- il y a 2 jours
Avec Marie-Christine Mahéas, directrice du centre diversité & inclusion de Forvis Mazars. Coordinatrice du think-tank Les Ateliers Entreprises & Mixité
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-11-09##
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NewsTranscription
00:00Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
00:10Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Rius.
00:15Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement,
00:19l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
00:23Aujourd'hui, nous allons parler du pouvoir, de son image, de sa symbolique,
00:27de la manière dont il s'exerce et de sa possible transformation.
00:31Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Marie-Christine Maéas,
00:34directrice du Centre Diversité et Inclusion de Forvis Mazard,
00:38coordinatrice du Sting Tank Les Ateliers Entreprises et Mixité
00:41et co-autrice des ouvrages Mixité, Quand les Hommes s'engagent et Remixer la Mixité,
00:47aux éditions Erol.
00:48Mais avant cela, comme chaque semaine, mon édito.
00:51Et ce matin, je vous propose de nous engager pour humaniser le pouvoir.
00:55Oui, parce que s'engager pour humaniser le pouvoir,
00:58c'est s'interroger sur ce qu'il est devenu et sur ce qu'il pourrait être.
01:02Le pouvoir, dans sa représentation dominante,
01:04reste profondément marqué par des codes masculins.
01:07On y valorise la maîtrise, la rapidité de décision,
01:10la résistance à la pression.
01:12On y célèbre la performance, la conquête, la verticalité.
01:16Hérité d'un monde où la réussite se mesurait à la force,
01:18à la visibilité, à la capacité d'imposer,
01:20il porte encore, et trop souvent, les traits d'un modèle ancien,
01:24vertical, solitaire, éprouvant.
01:26Un modèle bâti par les hommes, pour des hommes,
01:29où l'autorité se confond avec la domination,
01:31où l'efficacité s'évalue à la résistance au stress,
01:35et où l'on confond trop souvent la rigueur avec la dureté.
01:39Ça en est parfois totalement caricatural,
01:40quand le troisième, par exemple, le plus riche du monde,
01:42Marc Zuckerberg, fondateur de Meta,
01:45explique que les arts martiaux et la chasse aux sangliers
01:47l'ont aidé à retrouver sa masculinité,
01:50qui déplore qu'il y ait trop d'énergie féminine
01:52dans les entreprises américaines.
01:53Il rejoue un modèle de pouvoir viril,
01:55compétitif, agressif.
01:57Alors ce modèle, les femmes ne l'ignorent pas.
01:59Elles l'ont observé de près,
02:01elles l'ont souvent servi, rarement habité,
02:04non par manque d'ambition,
02:05mais parce qu'il ne leur ressemble pas.
02:07Selon l'étude menée par les ateliers
02:09entreprises et diversités avec Ipsos et BVA,
02:1258% des femmes ont une image positive du pouvoir,
02:15contre 67% des hommes.
02:18Mais elles en perçoivent aussi
02:19beaucoup plus nettement les coups,
02:20le stress, la pression morale,
02:22l'isolement, les conflits de valeurs,
02:24le déséquilibre entre vie professionnelle
02:26et vie personnelle,
02:28et encore cette peur diffuse
02:29d'être disqualifiée à la moindre faille.
02:32En fait, les femmes aspirent à un pouvoir différent,
02:35un pouvoir d'écoute, d'éthique, d'humilité,
02:37un pouvoir qui donne au collectif du sens
02:39plutôt que de nourrir l'ego.
02:41Et ce que démontre, au fond, cette enquête,
02:43c'est que les femmes n'ont pas de rejet du pouvoir,
02:45elles veulent simplement l'exercer autrement.
02:48Elles aspirent à un leadership fondé sur la coopération,
02:50la cohérence, les ampliarités et le sens.
02:53Elles souhaitent que le pouvoir ne soit pas qu'un territoire de compétition,
02:56mais aussi un espace de transformation.
02:58Et tout le paradoxe est là,
03:00les femmes souhaitent accéder à la décision,
03:02mais refusent d'y perdre leur humanité.
03:04Elles veulent être fortes,
03:05mais sans devoir devenir dures,
03:07influentes sans devoir se renier.
