S'engager pour une économie informelle régulée - La Force de l'engagement

  • il y a 8 mois
Avec Charles-Edouard Vincent, fondateur des Lulu dans ma rue.

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-01-14##

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Transcript
00:00 AGP, Association d'assurés engagés et responsables présente
00:05 Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10 Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
00:12 Aujourd'hui on parle de l'engagement pour l'économie informelle.
00:16 Qu'est-ce que c'est d'ailleurs que l'économie informelle ?
00:18 Eh bien je vais vous raconter ça dans mon édito, vous allez le découvrir.
00:21 Dans notre société moderne, une multitude de petits boulots essentiels sont souvent négligés.
00:25 Ces activités du quotidien, changer une ampoule, réparer une petite fuite, promener les animaux de compagnie, déplacer des cartons, nettoyer les fenêtres, jardiner, ranger le garage ou la cave,
00:34 ne sont pas seulement des activités essentielles pour notre confort et notre quotidien,
00:38 mais elles représentent aussi des opportunités d'inclusion sociale pour les personnes marginalisées ou sans abri.
00:44 Ces emplois qui correspondent ou qui répondent à des besoins immédiats et qui relèvent de l'économie informelle
00:50 offrent une flexibilité unique et des opportunités de revenus pour ceux qui ont des compétences variées mais non spécialisées.
00:57 Le revers de la médaille, ces emplois sont souvent manque de protection sociale,
01:03 produisent dans des conditions de travail précaires, de vulnérabilité aux abus et à l'exploitation.
01:09 Ils sont la plupart du temps sous-estimés, dévalorisés.
01:12 Pourtant, ils représentent une chance unique pour les personnes en situation de précarité ou sortie de la rue qui cherchent à se réinsérer dans la société.
01:20 Parce qu'en dépit de parcours de vie difficiles, beaucoup possèdent des compétences utiles.
01:25 Les entreprises solidaires et responsables ont bien compris.
01:28 En garantissant des conditions de travail sûres, une rémunération équitable, un accès à la protection,
01:34 elles offrent un tremplin vers la réinsertion sociale et économique.
01:37 Elles intègrent le plus souvent des dispositifs d'accompagnement et de formation pour ces personnes en réinsertion.
01:43 L'Allemagne et le Canada, par exemple, ont bien compris la valeur de ces petits boulots,
01:47 à la fois pour ceux qui en ont besoin et pour ceux dont il est vital qu'ils puissent les accomplir.
01:51 En les régulant, en les intégrant dans une économie formelle,
01:54 ces pays ont réussi à favoriser l'insertion et l'inclusion sociale des personnes autrefois marginalisées.
02:00 Les petits boulots dans les services à la personne vont bien au-delà de leur simple contribution économique.
02:05 Ils jouent un rôle social dans la réinsertion sociale et l'inclusion.
02:10 Et Dieu sait si la réinsertion est difficile, d'où la prononciation.
02:14 C'est logique, ça arrive à tout le monde.
02:16 On en parle avec votre invité qu'on accueille avec plaisir.
02:18 Nous sommes avec Charles-Edouard, bienvenue à vous.
02:20 Bonjour.
02:21 Sur Sud Radio, vous êtes le fondateur de Lulu dans ma rue.
02:23 Vous êtes l'invité de Muriel Reus.
02:24 Bonjour Charles-Edouard.
02:25 Enchanté.
02:26 Alors, dites-moi, pourquoi vous avez appelé les Lulu des Lulu ? Pourquoi cette appellation des Lulu ?
02:31 Alors, en fait, on voulait vraiment humaniser le projet.
02:35 Quand il a démarré, on voulait lui donner une dimension de proximité, remettre de l'humain dans mon quartier.
02:42 Et d'où les Lulu.
02:44 C'est un prénom qui est masculin et féminin, qu'on trouvait sympa, populaire.
02:47 Donc, on est parti avec les Lulu.
02:49 Et aujourd'hui, c'est vrai que tous les clients qui y utilisent parlent de leur Lulu.
02:53 Et donc, c'est une réussite.
02:54 Donc, c'est un vrai sentiment d'appropriation.
02:56 Alors, qui n'a jamais râlé ? Je vous le disais tout à l'heure.
02:58 Moi, la première. En se disant, mais qui va roser mes plantes pendant mon absence ?
03:02 Qui veut prendre mon chien quand je suis fatiguée ?
03:04 Ou récupérer un cody quand je travaille ?
03:06 Alors, est-ce que c'est cela, les Lulu ?
03:08 Une conserverie de quartier qui met en relation des personnes qui ont un peu de moyens et pas de temps.
