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00:00... à la démocratie.
00:02Vous avez déjà été censuré deux fois par cette Assemblée
00:05comme membre des gouvernements Barnier puis Bayrou
00:07et pourtant vous voilà consacré Premier Ministre.
00:11Le troisième locataire de Matignon en moins d'un an,
00:14contrat court, bail précaire, le macronisme face à lui-même.
00:19Devenu Premier Ministre comme on entre dans les ordres,
00:22parti lundi soi-disant en dernier des gaullistes,
00:24revenu vendredi en dernier des fidèles,
00:26vous voilà ici sous la contrainte du chef.
00:28Dans l'intervalle, arrangements et tambouilles secrètes
00:32rythmées par les défections de votre clan,
00:34les ambitions médiocres d'un parti assis sur 4% des voix
00:38et de quelques figurants dont la vocation d'une semaine
00:41a semblé être de sauver à tout prix la politique de Macron
00:44qui a tant fait souffrir notre pays.
00:46Votre présence le confirme à vos dépens,
00:49Emmanuel Macron est un cas désespéré.
00:52Votre nomination est l'aveu même de l'entêtement du Président,
00:55mais pour comprendre, il faut revenir aux origines.
00:57Il n'est pas d'éruption volcanique sans fissures dans la couche terrestre,
01:02comme il n'est pas de séisme politique sans fracture avec le peuple.
01:06En 2022, Emmanuel Macron proclame « Ce vote m'oblige »
01:10avant de violenter la nation avec une réforme des retraites empoisonnée.
01:13En 2024, Emmanuel Macron perd les élections européennes.
01:18Il réplique par la grenade dégoupillée de la dissolution « Retour à l'envoyeur,
01:23Emmanuel Macron perd à nouveau les élections ».
01:26Depuis, malgré les contestations et le mouvement social,
01:30le Président nie délibérément le verdict des urnes.
01:33Trois premiers ministres plus tard vous voilà,
01:35tentant de sauver ce qui peut l'être sans même les apparences.
01:39Oui, en politique comme en géologie, chaque secousse contient la précédente
01:43et chaque fracture agrandit celle qui suit.
01:46Après ces dénis démocratiques,
01:48quelle ironie de vous entendre parler de responsabilité,
01:51de compromis et de stabilité.
01:54Dans votre langage, le compromis consiste à rallier votre position
01:57comme si vous étiez le centre de gravité du champ politique.
02:00Il faudrait vous remercier pour l'année blanche,
02:04la baisse des remboursements pour les malades atteints de cancer,
02:07le doublement des franchises médicales et le refus de l'ISF.
02:11Merci, mais non merci.
02:13La responsabilité serait de donner un sursis à une politique battue dans les urnes
02:17et la stabilité imposerait de céder aux caprices du Président.
02:21A cet égard, vous avez raison,
02:22il n'y a rien de plus stable qu'un régime autoritaire.
02:26Vous parlez encore de socle.
02:27Quand le sol se dérobe sous vos pieds,
02:30les deux anciens premiers ministres,
02:31Edouard Philippe et Gabriel Attal,
02:33pourtant sortis de la cuisse de Jupiter,
02:35l'ont bien compris,
02:36sauf qui peut,
02:37il ne fait pas bon être assimilé de près ou de loin à Emmanuel Macron.
02:41Car nous assistons depuis un an
02:43à une contradiction entre la volonté générale et la volonté d'un seul.
02:47Pour vous avoir longuement pratiqué,
02:49nous connaissons le prochain acte de ce coup de force,
02:52un chantage au budget,
02:53ou plutôt à votre budget.
02:55Car vous n'avez eu, malgré vos défaites,
02:58aucun scrupule à appliquer le programme,
03:01tout le programme,
03:02rien que le programme du macronisme radicalisé.
03:05Sauf que le peuple ne veut plus de votre politique.
03:09Trois quarts des Français souhaitent le départ du Président.
03:13Son départ,
03:13car il refuse obstinément de changer une politique
03:16qui a porté le nombre de pauvres à plus de 11 millions dans notre pays,
03:19dégrader l'école comme l'hôpital public,
03:22malmener notre industrie,
03:24éroder notre souveraineté,
03:26ça ne tient plus.
03:27Jusqu'aux associations qui sortent l'alerte,
03:30ça ne tient plus.
