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  • il y a 3 semaines
Le trajet d'au moins 50.000 voyageurs a été perturbé ce lundi 27 octobre par de probables actes de vandalisme, en plein milieu des vacances scolaires de la Toussaint, après des incendies sur des câbles. Le trafic a repris normalement dans la soirée.

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Transcription
00:00Merci d'être avec nous, 13h30, le dossier à la une du Midi BFM qui se cache derrière les sabotages à la SNCF.
00:09Pourquoi l'ultra-gauche se retrouve-t-elle au cœur des questions ?
00:12On va en parler avec Maxime Clier-Rusat du service police-justice de BFM TV.
00:16On sera aussi dans la Drôme après cette grosse pagaille hier, une centaine de TGV,
00:2150 000 passagers impactés en pleine vacances scolaires après un incendie de câbles de signalisation.
00:26Alors les enquêteurs soupçonnent une action concertée qui pourrait être signée par l'ultra-gauche,
00:32coutumière de ce type de cibles et de méthodes.
00:35C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre, écoutez, le ministre des Transports ce matin.
00:39C'est un incendie volontaire qui s'est déroulé au sud de Valence.
00:43L'ultra-gauche ?
00:45L'ultra-gauche, écoutez, c'est une des pistes, le procureur aura l'occasion.
00:48Une des pistes ou la piste privilégiée ?
00:50Écoutez, c'est au procureur de le dire, c'est au garde des Sceaux, au ministre de l'Intérieur.
00:54Ce que je sais, c'est qu'il y a eu des conséquences qui ont été très fortes.
00:57C'est vrai que depuis un certain nombre de mois,
01:00certains opposants à des projets notamment d'aménagement,
01:03que ce soit routier et ferroviaire,
01:06souhaitent mettre la panique dans notre pays
01:08et utiliser ce genre de moyens pour faire entendre leur voix.
01:12Alors pourquoi l'ultra-gauche ?
01:13Parce qu'il y a des précédents.
01:14La méthode aussi, on verra ça avec Maxime dans un instant.
01:16Mais d'abord, ce qui interpelle aussi,
01:18Romain Etuan vous retrouve dans la Drôme,
01:19c'est qu'il y a eu un autre incendie à proximité,
01:23cette fois dans une carrière.
01:26Eh bien, tout à fait.
01:28L'incendie s'est déclaré sur la ligne ferroviaire
01:31aux alentours de 4h, 4h30 du matin
01:33et quelques dizaines de minutes plus tôt.
01:35C'est un autre incendie qui s'est déclaré cette fois-ci
01:38dans cette carrière
01:40avec plusieurs départs de feu,
01:42des engins de chantier,
01:43des bâtiments qui ont brûlé
01:45pour un préjudice total estimé à plusieurs millions d'euros.
01:49C'est donc le timing qui interroge.
01:51Nous avons pu interroger Jean-Pierre Cheval
01:54qui est le président de ce groupe de BTP
01:57qui s'est dit atterré à notre micro.
01:59Écoutez-le.
02:01La première réaction, c'est la colère
02:03parce que c'est gratuit,
02:06parce que c'est inadmissible.
02:08Voilà, l'incompréhension.
02:10Donc au fil des heures, on essaye de comprendre.
02:13Écoutez, moi, quand on défend des causes,
02:15ce n'est pas par la violence qu'on se fait entendre.
02:17On a découvert effectivement plusieurs engins en feu
02:19et une installation d'une usine de traitement de granulats
02:23en feu aussi,
02:25avec de la distance entre les différents points de feu.
02:28Donc on a tout de suite compris
02:29que ce n'était pas un acte accidentel,
02:30mais vraiment un acte de malveillance.
02:35Cet acte de vandalisme semble bien coordonné.
02:39Il y a un fait à savoir qui est assez troublant
02:41puisque cette entreprise de BTP est engagée
02:44sur plusieurs chantiers routiers et autoroutiers,
02:47notamment sur l'autoroute A7.
02:49Des chantiers qui sont assez controversés localement,
02:52notamment pour leur impact environnemental.
02:54C'est maintenant à la section de recherche de Grenoble
02:57en charge de l'enquête de déterminer
02:59s'il y a lien ou pas avec cet incendie.
03:01Romain Etuin, avec Sébastien Alec,
03:04Maxime, Clillet, Rousa.
03:06C'est très intéressant.
03:06C'est deux incendies,
03:08donc l'un à côté de l'autre.
03:09D'ailleurs, on ne sait pas lequel a été initié en premier
03:12par ceux qui ont commis ces dégradations.
03:15Et puis il y a aussi un poème
03:17qui a été diffusé en ligne
03:19et qui nous dit quoi ?
