- il y a 14 heures
UN ANCIEN TOXICOMANE RACONTE !! (Prison, overdose, hopital psychiatrique..)
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SportTranscription
00:00Aujourd'hui on est avec Laurent qui est tombé dans le cannabis à 11 ans et demi.
00:03Très vite j'ai été touché par la drogue.
00:05L'héroïne à 14 ans.
00:0614 ans j'ai goûté l'héroïne.
00:07Qui est devenu trafiquant.
00:08J'ai commencé à vendre.
00:10Qui a perdu sa première femme.
00:11Elle est morte à 24 ans.
00:13Qui a perdu son premier enfant.
00:14On a perdu un enfant ensemble.
00:16Qui a été accusé de meurtre.
00:17Je me suis retrouvé en prison accusé d'homicide.
00:19Qui a eu le sida.
00:20En prison on m'a appris que j'avais le sida.
00:22Qui a été en hôpital psychiatrique.
00:23Je me suis retrouvé enfermé en hôpital psychiatrique.
00:26Mais qui aujourd'hui a réussi à se reconstruire.
00:29Et aujourd'hui Laurent va nous raconter toute cette histoire incroyable.
00:31Laurent ! Comment ça va Laurent ?
00:33Très heureux d'être.
00:34Enchanté.
00:34La vérité super.
00:35C'est trop cool.
00:36Merci à toi d'être présent en tout cas aujourd'hui.
00:38Je me souviens avoir vu ta première interview.
00:39Je lui ai dit il faut qu'on fasse une vidéo ensemble.
00:41Tu as une vie incroyable.
00:42Et il faut qu'on en parle ensemble.
00:43Aussi bien pour faire la prévention.
00:45Que pour inspirer les plus jeunes.
00:46Plein de choses à dire.
00:47On va commencer par le début.
00:48Laurent on va attaquer direct.
00:49On rentre dans le tas.
00:50Est-ce que tu peux raconter un petit peu ton enfance toi alors ?
00:52Famille classique.
00:53Un père, une mère, un frère, un grand frère.
00:55Simplement l'environnement.
00:57Donc j'ai grandi dans une cité au nord de Paris.
00:59J'ai l'habitude de dire porte de l'enfer.
01:01C'est porte de la chapelle.
01:03Mais voilà la colline du Crac.
01:05Tu habitais à côté de la colline du Crac.
01:06Ah ouais j'étais vraiment sur le boulevard là.
01:08Donc environnement pas trop favorable pour pousser droit là-dedans.
01:11Des fréquentations.
01:12Fréquentations.
01:13Surtout que j'étais un gamin qui était mal dans sa peau au départ.
01:15J'étais ressenti de ne pas être aimé.
01:18On ne parlait pas trop avec mes parents.
01:19C'était un peu pas de maltraitance mais un peu cher.
01:22Rigide à la maison ou en street ?
01:24J'ai eu une scolarité compliquée.
01:26Les notes etc.
01:27J'étais dyslexique.
01:28Ce n'était pas diagnostiqué.
01:30Donc j'étais toujours rabaissé.
01:32Monté en classe, tout le monde me moquait.
01:35Après je suis tombé dans une classe.
01:36Il y en avait qui avaient redoublé je ne sais pas combien de fois.
01:38Donc j'étais un peu le bouc émissaire.
01:39Donc on m'a défoncé.
01:41Et puis après j'ai commencé à me battre.
01:43Ah ouais mais en primaire tu as commencé à te battre un peu.
01:45Ah bah ouais c'était moi je me faisais raqueter.
01:48Enfin c'était la misère.
01:49Moi j'avais peur d'aller à l'école.
01:50Et du coup le fait de me battre avec le caïd.
01:53J'ai fait partie d'une petite bande.
01:54Alors bon la petite bande c'était les petits caïds du coin.
01:57Voilà j'ai commencé un petit peu la petite délinquance.
02:00Et mes parents ils rentraient tard le soir.
02:02Ils bossaient tous les deux.
02:03Mes parents étaient ouvriers.
02:04J'ai manqué de rien matériellement.
02:06Mais j'étais pas riche, j'étais pas pauvre.
02:08Ils n'étaient pas présents.
02:09Voilà exactement.
02:10C'est un peu mon grand frère qui m'a élevé.
02:12Et du coup à un moment donné j'ai commencé à vriller quoi.
02:18Et puis j'ai démarré le shit très tôt en fait.
02:21Ok.
02:21Et mes parents ils savaient plus quoi faire.
02:23Et la relation avec tes parents c'était quoi ?
02:25C'était un peu conflictuel ?
02:26Avec mon père on se parlait pas comme ça c'était clair.
02:28Ah ouais ok ok.
02:29Ce qu'ils me disaient c'était juste pour m'orgueuler.
02:32J'étais pas très clean non plus.
02:33Avec maman c'était plus un peu fusionnel.
02:36Pour te dire juste une anecdote.
02:38Quand j'ai dit à ma mère que j'étais en quatrième et que je me suis fait choper en train de dealer.
02:44J'ai dit à ma mère ouais tu comprends maman le directeur.
02:47Il fait un complot contre moi et même pas ils vont coller des barrettes de shit.
02:50Ah ouais.
02:51Et ma mère a tout gobé.
02:53Putain.
02:54Comme quoi on peut être aussi très manipulateur.
02:57Moi j'étais très dans la manipulation.
02:59A partir du moment où j'ai commencé à être dans la cam, enfin être dans le shit déjà.
03:03J'ai commencé à mentir, à mentir à moi-même, à mentir aux autres.
03:05Mais ce qui est terrible c'est que c'était mon mode à moi de vivre, d'être vivant.
03:11C'est horrible de dire ça.
03:12Et c'est là où c'est le gros piège de la cam, la drogue.
03:14T'as commencé le shit, tu disais à quel âge ?
03:16Premier Bédo j'ai dû taper à 11 ans et demi quoi.
03:18D'accord ok.
03:19J'ai commencé à fumer régulièrement.
03:21Voilà j'avais 12-13 ans, je fumais tous les jours.
03:23Et donc c'est une façon pour toi à travers la drogue d'exister, d'être présent.
03:26Exactement, c'est les copains, être comme eux, faire comme eux.
03:30Donc automatiquement j'ai commencé à vendre pour me payer ma conso parce que c'était quand même...
03:35Et j'ai commencé à traîner dans ce mood et c'est là où ça...
03:40T'étais le bad boy quoi.
03:41Ouais ouais et puis c'était...
03:43Moi je m'en rendais pas compte tu vois.
03:44Je voyais bien que la scolarité je m'en foutais.
03:46L'école c'était pas mon truc.
03:47Voilà c'était les potes, c'était faire un peu ce que je voulais.
03:50Mais en mode quand même, on était quand même dans les ghettos, on était quand même, on voyait que c'était un peu la misère.
03:57Est-ce que tu vas toujours à l'école à ce moment-là ?
03:58Ouais de toute façon je suis obligé d'aller à l'école.
04:00Donc je suis déscolarisé en quatrième mais ma mère elle lâche pas l'histoire.
04:05Je me retrouve dans une école juive à Paris.
04:07Et moi je suis un gars, je suis pas juif.
04:09Tu vois ce qui me faisait kiffer c'est qu'il y avait les vacances normales et les vacances juives.
04:14J'ai kiffé cette école.
04:15Bon j'aimais pas les cours, je m'en foutais les cours mais j'aimais bien l'ambiance.
04:18Et là j'ai commencé un peu le business parce que mes potes ont braqué, ont pas braqué.
04:22Dans l'école ?
04:23Non, non, non, moi dans mon quartier et je vendais à mes potes, mes potes juifs quoi.
