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  • il y a 7 semaines
En 2024, "la France a déjoué neuf attentats jihadistes" souligne Marc Hecker, et cinq ont été perpétrés depuis juillet 2024. Ils ont fait "peu de morts, mais en réalité, il ne faut pas une grande différence de savoir-faire" pour qu'ils deviennent plus meurtriers.

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Transcription
00:00qui s'intéresse à la radicalisation qui serait vraisemblablement de retour et en hausse chez les jeunes.
00:05Oui, les acteurs de la lutte antiterroriste notent depuis le début de l'année
00:09un retour à une tendance à la radicalisation des jeunes chez des mineurs et des jeunes majeurs.
00:17Et j'en veux pour exemple le chiffre sur les six attentats qui ont été déjoués depuis le début de l'année.
00:24Sur ces six attentats, les mises en cause avaient à chaque fois entre 17 et 22 ans.
00:30C'est la fourchette d'âge sur tous ces suspects.
00:33Ça vous montre donc cette jeunesse chez les mises en cause.
00:36Alors d'après les enquêteurs, le problème principal reste la recherche d'ultra-violence à chaque fois.
00:43Le terrorisme n'étant, je cite une source, n'étant que le débouché de cette recherche d'ultra-violence
00:50avec plusieurs hypothèses pour expliquer cette radicalisation chez les jeunes.
00:55Notamment l'effet décompensation après le Covid et après tout ce que cela a pu entraîner chez les jeunes
01:05et notamment chez les jeunes qui souffraient de problèmes mentaux, de solitude.
01:10Justement la santé mentale des jeunes qui est aussi en lien d'après les acteurs de la lutte antiterroriste
01:15avec cette recherche d'ultra-violence et cette fascination pour la propagande djihadiste.
01:20Et enfin, le 7 octobre, les attaques terroristes du 7 octobre menées par le Hamas
01:25ont également été un marqueur, nous disent les sources antiterroristes,
01:29pour renforcer cette fascination pour le djihadisme.
01:34Et nous sommes en ligne, merci Alexandra, avec Jacques Poinas,
01:37ancien chef de l'unité de coordination de la lutte antiterroriste
01:40à la direction générale de la police nationale.
01:43Je vous ferai réagir sur ce que vient nous dire Alexandra,
01:45sur cette radicalisation chez les jeunes.
01:47Mais tout d'abord, on voit que 10 ans après les attentats du 13 novembre,
01:51ces informations qui nous sont parvenues du parquet national antiterroriste,
01:54ce risque de la menace terroriste, quel est-il ?
01:57Est-ce que vous dites qu'il est beaucoup plus haut qu'il y a 10 ans ?
02:01Il est différent, je dirais.
02:03Je crois que nous sommes passés, depuis les dix dernières années,
02:11je dirais de terroristes quasi professionnels,
02:15souvent formés d'abord dans la délinquance de droit commun,
02:20puis dans le terrorisme organisé d'Al-Qaïda ou de Daesh,
02:26à une forme de terrorisme qu'on dit viral,
02:29et qui touche des gens, je dirais un éventail de plus en plus large de personnes,
02:37dans les âges, le sexe et la situation psychologique.
02:43C'est-à-dire que ce terrorisme, qui est quand même idéologique,
02:48touche des gens qui n'ont plus un lien très étroit
02:53avec les idéologues ou les terroristes organisés.
02:57Mais je crois qu'il ne faut pas non plus désidéologiser ce terrorisme.
03:03Parce que ces gens,
03:06qu'ils aient des problèmes psychologiques avérés ou même psychiatriques,
03:11qu'ils soient, je dirais, désocialisés,
03:16qu'il y ait un aspect de vengeance générale contre la société éventuellement,
03:22c'est quand même l'idéologie qui leur donne une espèce de motivation,
03:29de justification qui peut provoquer le passage à l'acte.
03:33– Monsieur Poinas, vous avez entendu ce que nous disait Alexandra
03:36sur la radicalisation chez les jeunes.
03:38Comment on peut lutter contre ce phénomène ?
03:41Et est-ce qu'on a les moyens en France de mettre en place une lutte efficace ?
03:46– Écoutez, le problème de la radicalisation,
03:53évidemment, lorsqu'il s'agit d'une idéologie à base religieuse ou pseudo-religieuse,
03:59le problème est plus précis.
04:03Mais vous savez, dans les années 80,
04:05à l'époque du terrorisme d'extrême-gauche,
04:07qui a été dans certains pays d'Europe,
04:09peut-être un peu moins en France,
04:10mais en Italie ou en Allemagne, extrêmement important,
04:13il y avait déjà d'une radicalisation.
04:17Tout terroriste est quelqu'un qui s'est radicalisé,
04:21en général, en s'appuyant sur une idéologie.
04:27Donc, parfois j'ai un peu de mal à comprendre
04:31pourquoi on s'interroge autant sur ce phénomène de radicalisation aujourd'hui,
04:36alors que dans les terrorismes précédents,
04:38on ne s'interrogeait pas sur ce plan-là.
04:40– Parce qu'il prend aussi beaucoup d'ampleur,
04:41et on le disait, le Covid a fait que le 7 octobre
04:44sont une des raisons aussi qui sont avancées
04:47pour ce que nous dit le parquet national antiterroriste.
04:50– Moi, je pense qu'il faut résister à l'idée
04:53de désidéologiser le terrorisme.
04:57L'idéologie, même lorsqu'elle paraît un peu éloignée
05:02du passage à l'acte,
05:04l'idéologie est quand même derrière.
05:06Donc, c'est avant tout lorsqu'une idéologie perd sa force
05:10que le terrorisme qui peut la soutenir s'arrête.
05:14– Sous-titrage Société Radio-Canada
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