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Avec Thibaut Ledunois, directeur du service entrepreneuriat et innovation de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, Nicolas Bonnet Oulaldj, adjoint à la mairie de Paris en charge du commerce
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NewsTranscription
00:00Effectivement, les loups sont entrés dans Paris.
00:01Absolument, c'est désormais officiel et inévitable.
00:03Le BHV se prépare à accueillir le géant chinois de la fast fashion Chine.
00:08Ouverture en grande pompe demain, malgré une opposition massive du gouvernement de l'Amérique de Paris,
00:12des fédérations commerçantes et de l'intersyndicale du BHV.
00:16Le combat est-il définitivement perdu contre ce mastodonte du prêt-à-porter chinois ?
00:19On en parle avec l'adjoint à la mairie de Paris, Nicolas Bonneulac,
00:23qui nous rejoint dans un tout petit instant,
00:25et le directeur du service entrepreneuriat et innovation de la Fédération Française du prêt-à-porter féminin, Thibaut Ledinois.
00:31Alors voilà, c'est fait, Chine est arrivée.
00:34Pas n'importe où, c'est en face de la mairie de Paris.
00:36Madame Hidalgo aura en face d'elle le BHV.
00:39BHV qui est une institution parisienne, je me souviens, on allait à la quincaillerie au sous-sol.
00:43C'est un bazar de l'hôtel de ville.
00:45Un bazar, ça veut tout dire, c'est un endroit populaire.
00:47Et aujourd'hui, c'est un site où le symbole, j'allais dire, de la mauvaise mondialisation va s'installer.
00:55Pour proposer des produits extrêmement contestés, Chine s'installe donc en France, à Paris,
01:01avec une grande affiche gigantesque, présentant Frédéric Merlin, pédé du BHV,
01:06et Quist Huang, qui est le patron de Chine, proclamant leur joie, leur bonheur.
01:13Ils disent d'ailleurs, fallait-il publier cette affiche.
01:16La symbolique est terrifiante, parce qu'on est quand même prévenus,
01:19aujourd'hui, on veut protéger le commerce extérieur de la France, on veut protéger nos industries,
01:23on veut surtout protéger le consommateur, la qualité des produits,
01:27on veut une forme de consommation éthique, et nous ouvrons la porte.
01:30Voilà. Est-ce que la France est une bergerie dans laquelle on a fait rentrer le loup,
01:34ou tout simplement un poulailler où le renard est rentré ?
01:36Enfin, en tout cas, on a cette sensation, on a cette impression, le malaise est total.
01:40Vous avez des gens qui ne vous disent pas du tout, c'est très bien,
01:42ça va permettre aux gens qui ont des pouvoirs d'achat assez faibles,
01:45de consommer et de s'offrir des produits.
01:49Mais pourquoi ces gens-là sont condamnés à se contenter de ce produit-là ?
01:53« She-in ». Vous prononcez bien, c'est « she-in ».
01:57Voilà. Je ne dis rien d'autre.
01:59Je vous soupçonne de vouloir faire passer un message, par exemple.
02:01Je ne sais pas, mais à un moment donné, on en aura la casquette, à ce point-là.
02:06Et pourtant, c'est-à-dire qu'on a beau mobiliser l'opinion,
02:09eh bien, j'allais dire, l'effort se passe.
02:12Et l'intérêt financier, à le dernier mot, la mondialisation,
02:16à quoi sert l'Europe, à quoi sert la République ?
02:18En fait, on ne se sent pas du tout protégé.
02:21Donc, merci à nos deux invités.
02:27Nicolas Bonnet-Houlage est déjà venu dernièrement.
02:30Quand on commençait à s'inquiéter, vous êtes adjoint à la mairie de Paris,
02:35vous avez une opinion très certaine, courageuse d'ailleurs.
02:40Je ne sais pas si elle est en conformité avec la majorité du Conseil municipal de Paris.
02:44Mais vous êtes un élu communiste, mais vous défendez le consommateur.
02:49Je me souviens des affiches du Parti communiste quand j'étais gamin.
02:51Il fallait consommer français, Georges Marchais.
02:54Donc, ce n'était pas du protectionnisme, c'était du patriotisme.
02:57Et on en est toujours là, finalement.
02:59Et puis, nous avons aussi le président Thibault Ledulois,
03:04directeur du service entrepreneuriel et innovation de la Fédération française du prêt-à-porter,
03:08qui, lui, est en colère totale.
03:10Il a vraiment poussé un coup de gueule et on va l'entendre.
03:13D'ailleurs, je commence par vous, Thibault Ledulois.
03:15Qu'est-ce qui vous indigne le plus dans l'arrivée de Chine au cœur de Paris ?
