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  • il y a 2 mois

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00:00C'est vrai que ces réactions, il y a un côté, si j'ose dire, Notre-Dame bis, ça déclenche ce type de réaction, même si évidemment les conditions ne sont pas exactement les mêmes, c'était un incendie pour Notre-Dame, et là c'est un vol par effraction pour le Louvre.
00:16Mais c'est le patrimoine français qui est attaqué, c'est l'image de la France dans le monde qui est attaqué, et le parallèle est là, et certains y voient le symbole d'un effondrement de la France.
00:26Alors on va en parler évidemment avec tous nos amis, on va essayer de comprendre, certains parlent donc du casse du siècle, d'autres disent que c'est une honte, une humiliation, ce cambriolage du musée du Louvre, en tout cas fait parler dans le monde entier.
00:39Ce matin, vous avez peut-être écouté sur Europe 1 et sur ses news, Rachida Dati, ministre de la Culture, qui parlait précisément de l'alarme qui s'est déclenchée.
00:48D'abord ils y sont allés à la disqueuse, à la tronçonneuse, vous savez quand vous, moi j'ai été magistrat et notamment en charge du grand banditisme sur la criminalité organisée, ça c'est comme l'explosif, une fois que vous mettez l'explosif, vous pouvez blinder tout ce que vous voulez.
01:03Ils sont allés à la disqueuse, les vitres étaient sécurisées, l'alarme a été déclenchée.
01:08Donc sur les dispositifs de sécurité, ils ont été...
01:13Et l'alarme a été entendue.
01:15En fait l'alarme ne se déclenche jamais dans la salle, elle est en PC de sécurité.
01:20La sécurisation du patrimoine, on a beaucoup parlé avec Madame Dati, parce que dans un pays où il n'y a plus d'argent, il est possible que la sécurisation du patrimoine ne soit pas une priorité.
01:34Écoutez ce que disait Madame Dati.
01:35On a l'impression que tout s'effondre le délitement. Moi je trouve que ce pays tient, et il tient grâce à sa culture, et il est grâce aux valeurs qu'il véhicule.
01:43Moi je vous le dis, je l'ai dit hier, la protection, la sécurisation du patrimoine a toujours été sous-estimée, c'est une réalité.
01:52Et d'ailleurs, regardez, quand on parlait de patrimoine, on nous traitait, je vais pour rester poli, de conservateur, de has-been.
02:01C'était pas très en vogue que de dire qu'il fallait s'occuper du patrimoine.
02:05Christophe Bordet, on parlera évidemment tout à l'heure de la sécurisation du patrimoine, mais il y a une expression que j'utilise souvent, c'est ouvrir le capot.
02:13Lorsqu'il y a un souci, on s'aperçoit comment vit en l'occurrence une administration.
02:19Alors qu'est-ce que j'ai appris par exemple ces dernières heures ?
02:21Que parfois les directeurs de musées mettent de côté la sécurisation du patrimoine, parce que ça ne se voit pas, et préfèrent la communication.
02:31Alors la communication par exemple, c'est de donner 5 euros, 10 euros pour des jeunes gens qui viendront visiter le musée.
02:38Oui, pour permettre à des gamins...
02:39Exactement, donc là on fait de la com, on fait parler de son musée, alors que la sécurité ou la sécurisation ça ne se voit pas.
02:46Et ça paraît-il...
02:47Et donc c'est pas très vendeur.
02:49Et c'est paraît-il des réflexes de directeur du musée, c'est ce que j'apprends, c'est ça, ouvrir le capot.
02:54Je ne l'ai pas vérifié complètement, je ne sais pas si c'est vrai, mais la responsabilité d'un musée c'est quand même son président ou son directeur.
03:00Il y a probablement la direction du musée, et pas que, c'est-à-dire que quand on ouvre le capot comme vous dites, on voit aussi qu'au niveau administratif, dès qu'il s'agit de prendre des décisions, y compris en matière de sécurité, ça prend des mois, voire des années.
03:16Parce qu'à chaque fois, ce sont les petits hommes gris qui décident, il y a des strates à non plus finir, il y a aussi des procédures, il y a des procédures, appels d'offres, elle le disait ce matin Rachida Dati.
