- il y a 2 jours
Les voitures conçues par Henry Ford ont révolutionné la vie de millions de personnes dans le monde. Homme de contradiction, Ford était à la fois tourné vers l'avenir, novateur et généreux, mais aussi borné et rétrograde. Il était capable de sortir des millions de personnes de l'isolement grâce à sa Ford T, mais aussi de piéger des milliers d'ouvriers sur leur lieu de travail, leur interdisant de s'asseoir ou de parler. Enfin, Ford pouvait à la fois accueillir dans ses usines des minorités rejetées par ailleurs et afficher ouvertement son antisémitisme.
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00:00...
00:00Détroit, juillet 1938.
00:19L'Amérique honore un héros national.
00:30Henry Ford a 75 ans.
00:36La foule acclame le premier milliardaire qui a façonné sa propre mythologie.
00:47Celle d'un titan industriel, proche du peuple.
00:50Avec ses automobiles, Henry Ford a forgé la civilisation de la voiture.
01:02Et il a transformé le monde.
01:04Celle d'un titan industriel,
01:34Celle d'un titan industriel, proche du peuple.
02:04C'est aussi celle d'un populiste antisémite maladif.
02:10Un démiurge qui voulait tout standardiser, des machines aux ouvriers en passant par le mode de vie.
02:18À coup sûr, l'inventeur de ce siècle américain qui a posé son empreinte sur le monde dans lequel nous vivons.
02:28Alors, de quoi Ford est-il le nom ?
02:341913, la Ford Motor Company vient d'emménager dans sa nouvelle usine d'Island Park, dans la banlieue nord de Détroit.
02:59Du jamais vu. Un immense complexe industriel.
03:04Bientôt surnommé le palais de cristal, avec ses dizaines de milliers de vitres qui baignent de lumière les ateliers.
03:15Henry Ford a une obsession.
03:19Comment faire travailler plus vite ses ouvriers ?
03:22La réponse, c'est une idée qui va accoucher d'un nouveau monde, la chaîne de montage.
03:29Une rivière industrielle, avec ses affluents qui apportent les pièces nécessaires.
03:43Au lieu de confier l'assemblage à une équipe qui va d'une pièce à l'autre, un tapis roulant évite le déplacement des ouvriers et leur impose la cadence.
03:59Il faut, selon les mots de Ford, apporter le travail à l'ouvrier au lieu d'amener l'ouvrier au travail.
04:11Il ne doit pas avoir une seconde de moins qu'il ne lui faut, ni une seconde de plus.
04:16Ford a retenu les leçons de la division des tâches, chère à l'ingénieur Frederick Taylor, père de l'organisation scientifique du travail.
04:37Mais il va plus loin.
04:42Avec la chaîne de montage, c'est la machine qui désormais fixe la nature et le rythme du travail humain.
04:49Et des centaines de travailleurs alignés besognent presque épaule contre épaule.
05:05Les résultats sont faramineux.
05:07La productivité explose.
05:11Il fallait 12 heures pour fabriquer une automobile.
05:15Il ne faut plus que 93 minutes après l'introduction de la chaîne de montage
05:20qui expulse, inlassablement, la cohorte des voitures, toutes rigoureusement identiques et prêtes à l'emploi.
05:29La chaîne de montage et la production de masse installent Henry Ford dans l'histoire.
05:42Une révolution industrielle et le rêve assouvi d'un autodidacte.
05:46Né de parents fermiers en 1863 à Dearborn, un village dans l'état du Michigan.
05:54Quand le nouveau monde est en grande partie un territoire vierge,
06:01où le cheval et le chemin de fer règnent encore en maître.
06:04Quand les premiers des rics crachent leur huile visqueuse,
06:13ce pétrole dont on ne sait pas encore qu'il sera le combustible de l'avenir.
06:18L'avenir dont Ford sera l'architecte.
06:21Le jeune garçon brille en arithmétique à l'école.
06:31Sa fascination pour les mécanismes a donné naissance à un passe-temps.
06:36La réparation des montres.
06:42Maîtrise des horloges et culture de l'efficacité.
06:45Déjà une seconde nature pour le garçon de ferme du Michigan,
06:49orphelin de mère à l'âge de 13 ans.
06:58Pas question pour Henry Ford d'une vie harassante dans les champs.
07:03Il quitte son père, ses cinq frères et soeurs,
07:07et fuit l'exploitation familiale.
07:12Direction Détroit, où il grimpe vite les échelons,
07:15jusqu'à devenir ingénieur chez l'électricien Edison.
07:20Tandis qu'il passe soirées et week-ends à bricoler des moteurs à explosion.
07:32En Europe, en 1886, le pionnier allemand Karl Benz a frappé un grand coup avec son tricycle.
07:39Dix ans plus tard, Ford fait plus fort, en mettant au point son fameux quadricycle.
07:48Mais c'est quelques années plus tard, avec ses exploits en course,
07:57que la célébrité de Ford franchit un cap.
07:59En 1904, il bat même le record du monde de vitesse avec l'un de ses prototypes.
