48The marriage is natural, though.
00:06:50We are not in the plan.
00:06:52I say,
00:06:53l'idée a bien dû vous venir,
00:06:55de vous marier.
00:06:56Quelques fois, oui.
00:06:58Le matin.
00:07:13Voltaire aurait dit en Roi de Prusse que vous étiez
00:07:15l'esprit le plus universel que le siècle de Louis XIV ait porté.
00:07:20Un compliment n'étant pas dans sa manière,
00:07:22j'en déduis qu'il a dû lui arriver quelque chose de fâcheux.
00:07:25Le froid, peut-être.
00:07:31Je m'étonne toujours que mes séances à l'académie
00:07:33ne vous fatiguent pas davantage.
00:07:35Pourquoi voulez-vous ?
00:07:37Je n'y ai plus d'ennemis.
00:07:59On dirait que vous avez oublié ce que messieurs Boileau et la Bruyère
00:08:02ont dit de désagréable sur vous.
00:08:04Le vœu de Penfance a racine de l'oublier parmi mes adversaires.
00:08:08Je leur ai pardonné et cela m'a fait beaucoup de bien.
00:08:11Non, aujourd'hui, je ne les blâme que d'être tous morts.
00:08:18Portez-vous toujours aussi aimablement, cher enfant.
00:08:21Eh bien, moi, c'est monsieur que je trouve trop aimable.
00:08:32Il n'en veut à personne et se contente de tout.
00:08:35Je me demande parfois si ce sont là les manifestations d'une bonté immense
00:08:40ou de pas de bonté du tout.
00:08:42Des fois, j'ai peine à lui ôter la poussière. Il me fait peur.
00:08:54Je crois monsieur de Fontenelle encore plus impressionné que vous par son oncle.
00:08:57Je comprends. Être le neveu du Grand Corneille, c'est une situation tout de même.
00:09:04Pour vous aussi madame.
00:09:06Oh, petite nièce du neveu de Corneille, c'est une place discrète.
00:09:10Mais qu'est-ce que vous faites?
00:09:36Monsieur en avait assez.
00:09:37Comment il en avait assez?
00:09:39Ah oui, il ne veut plus le voir, ce coffre.
00:09:4160 ans à ce qui paraît.
00:09:43Mais il est plein.
00:09:44Pour sûr, madame, qu'il est plein.
00:09:46On sent bien quand on le porte.
00:09:48C'est tout ce que monsieur a point voulu lire qui est là-dedans.
00:09:50Mais qu'est-ce que tu racontes, Simon?
00:09:52Ce sont les journaux de monsieur qui sont dans ce coffre.
00:09:54Je dis point non.
00:09:55Je dis qu'il n'a jamais voulu les lire.
00:09:58Qui vous a raconté ces sornettes?
00:10:01C'est...
00:10:02C'est lui.
00:10:03Qui c'est lui?
00:10:08Monsieur de Fontenelle.
00:10:09C'est amusant, mais cela ne tient pas debout.
00:10:11Pourquoi ne les aurait-il pas lus?
00:10:12Monsieur n'aimerait pas qu'on répète ce qu'il nous a dit qu'à nous.
00:10:16Répète quand même, madame te le demande!
00:10:18Ben...
00:10:20Il les a point lus parce qu'il se doutait qu'on disait pas du bien de lui là-dedans.
00:10:24Même qu'on l'attaquait.
00:10:25Après tout, cela est assez dans sa manière.
00:10:34Ne jamais aller au-devant de ce qui peut gratter votre humeur.
00:10:39C'est tout lui, en effet.
00:10:41Débarras!
00:10:42Allez!
00:10:43Et vous repasserez le balai!
00:10:44Sous-titrage Société Radio-Canada
00:10:47Sous-titrage Société Radio-Canada
00:10:49There is always a tortoise that does not see its danger
00:10:59To run away from the cruel artilio.
00:11:02He flies in the camp of the hunter.
00:11:05He flies in the camp of the hunter.
00:11:19I also want to run away from an affectionate love
00:11:27And I expose myself to a refusal
00:11:30To run away from the hunter.
00:11:33To run away from the hunter.
00:11:49Bravo !
00:11:53Quelle voix !
00:11:55Merci, monsieur.
00:11:56Restez, c'est-à-dire.
00:11:57Non, mais vous n'allez pas, je ne peux pas rester ici.
00:11:59Mais excusez-moi.
00:12:01Vous l'avez effrayée ?
00:12:03Mais non, c'est une petite sauvage, voilà tout.
00:12:06Qui était-ce ?
00:12:08Nous vous attendions pour souper.
00:12:10Je ne dois plus souper.
00:12:12Et pourquoi donc ?
00:12:13Ça paraît que mon âge exige la tempérance.
00:12:16La belle affaire.
00:12:17Qu'est-ce que l'âge quand la gloire nous surpasse ?
00:12:20Accepteriez-vous néanmoins quelques fruits confits ?
00:12:23Allez par ici.
00:12:27Monsieur de Fontenelle vous a repérée
00:12:29Comme étant le plus spirituel de l'assemblée.
00:12:31Le plus spirituel du salon de madame Geoffrey.
00:12:35C'est madame Geoffrey.
00:12:37Monsieur de Fontenelle nous surpasse tous, Vallière.
00:12:40Dites-lui plutôt quelle conversation était la vôtre pendant le souper.
00:12:43De quoi disputiez-vous ?
00:12:45Nous pensions qu'il est bien difficile pour une femme
00:12:48de déceler le sentiment sous une conduite galante.
00:12:52Monsieur de Vallière soutenait que c'était un nouveau procès
00:12:54fait à la sincérité des hommes.
00:12:56Alors, qu'en pense le siècle passé ?
00:12:58Ma foi, je...
00:13:00Je n'observe point les sentiments
00:13:02comme je le fais des planètes.
00:13:04Vous n'avez pas à observer
00:13:05ce qui vous est simplement donné de ressentir ?
00:13:08Certes.
00:13:09Mais il est présomptueux d'avancée
00:13:10que j'ai déjà ressenti quoi que ce soit.
00:13:12Voilà quatre-vingts ans que j'ai relégué
00:13:15le sentiment dans mes poésies.
00:13:21Et vous appelez ça avoir vécu.
00:13:23Je crois avoir été empressé comme il convenait auprès des femmes.
00:13:26Mais l'amour...
00:13:28J'entends mal.
00:13:31Je parlais de l'amour.
00:13:33Lui et moi sommes des choses incompatibles.
00:13:37On dit pourtant que votre roman préféré
00:13:39n'est autre que la princesse de Clèves.
00:13:41Le style en est insurpassable.
00:13:46Il en est de plus vif.
00:13:48Il n'en est pas de plus simple.
00:13:50Donc de plus grand.
00:13:52Mais la princesse, c'est une histoire d'amour.
00:13:54Qui n'a pas lieu.
00:13:56Quelle sagesse.
00:13:57Puisque vous soutenez que les sentiments vous sont étrangers,
00:14:00je suppose ce sont les idées qui en vous faveur ?
00:14:03Pas davantage.
00:14:04Défendre des théories signifie riposter, se plaindre, accuser, soupçonner.
00:14:10J'aime trop mon repos.
00:14:13Et puis...
00:14:15Pourquoi polémiquer ?
00:14:18Tout est possible et tout le monde a raison.
00:14:22Allons, allons.
00:14:24Je sais certaines idées qui ne vous laissent pas indifférents.
00:14:28Si je vous disais que M. d'Alembert est venu nous lire hier
00:14:31son discours préliminaire à l'encyclopédie
00:14:34et que le chevalier de Jaucourt nous a montré d'admirables planches sur les métiers.
00:14:38C'était d'un ennui mortel.
00:14:40Vous m'avez l'air encore bien vivant, il me semble.
00:14:43Mais enfin, que cherchez-vous avec cette encyclopédie ?
00:14:47A instruire les médiocres de choses qui n'entendront point ?
