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00:00Au Soudan, la guerre qui dure depuis 2023 entre les forces de soutien rapide du général Emetti et les forces gouvernementales du général Al-Bourhan avait déjà fait des dizaines de milliers de morts et tant de déplacés et de victimes que l'ONU parlait du Soudan comme de la pire crise humanitaire au monde.
00:16Mais depuis la prise de la ville d'El-Facher par les FSR le 26 octobre dernier, à l'issue de 18 mois de siège qui a affamé près de 200 000 civils, on assiste à un nouveau degré d'horreur, quoique quasiment à huis clos.
00:28Les tueries de civils se poursuivent dans la capitale de l'état de Darfour du Nord.
00:34La communauté internationale, elle, si prompte à venir en aide à d'autres civils ailleurs dans le monde, s'inquiète, au mieux condamne, mais ne fait rien.
00:41On en parle ce soir avec Caroline Bouvard, directrice de Solidarité internationale au Soudan.
00:48Bonsoir Caroline Bouvard, merci d'être avec nous sur France 24.
00:51Vous êtes actuellement à Djamena au Tchad, mais vous étiez encore il y a quelques jours à Tawila au Darfour, situé justement à une soixantaine de kilomètres à l'ouest d'El-Facher.
01:00Avant de parler de la situation humanitaire ensemble, on va tout de suite écouter le témoignage d'une Soudanaise qui a fui les violences justement au Tchad.
01:09Des groupes armés sont arrivés et ont pillé tout ce que nous possédions. Ils nous ont frappés, violés et ont tué beaucoup de gens.
01:18Ils ont brûlé toutes nos maisons et ont tout incendié. Les personnes âgées qui ne pouvaient pas fuir ont été brûlées vives dans leurs maisons.
01:26Ils nous ont tout pris, même notre argent.
01:28Caroline Bouvard, depuis la prise de la ville d'El-Facher par les forces de soutien rapide, les exécutions, les viols, les pillages sont innombrables.
01:37Ils pourraient même constituer des crimes contre l'humanité selon le procureur de la Cour pénale internationale.
01:42Vous étiez sur place ou presque quasiment il y a quelques jours. Comment est-ce que vous qualifiez la situation ?
01:48Oui, en effet, j'étais à Tawila il y a trois jours de cela. Tawila, c'est à 60 kilomètres à peu près à l'ouest d'El-Facher.
01:58C'est la zone qui accueille le plus grand nombre de personnes qui sont déplacées de la ville d'El-Facher.
02:04Effectivement, les témoignages que nous recevons sont malheureusement dramatiques.
02:10On ne sait pas exactement ce qui se passe dans la ville parce qu'il n'y a pas de communication possible avec la ville d'El-Facher à ce jour.
02:17On n'arrive plus à joindre personne depuis le 26 octobre.
02:21Mais effectivement, les personnes qui sont arrivées à sortir font le récit à la fois des exécutions dans la ville,
02:28que les forces de soutien rapide, les FSR, les forces rebelles, ont elles-mêmes confirmées,
02:33puisqu'ils ont posté sur Internet divers vidéos de leurs propres actions.
02:38Et puis, on sait aussi que la route est particulièrement peu sûre pour tous ceux qui arrivent à sortir de la ville.
02:47Ce qui fait qu'aujourd'hui, d'ailleurs, même s'il y a des dizaines de milliers de personnes qui sont sorties d'El-Facher pour essayer de trouver refuge ailleurs,
02:54il n'y en a en fait que très peu qui arrivent à parvenir jusqu'à Tawila,
02:58qui est une des seules zones sécurisées de cette région.
03:03Et donc, on est effectivement très inquiets aussi du sort qu'il aurait réservé sur la route,
03:07puisque c'est un véritable business qui s'est mis en place pour faire payer les gens,
03:11pour qu'ils puissent aller jusqu'à la prochaine étape.
03:15Ils se font rançonner et bien souvent sont victimes de violences quand ils ne peuvent pas payer.
03:20Et pour celles qui sont parvenues jusqu'à Tawila, dans quel état est-ce qu'elles sont arrivées, à la fois physiques et psychologiques ?
03:27Eh bien, ils arrivent dans des états de malnutrition avancés, y compris pour les adultes,
03:34puisque ça fait des mois que la ville d'El-Facher, ça fait plus d'un an et demi que la ville d'El-Facher est assiégée.
