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  • il y a 3 semaines

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00:00Bienvenue au Cœur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie Nationale ?
00:19Je m'appelle Yann Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls, les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55Avant même d'utiliser la clé qu'on m'a remise, je sais que Foxy Bill Connor est chez lui.
01:09Depuis la rue, j'ai vu que sa salle de séjour est éclairée,
01:12et même brillamment illuminée vu la luminosité qui perce derrière les doubles rideaux.
01:18Quand je m'approche, j'entends que la sonneau donne à plein derrière la porte épaisse.
01:26Foxy a toujours aimé la musique qui chauffe, comme il dit.
01:31Moi, j'aime pas le boucan.
01:35La serrure est bien huilée.
01:39Mon passe fait aisément son office.
01:41J'aperçois Foxy debout dans le living.
01:45Il me tourne le dos.
01:48Il n'a pas entendu la porte s'ouvrir.
01:51Le shaker à la main, il est en train de se préparer un cocktail.
01:56Il pourrait déceler le mouvement de mon ombre dans le grand miroir qui couvre tout le mur sur le côté du bar.
02:03Même pas.
02:04Le silencieux de mon pistolet produit un léger pop-pop qui domine à peine le bruit de la musique.
02:15Ma première balle lui rompt la colonne vertébrale.
02:19La seconde pénètre dans la calotte crânienne au-dessus de la nuque et ravage le cerveau avant de ressortir entre les deux yeux.
02:27Chacune de ses balles à elle seule a suffi à le tuer.
02:32Mais je suis un professionnel.
02:36Je ne prends pas de risques.
02:39Je tire encore une fois.
02:42Foxy Bill est mort sans faire de difficultés, sans même le remarquer.
02:48Franchement, je n'ai pas eu à me donner beaucoup de mal.
02:51Mais à l'instant où je me fais cette remarque, je perçois un cri étouffé.
02:57Du coin de l'œil, j'entrevois un mouvement à la droite extrême de la salle de séjour.
03:01L'instinct me pousse à agir.
03:03Vite !
03:04Pivotant sur place, je tire aussi calmement que si je me trouvais dans un stand d'entraînement.
03:09Quatre balles basses et bien centrées pour assurer au maximum le coup,
03:13afin de s'assurer que le cœur va s'arrêter de battre.
03:17Vous pourriez couvrir l'ensemble des quatre blessures d'une seule main.
03:22Essayez donc de renouveler cet exploit, à toute vitesse et avec une lumière déficiente.
03:29Maintenant, vous savez ce que signifie le mot « professionnel ».
03:34Il fallait agir vite et faire mouche. Je n'ai pas eu le choix.
03:39Je n'ai pas pu m'arrêter en si bon chemin,
03:41même pas quand l'idée m'a traversé l'esprit que je devais la connaître.
03:48Je m'avance dans la pièce pour examiner ma victime de plus près.
03:51Hélas, je la connais, effectivement.
04:00Je viens de tuer Fran, la seule femme que j'ai jamais aimée,
04:07le seul cœur qui ait jamais un peu battu pour moi.
04:10Que m'importe à présent que tout cela remonte à cinq ans et que nous ayons fini par nous haïr
04:19avant que je ne me décide à la quitter.
04:21Tandis qu'un caléidescope de souvenirs tourbillonne dans ma tête,
04:29je m'agenouille auprès d'elle.
04:32Elle porte au poignet le bracelet en diamant que je lui avais offert.
04:36Je le reconnais.
04:37Ce cadeau n'a plus aucune importance à présent.
04:43Pas plus que le fait qu'elle se soit trouvée ici en compagnie de Foxy Bill.
04:47Je n'en éprouve aucune jalousie.
04:52J'en suis d'ailleurs incapable.
04:55La seule chose qui m'importe,
04:58c'est qu'elle est étendue, là, devant moi, morte,
05:01le visage tordu par le cri qu'elle n'a pas eu le temps de pousser.
05:04Sa main sur le tapis, paume ouverte, doigts en éventail,
05:09est aussi minuscule que la main d'un enfant.
05:14À quoi bon éteindre la lumière ou faire taire la musique ?
05:18Je ressors de l'appartement d'un pas qui titube un peu
05:21et je claque la porte derrière moi.
05:25J'ai l'impression de marcher dans un brouillard glacé.