00:14:50Qu'y a-t-il de plus ridicule que de parler de philosophie avec des ouvriers ?
00:14:55Le divertissement et le jeu, voilà ce que le peuple attend.
00:14:58Pareils propos vous feront attendre à la porte de l'Académie, j'en réponds.
00:15:03Déjà qu'il vous faudra faire oublier vos ouvrages libertins.
00:15:06Et moi, j'entends bien naître de l'Académie.
00:15:09Mes ouvrages sont lestes, j'en conviens, mais les composés
00:15:11est d'un aussi dur labeur, croyez-moi.
00:15:14Une simple page me prend trois ou quatre heures.
00:15:18Vous finirez bien par rattraper tout ce temps perdu.
00:15:21Mais je suis plus modeste que vous ne l'imaginez, monsieur.
00:15:24Vous n'aurez pas osé vous le dire, monsieur.
00:15:28Toutes ces femmes qui se disputent le vieux Fontenelle dans l'espoir qu'il va mourir dans leur salon.
00:15:32Pauvre Vallière, il se croit à un esprit supérieur.
00:15:39Mais la supériorité lui fait bien défaut.
00:15:41Et l'esprit lui manque.
00:15:43Venez, nous allons entendre la musique de près.
00:15:46Elle est bien assez insupportable de loin.
00:15:49Vous préférez la peinture ?
00:15:51Oh, la peinture, les murs sont enlédits par trop de portraits.
00:15:55La sculpture ?
00:15:57Je laisse les statues me regarder.
00:16:00Les arts vous touchent donc si peu.
00:16:03Je n'arrive pas à faire entrer tant de choses dans mon existence.
00:16:10Plus tard, peut-être.
00:16:12Votre force est de vous placer hors d'atteinte en toutes circonstances.
00:16:15Rien ne vous touche. Je vous admire.
00:16:20Bonsoir, chère Fontenelle.
00:16:22Pardon ?
00:16:23Fouettez le bonsoir.
00:16:53Regardez, monsieur de Fontenelle, il n'est pas de mots murmurés que vous ne saurez entendre.
00:17:09Avec, on l'a souvent constaté, plus de précision encore que ceux qui entendent normalement.
00:17:14Cela provient de ce que le pavillon est fort large.
00:17:16Ne lirait-on pas comme une corne d'abondance qui, au lieu de déverser ses fruits, engrangerait les sujets et les verbes par sa vaste embouchure pour vous les faire entendre.
00:17:26Voyons, monsieur, voulez-vous ajuster le cornet à votre oreille ? La plus petite des extrémités s'y glisse tout naturellement. Allez-y.
00:17:34Alors, comment m'entendez-vous, monsieur de Fontenelle ?
00:17:40Trois fois !
00:17:42Ah oui, je suis confus. C'est parce que c'est naturel quand on s'adresse à quelqu'un dont Louis est défaillant.
00:17:47Alors ?
00:17:49Je n'en crois pas mes oreilles.
00:17:50Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:17:51On nous a demandé de venir le chercher pour monsieur de Fontenelle.
00:18:02Mais qui vous a demandé ?
00:18:04Ajuster, enlever. Ajuster, enlever. Voilà. L'appareil n'est-il point trop lourd, monsieur ?
00:18:12Monsieur ! Monsieur ! Madame Geoffrin vous envoie... Madame Geoffrin vous envoie quelque chose.
00:18:20Je lis beaucoup mieux.
00:18:33Ce portrait de votre ami Lefraignois, j'ai pu l'acquérir sans trop d'embarras auprès de ce qui lui reste de famille.
00:18:40Je l'ai fait dans l'intention de vous l'offrir. Persuadé que le visage de celui qui fut votre plus proche et si grand ami
00:18:46vous rappellerez ces longs moments que vous passiez ensemble à ne rien dire et pourtant à vous comprendre,
00:18:51comme seuls savent s'entendre la discrétion et l'innocence.
00:18:56Oui.
00:18:58Alors aujourd'hui, vingt ans qu'il est mort,
00:19:01je m'en vais sur le champ remercier Madame Geoffrin.
00:19:05Pourquoi ces moments que vous passiez à ne rien dire ?
00:19:09Monsieur Lefraignois était si peu bavard.
00:19:11Hum.
00:19:14Portrait respire la ressemblance.
00:19:17Regardez.
00:19:19On dirait qu'il va se taire.
00:19:26La belle compagnie que voilà.
00:19:32Et tout ce monde va m'accueillir ?
00:19:34Nous sommes toujours ravis de vous voir, Monsieur l'abbé.
00:19:38Très bien.
00:19:39Très bien.
00:19:41Très bien.
00:19:46Je parle de cette lettre au marquis de Laffard que le petit réservoir vient publier.
00:19:50Eh bien.
00:19:51Comment ça, eh bien ?
00:19:53Que dit-elle, cette lettre ?
00:19:54Vous vous manquez, on soutient partout qu'elle est de vous.
00:19:57M'a-t-on vu l'écrire ?
00:19:59Je le sens bien, moi, quelle est votre plume.
00:20:01Parler avec une telle insolence n'appartient qu'à vous ou à Voltaire.
00:20:04Une lettre qui décrit l'embarras du Seigneur au moment de la Résurrection désigne son auteur.
00:20:09M'en direz-vous le nom, à la fin ?
00:20:11Raillez, raillez, raillez.
00:20:12Je vois que, sous couvert de montrer les choses de la science auxquelles les coeurs sains n'entendent rien,
00:20:16il est bien aisé d'y jeter le table.
00:20:19Qu'est-il besoin d'expliquer ce qui doit rester inexplicable ?
00:20:23Vous faites parfois songer à quelques navigateurs dont lesquels laisseraient passer l'eau,
00:20:27mais qui interdiraient qu'on écope.
00:20:34Pas d'égard. On dit que ce sont vos ouvages qu'ont enfanté Voltaire.
00:20:37Lui, c'est dur.
00:20:40Car vous ne pouvez accepter que votre oeuvre apporte caution à cet empire.
00:20:44Que me reprochez-vous ? N'est-ce pas, fumez pas ?
00:20:46Qu'est-ce qu'il fait ? Mais vous ne pouvez ignorer que Voltaire parle de Dieu comme...
00:20:49comme... comme s'il n'existait pas.
00:20:51Comme quoi ?
00:20:52Quelle malice que je voudrais me faire répéter ces choses.
00:20:54Comme... comme s'il n'existait pas.
00:20:59Voltaire ne nie pas. Il s'interroge.
00:21:03C'est votre histoire des oracles qui a fait le mal.
00:21:06Ne rejette pas dans mes erreurs que le spectacle de l'ignorance et de la sottise exploitée par la mauvaise foi.
00:21:13C'est... mais...
00:21:14Mais ce spectacle, me semble promis, a un grand avenir.
00:21:18Bah justement, des esprits faibles et impurs ont pu en déduire que Dieu n'existait que parce que nous voulions y croire.
00:21:23C'est quoi ?
00:21:26Mon ami, l'ignorance se démontre moins par les choses qui sont et dont la raison nous est inconnue que par celles qui ne sont point.
00:21:36Et dont nous trouvons la raison.
00:21:38Car non seulement nous ne possédons pas les principes qui mènent au vrai, mais nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux.
00:21:48Monsieur l'abbé, restera-t-il à dîner ?
00:21:55Fait-il ? Dans votre servante ?
00:21:57Bah qui y a-t-il ?
00:21:58Le dîner !
00:21:59Eh bien !
00:22:00Désirez-vous tes asperges ?
00:22:02Oh, j'en raffole.
00:22:05J'en raffole.
00:22:06Moi aussi.
00:22:07Ça au beurre, qu'elle dit.
00:22:09Je préfère à l'huile.
00:22:11Au beurre, elle garde de leur faire le pire.
00:22:13Et à l'huile, le goût en sort davantage.
00:22:15Elle se digère tout aussi bien au beurre.