03:40Ça fait des mois notamment que le blocus s'est renforcé et que la nourriture ne rentre plus qu'au compte-gouttes.
03:46Ils sont déshydratés aussi, puisque généralement, les 60 kilomètres qui séparent Tawila d'El-Facher,
03:51ils les ont fait à pied dans une zone qui est une zone désertique et où l'accès à l'eau est extrêmement contraint.
03:56Et puis, ils sont très clairement traumatisés par tout ce qu'ils ont vu, que ce soit dans la ville ou sur la route.
04:01Et quid des personnes qui sont restées à El-Facher ?
04:04La ville compte à l'origine 250 000 personnes.
04:07Vous l'avez dit, des dizaines de milliers ont fui.
04:09Mais et les autres ?
04:12Dans la ville, à l'origine, elle compte 1,5 million de personnes en réalité.
04:16Mais il n'en restait plus que 250 000,
04:19parce que depuis 18 mois, les gens sont partis petit à petit.
04:23Il y a plus d'un demi-million de personnes qui se sont déplacées sur la ville de Tawila,
04:28où les humanitaires sont en mesure de les accueillir.
04:32Parce que, comme je le disais, c'est une zone qui est considérée comme étant sécurisée,
04:36puisqu'elle est contrôlée par un autre groupe armé,
04:39qui est lui, aujourd'hui encore neutre,
04:41sans alliance ni avec les rebelles, ni avec l'armée régulière.
04:45Et les personnes qui restaient, effectivement,
04:50on estime qu'il y en avait peut-être 250 000, 260 000 ces dernières semaines.
04:54C'est très difficile d'être certain des chiffres exacts.
04:58Et malheureusement, aujourd'hui, on considère qu'il y en a peut-être 80 000,
05:01à peu près, qui ont réussi à sortir.
05:03Et les autres, on ne sait pas.
05:05On ne sait pas.
05:05On sait qu'il y a un certain nombre d'analyses d'images satellites
05:10par certains centres de recherche
05:12qui laissent penser à la possibilité d'exécution de masse.
05:17Mais on n'a en fait personne qui est vraiment sur place
05:19et qui peut confirmer ce qui s'est passé
05:21et ce qu'il est advenu de ces personnes
05:25qui devraient encore être dans la ville.
05:27Et donc, la première question pour nous,
05:28c'est bien évidemment comment est-ce qu'on accède à ces personnes
05:31pour leur apporter de l'aide humanitaire.
05:33Et ces attaques des FSR ont également visé des humanitaires ?
05:40Alors, oui, c'est arrivé déjà par le passé.
05:43Malheureusement, les humanitaires ne sont pas nécessairement protégés.
05:47Et donc, notamment nos collègues soudanais
05:50qui étaient encore dans la ville,
05:53soit appartenant à des travaillants pour des ONG internationales,
05:56soit pour des ONG locales.
05:59On sait qu'il y a eu un certain nombre de victimes
06:01en effet ces derniers jours.
06:03En tout cas, nos collègues ont perdu le contact
06:04avec un certain nombre de leurs collègues soudanais sur place, malheureusement.
06:09Et il y a déjà eu précédemment,
06:10notamment lors de la prise du camp de Zamzam,
06:13des exécutions de personnels médicaux
06:14qui appartenaient à une ONG humanitaire
06:16et un certain nombre d'autres événements de ce type
06:18au cours des derniers mois.
06:20Et des exactions qui se juxtaposent déjà
06:22à une situation humanitaire, on l'a dit, catastrophique.
06:24La pire au monde, même selon l'ONU,
06:2630 millions de personnes qui ont besoin d'aide,
06:2810 millions de déplacés, 600 000 personnes en état de malnutrition aiguë.
06:34Et puis cette famine, on l'a dit,
06:35après 18 mois de siège à Elfa-Cher,
06:37la population est également sujette désormais aux épidémies ?
06:42Oui, ça a été un gros problème ces dernières mois.
06:45On a notamment eu une très grosse épidémie de choléra.
06:48Bien évidemment, quand vous avez plus d'un demi-million de personnes
06:50qui affluent en moins de 6 mois sur une petite ville
06:54qui avait en plus déjà accueilli des déplacés auparavant
06:57et qui, à l'origine, était une petite ville de 35 000 habitants,
07:00vous doutez bien que les infrastructures ne sont absolument pas adaptées.
