La polémique continue autour du très controversé accord commercial entre l'Union Européenne et le Mercosur, un traité qui vise à libéraliser les échanges avec les pays d'Amérique du Sud. Jusqu'à présent, la France refusait de le ratifier pour protéger nos agriculteurs mais le chef de l'État, en visite au Brésil, dit avoir obtenu des garanties, salue du positif et se dit prêt à valider ce traité. Les agriculteurs dénoncent un "reniement".
00:00On la vit très mal. On ne comprend pas la proposition d'Emmanuel Macron. Est-ce que c'est comme en sport, quand on joue à l'extérieur, on est moins fort ?
00:09On a l'impression que le fait de se retrouver au Brésil, M. Macron a lâché l'agriculture française avec la concurrence des pays d'Amérique du Sud.
00:17D'autant plus que les quatre produits qui sont concernés par le Mercosur, que ce soit le sucre, le maïs, la viande de volaille et la viande de bovine,
00:26on sait les produire en Europe et en France. Et on ne comprend pas qu'on ait besoin de signer un accord qui est déloyal et qui met les agriculteurs français
00:34face à une concurrence qui ne sera pas tenable sur du long terme.
00:37Alors le président français a assuré que la France avait obtenu des clauses de sauvegarde notamment, renforcées, pour préserver certains produits agricoles
00:44en cas de hausse des importations ou des baisses brutales de prix. Est-ce que ça vous rassure ?
00:49Oui, mais c'est comme toujours. Les clauses de sauvegarde, c'est, je dirais, le médicament qu'on va mettre en œuvre une fois que la maladie est arrivée.
00:58C'est-à-dire qu'on va importer un certain nombre de produits venant d'Amérique du Sud.
01:02Et si on s'aperçoit que les producteurs français ne peuvent plus vivre, que les prix se sont dégradés,
01:08on attribuera ces clauses de sauvegarde et on mettra peut-être en France une importation.
01:12Sauf que le mal sera fait parce que les prix auront de gringoler.
01:15Et puis la logistique de l'import se met en place.
01:19Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on peut arrêter cela.
01:21Et je ne suis pas sûr que les pays qui nous auront exporté un certain nombre de produits
01:24soient d'accord pour arrêter la production et l'exportation vers l'Europe.
01:29Autant plus qu'on est dans un moment où chaque continent est en train de remettre de l'argent sur son agriculture,
01:34de préserver son agriculture à travers la souveraineté alimentaire.
01:38Et on a plutôt des droits de douane avec les Américains, un certain protectionnisme avec la Chine.
01:42Et nous l'Europe, on serait les seuls à ouvrir complètement nos marchés.
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