Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 semaines

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00On l'a appris il y a exactement 45 minutes, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible a été requise contre Dabia Benkired.
00:10L'avocat général requiert la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour la meurtrière de la petite Lola.
00:18Il s'est expliqué, il a dit la situation de Dabia Benkired, qui est atypique, c'est du fait de son extrême dangerosité.
00:26Il souligne le risque de récidive maximum, notamment du fait de l'absence de traitement adapté et l'extrême dangerosité de l'accusé.
00:37C'est vrai que la France, à temps que justice soit rendue pour la petite Lola, la France aussi est au plus près de cette famille qui est bouleversée bien sûr.
00:48C'est un drame national depuis trois ans et après six jours d'un procès bouleversant, nous allons connaître enfin la décision de justice.
00:57On est en direct avec Pierre-Marie Sèvres, président de l'Institut pour la Justice.
01:03Et si vous êtes en direct avec nous, c'est que vous avez lancé une pétition.
01:07Justice pour Lola, exigeons la peine maximale.
01:10Les jurés doivent prononcer la perpétuité incompressible.
01:15Il y a plus de quasiment 200 000 signataires à ce jour.
01:20Merci d'être en direct avec nous, cher Pierre-Marie.
01:23D'abord pour les auditeurs, parce que quand on entend peine maximale, peine incompressible,
01:30ça ne veut pas forcément dire que si elle est condamnée à la peine incompressible,
01:35d'Abbé va rester toute sa vie en prison.
01:41En effet, ça n'est pas une certitude.
01:44Malheureusement, il n'y a aucune certitude en France.
01:46La perpétuité en France n'est pas perpétuelle.
01:50Maintenant, la perpétuité incompressible, c'est une peine extrêmement rarement prononcée.
01:55C'est la peine la plus lourde, la plus grave, la plus sévère qui existe dans le code pénal français,
01:59qui est réservée aux crimes les plus graves évidemment.
02:01En l'occurrence, je vous rappelle qu'on parle d'un meurtre, premièrement, sur mineur de moins de 15 ans,
02:07deuxièmement, et précédé de viol ou d'actes de barbarie.
02:11Donc c'est quand même trois conditions très difficiles à réunir, enfin très rarement réunies,
02:16et heureusement, et qui permet de condamner à cette perpétuité incompressible.
02:22C'est une peine un peu hors norme, parce que c'est la seule qui a ce qu'on appelle une période de sûreté illimitée.
02:29Une perpétuité ordinaire, elle peut ne pas avoir de période de sûreté,
02:35auquel cas, par défaut, ce sera une période de sûreté de 18 ans,
02:38et au bout de 18 ans, alors qu'on est condamné à perpétuité, on peut ressortir de prison.
02:42Mais cette période de sûreté, elle peut aller plus loin, elle peut aller jusqu'à 30 ans,
02:47si la cour d'assises le décide.
02:48Donc quand on a des meurtres précédés de viol sur une majeure, par exemple,
02:54où les conditions pour l'incompressibilité ne sont pas réunies,
02:57on va avoir peut-être cette perpétuité avec période de sûreté de 30 ans.
03:00Pour la perpétuité incompressible, donc qui a été requise ce matin contre Dabia Benkirède,
03:04on a une période de sûreté illimitée.
03:07Ce qui veut dire qu'en principe, on ne peut avoir de libération ou d'aménagement de la peine,
03:12on ne peut jamais en avoir.
03:14Alors, il existe tout de même, vous avez raison de le dire,
03:17il existe tout de même une possibilité qui est quand même très réduite,
03:20qui est une possibilité d'un triple réexamen,
03:24d'abord devant des experts, devant un collège de trois experts
03:26qui doivent être d'accord entre eux pour dire que cette personne
03:29qui fait cette demande n'est plus dangereuse.
03:32Bon, en l'occurrence, et même pour tous les condamnés dont il s'agit,
03:35ça paraît assez improbable.
03:37Ensuite, on a le tribunal d'application des peines.
03:39Donc là, c'est un collège de magistrats qui va aussi décider si, par exemple,
03:42le projet de réinsertion est valable, est intéressant et qui peut valoir une libération.
03:48Et ensuite, on aura un troisième juge qui se prononcera cette fois
03:52sur la libération conditionnelle ou l'aménagement éventuel de la peine.
03:57Donc, il y a une possibilité.