03:13 Ou de compétences, comme moi, par exemple, pour les petits blocs du quotidien.
03:16 Avec des personnes qui, elles, ont des compétences et surtout la nécessité absolue de gagner leur vie.
03:21 Oui, le constat au départ, c'est de se dire, il y a des gens qui ont du temps et pas d'argent.
03:25 Il y a des gens qui ont de l'argent mais pas de temps.
03:28 Si on les mettait en lien, peut-être qu'on pourrait faire quelque chose.
03:30 Donc, c'est exactement ça.
03:32 Avec cette vision, en fait, de réinventer les petits boulots dans notre société d'aujourd'hui.
03:37 Et notamment, alors, à la fois dans la dimension servicielle, c'est-à-dire, c'est utile.
03:42 On ne sait jamais à qui demander quand on a besoin de changer une ampoule ou fixer une tringle à rideau.
03:48 On ne sait jamais à qui demander. Donc, c'est utile.
03:50 Et en même temps, il y a toute la dimension de lien qui est très importante.
03:53 C'est-à-dire que finalement, avec la disparition des petits boulots,
03:56 à force de codification du travail, d'automatisation des tâches, tout ça, ça a détruit tous les petits boulots.
04:02 Mais ça a aussi détruit toute la fonction de lien qu'apportaient ces petits boulots dans notre société.
04:08 Et donc, l'idée, ce n'est pas seulement d'être dans un projet qui vise à apporter des services,
04:12 mais c'est des services et du lien.
04:14 Donc, c'est un peu ça qu'on a envie de refaire, c'est remettre de l'humain dans le quotidien.
04:18 Alors, effectivement, ce lien est extrêmement important.
04:21 Vous en parlez magnifiquement bien.
04:23 Puis, il y a aussi chez Lulu, dans les Lulu, chez Lulu dans Main-Rue, une mission.
04:27 C'est-à-dire que ce n'est pas une entreprise ordinaire.
04:29 C'est une entreprise solidaire et d'utilité sociale qui va recréer du lien à l'échelle d'un quartier.
04:34 Ça, c'est très important. C'est à l'échelle d'un quartier que ça se passe.
04:37 Mais vous avez aussi des chantiers d'insertion, parce que les personnes qui viennent travailler chez Lulu dans Main-Rue
04:44 sont souvent en grande difficulté sociale.
04:47 Tout à fait. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a beaucoup de personnes qui sont laissées sur le bord de la route.
04:52 Notre société, elle propose des emplois où il faut toujours plus de performances, de plus en plus de qualifications.
05:00 Quand on n'a pas tout ça, on le voit même dans une période où les métiers sont en tension,
05:05 ceux qui ont du mal à retrouver du boulot, c'est quand même ceux qui ont été éloignés pendant longtemps,
05:10 qui n'ont pas les qualifications.
05:11 Et pourtant, et pourtant, ce sont des personnes qui savent faire quelque chose.
05:15 Personne ne sait rien faire.
05:17 Et donc, nous, on va partir de ça.
05:19 Chez Lulu dans Main-Rue, on va regarder ce que tu sais faire, ce que tu as envie de faire.
05:23 Et tout le monde sait faire quelque chose.
05:25 Ça peut être un peu de bricolage, ça peut être de nettoyer, faire du nettoyage, ça peut être de porter des cartons,
05:31 ça peut être de faire un peu de cuisine, de s'occuper d'un chat, d'un chien.
05:35 Tout le monde peut faire quelque chose.
05:37 Et on va partir de ce que les gens ont envie de faire, ont envie de mettre au service de leur quartier.
05:44 Et on va structurer un peu ça.
05:46 Et on va donc accompagner ces personnes dans une reprise d'activité.
05:49 Donc, ce qui est très important, c'est que, nous, notre rôle, il est effectivement de trouver,
05:54 d'organiser un peu tous ces petits services dans le quartier, ces services de proximité.
05:58 Mais c'est aussi d'accompagner les personnes dans une reprise d'activité.
06:01 Justement, vous avez 60% des 40 salariés qui sont à vos côtés,
06:06 qui sont chargés de l'accompagnement social des Lulu.
06:09 Qu'est-ce que ça veut dire cet accompagnement social ?
06:11 Alors, il y a deux dimensions dans l'accompagnement social.
06:13 Il y a toute la dimension qui est autour du métier des Lulu.
06:16 S'assurer qu'ils ont les compétences, qu'ils sont formés.
06:19 Donc, on va les former.