04:28Donc j'ai commencé à apprendre le business là-dedans.
04:31Du coup t'étais un petit peu le Pablo Escobar de l'école juive.
04:34J'aurais des anecdotes mais là j'ai pas le temps de vivre.
04:36On attendait tout le temps après si jamais.
04:38En fait j'achetais des trucs.
04:40Qui ressemblaient c'est ça ?
04:41Et je disais à mes potes de l'école et donc ils payaient une fortune pour avoir une dôme.
04:46Ah ouais.
04:47Ça se trouve ils vont retomber sur la vidéo.
04:49C'est lui qui va vendre cette montre contrefaite.
04:52J'avais entendu dire que tu avais pris du trichlore.
04:54C'est quoi le trichlore ?
04:55On commençait le shit.
04:56Le shit ça avait un coût.
04:57C'est pour ça que j'ai commencé à vendre un petit peu et c'est à cause de ça que je me suis fait choper à l'école.
05:02Et on a commencé à prendre des produits.
05:06Des produits qu'on trouvait à l'époque il y avait ce qu'on appelle des drogueries.
05:09Et en fait le trichlore c'est pour enlever de la peinture.
05:11C'est hyper fort et en fait on se niffait ça.
05:14White spirit est un petit peu une sorte de...
05:16Ouais c'est un peu...
05:16Aujourd'hui ils n'en vendent plus à cause de ça parce que les mecs il y avait du léter ou du trichlore.
05:21Le trichlore ça te faisait des trous dans les poumons.
05:23Enfin c'est un truc de...
05:25Parce que tu respires quand même un truc...
05:27C'est pas fait pour ça quoi à la base.
05:29C'est fait pour...
05:30C'est pour nettoyer la peinture quoi.
05:31Et en fait on a notre premier pote il est mort, son coeur s'est arrêté, il avait 14 ans.
05:37T'as un pote à toi qui est décédé à 14 ans à cause du trichlore.
05:40Voilà en tous les cas produits pour enlever les trucs.
05:43Voilà jamais essayé parce que c'est de la merde.
05:45Tu vas grandir et tu vas avoir 14 ans.
05:48Qu'est-ce qui va se passer ensuite du coup dans ta vie ?
05:49L'idée de base elle était super bonne.
05:52On part avec des éducs de rue.
05:53Ils nous emmènent à Antibes, Côte d'Azur.
05:55Ils emmènent tout plein de jeunes pour faire genre vacances travail.
05:58On avait un petit camion de frites, hot dog, pour payer les vacances de jeunes un peu dans les cités.
06:05Et là le problème, les grands frères débarquent.
06:07Et là eux ils vendaient pas des frites et des sandwiches.
06:10Ils ont commencé à amener du gros lourd.
06:12Tout ce qui est acide, LSD, cocaïne, héroïne.
06:16Et là j'ai commencé la première fois à me shooter.
06:18Suringue, injection dans les veines.
06:20Et puis bon c'était des potes.
06:21Donc premier truc, trois fois avant de te trouver une veine.
06:26En plus on se faisait des gros délires.
06:28S'il y a une bulle d'air tu peux crever.
06:30Enfin tu vois il y avait le flip et en même temps j'aimais la défonce.
06:32Ça c'est un grave problème.
06:34Et quand j'ai envoyé la sauce, ça m'a retourné le cerveau.
06:36Donc à 14 ans t'as commencé à te shooter.
06:38Ça te provoquait quoi toi ?
06:39Une grosse montée.
06:41Sensation d'être dans un espèce d'extase de ouf.
06:44Tu ressens plus rien.
06:45T'es perché, je sais pas comment dire.
06:46Tu peux rester une heure devant un truc.
06:49Je dirais pas t'es bien.
06:51Mais t'es...
06:51Un peu abruti.
06:53Complètement.
06:53Mais en même temps, il y a un truc que t'as jamais goûté quoi.
06:58Comme une séance de muscu.
06:59T'es aussi panoué qu'après une séance de sport.
07:00T'as vu j'ai pas fait tellement de sport.
07:02T'es inquiète.
07:02C'est une nouvelle drogue.
07:03On la testera après tu vas voir.
07:04C'est une nouvelle drogue.
07:05Non mais pour donner juste un petit exemple.
07:07Je sais pas si t'as été opéré.
07:09Tu sais on te fait compter à l'anesthésie.
07:11Oui.
07:11Et là t'es en mode 2, 3.
07:13T'es en train de te perdre.
07:14Tu pars.
07:14Voilà c'est exactement ça.
07:18Ok.
07:20Mets un pouce bleu en bas de la vidéo.
07:23C'est la même sensation.
07:25Sauf que tu t'endors pas.
07:26Tu peux t'endormir.
07:27Tu peux faire une OD.
07:28Mais t'es dans cette phase là.
07:30Et ça peut durer une heure, deux heures.
07:32Et si tu veux, malheureusement.
07:34Et c'est un piège je redis.
07:35T'as une sensation de bien-être quand même.
07:37De bien.
07:37Enfin je sais pas si c'est bien-être.
07:38Alors c'est qu'une impression.
07:39Bah le problème c'est que tu le vis.
07:41Sauf quand ça redescend.
07:43Et t'as redescend, t'as les commandes du coup ta redescente ?
07:44Alors de l'héroïne c'est plutôt en mode phase.
07:47C'est pas comme la coke.
07:48C'est pas violent.
07:49Y'a pas une angoisse.
07:51Mais c'est après t'as envie de remonter.
07:53Donc tu recherches encore cette sensation là.
07:55Quand tu l'as goûté.
07:56Ah ouais.
07:57C'est pour ça qu'il faut jamais tester.
07:58Non jamais.
07:58Ça nous manquera jamais.
07:59C'est un gros piège.
08:01Je le redis c'est hyper séduisant.
08:02Donc c'est ça le piège.
08:03On prend la sensation.
08:05Et après on la retrouve pas cette sensation.
08:06Bien sûr.
08:07On est là pour les droguer au sport.
08:08Voilà voilà.
08:09On est là pour ça nous.
08:10On est là pour ça.
08:11Ça peut se retrouver tous les jours et c'est bon pour la santé.
08:13Du coup stade municipal 14 ans.
08:15Première fois que tu prends de l'héroïne.
08:16Qu'est-ce que ça va entraîner après ?
08:18Ah bah moi je m'en rends pas compte.
08:19Mais j'étais déjà dans la petite délinquance.
08:21J'ai commencé à être dépendant.
08:23Alors c'était pas tous les jours au départ.
08:25Mais tout tournait autour de ça.
08:26Comment je pouvais avoir la thune pour le week-end.
08:28Et chercher à me défoncer.
08:29En fait on parlait que de ça.
08:31Ok ok.
08:31Jusqu'à un moment donné.
08:33Première grosse arrestation.
08:34Garde à vue.
08:35J'avais jamais fait cette expérience qu'on appelle le manque.
08:37Ok.
08:38Physiquement.
08:39Mentalement oui.
08:40T'es pas bien tu vois.
08:41Tu te sens mal et tout.
08:42Mais là les douleurs.
08:44Les sueurs.
08:45Les frissons.
08:46Tu peux plus bouger.
08:47J'ai passé 48 heures dans une petite cage.
08:49En plus il me donnait même pas une clope.
08:51Je suis sorti de là-dedans.
08:52J'étais comme un fou.
08:53Quand je dis comme un fou j'aurais pu tuer mes parents.
08:55J'aurais pu tuer n'importe qui.
08:56Tellement t'étais en manque.
08:57Ah il me fallait une cam.
08:58Et là j'ai compris.