03:08Alors, que se passerait-il, dites-moi,
03:11si le pouvoir était davantage égercé par des femmes ?
03:14Eh bien, peut-être qu'il changerait de nature,
03:16peut-être qu'on valoriserait autant la parole que la décision,
03:19l'équilibre que la performance,
03:21plus d'horizontalité,
03:22moins de prestige, plus d'impact.
03:24On verrait sûrement émerger une autre manière de diriger,
03:27plus empathique sans être fragile,
03:28plus inclusive sans être naïve,
03:30plus éthique sans être dogmatique.
03:33Humaniser le pouvoir, ce n'est pas l'adoucir.
03:35C'est le rendre plus intelligent, plus durable et plus juste.
03:37C'est accepter que la performance ne s'oppose pas à l'équilibre.
03:40Humaniser le pouvoir, c'est peut-être cela.
03:42Redonner au mot diriger son sens premier,
03:45conduire, et sans l'écraser.
03:47Sud Radio, la force de l'engagement,
03:49Muriel Réus.
03:51Alors, aujourd'hui, dans la force de l'engagement,
03:54je donne la parole à Marie-Christine Maéas,
03:56directrice du Centre Diversité et Inclusion de Forvis Mazars
03:59et coordinatrice du Sling Tank,
04:01les ateliers, entreprises et mixités.
04:03Bonjour Marie-Christine.
04:04Bonjour Muriel.
04:05Alors, vous venez de piloter une enquête passionnante,
04:08menée avec Ipsos et BVA,
04:10qui interroge notre rapport collectif au pouvoir
04:12et à son attractivité auprès des femmes.
04:15Alors, d'abord, pourquoi est-ce que vous avez voulu interroger ce sujet ?
04:19Alors, il s'agit de la suite d'une enquête qui avait eu lieu en 2022
04:22sur le phénomène d'opting out,
04:25le phénomène de pas de côté.
04:26A cette époque, les ateliers, entreprises et mixités,
04:30qui comportent deux corps,
04:32c'est-à-dire, il y a les plénières où nous travaillons sur les bonnes pratiques
04:35que nous identifions et nous diffusons avec cette entreprise,
04:39une dizaine d'experts.
04:40Et puis, on a un deuxième corps qui est le club des dirigeants.
04:43Ils sont une vingtaine de dirigeants de grands groupes français.
04:46Et c'est au sein de ce cénacle
04:49qu'avec l'apparition de la loi Rixin,
04:53les dirigeants et dirigeantes s'étaient posé la question
04:55« Oui, mais très bien, 40% de femmes dans le comité exécutif essayons,
05:01mais si elles ne veulent pas. »
05:03Et donc, nous avions fait cette enquête sur le phénomène d'opting out.
05:06Est-ce que les femmes refusent davantage les promotions que les hommes, etc.
05:10En résumé, l'enquête disait que les hommes refusaient autant
05:15les promotions que les femmes.
05:17Donc ça, c'était une découverte, finalement, assez contre-intuitive.
05:21Et par ailleurs, que les femmes, quand même,
05:23quand il s'agissait de se mettre en avant pour postuler,
05:26pour être candidates à une promotion, à une nomination,
05:29eh bien, elles le faisaient moins que les hommes.
05:32Et une des dernières questions qui étaient posées
05:35était « Qu'est-ce qui, finalement, vous empêche de vous mettre en avant,
05:40de vous porter candidate ? »
05:41Eh bien, il y avait deux raisons.
05:43L'une, qui était assez intuitive,
05:45qui est l'équilibre vie pro-vie perso,
05:47vous l'avez mentionné vous-même dans l'introduction.
05:50Et l'autre, que l'on avait moins vu arriver,
05:53qui était l'image du pouvoir.
05:55Donc là, ce côté « boys club » entre soi,
05:58cette idée qu'il va être difficile d'y accéder.
06:01Et c'est ainsi que, pendant deux ans,
06:05le club des dirigeants a discuté,
06:06à chacun de ses petits-déjeuners.
06:10Il se voit deux fois par an.
