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  • il y a 2 jours
Selon les premières données communiquées par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, l’ouragan Melissa a été le plus violent de l’histoire de la Jamaïque. Depuis le ciel, les satellites et une équipe de courageux aviateurs américains ont capturé en vidéo une sphère menaçante, l'œil du cyclone. Pour tout savoir sur la formation de ce phénomène, les raisons de ce vide au milieu du chaos, le Parisien a fait appel au météorologue Louis Bodin, qui s'est plongé dans les images satellites de cet ouragan destructeur.

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Transcription
00:00Le 28 octobre 2025, au sud de la Jamaïque, s'est formé l'un des cyclones les plus intenses jamais enregistrés dans l'Atlantique.
00:10Les membres du 53ème escadron de reconnaissance météorologique surnommés les Hurricane Hunters fonçaient à travers la tempête.
00:18Quand tout d'un coup, plus un souffle, plus une turbulence, l'équipe venait de pénétrer dans l'œil du cyclone Mélissa.
00:37Alors pour tout savoir sur la formation de ce phénomène, les raisons de ce vide au milieu du chaos,
00:43aux Parisiens, nous avons demandé à un météorologue de nous plonger dans les images satellites de cet ouragan destructeur.
00:50On a l'œil du cyclone, on voit parfaitement l'enroulement sur le bord de ce nuage,
00:55on voit bien également l'enroulement cyclonique, je rappelle dans l'hémisphère nord,
00:59les cyclones tournent dans le sens inverse des aiguilles du monde, comme les dépressions.
01:03Dans cet œil qui doit faire à peu près une cinquantaine de kilomètres de diamètre,
01:06on a un temps calme, plutôt ensoleillé, c'est tout paradoxe,
01:09mais dès qu'on est sur la périphérie et qu'on retrouve l'activité nuageuse,
01:13on a eu ces rafales de vent qui ont pu atteindre ou dépasser parfois les 300 km heure.
01:26Dès qu'on voit ces images et qu'on voit se former un œil,
01:30là on est forcément inquiet, on se dit, ah voilà un phénomène qui va de toute façon être violent.
01:35Pourquoi ? Parce qu'à partir du moment où il y a la formation de l'œil,
01:37ça veut dire qu'il y a une dépression très très importante qui s'est creusée,
01:41plus cette pression descend énormément, plus ça veut dire qu'il va y avoir beaucoup de vent,
01:45donc beaucoup d'activité.
01:56Alors un œil correspond au centre du système cyclonique,
02:00c'est un endroit où la pression est particulièrement basse,
02:02c'est-à-dire qu'on a une forme de subsidence,
02:05c'est-à-dire que l'air circule du haut vers le bas,
02:08et quand il est dans cette configuration, l'air a tendance à s'assécher,
02:12donc dans l'œil, dans l'endroit le plus bas en matière de pression,
02:15eh bien on a tendance à voir l'humidité se dissiper,
02:17on ne voit plus les particules d'eau,
02:19donc ça crée cet œil qui évidemment a une forme parfaitement ronde,
02:24les vents tournent de façon cyclonique,
02:26et donc organisent l'activité nuageuse autour de cet œil,
02:30donc qui lui est transparent.
02:35Et puis si l'œil du cyclone passe sur nous,
02:38curieusement, pendant quelques minutes,
02:40parfois quelques heures,
02:41il ne se passe plus rien,
02:43et le vent s'arrête,
02:44on pourrait se dire, tiens ça y est, c'est fini.
02:45Non, non, non, on a juste passé une première moitié du cyclone,
02:48parce que quelques minutes après,
02:49au fur et à mesure que cet œil se déplace,
02:51eh bien on va avoir l'autre partie du cyclone.
02:54De nouveau, c'est particulièrement violent,
02:56aussi violent que la première partie,
02:58et surtout dans un sens inverse,
03:00ce qui veut dire qu'il y a un effet de cisaillement.
03:01Tout ce qui a été couché dans un sens,
03:03à un moment, va l'être dans l'autre sens.