03:20Oui, absolument.
03:21Tous les éléments commencent à converger
03:23vers la piste criminelle
03:25puisque, vous l'avez dit,
03:26ce poème a été revendiqué,
03:29publié sur un site appartenant
03:31à la mouvance de l'ultra-gauche,
03:34l'extrême-gauche.
03:35Ce poème, il dit quoi ?
03:36Qu'il y en a marre du béton,
03:39du bitume, de l'extraction de matière.
03:41La terre pleure des larmes de poussière,
03:44je cite.
03:45Et à la fin de ce poème,
03:46on peut même lire
03:47« Allez, vandales, allez voir rien ».
03:49Leur commentaire, ça ne nous fait rien.
03:51L'incendie nous a fait du bien.
03:53Autrement dit, ça revendique ces incendies.
03:56Pourquoi ces incendies ?
03:57Au pluriel, parce que le titre du poème,
04:00« Une route de plus vers nulle part »,
04:02on peut lire en sous-titre
04:04que c'est un poème d'attaque
04:05contre cette entreprise de travaux publics
04:08et contre la SNCF.
04:10Autrement dit, ce poème, lui-même,
04:11fait le lien entre ces différents incendies.
04:14Ce qui est important de dire également,
04:16c'est que nous avons appris ce matin
04:17que les deux enquêtes
04:19qui étaient initialement ouvertes,
04:20l'enquête pour l'incendie
04:22qui s'est déclaré sur les capes de la SNCF
04:24et l'enquête pour les départs de feu
04:27dans cette carrière.
04:28Ces deux enquêtes sont désormais à la charge
04:30d'une seule et même section de gendarmerie,
04:33à savoir la section de recherche de Grenoble.
04:35Donc ça accrédite la piste,
04:37la thèse d'une coordination,
04:39effectivement, entre ces actions.
04:40Et ces méthodes rappellent l'extrême-gauche,
04:44correspondent à celle de l'extrême-gauche.
04:46Oui, bien sûr, on peut même parler
04:47des précédentes actions de ce type
04:49qu'il y a eues.
04:50On peut citer, par exemple,
04:52en septembre dernier,
04:53des départs de feu en Gironde
04:55pour des incendies
04:58qui avaient fortement, à l'époque,
04:59perturbé le trafic entre Bordeaux et Toulouse.
05:02Des tags anti-LGV,
05:04anti-lignes à grande vitesse,
05:06puisqu'il y a un projet de construction
05:07de lignes à grande vitesse
05:09entre Bordeaux et Toulouse,
05:10avaient été retrouvés à proximité
05:12de ces départs de feu,
05:14sans qu'on sache
05:14si un lien pouvait être fait à l'époque.
05:17Idem, on s'en souvient,
05:19il y a plus d'un an maintenant,
05:20lors des Jeux olympiques,
05:21il y avait eu une énorme pagaille
05:23le jour même de la cérémonie d'ouverture.
05:26Pourquoi ?
05:26Parce que, pareil,
05:27des personnes qui s'étaient revendiquées
05:30de la mouvance ultra-gauche...
05:31Oui, parce que c'est flou, en fait,
05:33un mouvance ultra-gauche.
05:34C'est assez flou,
05:35et eux-mêmes entretiennent ce flou-là.
05:37Et qui plus est,
05:38c'est d'autant plus compliqué
05:39d'interpeller ces personnes.
05:40Pourquoi ?
05:40Parce qu'ils agissent en tout petit comité,
05:43souvent masqués
05:44et en pleine nuit,
05:46au milieu de champs
05:47où passent les voies SNCF.
05:49Donc c'est assez peu fréquenté,
05:51il n'y a pas de caméra de surveillance.
05:53Donc c'est très compliqué
05:54pour identifier les personnes
05:55ou les groupuscules
05:56à l'origine de cela.
05:58Une cible symbolique, évidemment.
05:59Entreprise publique,
06:00la SNCF, c'est un symbole de l'État.
06:02Le but de tout ça ?
06:03Déstabiliser, faire parler de soi ?
06:05Alors, c'est moins pour déstabiliser,
06:07faire parler de soi
06:08que de s'opposer
06:09à des projets de construction.
06:11Romain Etuin le disait très justement
06:13dans son duplex
06:14il y a quelques minutes.
06:15Il y a des projets autoroutiers,
06:17notamment la création
06:18d'un nouvel échangeur
06:19sur l'autoroute A7
06:21qui relie donc Lyon
06:22jusqu'au sud de la France.
06:24Ce projet d'échangeur
06:26est contesté localement.
06:28Pareil pour ce qui était
06:29des destructions,
06:30des incendies volontaires
06:31sur la ligne à grande vitesse
06:33atlantique en Gironde.