06:12Mais quelle est cette image que nous donnons
06:14qui empêche les femmes de vouloir y accéder,
06:17qui rend le pouvoir si peu attractif ?
06:21Donc, ils se sont vraiment remis en question
06:22et ont décidé, finalement, de commander cette enquête
06:25pour voir si, finalement, il y avait une différence
06:27entre les femmes et les hommes
06:29et comment rendre ce pouvoir plus attractif ?
06:33Alors, je le disais tout à l'heure,
06:3558% des femmes voient positivement le pouvoir,
06:38mais 10 points les séparent encore des hommes.
06:40Alors, on a quand même envie d'interroger
06:42ce qui se joue dans cet écart.
06:44Pourquoi est-ce que ce mot « pouvoir »
06:46reste-t-il plus attractif pour eux que pour elles ?
06:50Alors, sans verser dans la psychologie de comptoir,
06:55mais je pense qu'on peut y voir
06:56plusieurs choses qui sont à l'œuvre.
07:00D'abord, il y a un rapport, probablement,
07:01beaucoup plus décomplexé au pouvoir
07:03chez les hommes que chez les femmes.
07:06Ça ramène à des questions d'éducation
07:09où, finalement, les injonctions qui sont faites
07:11aux garçons sont différentes
07:13de celles qui sont faites aux filles
07:15et les enjoignent, eux, les garçons,
07:17à vouloir être chef, naturellement.
07:20Si vous couplez à ça
07:21l'idée du syndrome d'Atlas,
07:25selon le nom de ce dieu
07:27qui avait été condamné par Zeus
07:28à porter la voûte des cieux
07:31sur ses épaules pour le reste des temps,
07:34si on transpose ça en psychologie,
07:37en sociologie,
07:38ça raconte le fait que les garçons,
07:41très tôt, reçoivent des injonctions
07:43qui disent qu'ils vont porter le foyer
07:46sur leurs épaules
07:48et qu'il faut donc, de ce fait,
07:52accéder à des responsabilités
07:54le plus haut et le plus rapidement possible.
07:57Donc voilà, c'est un ensemble d'injections
07:58qui, transposées 20 ans, 30 ans plus tard
08:05dans le monde de l'entreprise,
08:06font que, en tout cas,
08:09c'est une des bonnes raisons,
08:10qui font que, finalement,
08:11cet attrait naturel pour le pouvoir
08:14est là chez les hommes, naturellement,
08:17alors que les injonctions
08:18qui sont faites aux filles
08:19sont bien différentes.
08:21Oui, alors il y a aussi,
08:22dans cette enquête,
08:22ça révèle que beaucoup de femmes
08:24considèrent que le pouvoir
08:25est un espace à haut risque,
08:27beaucoup de stress,
08:28de pression,
08:29de perte d'équilibre
08:30et puis de conflit de valeur aussi,
08:32également.
08:32Elles semblent vivre le pouvoir
08:34comme un espace plus coûteux,
08:36plus risqué, plus exigeant.
08:38Est-ce qu'on a trop longtemps,
08:40d'après vous,
08:40confondu le pouvoir
08:41avec cette notion
08:42de sacrifice induit ?
08:45Alors,
08:46il y a probablement
08:48quelque chose comme ça,
08:49effectivement.
08:50Oui, en tout cas,
08:50les freins qui sont perçus
08:52par les femmes,
08:54ils sont perçus aussi,
08:55on le voit dans l'enquête,
08:56par les hommes,
08:57mais avec toujours
08:58beaucoup plus d'intensité
08:59chez les femmes.
09:00Là, on a des différences
09:01de 10 points, 15 points.
09:03Le sacrifice, oui, peut-être.
09:04En tout cas,
09:05il semble qu'il y a un prix à payer
09:06et qu'il est beaucoup plus élevé
09:08chez les femmes
09:09que chez les hommes,
09:10comme si le pouvoir
09:11tel qu'il est exercé aujourd'hui,
09:14ainsi que les modalités
09:15pour y accéder,
09:17ne sont pas faits
09:19pour les femmes.