00:22:17Ma nièce ne les apprécie qu'à l'huile.
00:22:19Bon, mais que dois-je faire ?
00:22:22Une moitié à l'huile, une moitié au beurre.
00:22:24Je connais bien votre manière, savez-vous.
00:22:29Jamais rien de véhément.
00:22:31Votre impertinence est des plus doux à peine visibles.
00:22:34Point d'éclat, point de taca.
00:22:36Ainsi se propage les idées les plus terribles, les plus terribles.
00:22:40Je ne professe point d'idées.
00:22:42Je constate et je souris.
00:22:45C'est bien suffisant.
00:22:47Et vous vous mêlez tous sans en avoir l'air.
00:22:49Voilà la vérité.
00:22:50Raisonnement, raisonnement, c'est votre unique défense.
00:22:52Moi, je maintiens qu'il est mauvais de raisonner sans cesse.
00:22:55Que c'est le moyen le plus insidieux de s'écarter peu à peu
00:22:57du chemin qui nous a été tassé.
00:23:00Par qui ?
00:23:04Vous voyez, vous raisonnez encore.
00:23:06Je vais me demander si toutes mes parrières
00:23:08ne seront jamais suffisantes pour votre salut.
00:23:12Et si ?
00:23:17Hé !
00:23:22Françoise !
00:23:29Les asperges, toutes à l'huile.
00:23:33Ah !
00:23:42Non, non, déposez-moi à l'entrée du jardin.
00:23:44Enfin, vous voilà !
00:24:02Nous n'attendions que vous pour souper.
00:24:05Attendez, nouvelle de ce bon abbé Chalon ?
00:24:10Il est à nouveau sur pied, si l'on peut ainsi dire, de quelque chose de rond.
00:24:16Vous ne cessez de le redoyer.
00:24:17Je ne demande ce qu'il vous a fait.
00:24:19Il me fait peur !
00:24:23Le voilà !
00:24:24Chère Fontenelle, je ne crois pas vous avoir présenté Isabelle.
00:24:35La fille de ma soeur du comte d'Ella Torre.
00:24:37Elle est arrivée de Florence la semaine passée.
00:24:42Ah ! Tes asperges !
00:24:43On dit, monsieur, que vous n'avez pu résister à un mot cruel, dont l'abbé Chalon fut l'innocente victime.
00:24:55La cruauté n'est pas ma façon, monsieur, mais si cela est vrai, ce que j'ai dit semble avoir remis les asperges à la mode.
00:25:01Monsieur le philosophe, il paraît que vous refusez de croire à l'amour.
00:25:09Plaît-il ?
00:25:11N'est-il point vrai que l'amour existe ?
00:25:16J'avoue qu'à 7 minutes, je ne doute plus.
00:25:21On m'a dit une charmante désenterie qui vous concerne, chère Fontenelle.
00:25:25À quelqu'un qui souhaitait faire un placement d'argent, il a été déconseillé de le faire sur votre tête, sauf à fond perdu, car vous rajeunissez en vieillissant.
00:25:34L'autre jour, j'ai voulu faire déplacer un meuble de famille, un vieux secrétaire qui avait toutes les apparences du neuf.
00:25:40Eh bien, à peine l'a-t-on touché qu'il s'est effondré. Il était vermoulu.
00:25:46Vieillard me fait peur. Pour les femmes, la disgrâce des sens, c'est une horrible chose.
00:25:53Une sottise. Pour éviter à nos sens de vieillir, il faut veiller à leur fonctionnement régulier.
00:26:00Les entretenir, en quelque sorte.
00:26:03À suivre vos conseils, on tomberait vite dans l'excès, il me semble.
00:26:06L'homme de qualité sait tempérer ses audaces.
00:26:10Je crains, mademoiselle, que nos discours vous ennuient.
00:26:14Les vôtres, vous voulez dire ?
00:26:16Quand la beauté et la jeunesse s'accordent si magnifiquement, a-t-on envie d'entendre des propos desséchés ?
00:26:24A-t-on d'ailleurs envie d'entendre quoi que ce soit ?
00:26:27Les paroles retardent toujours les actes.
00:26:30Oh non, ce n'est pas possible.
00:26:31Grand-pense, votre nièce ?
00:26:34Elle va vous le dire elle-même, Baron Grimm.
00:26:37Je ne suis pas encore à me laisser des conseils qu'elle en me donne.
00:26:40Ce qui n'empêche pas d'en faire le tri.
00:26:42De reconnaître la vérité dans ce qui est généreux, sensible, dévoué, en un mot, dans ce qui vient du cœur.
00:26:49Tous les êtres possèdent un cœur, me direz-vous.
00:26:53Eh bien, non. La science nous le cache encore, mais certains en sont réellement dépourvus.
00:26:59Vraiment ?
00:27:00J'en connais personnellement.
00:27:02Dans quelques contrées lointaines, je pense.
00:27:04Point du tout, ici même.
00:27:06Nous direz-vous.
00:27:07À quoi bon ? Il s'est déjà reconnu.
00:27:08Je suis résolu à faire à l'Académie une communication sur l'intelligence de l'asperge.
00:27:25Qui est un légume particulièrement savoureux, mais aussi commande à manger.
00:27:31En somme, fait pour nous plaire.
00:27:34Mais avec une discrétion qui enchante.
00:27:36Il suffit d'ailleurs de savoir comment poussent les asperges.
00:27:41Elles passent la tête.
00:27:44Pour d'abord voir si elles ne dérangent pas.
00:27:49Et puis alors, se sachant attendues, elles viennent.
00:27:56Tout entière.
00:28:00Aucun autre légume ne possède cette élégance.
00:28:04À vrai dire, monsieur, ça n'est pas précisément sur l'Académie et les asperges qu'on vous attendait.
00:28:11Sur quoi d'autre ?
00:28:12Eh bien, sur ce qu'affirme monsieur de Vallière.
00:28:15L'absence de cœur.
00:28:16Vous avez du mal entendre.
00:28:18Comment cela ?
00:28:19Monsieur de Vallière pense que cela n'existe pas parce que le cœur comme le cerveau sont des organes qui lui sont encore étrangers.
00:28:26J'ai cru comprendre que, pour l'instant, il ne s'intéressait qu'à la partie comprise entre la hanche et le genou.
00:28:36Rires
00:28:39Bénissons l'esprit, monsieur, c'est lui qui vous tuera.
00:28:43Alors ne songez plus à l'Académie, vous voilà déjà immortel.
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00:34:29We are ready, Mr.
00:34:34Pardon me!
00:34:50I'm sorry to interrupt my path if you accept me
00:34:54and I'm going through my own.
00:34:57Do I have an astronomy lesson?
00:35:00I love science, you know.
00:35:02I imagine that your evening evening to instruct the marquise
00:35:05was the same as her.
00:35:16Well, let's see, you're going with me
00:35:18as if I had ten years old.
00:35:23Since I can't pretend to retain your marquise,
00:35:27I'm going to enjoy the beauty of this spectacle.
00:35:31Who are those?
00:35:33The saut and the savon.
00:35:35I think that one day comes when the man will visit the planet.
00:35:39You're right.
00:35:40You're right.
00:35:41You're right.
00:35:42You're right.
00:35:43You're right.
00:35:44You're right.
00:35:45You're right.
00:35:46You're right.
00:35:47You're right.
00:35:48You're right.
00:35:49You're right.
00:35:50You're right.
00:35:51You're right.
00:35:52You're right.
00:35:53You're right.
00:35:54You're right.
00:35:55You're right.
00:35:56You're right.
00:35:57You're right.
00:35:58You're right.
00:35:59You're right.
00:36:00You're right.
00:36:02You're right.
00:36:03You're right.
00:36:04You're right.
00:36:05You're right.
00:36:06You're right.
00:36:07You're right.
00:36:08You're right.
00:36:09You're right.
00:36:10You're right.
00:36:11You're right.
00:36:12You're right.
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00:36:14You're right.