08:09146 km heure.
08:10Une publicité sans égale pour la Ford Motor Company qu'il vient de fonder avec son nom pour emblème.
08:22Mais Ford a un autre dessin.
08:24Il dit « Je veux créer une automobile pour la grande multitude. »
08:30Et il n'hésite pas à débarquer les associés qui ne voient dans la voiture qu'un accessoire pour les riches élites.
08:35Il égrène l'alphabet pour ses premières créations.
08:50Modèle A.
08:53Modèle K.
08:56Modèle N.
09:00Et il s'arrête à la lettre T.
09:05Son coup de génie, c'est cette vision d'une automobile low-cost accessible aux classes moyennes et populaires.
09:18Cette modèle T, sans fioritures, qui brinque balle partout.
09:32Facile à réparer, une couleur unique.
09:35D'abord verte, puis bientôt noire.
09:38Et moitié moins chère que ses concurrentes.
09:43La bagnole du peuple trouve tout de suite son public.
09:48Médecins.
09:49Vendeurs ambulants.
09:51Artisans.
09:56Fermiers.
09:57C'est un best-seller et elle fait la fortune de Henry Ford.
10:08Il a 45 ans.
10:11Avec la modèle T, il met l'Amérique sur des roues.
10:19Ford mêle sa gloire naissante à celle des grands espaces américains.
10:24A la faveur d'expéditions touristiques, hissées au rang d'attractions médiatiques et populaires.
10:32Sous l'œil des journalistes et de la filiale cinéma de la compagnie, Ford fait l'apologie de la nature et d'une vie rustique.
10:43Il est désormais l'un des hommes les plus riches de la planète.
10:52Mais il sculpte sa statue d'homme du peuple à des années-lumière de ses financiers de Wall Street qu'il voue au Gémonie.
10:59Un provincial proche de la terre et amateur de plaisir simple qu'il partage avec un immuable équipage.
11:15Sa femme, Clara, épousée à l'âge de 25 ans, est fille de fermiers du Michigan, comme lui.
11:21Le surnom dont il l'affuble, de Believer, la croyante, en dit long sur son soutien indéfectible depuis les balbutiements de l'Odyssée Fordienne.
11:36Leur fils unique, Edsel, préparé à son destin dès l'enfance.
11:42L'héritier désigné n'a que 26 ans quand son père le nomme président de la compagnie Ford.
11:48Mais personne n'est dupe. Henry reste le patron absolu.
12:00Les vrais héros de ces camping trips dans les Appalaches ou en Nouvelle-Angleterre,
12:06ce sont ces quelques figures américaines, industrielles et millionnaires,
12:11qui paradent devant les caméras de la Ford Movie Company.
12:18Mais les deux incontestables vedettes de ses virées sont Ford, bien sûr,
12:25et son ancien employeur, devenu son ami,
12:30l'inventeur le plus célèbre de son temps, Thomas Edison.
12:35Ford a beau prêcher la simplicité et la rusticité,
12:46avec ses riches compagnons de route,
12:48l'aventure en camping s'arme de toutes les commodités.
12:56Avec le mécanicien en chef du pays,
12:59la chaîne s'installe même à table.
13:00Ford met en scène son amitié avec Thomas Edison
13:13et s'inscrit ainsi dans le sillage du plus prolifique inventeur de son temps.
13:22On lui doit le phonographe.
13:24Ou le kinétoscope, ancêtre du cinéma.
13:45Surtout, Edison, c'est l'homme qui a allumé l'Amérique
13:49avec l'invention de l'ampoule incandescente.
13:53Une sorte de génie, autodidacte aussi.
13:56On lui doit même la première voiture électrique.
13:59Mais pour l'heure, c'est le moteur à explosion de la Ford T
14:07qui remporte tous les suffrages.
14:16Aux Etats-Unis, plus que nulle part ailleurs,
14:20l'impact de l'automobile redessine l'espace.
14:23L'économie et la culture populaire d'une société redéfinie par la voiture.
14:37Dans les années 1910,
14:39les grandes villes, déjà en plein essor,
14:42voient l'irruption d'un nouveau bruit.
14:45Celui de ces moteurs à explosion
14:47qui organisent une nouvelle cacophonie.
14:53C'est le temps des premiers embouteillages
14:57et des klaxons.
15:03Des amandes
15:05et des premiers accidents.
15:13Les chevaux disparaissent peu à peu
15:16et la rue devient une jungle mécanique.
15:18Sur le siège avant de la Ford T,
15:35c'est une nouvelle éthique de vie
15:36qui débarque dans les villes et à la campagne.
15:39Le confort matériel,
15:46la culture du divertissement et des loisirs,
15:49l'épanouissement personnel.
15:58Un nouvel évangile
16:00dont Ford peut être plus que tout autre industriel de l'époque
16:03est le prophète.
16:05Les distances raccourcissent
16:12et paradoxalement,
16:14la nation s'agrandit,
16:16offrant aux Américains
16:17le voyage vers son interminable horizon.