05:30Je repars par l'ascenseur et je redescends les trois étages.
05:33Une fois sorti de l'immeuble, je pars à pied en direction du centre-ville,
05:38enfonçant droit sur le nord.
05:41Quand je franchis le pont qui enjambe le fleuve,
05:45je tire le révolver de ma poche et je le lance dans l'eau le plus loin possible.
05:50Le fond étant constitué d'un mètre cinquante de vase molle englué de mazout,
05:55personne ne pourra jamais le retrouver là.
05:58L'arme du crime a ainsi disparu,
06:01définitivement.
06:05Je m'arrête à la cabine téléphonique plantée de l'autre côté du pont.
06:09On décroche à l'autre bout du fil.
06:11Une voix mâle me répond.
06:14L'ayant identifié, je peux dire,
06:17« Votre cargaison a quitté la ville. »
06:20« Vous en êtes absolument certain ? »
06:23Ce à quoi je réplique.
06:25« Je suis un professionnel. »
06:27« Si je vous le dis, c'est que j'en suis certain. »
06:30« Alors vous trouverez le reste de la somme dans votre boîte à lettres en rentrant chez vous. »
06:36De fait, le paquet m'attend à la réception de l'hôtel où j'habite.
06:41Je m'en saisis et l'emporte avec moi à l'étage.
06:45Je ne me donne même pas la peine de l'ouvrir, même une fois dans ma chambre.
06:49En revanche, je me débouche une bouteille de whisky.
06:52J'avale au goulot deux grandes rasades sans la moindre sensation de brûlure.
07:00Quelque chose est mort en moi.
07:03Je ne ressens plus rien.
07:07J'éteins la lumière, mais au lieu de me coucher, je m'installe dans un fauteuil près de la fenêtre.
07:13Je reste ainsi quelques heures prostré.
07:17Lorsqu'enfin une aube rougissante se met à colorer le port,
07:24je ne ressens toujours rien.
07:27Je ne ressentirai plus jamais rien.
07:30J'ai le sentiment d'être figé.
07:34Comme dans un bloc de glace.
07:38Toute ma vie, je me suis senti glacé, enveloppé dans du froid,
07:43au point de devenir intérieurement de plus en plus froid.
07:48À peine humain.
07:51La seule personne, le seul être qui soit parvenu à me dégeler un peu,
07:55à me réchauffer,
07:57c'est Ephraim.
08:00À présent,
08:02elle ne me touchera plus.
08:05Moi-même, je ne pourrai plus jamais la toucher,
08:06ni même la revoir en imagination.
08:10Je ne vois plus qu'une chose quand je pense à elle.
08:14Ces quatre blessures et le sang qui ont jailli.
08:18Et c'est tout.
08:21Il n'y a plus que du froid en moi désormais.
08:26Quand j'étais petit, on m'appelait Tony les yeux bleus,
08:29seul héritage que m'ait laissé un père irlandais que je n'ai jamais connu.
08:34Par la suite, quand j'ai eu grandi,
08:37on a commencé à m'appeler Tony la gâchette.
08:40Ma mère était la cousine germaine de Black Pete Angel.
08:45C'est lui qui m'a fourni mon premier emploi à ma sortie de la maison de correction.
08:51Il m'a placé comme garde du corps d'un de ses vieux amis, patron d'un tripot.
08:56J'avais 18 ans.
08:57Lorsque j'en eus 20, j'ai tué un homme pour le comte de Pete.
09:03Il me paya 1000 dollars pour ce travail.
09:07À 35 ans, je tuais Pete.
09:11Cette fois, je touchais 10 000 dollars.
09:15J'étais devenu un tueur à gage.
09:18Je tuais sur commande.
09:19Je n'ai jamais dérogé à un contrat et je n'ai jamais parlé.
09:24Vous seriez surpris d'apprendre combien de gens utilisent les services de type comme moi.
09:31Je pouvais mener la grande vie, je pouvais me payer tout ce qu'il y a de mieux dans l'existence.
09:35Seulement, j'ai toujours eu ce nœud de glace au fond de moi.
09:39Et maintenant que Fran a disparu, que j'ai constaté par moi-même qu'elle est morte et ne peut parvenir à la vie,
09:49je sais qu'aucune chaleur ne me réchauffera plus jamais.
09:53Pas plus celle de l'alcool que le brûlant soleil des tropiques ou l'amour d'une autre femme.