06:35Donc là, c'était vraisemblablement
06:37pour s'opposer
06:37au projet controversé
06:39de création d'une nouvelle ligne
06:41à grande vitesse
06:42entre Bordeaux et Toulouse.
06:44Et après,
06:45on en parle souvent,
06:47y compris sur notre antenne,
06:48de ces perturbations.
06:49Des fois,
06:50on écarte complètement
06:51la piste des dégradations volontaires
06:53puisqu'il s'agit tout bonnement
06:54de vols, de câbles.
06:56Là, c'est crapuleux.
06:56C'est pour revendre le cuivre,
06:58notamment.
06:58Exactement.
06:58Et là, c'est crapuleux.
06:59C'est tout bonnement
07:00de la revente de cuivre
07:01qui a atteint des sommets
07:03ces dernières semaines.
07:04Alors, tout ça entre
07:05dans la même enveloppe,
07:07Soufiane,
07:08parce que ces sabotages,
07:09ces dégradations,
07:10elles ont un coût immense.
07:12Oui, et elles sont chiffrées,
07:14ces dégradations.
07:15Il y a un rapport de la sécurité
07:16qui est publié chaque année
07:17par la SNCF
07:18et qui note une augmentation
07:20l'année dernière
07:20de 5% du nombre
07:22de malveillance
07:23et de 10% d'intrusion
07:25sur les voies.
07:26Et donc, effectivement,
07:27pour arracher régulièrement
07:28des câbles.
07:29Donc, en fait,
07:30le problème,
07:30c'est qu'ils se multiplient,
07:32effectivement,
07:32mais surtout,
07:33le coût est démultiplié.
07:34Entre 2023 et 2024,
07:37ce coût a doublé.
07:38On parle de 20 millions d'euros
07:39de coût direct.
07:41C'est-à-dire,
07:41je ne parle même pas
07:42des remboursements
07:43de billets de train.
07:44Uniquement ce que ça coûte
07:45de réentretenir les voies
07:46derrière un passage malveillant.
07:48De réparer, en fait,
07:49tout simplement.
07:50De remplacer le câble,
07:51de racheter le cuivre.
07:52Exactement.
07:53Donc ça, c'est la première partie.
07:54Et la deuxième partie,
07:55c'est celle de la surveillance.
07:56Et là, ce poste,
07:57c'est 100 millions d'euros.
07:58La SNCF est obligée
07:59d'investir à cause
08:01de ces vols,
08:01notamment de câbles
08:02et ces dégradations,
08:03d'investir notamment
08:04dans des drones
08:05qui sont obligés
08:06de surveiller
08:06parce que la SNCF
08:08identifie de plus en plus
08:10de gens
08:10qui vont se balader
08:11sur les voies,
08:12qui vont tenter
08:13de brûler les câbles
08:14ou de les retirer.
08:15Oui, parce qu'on rappelle
08:1628 000 kilomètres
08:17de voies ferrées en France.
08:18Évidemment,
08:19impossible de tout surveiller.
08:20On vise évidemment
08:21les points les plus sensibles.
08:23Romain, on vous retrouve
08:24sur place
08:25avec évidemment
08:25l'émotion,
08:27le choc
08:28dans la région.
08:29On ne s'attendait pas
08:30à ce genre d'action.
08:33Tout à fait.
08:34Tout à l'heure,
08:35on a pu échanger
08:35assez longuement
08:36avec le directeur du groupe
08:38qui s'est vraiment dit
08:39atterré lorsqu'il est arrivé
08:41d'abord par l'ampleur
08:42puisqu'il nous avait
08:43d'abord indiqué
08:44qu'en effet,
08:44il y a déjà eu
08:45des actes de vandalisme
08:46sur certains
08:47des chantiers
08:48de cette entreprise
08:49mais jamais de cette ampleur.
08:50Là, on parle quand même
08:51de plusieurs engins
08:53de chantiers
08:53qui ont brûlé,
08:54des engins qui coûtent
08:55chacun entre 500
08:56et 600 000 euros.
08:57C'est plusieurs millions
08:58d'euros
08:59qui ont brûlé
09:00dans cet incendie
09:01et il y a aussi
09:02la fermeture temporaire
09:04du site
09:04puisqu'à l'heure actuelle
09:05on ne sait pas
09:05quand ce site
09:06va rouvrir,
09:07si l'entreprise
09:08va pouvoir
09:08continuer ses chantiers
09:10et c'est aussi
09:10forcément des personnes
09:12qui sont donc
09:12potentiellement
09:13en chômage technique,
09:14chômage partiel,
09:15ce n'est pas encore
09:15très clair.
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