16:20Pour les dizaines de milliers d'immigrants
16:31qui afflutent aux Etats-Unis
16:33dans ce premier quart du XXe siècle,
16:35l'horizon s'arrête souvent
16:37au gris des usines Ford.
16:38En 1914,
16:49les deux tiers des ouvriers d'Island Park
16:51sont ukrainiens,
16:53lituaniens,
16:54polonais,
16:55roumains
16:56ou encore grecs.
16:58Plus de 50 nationalités au total.
17:00De la langue anglaise,
17:09ils ne connaissent souvent que l'apostrophe
17:11« Hurry up ! »
17:13« Dépêche-toi ! »
17:14hurlé par les contre-maîtres.
17:15Le travail à la chaîne
17:26décuple la productivité.
17:28Mais très vite,
17:29la compagnie Ford a un problème.
17:32Le prolétariat épuisé
17:34fuit les cadences infernales.
17:36Il faut sans cesse
17:37remplacer les ouvriers.
17:38Alors Ford change les règles du jeu.
17:47Le 5 janvier 1914,
17:49il fait une annonce révolutionnaire.
17:52La journée de travail d'un ouvrier
17:54sera désormais payée 5 dollars.
17:57Plus du double de ce qui se fait ailleurs.
18:03Salaires élevés,
18:05production et consommation de masse,
18:07les principes du fordisme
18:10vont gouverner le capitalisme
18:11du XXe siècle,
18:13dans le monde entier,
18:15ou presque.
18:20Dès le lendemain de l'annonce,
18:2210 000 chômeurs se pressent
18:24contre les grilles d'Illand Park.
18:26Le pari incroyable de Ford
18:28a fonctionné.
18:30Le problème du turnover
18:32est résolu.
18:35Et la légende
18:36du héros du peuple
18:37est en marche.
18:43Ford déclare
18:44« Nous fabriquons des hommes
18:46autant que des automobiles. »
18:50Les êtres humains,
18:51comme les machines,
18:53nécessitent des réglages constants
18:54pour fonctionner
18:55de manière harmonieuse
18:56et productive.
18:57Ford est aussi un ingénieur social
19:05et il crée une structure inédite,
19:08le département sociologique.
19:13Dans un fascicule de 41 pages,
19:16la compagnie édicte
19:17les règles de vie
19:18d'un bon Américain
19:19et, photo comparative à l'appui,
19:22conseille ce qu'il faut faire
19:24et ne pas faire.
19:27« On ne peut pas avoir
19:29de morale sans propreté »
19:31décret Ford.
19:32S'il veut gagner
19:34ses 5 dollars par jour,
19:36l'ouvrier doit mener
19:36une vie qui respecte
19:38les canons
19:38de cette morale
19:39fordienne.
19:43Habiter un logement propre,
19:45bien éclairé
19:46et ventilé.
19:48Ne pas cracher par terre,
19:50chasser les mouches
19:50de la maison.
19:54Prendre soin de sa santé
19:55avec l'aide des médecins
19:56de la compagnie,
19:58ne pas boire d'alcool.
20:01Mais aussi,
20:02veiller au bien-être
20:03et à la scolarisation
20:04des enfants.
20:08Surtout,
20:09l'ouvrier doit épargner
20:11et ne pas dépenser
20:12à tort et à travers.
20:13des suggestions
20:19aux allures
20:20d'injonction
20:21avec punition
20:22à la clé.
20:27Un bataillon
20:28d'une centaine
20:29d'inspecteurs
20:29de la compagnie
20:30visite à l'improviste
20:31les domiciles.
20:34Si l'inspection
20:35s'avère négative,
20:36l'ouvrier
20:37se voit infliger
20:38une retenue
20:38sur salaire.
20:39Et s'il ne corrige
20:41pas ses fautes,
20:42il est licencié.
20:50Le monde uniforme
20:51est standardisé
20:52selon Henry,
20:54l'autre visage
20:55du fordisme.
21:04Ce paternalisme
21:05remporte alors
21:06tous les suffrages
21:07et Détroit
21:09est devenu
21:10une incontournable
21:11escale
21:12pour l'homme
21:12le plus puissant
21:13du pays.
21:15Le président
21:16Woodrow Wilson
21:17sait qu'il ne pourra
21:19faire la guerre
21:19en Europe
21:20qu'avec l'appui
21:21de la machine
21:22bien huilée
21:22des usines Ford.
21:33Le fabricant
21:35de voitures
21:35isolationnistes
21:36convaincues
21:37est le plus féroce
21:38opposant
21:39à l'entrée
21:40des Etats-Unis
21:40dans le conflit.
21:43Il dit
21:44la guerre
21:45n'est qu'un gâchis
21:46colossal,
21:47un gaspillage
21:48et un désastre
21:49économique.
21:51Et pourtant,
21:53la première guerre
21:53mondiale
21:54sera au final
21:55une étape décisive
21:56dans l'expansion
21:58internationale
21:59de son empire.