09:20Donc, on peut dire
09:22qu'il y a une perception
09:22d'un ticket d'entrée
09:23qui est beaucoup plus important
09:25chez les femmes
09:26que chez les hommes.
09:27Et c'est lié
09:28aux différences.
09:31Il n'est pas toujours
09:33de bon ton
09:34de parler des différences
09:35entre les hommes et les femmes,
09:36n'empêche qu'il y en a
09:37sur les différences physiques.
09:39En tout cas,
09:40il y a des différences structurelles
09:41qui sont la charge mentale,
09:43les différences de cycles de carrière
09:45dues aux grossesses,
09:47les danses,
09:48qui est un phénomène
09:49encore plus féminin
09:51que masculin,
09:52mais aussi d'autres sujets
09:53comme la prise de parole,
09:54le fait que la prise de parole
09:56est plus difficile,
09:57naturellement,
09:57pour une femme
09:58que pour un homme,
09:59que la parole des femmes
10:01est plus souvent
10:02interrompue,
10:03reformulée,
10:04réappropriée.
10:06Il y a les questions
10:08de négociation salariale
10:10qui ne sont pas abordées
10:13de la même manière
10:14par les femmes
10:14et par les hommes.
10:15Toujours un petit peu
10:15plus compliquées
10:16pour les femmes.
10:17Il y a la question
10:17de l'auto-évaluation
10:19dans les évaluations
10:19de performance.
10:20Donc, on voit
10:21qu'il y a un ensemble
10:22finalement de freins
10:24qui font que
10:26quand on pense au pouvoir,
10:27quand elles pensent au pouvoir,
10:29les femmes y voient
10:30un parcours d'obstacles
10:31qui...
10:32Alors, je ne dirais pas
10:33que c'est un long fleuve
10:34tranquille pour les hommes
10:36d'y accéder,
10:37mais en tout cas,
10:38tous ces freins...
10:38C'est naturellement
10:39plus évident, oui.
10:40C'est naturellement
10:41plus évident.
10:41En plus,
10:41ils sont portés
10:42pour y aller
10:43alors que les femmes,
10:44non seulement
10:44se posent plus de questions,
10:46mais ont des freins
10:48extrêmement concrets
10:49devant elles.
10:50Alors, vous dites que...
10:51Alors, en dépit
10:52de tous ces freins,
10:52on constate que les femmes
10:53ne rejettent pas le pouvoir
10:54mais qu'elles veulent
10:55simplement l'exercer
10:56autrement.
10:58Alors, est-ce vraiment possible ?
10:59C'est la question
11:00que l'on se pose.
11:00Est-ce que le pouvoir
11:01peut s'exercer
11:02sans reproduire
11:03ces codes historiques ?
11:05La domination,
11:06la compétition,
11:07la résistance
11:07à la vulnérabilité.
11:09On en parle
11:10juste après la pause.
11:11Retrouvez la force
11:12de l'engagement
11:13avec AJP,
11:15épargne,
11:16retraite,
11:16assurance emprunteur,
11:17prévoyance,
11:18santé.
11:21Sud Radio,
11:22la force de l'engagement,
11:2315h, 15h30,
11:25Muriel Reus.
11:26Vous êtes toujours
11:27sur Sud Radio
11:28et toujours dans
11:28la force de l'engagement,
11:29l'émission qui donne
11:30la parole à celles
11:31et ceux qui font
11:32bouger la société.
11:33Aujourd'hui,
11:34on s'engage
11:34pour humaniser le pouvoir
11:36avec Marie-Christine
11:37Maéas,
11:38coordinatrice du
11:39Think Tank,
11:39les ateliers
11:40entreprises et mixité.
11:41Alors,
11:42Marie-Christine,
11:42avant la pause,
11:43on évoquait
11:43cette question essentielle.
11:45Est-il vraiment possible
11:47d'exercer le pouvoir
11:48autrement
11:48sans reproduire
11:50les codes historiques
11:51de domination
11:51et de performance
11:52à tout prix ?