03:27Absolument, il y a des procédures, il y a des appels d'offres, il y a les strates qui sont un peu le millefeuille administratif qui viennent se rajouter à tout ça, et donc forcément ça prend du temps,
03:37et donc forcément en attendant les caméras par exemple, puisqu'il faut installer plus de caméras sans doute, et bien ces caméras ne sont pas installées, on entendait quand même,
03:44mais ça c'est peut-être pas le ministère de la culture qui est responsable, c'est peut-être la mairie de Paris, mais on entendait qu'autour du Louvre, autour du Louvre à l'extérieur, j'entendais qu'il y avait 14 caméras.
03:55Non mais c'est quand même invraisemblable si c'est vrai, s'il y a seulement 14 caméras.
04:00Autre point quand même qu'il faut soulever, me semble-t-il, c'est qu'on est quand même dans une situation où on est face à l'ubérisation,
04:09y compris de la culture et de la sécurisation de la culture. Parce que quand on regarde les chiffres, on s'aperçoit de quoi ?
04:16Il y a une centaine d'agents de sécurité au Louvre qui appartiennent à des entreprises privées.
04:21Pourquoi on les a pris ? Pourquoi on a pris cette centaine d'agents ?
04:25Les dernières informations qui viennent de tomber, c'est qu'il y avait 3 agents au moment du vol dans la galerie Apollon,
04:32et il y en avait 2 autres dans les pièces adjacentes. Ils ont tous été auditionnés.
04:35Il y avait 5 agents au moment du vol.
04:38Mais 5 agents pas dans tout le Louvre, uniquement dans la galerie Apollon.
04:40Non, 3 dans la galerie Apollon, 2 dans les pièces adjacentes.
04:43Donc là, c'est convenable, 3 agents qui étaient au repos a priori.
04:47Ce qui est fou, c'est qu'il y a 5 agents dans un périmètre très restreint autour des voleurs.
04:51Bon, qu'est-ce qui se passe ? On ne sait pas.
04:54Une centaine d'agents au total...
04:55C'est-à-dire que vous voulez dire quoi ? Qu'ils n'étaient pas présents ? Qu'ils fumaient une cigarette ?
04:58Ah si, l'enquête le dira. Je vous dis, c'est étonnant.
05:01Au moment où il y a un vol, vous avez 5 agents, il n'y en a aucun qui n'empêche le vol.
05:07Il y en a un sur les 5 qui visiblement étaient en repos, entre guillemets, donc il n'était pas présent.
05:13Donc ça, c'est quand même aussi un autre...
05:14L'info que je donne, c'est 3 agents dans la galerie Apollon, 2 autres dans les pièces adjacentes.
05:19Sur l'ensemble du Louvre, il y a une centaine d'agents qui appartiennent au privé.
05:27Ils sont payés 11,58 euros de l'heure.
05:31Ils sont payés moins cher, par exemple, de vous le dire.
05:33Ils sont payés moins cher que ma femme de ménage.
05:35Je suis d'accord, mais vous ne voulez pas que ce soit des fonctionnaires ?
05:38Eh bien, les autres sont des fonctionnaires qui eux sont payés plus de 15 euros de l'heure.
05:43Donc moi, ce que je dis simplement, c'est qu'on a voulu faire des économies, on veut faire des économies,
05:47on dit qu'il n'y a pas d'argent pour les musées, et en même temps, qu'est-ce qui se passe ?
05:51On se retrouve dans cette situation aujourd'hui, où on a des gens qui sont peut-être pas très bien payés,
05:59qui sont d'ailleurs peut-être pas très bien formés non plus,
06:02et qui se retrouvent là à essayer d'assurer la sécurité du Louvre, le plus grand musée du monde.
06:08Il y a aussi une responsabilité politique qui revient directement à Emmanuel Macron,
06:13parce que ce n'est pas le premier rapport.
06:14Il y a un rapport qui a été fait, qui était alarmant apparemment il y a 2-3 ans,
06:18qui suppliait Emmanuel Macron d'injecter 100 millions d'euros pour sécuriser le Louvre,
06:24parce qu'il y avait déjà des fuites de tous les côtés.