21:59en avril 1917,
22:06les soldats américains
22:07traversent
22:07l'Atlantique
22:08et l'industriel
22:10met ses usines
22:11au service
22:11du gouvernement.
22:16Henry Ford
22:17se met en scène
22:18dans l'effort
22:19de guerre
22:19avec la mise au point,
22:22parfois laborieuse,
22:23d'un des premiers
22:24des chars
22:25de l'histoire.
22:30Ou bien
22:31au volant
22:32du tracteur
22:33qu'il développe
22:34à la demande
22:34de l'Angleterre,
22:36soucieuse
22:36de libérer
22:37ses fermiers
22:37du travail au champ
22:38pour les envoyer
22:39au front.
22:54Après la première
22:55guerre mondiale,
22:57l'Empire américain
22:58a pris son envol.
23:02Et la Ford Motor Company
23:04devient la figure
23:05de proue
23:05autant que la métaphore
23:07de la puissance
23:07industrielle
23:08des Etats-Unis.
23:09En 1923,
23:18les ouvriers Ford
23:19et leurs patrons
23:20célèbrent en grande pompe
23:22la 10 millionième
23:23modèle T.
23:31Jamais une automobile
23:33n'a été commercialisée
23:35à si grande échelle.
23:39une voiture sur deux
23:43dans le monde
23:44sort des usines Ford.
23:52La compagnie
23:54construit désormais
23:55des usines
23:55au Canada,
23:58en Afrique du Sud,
24:00en Europe,
24:01en Amérique latine et s'implante
24:07même en URSS.
24:09Et voilà la faucille
24:13et le marteau associés
24:15au logo Ford
24:16en lettres cyrilliques.
24:19Le mariage peut surprendre,
24:21mais Lénine voit en Ford
24:23une figure révolutionnaire
24:24qui a changé la donne
24:26avec sa chaîne de montage.
24:27Fabriquer des hommes
24:32autant que des automobiles.
24:35La philosophie
24:36Fordiste
24:37s'accommode
24:37très bien
24:38des méthodes
24:39bolcheviques.
24:39et le matiques
24:41sera,
24:41et le vainque
24:42au Canada,
24:48des hommes
24:49L'homme qui joue avec son petit-fils, Henry Ford II, est au fait de sa gloire.
25:19Il a 60 ans, une figure populaire à l'opposé des milliardaires mal aimés comme le pétrolier Rockefeller ou le banquier J.P. Morgan.
25:37Ford n'est plus seulement un industriel, mais se voit aussi comme un sage et un visionnaire.
25:49Ford n'aime pas lire parce que les livres lui embrouillent l'esprit.
25:54Il confesse sans honte son inculture.
25:57Il a pourtant des idées sur tout.
25:59Le pacifisme, la détestation des villes, la diète alimentaire et l'exercice physique, l'observation des oiseaux, la chimie dans l'agriculture.
26:11Jusqu'à des opinions plus baroques sur la réincarnation après la mort ou sa haine des vaches, animal qu'il juge stupide et inutile.
26:24Ford a des idées sur tout.
26:27Et il a aussi des idées sur les juifs.
26:30En 1918, Ford a racheté le journal local de son village natal.
26:47Le Dearborn Independent sera le porte-voix de ses opinions.
26:50Le journal est distribué gratuitement par les concessionnaires Ford et il touche des millions d'Américains.
27:06La devise de l'hebdomadaire annonce la couleur.
27:10La chronique de la vérité ignorée.
27:15Ces vérités que, selon Ford, la presse aux ordres des banquiers cache au grand public.
27:20Chaque semaine, le Mania dicte un éditorial, la page de M. Ford.
27:37Il y éreinte Wall Street et la finance.
27:40Il fait l'apologie de la terre et du bon sens populaire.
27:44Et surtout, à partir du printemps 1920,
27:50The Dearborn Independent présente le juif comme l'incarnation du mal.
27:57Le juif qui aurait provoqué la première guerre mondiale.
28:04Mille Allemagne à genoux.
28:05Fomentait la révolution bolchevique.
28:07Et maintenant, détruirait la civilisation américaine.
28:23Le cinéma et le théâtre, colonisés par le juif.
28:27Le jazz, avec ce quelque chose de satanique qui empoisonne la jeunesse américaine.
28:39L'invention du juif.
28:41La corruption morale du baseball.
28:45Le péril juif, encore et toujours.
28:49Ford écrit, les juifs sont les charognards du monde.
28:53En voilà assez du peuple élu.
28:55Un jour, ils récolteront ce qu'ils ont semé.
29:02Un pogrom de papiers qui s'inscrit dans une haine séculaire,
29:06ravivée par les vagues d'immigration en provenance d'Europe de l'Est.
29:11L'antisémitisme américain atteint son apogée dans les années 1920,
29:18à une époque où le mouvement suprémaciste blanc, le Ku Klux Klan,
29:22affiche 4 millions de membres et dont Détroit est l'une des places fortes.
29:26Près d'une centaine d'articles sur deux ans,
29:40bientôt rassemblés dans un ouvrage en quatre volumes,
29:43sous le titre générique,
29:45Le juif international,
29:47traduit en 16 langues.
