Annoncé par Emmanuel Macron début 2024, le nouveau “congé de naissance” devrait être intégré au budget de la Sécurité sociale pour 2026. Objectif: enrayer la baisse du nombre de naissances et soutenir les jeunes parents.
00:00Amélie, votre choix ce soir, c'est un bon coup de pouce pour les futurs parents et peut-être même le réarmement démographique ?
00:06Ah bah, alors ça c'est vous qui le déciderez, vous qui nous regardez, parce que je rappelle quand même que faire des enfants, c'est avant tout un choix personnel.
00:11En tout cas, au milieu des économies qu'on cherche à faire, que le gouvernement cherche à faire, il y a une nouvelle dépense, un congé de naissance rémunérée.
00:20Et je vous rassure, ce n'est pas une dépense sèche, comme on dit, c'est un investissement budgétaire, et je vous le dis ce soir.
00:26C'est une excellente nouvelle à tout point de vue, d'abord pour les futurs parents, oui, qui pourront donner naissance plus sereinement à un enfant, en tout cas sur le plan financier.
00:35Et c'est aussi, me semble-t-il, une très bonne nouvelle pour la France, parce que cela veut dire que même dans un moment de grande incertitude économique et surtout politique,
00:42nos dirigeants sont encore capables de voir plus loin et de se projeter sur un avenir.
00:46Je vous explique, aujourd'hui, pour ceux qui ne le savent pas, lorsque vous devenez parent, vous avez 16 semaines, regardez, de congés maternités pour les femmes, 28 jours.
00:54Si vous êtes un homme, passons sur cette inégalité, sinon je ferai toute ma chronique là-dessus.
00:58Ensuite, vous pouvez prendre un congé parental jusqu'au 3 ans maximum de votre enfant, indemnisé un peu plus de 400 euros par mois par la CAF.
01:06Et pour beaucoup de Français, on le sait, c'est un frein à faire des enfants, effectivement, ce n'est pas suffisant.
01:10Absolument, et ça se voit dans les chiffres.
01:12Le taux de natalité, vous le savez, on le dit régulièrement ici, n'a jamais été aussi bas.
01:16Mais le projet de budget prévoit donc une, ce que moi j'appelle sincèrement, une petite révolution.
01:21Ajouter au congé maternité et paternité un congé de naissance, donc deux mois maximum par parent.
01:27Rémunérer le premier mois, 70% du salaire net, deuxième mois, 60%.
01:30Et donc c'est à prendre en même temps ou l'un après l'autre.
01:33Ce qui permet infimer d'avoir quatre mois après ces semaines de congé maternité pour garder son enfant en général jusqu'à trouver une solution de garde.
01:42Et on connaît les tensions sur ce point de vue-là.
01:45Ces montants-là devraient être gravés dans le marbre sous forme de décret.
01:48Et ça, c'est donc un investissement budgétaire, c'est vrai, regardez, estimé à 300 millions d'euros dès la première année.
01:53Et sans doute plus dans les années à venir, puisque l'objectif, c'est d'inciter à faire des enfants et de relancer la natalité.
02:00D'où ce principe d'investissement.
02:02C'était une promesse d'Emmanuel Macron lorsqu'il a parlé du réarmement démographique.
02:07Promesse qui sera donc probablement tenue.
02:09Et j'en profite à nouveau pour rappeler que le ventre des femmes, Laura Partrinque, et que faire des enfants est un choix personnel et non un choix de société.
02:15Est-ce que la France serait en avance, Elsa Vidal, comparée aux autres pays d'Europe avec ce genre de congé de naissance ?
02:21Alors non, parce que de nombreux pays très fortement industrialisés en Europe, les moteurs de l'Europe, sont confrontés à la même crise démographique.
02:29Baisse de natalité incroyable.
02:31En Allemagne, justement, il y a deux jours, on apprenait qu'il y a des pénuries de bébés dans les crèches,
02:37ce qui oblige le personnel à aller rechercher les parents jusque dans les parcs, parce que cette baisse de la natalité n'a pas été anticipée.
02:44Avant, on avait des parents qui n'avaient pas de place dans les crèches.
02:46Aujourd'hui, on va les chercher jusqu'au parc.
02:48Mais ça ne manque quand même pas de contradiction, tout ça.
02:51Le paradoxe français.
02:52Vous avez cette mesure qui est à l'ordre du jour, mais il y en a une autre, c'est de réduire les allocations familiales et notamment les allocations scolaires.
03:01Mais autant je suis effectivement tout à fait d'accord pour augmenter ces mesures pour favoriser la natalité en France et le fait qu'on ait plus d'enfants, la démographie.
03:12Mais c'est complètement contradictoire avec une autre mesure qui est à l'ordre du jour, qui consiste à réduire les allocations scolaires.
03:18C'est incroyable.
03:20Sans se parler de politique à long terme, il n'y en a pas.
03:22Oui, et l'investissement, pourquoi on parle d'investissement budgétaire aussi, c'est que je rappelle qu'au milieu de tout ça, c'est aussi le sauvetage de notre système de retraite.
03:29Ce n'est pas basé sur...
03:31Mais ce qui est intéressant, c'est qu'avant, on parlait de politique nataliste et on disait toujours que c'était l'avatar de la droite.
03:35Or là, effectivement, c'est une mesure sur laquelle peuvent s'accorder aussi la gauche, c'est-à-dire encourager les parents à pouvoir avoir plus d'argent, plus de congés pour leurs enfants.
03:45Alors qu'avant, ça faisait un peu polémique, non ? Ça a basculé, ça.
03:48Absolument, aussi parce qu'aujourd'hui, on n'en est même plus à demander à ce que les familles soient nombreuses, mais simplement à ce qu'il y ait deux ou trois enfants.
03:57Parce que globalement, au-delà de 2,7 enfants par femme, ce n'est pas suffisant pour sauver, en tout cas de base, notre système de retraite.
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