03:59Vous savez qu'en France, avec le Conseil constitutionnel
04:03et avec la Cour européenne des droits de l'homme,
04:05on ne peut pas avoir une vraie perpétuité réelle.
04:08Ça n'est pas possible, ça n'est pas accepté par la Cour européenne des droits de l'homme
04:13et par le Conseil constitutionnel.
04:15Et donc, on a cette possibilité qui, pour être honnête, est très réduite.
04:20Ça paraît quand même très improbable qu'une personne qui ait commis des crimes
04:23dont il s'agit, dont on parle, un jour puisse sortir de prison.
04:26Mais ce n'est pas impossible, effectivement, au bout de 30 ans.
04:28C'est ça, parce que, dans la pratique, Pierre Maricev,
04:33il peut, après 30 ans d'incarcération, avoir une demande d'aménagement
04:38mais personne n'en a jamais, pour l'instant, bénéficié.
04:43Les anciens condamnés à cette peine de prison à perpétuité incompréhensible,
04:47c'est qui ? C'est Michel Fourniret ?
04:49Il est mort en prison.
04:51Il est mort en prison.
04:52Il y a Salah Abdeslam, mais c'était en 2015.
04:56Donc là, on est à 10 ans, pour l'instant.
04:58Brahim Awisaoui, pour l'attentat de la basilique de Nice.
05:03Ou encore, Mohamed Lamina Berrouz, c'était Magnanville.
05:07De toute façon, il n'y en a eu que 10.
05:0810 perpétuitaires, au principe, depuis 1994.
05:11Parce que c'est l'année d'entrée en vigueur de cette fois.
05:14Donc, c'est une peine extrêmement rare.
05:16Et si elle venait d'être appliquée pour la meurtrière de Lola,
05:21ce serait quand même un geste judiciaire assez fort.
05:24Parce que l'écrasante majorité de ces cas sont des anciens terroristes, en réalité.
05:29Il y a très peu de meurtriers dans cette liste des 10 condamnés pour la perpétuité.
05:33Cher Marie-Sève, durant tout le début de la semaine, j'ai pu m'entretenir avec des Français,
05:38des auditeurs qui nous écoutent, des Français qui nous regardent sur CNews.
05:42Ils sont bouleversés par le drame de Lola.
05:44Comme ils ont été bouleversés par la petite Philippine.
05:47Comme ils ont été bouleversés par le drame qui a frappé Claire Géronimi.
05:53Un violeur, un meurtrier d'enfant, comme un terroriste.
05:59La première chose qu'ils se disent, c'est la perpétuité.
06:02C'est-à-dire que la personne, elle ne sort jamais de prison.
06:07Or là, on comprend bien, même si ce serait un cas exceptionnel,
06:12une exception dans l'exception, qu'il y a toujours en quelque sorte une porte de sortie.
06:18Vous voyez ce que je veux dire Pierre-Marie-Sève ?
06:20Complètement.
06:21Et complètement, c'est que c'est la Cour européenne des droits de l'homme.
06:24C'est dans la lignée, vous savez que la peine de mort aujourd'hui est interdite.
06:27Alors évidemment, elle n'existe plus en France.
06:29Mais elle est interdite dans l'ensemble de l'Union européenne et dans l'ensemble du Conseil de l'Europe.
06:33Parce que c'est la Cour européenne des droits de l'homme,
06:38le Conseil constitutionnel et tous ces tribunaux, ces hauts tribunaux, ces cours suprêmes,
06:43on peut appeler ça, aux Etats-Unis, ils n'ont qu'une cour suprême, nous on en a cinq.
06:46On a la Cour de justice de l'Union européenne, la Cour européenne des droits de l'homme,
06:48le Conseil constitutionnel, la Cour de cassation et le Conseil d'État.
06:51Donc si vous voulez, ces cinq cours prennent des décisions qui vont toujours dans le même sens.
06:57On peut penser qu'elles se coordonnent, ce n'est pas du tout un complot,
07:01les décisions sont toutes publiques, donc elles se coordonnent pour monter un espèce de,
07:06elles ont appelé ça l'État de droit, mais qui en fait a un ordre juridique
07:09qui obéit à une certaine opinion, qui n'est pas partagée par tous les citoyens de l'Union européenne
07:17ou par l'Europe, et qui vont toujours dans le même sens, c'est-à-dire interdiction...
07:22Humano-gauchistes ont un petit peu ces opinions quand même, de ces différentes bords, pardon.