29:48Ford s'inspire largement d'un des plus célèbres faux de l'histoire,
29:58forgé par la police secrète du tsar de Russie à la fin du XIXe siècle.
30:04Les protocoles des sages de Sion,
30:08un pseudo-programme juif de déstabilisation et de domination du monde.
30:12Henry Ford sera, aux côtés des nazis,
30:22l'un des plus élés propagateurs des protocoles.
30:29Moins que par sa religion,
30:31Ford définit le juif par sa race,
30:34le présentant parfois comme un germe,
30:36qui doit faire l'objet d'un nettoyage.
30:38Un vocabulaire hygiéniste
30:40que reprendront au mot près Adolf Hitler
30:43et les nationaux-socialistes allemands.
30:54Dans le second volume de Mein Kampf,
30:57Hitler, au sujet de Ford, écrit
30:59« Un grand homme qui seul a défié le pouvoir de l'argent juif aux États-Unis. »
31:08Attaqué pour ses saillies antisémites,
31:15Ford finit par présenter ses excuses
31:17à la communauté juive américaine en 1927.
31:25Ce qui ne l'empêchera pas, 11 ans plus tard,
31:28d'accepter la grande croix de l'ordre suprême de l'aigle allemand,
31:32décernée par le Troisième Reich.
31:34Si à la fin des années 1920,
31:47l'étoile de Ford pâlit,
31:49c'est aussi parce que la compagnie
31:51vit sa première crise.
31:53Les ventes de la modèle T
31:54déclinent.
31:56Ford a été détrônée
31:58par les deux autres géants de Détroit,
32:00Chrysler,
32:01et surtout General Motors.
32:04avec son large éventail de marques
32:06et de modèles plus attractifs.
32:15Cadillac pour les riches,
32:18Buick pour les battants,
32:20Chevrolet pour les masses,
32:23Pontiac pour les pauvres mais fiers,
32:26Oldsmobile pour les discrètement taisés.
32:28Les consommateurs et les consommatrices
32:37veulent de la diversité
32:39et ils veulent changer plus souvent de voitures.
32:43Et là aussi,
32:44General Motors innove
32:46en créant le Crédit Auto.
32:47Edsel Ford comprend cela mieux que quiconque.
33:03Lui qui mène une ville luxueuse
33:05à Détroit, au New York,
33:07fréquente les fêtes et les musées,
33:09joue au golf
33:10et navigue sur de luxueuses embarcations
33:13aux grands dames de son père.
33:19Edsel et son style de management moderne
33:22sont appréciés au sein de la compagnie.
33:26Mais Henry reste sourd
33:27au conseil de son fils unique
33:29d'engager les mutations industrielles
33:31nécessaires pour lancer un nouveau modèle.
33:34Il est toujours aussi compliqué
33:39d'exister auprès de ce père
33:40qui ne l'estime pas assez coriace
33:42pour diriger la compagnie.
33:48Et il faudra quelques années
33:50avant que le fondateur
33:52se résigne à arrêter la production
33:54de la modèle T
33:55au profit d'une nouvelle voiture.
33:58Baptisée modèle A,
34:00elle doit marquer la renaissance
34:02de la compagnie de Dearborn.
34:04Lancée sur le marché en 1928,
34:09la modèle A est un triomphe commercial.
34:14Plus rapide, plus moderne,
34:16avec ses essuie-glaces
34:17et son démarreur automatique,
34:20ses ventes relancent l'entreprise.
34:22En 1929, plus de 120 000 personnes,
34:43dont des milliers d'étrangers,
34:45visitent la plus grande usine du monde,
34:47Rouge Plant,
34:48où est produite la modèle A.
34:52Le pays tout entier
34:53l'appelle simplement Rouge.
34:58Un monstre manufacturier,
35:01situé à quelques encablures
35:02de la ville de Dearborn,
35:05conçu comme la quintessence
35:06du fordisme.
35:07L'industriel veut désormais
35:13contrôler tous les rouages
35:15de la production,
35:16des matières premières
35:17aux produits finis.
35:19La société a acheté aux Etats-Unis
35:24et dans le monde entier
35:25des mines de charbon
35:27et des mines de fer,
35:29des carrières de sable
35:30et des forêts,
35:32des lignes maritimes
35:34et de chemins de fer.
35:36Tout cela pour alimenter
35:38Rouge,
35:40la mecque de la civilisation industrielle.
35:43Un port en eau profonde.
35:53Des machines de la taille
35:55d'un immeuble.
36:03La plus grande fonderie d'acier
36:05de la planète,
36:07d'où sortent les moteurs
36:08encore en fusion
36:09de la Ford A.
36:10Seul actionnaire de son entreprise,
36:23sans avoir de dividendes à payer,
36:26de partenaires à consulter
36:27ou de banques
36:28à qui rendre des comptes,
36:30Ford le démiurge,
36:32ne connaît pas d'entrave
36:33à ses ambitions.