08:59Je pouvais plus m'en passer.
09:00Waouh.
09:00Ok.
09:00Là tu t'es dit je suis accro.
09:02Et à partir de là j'ai essayé d'arrêter sauf que.
09:04Quand j'étais défoncé je me disais demain j'arrête.
09:06Et le lendemain bah tu cours après ça.
09:08Tu prends de l'héroïne.
09:09Ensuite qu'est-ce qui se passe alors ?
09:10Là je commence à comprendre que je peux pas me détacher de ce produit.
09:13Et là j'ai une condamnation qui tombe 13 mois ferme.
09:16Donc je fais appel.
09:17Et pendant l'appel je me dis je vais essayer de faire mon armée.
09:20Comme ça au moins je passerai au jugement avec genre voilà.
09:24Donc je fais devancer mon appel.
09:26Et le mec il me regarde et il me dit pourquoi vous voulez faire votre armée ?
09:29Et comme un con je lui dis bah parce que j'ai pas envie d'aller au priso.
09:33Et là il me regarde et il me dit je crois que l'armée française elle recrute des délinquants.
09:37Et là il me met un tampon exempté.
09:39Bon moi l'armée je m'en fous tu vois.
09:40Ah ouais.
09:40Mon père.
09:41Ouais.
09:41Mon père.
09:42Il dit même l'armée française elle veut pas de toi.
09:44Tu prends tes clics, tes claques, tu dégages.
09:46Et là je me retrouve en mode la rue.
09:49D'abord les potes.
09:50Ok.
09:50Et après les potes c'est bien 5 minutes.
09:52Et donc là il y a la descente et j'ai la chance, c'est une bonne opportunité.
09:56Je me retrouve à partir dans une cure de désintox en mode ancien baba cool qui élève des chèvres, des trucs.
10:03Ok.
10:03Et là je vais au cœur du cœur.
10:05Tu pars au vert.
10:05De la France.
10:06Ah bah le trou pauvée.
10:07Mais franchement je passe un an et demi, je décroche total.
10:10Je retrouve des bonnes sensations parce qu'il faut comprendre que l'héroïne ça te bouffe tout.
10:14Le sucre et le salé j'avais plus de goût.
10:15Toucher la sensation de, tu sens plus rien en fait, tu n'es plus rien.
10:20Et j'ai décroché à la dure.
10:21La première semaine elle était horrible.
10:23Ok.
10:23Tu dors pas, t'as mal partout.
10:25Et je fumais beaucoup de shit.
10:27J'étais un peu en mode voilà l'alcool, le shit et tout.
10:30T'avais arrêté les rômes et t'avais continué l'alcool et le shit.
10:32Et là je rencontre la première fois l'amour de ma vie.
10:36Ok.
10:36Là je ne savais pas aimer.
10:37Pour moi aimer c'était le plaisir du sexe, point barre.
10:40Je retourne sur Paris avec plein de plans dans ma tête.
10:43Je veux travailler, je veux vivre avec elle.
10:45Mais je me trouve un truc.
10:46Donc je débarque à Paris.
10:47Je vais au pôle emploi machin.
10:49Et les mecs ils me prennent pour une merde.
10:50Et moi j'étais un peu tendu comme mec.
10:52J'étais merde, voilà.
10:53Et donc j'ai tout envoyé chier.
10:55Si c'était ça de travailler, laisse tomber.
10:57Et j'ai commencé à dealer pour me payer mes projets.
11:01Ah putain c'est chiant, ouais, relou.
11:02Et là le fait de retoucher la cam, je prends encore plus.
11:07Donc tu vends et tu prends.
11:08Ah ouais, non mais grave.
11:10J'ai un appart, je suis à Saint-Ouen.
11:11Mes potes ils dorment chez moi.
11:12Enfin c'est une grosse plaque tournante de cam, tout le monde deal.
11:16Ma copine qui débarque, elle me fait choisir entre elle et la cam.
11:20Malheureusement je ne peux pas.
11:21Je ne peux pas, c'est ancré, tu vois, c'est ça qui est terrible.
11:25Et moi je ne veux surtout pas qu'elle prenne de la cam.
11:26Le malheur c'est qu'on est tous là-dedans.
11:29Et là elle se tape un rail, elle commence à taper par le nez.
11:34Et là c'est la dégringue volante.
11:35Ok.
11:36Elle commence à shooter, on se retrouve là, on est vraiment dans la merde.
11:40J'ai écrit un livre qui s'appelle Arraché à l'enfer et l'enfer ça commence là.
11:43D'accord.
11:44C'est-à-dire que tu te retrouves dans la rue à deux en couple.
11:46Waouh.
11:47Et là...
11:48Donc à deux dans la rue, comment ça s'organise à deux dans la rue, comment vous vivez du coup ?
11:51Bah squat.
11:52On n'est pas dans la rue comme les SDF.
11:54Ok.
11:55On squat, on squat, on squat.
11:56Tu vois, il y a...
11:57Donc dans les squats généralement, bah c'est la misère.
12:00T'as des fauteuils de bagnole, tu dors là-dedans, t'as pas d'eau.
12:03Et donc, comme c'est la misère, on essaie de s'en sortir, sauf que c'est compliqué, difficile parce que les mecs, ils viennent toujours toquer à ta porte, les dealers, je picole pas mal.
12:15Donc j'avais déjà des problèmes de santé, ça commençait à chaque fois que je buvais un peu trop, je gardais rien, j'étais comme un...
12:23Tu vomissais ?
12:24Ouais, mais il me fallait de l'alcool, je me réveillais le matin, tu vois, je fumais beaucoup, ça c'était pour décrocher des hauts.
12:29Et puis là, ça y est, on a retrouvé l'appart, on est dans une belle embellie, on commence à aller super mieux, on a arrêté la cam et là, on décide d'avoir un enfant.
12:40Donc là, vous décidez d'avoir un enfant, qu'est-ce qui se passe ?
12:42Elle tombe enceinte.
12:43Elle tombe enceinte.
12:44Donc c'est plutôt une bonne nouvelle.
12:46Bien sûr, c'est positif un enfant, c'est l'avenir.
12:48Ouais, c'est exactement.
12:49Et donc, voilà, on est bien.
12:51Et on nous dit, le médecin nous dit, quatrième mois de grossesse, on saura le...
12:55Tu vois, même à l'époque, il y avait l'échographie, bon, c'était pas comme aujourd'hui.
12:59Donc on se pointe à l'échographie au quatrième mois de grossesse.
13:02Moi, j'étais fier, j'allais être papa, voilà.
13:04Et là, on la met à part et on lui dit, il n'y aura pas d'échographie, vous ne pouvez pas garder cet enfant.
13:09En fait, les tests ont montré qu'elle avait le sida.
13:11D'accord.
13:12Donc on est dans une période, aucun traitement.
13:14Donc ils lui disent la seule chose, vous faites une interruption de grossesse.
13:19Et là, on se mange un coup de poing dans la gueule.
13:21Et donc, on lui donne le papier.
13:24Donc le jour où l'enfant est mort, on meurt avec, quoi.
13:27Enfin, mentalement, il n'y avait plus d'espoir.
13:29Ah non, et puis le sida, on savait ce que ça faisait.
13:31Parce que ça commençait, les gros machins.
13:33Et donc là, rebolote.
13:36Et là, en mode, je finis ma vie, quoi.
13:38Je ne suis pas spécialiste du sida, mais du coup, l'enfant ne pouvait pas naître si la mère avait le sida.
13:42On était tout au début.
13:43C'est-à-dire, il disait que si l'enfant, il n'est pas sûr de vivre, et la mère pouvait, ça pouvait déclencher.
