De très jeunes filles voilées, âgées d'une dizaine d'années, assistent à la séance des "Questions au gouvernement" à l'Assemblée : " C'est une infâme provocation dans le temple de la république"

En pleins débats budgétaires à l’Assemblée nationale, en pleine séances de questions au gouvernement ouvertes au public, un groupe d’enfants assistait aux échanges entre élus et ministres depuis les tribunes. Mais une photo publiée par le média Frontières met le feu dans le monde politique, car on peut y voir des très jeunes filles voilées. Certaines semblent avoir moins d'une dizaine d'années, et ce voilement de filles si jeunes est un choc pour plusieurs élus de droite.

Sur le réseau social X, Julien Odoul a dénoncé en fin de journée une «infâme provocation» :

«Comment peut-on tolérer que des petites filles recouvertes du voile islamique soient présentes dans les tribunes de l’Assemblée nationale, temple de la République française ?».

Yaël Braun-Pivet a finalement jugé «inacceptable» que «de jeunes enfants puissent porter des signes religieux ostensibles» au cœur de la représentation nationale - là même où a «été votée la loi de 2004 sur la laïcité à l’école», interdisant aux élèves d’arborer de tels emblèmes dans leur établissement. Et d'appeler «chacun à une extrême vigilance pour que cela ne se reproduise pas.» «C’est une question de cohérence républicaine».

Sans surprise, de leur côté les Insoumis sont montés au créneau contre la Présidente de l'Assemblée :

"Vous donnez raison à un média d’ultra-droite qui utilise l’accréditation non pour couvrir l’actualité de l’Assemblée, mais pour livrer de façon raciste sur les réseaux sociaux des jeunes personnes venues visiter l’Assemblée», a affirmé le président de la Commission des Finances, Éric Coquerel lui lui demandant de préciser le «règlement de l’Assemblée interdisant les signes religieux au public qui visite» l’institution.

De son côté, Aymeric Caron accuse même la Présidente de l'Assemblée Nationale d'être islamophobe : "Vous qui êtes là pour faire appliquer le règlement de l’Assemblée, vous lui faites honte en y ajoutant une règle imaginaire, irrespectueuse des droits des citoyennes et citoyens de ce pays, qui plus est pour vous en prendre à des enfants. Mais comment s’en étonner? Dès que vous pouvez donner des gages à l’extrême-droite, vous êtes là."