36:40En 1928,
36:49il achète au Brésil
36:50un territoire
36:51de la taille du Tennessee.
36:54Sur les rives
36:55du fleuve Tapajos,
36:56un affluent de l'Amazonie.
36:58Ford a d'énormes besoins
37:09en caoutchouc.
37:11Il veut planter des évéas.
37:19Mais comme toujours avec lui,
37:22sa vision est plus large.
37:23Au bout de deux ans,
37:29une ville émerge
37:30de la forêt,
37:32modelée sur le modèle
37:33traditionnel
37:34du Midwest états-unien,
37:36avec ses clôtures
37:37et ses porches blancs.
37:40Elle s'appellera
37:41Fordlandia.
37:42Un nom qui résonne
37:49comme une utopie
37:50civilisatrice
37:51au cœur de la jungle.
37:55Ford,
37:57ses promesses d'emploi
37:58et de prospérité
37:59sont bien accueillies
38:00au Brésil.
38:02Le Washington Post
38:03écrit même
38:04qu'il apporterait
38:05la magie
38:06de l'homme blanc
38:06dans les régions sauvages.
38:08avec l'intention
38:13de cultiver
38:14non seulement
38:14le caoutchouc,
38:16mais aussi
38:16les ramasseurs
38:17de caoutchouc.
38:22Un hôpital
38:24et une école,
38:25un château d'eau
38:26et un générateur électrique,
38:28des trottoirs,
38:29des lampadaires,
38:33avec American Way of Life
38:35et catéchisme puritain
38:37au programme.
38:38Les habitants
38:44de Fordlandia
38:45ont aussi
38:46des directives précises
38:47pour faire sécher
38:48le linge
38:49et des contrôleurs
38:50vérifient
38:50qu'ils utilisent
38:51bien du papier toilette.
38:56Mais les ouvriers
38:57brésiliens
38:57n'apprécient pas forcément
38:59les hamburgers
39:00ou les fruits en conserve
39:01qu'on leur sert
39:01à la cantine.
39:03Ils aiment
39:04encore moins
39:05les badges d'identité
39:06au revers de leur chemise
39:07ou le labeur
39:08en pleine canicule.
39:16Le Fordisme
39:17ne fait pas bon ménage
39:18avec la forêt amazonienne.
39:20mais au moins
39:24s'il y avait eu du caoutchouc.
39:30Henry Ford
39:30n'a jamais mis les pieds
39:32à Fordlandia
39:33et il n'a pas non plus
39:35consulté de botanistes
39:36qui auraient pu lui dire
39:37que la région abritait
39:39les parasites
39:39les plus tenaces
39:40de l'EVA.
39:41C'est un fiasco total
39:46et pas un seul litre
39:49de latex
39:50ne sera produit.
39:5924 octobre 1929
40:01Le jeudi noir
40:06du krach boursier
40:07plonge les Etats-Unis
40:08dans la détresse
40:09et le marasme
40:09un an après
40:11le succès
40:11de la modèle A.
40:19Détroit
40:20celle qu'on surnomme
40:22Motor City
40:23est frappée
40:23de plein fouet.
40:24En trois ans
40:3050%
40:32de la main d'oeuvre
40:32est licenciée.
40:39L'Amérique
40:40est la dernière
40:41des grandes puissances
40:42occidentales
40:42à ne pas avoir
40:43d'assurance chômage
40:45pas de sécurité sociale
40:46pour les personnes âgées
40:47et pas d'aide nationale
40:49pour les pauvres.
40:54Henry Ford
40:58semble indifférent
41:00incapable
41:01de comprendre
41:02la complexité
41:03de la crise.
41:05Il n'hésite pas
41:06à proclamer
41:06que la grande dépression
41:08est une chose saine
41:09qui éliminera
41:11tous les excès
41:11des années 20.
41:13Et d'ailleurs
41:14il suffirait
41:15de traverser la rue
41:16pour trouver du travail.
41:18Henry Ford
41:19et son fils
41:20Edsel
41:20croient que les bons
41:21temps arrivent
41:22et la prospérité
41:22est à hand.
41:23c'est leur message
41:24de la nouvelle année.
41:26Les États-Unis
41:28même si elle est
41:29en bas
41:29c'est une proposition
41:30très grande
41:30de la business.
41:32Mais je crois
41:33que le pays
41:33est prêt
41:34pour faire
41:34un step décide
41:35prochain prochain
41:36et nous faisons
41:37tout le monde
41:38pour aider
41:39à l'aider.
41:40Qu'est-ce que tu penses
41:41de ça, Frère ?
41:42Je pense que
41:43tout le monde
41:43a décidé
41:43qu'ils ont dû
41:45aller à l'arrière.
41:46Je pense
41:46qu'à partir de maintenant
41:47qu'il n'y ait
41:48que personne
41:48ne peut
41:49stopper
41:49ce grand pays
41:50d'aller à l'arrière.
41:51C'est un blast.
41:53mais du travail
41:57il n'y en a plus.
42:00Les voitures
42:01ne se vendent plus.