11:54Question difficile,
11:55mais c'est vrai,
11:56on le voit dans l'enquête,
11:57les attentes des femmes
11:58et des hommes
11:59vis-à-vis de l'exercice
12:00du pouvoir
12:00sont communes
12:04sur un point
12:04qui est que,
12:06et c'est une bonne nouvelle
12:07je trouve,
12:08que les uns et les autres,
12:09les hommes et les femmes,
12:10ils recherchent davantage
12:12de valeurs humaines.
12:13Alors,
12:15le pouvoir
12:16dans l'exercice
12:17qui est observé
12:18revêt globalement
12:20une image
12:21positive
12:22parce qu'il est
12:24perçu
12:25comme étant
12:25essentiellement
12:26synonyme
12:27de prise de décision,
12:28de sens des responsabilités,
12:29de vision stratégique,
12:31de leadership.
12:33Mais ça en souligne
12:34surtout la dimension
12:34opérationnelle.
12:35Donc,
12:35ce que l'on voit,
12:36c'est la dimension
12:36opérationnelle.
12:38Ce que l'on aimerait voir,
12:39puisqu'on a posé
12:40la question
12:40de votre observation
12:42de l'exercice
12:44et votre idéal.
12:45Et l'idéal,
12:46eh bien,
12:46ce serait
12:47davantage d'écoute,
12:49davantage d'éthique,
12:50davantage d'intégrité,
12:52davantage d'humilité
12:53et une priorité
12:55donnée à l'humain.
12:56Et on voit que
12:56sur l'ensemble
12:57de ces facteurs-là,
12:59les hommes et les femmes
13:00sont d'accord,
13:01mais les femmes
13:01y mettent toujours
13:02un petit peu plus
13:03d'intensité
13:04sur toutes ces dimensions
13:06qui sont liées
13:07à l'humain,
13:08justement.
13:10Alors,
13:10il y a quand même
13:11aujourd'hui
13:11énormément de politique
13:12de mixité
13:13dans les entreprises.
13:15Pourquoi est-ce que,
13:18en dépit
13:18de ces politiques
13:19de mixité,
13:20ça ne bascule pas
13:22un peu plus rapidement ?
13:23Même si une femme
13:24sur deux se projette
13:25en numéro un,
13:26elles hésitent toujours
13:27à franchir,
13:27enfin,
13:28elles hésitent souvent,
13:28on va dire,
13:29à franchir
13:29cette dernière marche.
13:31Pourquoi c'est si long
13:32cette bascule ?
13:33Une des raisons,
13:35je pense,
13:36et ça,
13:36c'est vraiment général
13:38à la progression
13:39de la mixité,
13:40c'est l'engagement
13:40des dirigeants.
13:42On a vraiment
13:42un besoin
13:45d'engagement
13:46des PDG
13:47sur ce sujet-là
13:49pour des questions
13:50d'exemplarité.
13:51S'il n'y a pas
13:52l'engagement
13:53du patron,
13:54de la patronne,
13:55eh bien,
13:55on peut dire
13:55que tous les programmes,
13:58les feuilles de route
13:58de mixité,
13:59c'est de l'argent
14:00jeté par les fenêtres.
14:01Ça va durer 5 mois,
14:026 mois,
14:02et puis après,
14:03voilà.
14:03Donc,
14:03il y a quand même
14:04ce besoin
14:05d'avoir l'engagement
14:06du dirigeant
14:07ou de la dirigeante.
14:08Par ailleurs,
14:09eh bien,
14:09c'est simplement
14:09que cette transformation,
14:11on est vraiment
14:12dans un virage
14:13où on a quand même
14:14des lois,
14:16un entrain
14:17qui est là,
14:19une motivation
14:19de beaucoup
14:21de différentes associations
14:23et organisations internes.
14:25Et à la fois,
14:26il faut que la transformation
14:27s'opère des process
14:29à l'intérieur
14:30de l'organisation.
14:31C'est-à-dire,
14:31ce que voient les femmes,
14:32la raison pour laquelle
14:33elles ont envie
14:34d'y aller,
14:35mais ont encore
14:36quelques réticentes,
14:37quelques retenues,
14:38c'est qu'elles voient,
14:40quand elles regardent
14:41l'entreprise fonctionner,
14:42des process
14:43qui ne sont pas
14:44faits pour elles.