10:01Plus rien ne pourra me réchauffer.
10:03Alors, il ne me reste plus qu'une chose à faire.
10:12Je prends ma voiture et je me rends au poste de police où je demande le lieutenant Ryan de la brigade criminelle.
10:18Je veux avoir affaire à un flic honnête.
10:21Et lui, il a cette qualité.
10:25À quoi bon tourner autour du pot ?
10:26Tout de suite, je dis, bouclez-moi Ryan, je viens de tuer Foxy Bill et sa poule.
10:30Appelez votre secrétaire et enregistrez ma déclaration.
10:39À quel jeu joue donc Tony ?
10:43Vous le saurez dans quelques instants.
10:45Tueur à gage travaillant pour le syndicat du crime,
10:57Tony Brown s'aperçoit qu'au cours de l'exécution de son dernier contrat,
11:02il a non seulement tué celui qu'on lui avait désigné, Foxy Bill Connor,
11:09mais également Fran, la seule femme qu'il ait jamais aimée.
11:13Désormais, glacé à tout jamais jusqu'au tréfonds de lui-même,
11:19il se présente au poste de police pour avouer son double crime.
11:25Le lieutenant Ryan, connu pour sa probité, reçoit sa confession.
11:32Ma déclaration produit un effet boeuf.
11:34Ryan ouvre des yeux grands comme des soucoupes.
11:36« Vous êtes piqué ou quoi ? » me demande-t-il.
11:41« Vous êtes devenu fou ? Vous avez pris de la drogue ? »
11:46Il faut que je m'explique.
11:48J'entre dans le détail.
11:49Foxy était devenu trop gourmand.
11:54Il voulait tenir la dragée haute au syndicat.
11:56Je vais tout vous dire.
11:57J'ai touché dix mille dollars en espèces pour ce travail.
12:00Je l'ai abattu à onze heures la nuit dernière avec un pistolet de neuf millimètres de fabrication étrangère.
12:06Une de mes balles lui a fait sauter la cervelle.
12:08Ça vous suffit ou il vous faut d'autres détails ?
12:10Ryan ne me regarde d'un air furieux.
12:15« Mais qu'est-ce qu'il vous prend, mon vieux ? Vous êtes devenu dingue ? À quel jeu jouez-vous, Tony ? »
12:21Et moi de lui répondre.
12:23« Vous ne pouvez pas comprendre.
12:26C'est à cause de ce froid que j'ai à l'intérieur.
12:28Je suppose que des types dans votre genre n'éprouvent jamais cette impression, hein ?
12:34Moi, si.
12:36Je ne pourrai plus jamais me réchauffer si je ne me dénonce pas.
12:39Et encore, je ne suis pas sûr que ça suffise.
12:44Et lui de me couper.
12:46« Mais ça ne va pas, non ? Vous êtes devenu cinglé.
12:49Je vous dis que vous ne pouvez pas comprendre.
12:52Allez, appelez votre grade-papier et finissons-en.
12:56Il y a des années que vous essayez de m'épingler pour une fois que la chance vous sert sur un plateau.
13:01Laissez pas passer l'occasion.
13:04J'ai l'impression de rêver, de vivre un conte de fées,
13:07mais vous pensez bien, Tony, que je ne vais pas la rater, cette occasion.
13:11Je n'ai aucune raison de la laisser me glisser entre les doigts.
13:14Une chose pourtant, auparavant,
13:17je suis dans l'obligation de vous faire connaître vos droits.
13:21Mes droits ?
13:23Mais de quoi me parlez-vous ?
13:25Qu'est-ce qu'ils viennent faire là-dedans, mes droits ?
13:27Je suis un tueur et je veux passer aux aveux.
13:30Qu'est-ce que vous voulez de plus ?
13:31Des droits, ceux de tout être humain ?
13:33Mais j'en ai eu aucun depuis ma plus tendre enfance !
13:36Et vous le savez très bien.
13:37D'ailleurs, je m'en fous.
13:38Alors, qu'est-ce que vous attendez ?
13:41Oui, oui, Tony, je sais tout ça.
13:44Mais la justice pense tout à fait différemment.
13:48Elle affirme que vous avez le droit d'obtenir l'assistance d'un avocat.
13:52Rien ne vous oblige à parler en dehors de sa présence.
