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  • il y a 2 mois

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00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:15Au cinquième étage d'une modeste maison de Montmartre,
00:21une jeune femme use ses yeux à l'étravou de couture,
00:25assise dans un fauteuil roulant.
00:27C'est Madeleine.
00:31Elle est paralysée des deux jambes.
00:35Entrez ! La clé sur la porte !
00:42Bonjour Madeleine.
00:45Monsieur Christian.
00:48Comment avez-vous eu mon adresse ?
00:50C'est Polo qui me l'a donnée.
00:53Ici, c'est chez vous ?
00:54Non, non, non. Une amie m'a recueillie.
00:56En ce moment, elle est pour deux jours chez sa mère.
01:00Et pour votre nourriture, comment vous faites ?
01:03La concierge me monte à manger.
01:05Elle est bien brave.
01:09Et...
01:09Et Maurice ?
01:12Pas de nouvelles.
01:13Il m'a quitté le lendemain de mon accident.
01:17Vous le connaissez pour rigoler et faire un peu la noce.
01:20Il était toujours là.
01:21Mais pour jouer les infirmières,
01:24d'abord, il n'aurait pas su.
01:27Enfin, je l'aimais comme il était.
01:29Ça va bientôt faire six mois qu'il vous a plaqué.
01:34Oui.
01:34Et il ne vous a jamais envoyé d'argent.
01:36Non, non.
01:38Écoutez, Madeleine, je ne suis pas un ange, mais quand même, salopard, à ce point-là,
01:42ce n'est pas permis.
01:43Vous avez eu de ses nouvelles ?
01:45Il est passé tout à l'heure prendre le pastiche chez Polo.
01:48Oh, mon Dieu.
01:49Mais il est revenu ?
01:51Vous l'avez vu ?
01:52Je l'ai raté de cinq minutes.
01:54Il a parlé de moi, Polo ?
01:56Oui, enfin, il lui a demandé où vous étiez.
01:58Il va venir me voir ?
01:59Oui, après le déjeuner.
02:01Oh là là.
02:02Oh, et moi qui suis habillée n'importe comment.
02:04Quelle heure est-il ?
02:05Il est une heure et un quart.
02:07Vous avez grimpé mes cinq étages pour m'annoncer sa visite.
02:10Oh, est-ce que vous êtes gentille.
02:11Non, non, non, Madeleine, non.
02:12Ce n'est pas pour ça que je suis venu.
02:13Ah, pourquoi alors ?
02:15Pour vous dire que votre mari, c'est une ordure.
02:18Oh, monsieur Christian, ce n'est pas parce que Maurice a commis quelques erreurs.
02:20Oh, vous savez, moi, je ne vous reproche pas d'avoir fait trois ans à Frène.
02:25J'en ai bien tiré cinq à Clairvaux.
02:26Non, non.
02:28Si je vous dis ça, c'est parce que je viens d'avoir la preuve
02:30que votre petit frère René est innocent.
02:33Quoi ?
02:35C'est Maurice qui l'a fait condamner à sa place.
02:37Oh, ce n'est pas vrai.
02:39Rappelez-vous, il avait déjà sur lui une très mauvaise influence.
02:44Alors, je lui avais dit, je lui avais dit, je lui avais dit, je lui avais dit, un moum de 17 ans, laisse-le, il a bien le temps.
02:49Et il s'est quand même arrangé pour que le petit a affaire à la police deux ou trois fois.
02:53Puis le salaud a fait tout seul le coup de l'usine de la rue Ballard.
02:57Et si on a retrouvé sur le gosse deux billets de la série P98,
03:01c'est parce que Maurice les lui avait glissés dans la poche sans qu'il s'en rende compte.
03:05Alors, bien entendu, lui, Maurice, il avait un alibi de première.
03:07Oh, non, ça, je ne peux pas le croire.
03:08Vous avez la preuve. Bon, ben, tenez.
03:10Voilà.
03:11Tout à l'heure, Maurice a payé une tournée générale chez Polo.