14:45Alors,
14:45je vous donnais
14:46l'exemple des réunions,
14:48mais parlons-en des réunions.
14:49C'est un moment important.
14:50C'est dans les organisations,
14:53le moment où on exprime
14:54ses opinions,
14:55c'est là où on va pouvoir
14:56exprimer son leadership,
14:58sa capacité
14:58à devenir leader,
15:00peut-être soi-même.
15:01Donc,
15:02si on laisse faire la nature
15:03dans les réunions,
15:04eh bien,
15:05les femmes ne parlent jamais.
15:06Elles prennent moins la parole
15:08parce que,
15:09et ça commence
15:10à la maternelle,
15:11la parole est moins donnée
15:12aux filles,
15:13on laisse les garçons
15:14interrompre ou prendre la parole
15:15sans lever le doigt,
15:16etc.
15:16Ce sont des études
15:18très récentes
15:19qui le montrent
15:20encore aujourd'hui.
15:21Donc,
15:22elles ont une tendance naturelle
15:23à moins prendre la parole.
15:25Et si elles s'expriment,
15:26eh bien,
15:27c'est aussi les études
15:28qui le montrent.
15:29Elles se font davantage
15:30interrompre,
15:31reformuler leurs propres propos
15:33et se font réapproprier
15:38leurs propos.
15:40Je parlais avec
15:41la présidente
15:43d'un grand groupe français
15:44avant-hier en déjeuner
15:46et elle est patronne
15:48de son comex.
15:49Et elle me disait
15:50quand je prends la parole,
15:52elle a un comex,
15:53c'est un grand comex,
15:54une vingtaine de personnes
15:54avec trois femmes seulement,
15:58mais peu importe.
15:59Elle me dit
15:59quand je prends la parole,
16:01il faut que je me force
16:02à parler fort
16:03et il faut que je tape
16:04un petit peu du poing
16:06sur la table.
16:07Sans ça,
16:07on ne m'écoute pas
16:08ou alors il y a quelqu'un
16:09qui va reformuler
16:09et lui,
16:10on va l'écouter.
16:11On parle d'une...
16:13La PDG
16:13d'un grand groupe.
16:15Donc voilà,
16:16il y a deux solutions.
16:18Soit on prend pour acquis
16:19que c'est aux femmes
16:20de changer,
16:20de s'adapter,
16:21ce qui est assez injuste.
16:23On peut
16:23coacher les femmes,
16:26sensibiliser les femmes
16:27à cette question
16:28de la prise de parole
16:29qui est une sorte
16:29de handicap
16:30et les aider
16:32à y arriver davantage,
16:34mais on peut aussi,
16:36et ça me semble
16:36beaucoup plus juste,
16:38changer les process.
16:39Et là,
16:39il y a des entreprises
16:40qui s'en emparent
16:41très très bien,
16:41qui forment l'ensemble
16:42de leur manager,
16:43à la conduite
16:44de réunions
16:44que l'on appelle
16:45inclusive.
16:47Alors c'est différents
16:47petits trucs,
16:48on s'assure
16:49qu'il y ait un tour
16:50de table
16:50pour que chacun
16:52ait une chance
16:53de prendre la parole
16:54et d'ailleurs,
16:54ça servira aussi
16:56aux hommes
16:56qui sont un peu
16:57réservés,
16:58ça ne sert pas
16:58qu'aux femmes,
17:00c'est aussi
17:00de désigner
17:02quelqu'un
17:03qui aura le droit
17:04qui sera un peu
17:04la police
17:05des biais,
17:06c'est-à-dire
17:06si quelqu'un
17:08coupe la parole
17:09ou reformule
17:11un propos,
17:12cette personne
17:13a le droit
17:13de le signaler.
17:15Voilà,
17:15un ensemble
17:16de choses
17:16qui rendent
17:17finalement
17:17les réunions
17:19un espace
17:20où chacun
17:21va pouvoir
17:21s'exprimer
17:22tranquillement.
17:23Et l'autre sujet,
17:25ce sont évidemment
17:25les évaluations
17:26de performance,
17:27un fléau
17:28pour l'évolution
17:30des carrières
17:30des femmes.
