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  • 4 weeks ago

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00:01Sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein, mais également récolter des fonds pour la recherche.
00:06La campagne Octobre Rose se poursuit jusqu'à vendredi prochain dans le monde entier.
00:11Pour en parler, je reçois aujourd'hui Charoufa Amissi. Bonjour.
00:14Merci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes la présidente de la fondation Bomoko.
00:19Vous êtes engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre le cancer du sein.
00:24Le cancer et notamment le cancer du sein en République démocratique du Congo.
00:27La RDC où il y a du nouveau, je l'ai vu, avec notamment ce dépistage gratuit désormais possible à l'hôpital N'Ganda à Kinshasa.
00:35Ça va dans le bon sens.
00:36Oui, c'est bien ça. Je suis dans la lutte contre les cancers depuis huit ans maintenant à travers la fondation Bomoko,
00:42qui est née d'une expérience douloureuse parce que j'ai perdu des proches moi-même dû à un diagnostic tardif et par manque d'informations.
00:51Donc, aujourd'hui, la RDC avance à grands pas dans la lutte contre le cancer du sein,
00:58vu qu'on est au mois d'octobre dédié à la lutte contre le cancer du sein.
01:02Et comme vous l'avez mentionné, il y a des dépistages gratuits qui se font.
01:07Malheureusement, c'est encore concentré que dans les grandes villes, donc Kinshasa et Lubumbashi.
01:12Dépistage gratuit, donc, est-ce qu'on sait si beaucoup de gens se présentent justement à ce test depuis qu'il a été mis en place ?
01:19Oui, le centre N'Ganda a lancé très récemment un guichet unique des dépistages gratuits contre plusieurs types de cancers.
01:29Mais pour ce mois d'octobre rose, il y a une grande sensibilisation qui se fait pour que les femmes se présentent à temps.
01:36Parce qu'il faut signaler qu'en RDC, la question du cancer est multisectorielle et nécessite une approche holistique.
01:44Donc, ce n'est pas réservé uniquement au corps médical.
01:48Pour un petit exemple, les femmes ne se présentent pas à temps pour des questions culturelles.
01:54Simplement parce que lorsqu'on est diagnostiquée ou lorsqu'on ressent certains symptômes,
01:58on apparente ça directement à de la sorcellerie.
02:00Où il y a la peur, le rejet et tout le côté tabou qui entoure même cette maladie.
02:07Et grâce à des initiatives comme le centre N'Ganda et autres initiatives privées comme des associations comme Espoir pour elle,
02:16il y en a tellement comme le centre Bomoco que je dirige.
02:20Nous essayons de pousser la cause du cancer et pousser les politiques à adopter une marche qui va diminuer l'incidence du cancer.
02:28Si on vous comprend bien, le premier objectif c'est de faire évoluer les mentalités.
02:32Exactement, c'est bien ça.
02:34Parce qu'en partageant par exemple les témoignages sur les cancers du sein, on brise le tabou.
02:40Et on montre aux femmes qu'être atteinte d'un cancer du sein, ce n'est pas la fatalité.
02:44Le plus tôt on est dépisté, le mieux on est pris en charge.
02:47Est-ce que vous avez des chiffres à nous communiquer sur cette lutte contre le cancer en RDC ?
02:52On parle de plusieurs milliers de cas, en tout cas on en parlait hors antenne tout à l'heure.
02:55Oui, très récemment il y a eu la table ronde, la toute première table ronde sur la lutte contre les cancers féminins qui a eu lieu à Kinshasa.
03:04D'ailleurs, pour l'occasion, on a couronné notre première dame, Marraine Rose, 2025-2026.
03:11Et c'est à travers cette activité que le ministre de la Santé a publié certains chiffres qui sont encourageants.
03:17Donc aujourd'hui, on peut compter 3000 patients des cancers qui ont bénéficié des traitements gratuits sur 6 provinces de notre pays.
03:28En termes de chiffres, nous avons 7000 cas de cancers du sein diagnostiqués.
03:34C'est vrai que les chiffres restent relativement peu, mais à travers la fondation Bomoco, en 8 ans d'existence,
03:40nous comptons plus de 7800 cas de cancers dépistés et suivis à travers notre structure.