03:17Et il a réglé avec le fric qui lui restait ce billet de 5000.
03:21Frouché à ce qu'il dit, mais toujours grand seigneur.
03:25Alors, Polo prend le billet, un petit peu vicieux de nature, il le regarde de près.
03:28Et qu'est-ce qu'il voit ?
03:30Oui.
03:31Lisez le numéro de la série.
03:33P98.
03:35Voilà.
03:37Vous avez compris.
03:38Maurice a boulotté pendant six mois avec l'argent volé rue Ballard.
03:41Et maintenant qu'il n'a plus de fric, il revient.
03:44Mais qu'est-ce qui me prouve que ce n'est pas vous qui avez volé cet argent
03:47et que vous essayez de faire du tort à Maurice ?
03:49Il m'a demandé à Polo.
03:50Je ne peux pas sortir.
03:51Et puis rappelez-vous, quand le vol a eu lieu, j'étais au Maroc.
03:54Oh, oui, c'est vrai.
03:56Excusez-moi, M. Christian.
03:57J'ai pensé que ça vous ferait du bien de savoir que le petit était innocent.
04:04Oui.
04:05Oui, bien sûr.
04:06Vous pensez ?
04:09Mais alors, dites, on va le libérer ?
04:11Ah, non.
04:14Non, parce que Maurice n'avouera jamais.
04:17Esbillé.
04:18Comment voulez-vous que Polo fasse la preuve que c'est Maurice qui le lui a donné ?
04:21Voyons.
04:22C'est abominable, ça.
04:24Ce pauvre gosse qui n'a rien fait, il paye pour un autre.
04:26Oh, non, ça, je vengerai, René, M. Christian, vous entendez, je le vengerai.
04:29Moi aussi.
04:30Vous ?
04:31Les riches ont leurs pauvres, moi j'ai mes salopards.
04:33Et quand ça se trouve, je m'en occupe.
04:36Alors, si vous avez besoin de moi,
04:38voilà mon numéro de téléphone.
04:39À 12h de l'après-midi, Madeleine reçoit la visite de son mari.
05:02Mais dis-moi, Madou, t'as une mine superbe, hein ?
05:04Comment ça va tes jambes ?
05:06Eh bien, aujourd'hui, ça t'intéresse plus qu'il y a six mois.
05:08Oh, je peux bien te demander, quoi.
05:10Dis-moi plutôt ce que tu es devenu, va.
05:13Où étais-tu ?
05:14Sur la côte d'Azur.
05:15Ah, ça coûte cher.
05:17Ouais.
05:18Tu avais de l'argent ?
05:19J'ai bricolé.
05:20Ah.
05:21Non, t'aurais pas quelque chose par là à boulotter, hein ?
05:24Oui, regarde dans le garde-manger.
05:26Tu n'as pas déjeuné ?
05:27Ah non, non, il a fallu que j'aille voir la mère Payot.
05:30Celle qui t'avait prêté de l'argent l'année dernière ?
05:32Oui, oui, je suis embêté, même.
05:34Je me lui ai remboursé 600 000 balles dans trois jours, puis j'ai pas un radis.
05:38Tu l'as mis au courant ?
05:40Enfin, je lui ai fait comprendre.
05:41Alors, elle m'a dit, si j'ai pas mon argent dans huit jours, je te donne à la police.
05:45Pourquoi ça ? Tu as quelque chose à te reprocher ?
05:48Ben, j'ai fait la connaissance de son neveu à Nice.
05:50Oui.
05:50Il est au courant d'une ou deux affaires que j'ai réussies.
05:55Quel genre d'affaires ?
05:56Ah, je vais pas te faire un dessin.
05:58Ah, oui, en somme, tu es coincé.
06:01Oui.
06:02Puis le seul moyen de sortir, c'est de payer.
06:03Et le seul moyen de payer, c'est de faire un autre coup.
06:05Oh, Maurice !