17:32Certaines disent
17:32qu'elles ne seront
17:42pas jugées
17:42à leur
17:43juste valeur
17:44et la science
17:46leur donne raison
17:47puisqu'il y a
17:48une pléthore
17:49d'études
17:50assez récentes
17:52et même
17:52certaines très récentes
17:54qui vont toutes
17:54dans le même sens.
17:55Les évaluations
17:56de performance,
17:57les billets de genre
17:58dans les évaluations
17:59de performance
18:00représentent
18:01un véritable fléau,
18:02c'est-à-dire
18:02que systématiquement,
18:05et là on parle
18:06de cohortes,
18:07d'échantillons,
18:08de plusieurs dizaines
18:08de milliers de personnes,
18:09systématiquement,
18:11les billets de genre
18:11dans les évaluations
18:12de performance
18:13sont au détriment
18:14de l'évaluation
18:15juste des femmes,
18:17c'est-à-dire
18:17un même trait
18:17de caractère
18:18qui va être jugé
18:19positif chez un homme
18:21et négatif
18:21chez les femmes.
18:22Le fait que
18:23sur un même métier,
18:26on va demander
18:27à une femme
18:28de justifier
18:29davantage ses résultats
18:30qu'un homme,
18:30etc.
18:30On a relevé
18:33l'ensemble des billets
18:34aux ateliers
18:35entreprises
18:36et on en a relevé
18:3738 différents
18:38billets de genre.
18:39Mais alors,
18:40tous ces billets de genre
18:41et tout ce que vous venez
18:42d'évoquer,
18:43ça s'interroge
18:44évidemment beaucoup,
18:45mais comment
18:46mettons en place
18:48les conditions
18:48du changement ?
18:49Vous accompagnez,
18:50vous, des dirigeants
18:51et des dirigeantes,
18:51comment est-ce qu'on peut
18:52à un moment donné
18:53faire basculer
18:54tout ce que vous avez
18:55évoqué ?
18:57Eh bien,
18:58je le répète,
18:59c'est l'engagement
18:59du dirigeant,
19:00ça a un côté magique,
19:02ça crée l'action
19:05et l'action pérenne,
19:07donc ça,
19:07c'est la première condition
19:09et puis vient avec cela
19:12ou après ça,
19:14à la charge des RH
19:16ou des métiers,
19:17eh bien,
19:17la fameuse évolution
19:18des process
19:20pour créer
19:21tout simplement
19:23de nouvelles habitudes,
19:25puisqu'il s'agit de ça,
19:26n'est-ce pas ?
19:26de nouveaux comportements,
19:28de nouveaux rituels.
19:29Donc la formation
19:29est vachement importante ?
19:30La formation,
19:31la formation efficace
19:32parce qu'on sait
19:34que les formations
19:35en général
19:35dispensées
19:37de manière classique
19:38dans une classe,
19:40par exemple,
19:41ou au pire,
19:42en visio,
19:44elles ont
19:45une efficacité
19:47très très limitée
19:48avec une mémoire
19:49après six mois
19:50qui est de 10 ou 15%,
19:51donc il faut trouver
19:52de nouvelles manières
19:53de former
19:53sous forme de jeu de rôle,
19:55de mise en situation,
19:57etc.
19:57Donc il y a
19:57la manière de le faire aussi.
19:59Effectivement, oui.
20:00Et puis, bon,
20:02le suivi des chiffres,
20:04la communication,
20:07et puis aussi
20:08des éléments
20:09de motivation.
20:11Certaines entreprises
20:12le font très bien
20:13en indexant
20:14la partie variable
20:15des salaires,
20:15par exemple.
20:16Alors,
20:16si on imaginait
20:17plus de femmes
20:18au sommet,
20:19si ce pouvoir
20:20était exercé
20:21par plus de femmes,
20:22qu'est-ce que ça changerait
20:23concrètement
20:23dans la manière
20:24de décider ?
20:25Est-ce que,
20:26véritablement,
20:27on irait vers
20:27un nouveau style
20:28de gouvernance
20:28ou est-ce que ces femmes
20:29se réattribueraient
20:30ces codes masculins ?