06:26Bon, il a pris le dossier, il l'a enterré, il a dit on ne va pas faire ça.
06:30Après le Louvre, ça ne les a pas dérangés de dépenser 497 000 euros pour refaire une cuisine et une salle à manger
06:37pour accueillir des personnalités, on va dire prestigieuses.
06:41Donc c'est vrai qu'on se dit, il y a quand même des trous dans la passoire.
06:45Et c'est quand même une responsabilité qui revient directement au Président.
06:49Il y a le milliard qui doit être dépensé un peu plus même.
06:50Pour une nouvelle ouverture au Louvre, avant de faire une nouvelle ouverture,
06:54peut-être faudrait-il faire justement les travaux nécessaires à la sécurité du pays.
06:59Le pire c'est la vitre, excusez-moi, la vitre par laquelle ils sont entrés.
07:02C'est en plein jour, avec une échelle...
07:03Non mais la grue, s'il te plaît.
07:04Avec une grue, sur une vitre, excusez-moi, il n'y a même pas du double vitrage.
07:09À deux minutes de la préfecture de police.
07:11C'est pas ce que dit Madame Dati ce matin, parce que cette vitre m'avait choqué par vous.
07:17Et même cette porte-fenêtre, si j'ose dire, les huisseries me paraissaient
07:22comme dans une vieille maison de campagne,
07:25où t'as l'impression que t'as juste à rentrer facilement.
07:27Et elle nous a dit ce matin que cette vitre était sécurisée.
07:31Pas blindée, elle a dit...
07:32C'est-à-dire quoi sécurisée ? Ça veut dire qu'on la ferme...
07:34On peut la fermer ? Oui, super, on peut la fermer, oui.
07:36Bon, Gérard Carreroux, d'abord, est-ce que vous connaissiez cette galerie Apollon ?
07:40Parce que, est-ce que vous avez vu ces bijoux ?
07:43Je les ai vus, j'en ai pas...
07:45Figurez-vous, j'ai mon petit-fils qui vit à New York,
07:48hier, il est chez moi, hier soir.
07:50Et il me dit, mais j'étais là hier.
07:51Il avait été voir le Louvre, et il m'a dit, c'était magnifique,
07:55je les ai vus, tous les bijoux qu'on voyait...
07:57Attention, il va aller en garde à vue !
07:59Attention, c'est peut-être un petit-fils qui a vu des bijoux l'heure matin !
08:01Oui, il était...
08:03Il était avant 9h30, alors ?
08:05Non, non, non, je vous dis, la veille.
08:07La veille, il s'est baladé dans la galerie d'Apollon.
08:09Tu régis-là, votre petit-fils ?
08:10Il a 19 ans, il est étudiant, et il est donc...
08:13Et il est reparti, là !
08:14Mais non, mais il me dit...
08:15Il est reparti, là !
08:16Avec un grand sac !
08:18Avec un grand sac !
08:19Il me dit, mais c'est formidable !
08:26Tout ce qu'on voyait à la télé, on voyait en gros plan la télé, les bijoux en question,
08:30et il me dit, je les ai vus hier, je lui dis, comment hier ?
08:33Mais il me dit, oui, j'étais là dans la galerie, c'est magnifique, et tout ça.
08:36Il avait une grande grue, il se baladait avec une grande grue dans Paris !
08:39Non, alors, cela étant dit.
08:42Arrêtez, cela étant dit.
08:43Moi, j'adore les musées, les grands musées.
08:46Quand je suis à New York, je vais toujours...
08:48Et le truc, c'est mieux sécurisé, par exemple ?
08:50Non, justement, là où je voulais en venir, pour essayer d'avoir une note comparative, si vous voulez,
08:54j'ai toujours eu l'impression...
08:56Le Louvre, si vous allez à certains moments, à 3h de l'après-midi, un endroit à un moment un peu calme,
09:02en semaine, à 3h de l'après-midi, vous allez dans la salle où il y a les Delatour,
09:07ou des très grands peintres, etc.