00:36:15You're right.
00:36:16You're right.
00:36:17You're right.
00:36:18You're right.
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00:36:20You're right.
00:36:21You're right.
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00:36:23You're right.
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00:36:25You're right.
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00:36:27You're right.
00:36:28You're right.
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00:36:30You're right.
00:36:31You're right.
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00:36:33You're right.
00:36:34You're right.
00:36:35You're right.
00:36:36You're right.
00:36:37You're right.
00:36:38You're right.
00:36:39You're right.
00:36:40You're right.
00:36:41Well, the vow you gave me to give me a chance to show you a jalousian to your marquise.
00:36:48Excuse me.
00:36:50I'm talking about jalousy.
00:36:53I don't know what it is.
00:36:56I believe you. There's only a woman to know.
00:37:01Let's go. I'm not quite honest.
00:37:05Excuse me.
00:37:07This marquise, I've never invented entirely.
00:37:12I'm inspired by a real person.
00:37:15Who?
00:37:17A lady from my province,
00:37:20with whom many thought I was...
00:37:24...assidue.
00:37:26You were?
00:37:28I made sure that my ways were always honest and obligatory.
00:37:33The young people don't understand that.
00:37:38The only interest of the young people is to fuir the sentiments.
00:37:42Finally, Monsieur.
00:37:45Fuir the sentiments.
00:37:48That's strange advice.
00:37:50Quelle importance.
00:37:52On reconnaît les bons conseils à ce qu'ils ne sont jamais suivis,
00:37:55et les mauvais à ce que tout le monde s'est hâté de les précéder.
00:38:00Je ne vous ai que trop retardé, Monsieur.
00:38:03Aurais-je prononcé quelques paroles pour vous déplaire ?
00:38:07La nuit est fraîche, soudain.
00:38:10Elle est fort douce, au contraire.
00:38:12Je porte de prendre voie.
00:38:15Je m'en voudrais donner ton point attentif à votre santé.
00:38:27Le troisième acte commence par une scène entre la marquise et Dubois.
00:38:35Buvez.
00:38:36Buvez.
00:38:40C'est brûlant.
00:38:42Vous vous souciez moins du chaud et du froid dans certaines maisons que je connais.
00:38:48Je dois écrire une lettre.
00:38:51Allez.
00:38:59Oh.
00:39:07C'est chaud.
00:39:29Oh, mon pauvre ami.
00:39:31Vous voilà dans un triste état.
00:39:33À cause de l'humidité de votre jardin.
00:39:36Que me dites-vous là ?
00:39:38Que les faiblesses arrivent par où on ne les attend pas.
00:39:42Ma nièce m'a chargée de vous remettre cette lettre.
00:39:45Elle vous remercie d'être restée pour l'écouter chanter.
00:39:50Je crois avoir bien agi en exigeant qu'Isabelle s'installe chez moi.
00:39:53Elle ne pouvait rester à Florence plus longtemps.
00:39:56Sa mère n'aurait jamais trouvé sur place remède à son mal.
00:39:58De quel mal vous ferez-elle donc ?
00:40:01De quoi voulez-vous ?
00:40:03L'amour, mon ami.
00:40:05L'amour.
00:40:07Isabelle a connu il y a peu le revers d'une passion qu'elle croyait partagée.
00:40:11Elle a surpris celui qui lui avait juré sa flamme dans les bras d'une autre.
00:40:15Enfin, quand je dis dans les bras, j'espère que vous me comprenez.
00:40:18Ma sœur s'est alarmée car la santé d'Isabelle donnait des signes d'inquiétude après cette pénible déconvenue.
00:40:23On ne saurait compter le nombre de fois où Isabelle a été surprise en larmes.
00:40:29Sans parler de ce jour pas si lointain où elle a voulu se jeter dans la rivière.
00:40:34Enfin !
00:40:36J'ai arraché ma nièce à son tourment et la voilà guérie.
00:40:38Je vous vois fatigué, chère Fontenelle.
00:40:44Vous dites ?
00:40:46Ah oui.
00:40:48L'amour.
00:40:49Me pardonnerez-vous, monsieur, un comportement aussi ce qu'inexplicable, alors que vous me faisiez la faveur de votre immense savoir.
00:41:02Il me faudra bien du courage pour réparaitre devant vous, alors même que je ne saurais me résigner à ne plus vous voir.
00:41:19Je ne peux pas pas de neces.
00:41:47Mr. Fontenelle, Mr. Fontenelle, I'm going to put this in.
00:42:17Mr. Fontenelle, Mr. Fontenelle, Mr. Diderot et Mr. d'Alembert disaient à l'instant que vous étiez leur maître.
00:42:27Ce n'est pas un mince privilège, madame, que d'être née avant tout le monde.
00:42:32Mr. Fontenelle, vous avez retrouvé bonne mine. Ma nièce sera ravie de vous revoir.
00:42:38Au juste motel.
00:42:40Cette jeunesse nous donne le vertige.
00:42:44Qu'il me soit permis de saluer l'esprit le plus libre et le plus avancé de notre temps.
00:42:57Monsieur d'Alembert, vous me faites trop d'honneur.
00:43:00Notre encyclopédie vous est sans froid redevable.
00:43:03Vous verrez que mon âge finira par me rapporter.
00:43:07Je ne suis point de ces hommes qui exhibent des certitudes.
00:43:14Mais je sais que c'est par la connaissance et le raisonnement que le monde sortira des ténèbres.
00:43:21Nos articles lui ouvriront les yeux et nos souscripteurs ne seront pas que des lecteurs.
00:43:26Comprenez-vous, ils transmettront, ils témoigneront.
00:43:29Ah, monsieur de Fontenelle !
00:43:36On me dit que vous ne ménagez point votre peine pour nous soutenir.
00:43:39Soyez-en mille fois remerciés.
00:43:41Ce premier volume de votre encyclopédie me ravit, monsieur Diderot.
00:43:46C'est une vaste entreprise.
00:43:48Trop vaste, peut-être.
00:43:50En tout cas, elle vous apportera peu de satisfaction.
00:43:53Les hommes tels que vous sont faits pour les grandes aventures et la règle des 3D.
00:44:00J'ignore cette règle.
00:44:02Déconvenue.
00:44:03Difficulté.
00:44:04Découragement.
00:44:05Eh bien, j'en ajoute un quatrième.
00:44:08Définie.
00:44:09Je veux le relever.
00:44:11Vous avez raison.
00:44:12Il était tombé assez bas ces derniers temps.
00:44:21Charmant tableau.
00:44:22Lequel se tient l'autre ?
00:44:23Oh, Diderot préférera toujours Fontenelle à Voltaire.
00:44:26Il vaut caresser un chat qu'un scorpion.
00:44:29Ha, ha, ha, ha.
00:44:38Monsieur de Fontenelle ?
00:44:40Vous me voyez confuse.
00:44:42Oh, je veux vous assurer que l'idée que vous avez de moi n'est pas la bonne.
00:44:45Mais puisque je n'ai rien vu.
00:44:47Oh, le jour où vous m'avez surprise, mon mari m'avait insultée.
00:44:53Imaginez mon trouble.
00:44:55Comment elle pourrait-je, madame ?
00:44:56It's because he had inflicted this affront that I was going to him.
00:45:00Imagine that such vengeance would cost a lot of money.
00:45:04No one is dead to have been infidels, don't you?
00:45:08Some even live, Madame.
00:45:11My wife treated me as a catin.
00:45:13However, I'm going to have an affection and a tenderness
00:45:17for all the people who have been given to know.
00:45:20In this case, Madame, it's not a insult, it's a recognition.
00:45:23I think a little bit of freshness, a little bit of freshness would be good.
00:45:36What a situation, Monsieur.
00:45:38How is that?
00:45:40This rendezvous that you gave me in the most great secret.
00:45:43After a letter of you and your aunt who gave me the rest,
00:45:48I still believe that you would give me a compliment.
00:45:52I'll give you an excuse.