07:26Ah, on est d'accord.
07:27Vous savez que sociologiquement, tous ces juges sont des habitants des grandes métropoles
07:33qui votent globalement au centre-gauche.
07:36Sociologiquement, même toute la magistrature française penche à gauche,
07:38c'est un constat sociologique, c'est la petite bourgeoisie française,
07:42et c'est la même chose au niveau de l'Union européenne ou de l'Europe en général.
07:45Et donc effectivement, ils proposent un ordre juridique qui penche à gauche,
07:50et donc ils interdisent la peine de mort, c'est une chose,
07:52mais ils interdisent aussi la vraie perpétuité réelle, c'est interdit.
07:56Ça serait, si on la mettait en place juridiquement, si nos députés la votaient,
08:00elle serait retoquée, au moins par le Conseil constitutionnel,
08:03mais aussi par les autres cours, c'est une certitude.
08:05Vous restez avec nous, Pierre-Marie Seve, vous restez avec nous, bien évidemment,
08:09parce qu'on va revenir, là c'est l'aspect judiciaire,
08:12les réquisitions, on les a données, on connaîtra la décision de justice dans l'après-midi.
08:18Il faut peut-être aussi dire aux éditeurs que c'est une cour d'assises,
08:21donc il y a un juré populaire avec trois magistrats, c'est bien cela ?
08:27C'est ça, il y a trois magistrats et six jurés,
08:30et on aura potentiellement plus de jurés si Dabia Benkiret fait appel,
08:35parce que c'est une vraie possibilité, elle peut faire appel en cour d'assises,
08:39et là on aurait neuf jurés.
08:40Ils vont devoir répondre à six questions au total,
08:43et à chaque fois il faudra répondre oui,
08:45pour être certain d'avoir la peine requise.
08:48Donc vous restez avec nous Pierre-Maricev, parce qu'il y a l'aspect judiciaire,
08:51on a évidemment une pensée pour la famille de Lola,
08:54moi j'ai été bouleversé par l'une des déclarations du frère de la petite Lola,
08:59qui a dit je voudrais parler au nom de toute la famille,
09:02c'était en début de ce procès en assise, donc la semaine dernière,
09:05il a dit, notamment celui de mon père, qui n'est plus là à cause de la même personne,
09:09on voudrait que vous disiez la vérité, donc là il s'adresse à Dabia Benkiret,
09:15rien que la vérité, à toute la France et à nous.
09:18Parce que le frère, pardonnez-moi de la petite Lola,
09:22a bien compris que ce drame avait bouleversé la France il y a trois ans.
09:27Mais à travers ce drame, il y a des questions sociétales qui se posent bien sûr,
09:32des questions politiques, et depuis trois ans, il y a un malaise médiatique,
09:37il y a un malaise politique à traiter, évidemment, et à parler de ce drame.
09:41On est en direct avec Eric, et si comme Eric vous souhaitez réagir,
09:4501-80-20-39-21, bonjour Eric.
09:49Bonjour Elliot.
09:52Malheureusement, on commence avec un sujet qui est dramatique,
09:56mais en même temps, c'est important, un, de rendre hommage à la famille de Lola,
10:02de parler de ce procès qui est un procès historique,
10:06et de ce drame qui est là aussi un tournant,
10:08parce que des millions de Français ont vu ce qui s'était passé,
10:12Dabia Benkiret était une Algérienne sous le coup d'une OQTF,
10:19et donc ce drame n'aurait pas dû arriver en France.
10:22Et les millions de Français ont vu ça, bouleversés par l'atrocité de l'acte,
10:26et aussi en se disant, mais comment se fait-il que ça soit possible,
10:29et est-ce que depuis trois ans, l'État a fait suffisamment pour que ça ne se répète pas ?
10:35Eric, quel regard vous portez sur cette journée, je le disais, historique, judiciairement,
10:39mais aussi l'impact dans toutes les maisons de France ?
10:44Moi, ma pensée, c'est déjà vers la famille, vers cette famille, bien évidemment,
10:48et puis rendre hommage à cette famille, rendre hommage à cette jeune fille
10:53qui a été lâchement torturée, assassinée.
10:57Après, j'ai envie de dire, c'est une faillite politique,
11:01une faillite de l'État, je veux dire, depuis maintenant 50 ans.
11:05Il faut dire merci à Robert Badinter, qui vient d'être panthéonisé.