09:09Vous pouvez être, et ça m'est arrivé, tout seul, dans une salle où il y a 15 ou 20 tableaux
09:15qui, chacun d'entre eux...
09:17Vous n'allez pas les décrocher, vous n'allez pas partir avec ?
09:19Non, mais ce que je veux dire, il n'y a même pas un gardien.
09:22Ah, si, il y a un gardien.
09:23Pas toujours.
09:23Ah, il y a des gardiens de l'essal.
09:25Il y a une chaise, il y a toujours une chaise.
09:27Vous, pour le gardien.
09:28Mais il n'y a pas toujours un gardien sur la chaise.
09:30J'ai toujours vu un gardien...
09:31Non, mais le problème, ce n'est même pas les gardiens.
09:32Il y en avait 5, hier.
09:34Il y en avait 5.
09:34Non, je ne veux dire pas, je pense qu'il y a une sécurité, effectivement, ça conforte
09:40ce que j'ai entendu de la part d'un certain nombre d'experts, on en aura tout à l'heure
09:43un formidable, qui disent qu'effectivement, la sécurité, c'est un peu le parent pauvre...
09:50Les grands musées américains, dépendent de qui ?
09:52C'est des privés, c'est des fondations...
09:55En général, je ne vais pas m'engager, parce que je n'ai pas travaillé le dossier, mais...
09:59Bon, il est 16h13.
10:00On va marquer une pause, je vais saluer, évidemment...
10:02Alors, qui connaissait...
10:04Qui est allé à la galerie Apollon ?
10:06Est-ce que vous étiez allé à la galerie Apollon, Fabrice ?
10:08Oui, absolument.
10:09J'ai visité le loup, il y a peu de temps, avec mes filles.
10:11Vous pouvez n'avoir rien volé, hein !
10:13Non, mais j'entends bien, mais bon...
10:14Parce que les enfants aiment bien, généralement, cette galerie, parce que ça brillait.
10:17Oui, c'est vrai, c'est vrai.
10:18Il y avait plein de bijoux, donc c'était quand les enfants disaient...
10:20Ah, voilà, la galerie Apollon, ça brille.
10:22Laurent Tessier, vous étiez allé dans cette galerie ?
10:23Bon, je ne vois pas tous, pas encore, mais ça me donne envie d'aller au Louvre, ce week-end.
10:26Oui, ben...
10:27C'est trop tard, il n'y a plus rien.
10:30Bon, il s'entend, est-ce que...
10:32Non, parce qu'il y a beaucoup de gens qui en parlent...
10:35D'abord, ils savent pas...
10:36Ils ont entendu parler de la reine Amélie et de la reine Hortense, je ne suis pas sûr qu'ils savaient...
10:40Ils n'apprennent plus l'histoire, comment voulez-vous qu'ils sachent ?
10:42Oui, enfin, la reine Amélie et la reine Hortense, c'est pointu quand même.
10:46D'abord, la reine, il n'y a pas de reine a priori en France.
10:48Ils sont fascinés par les rois et les reines.
10:49Attendez, les enfants, ils sont fascinés par les rois et les reines.
10:52Oui, mais je suis d'accord avec vous.
10:53C'est pour ça qu'effectivement, mon petit-fils était à la galerie.
10:55Pas parce qu'il est royaliste, mais parce qu'il est reparti avec la couronne.
10:59Il n'est pas assez loin parce qu'on est fascinés qu'on est obligés de piquer la couronne.
11:01Non, mais vous vous rendez compte que là, c'est un embriolage.
11:04Mais je trouve que c'est un attentat parce que les mecs sont passés par les fenêtres avec une tronçonneuse.
11:08Caroline, soyez gentils.
11:10Je faisais un petit tour.
11:11Laurent Tessier et Alexandre, vous êtes allé à la galerie Apollon ?
11:14Jamais.
11:14Et vous, M. Boubou, vous êtes allé plus ?
11:17Non, jamais.
11:18Vous êtes déjà allé dans un musée ?
11:20C'est plus le parc Astérix.
11:22Voilà, merci.
11:24Oh, le poutroscope, il est bien aussi.
11:27Non, mais vous étiez allé ?
11:29Moi, j'y suis allé plusieurs fois.