42:03Trois ans
42:04après le succès
42:05de la modèle A,
42:06les effectifs
42:07chez Ford
42:08ont été divisés
42:09par trois.
42:11Il est loin
42:11le temps
42:12du monopole.
42:14Ford
42:14est définitivement
42:16distancé
42:16par General Motors
42:18et Chrysler.
42:18Mais Henry
42:21en reste
42:22à son obsessionnel
42:23mantra
42:23produire
42:25toujours
42:25et encore
42:26et plus vite.
42:28Et il a fait
42:29de rouge
42:30un enfer.
42:38Un monde
42:39déshumanisé
42:40mis en scène
42:41par le cinéaste
42:42Charlie Chaplin
42:43dans son film
42:44Les Temps Modernes
42:44ou tel
42:47que le dépeint
42:47la philosophe française
42:49Simone Veil.
42:52Dans son journal d'usine
42:54elle écrit
42:55Il y a deux facteurs
42:59dans cet esclavage
43:00la vitesse
43:02et les ordres.
43:04Il faut
43:05en se mettant
43:06devant sa machine
43:07tuer son âme
43:09pour huit heures
43:09par jour.
43:11Sa pensée
43:12ses sentiments
43:13tout
43:14et toujours
43:16il faut se taire
43:17et obéir
43:18se taire
43:19et prier.
43:20Suivre le rythme
43:26devient une idée fixe
43:28pour les cent mille
43:28travailleurs
43:29parfois victimes
43:30de tremblements
43:31ou d'insomnie.
43:33Une nouvelle maladie
43:34nerveuse
43:35qu'ils ont baptisée
43:36la Fordite.
43:39Il est interdit
43:41de siffler
43:41de fumer
43:42ou encore
43:43de parler.
43:45Les travailleurs
43:45en sont venus
43:46à mettre au point
43:47la technique
43:48dite
43:48du murmure Ford.
43:50ils chuchotent
43:51sans bouger
43:52les lèvres
43:52et sans se regarder.
43:58Et pour certains
43:59c'est encore
44:00plus difficile
44:01comme pour
44:02ces milliers
44:03d'ouvriers noirs
44:04qui travaillent
44:05à la fonderie.
44:06Ford a longtemps
44:07été le seul
44:08à embaucher
44:09des afro-américains
44:10lustrant ainsi
44:12son image
44:12d'entreprise
44:13généreuse
44:14et humaniste.
44:18Mais l'esprit
44:19de ségrégation
44:20demeure.
44:21Et les noirs
44:22sont en majorité
44:23cantonnés
44:24aux pires tâches
44:24de rouge.
44:36Et pour faire
44:37régner l'ordre
44:37Henry Ford
44:38peut compter
44:39sur un homme
44:39sulfureux
44:40dont il a fait
44:41au fil des ans
44:42son bras armé
44:43dans la compagnie.
44:44Harry Bennett
44:50est le chef
44:50de la sécurité
44:51et le directeur
44:52du personnel
44:53de rouge.
44:56Il ne porte pas
44:57la cravate
44:58mais un nœud papillon
44:59pour que son adversaire
45:00ne puisse pas
45:01le saisir
45:02lors d'une bagarre.
45:05Cet ancien
45:05boxeur amateur
45:06est connu
45:07pour ses liens
45:08avec la pègre
45:09mais aussi au sein
45:10de la police
45:11de Détroit.
45:12Ford lui accorde
45:13une confiance
45:14absolue
45:15jusqu'à lui donner
45:16les clés
45:17de sa croisade
45:18contre les syndicats.
45:19Les années 1930
45:30sont des années
45:31de lutte sociale
45:32sans précédent.
45:33L'élection
45:34du démocrate
45:35Franklin Delano Roosevelt
45:36en 1932
45:37a permis
45:38l'adoption
45:39de lois favorables
45:40aux syndicats.
45:46Agité par les grèves
45:47General Motors
45:48puis Chrysler
45:49finissent par céder
45:50aux revendications.
45:56Pas Ford.
45:58Bennett dirige
46:00une escouade armée
46:00de 3000 hommes
46:01composés de sportifs,
46:03de voyous
46:03et d'ex-détenus.
46:06Ils espionnent
46:06et matent
46:07les ouvriers militants.
46:10La plus importante
46:12police privée
46:13des Etats-Unis
46:13selon le New York Times
46:15dont la violence
46:20lui vaudra
46:21d'être appelée
46:21la Gestapo
46:22de Ford.
46:29En 1932,
46:31une manifestation
46:32à proximité
46:33de Rouge
46:34dégénère.
46:36La police
46:37de Dearborn
46:38et la milice
46:38tirent sur le cortège.
46:46On dénombre
46:4725 blessés
46:48et 4 morts.
46:52Le massacre
46:52de Dearborn
46:53fait scandale
46:54dans tout le pays.
46:56Mais Ford
46:57reste inflexible
46:59tout au long
46:59de la décennie.
47:00En mai 1941,
47:06Etzel Ford,
47:07bravant son père,
47:09négocie
47:09avec les syndicats.