03:31Parce que vous êtes le pouvoir qui rogne les libertés associatives
03:34et qui baisse les subventions.
03:36Monsieur le Premier ministre,
03:38plus personne ne croit en vous,
03:40car nous vous avons déjà vu à l'œuvre.
03:42Vous êtes le seul homme du pays
03:44à avoir participé à tous les gouvernements d'Emmanuel Macron,
03:47tous sans exception.
03:49Depuis 2017,
03:50c'est votre haine de classe qui s'est abattue sur le pays.
03:53C'est vous qui avez déployé le GIGN et le RED
03:56contre le peuple guadeloupéen
03:57en lutte pour le droit à l'eau et à la santé.
04:00C'est encore vous qui avez imposé la date du troisième référendum
04:03en Kanaki-Nouvelle-Calédonie,
04:05rompant ainsi un processus de 40 ans de paix civile
04:08et de décolonisation.
04:09Votre passage en force sur le dégel du corps électoral
04:12aura causé 15 morts
04:14et l'effondrement économique et social du territoire.
04:17C'est vous, toujours,
04:19qui avez enterré les revendications des Gilets jaunes.
04:22Vous avez fait du peuple votre ennemi.
04:24Vous incarnez surtout,
04:25Monsieur le Premier ministre,
04:27la complicité de la France
04:28avec le génocide mené par Netanyahou
04:30contre le peuple palestinien.
04:32Vous avez menti
04:33en affirmant que la France ne livrait aucune arme à Israël.
04:36C'est le peuple de France
04:38qui vous a contraint à la plus minime des décences,
04:40reconnaître l'état de Palestine
04:42qui agonise par l'abandon du monde.
04:44C'est le peuple qui sauve l'honneur de la France
04:46en brandissant le drapeau palestinien partout.
04:49C'est le peuple lui-même
04:50qui est parti prendre la mer
04:51pour briser le blocus illégal de Gaza.
04:53Mais au-delà de votre parcours,
04:58vos actes parlent d'eux-mêmes.
05:00Votre premier déplacement aura été à l'hôpital
05:03pour expliquer que les problèmes budgétaires du pays
05:05sont dus au trop d'argent mis dans l'hôpital public.
05:09Les soignants épuisés et les patients abandonnés
05:11apprécieront cette saillie
05:13venant de ceux qui ont fermé 30 000 lits en 8 ans.
05:16Votre première décision aura été de nommer
05:19deux hauts fonctionnaires pour démanteler l'État.
05:22La même méthode que Trump et Milley en Argentine
05:24qui, avec sa tronçonneuse,
05:26a mené son pays à la faillite.
05:28Piller les caisses de l'État pour engraisser le grand patronat,
05:31ça ne marche jamais longtemps.
05:33La logique des insoumis a toujours été la même.
05:36Nous ne participerons pas à votre sauvetage.
05:38Nous avons compris qu'Emmanuel Macron
05:40ne changera pas de politique
05:41aussi longtemps qu'il restera au pouvoir.
05:43A cet égard, la crise que nous traversons
05:46ne connaîtra pas de retour à la normale.
05:49Le présidentialisme est crépusculaire.
05:51Emmanuel Macron a, sans l'aide de quiconque,
05:53abîmé sa fonction et épuisé les institutions
05:55de la Vème République.
05:57En organisant l'irresponsabilité d'un homme
05:59qui ne cesse de rejeter sur les autres
06:01les conséquences de cet acte,
06:03notre Constitution permet toutes les dérives autoritaires,
06:06les caprices et combines d'un seul homme
06:07à qui elle conflit les pleins pouvoirs.
06:09Mais dans les méandres de ses errements,
06:13le président nous a livré un aveu.
06:15De qui a-t-il donc le plus à craindre,
06:17lui qui tremble à l'idée de voir sa politique démantelée ?
06:20On apprend ici et là qu'Emmanuel Macron,
06:22au soir du premier tour des élections législatives,
06:24manigancé, espérant voir l'extrême droite en tête.
06:27Il pensait alors que les fondamentaux de sa politique
06:29seraient poursuivis par d'autres moyens,
06:31à l'inverse de ce qu'il pouvait espérer de nous.
06:33Le système et son assurance-vie,
06:36la loi de l'attraction ne trompent pas.
06:38N'en déplaise aux frontistes ridicules
06:40qui pleurnichent toute la journée
06:42sur une prétendue alliance,
06:43sur un scrutin qui leur aurait été volé.