06:06Ouais, ouais, t'en fais pas, t'en fais pas.
06:07J'ai envie d'un petit boulot de tourpeau.
06:10Mais quand même, j'aimerais bien avoir un alibi.
06:12Ouais.
06:13Et tu peux en avoir un ?
06:17Ben, j'étais venu te demander si, en cas de coup dur,
06:20tu voudrais pas témoigner qu'au moment où il se faisait le casse,
06:23j'étais ici avec toi.
06:25Ouais.
06:27Et c'est pour ça que t'es venu me voir ?
06:30Ben, oui, un peu.
06:32Eh ben, d'abord, les flics ne me croiraient pas.
06:34Et pourquoi ça ?
06:35Ben, parce que je porte ton nom.
06:38Oh, ben, c'est vrai que t'es ma femme.
06:42Oui, ça, je l'ai jamais autant regretté qu'aujourd'hui, tu sais.
06:44Oh, c'est gentil, ça.
06:46Non, demande à quelqu'un d'autre.
06:48Ben, à qui ?
06:48Pourquoi n'irais-tu pas voir M. Christian ?
06:53Christian ?
06:53Ouais.
06:54Ah ben, il m'a pas la bonne, hein ?
06:56Allons donc, allons donc.
06:57Oh, il y a de vieilles histoires entre nous,
06:58puis celui-là, si jamais un jour je peux le rattraper au tournant,
07:00je le rate pas, hein ?
07:01Ben, alors qui ?
07:03Ben, je sais pas.
07:05Non, je te assure.
07:06En y réfléchissant bien, moi, je demanderai à M. Christian.
07:09C'est un garçon qui comprend les choses.
07:11Ouais, je sais bien.
07:12Si tu lui donnes sa part.
07:13Ah, pour ça, il l'aurait, bien sûr.
07:14Eh ben, alors, qu'est-ce que tu risques ?
07:16Allez, va lui demander.
07:18Ben, étant donné que je vois personne d'autre...
07:20Ben oui, mais oui, vas-y.
07:21Ben, ben, je crois que t'as raison, tiens.
07:23J'ai sa nouvelle adresse à Saint-Mandé, alors j'y passerai en fin de journée.
07:26Euh, dis-donc, ce soir, où couches-tu ?
07:28Ben, je sais pas.
07:29Moi, je suis toute seule.
07:31Jusqu'à vendredi, je prendrai le lit de la chambre et puis toi, le divan, ici.
07:36T'es drôlement chic, ma petite Mano, hein ?
07:38Je laisserai la clé sur la porte.
07:39Ouais, je te réveillerai pas, sois tranquille.
07:41Bon, alors, j'ai un rendez-vous, je me sauve, hein ?
07:43Allez, à cette nuit, hein ?
07:43Oui, oui, entendu.
07:44Allô ?
08:01Allô, c'est vous, monsieur Christian ?
08:04C'est Madeleine.
08:06Maurice sort d'ici.
08:08Il va vous téléphoner pour vous demander de le recevoir en fin de journée.
08:12Oui, oui, oui, c'est moi, c'est moi qui vous l'envoie.
08:15Oui, il a besoin de vous et ça me déplairait pas que vous vous occupiez un peu de lui.
08:22Puisque vous avez vos pauvres, c'est le moment.
08:27Je vais vous expliquer, comme vous avez plus d'imagination que moi...
08:447 heures du soir.
08:54Maurice arrive à s'amender devant le pavillon de monsieur Christian.
08:59Soudain, il se cache, voyant sortir la mère Payot.
09:08Tiens, tiens...
09:09Monsieur Christian, lui aussi, emprunterait-il de l'argent à la vieille ?
09:16Oh, Maurice, alors si je m'attendais à toi, hein ?
09:20Où t'étais donc passé ?
09:236 mois sur la côte d'Azur.
09:24Ah oui, et toi, ça va ?
09:26Ça va.
09:27Le fric ?
09:28Oh, comme ça.
09:31Hein ?