06:21 On va regarder ce qu'ils savent faire, mais on va leur apporter le petit plus,
06:25 les petites techniques qui font que la prestation, à la fin, va bien se passer,
06:28 sur du bricolage ou du ménage ou de la cuisine ou ces choses-là.
06:31 Ça, c'est la première dimension de l'accompagnement.
06:33 On est vraiment sur s'assurer que les compétences sont là,
06:36 quand le Lulu intervient chez le client.
06:38 Et du comportemental aussi, parce que j'imagine, quand on est en situation de précarité,
06:41 on a besoin aussi de comprendre comment se réinsérer dans la société
06:45 avec des gens qui, eux-mêmes, ne pourraient pas comprendre tout à fait les codes de ces personnes.
06:50 Alors, oui, typiquement, on a des gestions de la relation client,
06:53 c'est-à-dire savoir gérer un conflit ou quand ça ne se passe pas comme prévu,
06:57 ou une petite différence.
07:00 Attention, parce qu'il y a aussi beaucoup de personnes qui sont en grande difficulté sociale
07:04 qui, pour autant, ont un vrai sens humain, un vrai sens de la personne.
07:09 Ce sont des gens qui ont une humanité aussi à travers ce qu'ils ont traversé.
07:13 Oui, il n'est pas question de se traciser qui que ce soit,
07:15 il est juste question de se dire comment on les accompagne.
07:17 Voilà, donc en tout cas, il y a souvent un terreau très propice
07:21 à des personnes très ouvertes à recréer du lien, à avoir un bon relationnel.
07:25 Donc ça, c'était la première partie, on va dire, plutôt sur le métier.
07:28 Et puis la deuxième partie de l'accompagnement social,
07:30 c'est vraiment sur ce qu'on appelle, nous, en termes un peu techniques, les freins à l'emploi.
07:33 Les freins à l'emploi, c'est toutes les difficultés autour du travail
07:37 qui m'empêchent de faire mon travail dans de bonnes conditions.
07:40 C'est des allogements précaires, j'habite chez des amis,
07:43 je ne sais pas trop où je vais dormir ce soir.
07:45 C'est des problématiques administratives par rapport aux papiers.
07:49 S'assurer qu'on a tous les papiers qu'il faut bien, qu'on a bien fait les déclarations,
07:53 que justement, on est dans l'économie formelle et ce n'est pas du black.
07:57 C'est aussi les difficultés financières, les difficultés de budget,
08:01 les difficultés de santé.
08:03 On va en fait regarder un peu la personne à 360 degrés.
08:07 Qu'est-ce qui fait qu'elle peut travailler dans de bonnes conditions
08:10 et retrouver une stabilité dans sa vie, retrouver une dignité.
08:13 Alors un accompagnement qui doit sûrement leur faire très plaisir,
08:16 parce que quand on est en situation de précarité, on ne s'occupe pas de soif,
08:19 on ne s'occupe pas de l'eau de cette façon-là.
08:21 Il y a combien de lulus dans votre organisation ?
08:23 Alors aujourd'hui, il y a entre 800 et 1000 lulus qui travaillent à Paris,
08:27 tous les ans, et on en a, on a démarré Lyon il y a un an,
08:32 et aujourd'hui c'est à peu près une quarantaine de lulus qui sont à Lyon,
08:34 avec une forte croissance.
08:36 Alors il y en a 1000, et si j'ai bien compris, l'accompagnement social
08:38 dure un certain nombre d'années, mais pas de façon indéterminée.
08:41 Combien de ces lulus aujourd'hui ont retrouvé une autonomie totale,
08:44 un statut, comme vous et moi d'ailleurs ?
08:47 Alors aujourd'hui, tous, puisqu'en fait, quand ils arrivent,
08:50 ils n'ont pas de statut, on va les accompagner à créer leur statut,
08:56 tout bien faire en ordre, ça fait partie de notre parcours d'intégration,
09:01 et on va les accompagner à reprendre une activité.
09:04 Il y en a à peu près 80% qui, à l'issue, donc l'accompagnement renforcé,
09:09 sur mesure, ils durent deux ans.
09:12 Aujourd'hui c'est ce qu'on fait, pendant deux ans on accompagne les personnes,
09:15 des fois ça peut être moins, mais grosso modo c'est deux ans,
09:18 à l'issue de ces deux ans, vous avez à peu près 80% des personnes
09:21 qui restent lulus, qui continuent leur activité de lulus,
09:24 et on en a une partie, à peu près 20%, qui va faire autre chose,
09:29 on va les accompagner sur du retour à l'emploi, classique en entreprise,
09:33 du salariat, voilà, donc on regarde vraiment ce qu'attendent,
09:38 ceux dont ont besoin les personnes.