03:19Bonjour, merci déjà pour votre invitation.
03:23Nous, aujourd'hui, c'est l'impinuité du pire qui nous choque et qui nous terrifie.
03:29Je pense que c'est un accord de la honte.
03:31Et ça, on l'a plusieurs fois répété entre Chine,
03:33qui vend des poupées pédo-pornographiques,
03:38qui est régulièrement et encore une fois, la semaine dernière,
03:42accusée d'avoir des produits à 70% non conformes et même dangereux.
03:47Je le rappelle que les produits de Chine, au-delà d'être des produits
03:50qui sont de très maigres qualités, sont dangereux pour les consommateurs.
03:55Et puis, par ailleurs, qui sont basés sur l'esclavage.
03:59Et on ne le rappelle pas assez qu'évidemment,
04:01un vêtement à un ou deux centimes aujourd'hui de coût de fabrication
04:05est forcément basé sur des personnes qui sont exploitées à l'autre bout du monde
04:10et aussi des personnes qui, sur notre territoire, sont en train de perdre leur emploi.
04:14Voilà, je pense qu'il y a énormément de raisons aujourd'hui d'être choqués
04:18et d'être profondément en colère, en effet,
04:21de cette arrivée de Chine en France demain.
04:25Une ouverture en grande pompe ce soir avec des influenceurs
04:27et compter sur nous pour être sur le terrain avec Nicolas
04:31et l'ensemble des parties prenantes et des associations
04:34pour défendre notre territoire, nos valeurs,
04:38notre créativité évidemment, nos savoir-faire et notre économie.
04:43On pensait que nos institutions européennes, nationales, nous protégeaient.
04:47Quel est l'itmotiv de l'Union Européenne ?
04:49Concurrence loyale, libre et non faussée ?
04:52Pour l'administratif, de la part du gouvernement ou du pouvoir public,
04:54pour vous dire qu'on ne pouvait pas faire autrement,
04:56on n'avait pas d'armes.
04:57Or, on avait des armes pour empêcher ça.
04:59L'arme, c'est la loi.
05:00La loi, elle a été présentée d'ailleurs,
05:03la Fédération du prêt-à-porter féminin,
05:05que représente Thibault, a beaucoup agi
05:07pour cette loi contre l'Ultra Fashion.
05:10Malheureusement, cette loi, elle est dans un moment
05:12où il y a une instabilité politique
05:14et on n'a pas d'Assemblée qui dirige ce pays.
05:18Donc, il faut légiférer.
05:20Il faut légiférer ce que...
05:23D'ailleurs, j'ai entendu le ministre de l'Économie,
05:24M. Lescure, qui s'est fâché,
05:26quand il a vu que les poupées avaient un caractère pédosexuel,
05:29il a menacé d'interdire l'accès au site.
05:32C'est l'accès au site.
05:34On a une direction de la répression et des fraudes
05:37qui est intervenue déjà.
05:38La DGCCRF.
05:39Voilà, qui est intervenue avant de dénoncer cette affaire
05:42des poupées à caractère pédocriminel,
05:44qui est très grave.
05:45Vraiment, là, on a franchi un cap.
05:47On touche le fond.
05:48D'ailleurs, les associations de protection des mineurs
05:51se sont mobilisées de suite.
05:53Les féministes aussi.
05:55D'ailleurs, Chine s'adresse d'abord aux femmes.
05:57Chine, ça veut dire, elle est dedans.
05:59Et quand on s'adresse aux femmes
06:01et qu'on véhicule une telle image...
06:03En anglais, voilà, « she in ».
06:04Et consonance phonétique avec le mot « chine ».
06:07Mais quand on s'adresse aux femmes
06:08et qu'on vend des poupées à caractère pédocriminel
06:12pour des hommes,
06:14il y a de quoi s'interroger sur la société.
06:17D'ailleurs, M. Merlin dit lui-même
06:18qu'il s'est interrogé et retire.
06:19Mais en fait, il continue sa pub.
06:22Il s'affiche sur son magasin avec le président de Chine.
06:25Une grosse provocation.
06:26Ce que je voudrais dire, c'est qu'on a des armes qui existent.
06:29La répression des fraudes peut très bien,
06:31dès demain, aller contrôler ce qui est vendu
06:34et dire si M. Merlin nous dit la vérité
06:37quand il dit « oui, ça respecte les normes environnementales et sociales »,
06:40ce qu'on ne croit pas.
06:41Mais la répression des fraudes...
06:42C'est vérifiable.
06:44...trait bien envoyer des inspecteurs
06:45pour vérifier quelles sont les marchandises
06:48qui sont en rayon.
06:49La deuxième chose, M. Lescure l'a évoquée,
06:52la CNIL est déjà intervenue.
06:54Il y a eu une amende très forte
06:55de plusieurs millions d'euros de la CNIL.
06:56On peut très bien, l'État peut très bien décider...
06:59Alors évidemment, il y a des procédures administratives,
07:01ça ne se fait pas comme ça du jour au lendemain,
07:03mais il peut très bien fermer cette plateforme.
07:05Il peut décider de ça.
07:06Après, il y a un message à véhiculer.
07:08Moi, je viens ici pour sensibiliser
07:11les Parisiens, les consommateurs,
07:13pour leur dire ce que vous avez évoqué,
07:15que derrière, il y a un système d'exploitation.
07:18On parle du problème du pouvoir d'achat,
07:19mais s'il y a une baisse du pouvoir d'achat,
07:21s'il y a une baisse de l'emploi en France,
07:22c'est parce que des entreprises comme ça
07:24cassent le tissu industriel français,
07:27cassent les entreprises, cassent le commerce
07:29et qu'on perd de l'emploi
07:30et qu'on a des gens qui n'ont plus de pouvoir d'achat
07:32et qui sont obligés de se tourner
07:33vers des produits à moindre coût.
07:35Donc, en fait, des ouvriers sont exploités
07:38à l'autre bout de la planète,
07:39ça casse de l'emploi en France
07:40et on va leur dire, achetez ça parce que c'est moins cher.
07:44C'est là où il y a un problème.
07:45Si vous voulez, moi, je soutiens beaucoup
07:48les fédérations de prêt-à-porter,
07:50c'est de mode les marques françaises
07:52qui, elles, un, font travailler des gens en France,
07:56payent des impôts,
07:57respectent des normes environnementales
07:59et des normes sociales
08:00et sont vraiment sur un cercle vertueux
08:05parce que quand on achète ce qui est fabriqué en France,
08:08on est sur des produits qui durent,
08:10qui sont dans la durabilité.
08:11Quand on achète Chine,
08:12on achète peut-être moins cher,
08:14mais au bout de 10 lavages, c'est mort.
08:15Et ça se retrouve où, ces vêtements ?
08:17Ça se retrouve sur des plages en Afrique
08:19qui sont entassés, qui polluent un continent entier.
08:22Donc, il faut quand même que les consommateurs
08:24se rendent compte qu'en achetant moins cher,
08:27ils sont en plus dans un état de promotion
08:29qui est, d'ailleurs,
08:31qui est trompeuse.
08:32Et d'ailleurs, la loi l'a sanctionnée,
08:34l'Union européenne l'a sanctionnée,
08:36pour publicité trompeuse,
08:39mensongeuse.
08:39Et demain, ce que fait le BHV,
08:41c'est qu'ils disent,
08:42vous achetiez un produit pour 1 euro de Chine,
08:44vous avez 1 euro de bon d'achat pour le BHV.
08:46Et ça aussi, je ne sais pas dans quelles règles on est.
08:49Vous savez que tout ce qui est promotion,
08:51tout ce qui est...
08:53D'ailleurs, moi, je condamne les Black Friday,
08:54mais tout ça, c'est encadré par la loi.
08:56Donc, je pense que la loi pourrait aussi encadrer tout cela.
09:00Voilà, tout ça pour dire, en fait,
09:01quand vous achetez un produit qui est fabriqué en France,
09:04qui est dans une durabilité,
09:05vous êtes dans quelque chose qui permet de l'emploi
09:07et qui respecte l'environnement.
09:10Thibault l'a évoqué.
09:11Et ça a été dit,
09:1265% des produits ne respectent pas les normes environnementales
09:16et sont cancérigènes.
09:18Donc, derrière, il y a des enjeux de santé publique.
09:20Thibault le Dunois, justement, face à ces...
09:22On peut parler de cynisme.
09:23C'est du cynisme des pouvoirs publics.
09:25C'est un cynisme même de la société.
09:28Je suppose que ce genre de dérive aurait suscité autrefois
09:32une indignation beaucoup plus massive,
09:34y compris dans l'opinion publique.
09:35Il y a une forme de fatalité, de résignation.
09:38Quelles sont les armes dont disposent aujourd'hui
09:40les entrepreneurs français,
09:41les artisans français,
09:43ceux qui défendent la production française de Made in France,
09:48dont on va célébrer le salon le 7 novembre.
09:51Nous serons en direct,
09:52de midi à 14h,
09:53en direct de Made in France,
09:54pour accompagner les entrepreneurs français
09:56qui sont l'honneur de la France.
09:57Est-ce que vous êtes désarmé
09:58ou est-ce qu'il y a moyen, un,
10:00de mobiliser l'opinion publique
10:01et d'interpeller de façon beaucoup plus formelle
10:03les pouvoirs publics, les élus ?