00:45:54I can't imagine what you thought of me after this evening.
00:45:58But what I thought in the moment
00:46:00has nothing to do with what I believe today.
00:46:03What do you want to say?
00:46:05That without a sense of a feeling that,
00:46:09more than it should be,
00:46:11I wouldn't have assisted to a debate
00:46:14that seemed like...
00:46:16...a a break.
00:46:18You know so,
00:46:21I am more strong than I think.
00:46:24I believe I can forget.
00:46:26I do not want to die.
00:46:27I do not want to die.
00:46:28It is true.
00:46:29And I believe that this will be my greatest glory.
00:46:32By which force is it so,
00:46:34it is so,
00:46:35it is so,
00:46:36I don't want to die.
00:46:37I don't want to die.
00:46:38I don't want to die.
00:46:39But I prefer to keep it.
00:46:41Like if we had the choice.
00:46:43We have.
00:46:45I don't want to die.
00:46:46I don't want to get any other life.
00:46:49For my part,
00:46:51I want to make an economic story of love
00:46:53which has left me.
00:46:55I know.
00:46:57But you loved it, sir.
00:46:59He was back.
00:47:01You would like it.
00:47:02Do you support that?
00:47:03This is a very personal subject
00:47:06for those who hate to talk about themselves.
00:47:09So, you could know everything from me
00:47:11and not get me to the return.
00:47:14Who would my existence be interested in you?
00:47:19Me.
00:47:24Why, please?
00:47:27I don't know.
00:47:29Or rather, for the first time,
00:47:32I have the feeling of understanding.
00:47:37We don't know much, it's true,
00:47:39and yet, it seems that we have already shared a little of our lives.
00:47:44You don't want to tell me anything?
00:47:49One day.
00:47:51What day?
00:47:53One next day.
00:47:56Protect you from secrets.
00:48:01It's with the great reason that my little niece
00:48:03thinks that everything has succeeded.
00:48:05I'm afraid that the affection that she brings me
00:48:09makes me feel like.
00:48:11Why would she do it?
00:48:13Oh!
00:48:14It's enough to look at how I've traveled the path.
00:48:18When I wanted to take care of an advocate in my native city,
00:48:21I lost the only thing that I gave me.
00:48:24What importance!
00:48:25You had the poetry.
00:48:27I gave her, and it was a little.
00:48:28I made it a lot of money than the only one that she gave me.
00:48:29I always gave it to me.
00:48:30I took my mind today to be detached but I know
00:48:33how much the distractors were lying.
00:48:35For reasons, my books didn't have to imitate what we represented the worst on the theatre.
00:48:42But the Academy accepted you.
00:48:44After four attempts, they would have thought that I would live old, but they would make me wait more.
00:48:52You are a great servant.
00:48:55Without reading your books, would I have a taste for science?
00:48:59And would I have...
00:49:00What?
00:49:02A small treaty.
00:49:05A small treaty.
00:49:07Two remarks, rather, on the reflection of the light.
00:49:10Aurais-je l'honneur de les lire ?
00:49:13Accepteriez-vous, on a change, de m'enseigner l'observation des étoiles ?
00:49:18Je suis trop malhabile.
00:49:20L'observation des...
00:49:21Isabelle !
00:49:22L'observation des étoiles, oui.
00:49:24Je ne m'y entends guère enseigner quoi que ce soit.
00:49:26Isabelle !
00:49:28Allons, acceptez-vous.
00:49:29Quel entêtement !
00:49:31Isabelle !
00:49:32Bonsoir.
00:49:33Soir.
00:49:34Soir.
00:49:35Quelles étaient ces terres que vous chantiez ?
00:49:37La la la la la la la la la la la la la...
00:49:43C'est un air qu'on chante à Florence et qui parle d'amour.
00:49:47Isabelle !
00:49:48Qui sait à quel instant de la succession des générations animales nous en sommes ?
00:49:59Qui sait si ce bipède déformé qui n'a que quatre pieds de hauteur,
00:50:03qu'on appelle encore un homme,
00:50:05et qui ne tarderait pas à perdre ce nom en se déformant un peu davantage,
00:50:09n'est pas l'image d'une espèce qui passe ?
00:50:12Diderot est merveilleux.
00:50:14C'est grâce à des hommes comme lui que le monde va s'ouvrir.
00:50:16Le monde, vous rendez-vous compte ?
00:50:18Qui puis-je ?
00:50:19Nous allons découvrir tant de choses nouvelles,
00:50:21comme j'ai hâte et comme j'ai envie.
00:50:23Mon fils, les envies sont inutiles quand on peut tout avoir.
00:50:27Qui sait si tout ne tend pas à se réduire à un grand sédiment inerte et immobile ?
00:50:32Qui sait quelle sera la durée de cette inertie ?
00:50:35Qui sait quelle race nouvelle ?
00:50:38peut résulter d'un amas aussi grand de points sensibles et vivants.
00:50:54Il sera plus aisé d'enseigner la mécanique que la tolérance.
00:50:58Sans doute.
00:50:59Il le faudra pourtant.
00:51:01C'est peut-être là notre véritable dessein.
00:51:04Certes.
00:51:06Mais l'homme est l'homme.
00:51:08Il avance et il recule.
00:51:10Vous ne le changerez pas aisément.
00:51:12Je ne suis pas pessimiste.
00:51:14Des soirs comme celui-là, moi non plus.
00:51:18Moi non plus.
00:51:19Moi non plus.
00:51:20Moi non plus.
00:51:23Je ne vais rajouter pas les mères.
00:51:37La Russie…
00:51:38Là-bas
00:52:09Eh bien, qu'attend-on? Françoise? Il n'y a personne! Françoise!
00:52:17Qu'est-ce que vous avez à crier comme ça? D'abord, que faites-vous debout?
00:52:21Ben, il est bien temps, il me semble.
00:52:23Cette heure n'a pas encore sonné?
00:52:25Oh, voilà! Mais qu'est-ce besoin des cloches? Mon horloge à moi me dit qu'il est là!
00:52:31L'heure de quoi? Mais...
00:52:32Voyez-vous!
00:52:39Sous-titrage ST' 501
00:53:09Sous-titrage ST' 501
00:53:39Je sais que, quand on se comporte ainsi dans sa 95e année, c'est que la déraison est à l'œuvre.
00:53:51Vous ne dites rien, bien sûr.
00:53:52Eh bien, mon oncle, que faites-vous là?
00:54:03J'attends.
00:54:04Vous attendez?
00:54:05Oui, une jeune personne qui doit me montrer certains traités qu'elle a commis.
00:54:11Et resterez-vous là jusqu'à son arrivée?
00:54:17À vrai dire, elle ne viendrait que plus tard.
00:54:21Mais je tenais à m'assurer que tout était en place.
00:54:24J'attends.
00:54:28Vous n'oserez jamais me dire qu'est-ce plat?
00:54:48Acceptez que juste de l'impunité que l'âge me confère pour vous dire la vérité?
00:54:54Votre étude est fort judicieuse.
00:54:57Et le style à votre image, pur et sensible.
00:55:00Pensez-vous, monsieur?
00:55:01Mon souci de vivre selon des règles simples m'invite à toujours penser comme je dis.
00:55:14Je ne vois toutefois guère ce qu'il y aurait maintenant à vous apprendre sur l'observation des étoiles.
00:55:23Pardonnez-moi, monsieur, si je me suis mal faite entendre.
00:55:28En fait, ma tante ne possède pas des lunettes astronomiques.
00:55:32Et vous voudriez?
00:55:34Venir étudier chez vous.
00:55:38Mais...
00:55:38La nuit?
00:55:41Naturellement.
00:55:43Mais si cela est votre souhait, eh bien, je vais...
00:55:46Je vais vous rendre votre excellente étude.
00:55:49Il y a d'autres choses dont vous m'avez promis de m'instruire.
00:55:55Ah, je ne vois pas.