13:51C'est comme ça qu'ils nous ont vendu le truc.
13:53Donc c'est trop dangereux pour la maman.
13:55Le bébé, on n'est pas sûr qu'il vive.
13:57Enfin, tu vois, il n'y avait rien à l'époque.
13:59On ne savait rien du tout.
14:00Donc l'interruption a lieu.
14:03Et là, cocktail magique, enfin cocktail magique, drogue, alcool, médoc.
14:07Pour oublier.
14:08Ah non, pour finir.
14:09Ah, pour finir.
14:10Ah oui, c'était un peu oublié.
14:11Ah non, c'était genre mode suicide, mais enfin en mode, tu vois.
14:16Et donc, période très, très compliquée, puisque là, j'étais comme un ouf, quoi.
14:20Je me levais le matin, il me fallait de la dose, il me fallait n'importe quoi.
14:23Je m'en foutais, cam, alcool, médoc, n'importe quoi.
14:26Et ta copine, à l'époque, c'était pareil.
14:27Ah ouais, là, on était dedans tous les deux.
14:29Et là, je monte sur un trafic avec un pote.
14:31Enfin, trafic, on va chercher la cam.
14:33Et mon pote, il se fait agresser devant moi.
14:35Donc, automatiquement, j'y vais.
14:37Bon, il y a toute une histoire.
14:38C'est un peu, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais bon.
14:40Il y a une bagarre poursuite.
14:42Et mon pote, après, il le shoot en bagnole.
14:44Boum, on se barre.
14:46Lui, comme il y avait sa bagnole, les flics, ils montent chez lui direct.
14:49Ils le serrent.
14:49Et moi, je suis recherché.
14:50Donc là, je te dis, j'ai 24 ans.
14:52Je viens d'apprendre que ma femme a le sida.
14:54C'est beaucoup pour un jeune de 24 ans, tout ça.
14:55Je suis recherché.
14:56Donc, je vais toquer chez mes parents.
14:58C'était tendu.
14:59Je leur dis, voilà, je crois que je vais me rendre.
15:01C'est la meilleure chose à faire.
15:02Je me pointe à la police, je me rends.
15:04Bon, garde à vue, machin.
15:05Chef d'inculpation, homicide volontaire.
15:07Et là, je découvre le monde carcéen.
15:09Là, tu arrives en prison pour la première fois.
15:11Ah ouais, truc de ouf.
15:12Tu avais réussi à esquiver jusqu'à présent.
15:13Mais là, tu étais, quoi.
15:14Ouais, ouais, j'avais eu toujours du sursis.
15:16Comment c'était en prison ?
15:17Tu arrives, tu es dans une cellule d'arrivants.
15:20Et tu vas faire, tu vas passer à la douche qui est à côté.
15:22Donc, douche collective.
15:23Là, tu te, voilà.
15:25Tu rentres dans ta cellule.
15:26Cellule pleine, on est en 1987.
15:28C'est-à-dire une cellule de trois.
15:31Normalement, il y a trois les superposés.
15:33J'arrive, je suis le quatrième.
15:34Ok.
15:34Donc, on me donne une espèce de mousse, voilà, je dors par terre.
15:37Le manque physique, on ne donnait rien.
15:39Ah, le manque de drogue.
15:40Ah ouais, là, tu étais là.
15:41Là, à la dure, à la dure, à la dure.
15:43Tu ne vas pas bouger.
15:44Bon, les conditions carcérales, ce n'est même pas la peine.
15:47Les mecs, ils ne te calculent pas, ils te regardent.
15:50Moi, je te dis comment ça s'est passé.
15:51Ils m'ont juste demandé pourquoi je suis là.
15:53Et ils m'ont demandé mon mandat de dépôt.
15:54Les détenus ont demandé à…
15:57Et ça m'a aidé.
15:59C'est con à dire, mais la prison, c'est la loi du plus fort.
16:02C'est-à-dire, si tu arrives parce que tu as volé un autoradio, tu vas vivre la misère.
16:07Si tu arrives parce que tu as violé quelqu'un, tu vas vivre la misère.
16:09Parce que les mecs, ils vont te défoncer.
16:11Tout ce qui est pédophile et tout.
16:12Si tu as tué un gendarme, pas bonne idée.
16:15Non, non, non.
16:16On les aime bien en plus, on a fait plein d'idées de l'évêqueur.
16:18Exactement.
16:19Non, ou tu as fait un braquage, tu es une vedette.
16:21Tu vois, c'est vraiment la loi.
16:22Et là, comme le truc, c'était homicide volontaire.
16:25Bon, déjà direct, protection, machin.
16:28Ok, évidemment.
16:28Ils avaient mis sur ma cellule une petite pastille rouge.
16:33Genre, soi-disant, dangereux.
16:34Soyez cool avec…
16:35Dangereux.
16:35Ouais, ça, c'est les surveillants qui disaient.
16:37Ah, les surveillants ont mis une pastille au-dessus de ta cellule en disant…
16:39Genre, parce que c'était quand même une chose que j'avais fait.
16:42Donc là, automatiquement, ça donne le respect.
16:45Sinon, les conditions, tu as un chiotte, tu n'as pas de porte.
16:48Trois lits superposés.
16:49Donc, je te dis, j'étais le quatrième à l'époque, je te parle de ça, il y a 30 ans, 35 ans même.
16:53C'était des détenus, ils servaient à manger.
16:55Tu mettais ça dans une bassine.
16:57C'était ton assiette, ta bassine ?
16:58On avait une bassine et après, on partageait.
17:00C'était quoi les repas en prison ?
17:02Boîte de concert.
17:03Après, tu as une heure de sortie.
17:05Là, moi, j'étais en maison d'arrêt.
17:07Une heure le matin où tu as le droit de sortir de ta cellule.
17:09Toujours un surveillant qui ouvre ta porte.
17:12Une heure l'après-midi.
17:13Et généralement, c'est dans les promenades, ce qu'on appelle les promenades,
17:16c'est des coursives qui ont beaucoup de violence.
17:19Ah bah oui, moi, je me suis bagarré.
17:21Bah, Thibaut, tu as des belles pompes.
17:23Tiens, tu me les files.
17:25Ça commence comme ça ?
17:25Tu as deux solutions.
17:27Ou tu lui donnes et puis il va te demander, je ne sais pas quoi.
17:30Ok.
17:31Ou tu dis, bah non, je les garde, c'est mes pompes.
17:33Et là, tu as intérêt.
17:34Tu as fait de la boxe ?
17:34Oui, oui, j'ai commencé au cas où.
17:37Tu as fini en prison.
17:38Non, je rigole, je rigole.
17:39Je ne souhaite à personne en prison.
17:40Non, non, non, on rigole, on rigole.
17:42Non, non, mais voilà, c'est un peu au départ, tu vois, tu as une clope.
17:45En fait, tu peux te faire des potes,
17:47mais tu as des mecs qui vont tout prendre, quoi.
17:49On va te chercher, on va te pousser jusqu'à...
17:51Pour voir ce que tu as dans le ventre.
17:53Une clope, ok, tu lui donnes une clope, c'est normal.
17:55Après, si le mec, il te demande, bah tiens, tu me passes ton paquet,
17:58là, voilà, il faut mettre tout de suite le truc parce que sinon...
18:00D'accord, ok.
18:01Donc, beaucoup de violence.
18:02Bon, voilà, c'est la misère, encore une fois, c'est...
18:05Ah, c'était pas ouf, ouais, ok.
18:07Ouais, c'était pas ouf.
18:07Si tu n'as rien là-bas, tu vis la misère.
18:09Et au bout de quelques semaines,
18:10donc je commence à aller un peu mieux, je décroche.