09:40 Alors j'imagine que, comment vous les recrutez,
09:42 parce que vous ne faites pas des maraudes dans la rue,
09:44 donc comment vous arrivez à repérer ces personnes qui, dans chaque quartier,
09:48 ont envie de retrouver un travail et n'ont pas trouvé encore le moyen de le faire,
09:52 le lien pour le faire, l'outil qui va les aider,
09:54 ou la personne qui va les aider à rebondir ?
09:57 Alors on est très en lien avec les institutions publiques,
10:03 très concrètement Pôle emploi nous oriente des personnes,
10:06 beaucoup d'associations nous orientent des personnes,
10:09 et puis nous on a un réseau à Paris d'une dizaine de kiosques,
10:12 à Lyon on a aussi un kiosque.
10:13 Alors des kiosques à journaux, c'est ça ?
10:15 Voilà, c'est des kiosques à journaux qu'on a récupérés,
10:17 on travaille avec la ville, les villes là-dessus,
10:20 et on en fait des conciergeries de quartier,
10:22 mais ce sont des points où les gens s'arrêtent,
10:25 font une demande, sont intéressés,
10:27 et donc pour nous c'est une source de recrutement importante.
10:32 Alors je vais vous demander, on va parler un peu d'éléments financiers,
10:35 d'abord 1) comment vous vous financez cette activité,
10:37 et 2) ils gagnent combien les lulus quand ils travaillent à vos côtés ?
10:40 Alors les lulus, ça va dépendre de l'activité qu'ils ont,
10:43 il y en a pour lesquels c'est une activité partielle,
10:46 ils vont gagner 400, 500 euros par mois,
10:49 il y en a pour lesquels c'est leur activité principale,
10:51 ils peuvent gagner 1500, 2000 euros par mois.
10:54 Nous ce qu'on regarde, c'est eux qui choisissent un peu le volume d'activité,
10:58 l'intensité de l'activité qu'ils prennent,
11:00 nous ce qu'on va regarder c'est leur rémunération horaire,
11:02 on veut s'assurer qu'ils sont bien payés à l'heure,
11:05 et donc c'est pour ça qu'on a une grille tarifaire,
11:07 le ménage c'est 25 euros de l'heure, ou 22 à Lyon,
11:10 le bricolage c'est 40 euros de l'heure,
11:12 les lulus vont être payés entre 13,50 euros net et 20 euros net,
11:17 donc en gros ce qu'ils ont dans la poche à la fin,
11:19 c'est entre 13,50 et 20 euros,
11:21 donc ça fait une bonne rémunération horaire,
11:23 on est entre une fois et demie et deux fois le SMIC.
11:26 En fait c'est ce qu'ils auraient si ils avaient trouvé leur boulot tout seuls,
11:29 donc on ne peut pas dire, c'est un peu plus, c'est plus.
11:31 Aujourd'hui quand on se compare aux autres acteurs du marché,
11:36 la rémunération horaire est supérieure, c'est aussi notre objectif.
11:40 Combien de prestations par an vous assumez comme ça ?
11:42 On est à peu près à 100 000 prestations par an,
11:44 c'est 100 000 interventions chez les parisiens et les lyonnais,
11:49 donc oui ça fait quand même un gros volume.
11:51 Oui c'est un gros volume, oui effectivement.
11:53 Donc avant cette activité-là, vous avez créé une entreprise
11:57 qui était toujours dans l'économie solidaire et sociale,
12:01 qui était Emmaüs Défi.
12:03 En fait Emmaüs Défi c'était plutôt là vraiment de proposer du travail aux gens dans la rue.
12:08 Qu'est-ce qu'on peut faire comme différence entre Emmaüs Défi,
12:11 que vous avez managé pendant huit ans,
12:14 qui aussi propose pas des petits boulots,
12:17 mais qui essaie de réinsérer les gens ou les accompagnants,
12:19 et cette activité que vous proposez aujourd'hui ?
12:22 Alors aujourd'hui les lulus sont en capacité à aller tout seul chez les clients,
12:27 on a des gens qui sont moins cassés,
12:31 ce sont des personnes qui sont en difficulté sociale,
12:34 mais qui sont tout à fait en capacité à aller faire une prestation chez un client.