13:55Mais puisque je vous dis que je veux passer aux aveux,
14:00j'ai pas besoin de l'assistance d'un avocat !
14:03Je dois pourtant vous en procurer un.
14:06Mais vous êtes une vraie tête de pioche, vous !
14:09Puisque je vous dis que j'en veux pas !
14:12Désolé, Tony.
14:15Il faut que je vous en fournisse un.
14:18Le simple fait d'avouer ne constitue plus désormais une preuve de culpabilité, voyez.
14:23Mais supposons que vous veniez à vous rétracter par la suite.
14:27L'un ou l'autre des avocats du syndicat aurait beau jeu de faire passer sur le grill l'avocat général.
14:33Je ne tiens pas à ce que, pareil, mes aventures se produisent.
14:36C'est pour ça, avant toute chose, je vais convoquer votre avocat ici même
14:41afin qu'il soit présent lorsque vous passerez aux aveux.
14:46Rien, écoutez-moi bien.
14:50J'ai pas besoin d'avocat.
14:53Je veux simplement en finir.
14:55Vous comprenez pas ?
14:56La pièce est jouée, finie, terminée, on tire le rideau !
15:00Oui, d'accord.
15:02On va vous donner satisfaction, Tony.
15:05Mais je vais d'abord convoquer votre avocat officiel.
15:09Ça prendra pas longtemps.
15:11Mon avocat officiel, c'est-à-dire celui qui m'a déjà défendu en diverses occasions,
15:20est également et surtout celui du syndicat.
15:25Je parie ma chemise qu'après avoir entendu ce que Ryan a à lui dire,
15:29il va brûler tous les feux rouges et arriver en un temps record.
15:32L'attente commence.
15:37Elle ne peut pas durer longtemps.
15:40Entre-temps, on se garde bien de me fouiller.
15:43Personne ne se risque même à m'effleurer du petit doigt.
15:48Ryan convoque également une dactylo et deux policiers pour servir de témoin.
15:52On nous installe sur des chaises d'où nous nous observons mutuellement.
15:56Comme prévu, Simon, mon avocat, se présente un peu essoufflé d'avoir monté l'escalier 4 à 4.
16:05Il a évidemment une petite idée de ce que je peux déballer si je décide de me mettre à table.
16:12« Fermez votre gueule ! » m'intime-t-il.
16:15« Je vais vous faire sortir d'ici ce soir même.
16:17J'ai déjà téléphoné au juge pour lui demander de fixer la caution. »
16:20« Je ne veux pas sortir, Simon. Je veux avouer. »
16:26Il tourne vers Ryan.
16:27« Cet homme n'a pas sa tête à lui, ou bien il est drogué.
16:29Trois docteurs sont déjà prêts à l'affirmer sous la foie du serment,
16:32ou le seront dans la matinée.
16:34Maintenant, dites-moi, quelle charge exactement avez-vous relevé contre lui ? »
16:40« Une confession verbale ? » répond Ryan avec lassitude.
16:45« Vous savez qu'elle ne possède aucune valeur, lieutenant.
16:47Même une confession écrite n'aura aucune valeur
16:50quand j'aurai fait soumettre mon client à un examen médical approprié.
16:54Et quelles autres charges avez-vous contre lui ? »
16:58« Pas la moindre, maître, pas la moindre.
17:00Où est le pistolet, Tony ? Dans votre poche ? »
17:05« Non, je m'en suis débarrassé avant d'avoir pris la décision de me constituer prisonnier.
17:10Vous ne pourrez pas le récupérer,
17:12mais je peux vous donner une description détaillée des lieux et des circonstances du meurtre.
17:17Est-ce que ce n'est pas suffisant ? »
17:19« Non ! » réplique mon avocat.
17:21« Tous les agents de police de permanence du commissariat connaissent ces éléments
17:24et peuvent vous les avoir communiqués.
17:26Ce n'est pas une preuve ! »
17:28Ryan ne se risque à faire une nouvelle tentative.
17:31« Dites-moi, Tony, avez-vous laissé sur les lieux
17:34des empreintes digitales que nous pourrions relever ? »
17:38« Non, lieutenant. Je suis un professionnel, ne l'oubliez pas.
17:43Je ne laisse pas d'empreintes.
17:45En revanche, j'ai gardé le passe qui m'a permis d'entrer dans l'appartement de Foxy.
