Michel Onfray : «Aujourd’hui, il y a un effondrement de la nation»

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Ces dernières semaines, de nombreuses agressions ont eu lieu en France, notamment auprès des jeunes. Face à cela, le philosophe Michel Onfray estime qu’aujourd’hui, «il y a un effondrement de la nation».

Transcript

00:00 -A l'ère des enfants tyrans, des enfants rois,

00:02 on a même dépassé l'ère des enfants rois.

00:04 Il n'y a plus d'autorité possible ?

00:07 -Non, on ne peut pas décréter le retour de l'autorité

00:10 avec un mouvement de menton comme Attal,

00:12 en disant qu'on remettrait de l'autorité.

00:14 On ne remet pas de l'autorité dans l'Etat

00:17 comme on remet de l'eau dans une carafe.

00:19 On a fait tout s'effondrer.

00:21 L'autorité, c'était le pouvoir qui venait d'une puissance supérieure.

00:25 Saint Paul disait dans la lettre aux Romains

00:27 que tout pouvoir vient de Dieu.

00:29 Ça existe, ça va bien.

00:31 On explique que l'homme qui a le pouvoir,

00:33 il détient le pouvoir.

00:35 Après ça, de la transcendance, on a Rousseau qui dit

00:38 que le pouvoir ne vient pas de Dieu, il vient des hommes.

00:41 C'est le contrat social.

00:42 Aujourd'hui, il y a un effondrement de la nation.

00:45 On ne consulte plus le peuple, on se moque du peuple.

00:48 Le peuple dit qu'ils font leur petite cuisine,

00:51 mais ça ne nous regarde pas.

00:52 Chacun retrouve l'état d'esprit de la jungle.

00:55 Les enfants se retrouvent dans une jungle

00:57 et on fait le malin, on se filme,

00:59 on ne sait pas ce que c'est que tuer.

01:01 On dit que c'est eux qui ont tué.

01:03 "Je ne savais pas que j'allais tuer."

01:05 On entend tout ça.

01:07 Il n'y a pas d'intelligence, de raison, de culture, de morale.

01:10 Il n'y a pas de famille, mais l'école qui est derrière

01:13 n'est pas dans cette logique d'une répression digne de ce nom,

01:17 d'une répression affectueuse.

01:19 S'occuper des enfants.

01:20 J'étais assez turbulent au lycée.

01:22 J'ai eu la chance d'avoir un proviseur,

01:24 un préfet de discipline,

01:26 un ancien gendarme,

01:27 qui, à un moment donné, s'est mis à côté de moi.

01:30 -Il vous a cadré. -Il m'a dit

01:31 "Tu veux être puni ? Tu ne le seras pas."

01:34 "On va passer un contrat."

01:35 Tout de suite, on a passé un contrat

01:38 parce qu'il y avait une figure d'autorité

01:40 qui m'a dit "Faisons ensemble un certain nombre de choses.

01:44 "Tu vas me dire ce que tu veux faire, pas faire."

01:46 Il n'y a plus ça.

01:48 Aujourd'hui, on dit "Il n'est pas coupable, c'est une victime."

01:51 Il y a son père, l'époque, ceux-ci, ceux-là.

01:54 La situation va aussi avec cet effondrement de l'autorité.

01:57 Plus personne n'est responsable, plus personne n'est coupable.

02:00 Mais on voit des coupables partout.

02:03 C'est le règne du nihilisme généralisé.

02:05 [Musique]

02:08 [SILENCE]

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