18:13Enfin, dans ma tête, c'est quand même...
18:14Et là, on me fait un dépistage et boum,
18:16on me dit que je suis porteur de la maladie.
18:19Du sida ?
18:19Ouais.
18:20Ok.
18:20Donc, à l'époque, on ne sait pas, séropositif, sida, on ne sait pas.
18:23On te dit juste que tu as le sida.
18:24Tu as le truc, tu as le crabe, comme on dit, hop, tu as le das, boum.
18:28Et là, dans ma tête, je vris, je vois que ma compagne,
18:31elle va très, très mal.
18:32Elle n'était pas en prison, elle ?
18:33Non, non, non.
18:34Tu avais le droit de la voir un petit peu ?
18:35Ah, bah, on s'est dit au revoir quand je me suis rendu, c'est tout, moi.
18:38Ok, ok.
18:38Après, ça a été compliqué pour elle, elle n'a pas arrêté.
18:42Dans ma tête, je laisse mes pensées être envahies de pensées de moi.
18:45Donc, je me prépare un objet tranchant, tu vois, j'attends que les mecs, ils dorment.
18:49Je voulais vraiment finir.
18:50J'étais au bout du bout, en prison, il y a pas mal de suicides,
18:53il y a pas mal de choses comme ça.
18:54La seule chose qui me faisait flipper, c'était de vivre.
18:57Mourir, je m'en foutais, mais j'angoissais à l'idée de vivre.
19:00La drogue, la maladie, enfin, ça, c'était vraiment mal, quoi.
19:04Et le truc de ouf, c'est que je me suis dit, si je meurs, je vais me retrouver où ?
19:07Et moi, pas du tout croyant.
19:09Et j'ai commencé, parce que j'ai marché un peu avec des gens du voyage,
19:13les manouches, tout ça, les gitans.
19:15Et eux, ils font focus sur le chétade, sur l'enfer.
19:19Et là, moi, je me dis, je suis possédé, j'ai fait du mal.
19:22J'ai brisé la vie de ma compagne, j'ai brisé la vie de ma famille,
19:25j'ai brisé la vie de tout ce que...
19:27Et je me dis, je vais me retrouver en enfer.
19:29Donc, toi qui es angoissé de vivre, là, tu commences à angoisser de mourir.
19:32Pas de mourir, mais d'où je vais aller.
19:34Ok, ok.
19:35Tu vois le délire, toi, un non-croyant, tu vois.
19:37Et là, je me dis, si je me retrouve en enfer,
19:40ça va peut-être être encore plus chaud, tu vois,
19:42tu as des idées de l'enfer, enfin, moi, je...
19:44Ok, bien sûr, ouais, ouais.
19:45Et donc, là, je m'adresse à Dieu.
19:47On ne sait jamais, un coup de chance, tu vois.
19:48Alors que tu n'avais jamais prié...
19:50Non, non, non, moi, j'ai été baptisé enfant.
19:52Ok.
19:52Mais jamais une prière, jamais une église.
19:54Et là, je ne sais pas très bien pourquoi.
19:56Voilà, juste, tu vois, genre, si tu existes,
19:58tu m'ouvres la porte de ton paradis, tu vois, un peu...
20:00Et là, je me mets à pleurer.
20:02En pleine nuit, il y a les détenus qui sont là,
20:03j'ai une lame, et je pleure, je pleure, je pleure.
20:06Et là, en moi, je sens comme une paix.
20:08Un truc, comme une présence.
20:10Je ne vois rien, mais en moi,
20:12c'est comme si j'avais une grande liberté
20:14à l'intérieur de moi.
20:15Et là, ce que je vois, je ne le vois pas avec mes yeux.
20:18Je le vois comme un songe éveillé, tu vois,
20:20je ne sais pas comment expliquer.
20:21Et je vois un visage, et ce visage,
20:22c'est le visage du Christ.
20:24Ok.
20:24On m'a un peu en mode noir et blanc, tu vois.
20:27Ouais, ok.
20:27Pas superstar.
20:29Ok, ok.
20:30Mais j'ai la conviction que c'est le Christ.
20:32Avec deux mots, confiance et espérance.
20:36Je lâche la lame, je crois.
20:38Je crois qu'il y a quelqu'un au-dessus de moi,
20:39quelqu'un peut-être qui veut m'aider,
20:41j'en sais rien.
20:42Suite de l'incarcération, je me fabrique une croix.
20:44Tous les jours, je demande à Dieu qu'il me protège.
20:46Parce que c'est dur, la prison.
20:48Tu me crois, tu ne me crois pas.
20:49La justice, parce que j'ai un avocat, tout ça,
20:51ils reconnaissent une légitime défense.
20:53Je sors avec un non-lieu.
20:55Suite à l'accident de voiture,
20:57homicide d'un volontaire de l'époque.
20:59Ouais, c'était quand même chaud.
21:00Je sors, je ne suis pas jugé.
21:01Je sors, je dis ça y est.
21:03Il me reste peut-être quelques années
21:04avant que le sida me tombe dessus.
21:06Je sors, je vais profiter de ces années,
21:07je vais faire quelque chose de bien de ma vie.
21:09Donc là, tu sors de prison.
21:11Qu'est-ce qui se passe après la prison ?
21:12Moi, j'essaye de rebondir.
21:14Le problème, ma compagne, grave malade.
21:17Voilà, hôpital, maison de repos.
21:19Ok, tu la trouves dans un état,
21:20elle qui n'a pas arrêté les drogues.
21:21Voilà, elle est toute mec, tout, voilà.
21:23Moi, je suis malade, moins qu'elle.
21:25Des potes, personne ne m'a écrit.
21:26Quand je reviens, hyper content de me voir.
21:28Ah ouais, ok.
21:29Et elle m'envoie des lignes de carme.
21:32Là, c'est le bienvenu, toi.
21:34Ah putain, pour que tu retompes dedans encore.
21:36Et je n'arrive pas à résister.
21:37Seule chose, c'est que quelque part,
21:39Dieu me met une conscience.
21:40Je ne vais plus braquer, je ne vais plus dealer.
21:42Ça, je sais que ce n'est pas bien,
21:43mais je suis encore pris dans mon piège.
21:45Donc là, je connecte avec Dieu,
21:47je rentre dans les églises, je ne connais rien.
21:49Pour moi, Jésus, c'était un chef de gang.
21:50Et là, je me matche avec lui,
21:52et là, je vois que la connexion, il n'y a rien.
21:55Et là, je me dis, c'est pareil, on m'a trahi,
21:58on a passé ma vie à me trahir.
22:00Je dis, il m'a trahi.
22:01Ah, tu dis, Jésus m'a parlé en prison.
22:03Ah ouais, il m'a sauvé la vie.
22:04Mais là, maintenant que je suis sorti de prison,
22:05il ne m'aide plus, il ne me laisse tout seul.
22:07C'est mon ressenti.
22:07Ouais, ouais.
22:08Bon, je n'avais personne qui m'a aidé.
22:10Donc là, j'ai 29 ans.
22:12Donc tu vois, entre la sortie de la prison,
22:14j'ai passé trois ans dans la galère encore.
22:16Et là, je pète un câble.
22:17Donc crise de démence.
22:18C'est quoi une crise de démence ?
22:19Tu ne contrôles plus tes faits, tes gestes.
22:21En fait, tu as un état de folie.
22:24Dans la rue ?
22:25Ouais, ouais, je rentre dans une bijouterie.
22:26En fait, j'étais sous prod.
22:28Et si tu veux, pour la petite anecdote,
22:30je ne sais pas, je cherche des bijoux, je ne sais pas quoi.