47:12Fou de rage,
47:13Henry menace alors
47:14de fermer
47:15toutes ses usines
47:16plutôt que de céder.
47:20Mais cette fois,
47:21même sa femme Clara
47:22se rebiffe
47:23et menace
47:24de le quitter.
47:26Ford
47:26capitule.
47:30Il ordonne
47:35à Bennett
47:35de signer
47:36un accord
47:37qui se révèle
47:39ironiquement
47:39être le plus
47:41généreux
47:41de toute l'industrie.
47:42Oubliez le réformateur,
48:03le visionnaire.
48:05À 80 ans,
48:06Henry Ford
48:07apparaît de plus en plus
48:08comme un vieil homme
48:09irresponsable
48:10et réactionnaire.
48:12qui passe désormais
48:15l'essentiel
48:15de son temps
48:16dans le passé.
48:20À quelques kilomètres
48:21des fumées de rouge,
48:24il a fait bâtir
48:24Greenfield Village
48:26sur le modèle
48:27des petites villes
48:27de son enfance rurale.
48:29On peut y visiter
48:37une ferme,
48:38une école,
48:39un établi
48:39de forgerons
48:40ou encore
48:41le premier atelier
48:42où il créa
48:43le quadricycle
48:4450 ans plus tôt.
48:50Premier brocanteur
48:52du pays,
48:53Ford a rassemblé
48:54la plus vaste
48:55collection nationale
48:56de meubles,
48:57de vêtements
48:57ou d'articles
48:58ménagers
48:59des 18e
49:00et 19e siècles.
49:05Pour son anniversaire,
49:07ses concessionnaires
49:08se cotisent même
49:09pour lui offrir
49:10un moulin à vent.
49:17Une ode au passé,
49:19comme si,
49:20à l'automne
49:21de sa vie,
49:22Henry Ford
49:23voulait restaurer
49:24une sorte
49:24de paradis perdu,
49:25celui qui l'a
49:27contribué
49:28à détruire.
49:41Cet homme fatigué,
49:43diminué
49:44par une attaque
49:44cérébrale,
49:46reste toutefois
49:46au centre du jeu
49:47quand l'Amérique
49:48entre en guerre.
49:49Dès février 1942,
50:00la Ford Motor Company
50:01cesse temporairement
50:03la production
50:03de voitures civiles
50:05et consacre
50:06la puissance
50:07de ses chaînes
50:07de montage
50:08à la fabrication
50:09exclusive
50:10de matériel militaire.
50:15Des chars,
50:16bien sûr.
50:17mais on lui doit
50:22aussi l'invention
50:23de la légendaire Jeep.
50:31Enfin,
50:32devenu un pilier
50:33de cet arsenal
50:34de la démocratie
50:35que Roosevelt
50:36appelait de ses voeux,
50:37Ford produit
50:38les bombardiers B-24.
50:42L'usine de Willow Run,
50:44à 20 km de Dearborn,
50:45produira jusqu'à
50:47un B-24
50:48toutes les deux heures.
50:54Edsel est en première ligne
50:56de l'effort de guerre,
50:58mais il n'enverra pas
50:59l'issue glorieuse.
51:02Il a un cancer
51:03de l'estomac.
51:04Il n'en a rien dit
51:05à son père.
51:05Devant la détérioration
51:10de son état de santé,
51:11Henry vit
51:12du père.
51:13S'il mangeait bien,
51:14s'il ne buvait pas
51:15de vin,
51:15s'il arrêtait
51:16de fréquenter
51:16des amis riches,
51:17il se remettrait
51:18sur pied.
51:24Le malentendu
51:26avec son fils
51:27aura duré
51:27jusqu'à la fin.
51:30Au printemps 1943,
51:32Edsel Ford
51:33décède à l'âge
51:34de 49 ans.
51:37Son père
51:39lui survivra
51:40à 4 ans.
51:49Henry Ford
51:50meurt
51:51âgé de 83 ans
51:53le 7 avril 1947.
51:56Né pendant
51:57la guerre de sécession,
51:59il aura vécu
52:00assez longtemps
52:01pour voir
52:01la bombe atomique
52:02dévaster Hiroshima.
52:04100 000 personnes
52:09défilent
52:10lentement
52:10devant sa dépouille,
52:12exposées
52:13à Greenfield Village.
52:17Un hommage
52:18à la mesure
52:19de ceux
52:20que l'on rend
52:20à un roi,
52:22un despote
52:22ou une icône.
52:24pour sûr
52:28à l'homme
52:30qui plus que tout autre
52:31aura inventé
52:33le siècle américain.
52:35à la mesure
52:35de la guerre.
52:38Les modènes
52:39l'am
52:40à la mesure
52:40d'évoluer
52:41de la guerre
52:41à la mesure
52:42d'évoluer,
52:42un hommage
52:43pour le défi
52:43à la mesure
52:44d'évoluer,
52:45à la mesure
52:45et de la mesure
52:45à la mesure
52:46d'évoluer.
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