09:32Bah, pourquoi dis-tu, hein ?
09:34Parce que je viens de voir la mère Payot sortir de chez toi.
09:37Et en général, quand on a affaire à cette vieille chouette, c'est pour lui emprunter de l'oseille.
09:41Bah, j'en sais quelque chose.
09:42Et quand on lui en doit, elle est pas tendre.
09:44Bah, moi, mon vieux, c'est le contraire.
09:48Elle m'embête parce que j'en ai de trop.
09:50Quoi ?
09:51Elle sait que ces temps derniers, j'ai réussi quelques coups importants et que j'ai planqué pas mal de briques à gauche.
09:56Alors, elle veut sa part.
09:59Autrement dit, elle te fait chanter, quoi.
10:01Ouais.
10:03Ça va pas durer longtemps.
10:06Parce qu'un de ces jours, moi, je vais me mettre à chanter faux.
10:11Tu veux plus casquer ?
10:13Non.
10:14Ah, mais c'est dangereux, ça.
10:17Je sais.
10:20En somme, tu t'es fourré dans un salpêtre, hein ?
10:24Bon, allez, hop.
10:27On verra bien.
10:29En attendant, on va se taper un bon petit cocktail.
10:32Dis-moi, t'es toujours le roi du Rose Devil Brandy, toi ?
10:36Ah, oui, oui, Rose Devil Brandy, plus que jamais, oui.
10:38Alors, vas-y, mon vieux, le bar est là avec toutes les bouteilles.
10:41Fais comme chez toi.
10:41D'accord.
10:42Ah, oui, mais il faudrait de la glace.
10:46Ah, ben, y'en a la cuisine, dans la glacière.
10:48T'as pas de réfrigérateur ?
10:50Non.
10:50Non, j'en ai commandé un il y a deux jours.
10:52Ben, tu sais, je suis ici depuis un mois, moi.
10:54Alors, en attendant, je me sers de la bonne vieille glacière des rentiers qui était ici avant moi.
10:59Le fournisseur continue à me livrer un pain de glace tous les jours.
11:01Tiens, y'a, à voir.
11:02Oui.
11:05Oh, la belle glacière, disons.
11:07Ma grand-mère en avait une comme ça, oui.
11:09Eh, tu as un pic à glace, ici, pour faire des petits morceaux.
11:13Ah, c'est pratique.
11:14Bon, alors, pendant ce temps-là, si tu me permets, moi, je repasse dans le living room pour me mettre une chemise propre.
11:18Je vais dans le monde.
11:20Toujours sapé comme un prince, monsieur Christian.
11:22Ah, on a une réputation à soutenir.
11:24Oui.
11:26Tu me demandes pas pourquoi je viens de voir ?
11:29Pour que je te rende un service, sûrement.
11:32On peut rien te cacher.
11:33Je te prends bien.
11:34Si c'est pour de l'argent, c'est contraire à mes principes.
11:37Ah, ben, rassure-toi, c'est pas ça du tout.
11:42Voilà les glaces.
11:43Bon, je vais te faire un petit mélange, donc tu me diras des nouvelles.
11:50Alors, vas-y, petite tête.
11:54Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
11:57Eh, tiens, je prends ton rire.
12:01Merci.
12:03Ah, ben là, j'ai emprunté 600 000 balles à la mère Payot, et je dois la rembourser dans 8 jours, et je dispose en tout de 1500 balles.
12:09C'est pas assez, hein ?
12:10Eh, c'est bien ce que je me suis dit, mais alors, si je peux pas, elle va aller raconter des histoires aux flics.
12:16Sur toi ?
12:17Oui, il vaudrait mieux pas.
12:18Et alors ?
12:21Eh ben, figure-toi que je suis revenu de Cannes avec une veuve joyeuse avec qui je suis pas mal sorti, d'abord.
12:25Euh, grand amour ?
12:28Bon, ben, je lui plais, hein ?
12:31Et puis moi, ce qui me plaît en elle, c'est ses bijoux.