07:02On le voit sur vos images, les gens qui arrivent,
07:04ils fabriquent des tentes de fortune avec quelques bouts de tissu.
07:08On les aide ensuite en essayant de leur amener un peu de matériel
07:11pour qu'ils puissent avoir des abris un peu plus qualitatifs,
07:15mais ça reste très rudimentaire.
07:17Et surtout, quand vous avez autant de monde,
07:18il faut gérer notamment tout ce qui est sanitation,
07:22comme on dit dans le métier,
07:24donc les latrines, tout simplement,
07:25pour éviter les contaminations et les maladies liées à l'eau.
07:29Et l'accès à l'eau potable et la gestion des latrines,
07:32c'est un gros problème quand on a ces volumes de personnes.
07:35Et ça a entraîné notamment une épidémie de choléra
07:40très extrêmement importante ces derniers mois,
07:42avec plus de 7000 cas de choléra qui ont été dénombrés sur Tawila.
07:48Alors, fort heureusement, cette épidémie,
07:50elle est maintenant pour le moment sous contrôle,
07:53grâce à tout le travail des collègues humanitaires
07:57et de nos équipes, notamment de Solidarité internationale,
07:59puisque c'est un de nos principaux secteurs d'intervention
08:01sur l'accès à l'eau potable.
08:03Mais évidemment, si on a de nouveau des afflux de personnes
08:07qui doivent se regrouper sur des zones de plus en plus,
08:11dans des camps de plus en plus denses,
08:12le risque de recrudescence, il est très important.
08:15Rares sont les ONG qui sont encore sur place.
08:18Vous en faites partie, Caroline Bouvard,
08:20avec Solidarité internationale.
08:22Comment est-ce que vous continuez votre travail
08:24dans les conditions qu'on a décrites,
08:26notamment sécuritaires ?
08:27Écoutez, ça demande de faire très attention,
08:33bien sûr, à la sécurité de nos personnels, d'abord.
08:35Alors, aujourd'hui, la ville de Tawila,
08:37elle reste relativement sécurisée.
08:39Comme je le disais, elle est sous le contrôle
08:41d'un groupe qui a réussi à garder sa neutralité.
08:45L'accès est compliqué, puisque pour y aller,
08:50en fait, il faut passer par N'Djamena,
08:52où je me trouve aujourd'hui.
08:53Et ensuite, on a en gros trois jours de trajet
08:55en avion, dans un premier temps, jusqu'à la frontière,
08:58et puis ensuite, par la route,
09:00y compris sur des pistes de montagne
09:01plutôt escarpées et pas du tout faciles à pratiquer.
09:06La sécurité, elle n'est pas toujours bonne
09:09sur un certain nombre de ces tronçons de route,
09:11mais on a l'habitude de prévoir ce genre de choses
09:14et de travailler avec l'ensemble des acteurs locaux
09:17pour s'assurer qu'effectivement,
09:19elles savent le travail que nous sommes en train de faire.
09:21Donc, on travaille notamment toujours
09:23sur les routes étape par étape,
09:26en faisant notamment des travaux de réhabilitation,
09:28d'accès à l'eau, pour gagner de l'acceptance,
09:30pour que les communautés locales comprennent
09:32qu'on est là pour aider tout le monde
09:34et qu'elles nous laissent passer,
09:35et qu'on puisse ensuite accéder aux zones
09:37où on a les personnes les plus dans le besoin.
09:39Donc, c'est exactement ce qu'on est en train de faire,
09:41y compris pour sortir de Tawila aujourd'hui,
09:43pour essayer de se rapprocher des endroits
09:45où on sait que des gens sont restés coincés sur la route.
09:47Et typiquement, jeudi dernier, par exemple,
09:50un convoi de plusieurs ONG
09:52s'est rendu dans une petite ville
09:54à une quarantaine de minutes au nord de Tawila,
09:59dans laquelle il y a aujourd'hui environ 600-700 personnes
10:02qui sont venues de Alpha Cher,
10:05mais qui ne peuvent plus bouger
10:06et qui sont donc en besoin d'aide humanitaire sur place
10:08parce qu'elles ne peuvent pas venir jusqu'à nous.