11:09Malheureusement, moi, je suis écoeuré de tout ça.
11:13Et ça, ça remonte aussi, merci à Raymond Barre, à Giscard,
11:15avec cette loi de sécurité et liberté.
11:17Il faut remonter, comme le disait votre intervenant avant,
11:22l'individualisation des peines, si vous voulez,
11:24a fait que malheureusement, aujourd'hui, la peine de mort a disparu.
11:29Et puis, on va voir le verdict.
11:30Moi, je suis écoeuré, très sincèrement, je suis écoeuré.
11:33Mais au-delà de tout ça, si vous voulez,
11:35je pense que rien n'a été fait depuis trois ans.
11:39C'est un empire même, on n'est pas à l'abri.
11:41Moi, je vais aller très loin, Eliott.
11:43On n'est pas à l'abri d'un 7 octobre en France.
11:45Aujourd'hui, on n'est pas à l'abri d'un 7 octobre en France.
11:48Quand on voit ce qui se passe dans notre pays,
11:49moi, quand je marche dans la rue, je vois ce qui se passe.
11:53Je vous dis très franchement, c'est terrible.
11:57On a peur.
11:58Eric, j'entends cette peur, je le dis en début d'émission,
12:01c'est une parole libre et c'est une parole plurielle.
12:03Vous faites un lien entre l'individualisation de la peine et la peine de mort.
12:08Ce sont deux choses différentes.
12:09Il y a toujours eu une individualisation de la peine,
12:12un principe qui est fondamental dans la justice.
12:15En revanche, beaucoup de Français se disent...
12:17Non, normalement, non, ça ne devrait pas être fondamental.
12:19C'est une décision du Conseil constitutionnel du 20 janvier 1981.
12:24Et Robert Badinter, il s'est appuyé là-dessus pour la peine de mort.
12:27On peut remonter du fort, on pourrait faire un débat.
12:29Non mais Eric, ça n'a rien à voir avec la peine de mort.
12:31Pardonnez-moi, la peine de mort, c'était de dire,
12:33aujourd'hui, l'alternative à la peine de mort,
12:35ça sera la perpétuité.
12:37C'est-à-dire que la personne passe toute sa vie restante en prison.
12:40Voilà ce que pensaient les Français.
12:41Et c'est vrai qu'aujourd'hui, l'individualisation de la peine,
12:44c'est une autre chose.
12:45Pardonnez-moi, Eric, ça n'a rien à voir.
12:46Oui, oui, non, mais c'est une autre chose.
12:48Moi, je fais le lien.
12:49Je fais le lien parce qu'en fait,
12:51on va, si vous voulez, aujourd'hui,
12:53on n'applique pas le code pénal.
12:54Si un juge applique le code pénal,
12:55il va être retoqué obligatoirement par le Conseil constitutionnel
12:58par rapport à cette décision du 20 janvier 1981
13:01qui permet d'individualiser des peines
13:03par rapport aux droits de l'homme,
13:06de l'article 8 du traité des droits de l'homme et tout ça.
13:08Bon, tout ça, si vous voulez,
13:09a fait que Robert Bannater s'est appuyé là-dessus
13:12et on a supprimé la peine de mort.
13:14Pourquoi je dis ça ?
13:15Parce qu'effectivement, c'est triste.
13:17Encore une fois, j'ai un discours qui est radical,
13:19je le conçois,
13:20mais c'est triste aujourd'hui
13:21que cette peine de mort est disparue
13:24parce que dans des cas comme ça,
13:25effectivement,
13:27eh bien, voilà.
13:28Vous avez le droit d'avoir cette opinion.
13:34Il y a, je crois, quasiment un Français sur deux
13:36qui partagent d'ailleurs l'opinion que vous avez.
13:39En revanche,
13:41l'autre moitié des Français
13:44dit quoi ?
13:45Elle dit,
13:46à un barbare,
13:47on ne répond pas par la barbarie.
13:49À un barbare ou une barbare,
13:50on répond la justice d'une fermeté extrême
13:53et qu'il passe le restant de ses jours
13:55derrière les barreaux.
13:57Voilà.
13:58Que justice soit rendue.
13:59On continue à en parler,
14:00évidemment, sur Europe.
14:01Avec vous,
14:0201-80-20-39-21.
14:04Réagissez comme Eric.
14:06Il est 11h49.
14:07A tout de suite avec Ayotte Deval sur Europe.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations