Thierry Breton : «On ne demande pas de l'habileté à nos hommes politiques, mais du courage»

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il y a 2 jours

L'ancien commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton était l’invité du Grand Rendez-vous ce dimanche 2 novembre sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet du renoncement de la réforme des retraites : «On ne demande pas de l'habileté à nos hommes politiques, mais du courage»

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00:00Mais regardez la décision de l'agence Standard & Poor's.

00:04Vous savez, ces agences de notation qui notent, au fond, la dette de la France et le risque de la France.

00:09Standard & Poor's est, je dirais, la plus importante des trois agences de notation.

00:14Elle avait prévu de remettre sa copie, si je puis dire, fin novembre.

00:18Et dès que la France a renoncé, parce qu'il faut quand même dire les choses comme elles sont,

00:22repoussée, c'était vraiment renoncer, donc à la réforme des retraites,

00:26qui était la réforme d'Emmanuel Macron.

00:28Il a fallu sept ans pour la mettre sur pied.

00:32Et bien, qu'est-ce qu'elle fait Standard & Poor's ?

00:33Le lendemain même, elle a précipité sa notation.

00:38Elle a évidemment dégradé la France.

00:39Ça n'a pas eu beaucoup d'effets sur les marchés, notamment sur le niveau des taux d'intérêt.

00:42Comment vous l'expliquez ?

00:43Je ne suis pas totalement d'accord avec ça, parce que les taux baissent un petit peu en ce moment.

00:48Mais le différentiel, le spread, comme on dit, lui, il a demeuré, il s'est aussi un peu élargi.

00:52Et c'est ça qu'il faut évidemment veiller, parce que c'est comme ça que l'on mesure la compétitivité,

00:56en particulier de la France par rapport aux autres pays européens.

01:00On est aujourd'hui celui qui emprunte le plus cher, plus cher que l'Italie, plus cher que l'Espagne,

01:04bien entendu beaucoup plus cher que l'Allemagne.

01:07Et donc ça, c'est effectivement la preuve de ce renoncement.

01:09Mais je le redis systématiquement, et on le voit dans l'histoire, ce parcours que je propose donc au lecteur,

01:15on voit à chaque fois qu'on se pose des questions, on est dans une dynamique.

01:20Et puis il y a quelqu'un qui vous dit, écoutez, je vais être un peu plus malin, finalement, je vais être plus habile.

01:25Et donc on va renoncer, parce qu'on peut acheter un petit peu de temps.

01:30Mais enfin, le général de Gaulle était malin, il était habile.

01:36Pierre Mendès-France était malin, il était habile.

01:38Clémenceau, il était malin, il était habile.

01:40Non, on ne demande pas de l'habileté, et encore moins être malin, aujourd'hui, à nos hommes politiques.

01:45On demande du courage, et c'est quand même ce que l'on voit dans ce livre.

01:48Et heureusement, il y a systématiquement dans notre histoire, Pierre Domineau,

01:52les femmes et les hommes qui à un moment se lèvent et corrigent, si on peut le faire,

01:56et on ne peut pas toujours le faire, les renoncements dont on a été, je dirais, la cause,

02:01et puis dont nous sommes nous, aujourd'hui, je dirais, la conséquence.

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