06:46Apprenez la démocratie élémentaire.
06:48Vous avez perdu les élections,
06:50car les Français ne voulaient pas de vous.
06:52Gardez plutôt votre énergie pour vos procès.
06:56Et expliquez-nous plutôt,
06:58vous, Madame Le Pen, qui n'est pas là,
06:59vous voulez abroger la retraite à 64 ans
07:02ou la repousser à 67 ans comme votre amie Ciotti
07:05ou peut-être la reporter à 65 ans
07:08comme la droite à qui vous faites du pied.
07:10Madame Le Pen, c'est pour séduire
07:12les 1800 familles les plus riches
07:13que vous refusez la taxe Zuckmann.
07:15Et pourquoi avoir voté
07:17contre la prise en charge intégrale
07:19des sujets liés au cancer du sein ?
07:22À présent, la tectonique des places politiques
07:25est enclenchée.
07:26Le rotaillot-macronisme pourrait trouver
07:28un prologement à l'extrême droite.
07:30Après tout, Le Pen et ses amis
07:32ont sauvé Macron deux fois de la destitution.
07:34L'extrême droite a refusé huit fois
07:36de voter la censure de Bayrou.
07:38Nous seuls sommes capables d'une rupture.
07:42Alors, que tant de dépit nous attendent.
07:45Le monarque présidentiel
07:46nous fait perdre du temps à tous.
07:49Le second mandat d'Emmanuel Macron
07:50est un mandat pour rien.
07:53Dorénavant, peu de choix s'offre à lui.
07:55La dissolution serait encore une manière
07:57de rejeter la faute sur l'Assemblée
07:58quand elle relève de l'Elysée.
08:00Elle ne garantit pas plus de clarté
08:02et ne présage rien de ce que le président
08:03fera du résultat.
08:05Les Insoumis proposent une voie de sortie
08:07de cette crise.
08:09Votre censure d'abord.
08:10Le vote d'une loi spéciale ensuite
08:12permettant de reconduire momentanément
08:14les budgets pour l'année à venir.
08:16Et puisque le compte à rebours
08:18du départ d'Emmanuel Macron est lancé,
08:20il faudra en passer par la démission
08:21ou la destitution du président.
08:23Si la première relève de sa volonté,
08:27la seconde est la seule brèche
08:29dont nous disposons.
08:30Et comme le chantait Léonard Cohen,
08:32dans toute chose il y a une brèche
08:33et c'est par là qu'entre la lumière.
08:35Monsieur le Premier ministre,
08:37nous allons agrandir la brèche
08:38jusqu'à ce que s'écroule
08:39le vieux monde que vous incarnez.
08:41Nous assistons à la fin d'un monde connu.
08:44Guerre commerciale, retour de l'impérialisme,
08:46partout la hausse des conflits.
08:48L'humanité tout entière est menacée
08:49par le dérèglement climatique
08:51auquel notre pays n'est pas préparé.
08:53Les Français subissent depuis trop longtemps
08:55la maltraitance sociale,
08:56l'explosion des inégalités et de la pauvreté,
08:59mais aussi la hausse du racisme
09:00qui mine la dignité des êtres humains.
09:03Nous réussirons car nous sommes prêts
09:05à prendre à la racine
09:06ce qui disloque notre pays.
09:07Reprendre le pouvoir à l'oligarchie
09:09qui le confisque en passant à la VIème République.
09:12Organiser des conditions d'existence
09:13compatibles avec la vie humaine.
09:15Planifier de grands chantiers d'avenir
09:17énergétique, industriel et écologique.
09:19Partager les richesses en taxant les ultra-riches.
09:22garantir l'unité du peuple contre le poison de la haine.
09:25Nous sommes prêts à bâtir la civilisation du temps libéré
09:29avec la retraite à 60 ans.
09:31Car une réforme imposée contre tout un peuple,
09:35contre l'ensemble des syndicats,
09:36contre l'Assemblée nationale,
09:38ne se conclave pas, ne se discute pas,
09:41ne se suspend pas.
09:43Elle s'abroge.
09:43Monsieur le Premier ministre,
09:46nous allons agrandir la brèche,
09:49jour après jour,
09:50lutte après lutte,
09:52car dans chaque brèche,
09:53il y a la promesse d'un matin.
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