10:05Est-ce que vous avez des ressources pour vous opposer
10:07et ouvrir les consciences ?
10:09Nous, ça fait cinq ans qu'on se bat contre le géant Chine.
10:13Il n'y a pas que Chine.
10:14Il y a Alibaba, il y a Temu, il y a AliExpress.
10:16Évidemment, ce n'est pas la seule plateforme.
10:18C'est la plateforme, évidemment, la plus visible,
10:21puisqu'aujourd'hui,
10:21elle prend une place dans notre capitale
10:25et dans un endroit, évidemment, très symbolique.
10:28Les armes, aujourd'hui, elles sont réglementaires.
10:31On en a parlé.
10:32Je pense qu'il faut arrêter de se voiler la face
10:34sur le fait qu'on ne peut pas interdire cette plateforme.
10:37Depuis des années, on nous dit
10:38non, on ne peut pas le faire, non, on ne peut pas le faire.
10:41Est-ce qu'il va falloir attendre que Chine
10:42vende des armes à des enfants
10:43pour qu'on interdise cette plateforme ?
10:45Alors, justement, à quoi a servi Christophe Castaner,
10:48l'ancien ministre de l'Intérieur,
10:50un des hommes politiques les plus proches
10:51du président de la République,
10:52qui explique, j'ai donné un coup de main à Chine
10:55pour, justement, qu'il s'adapte au marché,
10:57qu'il prenne conscience de la réalité
10:58et qu'il soit conforme aux besoins
11:00de la consommation française.
11:01Il a servi à quoi ?
11:02Je ne sais pas.
11:04La preuve en est, je pense qu'il n'a servi à rien,
11:06M. Castaner, en même temps,
11:07être responsable et dans un comité RSE,
11:11donc un comité qui est censé être spécialiste
11:13des sujets environnementaux,
11:14alors qu'il n'en a jamais fait,
11:15c'est quand même un petit peu gros.
11:17Il devait être conseillé sur ces sujets environnementaux.
11:19Aujourd'hui, il a fait du lobbying
11:20pour empêcher la loi anti-fast fashion
11:22qui, finalement, a été votée au Sénat.
11:25Et d'ailleurs, il est sorti quelques semaines après
11:28puisqu'il avait dit qu'il avait fini sa mission.
11:30Donc, le sujet est clair.
11:32Ce monsieur, M. Castaner, a fait du conseil
11:34pour essayer de faciliter la tâche à Chine
11:37pour venir sur le marché français.
11:39Il dit qu'il doit les aider à s'adapter
11:41au marché français.
11:42Chine enchaîne les scandales.
11:43Et donc, en effet, aujourd'hui, nous, on est là
11:45et je pense qu'on occupe l'espace médiatique
11:48depuis quelques jours et on continuera de le faire
11:50pour dire aux Françaises et aux Français,
11:52réveillez-vous.
11:54Je sais qu'aujourd'hui,
11:55la propagande de Chine
11:57sur le fait que la mode est un droit
11:58est forcément très sensationnelle.
12:00Je pense que tout un chacun se dit,
12:02mais oui, c'est vrai,
12:03pourquoi moi, je ne peux pas acheter ?
12:04Pourquoi je ne peux pas acheter pas cher ?
12:06Pourquoi je m'en priverais ?
12:08Mais en fait, le sujet, c'est quelle société on veut.
12:11Est-ce qu'on veut être tous au chômage
12:13dans quelques dizaines d'années
12:15parce qu'on aura ouvert les portes de notre marché,
12:18les portes de notre pays à des grands acteurs ?
12:20L'alerte est lancée,
12:21le message est reçu.
12:22Merci messieurs,
12:23Nicolas Boné-Houlad,
12:24Jéti Bouloudou,
12:24ne doutez de rien,
12:27on sera là très présents sur ce dossier
12:28parce que je pense qu'il y aura des rebondissements.
12:30Il n'y a pas que Chine.
12:31En tout cas, la vigilance citoyenne,
12:33la protection de notre économie,
12:35de notre artisanat et de notre production
12:36est au cœur de notre débat
12:38et nous serons toujours présents
12:39pour défendre ces valeurs.
12:40Merci et à très bientôt.
12:41Nous vous en parlions la semaine dernière.
12:43Eric, le jeune policier incarcéré
12:45pour avoir abattu un clandestin
12:46chez sa grand-mère,
12:47a été libéré dans l'attente de son procès hier soir.
12:50Et nous aurons dans un instant
12:52le témoignage de sa sœur Eva
12:54qui sera en direct sur Sud Radio.
12:56Si vous souhaitez témoigner,
12:57réagir 0826 300 300.
12:59A tout de suite.
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