22:33J'avais une gourmette, j'avais volé une gourmette.
22:35Et c'est un truc de fou, vous n'allez pas me croire.
22:37Les auditeurs ne vont pas me croire.
22:38Je me fais arrêter par la BAC, enfin bon, compliqué.
22:41Et là, j'avale la gourmette.
22:43Et les mecs, ils me disent, tu restes là, tu vas lâcher.
22:46Excusez-moi, mais tu restes là.
22:48Et en fait, ils m'ont emmené à l'hôpital.
22:50Ils ont fait une radio.
22:52Et sur la radio, tu vois la gourmette.
22:55Waouh !
22:56Et là, comme je n'étais pas dans mon état,
22:59ils m'emmènent de force, enfin de force,
23:00c'est-à-dire que je n'ai pas signé quoi que ce soit,
23:02dans un hôpital psychiatrique.
23:04Ok.
23:05En milieu fermé.
23:06Donc là, j'avais une chambre pour moi tout seul.
23:08Et là, un autre délire.
23:09Ma chambre, il y avait des matelas au mur.
23:11Tu es passé de la prison à l'hôpital psychiatrique, là ?
23:13Waouh !
23:14Et là, ils m'attachent.
23:15Ils m'attachent au lit, tu vois, les mains, les pieds.
23:17Ils me disent, c'est pour ne pas vous faire du mal.
23:19Enfin bon, tu vois le genre.
23:20Toi, tu es attaché, tu hurles.
23:21Moi, je hurlais comme un ouf.
23:22Tu avais quoi ? Tu avais une camisole de force ?
23:24Non, mais justement, il n'y avait pas la camisole de force.
23:26Je crois que c'est trop, je ne sais pas.
23:28Ils m'attachaient, ils mettaient, tu vois, des liens, quoi.
23:31Comme une petite ceinture.
23:32Puisque c'est au lit, avec des petits liens.
23:34Et en fait, ils me détachent et là, ils me mettent la camisole chimique.
23:37Ils m'envoient un produit.
23:38Ce n'était pas de l'héroïne, je ne sais pas ce qu'ils mettaient.
23:40Ils me prenaient ma tension toutes les deux heures.
23:41En fait, ça ralentissait les battements du cœur.
23:43On t'a shooté pour te calmer ?
23:44Ah ouais.
23:45C'est ça, en fait.
23:45Et là, quand je dis, on m'a shooté, pourtant, je prenais de la camisole.
23:48Là, je ne sais pas ce qu'ils mettaient, j'étais un légume.
23:49Je n'aime pas ce terme.
23:50Ils m'emmenaient aux toilettes, ils me faisaient ma toilette.
23:53Moi, j'étais à...
23:55Et donc, quelques mois après, je deviens tout jaune et je chope une hépatite.
24:00Donc, c'est là où le sida se déclare maladie opportuniste.
24:04Donc, je vais à l'hôpital où est suivi ma compagne.
24:07Ma compagne, elle était grave malade.
24:09Donc, on va dans le même service, un service de sida à Paris.
24:12Le médecin qui me connaissait, puisque je voyais quand même ma compagne,
24:15il me dit, Laurent, tu es mal.
24:17Tu as le foie qui explose.
24:18Tu as ton système immunitaire qui est à moins 50 T4.
24:21Ça veut dire que j'étais vraiment...
24:23Il me dit, on t'hospitalise.
24:25Si tu sors de la chambre, tu dégages, tu ne reviens plus.
24:28Si tu as des visites, tu dégages, tu ne reviens plus.
24:30Parce qu'ils avaient peur que des potes viennent me amener de la calme.
24:34J'ai dit, OK.
24:35La seule visite que j'avais le droit, c'est un homme qui visitait les malades et était bénévole.
24:39Paul Emmanuel.
24:40Lui, il est hyper important.
24:41Il vient, je ne sais pas pourquoi, on matche bien.
24:43Première fois que je vois quelqu'un qui me valorise, qui est gentil,
24:47et il commence à me parler de Dieu.
24:48Tu vois, au bout de...
24:49J'étais un peu sauvage.
24:51Parce que moi, Dieu, je pensais que c'était une alu que j'ai eue.
24:54Oui, bien sûr.
24:55Un gros délire.
24:56Et je lui dis, comment ça s'est passé et tout.
24:58Voilà, on parle de ça.
25:00Et on matche super bien, tu vois.
25:02On discute.
25:02Et ce gars-là, c'est lui qui me propose une communauté
25:05qui accueille des personnes grave fatiguées en soins palliatifs.
25:09D'accord.
25:10Et il me dit, voilà, si tu veux, tu peux aller là-bas.
25:14Ça te reposera.
25:15Ça te rappellera l'Aveyron que tu avais fait il y a quelques années.
25:18Ouais, ouais, ouais.
25:18Je n'avais pas fait le lien, mais oui.
25:19Non, je ne sais pas, au vert, quoi, au vert.
25:21Alors, il me dit, c'est un truc religieux.
25:23Bon, moi, comme j'avais vécu une expérience, je me disais, bon, voilà, je vais, je m'en fous.
25:27De toute façon, pareil, si je reste, je meurs.
25:29Je vais là-bas.
25:30Et là, je tombe dans un autre monde.
25:32Je te jure, Thibaut, c'est un truc de ouf.
25:34Des frères et des sœurs, des religieux, il y a un monastère à Corte-sur-Sienne, pas très loin d'ici, Albi.
25:38Bien sûr.
25:39Et là, franchement, je n'ai jamais rencontré autant d'amour au mètre carré.
25:43Ok.
25:44Un concentré, des gens qui…
25:46De bienveillance.
25:46Voilà, bienveillance, parole de vie tout le temps.
25:50Voilà, moi, je débarque là-dedans, j'étais hyper mec, j'étais hyper fatigué, j'étais malade.
25:54On me mettait en fauteuil roulant pour aller à l'office, tu vois.
25:58Ah ouais, waouh.
25:58Écoute bien, je reste neuf ans dans cette communauté.
26:01Première année, je guéris de toute forme d'addiction.
26:03Sans aucune substitution.
26:05Ça aussi, c'est de l'ordre du miracle.
26:0615 ans d'héroïne, c'est-à-dire que c'est mes frères et sœurs qui m'apportent ce que j'ai besoin.
26:11D'accord, qui discutent avec toi, qui échangent.
26:12Voilà, avec…
26:14Voilà, je suis posé, retrouvé un rythme.
26:17Moi, je vivais la nuit, j'étais insomniaque, donc coucher, manger, mettre la table, ça paraît fou, tu vois.
26:23Ranger des bars, enfin des trucs comme ça que je ne faisais jamais, tu vois.
26:26Et petit à petit, j'ai repris des forces.
26:28Ils m'apprennent la prière.
26:29Donc, ça me pèse, ça m'a…
26:31Tu vois, moi, terminer la rue, terminer tout ça,
26:33terminer la drogue.
26:34Je suis bien, je suis dans un événement.
26:35Tu es entouré de gens positifs.
26:37Ah ouais, je suis bien, tu vois, la campagne, là.
26:39Wow, je suis pris uniquement pour ma compagne.
26:41Ma compagne, elle ne peut plus se déplacer.
26:43Et là, les médecins me disent Florence, elle est en train de mourir.
26:45Donc, moi, ça faisait à peu près six mois que je ne l'avais pas vue.
26:47Je retourne sur Paris, je passe deux jours à côté d'elle.
26:50Je lui ai dit ce que j'avais vécu.
26:51Tu es fière, tu es fière de lui montrer ce que tu devais dire.
26:54Elle aussi, tu vois, dans ce que je traversais, je l'ai accompagnée jusqu'à son dernier souffle.
