📈 Un euro fort, un dollar faible : bonne nouvelle pour les prix… mauvaise pour l’économie française. La monnaie unique se renchérit, la volatilité baisse, les capitaux affluent — mais les conséquences sont loin d’être simples.
• L’euro fort réduit le coût du pétrole, de l’énergie et des matières premières ➜ baisse des prix à la pompe, soutien au pouvoir d’achat • Effet inverse pour l’État : moins de TVA carburant, recettes fiscales en recul • Compétitivité sous pression : exportations françaises pénalisées face aux USA, marges comprimées, investissements freinés • Entreprises piégées : gel des salaires, ralentissement des embauches, toute la chaîne productive est touchée • Filiales françaises aux États-Unis : revenus rapatriés en euros dévalorisés • Un avantage monétaire… mais un handicap durable pour l’industrie française et la croissance
🎯 Euro fort = énergie moins chère mais pression sur l’emploi, l’investissement et la compétitivité.
00:00L'euro est redevenu une monnaie chère, face à un panier de devises et plus encore face à un dollar affaibli.
00:21Avec une inflation en voie de normalisation et une politique monétaire jugée à son bon niveau,
00:26la monnaie unique offre de la stabilité. Sa volatilité contenue attire des flux d'investissement en quête de prévisibilité.
00:36Pour quelles conséquences ?
00:38Pour les automobilistes, c'est une très bonne nouvelle.
00:42Le coût du bruit diminue en euros, ce qui freine voire réduit les prix à la pompe.
00:47L'effet n'est toutefois pas ni automatique ni intégral.
00:51Il dépend du prix du Brent, des marges de raffinage, des prix des transports, de la distribution et de la fiscalité.
00:59Ainsi, depuis le début de l'année, le prix du litre de gasoil et celui du 100.95 ont respectivement baissé de 5 et 4%,
01:07tandis que le prix du baril a lui reculé de 23%.
01:12Énergie, métaux, intrants agricoles, composants électroniques facturés en dollars coûtent moins cher en euros.
01:22La désinflation s'en trouve facilitée, donnant un peu d'air au pouvoir d'achat.
01:27La médaille a son revers.
01:28La baisse du pétrole réduit par exemple la base taxable et avec elle les recettes de TVA sur les carburants.
01:35Pour l'État, le dollar faible est une mauvaise affaire.
01:39Mais c'est aussi une sérieuse épine dans le pied de l'économie française, en pesant sur l'activité des entreprises, sur les marges et sur les revenus des filiales.
01:49L'impact sur l'activité passe principalement par le canal du commerce international.
01:53Les États-Unis sont le deuxième client et le troisième fournisseur de la France.
01:59Si les importations venues d'Amérique concentrées notamment sur l'énergie entrent peu en concurrence avec la production nationale,
02:07il en va autrement des exportations françaises.
02:10Plus diversifiées et souvent en compétition directe avec le Maine et les USA, elles subissent en plus le poids des surtaxes douanières.
02:20Résultat, une partie de l'offre française se trouve écartée du marché américain.
02:24L'ensemble de la zone euro subit la même pression.
02:28L'activité en Europe, notre principal débouché, ralentit.
02:32Et la rivalité entre entreprises du vieux continent s'intensifie sur le marché intérieur pour écouler les produits non vendus outre-Atlantique.
02:40La tension se reporte naturellement sur les marges, en France particulièrement.
02:46Problème de compétitivité-coût, niveau de gamme trophée, manque d'innovation.
02:51Les produits français sont devenus sensibles à l'effet devise.
02:55Conséquence, quand l'euro se rend chéri face au dollar ou à un panier de monnaie,
03:00et les entreprises compriment leur prix et jouent sur leur marge pour éviter d'être totalement hors concours sur les marchés extérieurs.
03:08Pour ce faire, les exportateurs n'ont plus d'autre choix que de comprimer leur masse salariale en gelant salaire et embauche,
03:16ainsi que de freiner voire de stopper leurs investissements.
03:20Il ne faut pas croire que seuls les exportateurs y sont soumis, leurs fournisseurs aussi, puis les fournisseurs de leurs fournisseurs.
03:27De fil en aiguille, c'est tout le tissu productif qui se retrouve pris dans le piège.
03:34Il y a enfin toutes les activités qui, par nature, nécessitent une implantation directe aux États-Unis.
03:40De nombreux secteurs sont concernés.
03:42Les services collectifs, gestion de l'eau, des déchets, restauration collective ou la publicité par exemple.
03:49Dans ces domaines, les grands groupes disposent souvent de filiales dont les revenus perçus en dollars voient leurs valeurs réduites au moment de leur rapatriement vers la maison mère en France.
04:01Pour l'économie française, la faiblesse du dollar, c'est un handicap de plus.
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