Michel Onfray : «C'est le chef de l'Etat qui gouverne tout seul contre le peuple»

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Le philosophe Michel Onfray réagit à l'accord de 68 : «C'est le chef de l'Etat qui gouverne tout seul contre le peuple.»

Transcript

00:00Ça me convainc qu'il n'est pas gaulliste, ça c'est sûr.

00:02C'est-à-dire, voilà quelqu'un qui nous dit

00:03« Tout le monde respecte la Constitution de 58, mon œil, sûrement pas. »

00:08Et donc, je crois que ce qu'il nous dit là très précisément,

00:11c'est « Cause toujours, le Parlement, cause toujours. »

00:14J'arrive au Parlement en disant « Le Parlement va décider, maintenant,

00:17il avait une espèce d'anaphore, c'est vous qui déciderez, c'est vous qui déciderez, c'est vous qui décidez. »

00:22C'est le peuple, quoi.

00:22Et puis là, quand le peuple dit « Ça y est, on a décidé, c'est consultatif, hein.

00:26Celui qui décide, c'est le roi, qui s'appelle Emmanuel Macron.

00:29Et le roi, il s'en fout. Il se fout de vous.

00:32Il se fout des résultats électoraux.

00:33Et vous avez beau, à l'Assemblée nationale, décider de quelque chose,

00:36le roi mettra ça à la poubelle, jurisprudence 2008.

00:40C'est-à-dire, on met à la poubelle ce qui ne convient pas.

00:41Donc, à ce moment-là, fermons le Parlement. Ça ne sert à rien.

00:44On ne peut pas aller faire le kéké en disant « Je suis le général de Gaulle

00:46et je vais demander maintenant au Parlement, c'est nous qui allons faire la politique, etc. »

00:51Le jour où le Parlement fait la politique, parce qu'évidemment,

00:53il n'imaginait pas qu'une proposition du Rassemblement national

00:55puisse être votée au-delà du Rassemblement national et qu'elle fasse l'unanimité.

00:59Et là, d'un seul coup, ils se disent « Mince, il faut absolument qu'on fasse comme d'habitude,

01:03c'est-à-dire qu'on coupe la tête du peuple. »

01:05On coupe la tête du peuple. Le peuple, ici, c'est le Rassemblement national.

01:08Et de dire « Mais le président de la République n'a pas du tout l'intention

01:10de prendre ça en considération. »

01:12Il prend acte. Vous pensez ça. C'est bien, vous avez raison. Pensez-le.

01:16C'est moi qui décide de toute façon.

01:18Ça aussi, ça doit changer. C'est-à-dire un chef de l'État,

01:20ce n'est pas quelqu'un qui est dans le caprice personnel.

01:22Un chef de l'État, c'est quelqu'un qui pense d'abord à l'État,

01:24qui pense d'abord à l'État, à la France, aux Français,

01:27et à l'intérêt de la France.

01:28Ce n'est pas de dire « Moi, je jouis du pouvoir,

01:31et c'est moi qui décide de dire

01:32« Je ne négocie, je ne négocie pas,

01:34je négocie comme ceci ou je négocie comme ça. »

01:35Ce n'est pas ça. Ça, c'est une espèce de royauté, encore.

01:38C'est la monarchie absolue. Ce n'est même pas

01:39une monarchie constitutionnelle. Ce mépris

01:41du Parlement est signifié par quelqu'un qui nous a dit,

01:44je pense à M. Lecornu, qui nous a dit que

01:45désormais, le Parlement gouvernerait.

01:47C'est faux. C'est le chef de l'État qui gouverne

01:49tout seul contre le peuple.

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