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  • il y a 6 semaines
L'ancien président Nicolas Sarkozy est attendu en milieu de matinée mardi à la prison de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Sa famille a appelé à un rassemblement de soutien quand l'ancien chef de l'État quittera son domicile de l'ouest parisien. Une noria de caméras et de photographes s'efforcera de suivre son trajet vers l'unique prison parisienne.

L'avocat de Nicolas Sarkozy était ce matin sur CNews pour répondre aux questions de Romain Désarbres, et il a affirmé :

"Je l'ai vu hier soir pour la dernière fois. Ce qui m'a frappé c'est que nous nous sommes indignés par ce qui va se passer, car il va être incarcéré alors qu'il est innocent, et ceux qui pensaient le casser, l'affaiblir, le pousser à baisser la tête se trompent car au contraire ça renforce sa détermination, sa rage à montrer qu'il est innocent.

La justice elle aime ceux qui se prosternent, qui avouent et qui disent 'oui c'est vrai' mais quand on est innocent on a aucune raison d'avouer ce qu'on a pas fait.

Pendant 12 ans, on nous a seriné avec des millions qui auraient été déversés, 12 ans où on nous a parlé de pacte de corruption, de financement, de détournement et au final rien... RIEN ! Tout ça tombe, et malgré tout, il est condamné quand même !

Son soucis c'est de redire qu'il est innocent, il y a pas le moindre flux sur ses comptes de campagne ou sur ses comptes personnel ! On est chez les fous... Je vous le redis, on est chez les fous !"

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Transcription
00:00Il y a quelque chose qui m'a frappé, c'est que lorsque nous, nous sommes indignés par ce qui va se passer,
00:08c'est-à-dire son incarcération, alors qu'il est innocent, je veux dire, en fait et en droit.
00:14Il a fait appel, la condamnation de première instance n'existe plus et il est incarcéré
00:19alors qu'aucun des critères que la loi met en avant pour justifier une incarcération ne s'applique.
00:26Il n'est pas question qu'il se dérobe une convocation de la justice,
00:28il n'est pas question qu'il renouvelle les faits, il n'est pas question qu'il fasse pression sur les autres prévenus.
00:36Donc rien ne justifie qu'il soit placé en détention, il va quand même en détention.
00:40Et moi le sentiment que j'ai eu hier soir, c'est que si ceux qui ont ordonné cette exécution provisoire
00:47pensaient soit le casser, soit l'affaiblir et le contraindre un moment à baisser la tête,
00:53la justice elle aime les gens qui avouent, elle aime les gens qui se prosternent et qui disent
00:57oui c'est vrai, j'ai failli.
00:59Mais quand on est innocent, on n'a aucune raison de se prosterner,
01:01on n'a aucune raison de reconnaître un délit qu'on n'a pas commis.
01:03Donc s'il y avait des gens qui imaginaient que cette incarcération allait le faire changer et l'affaiblir,
01:09alors moi le sentiment que j'ai eu hier soir, c'est qu'ils se sont complètement trompés.
01:12Je trouve que ça renforce sa détermination, ou je dirais même sa rage, à démontrer qu'il est innocent.
01:20Je vous rappelle, ces 12 ans d'enquête au terme desquelles on le renvoie pour financement,
01:26pour détournement, pour corruption, tout ça tombe, tout ça tombe.
01:30On nous a seriné pendant des années avec un pacte de corruption conclu sous la tente de Kadhafi,
01:36on nous a seriné avec des millions, des dizaines de millions qui auraient été déversés dans la campagne de 2007.
01:41Rien.
01:42Alors la campagne de 2007, elle avait déjà, soi-disant, été financée par Liliane Bettencourt,
01:46on ne trouve rien, on va chercher Kadhafi, on ne trouve rien.
01:50Ce n'est pas grave, il est condamné quand même.
01:52Donc tout ça, il se bat et il va continuer de se battre en dépit de l'incarcération.
01:58Son souci, c'est de redire qu'il est innocent,
02:01de marteler qu'il n'y a pas dans le dossier le moindre élément de preuve.
02:06Il n'y a pas le moindre élément de preuve, il n'y a pas le moindre flux,
02:08le moindre euro qui arrive dans ces comptes de campagne.
02:11Il n'y a rien, ni dans ces comptes de campagne, ni sur ces comptes personnels, évidemment.
02:15Il n'y a rien.
02:15Et en dépit de tout ça, il est convoqué parce que le tribunal a considéré
02:19que deux de ses collaborateurs auraient envisagé un financement de la campagne par Kadhafi
02:25et que lui, Nicolas Sarkozy, n'aurait pas pu ignorer ce que ses deux collaborateurs envisageaient.
02:32On est chez les fous.
02:34On est chez les fous parce qu'il est condamné sur un projet qui ne repose sur rien,
02:38donc c'est une hypothèse, et il est condamné là-dessus.
02:41Et à cause de tout ça, à 10 heures, il est incarcéré.
02:44Qu'est-ce qui a motivé ces juges, selon vous ?
02:47J'allais dire presque à froid, quelques semaines après la décision.
02:51Alors, il y a probablement plusieurs éléments.
02:55Celui que je crains le plus, c'est le fait de ne pas avoir eu le courage
03:00de dédire 12 années d'enquête avec des moyens très importants
03:05qui ont été mis en œuvre pour tenter de rassembler des preuves.
03:09Tenter, parce qu'il n'y en a pas eu, encore une fois.
03:12Il y a eu une forte pression médiatique aussi, il faut le dire,
03:16autour de Nicolas Sarkozy, autour de cette enquête.
03:19Tout fuitait systématiquement, ces gardes à vue, ces interrogatoires.
03:24Et moi, mon sentiment, c'est que ça a été trop compliqué,
03:27à la fin, de dire tout ça pour rien.
03:31Voilà, c'est dommage.
03:33Toutes ces années d'enquête, tout ce travail, tout ce bruit,
03:38et en fin de compte, rien.
03:39Et je crains que, encore une fois, le tribunal n'ait pas eu le courage
03:44de dédire les magistrats qui l'ont précédé.
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