11:30Et ce qui est sympa au Louvre, c'est les petites collections éphémères.
11:32La dernière fois, ils ont fait un truc de couture, mode.
11:35Ah, ça, pour être éphémère ?
11:36Ça, ils sont éphémères, hein ?
11:38Bon, il est 16h14, c'est de l'envie, hein ?
11:40À tout de suite, les amis.
11:42Pascal Proué, vous ?
11:43Il est 16h18, nous sommes donc avec Bruno Pommard, président du SinkSank,
11:47initiative Sécurité Intérieure et ancien instructeur du RAID.
11:51Et évidemment, il pourra parler de la sécurité du Louvre,
11:56et en général de ce patrimoine français.
11:58Et puis, David Chanteran, qui est un historien spécialiste de Napoléon et de la Révolution,
12:04qui a publié de nombreux ouvrages.
12:05D'ailleurs, j'ai posé la question ce matin à Rachida Dati, à M. Chanteran.
12:10Cette couronne, elle a été cassée, on ne sait pas dans quel état elle est.
12:13Donc, c'est la couronne de l'impératrice Eugénie,
12:17qui était donc la femme de Napoléon III.
12:20La femme de Napoléon III.
12:21Quand je dis reine de France, c'est reine consorce, il n'y a pas de reine en France.
12:24Bien sûr, depuis la loi Salik, comme chacun sait.
12:26Non, mais elle était impératrice, et elle a été régeante à trois reprises.
12:29Et c'est la dernière, finalement, entre guillemets, chef de l'État femme que nous ayons eu.
12:33Mais je dis toujours, moi, que c'est Anne d'Autriche.
12:34Eh bien non.
12:35Je me trompe.
12:36Souvent, je dis que la dernière femme...
12:39En fait, c'est la dernière reine, Anne d'Autriche.
12:40C'est la dernière reine.
12:41Mais la dernière impératrice, c'était Eugénie.
12:43Mais je dis toujours, la dernière femme qui a été chef d'État en France, c'est Anne d'Autriche.
12:48Et là, je me trompe.
12:49C'est Eugénie, elle a été à trois reprises.
12:51Au moment des campagnes militaires d'Italie, et surtout de la campagne de Prusse,
12:56eh bien, Napoléon III lui laisse le pouvoir, et c'est elle qui règne au nom du petit prince impérial.
13:01Vous savez, dans la chanson, l'empereur, la femme et le petit prince,
13:03c'est elle.
13:03Et donc, c'est ça ?
13:13Et donc, c'est ça ?
13:13Et ce qui est intéressant, c'est que c'est comme c'est une chanson satirique,
13:21c'était pour justement dénigrer le rôle de l'impératrice comme régente,
13:25et le fait que ce prince impérial, finalement, ne régnerait jamais, ce qui a été son cas.
13:28Donc, il y a eu trois couronnes qui ont été enlevées.
13:30Et la princesse, l'impératrice Eugénie, il y a la reine Hortense.
13:36Alors, qui est la reine Hortense ?
13:37C'est la fille de Joséphine, Veuve Boarnet, qui avait épousé Napoléon Ier en seconde noce,
13:43et Hortense et Eugène, les deux enfants du premier mariage de Joséphine,
13:47seront adoptés par Napoléon, et vont faire des mariages importants,
13:51l'un avec une princesse bavaroise, et l'autre, donc Hortense,
13:56elle va épouser le propre frère de Napoléon, le jeune Louis,
13:58Louis qui va donner naissance, lui, avec cette lignée, au futur Napoléon III.
14:03D'accord, et il est roi de Hollande, c'est bien ça.
14:07Donc, ce n'est pas une reine de France, bien sûr.
14:10C'est une reine de Hollande.
14:10Donc, ça, c'est Hortense, et puis la troisième couronne, c'est Amélie.
14:14C'est Amélie, Marie-Amélie, qui est l'épouse de...
14:16Marie-Amélie.
14:16Oui, Marie-Amélie, qui est une épouse d'origine belge,
14:19qui a épousé Louis-Philippe, et qui va devenir notre dernière...
14:23Louis-Philippe Ier.