03:10Imaginez une antenne qui est ployée d'un côté
03:12pendant quelques heures,
03:13et puis qui va l'être dans l'autre sens,
03:15et si par malchance on est sur le littoral,
03:17si on est en bord de mer,
03:19on peut aussi avoir l'effet élévation du niveau de la mer,
03:22donc des débordements côtiers,
03:24à la fois par les vagues,
03:25et par le niveau de la mer qui monte,
03:27donc des inondations côtières
03:28qui peuvent être très conséquentes.
03:29Là, Mélissa, la particularité,
03:40c'est que là, il est passé tout près de la Jamaïque,
03:43avec des vents qui ont dépassé les 300 km heure.
03:45Alors pour vous situer un peu les choses,
03:47les tempêtes de 1999,
03:49pour ceux qui s'en souviennent,
03:50ou qui les ont vécues,
03:52on a eu jusqu'à 200 km heure sur le pont d'Ile-de-Ré,
03:54donc là, on est 100 km heure plus fort.
04:01Quand on dépasse les 300 km heure,
04:04la plupart des arbres tombent.
04:05Les toits des maisons,
04:06s'ils n'ont pas été vraiment conçus,
04:08antisismiques,
04:09notamment en matière de différence de pression,
04:11peuvent s'envoler.
04:12Dans le même temps,
04:13vous avez de nombreux débris qui volent,
04:15et ces mêmes débris sont terribles,
04:17c'est-à-dire que là où ils passent,
04:18ils peuvent détruire, faucher,
04:20d'où d'ailleurs ce que l'on rappelle à chaque fois,
04:23sous un cyclone,
04:24on ne sort pas,
04:26on ne sort jamais,
04:27on se met à l'abri,
04:28parce que tous ces objets qui volent
04:30sont vraiment un danger mortel.
04:34On voit bien que quand il rentre dans les terres,
04:36ce cyclone a tendance à perdre un peu d'activité.
04:39Le principal carburant d'un cyclone,
04:41c'est la température de l'eau.
04:43Donc dès qu'il n'est plus sur l'eau,
04:44donc il n'a plus cette énergie,
04:47il perd immédiatement de son activité.
04:49Oui, mais quand il va avoir fini la traversée,
04:51qu'il va revenir sur la mer ensuite,
04:54il va pouvoir reprendre cette activité
04:55et de nouveau s'intensifier.
05:03Aux Etats-Unis,
05:05ils envoient des avions
05:05qui vont aller au cœur du cyclone,
05:08notamment à proximité de l'œil.
05:10Pourquoi on fait ça ?
05:11Parce que comme ça,
05:11on peut mesurer la force d'aimant,
05:13on peut mesurer surtout la pression
05:15en altitude au niveau du centre,
05:17et donc voir son intensité,
05:19voir comment évolue cette pression
05:20et donc voir comment va évoluer ce cyclone.
05:23Et puis également,
05:24en suivant cette pression,
05:25on peut avoir une petite idée de la trajectoire,
05:27parce que ça aussi,
05:27c'est compliqué à prévoir,
05:29notamment Mélissa,
05:30on pensait qu'il passerait plutôt dans l'Est,
05:32puis là on voit qu'il passe plutôt
05:33dans l'Ouest de la Jamaïque,
05:35donc on voit qu'il y a encore
05:35un peu d'incertitude.
05:37Eh bien, les avions qui vont au cœur
05:38de ces cyclones,
05:39ils le font pour servir un peu la cause
05:41et la prévision météorologique.
05:49300 km heure de vent,
05:51basse pression,
05:52grosse turbulence,
05:53parfois les avions reviennent
05:54et sont totalement tordus.
05:56Ce sont des avions solides,
05:57ce sont des avions militaires
05:59qui sont prévus pour ça,
06:00mais parfois la structure est tordue
06:01tellement l'instabilité,
06:04les rafales de vent ont pu être fortes.
06:05Sous-titrage Société Radio-Canada
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