00:55:58Comment avez-vous si vous détachez de l'amour?
00:56:03Alors, monsieur, souvenez-vous de votre promesse.
00:56:09Comprenez mon embarras.
00:56:11Qu'y a-t-il d'embarrassant?
00:56:12Rien.
00:56:13Eh bien...
00:56:16On se dévoile toujours trop.
00:56:20Quel danger!
00:56:21Il ne faut pas raconter sa vie.
00:56:24Après, les gens vous demandent des comptes.
00:56:28Ils estiment que je la les regarde.
00:56:29Allô?
00:56:34Eh bien...
00:56:36Dans ma dix-septième année, une jeune fille de quinze ans, une lointaine parente, était venue passer la belle saison chez nous.
00:56:45Un soir que nous nous promenions, j'ai osé lui donner un baiser.
00:56:48Dans son regard, j'ai vu une confiance qui m'a ému bien plus que le baiser lui-même.
00:56:59Cet instant de grâce n'a été gâché par aucune parole.
00:57:05C'est la seule fois de ma vie où j'ai ressenti quelque chose.
00:57:11N'avez-vous jamais revu cette jeune fille?
00:57:13Je n'ai pas voulu.
00:57:17C'est pour cela que je ne l'ai jamais oublié.
00:57:21Mais après...
00:57:23Ce souvenir a suffi à me garder des ravages du cœur.
00:57:28À ne point fixer le mien.
00:57:31Ce qu'il me fallait, je l'ai trouvé.
00:57:34La sérénité des complicités aimables et bien vécues.
00:57:38Pour le reste, regardez le calendrier.
00:57:45Vous verrez qu'il faut à l'amour bien du talent pour résister.
00:57:49En lieu et place de l'émerveillement perpétuel,
00:57:54vous trouverez l'exactitude et la régularité des jours.
00:57:59Un vertige.
00:58:00Il faut que la présomption domine
00:58:04pour répondre favorablement à la seule question qui vaille.
00:58:11M'aimerez-vous encore demain?
00:58:12J'aimerais qu'il m'arrive quelque chose d'heureux.
00:58:23Pourquoi est-ce si difficile?
00:58:26Ça ne doit pourtant pas demander à Dieu un effort bien considérable.
00:58:32Qu'espérez-vous?
00:58:35Ce que vous avez refusé.
00:58:37Vous vous y êtes déjà brûlée.
00:58:39Mais comment, enfin, pourrait-elle voir autrement sa vie
00:58:43qu'accorder à celle de l'homme qui sera l'aimée?
00:58:46T'en as fait une croyance assez répandue
00:58:48en dépit des dégâts qu'elle cause.
00:58:52Vous parlez comme un impie.
00:58:54Ne mêlez pas Dieu à cela.
00:58:56Le diable, alors.
00:58:58T'es souvent son homme d'affaires.
00:59:00Pour ne pas vous déplaire,
00:59:02il faudrait donc renoncer.
00:59:04Le cœur ne doit pas faillir.
00:59:08Souhaitez-vous cela pour moi?
00:59:10Ne cherchez-vous point de conseil?
00:59:12On ne se marie pas avec la solitude.
00:59:16N'est-ce pas préférable un homme
00:59:17qui serait indigne de vous?
00:59:19Vous possédez assez d'intelligence
00:59:21pour être jamais seul.
00:59:23Vous n'avez pas envie de connaître
00:59:25cette chose exquise et rare
00:59:26qu'on nomme liberté
00:59:27et de jouir par la même
00:59:30de cette autre merveille
00:59:31qu'on appelle la paix?
00:59:34Je dois partir.
00:59:37Je vous l'apprivage.
01:00:00Je voudrais ne pas me rappeler
01:00:10votre conseil, monsieur.
01:00:12Mais peut-être est-il déjà trop tard.
01:00:15Bonjour, Françoise.
01:00:27Comment elle a trompé ce matin?
01:00:28Comme hier, madame.
01:00:29Et comme avant-hier.
01:00:31Il s'entonne,
01:00:31se fait raser et poudrer
01:00:32une heure durant,
01:00:33exige des rubans
01:00:34à son habit
01:00:35et ne ressent plus aucune douleur.
01:00:37Il prétend même
01:00:38que son ouïe
01:00:39ne l'a jamais fait souffrir.
01:00:41Voulez-vous mon avis?
01:00:42Monsieur se moque de nous.
01:00:44Et le pire,
01:00:47c'est que son appétit
01:00:48a redoublé.
01:00:49Il redemande de tout.
01:00:51J'en suis à me demander
01:00:52si c'est la signe
01:00:53de bonne santé
01:00:53ou de quelques dérangements.
01:00:55Et je ne saurais vous dire
01:01:15à quelle heure il se couche.
01:01:17Pense-t-il seulement à dormir?
01:01:19Sait-il encore où est sa chambre?
01:01:21Je me demande s'il ne confond pas
01:01:48la nuit et le jour.
01:01:50Lui qui ne s'est jamais agité
01:01:51de sa vie,
01:01:52on dirait que rien
01:01:53va assez vite.
01:01:54Mathieu et Simon
01:01:54se plaignent
01:01:55de ce qui les a transformés
01:01:56en courants d'air.
01:01:58Tout ça n'est pas bon,
01:01:59madame,
01:01:59je vous le dis.
01:02:00Les visites de la jeune Isabelle
01:02:29semblent avoir sur vous
01:02:30un effet souverain,
01:02:31mon oncle.
01:02:33Hum, hum.
01:02:35Êtes-vous inquiète?
01:02:36Non point.
01:02:37Mais vous qui avez toujours
01:02:38accueilli,
01:02:39avec la même humeur tranquille,
01:02:41les gens et les choses,
01:02:43il semble que la jeune Isabelle
01:02:44puisse se flatter
01:02:45de provoquer
01:02:46le changement
01:02:47dans vos habitudes.
01:02:49Je suis attentif
01:02:49à ses travaux.
01:02:51Elle entend
01:02:52la science à merveille
01:02:53et pratique
01:02:54le raisonnement
01:02:55et la déduction
01:02:56comme peu de gens.
01:02:59Voudriez-vous
01:03:00que je fusse absent
01:03:01quand l'intelligence,
01:03:02la finesse,
01:03:04l'esprit
01:03:04et la beauté
01:03:05se sont donnés rendez-vous?
01:03:08Je vous assure
01:03:09qu'il m'est plus agréable
01:03:10d'écouter
01:03:11et de regarder
01:03:12Isabelle
01:03:13que tous les académiciens
01:03:15réunis.
01:03:16L'autre jour,
01:03:23chez la marquise
01:03:23de Villemin,
01:03:24une femme
01:03:25qui devait pouvoir
01:03:26dans les quarante ans,
01:03:27se mise à nous observer
01:03:29comme si elle s'inquiétait
01:03:30qu'Isabelle
01:03:30fût si jeune
01:03:32ou que je fût si vieux.
01:03:35Quelle tristesse
01:03:36que de se trouver
01:03:37entre deux âges.
01:03:40Vous avez changé,
01:03:41mon oncle.
01:03:44Oh bien.
01:03:45C'est comme
01:03:45Pardonnez-moi,
01:03:48j'allais dire
01:03:48une sottise.
01:03:50Allez, allez.
01:03:54Eh bien,
01:03:54c'est comme si,
01:03:55soudainement,
01:03:56vous vous découvriez
01:03:56un cœur.
01:03:57Je vous ai blessé,
01:04:26je suis impardonnable.
01:04:30Je suis confuse.
01:04:34Quelle étrange glisserie,
01:04:37cet air frais.
01:04:39Il est possible
01:04:40que cela porte un nom.
01:04:42Ne le prononcez pas.
01:04:43Quand on me demande,
01:04:59eh bien, monsieur,
01:04:59comment va votre encyclopédie,
01:05:01j'ai l'impression
01:05:02qu'on me transperce le cœur.
01:05:04Voulez-vous la vérité ?