12:35Ah, c'est des trucs magnifiques, hein ?
12:38Une nuit, elle m'a dit que quand elle est à Saint-Cloud, elle va tous les mercredis au catch de 9h à minuit.
12:43Alors je lui dis, tu devrais pas emporter tes bijoux dans des endroits pareils, c'est pas prudent.
12:47Et puis elle me répond, tu penses bien que ces soirs-là, je les laisse dans le secrétaire de ma chambre.
12:54Continue.
12:56Eh ben, comme aujourd'hui, c'est mercredi, j'aimerais bien les faire un petit tour ce soir à Saint-Cloud.
13:01Et il n'y apparaît-il qu'une vieille bonne qui couche en haut ?
13:05Eh ben, il faut y aller.
13:07Eh oui.
13:08Eh ben, le seul ennui, c'est que mes relations avec la pépée, elles doivent pas être tout à fait ignorées de la police.
13:13Alors il me faudrait un bon alibi.
13:15Ah, ça, ça me paraît utile, ça.
13:16Alors j'ai pensé à toi.
13:18Ah oui ?
13:21Eh, je fauche les bijoux ce soir entre 10h et 11h.
13:25Et si, un jour ou l'autre, les flics s'amènent, tu leur dis qu'on était ici ensemble.
13:33Et pour ça, tu me proposes ?
13:3640% de la prise.
13:38Ça va ?
13:40OK.
13:42Et les bijoux ? Tu les planques où ?
13:45Dans le petit terrain vague derrière chez Polo. Enfin, le temps de voir venir.
13:48Ah, c'est une bonne idée, ça.
13:50Bon, ben, quelle heure as-tu ?
13:527h15.
13:54Allez, on part ensemble.
13:56On réglera en route les autres petits détails.
13:59Excuse-moi une seconde, mais...
14:01Je vais dans ma chambre donner un petit coup de chiffon à mes chaussures.
14:04Je suis à toi après.
14:05Ah, eh ben, je t'attends.
14:08Ah, c'est la chemise sale.
14:12Ah, les jolis boutons de manchette.
14:16Saint-Cloud.
14:39Maurice vient le pénétrer par effraction dans la chambre de la dame, qui est au catch.
14:44De ses mains gantées, il empoche une rivière de diamants, un collier de perles, deux bracelets en or et quatre bagues.
14:56Puis, il va près de la fenêtre et laisse tomber sur le tapis l'un des boutons de manchette qu'il a arrachés tout à l'heure de la chemise de M. Christian.
15:07Puis, il va au téléphone.
15:11Allô ?
15:13Le commissariat.
15:14Le commissariat.
15:15Je voudrais vous prévenir qu'un cambriolage va avoir lieu vers 11h, 8 bis, rue Gounod, à Saint-Cloud.
15:22Maintenant, c'est pas une blague.
15:23J'étais tout à l'heure dans un café de la porte d'Auteuil et j'ai entendu deux types qui se passaient les consignes.
15:32Leur signalement ?
15:34Bah, je les ai pas bien vus, je leur tournais le dos.
15:37Mais ce que j'ai entendu, c'est que l'un d'eux habite depuis un mois s'amender dans un pavillon qui fait l'angle de la rue Bayet et de l'avenue Monnier.
15:46Voilà, j'ai fait mon doigt, hein ? Faites le vôtre.
16:12Midi.
16:12Maurice dort sur le divan et dans le logement de Madeleine.
16:18Il ne s'est pas déshabillé.
16:20Déjà midi ?
16:22Eh oui.
16:23Eh ben, c'est fou ce que j'ai dormi.
16:25À quelle heure es-tu rentrée cette nuit ?
16:2711h à la nuit.
16:29Alors, pour la Libye, Christian a marché.
16:31Ouais.
16:32Et tout s'est passé comme tu voulais ?
16:35Encore mieux que tu ne crois.
16:37C'est-à-dire ?
16:38Christian, je l'ai eu jusqu'au trognon.
