Georges Fenech : «Il y a une consanguinité entre le parquet et le siège qui sortent de la même école. Et en bas, il y a l'avocat. [...] Il faut que les Français comprennent qu'on a un système judiciaire qui remonte à Napoléon.»
00:00Je ne sais pas si ce n'est pas vraiment un coup de gueule, c'est d'essayer de comprendre,
00:04en prenant un tout petit peu de hauteur, comment on en est arrivé à une telle déflagration judiciaire,
00:13un tel paroxysme judiciaire qui nous amène à incarcérer un président sans preuve définitive
00:18et sans condamnation définitive.
00:20Eh bien il y a un responsable dans tout ça.
00:22Vous savez qui est-ce le responsable ?
00:24Dites-moi.
00:24C'est le menuisier qui a commis une erreur.
00:30Vous êtes rentré dans une salle d'audience.
00:32Il n'y a rien qui vous a frappé.
00:34Il y a une erreur dans la géographie d'une salle d'audience.
00:37Vous avez le procureur qui est au même niveau que le juge.
00:41Il rentre de la même salle.
00:43Ils se connaissent.
00:45Ils sont collègues.
00:46Ils se tutoient.
00:47Ils partent en vacances ensemble.
00:49Moi j'ai été procureur.
00:50Après j'ai été juge.
00:52Je suis redevenu procureur.
00:53Il y a une consanguinité entre le parquet et le siège qui sort de la même école.
00:59Et en bas, vous avez l'avocat.
01:02Vous voyez ce que pèse la parole de l'avocat géographiquement face au procureur qui est à la même hauteur que le juge.
01:09Ce que je suis en train de vous dire c'est qu'aujourd'hui, pour vous défendre face à un PNF qui est en même temps, si vous voulez, sur la même configuration que les juges du siège,
01:19qui ont du mal à désavouer leurs propres collègues.
01:23On l'a dit d'ailleurs dans ce procès, ils ne pouvaient pas mettre en l'air comme ça 12 années d'instruction de leurs collègues, de leurs amis, de ceux avec qui ils partent en vacances, qui déjeunent, etc.
01:38Donc il faut avoir à l'esprit cette dimension qui plus est rajoutée à cela, qui sort de la même école.
01:45Où dans cette école, on se monte la tête de vouloir refaire le monde avec une vision idéologique, leur propre société.
01:52La preuve aujourd'hui, aujourd'hui, le procureur général de la Cour de cassation, M. Rimietz, se permet de faire remontrance au garde des sots qui va visiter M. Sarkozy pour s'assurer de sa sécurité.
02:09Alors Rimietz, il a dit très précisément…
02:10Donc on a un corps, un corps…
02:12Georges, pour les téléspectateurs, il y a un risque qu'une telle visite soit ressentie par les magistrats et perçue par l'opinion comme une forme d'obstacle à cette sérénité recherchée.
02:20Je parle de risque, d'obstacle à la sérénité et de risque donc d'atteinte à la dépendance des magistrats.
02:25Et Gérald Darmanin a répondu par tweet.
02:28Je vous rappelle qu'au passage, Gérald Darmanin sera l'invité exceptionnel de 100% politique demain soir à 21h.
02:34Et le garde des sots a expliqué très simplement, si on peut voir ce qu'il a dit, qu'il n'y avait aucune…
02:40Voilà.
02:40Il s'assurait de la sécurité d'un ancien président de la République en prison, fait sans précédent, n'atteint en rien à l'indépendance des magistrats,
02:46mais on relève du devoir de vigilance du chef d'administration que je suis, responsable devant le Parlement selon l'article 20 de la Constitution.
02:52Et c'est pourquoi il y a deux policiers en permanence…
02:53Et bien, ça range un droit qui n'est pas le sien.
02:55Si je peux terminer, pour finir ma petite démonstration qui me tient à cœur, c'est qu'en réalité…
03:01Mais oui, je pense qu'il faut que les Français comprennent qu'on a un système judiciaire aujourd'hui qui remonte à Napoléon.
03:06C'est le système inquisitoire.
03:08Nous sommes les derniers en Europe, avec la Belgique, à avoir un juge d'instruction.
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