10:11Et on a donc rouvert cette route petit à petit,
10:14comme je le disais,
10:15en travaillant avec les communautés locales
10:16pour leur montrer qu'on est aussi là pour elles,
10:19mais qu'elles doivent nous laisser passer
10:20pour apporter cette aide à ceux qui sont les plus vulnérables.
10:23Caroline Bouvard, les violences actuelles s'inscrivent,
10:25on le sait, dans un contexte de violences plus large
10:28qui durent notamment depuis 2023.
10:30Il y avait déjà eu de terribles massacres à l'époque à El Généina.
10:34On savait que tout cela pouvait se reproduire.
10:37Pourtant, rien n'a été fait du côté de la communauté internationale.
10:39Quel est le sentiment qui vous domine à ce sujet ?
10:44C'est certain qu'aujourd'hui, on considère que le Soudan,
10:47c'est une crise qui est un peu oubliée.
10:50Malheureusement, elle n'attire pas autant l'attention
10:51qu'effectivement ce qui se passe en Ukraine
10:53ou ce qui se passe à Gaza,
10:55qui sont aussi bien sûr de terribles drames.
10:58On aimerait attirer un peu plus l'attention,
11:00mais il y a moins d'intérêt géopolitique,
11:01moins d'intérêt économique dans un pays comme le Soudan,
11:04malheureusement aujourd'hui,
11:05à part pour un certain nombre d'acteurs régionaux.
11:07Donc aujourd'hui, c'est important
11:09qu'on puisse effectivement parler de cette crise
11:11dans les médias,
11:13chez vous aujourd'hui
11:15et dans le reste des médias français et internationaux,
11:18pour que les politiques, les diplomates
11:20se saisissent aussi de ce sujet
11:22et qu'ils puissent pousser,
11:24pour que l'accès aux personnes
11:26qui ont désespérément besoin d'aide humanitaire
11:29puisse être garanti,
11:30ce qui n'est bien évidemment toujours pas le cas aujourd'hui.
11:32Et puis pour que peut-être une solution
11:34vers la paix puisse être trouvée
11:36entre les différentes parties
11:38qui s'affrontent depuis maintenant plus de deux ans.
11:42Donc on espère qu'effectivement,
11:43malheureusement, ces derniers événements
11:46qui ont remis un peu cette crise
11:47sur le devant de la scène,
11:50vont permettre de faire bouger les choses
11:52dans les mois à venir
11:53et ramener la paix dans ce pays
11:55qui en a éminemment besoin.
11:57Et puis bien évidemment aussi,
11:59je ne peux qu'attirer l'attention
12:01de tous les financeurs,
12:04tous les États qui financent aujourd'hui l'aide humanitaire.
12:06L'aide humanitaire,
12:07les besoins ne sont couverts
12:09qu'à hauteur de 25%
12:10en termes de financement international
12:12aujourd'hui pour répondre à la crise soudanaise.
12:16On a donc besoin effectivement
12:17que les pays dans le monde se mobilisent
12:21et viennent apporter un soutien financier supplémentaire
12:23pour qu'on puisse répondre aux besoins de ces personnes.
12:25Et pourtant, il y a 20 ans,
12:27la situation au Darfour, on s'en rappelle,
12:29avait ému le monde entier.
12:31Vous avez d'ailleurs voulu,
12:33dans le cadre de votre carte blanche,
12:34c'est une tradition dans le cœur de l'info,
12:36revoir des images d'archives de 2004-2005.
12:39Vous étiez, Caroline Bouvard, déjà sur place.
12:42Votre regard sur ces 20 dernières années dans la région ?
12:48Oui, c'est vrai, c'était la première crise du Darfour.
12:51C'était ma première mission humanitaire.
12:52Et j'étais à Nia, là, dans un très grand camp
12:55de personnes déplacées qui s'appelle Calma.
12:59Et effectivement, c'était déjà une situation dramatique à l'époque.
13:04Et bien évidemment, il y a un certain nombre d'éléments
13:06de la crise actuelle qui trouvent leur racine
13:07dans ce qui s'est passé à cette époque-là,
13:09même si en réalité, la guerre aujourd'hui au Soudan
13:11est bien différente, puisqu'elle touche tout le pays.
13:14Et que c'est une guerre qui est beaucoup moins politique,
13:18finalement.