01:05:05Nous sommes persécutés
01:05:06par des coquins
01:05:07qui espèrent de nous
01:05:07la résignation.
01:05:09Et Voltaire,
01:05:09qui nous conseille
01:05:10d'aller continuer
01:05:10en pays étranger.
01:05:11Mais quelle idée
01:05:12se fait-il donc du courage ?
01:05:14Oui,
01:05:15nous continuerons,
01:05:17mais à poursuivre
01:05:17nos ennemis.
01:05:18Et nous retournerons
01:05:19à notre profit
01:05:20la bêtise
01:05:21de nos censeurs.
01:05:22Il est heureux
01:05:23de vous entendre
01:05:23parler ainsi,
01:05:24monsieur Diderot.
01:05:26D'Alembert disait
01:05:26ici même l'autre soir
01:05:27que vous vous sentiez
01:05:28découragé.
01:05:30D'Alembert subit plus que moi
01:05:31les assauts des imbéciles.
01:05:33Mais il est vrai
01:05:34que le repos me tente.
01:05:37Je rêve parfois
01:05:38d'une vie tranquille
01:05:39au fond de ma province.
01:05:42Alors tout s'apaiserait.
01:05:45Et je pourrais voir
01:05:45dans les cœurs
01:05:46un peu d'innocence.
01:05:49Mais il faut être utile
01:05:50aux hommes.
01:05:53Et travailler.
01:05:56Je me demande pourtant
01:05:57si l'on fait pas autre chose
01:05:58que les amuser.
01:06:00Quelle différence y a-t-il
01:06:01entre le philosophe
01:06:02et le joueur de flûte ?
01:06:03On ne peut changer
01:06:04les hommes, monsieur.
01:06:06Et tantôt ils se tourneront
01:06:07vers votre philosophe,
01:06:09tantôt ils préféreront
01:06:10le joueur de flûte.
01:06:11On croirait entendre
01:06:12monsieur de Fontenelle.
01:06:14Votre remarque me flatte, monsieur.
01:06:16Moi, je crois que les hommes
01:06:17sont faits de plusieurs
01:06:18petits récipients.
01:06:19Celui de la raison,
01:06:20celui de l'imagination,
01:06:22celui de l'esprit.
01:06:24Et qu'il y a aussi
01:06:24une grande marmite
01:06:26de pure bêtise.
01:06:28Ah !
01:06:29Voilà bien la preuve
01:06:30que tous les êtres
01:06:31ne se ressemblent pas.
01:06:33Et que pour certains
01:06:34d'entre eux,
01:06:34le destin n'appuie
01:06:35que dans la grande marmite.
01:06:40Eh bien, moi,
01:06:40j'avance que tous
01:06:41les êtres humains
01:06:41doivent être considérés
01:06:42de la même façon.
01:06:44Vous ne pouvez quand même
01:06:45pas prétendre
01:06:46qu'ici même,
01:06:47nous sommes tous pareils.
01:06:48Et laissez donc
01:06:49le Seigneur seul juge
01:06:50de ce que nous sommes
01:06:51et de ce que nous valons.
01:06:54De qui parlez-vous ?
01:06:57Je suis surpris, monsieur,
01:06:58de ne pas vous avoir entendu
01:06:59blasphémer plus tôt.
01:07:01Mais voulez-vous
01:07:02que je me rattrape ?
01:07:04Taisez-vous.
01:07:07Je vais vous dire
01:07:08ma manière de penser,
01:07:09monsieur.
01:07:11Ah,
01:07:12le châtiment est terrible.
01:07:15Je veux vous entendre
01:07:16en confession
01:07:17au plus tôt.
01:07:18En confession.
01:07:19On dit, mademoiselle,
01:07:28que vos travaux
01:07:29sont du plus grand intérêt.
01:07:30Monsieur de Fontenelle
01:07:31me produit
01:07:31des encouragements.
01:07:33Je voudrais y joindre
01:07:34les miens.
01:07:35Et
01:07:35voudrais tout autant
01:07:37que vous ne refusiez pas
01:07:38que je vous entende
01:07:38chanter.
01:07:39Je ne peux, monsieur.
01:07:41Il n'y a personne
01:07:42pour tenir le clavecin.
01:07:43Si ?
01:07:43Moi ?
01:07:46Sous-titrage Société Radio-Canada
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01:09:34Nel ?
01:09:35Neel !
01:09:35À 7h00 matinal !
01:09:36Je dois voir votre nièce
01:09:38pour lui remettre ceci.
01:09:41Elle est sortie.
01:09:43Mais pourquoi avez-vous pris
01:09:44vous-même la peine de...
01:09:45Où était-elle ?
01:09:46M. Diderot est venu la chercher.
01:09:49Voulez-vous me confier
01:09:49ce que vous avez là ?
01:09:51Je la peux attendre.
01:09:53À tantôt.
01:09:54Well, Mr. Fontenelle, since I tell you that Mr. Diderot is not here!
01:10:09Where is he, then?
01:10:09Ah, he is, and to tell you sincerely, he is...
01:10:12Where is he?
01:10:12I don't know him, but he is... with a person.
01:10:16And what do they do? Have you seen this person?
01:10:19Ah, that's not, I haven't seen it yet.
01:10:21Well, you have a good idea.
01:10:23She's young, isn't it?
01:10:26Young and beautiful.
01:10:28They're all young and beautiful, Mr.
01:10:31Well...
01:10:33I'll wait.
01:10:51Mr. Fontenelle!
01:10:54Mais qui a-t-il?
01:10:55Il n'y a que peu de choses à vous dire, monsieur.
01:10:58Ce que vous faites...
01:10:59Oui?
01:11:00Ce que vous faites est...
01:11:02...incomplet.
01:11:04De quoi parlez-vous, non?
01:11:05De votre encyclopédie.
01:11:07Qu'a-t-elle d'incomplet?
01:11:12Vous n'y traitez point des passions, du sentiment.
01:11:20Qu'avez-vous à rire?
01:11:22C'est vous, monsieur de Fontenelle, qui parlez de sentiments.
01:11:26Ah, et puis faites comme vous voulez.
01:11:28Cela m'apprendra à donner des conseils.
01:11:30Eh bien, une colère du paisible de Fontenelle,
01:11:32l'événement est unique.
01:11:33C'est un honneur.
01:11:34J'envie vos emportements.
01:11:35J'aimerais vous ressembler.
01:11:36Permettez que je vous revoie le compliment,
01:11:38mais vous n'êtes pas sérieux.
01:11:39Qu'est-ce donc que je possède qui vous manquerait?
01:11:41Du courage.
01:11:43Sous-titrage ST' 501
01:12:13Sous-titrage ST' 501
01:12:26Qu'avez-vous?
01:12:48Rien.
01:12:50Vous semblez vous ennoyer?
01:12:54Non, point du tout.
01:12:59Je crois que j'abuse de votre bonté.
01:13:02Ce n'est pas une sorte d'impôt d'intérêt pour un savant comme vous.
01:13:09Vous ne dites rien?
01:13:12Que pense monsieur Diderot de vos observations?
01:13:17Ma tante vous a dit,
01:13:19il m'a fait l'honneur de trouver de l'intérêt à ce que je fais.
01:13:23Est-ce là ce qui vous contrarie?
01:13:29Je ne suis pas un contrarier.
01:13:32C'est moi, en effet, qui devrais l'être.
01:13:36Yarnet, vous ne partiez pas alors que je chantais?
01:13:39Non, vous avez bien d'autres oreilles pour vous entendre.
01:13:43Vous êtes des méchantes morts, tout cela par ma faute.
01:13:48Aurais-je dû refuser l'invitation de monsieur Diderot?
01:13:51Il s'est montré aimable et fort enjoué.
01:13:54Je n'en doute point.
01:13:57Reprenez vos observations.
01:14:00Pensez-vous que je ne puis oublier certains conseils?
01:14:09Si monsieur Diderot a charmé mon esprit, mon corps, lui, n'a pas failli.