14:23Oui, Louis-Philippe Ier, notre dernière reine des Français.
14:26Et non pas roi de France, comme chacun sait.
14:29Cette subtilité qu'on apprenait quand on était enfant.
14:31Bon, bah, écoutez, c'est des...
14:33Et quand on dit inestimable...
14:35Si, on peut estimer.
14:36Si, on peut estimer.
14:37Parce que c'est inestimable d'un point de vue patrimonial.
14:39Parce qu'effectivement, comme ce sont des éléments uniques
14:41qui ont été portés ou qui ont été aux côtés des souverains eux-mêmes,
14:44donc il y a une valeur symbolique très forte.
14:46Mais du point de vue de la valeur,
14:48en 1887, la République, qui voulait se débarrasser de tous ces objets,
14:51a dispersé.
14:52Et depuis, le Louvre et un certain nombre de bienfaiteurs
14:56permettent à ces objets de revenir en France.
14:58Donc, on a une valeur.
14:59Une valeur qui est évidemment par rapport au marché.
15:02Et si on estime l'ensemble de ce qui a été volé hier,
15:04on peut estimer ça à peu près à 70 à 80 millions d'euros.
15:07Oui, donc c'est...
15:08Effectivement, c'est intéressant ce que vous dites,
15:09parce que je crois que vous êtes le premier, j'entends,
15:12de chiffrer ces 70 à 80 millions.
15:15Bon, on explique que c'est invendable sur un marché.
15:17Bien sûr.
15:17Bien évidemment, on ne va pas le vendre à Drouot.
15:20À la découpe.
15:20Et en revanche, à la découpe, comme vous dites,
15:22ce qu'on appelle desserti.
15:23Desserti, oui.
15:24Voilà, parce que les bijoux sont pas...
15:26Ou les cailloux, je ne sais pas si c'est du diamant, des saphirs...
15:29Il y a effectivement du saphir, il y a du diamant,
15:31il y a de l'émeraude, il y a beaucoup de perles,
15:32puisque dans le diadème de génie,
15:34il y avait des perles, effectivement.
15:36Et puis, heureusement,
15:37cette fameuse couronne dont on parle tant a été perdue,
15:39parce que celle-ci était vraiment inestimable.
15:42Oui.
15:42C'était une couronne qui avait été fabriquée
15:44après le mariage de Napoléon III et de génie.
15:47Elle est plus chère que l'ensemble...
15:49Oui, largement plus chère.
15:51Mais elle est cassée, par exemple.
15:53Elle est cassée, on va voir,
15:54et on fera une estimation du manque
15:57et vraiment du sacrifice que ça va représenter,
16:00parce que ça va être pendant un moment, à mon avis,
16:01pour la remettre en l'état.
16:04L'épée de Charles X, j'ai appris, donc...
16:06Ah oui, jamais retrouvée.
16:08Jamais retrouvée.
16:09Jamais retrouvée.
16:10Pour tout vous dire,
16:10je ne savais même pas qu'elle existait avant-hier,
16:12cette épée de Charles X,
16:13et j'ai appris hier qu'elle avait été volée en 1976 au Louvre,
16:17de la même manière,
16:17elle n'a jamais été retrouvée.
16:18Jamais retrouvée.
16:19Elle faisait partie justement de ces trésors de la couronne
16:21et des objets rares,
16:23puisque c'était la dernière épée
16:24qui avait figuré dans un sacre,
16:26celui de Charles X en 1825,
16:27ça fait tout juste 200 ans.
16:28Mais quand on parle des bijoux de la couronne,
16:30par exemple, on a les couronnes de Louis XIV,
16:33de Louis XV...
16:34C'est la même.
16:35Ah, tout ça, c'est la même.
16:36C'est la même, cette couronne-là,
16:38c'est elle qui figure à leur côté,
16:39c'est une couronne qui a été faite du temps de Charles V,
16:43et qu'on appelait...
16:44Charles V ?
16:45Oui, du temps de Moyen-Âge.
16:46Ah oui, mais alors Charles V...
16:47C'est-à-dire que la couronne de Louis XIV,
16:49c'est la couronne de Charles V.