03:47Justement, vous, quelles sont vos missions au quotidien ? Sensibiliser le public et l'accès au dépistage aussi, on l'a compris ?
03:54Oui, notre mission se décline en trois axes.
03:58Le premier étant la sensibilisation.
04:00Donc nous allons dans plusieurs couches de notre société, dans les écoles, les églises, les entreprises.
04:05Et le deuxième axe, c'est après la sensibilisation, il faut emmener les gens à se faire dépister.
04:11Donc l'accès au dépistage à moindre coût, voire gratuitement, comme pendant ces campagnes d'octobre rose, novembre bleu et au-delà.
04:20Et le troisième axe qui est notre particularité à la fondation Bomoco, c'est l'accompagnement des malades et des familles.
04:28Parce que le cancer ne touche pas que la personne qui est malade, mais également les proches.
04:33Les familles sont très généralement butées à des réalités nouvelles qui sont très souvent douloureuses.
04:40Le coût, par exemple, d'accès au traitement et même la suite, la réinsertion sociale.
04:46Parce qu'une fois que vous êtes diagnostiqué d'un cancer du sein, très généralement dans votre famille, vous êtes rejeté parce que vous êtes jugé atteint d'une maladie spirituelle, voire de sorcellerie.
04:57Et au niveau du travail, il n'y a pas forcément un suivi, un appui et vous vous retrouvez abandonné à vous-même.
05:04Et donc notre structure mise surtout sur la gestion psychologique des malades qui ne se sentent pas seules, que les femmes ne se sentent pas seules,
05:12qu'elles ne se sentent pas délaissées, qu'elles ne se sentent pas abandonnées à elles-mêmes, qu'il y a une vie après le cancer.
05:18Et d'ailleurs, à ce propos, il y a un chiffre que j'ai oublié de mentionner, c'est que très récemment, il y a le cabinet de sondage congolais Target qui a publié des chiffres qui encouragent les structures comme la mienne dans la sensibilisation.
05:32C'est qu'aujourd'hui, 6 Congolais sur 10 connaissent ce qu'est le cancer du sein, ce qui n'était pas le cas auparavant.
05:39Quand moi j'ai commencé la lutte, c'était pratiquement un sujet à problème. On parlait dans la société, on vous jugeait, on vous catégorisait.
05:48Est-ce que même vous, on vous regardait bizarrement ?
05:50Oui, on m'appelait Madame Cancer, l'ambassadrice du cancer. Vous voyez, vous acceptez de porter ce casque-là pour une cause aussi noble et qui est une cause moderne,
06:01qui doit s'inscrire dans nos politiques nationales de santé publique.
06:04Si vous aviez un message pour les autorités congolaises, ce serait lequel ?
06:09Je dirais qu'on n'est plus dans un temps de discours, maintenant on est dans le temps de l'action.
06:14Il faudrait appliquer ce que la table ronde nationale sur la lutte contre les cancers féminins a préconisé,
06:21c'est-à-dire financer les structures qui sont dans le combat contre le cancer à travers le centre national du cancer, de lutte contre le cancer.
06:31C'est-à-dire accompagner le corps médical à mieux se valoriser, à mieux se former, favoriser le partage d'expérience avec d'autres pays
06:40et ouvrir le débat sur la lutte contre les cancers du sein pour pouvoir attirer un maximum de financement pour cette noble cause
06:50et favoriser la sensibilisation de nos populations.
06:53Vous demandez également plus de moyens aux autorités dans cette lutte contre le cancer ?
06:57C'est une lutte qui doit se prendre dans sa globalité.
07:00Donc on y va dès la sensibilisation, le dépistage et les soins.
07:05Donc c'est une lutte qui est globale, qui coûte et qui nécessite l'implication de tous.
07:11Merci pour votre témoignage sur France 24.
07:13Chahou Fahamissi, présidente donc de la fondation Boumoko.
07:16Et on l'a bien compris, il y a encore beaucoup à faire dans cette lutte contre le cancer en RDC.
07:24Merci beaucoup d'avoir accepté aujourd'hui l'invitation de France 24.
07:28On va reprendre.
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