26:59Et je crois que la seule chose que j'ai pu lui transmettre, c'est la paix.
27:02Et en fait, voilà, elle a rejoint la maison du père en paix.
27:05Et j'ai fait une promesse, je ne peux jamais toucher la drogue.
27:07Ça fait maintenant 29 ans et je n'ai jamais retouché la drogue.
27:10C'est un bravo.
27:11Donc, dans cette communauté, là, j'y rencontre l'amour.
27:14J'apprends à aimer, j'apprends à être aimé.
27:17On fait grandir notre amour.
27:18Mon épouse, elle est croyante.
27:21Donc, ça donne un sens de se marier à l'église.
27:23Ta nouvelle épouse que tu as rencontrée, tu lui as raconté toute la vie que tu avais eue.
27:26En fait, si tu veux, elle était bénévole dans cette communauté.
27:30Et on s'est retrouvés.
27:31Moi, j'étais un peu la mascotte.
27:32T'imagines, à Corte-sur-Celle, un mec, il vient pour mourir du sida.
27:35Il revient.
27:36J'ai été confirmé ici par l'évêque de l'époque.
27:39Enfin, tu vois, le gros.
27:41Et je rayonnais.
27:41Enfin, tu vois, il y avait quelque chose.
27:43Et puis l'amour qui est né.
27:44Je lui ai raconté toute mon histoire, ma partagée sa vie.
27:47Elle n'était pas du tout dans ce monde-là.
27:49Et c'était un défi parce que...
27:50Ça ne lui a pas fait peur.
27:51Il faut bien comprendre qu'à l'époque, même s'il y avait des traitements, le sida était quand même compliqué.
27:57Ouais, on avait peur.
27:58On fuyait les gens qui avaient le sida.
27:59Ah oui, même avec des traitements.
28:01Et on ne savait pas, même si les médecins parlaient d'espérance, c'était une vraie folie.
28:06Une sainte folie, je dirais, de l'amour.
28:09Et alors, tiens-toi bien, c'est que suite à notre mariage, je me suis réconcilié avec la famille.
28:13On s'est mariés à cordes.
28:14Et on a eu notre enfant qui est né ici à Albi.
28:20Donc voilà, elle a 22 ans aujourd'hui.
28:23Voilà, qui, pour la petite histoire, elle fait du droit.
28:26Ok.
28:26Voilà, peut-être qu'elle sera vocate.
28:28Voilà, on lui souhaite.
28:30Et du coup, les médecins disaient que c'était impossible, même avec des traitements.
28:34D'avoir un enfant ?
28:35Ouais.
28:36Parce que la transmission, tout ça.
28:37Et aujourd'hui, j'ai deux enfants.
28:39Donc ma fille Raphaël, mon garçon Jérémya, donc 18 ans.
28:42Mes deux enfants sont bien, voilà, ils sont épanouis.
28:46Et c'est vraiment…
28:46Une bonne santé et tout.
28:47C'est vraiment…
28:47Ils sont en bonne santé, bien sûr.
28:49Et c'est vraiment que du bonheur.
28:51Donc je suis revenu dans cette communauté, c'était ma famille.
28:53Et là, à Toulouse, ils trouvent les nouveaux traitements.
28:57Enfin, les premiers traitements, AZT, machin.
28:59Donc j'étais suivi ici au CHU Albi.
29:01Et puis à Toulouse, ils étaient à la pointe par rapport au sida.
29:04Et là, je peux rentrer dans un protocole, comme j'ai arrêté la cam.
29:07Et là, au bout de quelques temps, ils me disent, votre système immunitaire, il remonte.
29:11Vous pouvez avoir une espérance.
29:12T'étais guéri, t'étais guéri ?
29:14On ne peut pas parler de guérison.
29:15Ok.
29:16Mais en tous les cas, il y avait, grâce au traitement, je pouvais envisager, voilà.
29:21Donc je donne sens à ma vie.
29:23J'essaye d'être utile.
29:24J'ai la chance de partir en humanitaire.
29:26Je pars au Pérou, dans les bidonvilles.
29:27Ah oui, ok, ok, wow.
29:28Et là, je vois des gamins.
29:30Tu vois, je ne voulais pas aller à la misère de la rue que j'ai connue.
29:32C'est la misère, mais là, je voulais aller dans une misère où les gens, ils n'ont pas choisi.
29:37Tu vois, les gamins qui n'ont pas de famille, qui dorment dehors.
29:40Et j'ai vu des gamins, franchement, c'était la pauvreté, mais ils étaient heureux.
29:44Ok.
29:45Ils se contentaient de ce qu'ils avaient.
29:46Je suis rentré en France, dans la communauté où j'étais, on s'occupait de candados, tu vois, les trucs d'été et tout.
29:52Et j'ai vu des gamins qui avaient tout.
29:54J'avais l'impression qu'ils étaient vides dans leur cœur.
29:56Ok.
29:57Et pour moi, ça a été, il fallait que je fasse quelque chose.
30:01On m'a aidé, je voulais aider.
30:03Et c'est pour ça que je fais aujourd'hui ce que je fais.
30:05Alors, j'ai écrit.
30:06Alors, le bon Dieu, il a beaucoup d'humour parce que moi, je suis sorti en quatrième.
30:10Bon, même si j'ai eu un CAP, j'étais dyslexique.
30:14Aujourd'hui, je suis auteur conférencier.
30:15C'est incroyable.
30:16On me demande d'écrire des livres.
30:17Mon premier livre, 32 000 exemplaires vendus.
30:19C'est génial, bravo.
30:21On peut encore l'acheter aujourd'hui ou pas ?
30:22Oui, bien sûr.
30:23Il s'appelle Arracher à l'enfer.
30:24Peut-être qu'on mettra un lien.
30:26C'est un plaisir, on le mettra, ouais.
30:27Et suite à l'écriture de ce livre, on m'a demandé de témoigner dans les écoles.
30:32Et aujourd'hui, je fais beaucoup de prévention.
30:33Maintenant, je suis un éducateur de prévention.
30:36Ok.
30:36Je m'adresse à des jeunes aussi.
30:38Je me rends compte beaucoup de problèmes de santé mentale, dépression, angoisse.
30:43Comment ils vont les jeunes aujourd'hui en France ?
30:44La vision que je te donne, ça sera juste dans les écoles privées.
30:48Tout simplement parce que je donne aussi ce message spirituel de la foi.
30:51D'accord, ok.
30:52L'espérance et puis de l'amour de Dieu.
30:54Alors, il y a des jeunes qui vont très bien, qui sont très heureux.
30:57Il y en a une partie qui vont très mal.
30:59Non-sens à la vie.
31:01À quoi ça sert ?
31:02À quoi bon ?
31:03Le monde est très anxiogène.
31:04Ils sont connectés à ce monde, je dirais, en boucle par rapport à des informations assez violentes.
31:10Ils n'ont pas le recul d'un adulte sur…
31:12Eux, c'est du punchline, tu vois.
31:13Pour eux, TikTok, c'est paroles de vérité.
31:16Alors, même s'il y a des bonnes choses sur TikTok…
31:18Aujourd'hui, il y a des bonnes choses, aujourd'hui, comme on est aujourd'hui.
31:21Mais il y a de tout et ça peut donner l'impression que notre vie, elle est nulle, en fait, quand on voit ça tout le temps.
31:26Et j'ai l'impression qu'ils vivent leur vie, en fait, au travers de ce qu'ils…
31:29Par procuration.
31:30Exactement.
31:31Et moi, je leur dis, ne rêvez pas votre vie, mais vivez vos rêves.