16:50Exactement.
16:51Et c'est cette couronne-là qui va figurer également.
16:53Donc elle avait déjà trois siècles sous Louis XIV.
16:55On l'a considérée comme une couronne de Charlemagne,
16:57en fait, c'était un faux.
16:58Mais elle avait figuré.
17:00Et elle est-vous cette couronne aujourd'hui ?
17:01Et là, dans les éléments importants
17:03de ces joyaux de la couronne
17:05qui sont dans la galerie d'Apollon.
17:07C'est-à-dire qu'au moment de la Révolution,
17:09la couronne du roi de France a été sauvée,
17:11si on veut dire.
17:12Donc la couronne de Louis XVI,
17:13c'était la couronne de Louis XIV,
17:14qui était la couronne de Charles V.
17:16C'est ça.
17:16Et Napoléon...
17:17Ça c'est génial.
17:18Parce que c'est ça qui est intéressant.
17:19C'est que Napoléon, en 1804,
17:20seulement 11 ans après la mort de Louis XVI,
17:23Napoléon l'a fait figurer à ses côtés,
17:25il l'a fait porter par un de ses maréchaux honoraires,
17:27et on la voit sur toutes les figurations importantes,
17:29dans tous les tableaux,
17:30que ce soit Gérard, David,
17:31cette couronne figure à ses côtés.
17:32Il ne la portera pas sur son front,
17:34il portera une couronne de laurier d'or
17:36beaucoup plus romain dans l'esprit,
17:38mais cette couronne de Charlemagne,
17:40du temps de Charles V,
17:41elle figure à ses côtés.
17:42Et Charles V, Moyen-Âge, c'est quelle année ?
17:45C'est du XVe siècle.
17:46Vous êtes sur Europe 1, évidemment,
17:48et vous écoutez David Chanteran,
17:50qui est spécialiste de Napoléon, de la Révolution.
17:54Vous avez publié de nombreux ouvrages,
17:56mais vous êtes historien,
17:57et je pense que vous nous avez appris quelque chose,
17:59j'imagine que personne ne pouvait savoir,
18:01de fil en aiguille,
18:02ce n'était pas forcément prévu qu'on apprenne cela,
18:04mais de savoir que cette couronne,
18:06et vous me dites,
18:06cette couronne, on peut la voir,
18:08mais elle est dans la galerie Apollon ?
18:09Elle est dans la galerie d'Apollon.
18:10Mais elle n'a pas été volée, celle-là.
18:11Elle a beaucoup bougé entre les objets.
18:14Mais celle-là est encore plus inestimable,
18:15sans doute, cette couronne.
18:16Oui, mais les gemmes et les éléments de camée
18:19qui sont autour n'ont pas cette valeur
18:21que nous évoquons aujourd'hui.
18:23Elle a été sur la tête de Louis XIV.
18:25Symboliquement, oui.
18:25Ça, je vous l'accorde.
18:26Mais pas au niveau de la valeur intrinsèque de l'objet.
18:29Est-ce que le scénario le plus probable,
18:30c'est que c'est une commande, ce vol ?
18:34Pour vous, c'est ça le scénario le plus probable ?
18:36Dans les précédents, c'est ce qui a été fait.
18:37C'est-à-dire qu'il y avait deux types de commandes,
18:39ou de commanditaires si l'on peut dire,
18:41soit de très très grands collectionneurs,
18:43bien sûr anonymes,
18:44qui restent dans le secret le plus total,
18:46et qui les ont finalement comme une sorte,
18:48sans jeu de mots aucun,
18:49comme une sorte de joyau ultime,
18:51soit bien plus largement,
18:53et c'est souvent plus toujours le cas,
18:54des organisations criminelles,
18:55et qui permettent justement de faire
18:57soit des monnaies d'échange,
18:59soit d'utiliser pour d'autres aspects.
19:00On a une piste,
19:00parce que le commanditaire pourrait être américain.
19:04On a un vol qui, hier, est parti de Roissy,
19:11pour New York.
19:12On a un faisceau d'indice.
19:13On a un faisceau d'indice, exactement.
19:16Nous, on condamne comme ça.
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