17:50J'ai oublié de le jeter. »
17:52Simon me coupe la parole.
17:53« On peut se procurer des passes n'importe où.
17:55Et par elle-même, cette pièce ne prouve rien.
17:57En outre, les agents auraient fort bien pu le glisser dans votre poche
17:59avant votre entrée au poste. »
18:02« Vous savez bien que non ! » proteste Ryan.
18:05« Peu importe, lieutenant ! » réplique mon avocat.
18:08« Ce qui compte, c'est ce que vous pouvez prouver.
18:10Si vous avez réellement relevé des charges contre mon client,
18:13voyons si vous pouvez donner la preuve de leur véracité.
18:15Autrement, il sortira d'ici avec moi. »
18:17« Là, j'interviens. »
18:19« Pas question. Mais mon cher Tony ! »
18:22me répond Simon.
18:23« Vous oubliez qu'en tant que votre avocat, moi, j'affirme que vous n'avez pas votre tête à vous
18:27et que vous avez besoin de soins, de soins médicaux.
18:30Et moi, je veux avouer... »
18:33« Vous faites bien partie de la police, vous autres, n'est-ce pas ? »
18:36« Votre rôle est d'arrêter les assassins. Vous en tenez un.
18:38Car je suis un assassin, je l'avoue.
18:40Je vais avouer tous les meurtres dont je me suis rendu coupable.
18:43Ça ne vous suffit pas ? »
18:46« Désormais, ça ne suffit plus ! »
18:49intervient Simon.
18:50« À présent, suivez-moi, Tony.
18:52Nous sommes parfaitement libres de sortir d'ici.
18:54Pour n'aurait rien à vous cacher, certaines personnes désirent vous voir. »
18:59« Il a raison, Tony. »
19:02me dit Ryan d'une voix lasse.
19:04« Vous pouvez faire des aveux si vous insistez,
19:07mais ils ne suffiront pas pour que nous puissions vous mettre sous les verrous,
19:12à moins que vous ne puissiez nous donner une preuve,
19:16un témoignage irréfutable,
19:18ou encore... »
19:21Tandis que je l'écoute, mon cerveau travaille à toute vitesse.
19:25Et soudain,
19:26jaillit l'inspiration.
19:29Je viens de remarquer que le policier
19:31qui se tient debout, à la droite de ma chaise,
19:33porte un calibre 38
19:35glissé dans sa ceinture.
19:38Nul ne s'occupe
19:39vraiment de moi.
19:40Ryan est trop absorbé par le dégoût
19:43que lui inspire toute cette histoire,
19:44et pourtant, pourtant lui,
19:46il devrait se méfier.
19:47Dans sa spécialité,
19:51il est lui-même un grand professionnel.
19:54Instantanément, je passe à l'action.
19:56Je subtilise son pistolet au policier
19:58et, sans lui laisser le temps d'intervenir,
20:00je place quatre balles dans la poitrine de mon avocat
20:02si rapidement qu'il n'en perd même pas son grand sourire.
20:06Puis je jette l'arme sur le bureau de Ryan.
20:10« Cette fois, vous avez toutes les preuves qu'il vous faut, lieutenant. »
20:16Le jury s'est retiré à présent
20:18et délibère depuis quatre heures.
20:21L'avocat de la défense prétend
20:23que tous ces braves gens
20:24sont susceptibles de me remettre en liberté.
20:29En effet, il est
20:30difficile de croire
20:32qu'un homme en pleine possession
20:34de ses facultés
20:35ait pu commettre un tel acte.
20:37Si le verdict me déclare
20:41non coupable pour cause d'aliénation mentale,
20:45je serai enfermé dans un asile.
20:49J'ai peur.
20:50J'ai
20:51terriblement peur.
20:55Il fait froid
20:56dans les asiles.
20:58Vous venez d'écouter
21:07Au cœur du crime,
21:09un podcast issu des archives d'Europe 1.
21:12Réalisation
21:12Julien Tarot
21:13Production
21:14Estelle Laffont
21:16Patrimoine sonore
21:17Sylvaine Denis
21:18Laetitia Casanova
21:20et Antoine Reclut
21:21Au cœur du crime
21:24est disponible sur le site
21:26et l'appli Europe 1.
21:27Écoutez aussi l'épisode suivant
21:29en vous abonnant gratuitement
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