13:19À l'époque, c'était véritablement la périphérie
13:21qui se sentait délaissée et moins bien traitée
13:25que le centre avec Hartoum,
13:27et qui demandait à être plus soutenue et plus entendue,
13:30et qui, du coup, avait été finalement remise
13:34dans le droit chemin, si je peux le dire comme ça, pardon,
13:38par le dictateur de l'époque, Omar El-Bechir,
13:41en mobilisant ces milices dites djendjawides,
13:45les milices des tribus arabes du Darfour,
13:49pour effectivement faire en sorte que les populations non-arabes
13:55ne soient plus en demande de cette autonomie
13:58qu'elles demandaient à l'époque.
13:59Et aujourd'hui, ces djendjawides, ce sont en fait
14:01les forces de soutien rapide qui constituent le cœur
14:04de ces trop-rebelles,
14:05et qui se battent actuellement
14:07contre les forces régulières soudanaises.
14:10Mais ce n'est plus, effectivement,
14:11cette opposition centre-périphérie,
14:14c'est plutôt une guerre des chefs
14:15entre deux généraux,
14:17qui sont tous deux d'origine arabe, d'ailleurs,
14:20qui a pu cet aspect, effectivement,
14:22inter-ethnique,
14:24qui était à l'origine,
14:26au centre de la crise du Darfour.
14:27En tout cas, ils ne se manifestent pas
14:29de la même manière.
14:31Et c'est vrai que le conflit, du coup,
14:32s'est répandu sur l'ensemble du pays,
14:34puisqu'il a même été jusqu'à Khartoum,
14:36le capital,
14:37qui a été en grande partie dévasté
14:38par les combats ces derniers mois,
14:40jusqu'à ce que les forces régulières
14:42reprennent la ville en début d'année.
14:44Donc, il y a une résurgence
14:45et malheureusement une continuité
14:46des besoins humanitaires dans ce pays,
14:49qui, depuis maintenant plus de 20 ans,
14:52connaît une instabilité quasi constante
14:54et au détriment, bien sûr, de sa population.
14:57Peut-être une dernière question, Caroline Bouvoir.
14:59On l'a dit, vous vous trouvez actuellement
15:00à Djamena, au Tchad,
15:01qui fait partie des pays voisins,
15:04qui accueillent beaucoup de réfugiés soudanais,
15:07et ce, depuis de nombreux mois.
15:09Dans quelles conditions ?
15:12Des conditions qui ne sont pas faciles non plus ici.
15:15L'intérêt pour eux d'être au Tchad,
15:17c'est qu'ils se sentent plus en sécurité
15:19qu'effectivement au Soudan.
15:20J'étais hier matin dans la ville d'Adré,
15:23qui est la ville frontière
15:24entre le Tchad et le Soudan,
15:27par laquelle on passe pour pouvoir rentrer au Darfour.
15:30Et dans la ville d'Adré,
15:32vous avez environ 200 000 personnes réfugiées
15:35qui sont là depuis près de deux ans,
15:39pour beaucoup d'entre elles.
15:40Il y a à peu près un million de réfugiés
15:41aujourd'hui au Tchad,
15:43dans un pays qui, historiquement,
15:44est plutôt plus pauvre que le Soudan,
15:47et qui, du coup,
15:48accueillit effectivement ces réfugiés
15:52en laissant la porte grande ouverte,
15:54mais qui, malheureusement,
15:56n'attire pas non plus beaucoup l'attention
15:58des financements internationaux
16:01pour accompagner les réfugiés qui sont sur place
16:04et qui, du coup, manquent effectivement de moyens
16:07pour leur permettre de vivre dans des conditions décentes
16:10en attendant que leur pays leur soit à nouveau accessible.
16:12Donc, il y a effectivement des vraies difficultés ici aussi,
16:16que ce soit dans la zone d'Adré
16:18ou un peu plus au nord,
16:20au niveau de la frontière de Tina,
16:22dans le Wadi Fira,
16:23où on a aussi des interventions en cours
16:25pour ce qui nous concerne avec solidarité,
16:27pour aussi pouvoir accompagner ces réfugiés.
16:30Merci infiniment, Caroline Bouvard,
16:32d'avoir pris le temps de témoigner
16:34sur notre antenne sur France 24,
16:36ce soir, de la situation au Soudan
16:38et puis au Tchad voisin également.
16:40Merci encore.
16:41Cet entretien est à retrouver sur notre site internet
16:44et nos réseaux sociaux.
16:45Restez avec nous sur France 24.
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