12:37 A Emmaüs Défi c'était d'autres profils,
12:39 c'était vraiment des personnes qui vivaient à la rue,
12:42 et le projet d'Emmaüs Défi était d'aller à la rencontre de ces personnes à la rue,
12:46 des personnes qui ne voulaient plus aller au Samu Social,
12:48 qui ne voulaient plus être prises en charge par les dispositifs sociaux,
12:52 et de recréer du lien en leur proposant de travailler une heure ou deux par-ci par-là,
12:57 dans un bric-à-brac Emmaüs,
12:59 c'est pour ça que ça s'appelle Emmaüs Défi,
13:01 c'était la récupération d'objets qu'on ne vendait pas cher,
13:04 et finalement de leur proposer de venir travailler une heure ou deux,
13:08 et de comme ça les accrocher et leur redonner envie de démarrer, de s'insérer.
13:12 Donc le projet était pour des personnes beaucoup plus fragiles.
13:16 Quand on a préparé cette conversation, vous m'avez dit
13:19 "Moi mon objectif c'était de créer un outil économique
13:22 au service de la solidarité durable,
13:26 et que les outils économiques parfois étaient considérés comme
13:30 destructeurs d'emplois, là ce n'est pas du tout le cas en fait.
13:33 Donc c'est votre expérience d'Emmaüs Défi que vous avez mis au profit de Les Lulus dans ma rue ?
13:38 Oui, alors tout d'abord à Emmaüs Défi, j'ai vu qu'il y avait besoin de réinventer les petits boulots,
13:44 pour permettre à des personnes de s'insérer durablement,
13:49 et je me suis dit "là il y a un gisement d'activité qui est très intéressant,
13:53 parce qu'il y a du lien social, il y a de l'activité économique,
13:56 donc c'est vraiment propice à une activité d'insertion professionnelle".
14:00 Ça je l'ai vu quand j'étais à Emmaüs Défi.
14:03 La particularité de Les Lulus dans ma rue, c'est qu'on a une dimension où
14:09 autant chez Emmaüs Défi on a 200 salariés qui sont des personnes issues de la rue aujourd'hui,
14:13 ça fait une quinzaine d'années qu'Emmaüs Défi existe,
14:16 autant chez Les Lulus dans ma rue vous avez aujourd'hui plus de 1000 Lulus qui ont trouvé du travail.
14:20 Donc quelque part il y a un impact plus fort, plus grand,
14:23 tout ça parce qu'on a construit un modèle économique
14:28 qui permet au projet de se déployer, de grandir et de s'installer dans la durée.
14:34 C'est-à-dire que pour moi l'économique c'est vraiment un outil au service de l'impact social,
14:39 et c'est ce qui va donner justement... Le fait qu'il y ait un modèle économique
14:44 va me permettre d'avoir de la durabilité. Je dépends moins des dons,
14:49 des subventions qui sont parfois un peu aléatoires, même si aujourd'hui Les Lulus dans ma rue...
14:52 - Parce que l'État vous aide quand même ? - Oui, l'État nous aide beaucoup.
14:55 On est un projet, 60% de nos financements ce sont des subventions,
14:58 mais 40% des financements c'est notre activité économique,
15:01 et sans ces 40% le projet ne pourrait pas se déployer.
15:04 - Bon alors si vous avez besoin de faire du bricolage à la maison,
15:07 ne faites pas comme moi, ne demandez pas à vos conjoints au risque de créer une vraie crise,
15:11 ce qui m'arrive régulièrement, parce que évidemment ils me répondent qu'ils ne savent pas faire.
15:14 Alors si vous avez besoin de faire du bricolage ou d'emmener promener votre chien en balade
15:18 pendant que vous attendez par exemple vos invités ou que vous avez autre chose à faire chez vous,
15:23 vous appelez Les Lulus dans ma rue. Et alors comment je fais pour appeler Les Lulus dans ma rue ?
15:27 - Et bien vous faites luludansmarue.org - Ok, que ce soit que j'ai du boulot
15:31 ou que je connaisse quelqu'un qui a envie de trouver du boulot, je fais luludansmarue.org.
15:36 - Luludansmarue.org - Merci beaucoup Charles-Edouard.
15:40 - Merci à vous. - Et je rappelle que vous êtes le fondateur de Luludansmarue.
15:43 Vous savez vous pouvez vous mettre au bricolage aussi Muriel Reyus, c'est pas un cas de fi.
15:46 - Oui mais moi je bricole beaucoup mieux que mon conjoint Boudouzé.
15:49 - Justement, raison de plus, devenez lulu Muriel Reyus.
15:52 Allez merci à vous tous en tout cas. Muriel on vous retrouve dimanche prochain
15:55 pour un nouveau numéro de La Force de l'engagement.
15:58 Sud Radio, le grand matin week-end. La Force de l'engagement. Muriel Reyus.
16:03 Avec AGP, Association d'assurés engagées et responsables.

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