31:34Oui, c'est vrai.
31:34Tout simplement parce que, en fait, j'ai l'impression qu'ils n'arrivent pas à se projeter dans l'avenir.
31:40Et moi, j'essaye de leur donner vraiment une source d'espérance.
31:43Ils ont un avenir, une espérance.
31:45Ils sont capables de construire des projets de paix et de bonheur.
31:48Et je pense que cette génération est une chouette génération.
31:52Ils ont beaucoup de créativité.
31:53Tu vois, ce que tu fais, c'est de la créativité.
31:55Tu vois, il y a des choses comme ça.
31:56Il y a des nombreux métiers qui vont arriver qu'on ne sait pas encore.
32:01Par contre, il y en a d'autres, ils n'arrivent pas à rentrer.
32:03Ils n'ont pas le décliné.
32:03Manque de confiance.
32:04Voilà.
32:05Il y a beaucoup de harcèlement.
32:07Il y a beaucoup de peur.
32:08Il y a beaucoup de phobie.
32:09Ce sont des jeunes qui sont fragilisés, souvent, par ce monde très anxiogène.
32:15Manque de repères.
32:16Aujourd'hui, j'ai une association.
32:18On fait des séminaires, genre des écoles de parents.
32:20Il y a des parents, ils sont…
32:21Ils sont perdus.
32:22Ils sont perdus.
32:23Ils ne savent plus.
32:25Un ado, il a besoin d'un adulte.
32:26Un ado, il a besoin de ces parents.
32:28C'est la règle, c'est la base.
32:30C'est eux qui vont donner le cadre.
32:32Et c'est comme ça que tu vas grandir.
32:33S'il n'y a pas de cadre, automatiquement, il manquera quelque chose pour qu'ils grandissent.
32:37Alors, nos enfants, ils grandissent très vite.
32:40C'est-à-dire, ils sont ados très tôt.
32:42Donc, ça les tiraille parce qu'ils ont encore dans leur cœur ce jeune enfant.
32:47Et en même temps, l'adulte qu'ils voient sur leur réseau et les codes qu'ils n'ont pas.
32:52Et ça, pour certains, ça les fait flipper.
32:54Surtout que l'image représente beaucoup.
32:56Ce n'est pas à toi que je vais dire ça.
32:58Bien sûr, ce qu'on renvoie, exactement.
33:01Et eux, ne se font pas être cadeaux sur les réseaux, les groupes où on va te défoncer.
33:06Et du coup, pour certains, ça prend des proportions et ça va jusqu'au suicide.
33:13Les pensées suicidaires, moi, j'en rends compte à l'appel.
33:16Et du coup, toutes ces addictions, parce que c'est une dépendance.
33:19Quand on est prisonnier derrière nos écrans, ça les empêche de réaliser leurs projets.
33:26Et tout à l'heure, je parlais des rêves.
33:27Un rêve où il n'y a pas d'objectif, on sera automatiquement dans une déception.
33:31Il faut que ces objectifs deviennent des projets, des projets de vie.
33:34Et c'est ça qui va leur permettre de rentrer pleinement dans leur histoire.
33:37Et aujourd'hui, malheureusement, moi, je leur dis avec beaucoup d'amour, essayez de vous projeter.
33:42Alors, quand il y a le déclic, que ce soit dans leurs études, que ce soit dans le sport, tu es bien placé aussi, la musique, le théâtre, il y a tellement de possibilités.
33:52Je pense que la passion raisonnable et la passion qui va t'élever la diction, t'enferme, te coupe de tout, te fait rentrer dans un mensonge sur ta propre vie.
34:04Donc, moi, je travaille beaucoup sur ce sujet, des problèmes de santé mentale.
34:09Et je travaille avec des partenaires qui sont, eux, thérapeutes, parce que moi, je ne suis pas thérapeute.
34:14La souffrance, je ne l'ai pas lue dans des bouquins, je l'ai traversée.
34:17Et grâce à Dieu, j'ai réussi à surmonter ça.
34:20Mais on a besoin de comprendre la psychologie aussi pour essayer.
34:24Bien sûr, c'est un travail d'équipe.
34:25Voilà, donc c'est ce que je fais.
34:27Donc, je travaille beaucoup en lien avec des personnes des écoles.
34:30Donc, en gros, pour répondre à ta question, on a quand même une jeunesse qui n'est pas en méga forme.
34:37Alors, je ne veux pas vous faire flipper parce qu'il y a des belles choses.
34:41Mais dans le fond, si tu n'as pas de projet, si tu ne donnes pas sens à ta vie, ou tu n'as pas d'objectif, ou tu n'as pas un idéal, c'est difficile.
34:48Et j'ai l'impression que malheureusement, l'idéal, c'est un peu tendu.
34:52Donc, on se réfugie sur le plaisir.
34:54Oui, c'est ça.
34:55Aujourd'hui, ce qui passe avant même la famille, avant le travail et donc l'école, la première chose qui passe, en premier, c'est le plaisir.
35:03Alors, peut-être que ça va grincer des temps, peut-être que tu ne vas pas le garder, mais les adultes qui disent aux jeunes, vous êtes fait pour vous amuser et pour le plaisir, c'est des menteurs.
35:12La jeunesse, elle est faite pour l'héroïsme.
35:14C'est-à-dire que c'est la vertu et seule la vertu fera de toi un véritable homme et une véritable femme.
35:20La vertu, c'est-à-dire essayer de se projeter dans des choses bienveillantes, dans des paroles bienveillantes, des choses qui vont nous permettre justement de construire ensemble un monde meilleur.
35:31Il y a des temps d'amusement, il y a des temps de plaisir, bien sûr, je suis le premier à aller vous amuser, mais notre vie, ce n'est pas uniquement du plaisir.
35:38Il faut bosser et je pense que c'est en bossant, c'est le goût de l'effort qui te rendra fort et ça, je le vois dans tes vidéos, il faut y aller.
35:47Oui, c'est intéressant, c'est le goût de l'effort, il y a du travail et après le travail, il y a la récompense.
35:52Exactement et je crois que c'est important, tous ceux qui ont marqué un petit peu l'histoire, que ce soit dans le sport, la musique, les mecs, c'est des bosseurs.
36:00Les influenceurs qui marquent, ils bossent, ce n'est pas le juge.
36:02C'est vrai qu'on ne le voit pas derrière, mais il faut charbonner derrière.
36:05Oui, il faut charbonner et ça, je crois que malheureusement, tous les trucs des écrans, la facilité, les empêche d'avoir ce goût.
36:13Il faut y aller, mais une fois qu'ils l'ont, par contre, ça y va.
36:17Enfin, moi, je reste très optimiste et puis les jeunes, je vous aime.
36:21Trop bien, c'est génial.
36:23Pas de drogue, vous avez entendu ?
36:25C'est Laurent qui le dit.
36:27Aujourd'hui, Laurent, pour les gens qui veulent te contacter ou te suivre, comment ils peuvent faire ?
36:31Instagram, Laurent.Guet, il y a TikTok, les amis de Laurent.Guet, c'est le nom de mon association.
36:36Voilà, je suis auteur, j'ai plusieurs livres, donc mon premier, Arraché à l'enfer.
36:40Le dernier, pour moi, c'est un gros travail, il est gros comme ça.
36:43Ça s'appelle Troubadour d'espérance.
36:45Trop bien.
36:45Voilà, de l'addiction à la mission.
36:47Et puis bon, voilà, vous trouverez toute mon actualité par les liens qu'on fera passer.
36:51Exactement, on mettra tous les liens dans la description.
36:53Génial, merci beaucoup en tout cas.
36:55C'est génial.
36:55C'est génial.
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