16:41Comment ça ?
16:41Entrez ! La clé est sur la porte.
16:50Commissaire Rossi.
16:51Quoi ?
16:52Bonjour.
16:53Maurice Gréban, c'est vous ?
16:55Ben oui, c'est moi.
16:57Oui.
16:57Et vous, madame, vous êtes...
16:58Sa femme.
16:59Bon, bon.
17:01Inspecteur, faites entrer le gars.
17:05Christian !
17:06Enfin, qu'est-ce qui t'arrive ?
17:08Il vient de cambrioler une villa à Saint-Cloud.
17:10Non.
17:11Ne me faites pas l'étonner, vous étiez au courant.
17:13Quoi ? Moi ?
17:14C'est pas la peine, Maurice.
17:16C'est pas la peine, ils savent tout.
17:18Ben, tout quoi ?
17:18Et que je suis venu hier te demander un alibi que tu as refusé catégoriquement.
17:22Mes compliments, monsieur Gréban.
17:25C'est qu'ailleurs-là, il faut les laisser faire leur coup tout seuls.
17:28Vous avez même fait mieux, puisque vous avez téléphoné à la police.
17:30Moi ?
17:31Oui, oui, oui, toi, je me suis même dit tout de suite, ça, c'est un coup en vache de Maurice.
17:36Ben, que je te jure que j'y suis...
17:37Vous avez fait votre devoir jusqu'au bout, vous n'allez pas le regretter.
17:41Ben, il faut vous dire que Christian, c'est un copain.
17:44Alors, moi, je voulais l'empêcher de faire une bêtise.
17:47Brave cœur, va.
17:48Ben oui, mon vieux.
17:48Alors, une idée m'est venue.
17:50Je me suis dit, je vais téléphoner à la police pour qu'elle soit sur les lieux avant qu'il n'arrive.
17:54Et comme Christian a dû faire, il repartira en vitesse, vous comprenez ?
17:56Malheureusement, on est arrivé trop tard, le coup était déjà fait.
17:59Mais c'est gentil d'avoir téléphoné mon adresse à ces messieurs comme ça,
18:02et ils ont réappliqué tout de suite chez moi.
18:04Et bien entendu, il s'est mis à faire la hurie.
18:07Le type qui tombe des nus.
18:08Jusqu'au moment où je lui ai mis sous le nez l'un de ses boutons de manchette, ses initiales.
18:12Oui.
18:13Et je l'avais trouvé par terre dans la chambre de Saint-Cloud.
18:15Qu'est-ce que tu voulais que je dise, moi ?
18:17J'étais furieux contre moi, quoi.
18:18On perd pas un bouton de manchette pendant le boulot, c'est du travail de débutant.
18:21Enfin, il a avoué.
18:22Ces messieurs peuvent te dire merci.
18:23J'ai retrouvé les bijoux, patron.
18:27Et voilà.
18:27Ah, bravo.
18:28Où étais-tu ?
18:29Dans le terrain vague, derrière chez Polo.
18:31Ah ben, vous voyez que je vous avais dit la vérité.
18:33Ah.
18:33J'espère qu'on m'en tiendra compte, monsieur le commissaire.
18:36D'autant que vous avez tout récupéré, là.
18:38On verra ça.
18:39À propos, monsieur Gréban.
18:41Oui.
18:43Où étiez-vous hier soir, entre 9h et 11h30 ?
18:47Ben moi, j'étais ici avec ma femme.
18:50N'est-ce pas, madame ?
18:51Non.
18:52Qu'est-ce que tu dis ?
18:54Je dis que tu n'étais pas ici, entre 9h et 11h30.
18:57Ben elle est folle !
18:58Si je comprends bien, tu n'as pas d'alibi.
18:59Non mais d'abord, pourquoi ? Pourquoi j'aurais besoin d'un alibi, moi ?
19:02Minute.
19:03Tu connais madame Payot, rue du Baigneur ?
19:06Ben un peu, oui.