01:14:15Il aura été retardé en route.
01:14:17Vous croyez donc que je ne vous dis pas la vérité?
01:14:20Pour ce que de bien connaître la vérité, je crois disposer d'une certaine avance.
01:14:25Bien inutile, je vous rassure.
01:14:28Les mises en garde que je vous ai adressées sont aujourd'hui dérisoires, dérisoires.
01:14:33Qui avait-il de dérisoires à vouloir m'épargner erreurs et souffrances?
01:14:40Ce soir, je ne vois que trop la vanité de mes propos, pas d'impulsion du cœur, du raisonnement.
01:14:51Je suis laissé entraîner à penser que ce qui m'avait si bien convenu devait vous convenir aussi.
01:14:59Voilà les paroles d'un homme qui toute sa vie a peu changé de place et qui en a tenu si peu.
01:15:13J'ai promis à monsieur Diderot d'aller lui rendre visite chez lui, mais j'aimerais continuer à étudier auprès de vous.
01:15:25Vous aimeriez, mais vous ne le souhaitez point.
01:15:29Je vous comprends mal.
01:15:33Vous cherchez à me dire que vous voulez votre liberté.
01:15:37Vous me blessez, monsieur.
01:15:39Je crains de vous blesser aussi.
01:15:41Cela arrive quand on vise au juste.
01:15:45J'ai de l'amitié pour vous.
01:15:47J'ai pensé cette amitié partagée.
01:15:50Elle paraît inégale.
01:15:52J'aurais dû le savoir.
01:15:54Vous entrez dans la vie quand je ne me décide pas à en sortir.
01:15:59Alors ?
01:16:00Mon cœur est honnête, monsieur.
01:16:02Je serai toujours heureux d'avoir connaissance de vos travaux.
01:16:05Nous nous verrons chez votre tante, si toutefois vous y paraissez encore,
01:16:09ce dont je doute.
01:16:11Pourquoi cela ?
01:16:12Parce que votre tête, votre esprit, votre corps seront ailleurs.
01:16:15Ils y sont déjà.
01:16:18On ne peut pas songer, les hommes.
01:16:20Vous-même l'avez reconnu.
01:16:22Il est si pénible de dire adieu.
01:16:25Je voudrais vous éviter cet embarras.
01:16:28Ce soir, vous êtes là pour la dernière fois.
01:16:34Et je l'ai su avant vous.
01:16:37J'insisterai, pour vous voir revenir, que je forcerai votre compassion.
01:16:43Ce serait me renier.
01:16:48Monsieur Diderot s'est montré enjoué, dites-vous.
01:16:54Il sera donc libertin quand vous le croirez galant.
01:17:00Vous serez ainsi rassurés en pensant que l'esprit l'emporte.
01:17:04Nous préférons toujours abdiquer dans le confort.
01:17:07C'est à cela qu'on reconnaît nos défaites ordinaires.
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01:18:02Monsieur Delamotte est philosophe profond.
01:18:05Philosopher, c'est rendre à la raison toute sa dignité.
01:18:09Il me serait plus agréable de vous entendre lire La Princesse de Clèves.
01:18:14Mais vous connaissez ce roman par cœur.
01:18:16Le mot est juste.
01:18:19Madame Geoffrin vous rend visite.
01:18:23Bonjour ma bonne amie.
01:18:26Que se passe-t-il ?
01:18:28Je vais vous expliquer.
01:18:31Votre avis me sera précieux.
01:18:34C'est au sujet d'Isabelle.
01:18:37Depuis un an, à peine l'ai-je vue sortir au matin de la maison et rentrer fort tard.
01:18:41Je sens bien tous les reproches qui peuvent m'être faits.
01:18:44Je ne me suis point alarmée, sachant comme elle se passionne pour les sciences.
01:18:48Mais je connais aujourd'hui les raisons de sa conduite.
01:18:52Eh bien, Monsieur Diderot a fait se rencontrer ma nièce et l'un de ses libraires.
01:18:57Ce jeune homme est l'un de ceux qui continue à soutenir l'encyclopédie.
01:19:00Mais il part s'installer en Flandre, à Lille, et il a demandé à Isabelle en mariage.
01:19:05Je ne sais que faire, mon bon ami.
01:19:08Vous qui lui fûtes si précieux.
01:19:10Qui l'avait aidé à sortir de son tourment par l'étude de la philosophie.
01:19:13Vous devez me conseiller.
01:19:17Lille.
01:19:19Très belle ville.
01:19:29Néanmoins, il ne se rebute à point encore.
01:19:32Et il fit tout ce qu'il put pour la faire changer de dessin.
01:19:38Des années entières s'étant passées,
01:19:40le temps et l'absence ralentirent sa douleur
01:19:43et éteignirent sa passion.
01:19:45Madame de Clèves vécut d'une sorte
01:19:48qui ne laissa pas d'apparence
01:19:51qu'elle put un jour revenir.
01:19:53Votre visite m'a enchanté.
01:20:06Votre visite m'a enchanté.
01:20:15Je suis heureux de vous savoir à Lille.
01:20:18Tout au service de la librairie.
01:20:23All at the service of the library.
01:20:27I know what I owe you, sir.
01:20:30I will always look for how you express my knowledge.
01:20:34I will not have to look for a long time, I think.
01:20:38What do you want to say?
01:20:40My age has ended up getting caught up.
01:20:43You are amazing.
01:20:47I was waiting for you to forgive me.
01:20:50I have no notice of offense.
01:20:51I would like to hear you say that I have shown me in grade.
01:20:57We are not quite perfect to be always afflicted.
01:21:03Are you working at this time?
01:21:06I study our French language.
01:21:09It's an impossible subject.
01:21:12I always wonder what such things can be found in so few words.
01:21:18Look, it's only two to say that the time is not at our disposal.
01:21:26And these words?
01:21:29Too late.
01:21:30Too late.
01:21:31Too late.
01:21:38All right, monsieur.
01:21:39I don't sing, monsieur.
01:21:40I don't sing, monsieur.
01:21:41And yet, every time I want to do it, I think of you.
01:21:42I don't sing, monsieur.
01:22:00I don't sing, monsieur.
01:22:02And yet, every time I want to do it, I think of you.
01:22:05I think of you.
01:22:23My dear, Isabel.
01:22:27Hey!
01:22:28I don't sing, dear.
01:22:29I don't sing.
01:22:30I don't sing.
01:22:31I don't sing.
01:22:32I don't sing.
01:22:33Come on.
01:22:42Come on.
01:22:44It's still cold.
01:23:03You're right.
01:23:08You're right.
01:23:11You're right.
01:23:33You're right.
01:24:03You're right.
01:24:10You're right.
01:24:11You're right.
01:24:12You're right.
01:24:13You're right.
01:24:14You're right.
01:24:15You're right.
01:24:16You're right.
01:24:17You're right.
01:24:18You're right.
01:24:19The other day,
01:24:20I visited Mrs. Grimaud.
01:24:21You're right.
01:24:22She spent a hundred years
01:24:24and, as she said,
01:24:26Mr. Labbé,
01:24:27I believe that the providence
01:24:28has forgotten me.
01:24:31Que peut-on répondre à cela ?
01:24:36Chut.
01:24:41Alors,
01:24:42c'est-il mieux qu'hier ?
01:24:43J'ai autorisé la Béchelon à le voir
01:24:45en lui recommandant
01:24:46de ne pas le fatiguer.
01:25:01Mes respects, M. de Fontenelle.
01:25:12Que ressentez-vous ?
01:25:14Je ressens une...
01:25:16une difficulté d'être.
01:25:19Mais vous êtes mieux qu'hier, n'est-ce pas ?
01:25:21Je vous demande,
01:25:24comment cela va-t-il ?
01:25:30Comment cela va-t-il ?
01:25:32Cela ne va pas.
01:25:34Cela s'en va.
01:25:40Je me regrette.
01:25:41...
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