20:33C'est une question
20:35très difficile.
20:37Je ne sais pas
20:38si vous voulez dire
20:39un pouvoir
20:40qui serait
20:41majoritairement féminin
20:43ou à l'équilibre.
20:44Déjà,
20:44un pouvoir à l'équilibre.
20:45Déjà,
20:46on aurait beaucoup
20:46progressé.
20:47comment ça influerait
20:49sur les politiques
20:50de décision,
20:51sur les comportements,
20:52sur l'analyse
20:53de tous ces biais ?
20:54Est-ce que ça pourrait
20:55changer notre société
20:56fondamentalement ?
20:57Je vais essayer
20:58de jouer
20:59à Madame Irma.
21:02Vous y croyez quand même ?
21:03Vous y croyez ?
21:04Oui, bien sûr.
21:05Pour voir davantage.
21:05C'est toujours un peu délicat.
21:07C'est-à-dire qu'il est délicat
21:09de parler,
21:11je trouve.
21:11Je trouve que
21:12quand on parle
21:13de mixité,
21:14il faut toujours
21:14faire attention
21:15aux mots.
21:15Les mots sont extrêmement
21:17importants.
21:18Et le mot,
21:18par exemple,
21:19féminisation,
21:19pour moi,
21:21est un mot dangereux
21:22parce qu'il envoie
21:24l'idée
21:26d'un pouvoir,
21:27par exemple,
21:28majoritairement féminin.
21:29Or,
21:29ce n'est pas ce que l'on recherche,
21:30n'est-ce pas ?
21:31On cherche un équilibre,
21:32justement.
21:33Et on cherche à ce que
21:33les hommes prennent conscience
21:34du système
21:35et accompagnent les femmes
21:36pour, évidemment,
21:37prendre ses poches
21:38de la responsabilité
21:38ou accepter de les prendre,
21:40bien sûr.
21:40Et donc,
21:41oui,
21:42alors pour parler simplement,
21:43effectivement,
21:43davantage de femmes au pouvoir
21:44et bien ça représente
21:47puisque naturellement,
21:48effectivement,
21:50elles ont tendance
21:51à avoir des soft skills
21:52plus développées
21:54tout simplement
21:54parce qu'on les a engagées
21:55dans leur éducation
21:57à davantage
21:58les développer,
21:59faire attention
22:00à la copine
22:01et aux copains
22:02et aux petits frères,
22:02etc.
22:02Et donc,
22:04ces soft skills
22:05se transposent
22:06majoritairement
22:07davantage dans l'entreprise.
22:08Donc,
22:08on peut imaginer
22:09que ce serait le cas.
22:10Et vous savez,
22:11il y a des entreprises
22:12qui l'ont déjà compris
22:13et qui mettent en place
22:15des systèmes d'évaluation
22:16d'ailleurs
22:17qui ne soient pas
22:17uniquement basés
22:18sur des compétences techniques
22:20mais qui soient équilibrées
22:2250-50
22:22entre soft skills
22:24et airskill.
22:26Donc,
22:26on peut imaginer
22:26que ça irait dans ce sens.
22:27Eh bien,
22:28merci beaucoup,
22:29Marie-Christine Maéas
22:30parce qu'au fond,
22:31on va se dire
22:31que la question
22:32n'est pas de savoir
22:32si les femmes
22:34doivent avoir le pouvoir
22:35mais ce que le pouvoir
22:36deviendrait
22:37s'ils leur laissaient
22:38enfin la place.
22:40La force de l'engagement,
22:42c'est chaque dimanche
22:42à 15h sur Sud Radio
22:44et en podcast
22:45sur sudradio.fr.
22:46Rendez-vous dimanche prochain,
22:48même heure,
22:48même énergie
22:49pour une nouvelle rencontre
22:50avec celles et ceux
22:50qui font bouger la société.
22:52Et tout de suite,
22:53je vous laisse
22:53en compagnie de John
22:54pour le meilleur
22:55de Sud Radio.
22:56C'était la force
22:57de l'engagement
22:58avec AJP.
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