19:07Pourquoi ?
19:08Parce que hier soir, entre 9h et 11h, madame Payot a été assassinée.
19:14Oh ça, par exemple.
19:15Mais par qui ?
19:16Ben, par toi, Gréban.
19:18Non, mais vous êtes canglé !
19:20Je peux même préciser que tu as transpercé les poumons de la pauvre femme avec ce pic qui sert à casser la glace.
19:25Comme ?
19:25Ah, on ne dit pas, non.
19:26On a consulté ta fiche au sommier judiciaire.
19:28Tes empreintes correspondent exactement à celles qui sont sur le manche de ce pic à glace.
19:32Mais ça, ça n'a rien d'étonnant.
19:33Hier, chez Christian, j'ai cassé de la glace avec ce truc-là.
19:36Il est à lui, ça.
19:36À moi ?
19:37Non, mais qu'est-ce que j'ai à foutre dans l'instrument pareil, moi, là ?
19:39J'ai un réfrigérateur dernier modèle.
19:41Non, c'est pas vrai.
19:42Alors, écoutez, commissaire, quoi ?
19:43Vous avez bien vu que j'ai un réfrigérateur rose dans la salle de bain ?
19:46Ah oui, ça, je l'ai vu.
19:47Même que si ma femme en avait un comme ça...
19:48Non, commissaire, vous allez faire une erreur épouvantable.
19:50C'est pas moi qui ai tué la mère Payot.
19:52C'est Christian.
19:52C'est Jean-Grec, mon petit père.
19:54Mais je ne pouvais pas être en même temps à Saint-Cloud et rue du Baigneur.
19:56Non, commissaire, écoutez-moi.
19:58C'est moi qui ai commis le vol.
19:59Vous entendez ? C'est moi.
20:00C'est moi.
20:00Hé, et tu portais mes boutons de manger ?
20:02Inutile de nous raconter des histoires, mon petit Maurice.
20:04Tu es fait.
20:05Non, mais je vous jure.
20:06Je vous jure que c'est moi.
20:07Mais regarde ce qu'on a trouvé chez la mère Payot, par terre, dans un dossier.
20:12Tu lui devais 600 000 francs.
20:13Et tu l'as tué pour lui reprendre ta reconnaissance de dette.
20:16Mais pas du tout.
20:16L'ennui, c'est que dans ce dossier, il y avait aussi un double.
20:19Tu l'as oublié.
20:20Tiens, le voilà, le double.
20:21Non, mais non, monsieur.
20:22C'est pas moi qui l'ai tué.
20:24Enfin, Christian, quoi, tu le sais bien que c'est pas moi, quoi.
20:26Tu le sais, non ?
20:26Hier, hier, tu m'as parlé de la mère Payot.
20:29Tu m'as dit que t'avais plus le rond.
20:30Et que si tu la remboursais pas, elle allait te donner à la police, quoi.
20:33Non, mais c'est vrai ou non ?
20:34Non, mais écoute...
20:35Non, mais regardez-le, commissaire.
20:36Il trouve plus ses mots, quoi.
20:37Allez, hein.
20:38Je trouve que je trouve mes mots, moi.
20:39Passez-lui les notes et embarquez-le en route.
20:41Non, mais laissez-moi, mais laissez-moi.
20:43Je ne veux pas.
20:44Je ne veux pas payer pour un...
20:45Je ne veux pas payer pour un...
20:47Je ne veux pas payer pour un...
20:49Chacun son tour.
20:54Alors voilà, Madeleine.
20:55Justice est faite.
20:57Ok, vous êtes amoureux.
21:00Mais de quoi parlez-vous ?
21:02Emmenez-le.
21:04Emmenez-le dans !
21:05Vous venez d'écouter Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
21:31Réalisation, Julien Tarot
21:34Production, Estelle Lafon
21:36Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova et Antoine Reclus
21:41Le Siffleur est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
21:46Écoutez aussi l'épisode suivant en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute.
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